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crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Evelyn Pearson

Oui, te tenir devant la porte de la maison d'Evelyn avec seulement quatre heures de sommeil dans les veines peut être considéré comme quelqu'un chose d'un peu impressionnant. Immature même. Un peu fou d'ailleurs. Rien ne t'indique qu'elle sera là en ce début de journée, les gens normaux, ceux qui ne passent pas leur soirée à se balader de tenues suggestives en tenues suggestives, sont généralement en train de prendre leur petit déjeuner à cette heure-ci. Ou de se préparer pour effectuer leur journée de boulot de neuf heures à dix-sept heures pour ensuite rentrer chez eux. Tu le sais. Tout ceci est plus que valide et normal, mais ça ne t'empêche tout de même pas de sonner à cette porte. Parce que c'est simple. Tu es fatiguée de tout en ce moment et Evie te manque. La facilité déconcertante avec laquelle elle a réussi à mettre de l'ordre dans tes pensées et te donner une vraie idée pour ton projet est toujours bien ancrée dans ta tête.
Et tu mérites quelque chose de facile, parce que tu gères trop de choses de front en ce moment, tu le sais. Quand la porte s'ouvre pour révéler ta cousine, tu n'as aucune hésitation. "Écoute. Je suis la personne la plus égoïste du monde et ça fait depuis quelques jours que j'ai envie d'envoyer tout le monde sur la touche." Tout le monde. Itziar, tes parents, Sergio, la prochaine personne qui te fait comprendre que tu n'es pas assez pour la vie adulte. Ou que tu es de trop justement pour tout ceci et pour toutes les complications, les hauts, les bas et la gestion d'argent. Tu tiens encore debout, pas vrai? Cela est la preuve que tu ne fais pas tout foirer. "Mais je dois être polie avec mon avocat, prévenante avec mes parents qui essayent de recoller un peu leur mariage, prudente avec mes employés qui ne doivent pas savoir que la police est venue frapper à la porte du club et presque supplier des investisseurs potentiels pour qu'on m'accorde plus de deux secondes d'attention donc..." Une pause dans ta tirade, un soupir. Tu n'as pas tout dit à Evelyn depuis des semaines. Non, correction des mois. Ce n'est pas de sa faute, mais la tienne, ton mécanisme de défense préféré à toujours été de repousser les autres le plus loin possible et te mettre à ériger des murs hauts. Tout s'est enchainée depuis des mois et tu as essayé du mieux que tu peux de te concentrer sur la seule chose qui fait du sens et qui t'apporte du réconfort: le boulot. La scène. Les rentrées et les sorties d'argent. Mais même cela ne fait plus de sens dernièrement. Le soupir est bref, et tu lisses les pans de ton pull rose bonbon l'instant suivant, avant de reprendre.
"Donc j'ai acheté deux billets d'avion pour Sydney parce que c'est là-bas que je suis née et que je me dis qu'un retour aux sources me fera le plus grand bien." Pour te balader dans des rues que tu n'as pas fréquenté depuis longtemps, pour voir des visages complètement étrangers et pour ne pas être à Brisbane en fait. Une petite pause, juste quelques jours, tout est sous contrôle ici, tu le sais, tu t'en es assurée avant de te décider face à ton ordinateur portable. Ta petite crise est à la fois stupide et très responsable, mais ton téléphone réservé aux affaires est bien éteint et dans le fond de la valise que tu as faite très rapidement. Pourquoi se prendre la tête ? Si tu as besoin d'une tenue, tu pourras toujours faire chauffer ta carte de crédit et ça fera passer le temps et dans quelques jours tu reviendras. Tu deviendras officiellement la colocataire de Diana et voilà. Personne ne saura rien de ta petite crise de nerfs, personne à part Evelyn.
Evelyn pour qui tu as un petit mouvement de tête, pour désigner la voiture qui est garée non loin de là et la personne qui se trouve au volant. Ta valise est déjà à l'arrière et tu es déjà prête à partir en fait. "Tu veux venir ?"

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Evelyn n’avait jamais eu autant de visites à domicile que depuis qu’elle avait emménagé dans la banlieue côtière la plus prisée des personnes ayant un tant soi peu de notoriété. C’est exactement cette réflexion qu’elle se fit quand, de bon matin, et pour la énième fois depuis quelques temps, on sonna à la porte de chez elle pendant qu’elle préparait ses affaires pour la journée. Son laptop, ses dossiers, son téléphone portable qu’elle glissa plus rapidement dans son sac prévu à cet effet, prête à rejoindre le centre-ville de Brisbane pour se figurer des progrès qu’elle avait à faire pour apprendre à gérer une entreprise qui menaçait de couler, remise entre ses mains qui selon les points de vue, étaient capables de grandes choses. Elle n’était pas encore officiellement promue à sa tête, elle avait insisté pour suivre une formation accélérée avant de se lance, mais tout de même, le résultat resterait le même. Dans quelques semaines à peine, elle deviendrait une femme qui pesait lourd, et pas seulement à cause de son nom, mais des responsabilités que lui incomberait son nouveau statut de PDG. C’était étourdissant, lui permettant en même temps de faire doucement l’impasse sur la ruine qu’était sa vie privée, et la remettait dans une optique de dépassement d’elle-même qu’elle avait peut-être un peu mise de côté ces derniers temps. De là à dire que ça soignait ses maux, de se perdre dans ce nouveau projet, il ne fallait pas exagérer, mais elle faisait ce qu’elle faisait le mieux finalement : avancer, tout comme elle avançait vers la porte de chez elle en se demandant qui pouvait bien se présenter aussi tôt, alors qu’elle avait à peine deux cafés dans le corps de son côté. Elle ouvrit sans attendre, et fronça immédiatement les sourcils en se rendant compte de qui était là, juste devant elle.

"L…" Elle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit d’autre, alpaguée par sa cousine qui se trouvait derrière sa porte avec, elle devait être honnête, un air qu’elle ne lui connaissait par sur le visage. Écoute, lui dit-elle, de fait Evie écouta sans se faire prier, une main posée sur la tranche de la porte qu’elle venait d’ouvrir, l’autre toujours serrée autour de la poignée qu’elle serrait entre ses doigts en tachant de suivre le discours de la jeune femme qu’elle avait en face d’elle. Était-ce répété ? Elle avait l’impression que oui, aussi elle ne la coupa pas, se notant mentalement de revenir sur des points importants de ce qu’elle lui avoua sans faire de pause — et LE point le plus important selon elle, c’était cette histoire de police dont elle n’avait jamais entendue parler et qui ne lui murmurait rien d’engageant. La laissant de côté en continuant de l’écouter, ses sourcils se froncèrent de plus en plus à chaque mot que Lara prononçait, et quand vint l’apothéose, Evelyn se sentit obligée de lui demander "Tu es sûre que ça va, Lara ?" Elle donnait l’impression que non, sinon pourquoi avoir envie de s’en aller ? Elle était la spécialiste de la fuite, elle connaissait les tenants et les aboutissants du besoin irrationnel de tout laisser derrière soi, alors avant toute chose, c’est ce qu’elle lui demanda avant d’enfin considérer sa demande à la vitesse de la lumière. Elles s’étaient manquées à bien des occasions ces derniers temps, les cousines Pearson, ne se comprenant plus comme il le fallait, toutes les deux au prise de leur mécanisme de défense qui les avait empêché de continuer à vivre en harmonie, alors peut-être que c’était le coche à prendre pour réparer ce qui s’était cassé entre elles ces derniers mois ? Un instant de réflexion en plus, et Evelyn fit à Lara "Tu me laisses envoyer quelques textos et quelques mails avant toute chose ?" Elle n’avait pas encore officiellement pris ses fonctions à la MHI, elle restait occupée néanmoins. Et puis elle devait avouer qu’elle pensa immédiatement à Rhett, à leur rendez-vous chez la thérapeute et à ce qu’eux aussi, ils essayaient de réparer. Elle devait le prévenir, et c’est ce qu’elle allait faire en premier quand, ouvrant plus grand la porte à sa cousine, elle lui fit signe d’entrer "Entre, tu vas attraper froid. Il y a du café chaud dans la cuisine, fais comme chez toi."

