| | | (#)Mer 1 Nov 2023 - 22:13 | |
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Sans savoir pourquoi, Cami avait accepté de se rendre chez l’homme qu’elle venait de rencontrer. Etait-elle vraiment inconsciente ce soir ? Elle ne se souvenait pas la dernière fois où elle avait pris autant de risque et pourtant les mots suivants étaient sortis de sa bouche. « C’est très gentil de votre part, avec plaisir. Elle s’était approcher de lui très gentiment et avait repris. Laissez-moi vous aider. » Elle s’était abaissé et l’avait aider à se redresser. Ses blessures semblaient vraiment douloureuse. « Etes-vous certain que vous pouvez marcher ? » Cami ne savait pas s’il se montrait très courageux, s’il faisait l’homme fort où si tout simplement c’est elle qui imaginé une gravité plus importante qu’elle ne l’est concernant ses blessures. Attrapant le sac du jeune homme, Cami le posait sur son épaule et tous deux commençaient à sortir du foret. Elle le suivait, sans trop savoir où elle allait et sans savoir si elle regretterait cette décision tôt ou tard. Pendant le trajet, Cami l’observait, elle regardait chaque détail de son visage, de son corps. Ses mains étaient grandes mais pas acérée, il n’avait pas l’air d’avoir de longues griffes, sa mâchoire était musclée mais pas au point de pouvoir vous déchiqueter la peau d’une seule morsure. Son corps bien que musclé, et surprenant, n’était pas poilu et ne se rapprochait pas du corps d’un animal de la nuit. Il avait une démarche plus ou moins assuré au vue de ses blessures mais il ne se déplaçait pas comme un loup. Sortant de ses pensées, Cami lui lançait un dernier regard, il était trop tard, elle avait accepté de l’accompagner et elle ne pouvait revenir en arrière désormais, il était trop tard. « Vous sentez-vous mieux Kai ? » Demandait-elle poliment, essayant de rompre ce silence assez gênant. Elle espérait qu’ils arriveraient bientôt. Elle ne savait pas si elle se sentirait plus en sécurité à l’intérieur d’une maison ou bien dehors. Chaque bruit dans les rues la faisait sursauter. « Kai.. Dit-elle d’une voix tremblante, peu rassuré. Avez-vous vu la créature qui vous à attaquer ? » Autrement dit, étais-ce un loup-garou où avait-il une chance de se transformer en vampire ? @Kai Luz |
| | | | (#)Sam 4 Nov 2023 - 23:57 | |
| Cami avait accepté mon invitation et je m'en satisfaisais, lui offrant un sourire amical. Non sans peine, je me redressais et avec l'aide de la jeune femme, je me remettais sur mes deux jambes. Mon corps se plaignait du moindre geste et je retenais les grimaces de douleur, paliant mon équilibre précaire. « Etes-vous certain que vous pouvez marcher ? » J'acquiesçais, déterminé, tout en serrant néanmoins les dents. Il fallait mieux pour ma survie et la réputation de cette jeune femme qui s'était montrée plus que serviable que nous arrivions dans mes quartiers avant que des yeux curieux ne nous repèrent et jasent sur notre compte.
Mes jambes courbaturées et flageolantes réclamaient d'être de nouveau mises au repos. Malgré tout, les blessures pansées par Cami semblaient ne pas se rouvrir. Concentré sur la route et mes douleurs, je ne pipais mot, me rendant compte uniquement lorsque j'entendis la voix de l'américaine à quel point je lui avais faussé compagnie. « Vous sentez-vous mieux Kai ? » « J'ai assez hâte qu'on soit arrivé, » je confessais dans un rire qui se voulait léger. Je posais une main contre mon flanc, mes côtes meurtries. Chaque pas me rapprochait de mon objectif et je visualisais mon fauteuil ainsi que cette eau que je ferai bouillir pour offrir une infusion à Cami. « Kai... Avez-vous vu la créature qui vous a attaqué ? » Je ralentissais quelque peu mes gestes et lorgnais vers mon interlocutrice. « Tout s'est passé extrêmement vite... » Je commençais en tentant de me redresser et paraître aussi normal que possible aux silhouettes que j'apercevais derrière certains rideaux. « J'ai aperçu sa silhouette, j'ai senti son pelage... » Je remémorais en frissonnant. « Je pense qu'il s'agissait d'une sorte d'animal sauvage de la forêt. Peut-être avait-il faim, ou lui ai-je fait peur... » Je conjecturais, mentant éhontément à la jeune femme. Je savais parfaitement qui était le responsable de mes blessures, toutefois, je ne pouvais le dire à Cami et prendre le risque d'être chassé du village.
