« T’as l’air d’un couillon Seth. » Il eut un rire amusé. « Un Edward Cullen en puissance mon gars. » Cet abrutit avait laissé sa sœur le convaincre de se déguisé pour le bal de fin d’année. Arthur aurait pu trouver l’idée géniale, si son pote avait poussé l’extrême, jouant la carte de l’horreur quitte à enfiler des canines en plastique et laisser quelques traces de sang sur son menton. Seth avait écouté une gamine de 15 ans, fan inconditionnelle de Twilight et maintenant il ressemblait à ce vampire avec un balai dans le cul. « Et tu t’étonnes encore qu’aucune meuf ne veuille de toi ? » Cette fois, il se moqua délibérément de son ami, alors que Seth lui pointait sa propre petite amie du doigt. Andrea se pavanait devant ses copines, montrant à plusieurs reprises qu’elle était venue accompagner d’Arthur, comme si cela allait impressionner qui que ce soit. Ils étaient en couple depuis le début du Lycée, le couple cliché de la capitaine des pom-pom girl et du capitaine de l’équipe de rugby. Une histoire dont Arthur s’était lassée depuis bien longtemps, mais il continuait à jouer le jeu, pour les apparences, pour faire plaisir à ses parents. « J’peux faire diversion si tu veux. » Arthur avait déjà son regard perdu dans la foule à la recherche d’une personne bien particulière. Il trouva le regard de la blonde qui lui adressa un clin d’œil avant de filer dans les couloirs. « Ouais fait donc ça. » Donnant une tape dans l’épaule de son ami, il se glissa lentement vers les portes du gymnase pour rejoindre le couloir qui menait au casier.

Elle l’attendait près d’une salle de classe, un sourire aux lèvres. Arthur senti une certaine forme d’adrénaline monter en lui, la peur de se faire chopper mélangé à l’envie irrésistible d’aller l’embrasser. Sans un mot, il l’attira dans la salle de classe, fermant la porte brusquement pour mieux venir embrasser Greta. « Tu me rends fou. » Leur petit jeu durait depuis des semaines déjà et Arthur n’avait pas l’intention de s’arrêter. « T’es magnifique dans cette robe. » Ses lèvres trouvèrent la nuque de Greta alors qu’à l’extérieur semblait naître une certaine agitation.

@Greta Moore

« Tu veux aller au bal avec moi ? »
« Ouais, même si ta demande est totalement merdique. »

Lewis n’avait fait absolument aucun effort et même le petit bouquet de fleurs qu’il avait acheté à la va vite ne réussissait pas à la combler mais elle ne pouvait pas faire autrement que d’accepter. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’elle travaillait sur une campagne électorale dissimulée afin de devenir reine et clouer le bec de toutes ces cheerleaders qu’elle ne supportait plus et Lewis n’était qu’un pion dans son plan. Il lui permettait deux choses : arriver au bal avec un potentiel roi à son bras et rendre jaloux Arthur en choisissant un de ses coéquipiers de rugby. Alors elle avait accepté en s’assurant de parler assez fort lorsque ce dernier passait à côté d’elle et ses amies pour qu’il soit bien au courant qu’elle n’irait pas seule au bal mais avec un cavalier de taille. Et depuis cette annonce, ils se défiaient du regard dans les couloirs, un jeu qui amusait beaucoup la blonde. Elle n’avait pas de temps à perdre, elle s’était appliquée à trouver une robe hors de prix qui l’aiderait encore une fois à récupérer la couronne - elle avait opté pour une robe sirène d’un bleu qui faisait ressortir son propre regard azur. Lewis était passée la chercher dans la limousine qu’avait louée l’équipe de rugby et elle s’était assise stratégiquement, juste assez proche d’Arthur pour pouvoir effleurer son mollet avec ses talons en soutenant son regard. Andrea, elle s’en fichait royalement. Sur place, il était parti discuter avec Seth et elle avait rejoint ses amis - les vrais - pour quelques danses même si son esprit était ailleurs. Elle le fixait, et quand il avait enfin croisé son regard elle s’était éclipsée dans les couloirs. « Tu me rends fou. » avait-il lancé d’une voix haletante après l’avoir embrassé passionnément, elle avait souri, ravie d’avoir réussi son pari. La robe, les regards, son pied sur sa jambe, tout semblait avoir fonctionné à merveille. « T’es magnifique dans cette robe. » Vu son prix qui avait fait s’évaporer l’ensemble de ses économies, ce compliment était la moindre des choses. « Mieux qu’Andrea ? » avait-elle dit en arquant un sourcil alors qu’elle avait attrapé sa chemise pour l’attirer encore un plus vers elle, l’entourant de sa cuisse. Elle n’était pas jalouse, elle connaissait ses atouts, mais une partie d’elle détestait de devoir attendre des moments précis pour pouvoir le voir. « T’as inventé quoi comme excuse pour la semer cette pouf ? » avait-elle demandé sans une once de respect pour la cheerleader écervelée qui lui servait de petite-amie. « Tu sais, c’est excitant de se taper le capitaine de l’équipe de rugby en secret mais j’aime de moins en moins savoir que tu la trompes. » Parce qu’elle méritait au moins une chose, c’était un peu d’honnêteté de la part d’Arthur. Alors qu’elle le tenait toujours au plus proche d’elle et qu’elle continuait de parler en ignorant l’effet de ses baisers dans sa nuque - elle avait entendu un bruit sourd derrière la porte. Puis un autre. Et en voyant le visage d’Arthur se décomposer, elle avait tourné la tête pour comprendre et avant qu’elle n’ait pu hurler, il avait masqué sa bouche avec sa main. La vitre de la porte de la classe était recouverte d’épaisses giclées de sang et elle était terrifiée.

