| | | (#)Sam 28 Oct 2023 - 12:00 | |
| dimension fantôme.
BRISBANE, 1868. Des inondations et des incendies sévissent dans la ville australienne, le terme "malédiction" est sur toutes les lèvres. Sont rapidement accusés les marginaux de la ville : ces individus étranges qui savent lire le futur, ces hommes spéciaux qui ne semblent jamais vieillir, ces personnes qui disparaissent une fois par mois comme si de rien n'était. La vérité est que ces trois clans se livrent à des batailles sans merci par esprit de vengeance et par volonté de gloire. Les fantômes des hommes aux capacités spéciales déchus par un clan adverse rôdent dans les rues de Brisbane et hantent les lieux publics.
Cette nuit, les loups-garous étaient menacés par une attaque d'un autre clan. Ils risquaient d'être réduits à la forme de fantômes, ou que leurs proches laissés sans protection le soient. La pleine lune irradiait ses pouvoirs paranormaux sur la zone ouest de la ville de Brisbane. A l'appel de la lune, les hommes se transformaient. Leur forme lupine s'imposait non sans douleur pour ces êtres infortunés. Chaque membre de la meute se rappelait de la nuit de leur malédiction. Lorsqu'un loup-garou les avait mordus, les injectant de ce pouvoir maudit. Les morsures et griffures des loups féroces et voraces perçant leur chaire alors totalement humaine. Soumis à la pleine lune, moi-même je me métamorphosais en créature bestiale.
J'avais été transformé en loup-garou lorsque je n'avais que neuf ans. Mes parents m'avaient cru condamné et lorsque je développais les capacités propres aux loups, ils m'ont chassé de leur domicile familial. J'ai erré dans la forêt, pleurnichant sur mon chemin, jusqu'à ce que la pleine lune se hisse dans le ciel et fasse apparaître de nombreux loups-garous. A ce moment-là, un loup alpha m'a repéré et considérant ignoble qu'un enfant soit atteint de lycanthropie, il a voulu m'éradiquer. Néanmoins, sa femme louve-garou, qui ne pouvait avoir d'enfant, l'a imploré de me laisser en vie. Je suis ainsi devenu leur louveteau. Ils m'ont tout appris de la vie mi-homme mi-loup. Aujourd'hui, je voue un respect et une fidélité indétrônables à l'attention du loup alpha qui est aussi mon père adoptif. Cependant, la meute s'agite et l'on parle de coup d'état. Les compères loups-garous estiment que leur loup alpha, qui les dirige, est trop vieux. Ils veulent une descendance pour diriger la meute. Naturellement, certains pointent leurs pattes velues aux griffes acérées en ma direction, jugeant que je pourrais être un excellent loup alpha. Tiraillé, je ne pourrais cependant mener le combat opposant deux loups-garous pour la tête de notre meute, lorsque cela signifie de me battre jusqu'à la mort contre mon père. Mais comment pouvais-je laisser un autre loup-garou, aux desseins peut-être moins nobles, prendre cette place en sommant en duel mon père ?
Je reniflais bruyamment l'air en sentant l'odeur d'une créature particulière, mon sens de l'odorat surdéveloppé. Avec une rapidité bestiale, à pas de loup, je repérais la silhouette étrangère. D'une force surnaturelle, je refermais ma patte dotés de griffes acérées autour du cou de Siham. "Je t'ai attrapée, louve blanche." Je faisais, complice et moqueur. "Y a-t-il une attaque en ville ? Les fantômes sont-ils revenus ?" Je m'inquétais.
