Tant de préparatifs pour ce bal et voilà qu'un tueur avait décidé de tout gâcher. Greta avait su apprécier la décoration, malgré sa haine pour le crépon et les ballons. Tout semblait beaucoup plus beau que les différentes scènes auxquelles elles avaient assistées : un doigt dans un punch, un corps sous une table, un autre au plafond, jusqu'à ce qu'une de leur camarade apparaisse avec un poignard dans le dos. La voir mourir devant elle avait fait quelque chose à Greta même si Kelly n'était pas sa meilleure amie ni même son amie tout court. Elle aurait pu se consoler en se disant qu'elle n'aurait plus à la voir copier sur elle à chaque examen, mais c'était bien maigre face à la peur qu'elle ressentait. Une fois à l'abri du petit-ami de Kelly, Greta avait mis ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle, elle ne faisait que courir et même si elle avait quittés ses talons, ses pieds restaient douloureux. « Pourquoi t’as pris ce putain de poignard ? » avait-elle crié à Jina en levant les mains en l'air. Elle les avait condamné, par un geste qu'elle qualifiait de stupide. La peur et la panique faisaient perdre toutes ses valeurs à Greta et devant la mine figée de son amie, elle avait tenté de s'adoucir. « Excuse-moi, Jina, je voulais pas, c’est juste que… C’est juste que je suis terrifiée putain, se faire égorger ou mourir en tôle, y’a aucune issue ! » Elle se tenait maintenant la tête, sans réaliser qu'elle avait peut-être crié trop fort. Pour se calmer, elle avait gagné les toilettes et en ouvrant les robinets, du sang en était sorti et cette fois-ci, elle avait hurlé. En sortant des toilettes, Jina était maintenant avec le tueur qui la tenait par le cou, plantant la pointe de sa lame juste sous son menton, prêt à l'enfoncer. Greta avait fait un pas en arrière pour retourner dans les toilettes et récupéré son fusil. Elle avait tiré, entre les deux yeux, et elle était restée figée en voyant le corps tomber lourdement. « Putain qu'est ce que j'ai fait... » avait-elle dit et avant qu'elle n'ait pu avoir le temps de s'inquiéter de son geste, la radio avait retenti dans tout le lycée. Ce n'est que le début, les pétasses, vous venez de déclarer la guerre.

« Pourquoi t’as pris ce putain de poignard ? » Jina souffle. Pourquoi ci pourquoi ça, c’était trop simple de s’en prendre à elle maintenant. “Pourquoi t’as décidé d’être une putain de justicière?” voilà, c’était sa faute à Greta, c’était elle qui n’avait rien voulu savoir, qui voulait soudainement sauver tous ces lycéens qui leurs marchaient dessus depuis trois ans et maintenant, tout se retournait contre elles! « Excuse-moi, Jina, je voulais pas, c’est juste que… C’est juste que je suis terrifiée putain, se faire égorger ou mourir en tôle, y’a aucune issue ! » La brune souffla à son tour, elle tournait le dos quelques instant à Greta, regardant autour d’elle, elle était aussi essouflée que son amie. Elle fit de nouveau face à la blonde et baissa les yeux. “Désolée aussi…” elle haussa les épaules. “On a dit qu’on restait ensemble; on va pas commencer à se gueuler dessus…” elle se frotta le nez, terrifiée, prête à pleurer, mais elle gardait ses larmes pour elle. Jina eta un oeil à son amie qui entrait dans les toilettes, elle restait devant la porte en attendant. Si elle craignait que Greta se fasse prendre dans un guet apend, elle n’avait pas pensé une seconde que c’est elle qui serait prise en otage. Une main autour du cou, une lame sous sa trachée, elle ne bougeait plus, elle était pétrifiée. Elle croisa le regard de sa meilleure amie, tremblante. Greta disparu à nouveau pour revenir armée de son fusil qu’elle pointait en sa direction. “Greta…” elle secouait la tête pour dire non, si elle visait mal, elle la toucherait elle. “GRETA!” Jina ferma les yeux en entendant le coup partir. Et entendit un bruit sourd, le son du corps qui percuta le sol. Un instant, elle s’était cru morte, un instant, elle pensait que c’était elle qui était tombée à terre. “Bordel Greta!” le coeur palpitant, elle fu soulagée de ne plus être sous l’emprise de ses mains. Ce n'est que le début, les pétasses, vous venez de déclarer la guerre. Jina était mortifiée d’entendre cette voix, elle semblait la connaitre. “ C’EST VOUS QUI AVEZ DECLARER LA GUERRE BANDE DE CONNARDS!” elle hurlait de tout son être et s’écroula par terre, à côté du corps. “T’es qui, sale porc!” elle retira le masque de cochon et découvrit … “ Tony!” son ex petit ami. “c’est pas vrai!” et cette voix, ses soupçons étaient confirmés. “C’est Allan!” l’ex petit-ami de Greta! “Mais C’est quoi leur putain de problème???!”
Jina se redressa, le corps se vider de son sang. “On retrouve le bureau du proviseur, on appelle, on se casse.” et elles partirent en direction de l’aile droite du batiment. Il fallait à nouveau traverser le gymnase.

