| (Amelyn #92) ► BONE OF CONTENTION |
| | (#)Lun 6 Nov 2023 - 1:41 | |
| BONE OF CONTENTION Elle est restée, ma complice. Tout à cette fierté parfois déplacée, je ne le lui ai pas demandé ouvertement. Je ne lui ai pas non plus exprimé ma gratitude de m’avoir tenu compagnie pendant que je taillais cette barbe trop négligée et incommodante pour notre petite fille. Mon geste suspendu dans le temps, de ma main pendant mon rasoir, je l’ai détaillée et me suis d’emblée inquiétée pour elle. Est-ce de cette fatigue dont il était question alors qu’elle déclarait, me froissant au passage, que je ne suis pas le seul à souffrir de ma situation ? A quel moment ai-je oublié qu’elle n’apprécie pas plus que moi nos séparations, somme toute rares, mais non pas inexistantes tout au long de notre histoire ? Comment ai-je pu négliger que je ne suis pas le seul à détester m’endormir sans elle ? Des lustres que Morphée se garde de nous lorsque nous sommes séparés. Il n’a plus de compassion que pour notre couple et moi, reprenant mon ouvrage sans plus parvenir à me concentrer - je me suis coupé par deux fois - j’ai essayé d’amener un peu de légèreté à cette fin de soirée. J’ai proposé que nous nous allongions ensemble dans le fauteuil de la terrasse, elle reposant contre moi qui l’entourerais de mes bras. Quoique nous soyons peu sensible au romantisme des films de série, je nous couvrirais tout de même d’une couverture pour nous protéger de la fraîcheur de la nuit. Puis, je l’inviterai à me raconter de quelles couleurs sont peints ses rêves pour “l’après”, l’après cet emprisonnement dans une cage dorée. Qu’espère-t-elle ? Des vacances au bout du monde ? S’imagine-t-elle en Europe ou simplement à Fraser Island parce que cette île est terre de réconciliation ? Envisage-t-elle plutôt des sorties plus anodines, ici, à Brisbane, comme un tour dans un parc d’attraction avec Micah, une plongée sous-marine en tête à tête, des balades en bateau en famille ou un tête à tête dans un restaurant ? Curieux, je boirai ses mots comme l’homme assoiffé du désert à peine retrouvé. Je les enregistrerai pour réaliser chacun de ses vœux dès que l’occasion m’en sera donnée. En attendant de la convier à ses tendres et rassurantes réjouissances, ce qui inclut pour moi d’ignorer mes frustrations, je l’ai serrée dans mes bras, sans crier gare, au milieu de la pièce d’eau, parce que je n’ai pas besoin d’autorisation pour ça. Je n’ai besoin que d’elle, sereine et en bonne santé. J’ai aussi besoin de moi, beaucoup moins idiot et égocentré, quoique je le comprendrai plus tard. Sur l’heure, j’ai tenté de la réparer par bienveillance. Mes vexations, elles, elles m'ont rattrapé durant les quelques jours qui ont suivi à cause de la solitude, de l’omniprésence de Ruth, de l’affection renouvelée de ma petite fille et, le plus désolant, de cette date au calendrier où je prépare normalement des burgers. Normalement, c’est vrai, mais pas cette fois.
J’y ai renoncé parce que je suis soumis à de nouvelles obsessions comme prouver que je ne confonds pas ma première née de la seconde. De tout ce que nous avons échangé, outre cet éreintement qui m’a sauté aux yeux et qui a crucifié mon égoïsme, c’est de loin la constatation qui m’a le plus blessée. Pour cause, elle s’approche de la réalité, sauf que je refuse de l’accepter. Je refuse de me confronter à ce postulat si bien que j’ai consacré mes heures vides à m’inventer des histoires pour me convaincre que Rae se trompe. La première ? Relire toutes ces fois après l’annonce de la grossesse de Raelyn où je me suis discipliné pour accepter que je serais père d’une seconde petite fille. La seconde a consisté à dresser la liste de tout ce qui transforme ma fillette en véritable merveille, toutes ces qualités qui n’appartiennent qu’à elle puisqu’elle est tout bonnement unique. La troisième exigeait de trouver une solution plus pragmatique pour attester de ma bonne foi et ne pas nourrir Micah de steak haché m’a semblé plutôt correct. Correct, mais pas assez. J’ai fait fi de toute ma tristesse. J’ai feins qu’elle n’existait pas quand Raelyn, pour me soutenir sans mot dire - avec le temps, j’ai appris qu’elle ne m’abandonnerait pas et moins encore en ce triste jour - est demeurée à nos côtés toute la journée et non pas uniquement durant la soirée. Bien sûr, je me suis fait violence, mais n’ai-je pas assuré mes arrières en me fabriquant une béquille solide ? N’est-il pas des jours, désormais, que j’entrevois viable l’hypothèse d’un second enfant ? S’il s’agit du fruit de ces nouvelles obsessions citées plus tôt, je me complais dans le déni. Sur l’heure, tandis que l’homme au foyer feignant d’être à l’aise dans ce rôle remplit les assiettes de lasagne - plat à l’opposé du préféré de sa défunte enfant -, je prépare le terrain de ce qui pourrait être une mauvaise idée si je n’avais pas dévoué des jours à me persuader qu’agrandir la famille naît d’un désir nourri depuis de longs mois. Sous quel prétexte ? Je l’ai évoqué sur le ton de la blague. J’ai été contrarié de recevoir un refus, si bien que je l’ai dépourvu de sa caractéristique principale. Aujourd’hui, je n’ai pas jugé bon, par bon sens - il s’est fait la malle - de l’en nourrir à nouveau. Non. J’ai préféré jouer au père et au mari parfait, à des kilomètres de sa vie d’hier, à des lieues de son deuil mal ou pas terminé. J’ai tenu bon la barre de mon rôle même si mes tripes se consument sous le feu du chagrin, sous ce que je traduirai plus comme du désaveu, sous mes efforts considérables pour me mentir. Je n’ai pas atteint ce niveau de conscience et, émerveillé par un temps de jeu avec Micah, j’ai lancé avec une pseudo-subtilité en priant pour que la mémoire de ma complice lui fasse défaut puisque, l’amorce à venir n’était autre que mon argument en son temps : «Tu te sentais seule quand tu étais petite ? J’aurais pas aimé l’être, moi. J’ai aimé avoir des frères.» Micah est concentrée sur un casse-tête destiné aux enfants de son âge. Elle est obstinée, comme ses parents, elle ne nous accordera pas d’attention avant un moment. «Je me suis même ajouté une soeur. Enfin, je l’avais fait, mais elle n’a plus l’air de se sentir concernée par ce qui nous arrive. Je suppose que ce sont les limites de l’amitié.»