Dernière édition par Kai Luz le Lun 6 Nov 2023 - 1:19, édité 2 fois |
| | | | (#)Sam 4 Nov 2023 - 21:00 | |
| Kai avait été intraitable avec Siham, à la moindre menace, elle venait à sa rencontre et à l’approche de cette nouvelle lune dans le ciel, elle avait senti le vent tourner. Brisbane était de nouveau tranquille depuis quelques jours, les morts laissaient en paix les vivants, ne venaient plus les hanter systématiquement. Depuis que l’évêché était arrivé en ville, pratiquant bon nombres d’incantations en latin pour chasser les mauvais esprits et protéger les vivants, les habitants de la ville semblaient avoir trouvé la solution miracle. Plus rien, le calme, un presque retour à la normale. De temps en temps, quelques fantômes passaient cette barrière magique, mais rien de très impressionnant et d’une menace orale, quelques versés en latin que tout le monde avait appris par cœur, muni d’une croix du Christ et la quiétude était de retour. Mais Siham n’avait pas cru à une telle coquecigrue. Elle pensait qu’ils reviendraient de plus belle, plus puissants, plus nombreux, plus dévastateurs encore. Se rappelant l’anamnèse de son père, elle avait repensé à cette soirée où, dans le plus grand des calmes, autour d’un repas et après une bénédiction au seigneur, un vent glacial s’était épris de la ville en plein été. Les bougies s’étaient éteintes, les volets claquaient, faisant un vacarme assourdissant. Son père regardant par la fenêtre, s’était totalement figé lors que devant lui, de l’autre côté de la vitre flottait dans les airs, un homme au teint transparent. Il avait fallu que très peu de temps pour que celui-ci arrive à s’introduire dans leur maison aux murs de bois et faire de ce jour, le dernier jour de la vie de son père. Dana la forêt, aux abords de Brisbane, Siham était allée à la recherche de Kaï, elle ignorait comment, il finissait toujours par retrouver. Dès que ses pieds frôlaient la terre, sous les branches de arbres cohabitant, il arrivait. Comme s’il la flairait. Sentant dans son dos une présence, sur son coup une emprise, elle ne s’en inquiétait pas, elle de qui il s’agissait. Un jour, ça finirait par lui retomber dessus, mais pas ce jour là, pas encore. "Je t'ai attrapée, louve blanche." Siham souris, pencha sa tête en arrière, sa nuque emprisonnant – faussement - les mains de Kaï. "Y a-t-il une attaque en ville ? Les fantômes sont-ils revenus ?" elle se détendit, se retira de son emprise et lui fit face, d’un demi tour droite rapide. « Pas encore. » elle le rassurait, l’heure n’était pas à l’urgence. « Mais, je crains que ce ne soit pour ce soir. La pleine lune s’annonce et la protection de l’évêché ne peut pas être éternelle. » elle avouait alors. « J’ai fuis, cherchant un refuge pour la nuit. » il lui était hors de question de revivre à nouveau cette terrible nuit où elle avait perdu son père.
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| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 0:37 | |
| Il ne faisait pas bon de s'aventurer près des terrains boisées encerclant la ville de Brisbane : cela équivalait à se jeter dans la gueule du loup. Ou plutôt, des loups, considérant la population lupine qui y croissait. Aussi, sous le couperet de la pleine lune, des menaces planaient. Au sein même des meutes de loups, des combats, voire des coups d'état, pour remplacer le loup alpha actuel, s'annonçaient. Cette même idée me glaçait le sang, considérant que la personne visée, le fameux loup alpha actuel, était nulle autre que mon père adoptif. Tout autant je ne voulais pas prendre sa place et m'imposer au sein de ma meute de loups, autant je ne désirais pas être dirigé par un loup malsain qui nous conduirait à notre perte.
Doté d'un odorat surdéveloppé, je reniflais l'odeur de Siham. Agile comme le loup, je m'approchais d'elle et enveloppais une main autour de son cou pour la saisir. La femme tressaillit à peine, la lune pleine et les étoiles ricochant dans ses yeux sombres. Indirectement, je l'interrogeais sur sa venue en terrain hasardeux à pas de loup. « Pas encore. » Les fantômes étaient donc imminents. J'affichais une mine nonchalante. « Mais, je crains que ce ne soit pour ce soir. La pleine lune s’annonce et la protection de l’évêché ne peut pas être éternelle. » Je pouffais, croyant péniblement à cette protection religieuse. « Tu crois vraiment en cet évêché et sa divinité poliade ? Pour moi, c'est comme croire au grand méchant loup et à la fée des dents. » Je croisais les bras, arrogant. « J’ai fui, cherchant un refuge pour la nuit. » « Chez moi ? » Je lâchais, complice et malicieux. « Il y a du rififi dans ma meute lupine, je te préviens. Les loups s'agitent. L'arrivée d'une louve blanche risque de passer inaperçue toutefois, vu comment ils sont occupés à se montrer qui a les griffes les plus acérées. » |
| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 0:55 | |
| « Tu crois vraiment en cet évêché et sa divinité poliade ? Pour moi, c'est comme croire au grand méchant loup et à la fée des dents. » Kaï envoyait balader cette protection divine d’un revers de main. Mais comment pouvait-il expliquer alors que tout s’était calmé depuis qu’il était arrivé en ville ? Il y était forcément pour quelque chose ou alors ce n’était que manipulation et supercherie. « J’ose espérer qu’il y soit pour quelques chose. » elle pouffait, soufflait et croisait ses bras à son tour sous sa poitrine, imitant Kaï. « tu ne peux t’empêcher de jouer ce fameux grand méchant loup. » elle secouait la tête, se trouvant naïve, elle était agacée qu’il soit capable de tout remettre en question et le pire, qu’il ait surement raison. « Chez moi ? » c’était pour elle l’endroit le plus sûre, du moins, là où elle serait éloignée des fantômes et moins propice à être une proie pour eux. « Il y a du rififi dans ma meute lupine, je te préviens. Les loups s'agitent. L'arrivée d'une louve blanche risque de passer inaperçue toutefois, vu comment ils sont occupés à se montrer qui a les griffes les plus acérées. » Elle pesait le pour et le contre, où pourrait elle être le plus en sécurité ? Parmi une meute qui s’échauffe ou parmi les siens où tout le monde risque de perdre la tête ? « Trop occupés à trouver leur nouvel Alpha, ils risquent de ne pas me… » et elle pris conscience de ce qu’il avait dit. « Que se passe-t-il, Kaï ? » inquiète, elle savait que son père occupait le rang de chef de meute, et s’ils cherchaient à le remplacer, que cela voulait-il dire ? Kaï n’était-il pas l’héritier légitime ? Elle n’avait jamais réellement compris leur fonctionnement. « Comment te sens tu ? » |
| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 1:08 | |
| « J’ose espérer qu’il y soit pour quelque chose. » Je soupirais, levant nonchalamment les yeux vers le Ciel où la pleine lune trônait. « Parce que ça te fait du bien d'y croire. Ca te rassure. Si ça se trouve, ton évêché est en réalité comme le loup entré dans la bergerie et bientôt il polluera tous les habitants de ses loufoques pratiques. » Je pouffais en remarquant Siham m'imiter. « Le mouton imite le loup ? » Je taquinais. « Tu ne peux t’empêcher de jouer ce fameux grand méchant loup. » « Mais ça te plait bien, non ? Mes longues oreilles, mes griffes acérées, mes sens surdéveloppés... C'est bien grâce à mon odorat surnaturel que je te renifle à des kilomètres. » Je narguais, insolent.
Bien que j'offrirais toujours hospitalité à Siham, je la mettais en garde sur les déboires surgissant dans ma meute lupine. Le tonnerre grondait, la menace du remplacement du loup alpha devenait de plus en plus concrète. Une situation qui m'angoissait au plus haut point, bien que je cachais cette anxiété derrière un humour de bas étage. « Trop occupés à trouver leur nouvel Alpha, ils risquent de ne pas me… Que se passe-t-il, Kaï ? » Je souris en coin. « Comment te sens tu ? » J'inspirais profondément. « Je ne veux pas affronter mon père pour devenir loup alpha. Mais je refuse qu'un charlatan lui fasse du mal et devienne notre loup alpha. » J'expliquais. « Et pour donner le rôle de loup alpha, nous sommes obligés de nous battre. Jusqu'à la mort. Je ne peux laisser personne assassiner mon père. » Pourtant, celui-ci n'était pas éternel. Aussi, l'alpha de ma meute de loups avait pris conscience qu'il n'était plus le plus judicieux pour protéger ses bêtas. « Il faudrait qu'il s'en aille, mais l'égo et le déni le font rester. Il croit que parce que c'est un vieux loup qui s'y connaît, tout le monde le respecte. Mais les jeunes louveteaux ont que faire des vieux loups et veulent surtout se faire un nom. » Je grimaçais. « J'aimerais être en train de crier au loup mais le danger est réel. » |
| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 1:38 | |