“Pourquoi t’as décidé d’être une putain de justicière?” Elle accusait le coup, parce qu’elle avait attaqué la première et parce que Jina avait raison, comme souvent, et elles auraient déjà dû abandonner. “Désolée aussi…” Elle n’avait pas à s’excuser, Jina, elle voulait simplement aller au bal en compagnie de sa meilleure amie pour s’intégrer socialement. “On a dit qu’on restait ensemble; on va pas commencer à se gueuler dessus…” Elle lui avait accordé une brève étreinte car chaque seconde comptait et elle avait disparu un instant. “Greta…” Un instant assez court pour que le tueur profite de la solitude de Jina pour s’en prendre à elle. “GRETA!” Elle criait et la suppliait mais elle n’avait pas d’inquiétude à avoir, Greta visait comme personne. “Bordel Greta!” « J’aurais jamais pris le risque de te tuer, je t’ai dit que je maîtrisais. » Elle avait récupéré le pistolet du tueur, prenant soin de dissimuler son fusil dans le faux plafond au-dessus d’une des cuvettes des toilettes et en revenant, un message leur était adressé. “ C’EST VOUS QUI AVEZ DECLARER LA GUERRE BANDE DE CONNARDS!” Une fois calmée, elle avait regardé sous le masque… “T’es qui, sale porc!” Et la surprise avait été totale. “ Tony!” Elle n’avait jamais aimé le petit-ami de Jina qui lui avait toujours fait douter de sa sincérité. Mais jamais elle n’aurait pu imaginer qu’il puisse être la personne dissimulée sous ce masque de porc. La voix continuait de les narguer à travers le microphone du proviseur, et quand elles l’avaient reconnue… “C’est Allan!” Greta se cachait déjà la bouche pour éviter un énième hurlement. “Mais C’est quoi leur putain de problème???!” « Mais on tue pas des gens parce qu’on s’est fait larguer bordel, c’est vraiment taré un mec » Mais elles n’avaient pas le temps de chercher à comprendre ce qui motivait les tueurs, cela serait le rôle des policiers si les deux lycéennes réussissaient à les contacter. “On retrouve le bureau du proviseur, on appelle, on se casse.” Elle avait attrapé le bras de Jina avant qu’elle ne détale déjà à toute allure vers le bureau. « Réfléchis Jina, la voix, elle provient exactement de ce bureau… Allan va nous tendre un piège, il sait qu’on va aller là-bas pour prévenir la police… » Elle doutait qu’il soit aussi futé, mais elle ne prendrait pas le risque de diriger son amie et elle-même directement dans la gueule du loup. « Retournons voir au gymnase, les coups de feu ont dû alerter les gens dehors, les chaperons vont intervenir et la police sera bientôt là, j’en suis sûre. » Ce n’était pas vraiment Jina qu’elle tentait de rassurer mais bien elle-même alors qu’elle avançait à pas de loup, profitant du silence de ses pieds nus. Le trajet jusqu’au gymnase lui avait semblé une éternité et quand elle avait ouvert la porte, tout le monde continuait à danser et elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi personne ne semblait se soucier de tout ce qu’il se passait en dehors. « Je vais choisir ma reine, alors… » Le sourire carnassier et triomphant d’Allan se pavanait sur scène - comment avait-il rejoint la scène si vite ? Greta en était sûre, sa reine serait sa prochaine victime…