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Par bien des aspects, Evelyn n'a jamais été une simple cousine. Dans une famille où le nom que vous partagez tous est devenu une marque de fabrique et fait brasser beaucoup d'air dans certains cercles, avoir Evelyn dans ta vie est définitivement quelque chose de positif. Dès que la première confession a été faite, dès que le premier carton a été posé dans votre appartement d'avant, tu as plus considéré l'autre brune comme une grande sœur qu'autre chose. Parce qu'à tes yeux, elle a rempli toutes les cases pour le rôle, sans jamais que tu ne le lui demandes. Evelyn s'est juste retroussée les manches, a décidé que tu méritais d'être écoutée et elle l'a fait, tout simplement. Tu n'as jamais rien eu à prouver, jamais rien à justifier, tu as pu être toi tout simplement. Alors, tu es devant cette porte, probablement plus fatiguée que jamais, et tu sais, que la prochaine question d'Evelyn est totalement justifiée. Cela réussit même à te faire sourire un peu, parce que l'image de la fille en contrôle, absolument prête à tout pour repartir le plus de billets de possible, ça marche bien entre les murs de Paradise City. Décidément pas dans la vie de tous les jours, et ça, tu commences de plus en plus à le ressentir.
"Honnêtement ? Non. Et j'en suis en grande partie responsable, mais ça prendrait beaucoup de temps à expliquer." Beaucoup trop de temps, le temps d'un trajet en avion ? Oui, tu penses que oui et tu hoches la tête face à Evie qui ne te dit pas non. Qui aura tout un tas de raisons valables, logiques et normales pour refuser et te dire de retourner chez toi et de bien réfléchir. "Okay, merci." Bien sûr que tu la remercies et tu te tournes juste pour faire un petit signe au chauffeur, histoire qu'il vous accorde quelques minutes de plus et tu suis Evelyn à l'intérieur. Ce dernier est bien compensé dans tous les cas, donc cela t'étonnerait qu'il se plaigne. "Je veux bien du café." Avec sûrement beaucoup trop de sucre dedans, mais c'est un détail et tu suis ta cousine sans hésiter, découvrant sa nouvelle demeure avec une curiosité certaine. Si tu n'étais pas aussi fatiguée, tu poserais plus de questions, si elle est bien installée, si elle aime l'endroit, si ce n'est pas tant éloignée que cela de Brisbane. Tu pourrais même faire une blague sur certains de tes clients qui ont des maisons dans le quartier, pas aujourd'hui, pour l'heure, tu es bien contente de retrouver la machine à café. Tu trouves même une tasse toute seule et comme tu l'avais prédit, tu mets beaucoup trop de sucre dans ton café. Mais tant pis, c'est comme cela que tu l'aimes et ça, Evie le sais.
Ta cousine apparait de nouveau dans ton champ de vision l'instant suivant. "C'est grand ici... et ça a l'air confortable." Et tu dis cela en étant sincère et c'est même un compliment. Et puis, tu connais assez Evie pour savoir qu'elle n'aurait pas jeté son dévolu sur n'importe quel endroit. Tu dis cela avant de serrer la tasse de café entre tes mains, pour les réchauffer, tu ne prends pas encore de gorgée, tu fixes pendant quelques instants le liquide avant de te tourner vers l'autre Pearson. "Désolée de ne pas être venue plus tôt... et de seulement taper à la porte quand ça ne va pas." Tu fais souvent ça, pas vrai ? Ouais, tu le sais, tu es une hypocrite finie, tu te vends comme la plus loyale, mais tu laisses le reste prendre le dessus. Tu es là aujourd'hui, avec deux billets d'avion et bien évidemment, tu as pensé à Evelyn en priorité, elle pourra t'en vouloir en première classe si elle le souhaite. "À chaque fois que j'essaye de paraitre comme une adulte responsable devant toi, j'ai l'impression de m'emmêler encore plus les pinceaux." Tu as un léger rire avant de prendre une légère gorgée de ton café. "Mais j'aime bien Sydney... et ce n'est pas Brisbane, ce qui est le plus important."

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@Lara Pearson ☆ crédit/ssoveia

"J’ai tout mon temps." La réplique était peut-être bien un peu cliché, et pourtant elle restait sincère dans la bouche d’Evie. Lara n’allait pas bien ? C’était son affaire désormais, et si ça voulait dire bousculer ses plans pour la journée, pour la semaine en l’occurence, elle le faisait sans hésiter. Elle lui ouvrit plus grand la porte, une préparation s’imposant avant de partir, et lui dit en remontant le petit corridor où quelques cartons étaient toujours là, entassés. Il ne s’agissait pas de ses affaires, mais celles de Rhett qu’elle ne lui avait pas encore renvoyé comme elle le lui avait dit le soir de leur rupture. Ça trainait là, par superstition ou par paresse, difficile à dire, mais elle fit à la jeune femme lorsqu’elle les dépassèrent pour s’enfoncer plus loin dans la maison "Ne fais pas attention à ça." Elle n’irait pas jusqu’à dire que ce n’était pas important, mais ne pas s’en occuper restait encore ce qu’elle avait de mieux à faire pour l’heure. Montrant le chemin de la cuisine à sa cousine, elle la laissa disposer des lieux sans craindre rien d’autre que son observation poussée, et alla récupérer son ordinateur portable dans son sac pour mieux le poser sur le comptoir du petit-déjeuner. Sur le chemin, elle envoya un série de messages à Rhett pour le prévenir de l’imminence de son départ, et là encore sans trop savoir pourquoi elle le faisait, mais il y avait des habitudes qui ne disparaissaient pas facilement, et puisque les choses étaient relativement sereines ces derniers temps, ne pas lui donner l’occasion de remettre en doute son absence, c’était ce qu’elle avait, encore une fois, de mieux à faire, prévenante et polie.

Elle s’installa sur l’un des tabourets disposés autour de la table, ouvrit le clapet de son ordinateur pour consulter ses mails et y répondre à la vitesse de la lumière, et ne releva la tête qu’une fois que la voix de Lara se fit de nouveau entendre dans la cuisine. Evelyn regarda par-dessus son épaule pour jeter un oeil à l’ensemble de pièces qu’elle voyait d’ici, et hocha la tête, un léger sourire aux lèvres, en accord avec la critique positive de la jeune femme à qui elle dit "C’est surement un peu trop grand pour une femme seule, mais j’ai eu un coup de coeur." Et elle se sentait bien ici, éloignée de l’agitation de la ville, recluse dans ce petit paradis qu’elle appréciait arpenter seule. Détournant les yeux, elle les reposa sur Lara pour observer sa petit mine, et faire le point sur ce qu’elle était en train de lui dire "Je n’ai pas cette impression là si c’est ça qui t’inquiète." lui fit-elle, tenant à ce qu’elle se décharge de sa culpabilité si vraiment elle pensait que sa cousine prenait ses visites impromptues pour des démonstrations d’égoïsme ou d’opportunisme. Ce n’était pas le cas. Elles étaient toutes les deux occupées, elle n’avaient pas toujours de bonne raison de se contacter ou de se voir ; elle ne lui en voulait pas outre mesure, mais elle devait bien avouer que, se repassant en vitesse rapide le petit discours qu’elle lui avait fait, elle était préoccupée. Continuant de taper sur le clavier de son ordinateur, passant d’un onglet à l’autre, elle finit par oser lui demander "Qu’est-ce que c’est cette histoire de police que tu as mentionné tout à l’heure ?" Lara était assez franche pour l’envoyer sur les roses si elle estimait que ça ne la regardait pas, et Evie ne se vexait pas pour rien, elle comprendrait. Néanmoins, elle espérait qu’elle lui explique tout de même, son instinct lui soufflant que c’était au moins un peu alarmant et qu’il fallait faire quelque chose à ce sujet.