J'inspirais profondément et ouvrais une porte secondaire de l'orphelinat. « Nous sommes arrivés. » J'annonçais avant de guider Cami vers mon petit appartement. « Vivez-vous toujours chez vos parents, Cami ? » |
| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 20:58 | |
| Notre américaine était légèrement mal à l’aise. Elle voyait bien que Kai, souffrait énormément et que ses blessures, bien qu’elle ait fait son maximum pour les soigner, ne guérissait pas et qu’il faudrait surement plusieurs jours, semaines et de nombreux soins médicaux pour en arriver à bout. Cami n’avait qu’à lui offrir un sourire compatissant, c’est tout ce qu’elle avait en stock. En le regardant, elle ne pouvait s’empêcher de penser que cet homme, dieu m’en aide, n’a guère l’air humain. C’était impossible qu’il en soit autrement, peu de personne de sa condition humaine, supporterait de tel blessure, arriverait à marcher et à discuter aussi aisément. Alors qu’il arrivait presque à l’habitation du jeune homme, Cami venait à regretter sa curiosité, pourquoi avait-elle posté des questions sur cette bête féroce. Cependant, c’est une chose de mortifier sa propre curiosité et une autre de la vaincre. Pourtant, en entendant le récit de son accompagnateur, elle était mortifiée par sa curiosité. « Je suis navrée que vous avez dû subir, un tel supplice. » Elle était sincère, c’était l’une des qualités principales de la demoiselle, la sincérité et la naïveté et plus le temps passer, plus sa naïveté prenait le dessus, elle devenait persuadée que Kai était un simple mortel comme elle. Depuis que la nuit était constante, sur la ville, tout le monde de Cami avait changé, elle apprenait des nouvelles choses chaque jour, rien n’était plus comme avant, tout était complétement retourné. Pour rester courageuse dans ses temps tumultueux, elle se répétait souvent la phrase que son grand-père lui disait : je songe parfois que si nous savions tout, nous n’aurions plus d’autre désir que de disparaitre. Alors finalement, peut-être que toutes ses nouveautés avaient un but et n’était pas si mal. Enfin, ils arrivèrent, Cami passait après Kai et regardait autour d’elle, ils étaient à l’orphelinat. Elle fronçait les sourcils mais ne voulait pas se montrer indiscrète pour autant. Elle regardait, admirait le bâtiment, mais pressait le pas pour ne pas perdre Kai, et se perdre dans cet gigantesque endroit. « Non, à vrai dire mes parents ne sont plus de ce monde. » Avait-elle lancé sans rentrer dans plus de détail. Cela faisait désormais plusieurs années, qu’elle se débrouillait par elle-même, ce n’était pas toujours facile d’être une femme seule à notre époque, mais elle espérait s’en sortir assez bien. « Et vous Kai, depuis combien de temps vivez-vous ici ? » La question était un peu maladroite, mais ce qu’elle voulait savoir c’est, si c’était provisoire ou si malheureusement, c’était le seul endroit qu’il n’avait jamais connu. @Kai Luz |
| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 21:20 | |
| Non sans peine, la bâtisse de l'orphelinat de St Vincent's apparaissait enfin dans leur champ de vision. Soulagé, je comptais les pas qui me séparaient de ma résidence principale, accompagné de Cami qui portait, bien gentiment, mes quelques affaires. Il me tardait de pouvoir me reposer et de cesser de solliciter mes membres endoloris et courbaturés par les blessures issues de la nuit infernale que j'avais passé sous le couperet de la pleine lune.
Lorsque l'américaine me questionnait sur l'animal féroce qui m'avait blessé, je pesais longuement mes mots avant de lui relater un récit qui ne m'incriminerait, je l'espérais, pas. Loin de moi était l'idée de faire fuir Cami ou même qu'elle découvre ma véritable nature - cette infortune dont je souffrais depuis des décennies maintenant et que je rejetais de toutes mes forces. Cependant, on ne soigne pas la lycanthropie, on la subit. On n'en meurt pas, mais on meurt avec. Certains se réjouissent des atouts prodigués par cette condition animale, néanmoins, pour moi, il ne s'agit que d'une malédiction, surtout que je n'appartiens à aucune meute. « Je suis navrée que vous avez dû subir, un tel supplice. » J'adressais un sourire faible à Cami. « Merci Cami. Vous êtes réellement dotée d'une grande bonté, » je reconnaissais, admiratif.