Jina était prête à partir quand elle fut retenue en arrière dans son élan. Greta lui tenait le bras et elle ne comprenait pas pourquoi. « Réfléchis Jina, la voix, elle provient exactement de ce bureau… Allan va nous tendre un piège, il sait qu’on va aller là-bas pour prévenir la police… » elle souffla, elle avait raison. Elle s’arrêta et comme une gamine, elle tapa des pieds par terre. Elle n’avait aucune foutu idée d’où aller, ni comment s’en sortir. Si elles y allaient, Allan n’avait qu’à les cueillir et leur tirer une balle entre les deux yeux, tout comme Greta l’avait fait avec Tony, parce que maintenant, il prendrait ce meurtre en pretexte pour s’en prendre à elle. Comme s’il avait attendu une excuse. “Peut être qu’ils voulaient pas nous tuer. Peut être qu’ils voulaient juste nous faire peur…” et dans ce cas, c’était elles les tueuses … vraiment ?
« Retournons voir au gymnase, les coups de feu ont dû alerter les gens dehors, les chaperons vont intervenir et la police sera bientôt là, j’en suis sûre. » Jina la regarda quelques secondes. Avec tout ce raffut, c’est clair que c’était impossible que ça passe innapercue. “La police est surement déjà en route.” et ça suffisait de le penser et de l'espérer pour y croire et se calmer.
De retour au gymnase, le coeur battant, la jeune femme du stupéfaite de voir que la fête battait toujours son plein. “La musique couvre tous les bruits de dehors…” ils avaient bien calculé leur coup. Elle s’arrêta au milieu de la salle, quand elle remarqua Allan sur scène. Elle pinça le bras de son amie qui avait sans doute déjà remarqué. « Je vais choisir ma reine, alors… » Jina était persuadé que Kelly avait remporté la couronne… que faisait-elle plus tôt avec ? Elle n’y comprenait rien. “ Et l’heureuse élue est…” elle restait figée, craignant le pire. “Greta, ma belle, rejoint moi!” il tendait sa main, comme si rien ne s’était passé. Comme s’il ne les avait pas menacé. “N’y vas pas!” lui ordonna Jina. et alors qu’elle fit un pas en arrière, la boule de disco qu’elle craignait ne voir lui tomber sur la tête, plus tôt dans la soirée, s’explosa au beau milieu du parquet et fait une victime au passage. “Greta, rejoins moi!” Allan faisait comme si de rien n’était alors que la panique s’était enfin emparée du gymnase. “GRETA!” il hurlait, il était complètement fou.

C’était ce genre de moment où l’on se disait que ça ne pouvait arriver qu’aux autres mais la preuve était que ce n’était pas le cas : Jina et Greta étaient devenues les protagonistes d’un film d’horreur. “Peut être qu’ils voulaient pas nous tuer. Peut être qu’ils voulaient juste nous faire peur…” A cette annonce, Greta avait dégluti. Jina venait de dire à demi-mots que son amie avait potentiellement tuée un innocent, faisant d’elle une meurtrière. Et ce constat était encore plus terrifiant que tous les scénarios de films qui se déroulaient dans sa tête, elle ne voulait pas finir en prison, encore moins finir ses jours avec ce sentiment de culpabilité qui la rongerait. “La police est surement déjà en route.” Les deux filles tentaient de se rassurer du mieux qu’elles le pouvaient et il était clair dans l’intonation de leur voix qu’elles avaient un mal fou à croire tout ce qu’elles disaient. Une fois dans le gymnase, Greta n’arrivait pas réellement à savoir si elle était rassurée ou consternée que tout se déroule toujours de la même façon qu’une heure auparavant. Les brushing toujours aussi parfaits, les robes immaculés. “La musique couvre tous les bruits de dehors…” Et ce constat faisait froid dans le dos, elles semblaient maintenant seules face aux criminels.

Allan était sur scène, répétant une scène qui aurait déjà du avoir lieu parce que Kelly était reine du bal. Personne ne semblait s’en soucier, tous comme hypnotisés. « Je vais choisir ma reine, alors… » Il avait surement décidé que puisqu’il était roi, il pouvait faire de n’importe quelle fille sa reine, après tout, Kelly avait disparu et un haut-le-coeur était venu déranger Greta en pensant à cette pauvre fille. “ Et l’heureuse élue est…” Elle croisait les bras dans l’attente de voir ce tueur vivre son moment de gloire alors qu’il les avait menacées juste avant. “Greta, ma belle, rejoint moi!” Ses yeux s’étaient écarquillés alors qu’il tendait la main. “N’y vas pas!” « Mais ma parole je rêve, pour qui il se prend ? Bien sûr que non je vais pas y aller, t’es dingue ! » Mais derrière son micro, Allan insistait. “Greta, rejoins moi!” Tout cela n’était qu’un stratagème car si elle avait fait un pas de plus, la boule disco se serait effondrée sur elle et c’était ainsi qu’elle serait morte. Mais Allan à la place avait révélé à tous son petit jeu macabre. “GRETA!” Jina hurlait et elles s’étaient enfuies toutes les deux. « C’est la panique il faut que les gens restent ici ! » avait-elle dit en lançant un balai à Jina pour qu’elle boucle la première porte pendant que Greta s’occupait de la seconde. « Restez calmes ! Restez calmes ce n’est qu’une boule disco ! » Greta s’époumonait mais tout le monde continuait de crier sans réaliser que Allan brandissait maintenant un fusil. « Putain mais je l’avais planqué… » Il s’apprêtait à faire une boucherie avec l’arme utilisée par Greta, à la différence que lui portrait des gants. “Allan se fait pas larguer, c’est Allan qui largue” Et les coups de feu avaient commencé, faisant quelques victimes seulement car il ne savait pas viser aussi bien qu’elle. « Jina, mon flingue ? » Celui qu’elle avait volé au premier tueur, où était-il ?