| Oui, Kaï avait sans doute raison, ça faisait du bien à Siham de se raconter des histoires, de croire qu’il y avait un cesser le feu dans cette guerre qu’elle ne comprenait pas. Si Kaï avait meilleure explication, elle était prête à l’entendre. Peut être avait-il des informations qu’elle n’avait pas, mais puisqu’il lui avait demandé si les fantômes étaient de retour en ville, alors que ce n’était pas encore le cas, elle imaginait qu’il était comme elle : dépouillé d’une quelconque idée de ce qu’il se passait. « Le mouton imite le loup ? » elle roula des yeux, relâchant ses bras pour les faire tomber le long de son corps. « Mais ça te plait bien, non ? Mes longues oreilles, mes griffes acérées, mes sens surdéveloppés... C'est bien grâce à mon odorat surnaturel que je te renifle à des kilomètres. » elle relevait les yeux pour nicher son regard dans celui du loup. Elle soufflait, silencieuse, elle devait bien admettre que oui, elle était bien contente que son loup soit là pour elle. Et de savoir qu’il étai capable de flairer sa présence à des kilomètres, ça avait tendance à lui plaire tout autant. Toutefois, elle ne répondait pas à sa provocation, il n’attendait que ça. Siham avait compris, avec un peu de latence, en quoi c’était compliqué dans la meute. Elle questionnait donc le jeune loup, pour savoir comment il se sentait et ce qu’il se passait avec l’alpha, son père. « Je ne veux pas affronter mon père pour devenir loup alpha. Mais je refuse qu'un charlatan lui fasse du mal et devienne notre loup alpha. » le dilemme semblait compliqué. Il n’aurait pas le choix que de devoir faire un choix. . « Et pour donner le rôle de loup alpha, nous sommes obligés de nous battre. Jusqu'à la mort. Je ne peux laisser personne assassiner mon père. » Son père était-il mourrait pour devoir céder sa place ? « Il faudrait qu'il s'en aille, mais l'égo et le déni le font rester. Il croit que parce que c'est un vieux loup qui s'y connaît, tout le monde le respecte. Mais les jeunes louveteaux ont que faire des vieux loups et veulent surtout se faire un nom. » elle comprenait mieux avec cette explication. Kaï devait lire dans ses pensées, pourtant, elle mettrait sa main à couper que ce n’était pas l’une des caractéristiques des lycans. « J'aimerais être en train de crier au loup mais le danger est réel. » crise existentielle chez les loups d’un côté, crise divine chez les humains avec leurs fantômes de l’autre. « Je vais finir par aller me cacher sous terrain, à la recherche d’un terrier de renard, peut être qu’ils auront meilleure sens de l’hospitalité qu’un loup dont la meute se déchire. » elle taquinait, de bonne guerre. « As-tu tenter de parler à ton père ? Une mise à mort te serait intolérable, ne peux-tu pas te porter garant pour lui ? » ce qui impliquerait de le laisser à sa place, tout en étant lui-même en proie aux convoitises et à tous les dangers.
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| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 1:53 | |
| Les temps étaient durs, comme si cette pleine lune irradiait moultes difficultés, frénésies, chimères. Si j'étais heureux de retrouver Siham avec qui je m'étais lié d'amitié il y a des centaines de lunes de cela, la teneur de notre conversation, bien que teintée de complicité et de taquinerie, soulevait des heurts réels. Une meute de loups qui se divise d'une part. Des humains ravagés par leurs esprits d'autre part.
« Je vais finir par aller me cacher sous terrain, à la recherche d’un terrier de renard, peut être qu’ils auront meilleur sens de l’hospitalité qu’un loup dont la meute se déchire. » Je hochais la tête en signe de dénégation, faussement exaspéré. « Je t'ai déjà proposé qu'on forme une meute lupine-humaine à tous les deux, Siham, mais tu as refusé, » je rappelais ce râteau mémorable. « Je sais que mon corps de loup t'intimide, mais je sais me tenir, » je plaisantais. Nous étions restés bons amis, certes, mais j'étais aussi resté sur ma faim de loup. Certes, Siham et moi amants composait une idée loufoque, elle ne serait jamais plus que celle que je surnommais affectueusement ma louve blanche. Néanmoins, j'étais persuadé que nous pouvions aussi former un duo solide contre tout opposant, lycanthropes et humains compris, un duo qui pourrait survivre dans la nature sauvage. « As-tu tenté de parler à ton père ? Une mise à mort te serait intolérable, ne peux-tu pas te porter garant pour lui ? » Je pinçais mes lèvres, mes épaules s'affaissaient. « Je doute que mon père accepte que je me porte garant pour lui. A ses yeux, ce serait mettre en danger son louveteau, qu'il ne réalise pas bien adulte et capable de se battre. » Je croisais mes bras contre ma poitrine musclée. « Tu veux passer la nuit dans ma tente tout de même ? » Je marquais une pause. « Ma mère essaie aussi de raisonner sa caboche de vieux loup. » |
| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 2:15 | |
| « Je t'ai déjà proposé qu'on forme une meute lupine-humaine à tous les deux, Siham, mais tu as refusé, » La jeune femme ne se voyait pas tenter le diable, elle était bien trop raisonnable pour ça et surtout, craignait de ne voir le loup. Elle n’osait imaginer un accident trop vite arrivé. Si Kai se métamorphosait à des moments inopinée, devant cette bête velue et sauvage, incontrôlable, elle craignait pour sa propre condition physique. . « Je sais que mon corps de loup t'intimide, mais je sais me tenir, » elle ne s’en était jamais cachée, elle avait même été très cash avec lui sur les raisons de ce refus. Par contre, elle n’avait jamais repoussé le jeune loup pour être son ami et elle appréciait qu’il ne lui ai pas tenu rigueur d’avoir été friendzoné. Elle appréciait plus que tout être restée sa louve blanche, comme il aime tant bien l’appeler. Et c’est d’ailleurs parce qu’elle apprécie son amie à poil et à griffe qu’elle s’inquiétait pour son sort, et même celui de son père. Elle n’avait pas de répit pour se reposer et se vider la tête. « Je doute que mon père accepte que je me porte garant pour lui. A ses yeux, ce serait mettre en danger son louveteau, qu'il ne réalise pas bien adulte et capable de se battre. » le voilà le petit loup surprotégé et qui a des privilèges. Siham se gardait de lui faire une remarque, elle le savait fragile et sans doute susceptible sur certains points. Elle ne voulait pas le bousculer davantage, la situation était suffisamment pénible. « Tu veux passer la nuit dans ma tente tout de même ? Ma mère essaie aussi de raisonner sa caboche de vieux loup. » Après tout, Siham n’était pas une inconnue venue de nulle part dans la meute, les autres loups l’avaient déjà accueillis à plusieurs reprises. « Tu ne risque pas de me rouler dessus sous la pleine lune ? » fit-elle, regardant le ciel à découvert. Elle observait l’astre dans le ciel noir, aucun nuage à l’horizon et d’un coup, le vent s’était levé. « Tu sens ça… » un frisson la parcouru. Elle sentait … « ils sont de retour, c’est certain. » et alors, qu’elle savait qu’il ne pouvait rien non plus contre les fantômes, la jeune femme vint se nicher contre la fourrure de son ami.
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| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 2:38 | |
| Ils auraient pu être comme ces amants interdits que l'on retrouve dans ces histoires romantiques à l'eau de rose. Un loup-garou et une humaine qui tentent de cohabiter, qui tentent de s'aimer, qui tentent de vivre normalement alors qu'ils sont pour la moitié surnaturels. Bien entendu que cela était saugrenu d'imaginer une amourette avec Siham, de par ma nature lupine. Nous étions voués à l'échec, incompatible par nos origines. Pourtant, un peu romantique, je me plaisais parfois à y croire.
Heureusement, notre amitié n'en avait pas pâti et Siham était désormais ma louve blanche. Louve blanche car elle était unique et différente de la meute lupine, elle ne lui appartiendrait jamais, même si elle y était tolérée, et qu'elle était chère à mon coeur. C'est pour cela, après les discussions sur le rôle du loup alpha, que je lui proposais l'hospitalité de ma tente, en toute amitié. Siham redoutait ces esprits fantomatiques qui sévissaient dans son village et manifestement, son évêché de pacotille n'avait plus de tour dans son sac. « Tu ne risque pas de me rouler dessus sous la pleine lune ? » Je levais les yeux et hurlais à la pleine lune. « Promis, je ferai attention. Je ne t'écraserais pas avec ma musculature surnaturelle ni ne te grifferais de mes griffes acérées. Je te mettrais du tue-loup autour du cou pour te protéger. » Je faisais avec un sourire en coin. « Tu sens ça… » Siham ressentait un froid de loup et en frissonnait. « Ils sont de retour, c’est certain. » Elle se nichait contre moi et je l'invitais à passer ses bras autour de mon cou. « La pleine lune les agite peut-être, eux aussi. Accroche-toi, on s'en va. » Siham sur mon dos, j'utilisais ma puissance de loup-garou pour me presser vers ma tente. Un épais brouillard envahissait déjà la zone où nous nous étions trouvés quelques minutes plus tôt. |
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