Cami était encore chamboulée. Elle venait de quitter Dorian, qui n’était plus de ce monde, Cami l’avait tout simplement tué. Elle ne l’avait pas voulu, bien au contraire, mais c’était devenue une question de vie ou de mort, si elle ne l’avait pas fait, il l’aurait tué, dévorer. Elle venait de perdre l’amour de sa vie, il était devenu un vampire, avait voulu la manger. Pourtant sur les quelques secondes avant qu’il ne ferme les yeux pour toujours, Dorian était revenu à lui, il était de nouveau lui-même, il avait alors dit à Cami qui la pardonné. Habituellement si souriante, elle ne souriait plus, son visage était fermé. Sa main dans son cou, limitait le sang de coulé, elle était blessée. Il faut le dire, elle ne sait comment, elle était parvenue à le repousser. Elle n’arrêtait pas d’y penser. Elle regardait ses mains, comment une lumière si profonde et une telle force était sorti de celle-ci, elle ne pouvait l’avouer. Elle devait trouver une solution, alors elle se contentait de marcher, d’errer. « Cami tu as tué. » Elle parlait toute seule, retenant ses larmes, quelqu’un devait lui expliquer. Elle repensait alors à la demoiselle qui l’avait sauvé. Sauvé l’autre soir dans la forêt, elle avait elle aussi fait de la sorcellerie, et si Cami était aussi une sorcière, elle ne savait peut-être pas la vérité sur ce qu’elle était. Elle était décidée. Elle la retrouverait. Elle espérait que Dorian était en paix. Là où il était, accompagné de son père, il profiterait des retrouvailles et la regarderait. « Je vous en supplie, aidez-moi, s’il vous plait. » Elle avait de plus en plus de mal à marcher, elle titubait. Sa main toujours placé sur sa gorge, elle saignait. Peut-être pouvait-elle stopper le sang qui coulait ? Elle ne savait pas si ses pouvoirs étaient si intense ou même si elle était vraiment capable, elle se sentait troublée, prête à tomber.

Siham était craintive. Elle avait envoyé Greta pour retrouver Jina avec le grimoire qu’elles avaient dérobé au Coven des mangroves. C’est Greta qui avait saisi le livre de ses mains, c’était donc à elle de s’en débarasser à présent. Siham avait demandé un ultime service à son amie, se rendre en haut de l’observatoire pour retrouver Jina et ainsi, la laisser s’occuper du grimoire. Elle n’avait pas pu tout lui avouer, lui dire qu’elle devrait payer le prix de cette destruction, que rien n’était totalement gratuit. Elle avait laissé son amie partir, tout en connaissant les risques, elle pouvait ne plus jamais la revoir, elle pouvait ne plus jamais revenir. Mais Jina était formelle, seule la main qui saisira le grimoire pourra participer à sa destruction. Siham avait pourtant essayé de le faire avant la Jones, mais elle n’y était pas parvenu. Et heureusement, car si Siham s’était écouté, elle aurait choisi le mauvais grimoire. Pour la première fois, elle aurait pu faire une erreur fatale, elle avait elle-même été manipulée par les esprits des mangroves. Mais grâce à Greta, la mission avait été accomplie. Seulement, c’était à elle de finir cette quête seule. Sans Siham.
Elle s’impatientait, trouvait le temps terriblement long, jusqu’à c’qu’elle reçu un signe de Jina. "Au sein du cercle scellé, dans l'éclat de la lumière dorée, Mon amie en sûreté, les épreuves ont été surmontées. Comme les étoiles dansent selon le plan tracé, Tout est paisible et serein, le calme est assuré." Elle souffla, un large sourire s’afficha sur son visage et elle pouvait à présent être bien plus sereine. Greta avait réussi, Greta était en sécurité et le livre n’était plus de ce monde. La mission était accomplie. Siham retrouverait son amie dès lors qu’elle sera reposée, Jina lui avait dit à quel point c’était éreintant pour une mortelle de participer à une telle incantation. Il lui faudrait plusieurs jours pour s’en remettre totalement.