Elle eut un petit rire à ce qu’elle ajouta "Pourquoi ? J’ai tellement l’air d’être une adulte responsable que ça t’impressionne ?" Une façon comme une autre de tourner ça en dérision étant donné que ces derniers temps, elle n’avait pas l’impression d’en être une d’adulte responsable, quand bien même on tenait à lui mettre de grosses responsabilités entre les mains. Il y avait une partie de sa vie qui ressemblait davantage à un mélodrame d’adolescents qu’à autre chose, seulement elle n’en dit pas plus, retrouvant son sérieux pour terminer de répondre à ses mails. Une fois que ce fut fait, elle referma le clapet de son ordinateur portable du bout des doigts, et les mains jointes posées dessus, elle opina du chef à ce que disait Lara "Je suis prête à te suivre dans tes envies de fuite." Mais pourquoi tu fuis, Lara ? aurait-elle aimé lui demander, sauf que descendant de son tabouret, elle lui fit plutôt, lui faisant signe de la suivre en même temps "Mais je vais avoir besoin de quelques affaires pour partir. Tu me fais le programme de ce que tu as prévu, ou j’ai carte blanche pour faire ma valise ?"

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crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Evelyn Pearson

Qui dit que c'est trop grand pour une femme seule ? Voilà ce que tu as envie de demander à Evelyn, car elle fait bien ce qu'elle veut dans le fond et au diable les critiques des autres et ce qu'elle est censée faire. Si c'est cet endroit qu'elle voulait, alors qu'elle fasse ce qui lui plaise. Tu peux la rassurer sur ce point-là sans absolument aucun problème, il faut dire que tes coups de têtes immobiliers à toi sont beaucoup plus conséquents et il ne s'agit pas de trouver un endroit où vivre. Oui, techniquement, tu es propriétaire, mais les lieux que tu as achetés ne sont pas des maisons aussi confortables et hors de question d'y passer plus d'une nuit. Evelyn détourne son regard de son écran alors que tu prends une gorgée de ton café et tu hausses les épaules l'instant suivant. C'est un sentiment assez difficile à décrire maintenant que tu y penses bien, cela a toujours été dans le fond de ton esprit si tu es honnête avec toi-même. Ou même si tu es honnête avec Evelyn, il faut bien le dire."Oui et non, c'est plus le fait que tu arrives à tout gérer de front le plus impressionnant." Ou alors ça aussi, ce n'est qu'une façade ? Non, tu n'en as jamais eu l'impression, tu sais que ta cousine sait être une bonne actrice, un talent qui vient facilement avec le nom de famille que vous partagez.
Mais ce n'est pas de cela dont tu parles, encore une fois, difficile de mettre des mots sur ce sentiment et tu restes silencieuse quand Evelyn t'a aussi posé une question sur la nouvelle la plus pressante de ta vie. De ta vie professionnelle en tout cas. Cela peut être tout et rien à la fois, Itziar et toi vous pourrez en rire dans quelques semaines, ou au contraire, vous en mordre les doigts de n'avoir pas directement coopéré. Tu n'en sais rien pour le moment. Tu n'es pas encore prête à en parler, tu n'as pas encore les bons mots et tu vides ta tasse de café alors qu'elle te confirme qu'elle est prête à te suivre pour tes envies de fuite. Tant mieux, le voyage aurait été tellement ennuyeux toute seule, tu aurais pu le faire, bien sûr que oui, tu ne fais pas partie de celle qui ont peur de leur propre compagnie et de leur propre pensée, loin de là, mais ce sera toujours mieux avec Evelyn, bien sûr que oui. "Carte blanche, le seul truc que je veux vraiment faire c'est aller au Taronga Zoo, j'y ai des bons souvenirs, donc ouais désolée d'avance, on va devoir se taper les touristes, le reste..." Tu révèles ton maigre itinéraire alors que tu suis ta cousine, pour qu'elle puisse préparer un sac elle aussi. Et pour qu'elle se rende compte que oui, il s'agit vraiment d'un coup de tête. Juste un petit voyage pour recharger tes batteries et alléger un peu le poids qui te pèse sur les épaules.
Pour le coup, il n'est pas que métaphorique, il est également réel et tu aimerais t'en délester un peu. Même si ce n'est que pour quelques jours et même si ce n'est qu'une illusion."On verra le moment venu." Tu conclus ta phrase alors que tu t'appuies contre l'embrasure de la porte de la chambre d'Evelyn. Comme c'est souvent le cas, tu croises les bras sur ta poitrine avant d'envisager tes prochaines phrases. S'il s'agit bien souvent d'une pose défensive, tu ne sais pas vraiment si c'est le cas aujourd'hui; non, tu n'aimes pas cacher des choses à Evelyn, tu l'as fait par le passé, tu en as omis des choses et ne pas lui parler de Paradise City... Tu supposes que c'est un choix voulu et conscient dans les deux cas, mais elle a bien posé la question alors, tu ne peux pas prétendre que tu ne l'as pas entendu."Et c'est pas très joyeux ou reluisant cette histoire de police, je sais que tu essayes de te tenir loin des détails de mon club, donc je préfère te prévenir avant de rentrer dans les détails." Tu accompagnes ta phrase d'un haussement de tes sourcils avant de poursuivre tout aussi lentement. "Donc oui, la police, un de nos clients a été attrapé avec de la drogue après son passage au club, donc l'inspecteur en charge de cette enquête-là a décidé de faire des raccourcis. On a réussi à gagner un peu de temps avec Itziar, mais il veut à tout prix parler au staff et retourner Paradise City sens dessus dessous." Le dire à quelqu'un d'autre, quelqu'un qui ne fait pas partie de tout ça et qui ne sera pas directement affecté par les ramifications d'une possible enquête est toujours bizarre. Mais c'est Evelyn, définitivement pas une étrangère.

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@Lara Pearson ☆ crédit/ssoveia

Touchée que Lara puisse la complimenter sur sa manière de gérer sa vie, Evie n’estimait pas en être vraiment digne ces derniers temps. Elle se laissait porter, une chose qui n’était pas tellement dans ses habitudes, cependant avec l’année  terrible qu’elle venait de passer, ne pas trop penser, c’était devenu un mécanisme de défense qu’elle utilisait beaucoup trop souvent. Elle se cachait derrière une facilité certaine, se raccrochant à des opportunités qui lui permettaient de sortir la tête de l’eau, mais elle ne prenait pas de vraies décisions. Quand elle en prenait, elles n’étaient pas si bonnes que ça, et le désastre finissait par montrer le bout de son nez à un moment donné. Elle voulait retrouver cette capacité qu’elle avait toujours eu de s’occuper d’elle sans avoir besoin de personne, menant tout de front comme le disait Lara, seulement elle devait admettre qu’avec la succession de drames qui s’était déroulée cette année, elle avait perdu de la force. Elle ne se jugeait pas faible pour autant, loin de là, néanmoins elle n’était pas au maximum de ses capacités, alors que Lara lui dise le contraire oui, ça la touchait plus qu’elle n’était capable de l’exprimer.