Il l’avait remarqué dès qu’elle était entrée dans la limousine. Il aurait voulu attraper sa cheville pour qu’elle cesse de le narguer sur le chemin. Mais c’était le jeu qui s’était lentement immiscé entre eux. Un jeu dangereux dans lequel Arthur ne cessait de retomber. Il ne pouvait résister à son regard azur et à ses sourires en coin. Il était venu la retrouver dans cette salle de classe déserte, pour un baiser volé, juste un contact, avant de reprendre le cours de la soirée. C’est ce qu’il disait toujours Arthur. Une dernière fois, et c’est fini. Mais il y revenait toujours. « Mieux qu’Andrea ? » Elle jouait avec les mots et il la laissait faire. « Toujours mieux. » Elle était belle Greta, elle lui avait été inaccessible pendant longtemps, avant qu’ils ne craquent l’un et l’autre pour cette relation qui n’en avait que le nom, mais pas l’étiquette. « T’as inventé quoi comme excuse pour la semer cette pouf ? » Il ne put s’empêcher de pouffer de rire. « Seth a fait diversion. » Ce n’était pas la meilleure excuse du monde, mais son ami lui était fidèle et Arthur lui faisait confiance. « J’vais pas pouvoir m’échapper longtemps. » Comme toujours lorsque Andrea était dans le coin. Encore plus ce soir, lorsque la jeune femme rêvait de se voir élire reine du bal à ses côtés. Arthur aurait préféré crever. En attendant, il embrassait les lèvres d’une autre. « Tu sais, c’est excitant de se taper le capitaine de l’équipe de rugby en secret, mais j’aime de moins en moins savoir que tu la trompes. » Il eut un soupir, fermant les yeux, posant son front contre son épaule. Ils l’avaient déjà eu cette discussion. « Pour la tromper faudrait déjà qu’elle me laisse la toucher. » Andrea était du genre prude, à raconter à toutes ses copines leurs exploits sexuels quand ces derniers n’avaient jamais existé. « Pense pas à ça G. » Il s’en fichait bien de sa copine officielle, il voulait juste s’échapper un instant, avec celle qui le faisait réellement vibrer.

Mais leur moment fut interrompu par un bruit sourd derrière la porte. Puis un hurlement. Et lorsque Arthur rouvrir les yeux, il crut avoir basculé dans un cauchemar. Du sang dégoulinait sur la vitre de la classe et dans le couloir, les hurlements reprirent de plus belle. Plaquant sa main sur la bouche de Greta, il lui fit signe de se taire. Dans le couloir, un malade apparu avec un couteau. Terrorisé, Arthur se dégagea de la fenêtre, emmenant Greta avec lui. « Chut. » Il la sentait trembler à ses côtés. L’homme passa dans le couloir, poursuivant ceux qui hurlait et d’un coup le silence. « Il faut qu’on sorte d’ici. » Il n’avait pas verrouillé la porte de la classe, mais il était hors de questions de filer par le couloir. Heureusement, la salle communiquait avec une autre et ceux jusqu’à la prochaine aile du bâtiment. « Y’avait un mec avec un couteau. » Un nouveau cri strident se fit entendre au loin et puis plus rien. « Tu peux courir ? » Il regarda ses pieds chausser de talon haut et sa robe pas vraiment adapter pour une quelconque pratique sportive. Du regard, il cherchait une issue de sortie, un moyen de se défendre, mais tout allait un peu trop vite. Où est-ce que c’était lui qui respirait un peu trop vite ?