De retour au jardin botanique, afin de ramener l’absinthe qu’elle avait cueilli sur le toit de l’asile, elle cru entendre une voix qui lui était familière. Ou du moins, qu’elle avait déjà entendu quelques jours auparavant. Siham, dévia de sa trajectoire, fit le tour de quelques buissons et tomba sur cette jeune femme. « Chouquet ! » à vrai dire, c’est ce qu’elle avait retenu, car elle avait oublié son prénom. Siham se précipita, voyant le sang qui coulait de sa gorge. « Que s’est-il passé ? » elle observa, tenta de voir si elle avait été mordue par un vampire, mais sa main l’empêchait de bien y voir. Elle retenait la jeune demoiselle de tout son poids, elle la sentait vaciller. « Venez avec moi! » elle l'emmena sous les serres, où elles pourrait s'occuper d'elle en toute sécurité.

Cami n’en revenait pas, elle retrouvait devant elle la jeune femme qui l’avait sauvé d’un loup garou plutôt dans la semaine. Elle avait vraiment finir par croire que Cami ne savait pas se protéger et se mettait dans des situations impossibles. Elle lui demandait ce qui c’était passé mais Cami ne savait pas par ou commençait, la malédiction que Dorian avait reçue avait tout changé. Existait-il d’autres malédiction ? Cami devait-elle avoir peur ? Elle se remémorait la scène encore et encore dans sa tête. Le visage de Dorian avait changé, sa mâchoire était devenue plus carré. Ses gestes, ses mains qui s’étaient posé sur son corps, remontant jusqu’à son visage, sa nuque, sa mâchoire, pour ensuite bloquer son cou. Ses dents se rapprochant un peu trop, il l’avait prévenu, il voulait la faire souffrir et bien que Cami savait que c’était la malédiction qui parlait, elle l’avait détesté à ce moment précis. « Mon petit ami, il est.. il est .. Comment annonçait à quelqu’un que votre petit ami s’est transformé en vampire, et que suite à cette malédiction il avait voulu vous mordre, vous faire souffrir mais que finalement c’est vous qui l’avait tué ? Il est mort.. je.. Ses mots sortaient de sa bouche pour la première fois et des larmes coulaient sur ses joues, descendant sur sa mâchoire. Elle rabattait sa manche, frottait les larmes. Je l’ai tué. » Elle l’avait dit, et elle ne savait pas comment la personne en face d’elle réagirait. Au vu de son regard qui passait de son visage à son cou, Cami se doutait ce qu’elle se demander, Cami était-elle désormais victime de la malédiction ? Allait-elle se transformer également en vampire. Non, Dorian n’avait pas eu le temps de l’achever, elle n’était pas morte. Cami la suivait et se retrouvait dans un endroit retranché. La demoiselle levait ses yeux vers elle, sa mâchoire se décrochait, elle ne savait plus quoi dire. « Mon petit-ami a été victime de la malédiction des buveurs de sang. Il n’était plus lui-même, ce n’était pas sa faute, ses yeux, sa mâchoire était si .. si.. méconnaissable. » Elle regardait son interlocutrice, enlevant tout à coup sa main de sa nuque, laissant à l’air libre sa blessure. On pourrait presque y voir la trace de la mâchoire de Dorian, tellement sa blessure était profonde. Elle soupirait, essayant de trouver des excuses à son défunt amant, mais elle n’en avait aucune. La malédiction semblait tout apporté sur son passage. « Je crois être victime d’une malédiction aussi.. » Elle se doutait que le visage de son interlocutrice changerait, pour cause sa mâchoire était différent tout à coup, elle semblait presque surprise de ce que Cami venait de dire. « Ne vous méprenez pas, je ne parle pas de la malédiction des vampires ou de la malédiction de la pleine lune, non, je ne suis pas un loup garou. » Du moins, elle ne pensait pas l’être. Sa main se posait sur sa mâchoire, essayant de reprendre ses esprits autant qu’elle le pouvait. « Voyez-vous, lorsque mon petit-ami m’a attaqué, j’ai.. j’ai perdu le contrôle. Quel drôle façon de commencer une histoire, Cami était même surprise qu’elle arrive à se confier à une inconnue mais le choc des émotions lui faisait tout sortir, elle n’avait plus de filtre. Et d’un seul coup, une sorte de lumière blanche est sortie de mes mains et il a été propulsé à quelques mètre de moi. Cami refaisait le geste, histoire de bien raconter son histoire et que son interlocutrice puisse comprendre. Je fais l’objet d’une malédiction n’est-ce pas ? » Sa mâchoire était serré, elle ne savait pas quoi faire, elle était persuadée d’être victime, elle se demandait même si elle n’allait pas mourir. Pourtant, la personne en face d’elle avait elle aussi des capacités surnaturelle, Cami se souvenait encore de leur première rencontre. Pour cause, sa mâchoire s’était littéralement décroché quand elle l’avait vu utilisé des formules magiques la première fois. Cami tournait son visage vers elle, elle finissait de raconter son histoire, Dorian s’était nourri d’elle et d’une force qu’elle ne se connaissait pas, elle avait réussi à le repousser. A cet instant-là, la lumière blanche était également sortie de ses mains. Dorian avait fini empalée sur un arbre et il était mort. « Pensez-vous que les sorcières existent ? » Elle ne savait même pas pourquoi elle lui demandait ça, elle en était visiblement une donc bien sûre qu’elle existait. Elle repensait encore à Dorian, plus jamais elle se sentirait ses lèvres, plus jamais il ne l’embrasserait dans le cou, sur sa mâchoire, plus jamais elle ne serait heureuse, du moins c’est ce qu’elle pensait. Elle était comme un loup qui venait de perdre la trace de sa meute, perdue et désemparée.