Nous pénétrâmes l'orphelinat et je guidais la jeune femme dans les dédales de l'établissement. Je questionnais Cami sur son propre lieu de résidence. « Non, à vrai dire mes parents ne sont plus de ce monde. » Je grimaçais, compatissant. « Je suis désolé, Cami. » Je marquais une pause. « Vivez-vous seule ? » « Et vous Kai, depuis combien de temps vivez-vous ici ? » Je pinçais mes lèvres et tirais la clef de la besace que tenait Cami pour déverrouiller la porte menant à mes appartements. « Depuis toujours. J'ai été abandonné à la naissance sur les marches de l'orphelinat. » J'expliquais à Cami. « Venez, entrez. Réchauffez-vous, mettez-vous à l'aise. » Je l'invitais en faisant craquer une allumette pour que le foyer s'embrase. Je mettais l'eau à bouillir pour concocter l'infusion promise. « J'aimerais vous remercier davantage, Cami. Voyez ces tableaux ? » Je désignais les nombreuses peintures. « Je suis peintre. Je pourrais peindre votre portrait et vous pourriez le revendre pour vous faire de l'argent. » Je proposais. « Mes œuvres sont bien cotées, je représente en majeure partie la source des recettes de l'église. » Je lui expliquais. Dans mon infortune, je possédais malgré tout ce talent artistique. |
| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 22:02 | |
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Cami trouvait Kai d’une extrême gentillesse, et d’une compassion exemplaire pour quelqu’un qui avait visiblement des raisons valables d’être de mauvaise humeur ou de très mauvaise compagnie. Elle le regardait, puis de nouveau le bâtiment, puis de nouveau lui. Lorsqu’il lui présentait ses respects pour la mort de ses parents, tragiquement disparu, il y a plusieurs années, Cami se contentait de lui adresser un petit sourire, elle ne voulait pas forcément rentrer dans le sujet, de plus, elle n’était pas extrêmement proche de ses parents. Bien qu’elle fut triste de leur décès, elle s’en était remise, et avancer dans sa vie. « Je ne vis pas seule, mais en même temps je suis seule. » Triste énigme pour au final, simplement dire qu’elle vivait seule, en compagnie de son chat. Chat qui n’était même pas le sien réellement mais qu’elle avait recueilli dans la rue. Cami entendait ensuite la réponse de Kai et son cœur se brisait littéralement pour lui, comment des parents pouvaient faire ça ? Mais peut-être n’étais-ce pas plus mal, peut-être que ses parents n’auraient pu subvenir à ses besoins. « Triste dilemme, de savoir ce qu’aurais été votre vie, si jamais vos parents ne serait pas parti. » Rien de ce qu’elle disait n’avait de sens, mais Cami dans cet endroit, ce sentait transporté par une force spéciale. Elle entrait dans sa chambre, regardant autour d’elle. Lorsqu’il lui indiquait les tableaux, elle se tournait vers eux, et admirait son travail. « Accepter serait absurde. Charisme et beauté ne sont pas mes qualités. » Elle ne se définissait pas assez jolie pour pouvoir s’y prêter. Un sourire se dessinait sur son visage et elle reprenait. « Doué, vous l'êtes mais qui suis-je pour juger un talent? » Et elle le pensait. Elle se tournait ensuite vers lui, et reprenais. « Tel est ma croix, j'ai aider, tel est ma croix, je vous aiderais. » Elle espérait que si elle avait été dans sa situation, quelqu’un l’aurait aidé également. Elle souriait en l’entendant, il avait de quoi être fière de lui. « Aider est la récompense de la vie, aider les autres et ils vous aideront. »
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| | | | (#)Dim 5 Nov 2023 - 23:07 | |
| « Je ne vis pas seule, mais en même temps je suis seule. » Je considérais Cami, compatissant. Comme elle, je ne vivais pas seul : j'étais entouré de nombreux religieux résidant à l'orphelinat, sans compter ces enfants infortunés qui avaient perdu leurs deux parents. Pour autant, je me sentais horriblement esseulé. Probablement était-ce parce que je n'avais pas eu de personne de confiance dans ma vie, une personne qui serait toujours là pour moi. Un parent qui m'apprendrait à pédaler sur une draisienne et à lasser mes chaussures, un parent qui m'enseignerait ses valeurs et mes origines. Je n'avais personne à qui m'identifier, personne à qui me confier, personne vers qui naturellement me tourner.
J'expliquais à mon interlocutrice que j'avais été abandonné à la naissance, délaissé sur le perron de l'orphelinat, et j'acquiesçais à ses propos : « Triste dilemme, de savoir ce qu’aurais été votre vie, si jamais vos parents ne serait pas parti. » « J'aurais aimé savoir qui ils étaient et pourquoi ils m'ont ainsi laissé, » je confiais à la jeune femme alors que je lui ouvrais les portes menant à mon appartement. J'embrasais le foyer, je faisais bouillir de l'eau puis proposais un présent à la jeune femme qui m'avait rescapée au milieu de mes tourments forestiers. « Le monde serait plus paisible s'il y avait davantage de personnes comme vous, Cami, » je reconnaissais tristement. La jeune femme était dotée d'un altruisme hors pair. Elle tendait sa main à qui avait besoin d'aide et croyait en l'humanité. « Aider est la récompense de la vie, aider les autres et ils vous aideront. » « Et qui sème le vent récolte la tempête, » je concluais avec un sourire. J'aimais croire au karma : le bien que nous faisons nous revient, tout comme le mal que nous faisons finit toujours par se retourner contre nous. Je tendais à Cami une boisson réconfortante. « Je suis heureux que vous ayez été sur ma route, Cami. » |
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