Et dans ce chaos de pensée, la porte s'ouvrit derrière eux...

win - c'est Seth tirant Andrea par le bras pour ce mettre à l'abri. le moment est gênant. #awkward
so close - c'est Lewis, dans un sale état, il a été attaqué par le tueur. il a une entaille sur le ventre et s'effondre à leurs pieds.
fail - coucou, c'est Johnny

Ce n’était pas pour son cavalier qu’elle s’était préparée. Ce n’était pas pour lui qu’elle avait mis un temps fou à accorder son fard à paupières à sa robe. Ce n’était pas non plus pour lui qu’elle avait passé de longues minutes à s’observer dans le miroir pour être sûre d’être à la hauteur. C’était Arthur, toujours Arthur, qui venait lui faire prendre conscience du plus insignifiant des détails de son physique ou de son caractère tant elle souhaitait lui plaire. Il était le seul capable de lui faire perdre toute la confiance en elle qu’elle avait possédé depuis son plus jeune âge et pourtant, à la seconde où elle se retrouvait face à lui, elle faisait de son mieux pour garder la tête haute. « Toujours mieux. » Greta n’était pas de celles qui cherchaient les compliments en se dévalorisant ou qui battaient des cils pour attirer l’attention des sportifs mais elle tombait dans ces jeux d’adolescents bien trop facilement quand il était là. Au point de venir lancer une pique sur sa cavalière à lui, il pouvait prétendre le contraire, elle restait persuadée qu’il était totalement entiché d’elle et ce constat lui déplaisait énormément. « Seth a fait diversion. » Elle penserait à le remercier quand elle en aurait l’occasion. « J’vais pas pouvoir m’échapper longtemps. » Greta avait levé les yeux au ciel avec une exagération totale, comment pouvait-il supporter que cette fille le colle sans cesse, joue avec ses cheveux quand elle savait pertinemment qu’il ne le supportait pas et le mène à la baguette ? « Je savais pas que t’étais un canard. » Son regard s’était planté dans le sien et elle avait arqué un sourcil et laissé ses lèvres se tendre en un sourire provocateur. Il détestait qu’on ose le défier, mais elle prenait un malin plaisir à le faire. « Pour la tromper faudrait déjà qu’elle me laisse la toucher. » La blonde restait discrète et pourtant, elle mourrait d’envie de dévoiler au monde entier la vraie nature d’Andrea qui pensait que coucher avec un sportif était une sorte d’accomplissement qui devait se crier sous les toits. Greta, elle, savait pertinemment qu’il n’en était rien et elle se contentait de profiter de ces moments-là avec Arthur, cela suffisait, personne n’avait besoin d’être mis dans la confidence. Et quelque chose lui disait que de trop nombreux problèmes en découleraient si c’était le cas. « Pense pas à ça G. » Elle aurait pu répliquer avant de se perdre dans ce moment qui serait bien trop court mais ils avaient vite été rappelés à la réalité.

La vision était horrifique et Greta s’était instantanément figée, oubliant toute la portée de la discussion qu’ils étaient en train d’avoir en réalisant qu’ils avaient plongé au beau milieu d’une film d’épouvante. Elle s’était décidée à bouger uniquement lorsque la main d’Arthur s’était posée sur son bras pour l’emmener plus loin, venant les dissimuler de cette vitre qui pouvait laisser au tueur tout le loisir de trouver ses prochaines victimes. Il était hors de question qu’elle renonce à sa couronne parce qu’un serial killer avait choisi leur lycée comme terrain de jeu. « Chut. » La blonde était de toute façon trop terrifiée pour prononcer le moindre mot et elle se cramponnait au biceps d’Arthur comme si sa vie en dépendait et, très honnêtement, c’était probablement le cas. « Il faut qu’on sorte d’ici. » Elle avait tourné la tête vers lui pour acquiescer rapidement, son aplomb et ses piques avaient été abandonnées et elle était prête à écouter tout ce qu’il lui dirait. « Y’avait un mec avec un couteau. » « J’ai vu, c’est quoi ce délire ? » Si c’était une blague, elle était de très mauvais goût et les moyens mis en œuvre pour les terroriser étaient un peu trop extrêmes. « Tu peux courir ? » Poussée par l’adrénaline, Greta avait enlevé ses talons et attrapé le bas de sa robe pour la relever mais au moment où elle allait le suivre, la porte qui donnait sur le couloir s’était ouverte pour laisser apparaître le tueur. Avant de fuir par la porte de derrière, Greta avait eu la présence d’esprit de regarder son visage et elle ne l’avait pas reconnu. Mais lui savait pertinemment à qui il avait à faire, il avait dû les voir, et s’ils avaient réussi à rejoindre la salle de derrière, ils étaient loin d’être en sécurité. « Faut retourner dans le gymnase, alerter les autres ! » Elle était redevenue altruiste en un claquement de doigt, entraînant Arthur par la main pour fuir parce que derrière eux, les pas lourds du tueur se faisaient de plus en plus pressant. Une fois qu’ils avaient réussi à s’extirper de la salle où ils s’étaient dissimulés, ils s’étaient mis à courir à toute allure et près du gymnase, ils avaient croisé Andrea. Machinalement, Greta avait lâché la main d’Arthur et déjà sa petite-amie croisait les bras sur sa poitrine prête à leur faire une scène. « On est poursuivis par un malade avec un couteau, bouge ! » avait-elle dit avant d’entrer dans le gymnase en espérant qu’Arthur la choisisse pour tenter de survivre au tueur parce qu’il était évident qu’il ne pourrait pas être le chevalier servant des deux en même temps. Mais avant que la décision ne soit prise, Lewis les avait également rejoint…

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