Evelyn remarqua que Lara était passée outre sa question à propos de la police qu’elle venait de lui poser, et se dit qu’elle y répondrait surement plus tard, quand le coeur lui en dirait. Terminant de répondre à ses mails, elle se leva de son tabouret en l’encourageant à lui révéler le plan détaillé du voyage qu’elle l’invitait à faire avec elle. Elle n’était pas déçue du peu de projets qu’elle semblait avoir fait finalement, elle songea seulement que son envie de s’en aller avait dû être trop soudaine pour qu’elle ne daigne mettre en place un vrai itinéraire, et ça lui fit lui demander "Tu as décidé ça quand exactement ? Ce matin ?" Elle se tourna vers elle, poussant la porte de sa chambre avec ses reins, et l’invita à y entrer dans la continuité de leur conversation, son menton lui montrant le mouvement "Est-ce que tu as dormi au moins ?" Elle connaissait sa cousine Evelyn, elle savait que son rythme de vie n’était pas le plus sain, et que ça ne devait pas jouer en sa faveur quand elle n’avait pas le moral. Se sentant froncer les sourcils, elle haussa les épaules à la suite de ses mots "Je suis arrangeante, tu le sais. Tant que tu ne me fais pas monter dans des montagnes russes, ou des ascenseurs en chute libre, je saurais me plier à ce que tu as envie de faire. C’est toi la guide." Des touristes, il y en avait assez à Londres pour qu’elle ne s’en offusque, n’importe où ailleurs.

La laissant un instant pour aller fouiller dans le haut de son dressing, Evelyn revint avec un sac de voyage qu’elle remplirait au gré de sa conversation avec la jeune femme qui, enfin, revint sur ce qui inquiétait le plus Evie "Tiens, je pensais que tu évitais le sujet volontairement." s’amusa-t-elle sans vraiment le faire, posant son sac grand ouvert sur son lit. Elle se dirigea vers l’une de ses commodes d’où elle retira quelques sous-vêtements, et fronça de nouveau les sourcils en l’écoutant attentivement "Si c’est aussi grave que ça en a l’air, je peux entendre tous les détails pour une fois." Des détails qui la rendraient complices de quelque chose ? Elle ne l’espérait pas, mais à bien y regarder, ça semblait tout de même contrarier Lara qui se tenait certes à distance du centre de la pièce, qu’elle connaissait tout de même suffisamment pour être capable de se rendre compte quand quelque chose la taraudait profondément. Ça avait l’air d’être le cas "Je t’écoute." l’encouragea-t-elle pour la forme, sachant très bien que si Lara commençait son discours de cette façon, c’était qu’elle allait enfin lui raconter le fin mot de cette histoire ; une histoire qui ne lui plaisait pas, et qui la fit s’arrêter dans le remplissage de son sac de voyage pour mieux croiser les bras sur sa poitrine et s’avancer en même temps vers Lara "Quel genre de client ?" Fortuné ? Certainement "Quel genre de drogue ?" Pas qu’il y en avait qui se valait plus que d’autre, mais c’était les questions qui lui vinrent en premier à l’esprit. Elle ne pouvait pas prétendre y connaître quoi que ce soit Evelyn, tout ce qu’elle savait c’était que s’entourer de bons avocats étaient importants dans ces cas-là. Sérieuse, elle reprit "Est-ce que tu as pris un bon avocat ? Même si tu n’as rien à te reprocher, même si le club n’est pas impliqué, tu dois miser sur une équipe juridique en béton pour te sortir de là." Elle chercha son regard, ne la lâcha pas une fois qu’elle le saisit au vol, ses bras se décroisant et ses mains s’agitant pour l’aider à marquer son point "Il y a des flics acharnés qui sont convaincus que ce genre d’endroits méritent de fermer, même si rien d’illégal ne s’y passe, tu sais." Elle ne voulait pas être alarmiste, mais elle restait partiale Evie : si le monde n’était fait que de blanc et de noir, ça se saurait. Elle ajouta dans la foulée "Je suis parfaitement sérieuse, c’est le plus important pour qu’aucune espèce d’accusation ne vienne entacher ta réputation." Elle était en passe de créer un nouveau business Lara, elle n’avait pas besoin de ça.

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crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Evelyn Pearson

Evelyn le sait sûrement mieux que personne, tu peux être décrite comme une personne impulsive par beaucoup. Ce n'est pas comme cela que tu vois les choses en ton for intérieur, non, tu n'as jamais vu la chose sous cet angle. La vérité, c'est que tu cours uniquement après ce que tu veux et pas l'inverse. Tu as des goûts bien arrêtés et s'ils ont changé et même évolué au fil des années, cela n'a pas été le cas de cet aspect de ta personnalité. Tu voulais te consacrer à la danse ? Alors, tu as lâché tes études. Tu voulais un endroit où les danseuses pouvaient se sentir en sécurité ? Alors, tu as ouvert ton propre club. Tu en as marre de la pression que tu ressens à Brisbane ces derniers temps ? Alors autant partir quelques jours. C'est aussi simple que cela. Et vu que tu ne veux pas partir seule, tu viens taper à la porte d'Evelyn. Encore une fois, très simple. "Hmm-hmm, en mettant mes chaussures et…? La dernière fois que j'ai vraiment dormi, je crois que c'était fin septembre ? Ou au milieu de septembre ? Quelque chose comme cela..." Tu hausses les épaules, sur le pas de la porte de sa chambre, tu sais que tu n'exagères pas du tout. Tu te négliges, ça ne devrait pas être la fin d'une blague, et cela impacte sûrement plus ton moral qu'autre chose. Tu ne le fais pas exprès, ironiquement, tu es plus heureuse quand tu es occupée. Mais ça implique de passer du temps hors de chez toi et de moins t'occuper de toi. C'est un cercle vicieux qui n'en finit pas vraiment maintenant que tu y penses, encore une fois, tu ne le fais même pas exprès.
Cependant, la conversation est déjà sur un autre sujet plus sérieux, alors qu'Evie prépare son sac, tu te détaches de la porte pour venir t'asseoir sur le bord de ton lit. Tu hoches positivement la tête alors que ton ainée te demande si tu as un bon avocat. Oui, très bon, le genre de requin qui est payé par ton père et qui ne laisse absolument rien passer. "Pas un client régulier, ils connaissent tous les règles et ils ne viennent pas pour ce type de vices-là à dire vrai." Ce que tu vois comme une bonne chose, sinon, le club aurait mis la clef sous la porte depuis longtemps. Tu ne sais pas comment l'expliquer de façon claire et précise à ta cousine, cependant, avec le métier que tu fais et la vulnérabilité que cela implique, de la part de tous ceux concernés, oui, il doit y avoir un minimum de confiance. Ton équipe doit se sentir à l'aise pour jouer le jeu et vendre le même fantasme soir après soir, de même, les clients doivent être assez à l'aise pour baisser leur garde, tout en sachant que leur secret et autres seront bien gardés. Tu pourrais presque te qualifier de thérapeute avec tout ce que tu sais sur ces hommes-là, de leur préférence en matière d'alcool, de tenue légère, au nom de leurs enfants ou les secrets d'entreprise que tu ne devrais pas connaitre. Et tout ça ne quitte pas le club, cela va sans dire. Tu prends une profonde inspiration avant de donner plus de détails à ta cousine.
"Il a été attrapé avec de la cocaïne d'après ce qu'Itziar et moi on sait, l'inspecteur en charge de l'enquête n'a pas partagé plus que ça. Un nom, une photo, les faits... et visiblement, le gentil homme en question était dans un meilleur état le lendemain pour retracer sa soirée, et se rappeler du nom de mon club. On adore ce type d'ironie, pas vrai ?" Un faux sourire passe sur ton visage, juste quelques secondes, alors que tu croises déjà les bras sur ta poitrine, les manches de ton pull se frottent l'une l'autre et font un bruit distinctif qui te rassure. "Hmm... l'inspecteur Lockwood m'a semblé de ce bord-là au début, mais au moins il s'est excusé pour son excès de zèle et il va faire les choses dans les règles. Obtenir un mandat. Faire une vraie fouille." Il suit les règles et vous aussi, vous allez lui laisser un accès complet au club et il pourra même parler aux employés qui seront présent. Pour se rendre compte qu'il a la mauvaise piste et qu'il pourra vous laisser tranquille."Mon avocat dit qu'on devrait coopérer et le laisser faire une fouille de jour, c'est toujours mieux qu'une voiture de police garée à quelques mètres du club tous les soirs." Toujours mieux d'ailleurs. "Ils ne vont rien trouver, je le sais, Itziar le sait, c'est juste un mauvais moment à passer." Un très mauvais moment à passer... et si tout se déroule bien, cela ne remontera à aucune oreille d'un client et ça ne ternira pas la réputation du club. Du tout.
"Je n'ai rien à cacher mais... je ne vais pas mentir, ça me fait un coup au moral. C'est stupide ce que je vais dire mais ce club, c'est mon bébé."