Cette jeune femme avait l’air si mal, partagée entre la peur, la douleur, l’incompréhension. Tous ces sentiments que chacun des habitants de Brisbane pouvaient vivre depuis que la lune s’était totalement emparée du ciel. Depuis que les nuages avaient chassé le soleil. Siham avait le sang glacé, la jeune femme avait tué son petit ami mais avant de s’emballer et de la condamner, il fallait savoir ce qui s’était réellement passé. Etait-ce une bonne chape-chute ou était-ce un sort de la malédiction ? Qui était son petit ami ? Si la jeune femme avait été un vampire, elle l’aurait su et elle n’était pas non plus un loup garou, si non, elle aurait du se battre contre elle et non la protéger d’un des siens, l’autre jour. Son petit ami avait peut-être été emporté par un mauvais sort. Du moins, c’est ce qu’espérait Siham, si non, cela voulait dire que la jeune femme avait tué un pauvre innocent, et là, le sort en serait bien plus triste.
« Mon petit-ami a été victime de la malédiction des buveurs de sang. Il n’était plus lui-même, ce n’était pas sa faute, ses yeux, sa mâchoire était si .. si.. méconnaissable. » elle avait donc confirmation de ce qu’elle pensait. Siham s’approcha de la demoiselle et posa sa main sur son épaule, d’un signe qui se voulait réconfortant. Elle n’avait pas à culpabiliser de l’avoir alors tué, elle avait surtout mis fin à la malédiction dont il avait été victime à son tour et elle avait sauver bon nombre de personne d’une fin tragique. Les vampires devaient tous mourir. C’est ainsi qu’il en était, c’est ainsi que s’était promis Siham. Et elle regrettait même d’avoir laissé la vie à Adèle, d’avoir été emporté par ses sentiments, de s’être laissée guidée par le fait qu’elle la connaissait avant sa transformation. Les vampires étaient le mal incarnés, ils devaient tous être éradiqués. « Tu as fais ce qu’il fallait fa… » elle s’interrompu alors qu’elle vit les marques des crocs dans le bras de la jeune femme. « Je crois être victime d’une malédiction aussi.. » le cœur de la jeune sorcière s’emballa, elle sentait ses pulsations gagner en rapidité. « Ne vous méprenez pas, je ne parle pas de la malédiction des vampires ou de la malédiction de la pleine lune, non, je ne suis pas un loup garou. » Siham ne pouvait pourtant croire que ce qu’elle avait sous les yeux. Une morsure de vampire et si elle n’était pas déjà transformée, ça n’allait pas tarder. « Voyez-vous, lorsque mon petit-ami m’a attaqué, j’ai.. j’ai perdu le contrôle. Et d’un seul coup, une sorte de lumière blanche est sortie de mes mains et il a été propulsé à quelques mètre de moi. Je fais l’objet d’une malédiction n’est-ce pas ? » ce que lui racontait la jeune femme ne la surprenait plus, mais elle n’était pas inquiète par ce qu’elle avait fait mais plutôt pour la suite…
« Pensez-vous que les sorcières existent ? » Siham pris le poignet de la jeune femme, regarda la morsure, ne pensant pas nécessaire de répondre à sa question, elle se doutait bien que les sorcières existaient, elle en avait eu la preuve lors de leur première rencontre et maintenant, elle s’était découvert ce propre don. « Quand-est-ce que c’est arrivé ? » elle espérait pouvoir la sauver, peut être qu’il était encore temps de stopper la malédiction, de revenir en arrière. Si la jeune femme était une sorcière, elles pourraient s’allier pour extraire le venin qui coulait dans les veines de la brune. S’il n’était pas rependu dans tout son sang, il était, espérons, encore temps. « Je suis une sorcière, vous en êtes surement une. Ce n’est pas une malédiction. » hors de question d’être mise dans le même panier que les criminels, que les tueurs de sang-froid, que les bêtes assoiffées. « Nous n’avons surement plus beaucoup de temps avant qu’à votre tour, vous ne soyez un vampire. » et à partir du moment où Siham aurait le moindre doute, elle n’hésiterai pas à la tuer.