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"Lara…" Le ton pouvait sembler un peu maternaliste, les points de suspension qu’elle laissa se dessiner dans l’espace qui les séparait esquissant un silence court, mais dense, entre elles. Il ne l’était pas toutefois, maternaliste, son ton ; légèrement amusé en revanche, c’était plus le cas, le très fin sourire qu’elle donna à sa cousine quand elle lui répondit qu’elle n’avait pas dormi depuis un très, très long moment lui faisant tourner la tête dans sa direction, et la regarder avec ce regard mi-figue mi-raisin qu’elle réservait aux cas désespérés. Lara n’en était pas un, c’était juste un peu difficile de les dompter, elle et ses envies. Non pas qu’elle essaierait de le faire, elle n’avait même jamais tenté, cependant quand ça empiétait sur sa santé, ce qu’elle craignait qui se passe incessamment sous peu, elle se permettait d’être un peu plus critique. Elle devait prendre soin d’elle, voilà tout "Tu dois te reposer." lui fit-elle finalement, un signe de tête accompagnant se sentence, bien qu’elle était consciente que de toute façon, Lara ne suivrait guère ses conseils, grande-fille qui savait très bien comment s’occuper d’elle, ou du moins qui le prétendait plus souvent qu’à son tour.

Il y avait plus sérieux — encore que tout était relatif puisque la santé de sa cousine était aussi sérieuse que le reste —, Lara ayant mentionné la police quelques temps plus tôt. Evie pensait qu’elle ferait en sorte de ne pas s’arrêter sur le récit de ses mésaventures, mais elle le fit tout de même, et l’inquiétude qui modifia légèrement l’harmonie des traits d’Evelyn s’injecta aussi dans ses veines qu’elle sentit bouillir sous sa peau. Elle n’aimait pas cette histoire, elle n’aimait pas savoir que le nom de sa cousine traînait dans des dossiers de ce type "Vous ne fouillez pas vos clients à l’entrée ?" Evelyn n’était pas une habituée de ce genre d’endroits, elle n’était pas au fait de ce qui se faisait ou pas, mais elle savait très bien que ce n’était pas Disneyland : qu’on le veuille ou non, le monde de la nuit, qu’importait le domaine des endroits qui jouissaient de son voile épais, restait dangereux et dénué de la morale que chacun dorlotait le jour venu. Elle n’avait jamais remis en cause les occupations de sa cousine parce qu’elle estimait qu’elle était assez adulte pour savoir quoi faire de sa vie, mais la vérité c’était qu’un club de ce genre pouvait bien devenir le théâtre de trafics et autres larcins qui n’avaient rien d’une farce. La preuve en était "Ça reste un policier, son intention est de boucler son enquête dans les meilleurs délais." C’était réducteur. Elle s’en fichait "Je ne suis pas du genre à ne pas faire confiance aux autorités, mais Lara, ne compte pas sur la parole de cet inspecteur pour assurer tes arrières. Ça reste quelqu’un qui n’hésitera pas à te manipuler s’il juge que c’est nécessaire." Si son enquête piétinait, il n’hésiterait pas un instant à mettre en cause les gérantes de l’endroit qu’il soupçonnait d’être impliquées dans l’une de ses affaires. Elle la regarda, les bras toujours croisés sur la poitrine. Ça semblait toucher Lara toute cette histoire, mais elle la trouvait aussi drôlement détachée de la probabilité d’être trainée dans la boue, et elle devait avouer que ça la surprenait. Elle n’était pas revendicatrice Evelyn, mais elle savait se battre quand elle était persuadée d’avoir raison. Lara était plus revendicatrice qu’elle, mais soit elle savait quelque chose de plus dont elle ne voulait pas parler, soit elle ne se rendait pas compte de combien cette histoire la suivrait dans le futur, et ça la dépassait. Elle fronça les sourcils, opinant du chef à ce que Lara ajouta "Il a raison, il faut coopérer. Rester entièrement transparentes sur vos activités, leur offrir la possibilité de mettre le nez dans chaque centimètre carré de vos affaires pour que le nom de votre club et le votre soient lavés. Ce genre d’accusations, ça colle à la peau… que vous soyez impliquées ou non n’y changera pas grand-chose au final : une fois que la rumeur court, elle ne s’arrête jamais." Et tu cherches des financiers, Lara, se retint-elle d’ajouter, mais c’était implicite, son regard brun s’enfonçant dans le sien pour ne pas être obligée de prononcer ces mots-là. Elle lâcha prise après un instant, clignant des yeux pour rompre le contact de leurs yeux "Qui s’occupe du club pendant ton absence ? Itziar ?" Il lui semblait pourtant que les relations n’étaient pas au bau fixe avec son associée. Pour en être sûre, elle lui demanda "Comment ça se passe entre vous, ces derniers temps ?" Abandonnant un moment le remplissage de son sac de voyage, Evelyn s’installa au bord du lit, juste à côté de sa cousine qui dans le même temps lui avouait que tout ça pesait sur son moral "Si tu veux qu’on arrête d’en parler, on n’en parle plus." Mais noyer le poisson n’était pas une tactique pérenne pour garder l’esprit serein. Accordant un regard de coin à sa cousine, elle finit par tendre les bras pour la prendre par les épaules, et posa sa tête contre la sienne en lui disant "Si je peux t’aider d’une façon ou d’une autre, je le ferais." Sans aucune hésitation, mais il fallait qu’elle voit les choses en face Lara : à cause de cette histoire, on se méfierait d’elle désormais.

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crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Evelyn Pearson

La vérité est que tu es plus fatiguée que tu ne le laisseras jamais paraitre. Ce n'est pas juste le manque de sommeil, mais c'est le reste. Devoir constamment jouer des coudes pour avoir une place, pour être prise un minimum au sérieux, c'est fatiguant. Non, tu n'as pas envie qu'on te sauve ou qu'on te dise qu'il y a mieux qu'enlever ses fringues et se trémousser au son des basses pour vivre et pour remplir son compte en banque. Tu ne souhaites pas non plus que ce soit un frein pour le reste, qu'on te juge parce que tu es confortable avec ce que tu fais ou qu'on te ferme des portes parce que tu n'es pas plus rangée et plus sérieuse. Tu gères une vraie affaire, une trentaine d'employés, des clients qui ont des requêtes complètement bizarres et farfelues, tu essayes de commencer une autre affaire... à quel moment on va arrêter de vouloir te mettre sur la touche ? A quel moment on va se rendre compte qu'aimer le rose, avoir ta profession ou être bruyante ne fait pas de toi une personne si affreuse que cela ? Tu n'en sais rien, mais il serait grand temps que les gens se réveillent en réalité. "Non, si on faisait ça, personne ne passerait les portes du club, personne." Tu dis cela sur un ton posé, et parce que c'est malheureusement la vérité. C'est aussi ce qui fait l'attrait du lieu en réalité, un endroit avec quelques règles précises alors que les autres sont un peu plus floues. C'est une balance délicate, qu'il ne faudrait pas ruiner. Cette enquête ? Cela menace de faire pencher tout ceci d'un côté ou d'un autre.
"Je sais... je sais qu'il y aura des conséquences, mais on a prévu de coopérer, je n'ai rien à cacher, l'affaire est tout ce qu'il y a de plus de légal, on a les permis qu'il faut... je suppose qu'on va juste se montrer un peu plus sélective avec nos clients à l'avenir." Oui, apprendre de cette expérience et rebondir, c'est la chose la plus mature à faire. Rassurer votre équipe, rassurer les clients et pour toi... t'assurer que cela ne te suive pas et qu'aucun investisseur potentiel ne soit refroidi par cela. Cela te donne une migraine rien que d'y penser, que ça pourrait compromettre tes plans futurs, tu es plus résiliente que ça d'habitude, tu ne peux pas penser à des solutions pendant que tu es dans cet entre-deux en réalité. Tu sais qu'Evelyn essaye de te mettre en garde et de te protéger de tout ça, c'est lisible dans son regard et encore une fois, tu apprécies son tact. Et le fait qu'elle n'essaye pas de te dire quoi faire, ou de se mettre à ta place ou pire encore, de te parler comme si tu étais une gamine en réalité. "Ouais... j'ai tout mis en pause en ce qui concerne notre petite joute judiciaire à nous. Avoir le contrôle du club maintenant semble tellement ridicule, alors je n'insiste pas." Du tout, ce n'est pas ainsi que tu veux passer les prochains mois et face à tout ça, Itziar et toi vous avez montré un même front uni. Si cela t'as surpris au début, en réalité, vous n'avez fait que retrouver les mêmes rôles que vous aviez... avant le départ de la blonde pour l'Europe, avant que tu ne décides que les profits et l'argent sont au-dessus de tout.
Oui, c'est de ta faute, voilà ce que tu te dis alors qu'Evie s'installe à côté de toi. Elle te donne même la liberté de passer à autre chose et quand tu prends une inspiration cette fois-ci, quand les mains d'Evelyn sont sur tes épaules, tu sens le contre coup remonter. Cela se manifeste sous la forme de larmes au bord de tes yeux."Hey, tu m'écoutes me plaindre, tu vas me suivre aujourd'hui... tu ne t'en rends pas compte mais c'est beaucoup." Tu as un sourire, parce que tu sais qui tu es, tu sais que tu peux être de trop parfois et envoyer les gens sur la touche quand tu n'es pas d'humeur. Evelyn a déjà subi tout ça, malheureusement, tu aimerais dire que ce n'est pas le cas, mais ce serait un mensonge éhonté. Et tu ne mens pas à ta cousine."Et je n'ai pas besoin de faire semblant avec toi, pas besoin d'être bien apprêtée ou de dire ce qu'il faut, je peux juste respirer... Merci." Tu hoches la tête et tu te rapproches d'Evelyn, pour laisser reposer ta tête sur son épaule et fermer les yeux pendant quelques secondes. Ce n'est pas vraiment un câlin, vous détestez toutes les deux cela alors, ça n'en est pas un. Tu te redresses avec un léger temps de retard, tes doigts faisant disparaitre tes larmes aussi rapidement qu'elles sont arrivées, un sourire sur le visage. Tu n'avais certainement pas prévu de te livrer autant ce matin, du tout en fait.
"On va y aller avant que je ne me mette à pleurer, et je t'adore, mais mon mascara coûte 45 dollars donc..." Tu as un autre rire. "Et d'ailleurs ce n'est pas juste, toi aussi tu devrais dire quelque chose de personnel et gênant pour compenser... enfin, si tu en as envie."

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Evie s’en doutait : qu’à Paradise City, les clients ne passaient par une fouille minutieuse avant de mettre les pieds dans le club, mais ça ne coûtait rien d’avoir la parole de Lara à ce sujet. Elle paraissait certainement un peu naïve avec ses questions, seulement ce n’était pas quelque chose qui la gênait, de demander à être aiguillée quand elle ne savait pas où elle mettait les pieds. Elle savait que le monde de la nuit était particulier, elle n’avait jamais jugé bon dire à sa cousine d’envisager une autre voie parce qu’elle n’était personne pour la contraindre à revoir les lignes du destin qu’elle croyait être tracées pour elle, quand bien même elle n’était pas à l’aise avec ce qu’elle faisait : ça la regardait. En revanche, quand ça commençait à être dangereux, elle estimait avoir son mot à dire, et il y avait fort à parier qu’avec cette histoire qu’elle était en train de lui raconter, la donne changerait, et qu’elle voudrait la conseiller au mieux.

"C’est essentiel si tu veux que ton club reste ouvert. Encore une fois, je ne suis pas une experte en la matière, mais dès qu’une affaire à une mauvaise étiquette collée sur le dos, c’est la porte ouverte à toutes les rumeurs." Il n’y avait qu’à voir avec la MHI. C’était une société on ne peut plus louable, avec un prestige accolé à la qualité des bijoux qu’ils proposaient sur le marché, mais avec les polémiques autour de Saül Williams, c’était la marque entière qui en souffrait désormais. Elle, on la sollicitait pour régler ce souci, aussi surement qu’au fond, l’histoire de Lara, elle s’en sentait concernée parce que ça touchait quelque chose pour lequel elle devrait oeuvrer très bientôt : la réhabilitation d’un éclat si puissant qu’il ne suffisait de prononcer que les initiales de la société pour qu'on sache de quoi il en retournait. Ce n’était certes pas la même chose avec le club de Lara, mais finalement, ce n’était pas bien différent, et elle ne voulait pas que, dans un futur proche, elle en souffre et soit obligée de se saigner aux quatre veines pour qu’on lui refasse confiance. Elle avait des projets en tête, des envies, qui nécessitaient que ses affaires soient en règle, c’était aussi simple que ça.

Lara, elle semblait bien seule dans tout ça. Même si son associée était en charge du club durant son absence, la manière qu’elle eut de lui répondre quand elle le lui demanda, ça ne lui disait rien de bon "Ne te laisse pas faire sous le prétexte que cette histoire vous tombe dessus. Si ça ne fonctionne plus entre vous, si votre collaboration te donne trop de fil à retordre, si l’ambiance est mauvaise, n’insiste pas non plus de ce point-là. Il faut que tu penses à toi." Et elle le lui rappellerait autant de fois qu’il le faudrait s’il fallait le lui enfoncer dans la tête pour que cette idée reste durablement, et devienne l’un de ses nombreux objectifs. Elle n’en donnait pas l’air Lara, mais en l’écoutant parler, en la regardant avec plus d’insistance aussi, elle semblait au bout du rouleau. C’était la première fois qu’Evie la voyait comme ça ; ou plutôt la deuxième, la première s’étant déroulée quelques mois plus tôt, quand ses parents s’étaient chicanés à propos de leur divorce. Là aussi, elle avait eu les larmes aux yeux, elle se rappelait même qu’elle avait pleuré pour de bon, mais qu’agacée par son comportement, elle était passée outre, au prise de ses propres difficultés en ce temps-ci, l’époque où tout avait foutu le camp de son côté, revenant de l’aile psychiatrique du St-Vincent dans lequel on l’avait gardée de force après qu’elle se soit fait agressée pour la deuxième fois par le même homme. Elle ne ferait plus la même erreur aujourd’hui, alors même si les étreintes n’étaient pas leur fort, elle se permis de la prendre dans ses bras cette fois "Ça va aller, je te le promets." Elle l’écouterait autant de temps qu’il le faudrait, c’était un sous-entendu qu’elle ne prononça pas, la serrant un instant encore dans ses bras avant de se reculer pour dégager son visage d’une mèche de cheveux d’abord, la coinçant derrière son oreille, et la regarder ensuite "Tu n’as pas besoin de me remercier. Pour ce que ça vaut, je ne me force pas à t’écouter, encore moins à ne pas te juger. On connaît tous des passes difficiles, et tu es forte, j’espère que tu le sais." lui fit-elle, sans forcer le trait, croyant vraiment à ce qu’elle lui disait, ses deux mains maintenant posées sur ses épaules. Dans un geste presque maternelle, elle vint écraser ses lèvres sur son front, et puis elle se mit à rire à ce qu’elle lui dit à propos de son mascara, tenant sans aucun doute à alléger l’atmosphère qui devenait de plus en plus émotionnelle "Je vais reprendre le remplissage de ma valise. Tu m’aides à choisir des tenues ?" lui demanda-t-elle, se levant du bord du lit en s’attendant à ce que la discussion tourne, et qu’elle devienne alors le centre d’attention. Elle hésita un instant, et puis elle se dit qu’elle ne risquait pas grand-chose à avouer à la jeune femme "C’est terminé avec Rhett. Mais je suppose que tu en étais venue à la bonne conclusion en voyant les cartons dans l’entrée." Est-ce qu’elle pouvait aussi se permettre de lui raconter les raisons de cette rupture ? Elle avait parlé de choses gênantes à partager, mais ça, c’était au-dessus de ses forces. Humiliée, Evelyn n’avait pas envie d’enfoncer le couteau dans la plaie, alors elle laissa un très léger rire filer, celui qui dissimula l’envie soudaine qu’elle avait de pleurer, elle aussi "Je vais bien, si tu te poses la question." Elle ne se la posait peut-être pas, Lara n’était pas la plus grande admiratrice de Rhett dans tous les cas.