Cami était plus ou moins soulagée. La personne en face d’elle, n’avait pour l’instant pas l’air de lui tenir rigueur de ce qu’elle venait d’annoncé. Pourtant, cela aurait fait fuir plus d’une personne, mais notre américaine se souvenait que lors de leur première rencontre, elle avait toujours trouvé cette femme farouchement courageuse et intelligente. Elle ne l’a jugé pas, et essayait toujours de l’aider et de la sauver. Cami lui en était très reconnaissante, elle n’était pas le genre de personne qui arrivait à combattre ses démons sans avoir paniquer avant. Pourtant, ce soir, une nouvelle Cami s’était dévoilée au reste du monde, elle s’était battu, défendu, elle n’était pas restée à attendre que la mort la prenne. Pourtant, elle ne se sentait pas mieux pour autant, elle avait perdu, Dorian, l’homme qu’elle aimait sans avoir eu le temps de lui dire. Son cœur s’était brisé une première fois à ce moment-là, une deuxième fois lorsqu’il avait rendu son dernier souffle et une troisième fois lorsqu’elle avait dû l’abandonner pour fuir. « Je ne sais pas, c’était ce soir.. Cami n’avait aucun moyen de savoir l’heure à laquelle ça s’était produit mais au regard de la jeune femme, elle comprenait que cette information avait l’air assez importante. Je dirais que ça doit faire plus ou moins une heure. » Tout cela était assez approximatif mais au vu du regard que lui lançait la jeune femme, elle comprenait que cela n’annonçait rien de bon. Allait-elle devenir un monstre de la nuit elle aussi ? Un prédateur qui ne peut contenir sa nature ? Cela la terrifiée. Elle avait vu comment Dorian avait changé à ce moment précis, elle ne voulait pas souffrir de la même manière

Siham confirmée ce que Cami pensait, elle était une sorcière mais comment étais-ce possible qu’elle ne le découvre qu’a trente ans ? Ce n’est pas normalement une chose que l’on découvre à l’adolescence, quand notre corps change ? Un soupire s’échappa de la bouche de la jeune femme, elle était totalement perdue. Mais alors que la sorcière l’examinait, Cami sursauta en entendant sa phrase, c’était vraiment entrain d’arriver, Dorian était mort mais en plus, il l’avait maudit. « Non.. non.. Non.. » Elle paniquait, elle ne voulait pas devenir un buveur de sang, elle voulait juste revenir en arrière, être simplement elle, une jeune femme qui vient de trouver l’amour après tant d’années de malheur. Alors qu’elle s’apprêtait à reprendre la parole, Cami laissait échapper un cri énorme. « AAAAAAAAAH. » Ses mains se posaient directement sur sa bouche, sa mâchoire lui faisait terriblement mal, ses dents, ses gencives, c’était horrible, que se passait-il. Elle prit sa tête entre ses mains, la secouant. C’était une douleur horrible, ton son corps devenait plus rigide, ses mains étaient froides, ses sens semblaient différents mais surtout, ses canines étaient plus longues, plus tranchantes. La transformation avait commencé. Elle n’était pas encore terminée, mais elle ne pouvait rester ici. Pour cause, la sorcière la tuerait et Cami n’était pas encore certaine que ce soit la bonne solution. Repoussant la jeune dame, elle se redressait et se mit à courir. « Je suis navrée. » Et elle courut, bizarrement assez rapidement, ses capacités vampiriques étaient déjà présente, elle courrait à une vitesse folle, elle ne pourrait l’attraper – du moins, elle l’espérait-