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crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Evelyn Pearson

Ça va aller, je te le promets... Plus jeune, tu détestais entendre ce genre de promesses un peu vides. Faites par tous les adultes de ta vie et en particulier tes parents, pour te dire que tout va bien se passer, qu'il faut écouter d'abord, que tu comprendras quand tu seras un peu plus grande. Ou pire encore, que tu auras ton mot à dire quand tu seras plus grande, justement. Oui, d'aussi loin que tu puisses t'en souvenir, ça t'a toujours énerve. Un brin irrité et cela a fait remonter des sentiments vifs et chauds en toi, assez pour hausser le ton, assez pour demander des justifications et vouloir savoir sur quoi était basée cette expertise. Et à te demander comment des gens qui n'étaient pas toi, pouvaient savoir comment tout allait se goupiller pour toi. Cela n'a jamais fait de sens; c'est bien différent aujourd'hui et ici contre et dans les bras d'Evelyn. Tu ne la repousses même pas ta cousine, tu n'as même pas envie de la contredire, tu as juste envie d'y croire, dur comme fer à tout ce qu'elle te dit, assez pour profiter de l'instant avec Evelyn. Tu ne laisses pas retomber ta garde pour n'importe qui et n'importe quand, malheureusement pas, c'est tellement automatique qu'il est rare que tu te demandes si tu loupes quelque chose ou pas. Ça n'a pas d'importance maintenant, Evie ne te pousse pas et elle a raison, c'est juste une passe difficile.
Tu en rigoleras certainement dans quelques mois, l'affaire tient, tu as des projets pour le futur et tu n'es pas de celle qu'on met sur la touche, tu en es persuadée. Le baiser qu'Evelyn dépose sur ton front te redonne plus d'énergie et de force qu'un million de tasses de cafés ou de boissons énergisantes et tu es contente d'entendre le rire d'Evelyn se joindre au tien en réalité. "Oui, faisons ça, il faut bien rappeler à tout le monde que les demoiselles Pearson sont les plus jolies." Tu hoches la tête, plus que prête pour ta nouvelle mission du jour: styliste personnelle. Ce sera un peu comme jouer à la poupée mais en beaucoup plus intéressant. "Et que je te dise encore une fois qu'il te faut plus de rose dans ta garde de robe." Même si Evelyn te fait de la sérieuse compétion, et ça depuis des années, tu t'étires un peu, prête à te pencher vers son dressing, c'est sportif mine de rien et tu es seulement interrompue par l'autre brune.
Tu n'es pas vraiment surprise par la nouvelle, c'est plus sa façon un peu catégorique de le dire qui te fait arrêter et cela a l'air d'être une rupture définitive. Ce qui te parait étrange, après avoir été ensemble pendant des mois, en public même devant la mère d'Evelyn et lors des galas de la Fondation. Certes, les souvenirs ne sont pas joyeux mais il te semblait que dans une certaine mesure, Rhett était là, une sorte de présence solide dans la vie de ta cousine. Plus maintenant visiblement. Evelyn répond rapidement à la première question que tu allais lui demander et tu hoches la tête."Okay, c'est bon à savoir, c'était bien la première question que j'allais te poser... La deuxième, c'est si tu veux en parler ou pas." Tu lui offres l'option et parce que tu sais qu'Evie reste une personne privée. Et ce même si elle pourrait avoir des choses à dire, tu ne peux pas le lui reprocher quand dans ce domaine, vous êtes logées à la même enseigne. Mais ce n'est pas rien une rupture, surtout quand la relation a été longue et que Rhett connait beaucoup de la famille Pearson, oui, beaucoup, c'est sans doute un peu un euphémisme que tu utilises là tout de suite."Je suis loin d'être une experte quand il s'agit des relations amoureuses, mais ça se voit enfin... voyait je suppose que tu tenais à lui." Est-ce que tu remues le couteau dans la plaie en disant cela ? Tu te mords la lèvre inférieure l'instant suivant, te disant que tu as peut-être dépassé une limite invisible. "Je peux écouter. Tout écouter d'ailleurs." Oui, sans ironie, sans juger, Evelyn doit le savoir, tu peux absolument tout entendre. Certes, tu ne seras pas objective du tout et tu vas prendre le parti de ta cousine, c'est évident à tes yeux. Mais si elle veut vider son sac, elle aussi, tu es là.
"Je peux même faire plus si tu sens monter en toi des envies vengeresses, même si je sais que ce n'est pas ton style. C'est une offre qui n'est pas limitée dans le temps d'ailleurs." Tu ajoutes cela rapidement, avec un simple haussement de tes épaules, sans même savoir ce qui s'est passé entre Evelyn et Rhett. Tu as toujours été loyale et quand il s'agit de défendre la gent masculine ?... Ce n'est définitivement pas quelque chose que tu vas faire, donc sans surprise, Evelyn a un outil de plus dans son arsenal, si jamais elle n'a pas envie d'être mature et responsable à propos de cette fin de relation.

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@Lara Pearson ☆ crédit/ssoveia

"Tes mots, pas les miens." fit-elle remarquer à Lara qui rebondissait sur son envie d’alléger l’ambiance en reprenant le remplissage de sa valise, tandis qu’elle flattait sans gêne le physique des femmes Pearson. Elle n’avait pas son pareil pour mettre ses atouts en avant, chose qu’Evie savait également faire, mais dans une certaine mesure seulement. Elles n’étaient pas sorties du même moule, elles avaient une classe différente, mais une classe tout de même. Celle d’Evelyn, elle lui venait indubitablement de sa mère de qui elle essayait de se dissocier, mais qui restait tout de même un modèle de beauté qu’elle avait légué à l’ensemble de ses filles. Lara était une beauté moderne, Evelyn en était une plus classique, mais en les regardant, on savait qu’elles venaient de la même famille "C’est ta couleur, le rose. Je n’ai presque pas le droit d’en porter, sinon on m’accuserait de vouloir te copier." Et elle ne faisait pas le poids, c’était évident. Elle avait réponse à tout Evelyn à certain moment donné, notamment quand elle préférait passer à autre chose, et repartir sur des bases moins émotionnelles. Elles s’apprêtaient à partir en voyage toutes les deux, il n’y avait pas de quoi se morfondre.

Mais elle mentionna Rhett "Je ne crois pas que ce soit utile d’en parler." Catégorique, elle l’était toujours quand il s’agissait de sa vie privée, plus encore quand elle avait été blessée. Elle n’avait pas envie que Lara lui sorte son couplet habituel, celui qui partait du principe que tous les hommes sont des salauds, qu’elle aurait dû avoir plus de jugeote et ne pas se laisser berner par l’un des leurs. Les raisons de sa rupture avec Rhett étaient multiples, mais elle trouvait son point culminant dans la demande explicite qu’il avait faite à l’un de ses amis, et la manière dont il lui avait avoué après lui avoir menti sur la place que prenait cet ami. C’était tellement malsain, qu’elle se disait en dépliant des vêtements pour y jeter un oeil, qu’en parler avec Lara qui était pourtant très ouverte d’esprit la mettait franchement mal à l’aise. Elle ajouta "Ça arrive parfois. Je ne dis pas que je ne suis pas triste, mais j’essaye de ne pas m’y appesantir." Ce serait plus facile si elle réussissait à rester à distance de Rhett "Il m’a convaincue de suivre une thérapie de couple." Quand une thérapie individuelle, pour chacun d’eux, n’aurait pas été de trop, c’était clair "Je tiens toujours beaucoup à lui, c’est vrai." Au point de souffrir en silence à chaque impair commis ? "On continue à se voir. C’est juste… différent, maintenant." conclut-elle sans faire dans le détail, et parce que la délicatesse de Lara sonnait un peu faux dans le fond, elle se mit à rire en se dirigeant vers le lit où elle avait posé sa valise qu’elle remplit avec une sélection de hauts qu’elle empila les uns sur les autres "Je sais que tu ne l’aimais pas beaucoup, tu n’es pas obligée de supporter mes histoires à son sujet." Lara n’aimait pas beaucoup les hommes de manière générale, et ce n’était pas qu’induit par son orientation sexuelle.

Pinçant les lèvres en se redressant, préférant ne pas s’attarder de trop sur la question, elle tacha toutefois de rassurer Lara qui, déjà, se mettait en tête qu’une vengeance en bon et due forme ne lui faisait pas peur. Elle s’assit à ses côtés, la regarda avec le genre d’oeillade qui jugeait un peu, mais pour de faux, et lui fit dans la foulée "Je n’ai pas envie de me venger de Rhett. Il a fait beaucoup d’erreurs, mais j’en ai fait beaucoup moi aussi." Elle avait été laxiste. Elle avait voulu l’aider, et le meilleur moyen qu’elle avait trouvé, c’était d’abonder parfois dans son sens pour lui donner le sentiment d’être soutenu, et il l’était bien sûr, mais il ne l’aurait pas moins été si elle avait été plus ferme avec lui. En lui donnant la possibilité de s’enfoncer dans ses travers, en ne lui imposant que très peu de limites, elle l’avait presque poussé à la faute, elle en était convaincue. Ce n’était pas simple à avaler, et elle s’en voulait, mais pas assez pour vouloir en parler. Elle garda un petit instant le silence, et puis finalement, un léger sourire fendant son visage contrit par la tristesse des souvenirs qu’elle avait de sa relation avec Rhett, elle dit à sa cousine "Je garde ta proposition bien au chaud, mais je n’en ferai rien, tu le sais aussi bien que moi." Elle appréciait néanmoins beaucoup son soutien, et elle le lui dit en attrapant sa main "Merci d’être là."

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crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Evelyn Pearson

"Okay." Si Evelyn ne veut pas en parler, tu peux le comprendre et tu la côtoies depuis suffisamment d'années pour savoir que cela n'est pas personnel et contre toi. C'est ainsi que ta cousine fonctionne et c'est sa manière de procéder, sa vie privée est et doit rester privée et tu ne peux guère la blâmer vu son passif. Ou maintenant, cette rupture avec Rhett. Et même toi, tu sais que tu es très mauvaise dans cet exercice-là, la preuve, tu as failli éclater an sanglots après seulement quelques phrases bien placées ? Oui, donc tu ne peux pas te permettre de la juger ou de lui dire qu'elle se sentira mieux après avoir vidé son sac. Tu n'es pas certaine de cet effet-là toi-même et les relations amoureuses sont d'un compliqué... cela, tu le vois autour de toi, tes parents déjà, Diana et Heather ensuite et maintenant, Evie et Rhett.
Tu fronces un peu les sourcils quand elle parle de thérapie de couple, le problème était sérieux à ce point-là ? Peut-être que non, c'est toi qui as une vision un peu erronée de la thérapie, tu supposes, et tu vois cela uniquement pour les couples mariés qui ont des années et des années au compteur. Tu hausses les épaules alors qu'Evelyn te dit que tu n'es pas obligée de l'écouter. Tu le sais et tu ne te forçais pas du tout, tout te vient facilement en compagnie d'Evie dans tous les cas. "Hey, il est important pour toi, et il est toujours dans ta vie... donc peu importe ce que je pense au final, c'est toi qui décides ! Je peux faire toutes les blagues du monde, c'est ta décision et ta vie." Tu le dis tout de même à voix haute, parce que oui, Lara n'aime pas les hommes, c'est un peu drôle et une habitude de les rabaisser. Mais, tu sais aussi faire la part des choses et laisser tomber le masque quand il s'agit de quelqu'un d'important. Et là, tu sais que c'est le cas, Rhett n'est pas n'importe qui aux yeux d'Evie, alors tout ça, tu le prends très au sérieux."Je suis juste là pour le soutien et pour écouter." Tu le lui rappelles avec un maigre sourire, réalisant que tu ne peux pas faire autre chose au final. Evie parle d'erreurs commises, et ce, même si elle reste extrêmement vague.
Est-ce que Rhett est allé voir ailleurs ? Est-ce qu'elle est allée voir ailleurs ? Une ex qui est revenue ? Peut-être une discussion sur le futur ? Sur les soucis de Rhett avec certaines substances ? Ton esprit fonctionne à plein régime, parce que ta cousine ne t'a pas donné tant d'informations que cela et erreur, c'est bien large comme terme. Mais tu es là, tu peux aller casser les vitres de sa voiture ou des genoux, au besoin, sincèrement, Evelyn peut absolument tout demander si ça peut l'aider à se sentir mieux et tu ne songeras même pas à dire non ou même à la questionner, du tout. "Okay... c'est très certainement la réponse la plus mature et responsable après une rupture que j'ai entendue de toute ma vie mais..." Mais tu te n'attendais pas à ce qu'elle change soudainement de personnalité ta cousine. Et surtout pas à cause d'un homme, non."Je te connais aussi, je sais que tu as eu le temps de réfléchir à tout ça, donc je n'insisterai pas." Assez pour mettre de l'ordre dans ses pensées et choisir à qui elle donne cette bribe d'informations en fait."Et je serais toujours là." Tu le dis avec un autre type de sourire et la main qu'Evelyn a utilisée pour s'emparer de la tienne, tu la couvres avec ton autre main, y exerçant une certaine pression bien certaine que vous allez vous en sortir et que tout va bien se passer, autant pour toi que pour elle. Ceci étant fait, tu te relèves l'instant suivant, te tournant vers le dressing d'Evelyn.
"Bon maintenant miss Pearson, faisons votre valise, et qui sait, peut-être que tu trouveras une autre distraction pendant ce petit voyage à Sydney, hmm?" Vous avez besoin de cette petite virée loin de Brisbane, autant toi que ta cousine en fait, un changement d'environnement, pour oublier vos vies pleines de responsabilités et pour faire une pause tout simplement."Nan, je n'aime pas les hommes mais je sais comment les attirer dans mes filets, et ce, dans tous les sens du terme." Et si Evelyn veut tourner la page de cette façon, tu ne la jugeras pas non plus, après tout, il y a bien un dicton à propos des portes qui se ferment, les autres qui s'ouvrent. "Tu peux même me piquer une paire de talons si tu veux, un privilège j'espère que tu t'en rends bien compte."