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 6 Nov 2023 - 14:19 | |
| bone of contention Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Il m’a demandé de rester et je l’ai fait. En me démaquillant ce soir-là, j’ai senti le regard d’Amos sur mes épaules mais j’ai mis un point d’honneur à agir comme si tout était normal et à ne pas quitter mon reflet des yeux. S’il avait fait la moindre remarque, cela aurait remis une pièce dans la machine des discussions qu’il n’est, à mon sens, pas forcément en état d’avoir. Rien de secret cependant, je suis épuisée, Micah nerveuse et certainement angoissée et je l’ai évoqué d’une façon qui l’a poussé à se refermer sur une huître, pas encore prêt à entendre qu’à trop écouter ses états d’âmes, il oublie que son arrestation ne l’a pas chamboulé que lui. Nous avons tous les trois été déracinés et s’il a sans conteste vécu l’épreuve la plus difficile – être enfermé derrière les barreaux et entourés de détenus qui sont tous une menace potentielle – il n’a pas le monopole de l’affliction. Je ne lui en veux pas, je n’attends pas de lui d’être un surhomme ou d’être plus Saint que Saint, mais le moment était mal choisi pour continuer sur cette pente savonneuse. Têtu comme une mule et déjà refermé sur lui-même, il aurait maintenu ses positions, j’aurais fini par être froissée et nous nous serions disputés. Alors je n’ai pas tourné la tête, et je lui suis reconnaissante de ne rien avoir dit. Son ouvrage terminé – il a l’air bien plus fier rasé de près et avec une coupe de cheveux plus fraîche – il s’est levé et, sans crier gare, m’a attirée contre lui pour me serrer dans les bras. Le repousser ne m’a pas effleuré l’esprit, au contraire, j’ai enroulé à mon tour mes bras autour de ses épaules et j’ai respiré le parfum de son aftershave à plein nez. Je n’ai pas décliné sa proposition, mais il ne m’a fallu qu’une poignée de minutes pour m’endormir entre ses genoux sur le sofa d’extérieur installé sur la terrasse. Lorsqu’il m’a portée jusqu’à la chambre – il l’a fait, puisque je me suis réveillée le lendemain dans notre lit – je ne l’ai même pas senti et, épuisée, cela n’a pas suffit à troubler le sommeil dans lequel j’était déjà profondément enfoncée.
Les jours et semaines suivantes ont été à l’images de celles qui ont suivi la libération conditionnelle d’Amos. Il est là, parfois ailleurs sans que je ne l’en blâme, taciturne, souvent morose et plus encore à l’approche d’une date que je sais difficile pour lui. En refaisant sa vie, on se remet de la perte d’un être aimé, surtout d’un homme que l’on a aimé lorsqu’on était une toute jeune femme, dans une vie qui ne me semble même plus tout à fait avoir été la mienne. En revanche, Amos m’a appris qu’on ne se remet jamais vraiment de la mort d’un enfant, et je l’ai compris lorsque la petite tête blonde qui joue sous le regard de son père a bouleversé mes certitudes. Sophia est morte il y a six ans et si tantôt j’ai l’impression qu’on dirait presque qu’elle l’est depuis le double, le jour de l’anniversaire de sa mort j’ai toujours le sentiment qu’Amos se sent comme si c’était hier. Il n’a rien eu à me demander pour que je ne quitte pas l’appartement aujourd’hui, pas plus pour que je décommande Ruth. Ravie de passer ma mâtiné avec ma fille, j’ai observé, jamais de très loin, son père s’affaire à préparer le repas. Il aurait pu respecter ces traditions qui lui font du bien. Je n’ai jamais attendu de lui qu’il les oublie, ce n’est pas de ça qu’il s’agissait lorsque je lui ai rappelé de ne pas confondre des situations qui n’ont rien en commun, des petites filles qui sont deux personnes distinctes. Je n’ai rien dit toutefois, je me suis contenté de l’entourer de ma présence, de tendresse et d’attentions comme une main glissée dans son dos, un baiser sur sa tempe ou mes doigts se refermant dans sa nuque, ici et là. Micah a certainement eu l’impression que c’était le sien, d’anniversaire, et je devine qu’elle a hérité de mon amour pour le fait d’être au centre de l’attention. Elle fait la pitre pour être regardée, écoutée. Ravie d’avoir ses deux parents autour d’elle, c’est la totalité de ses jouets qu’elle a sorti des placards, coffres et armoires pour les étaler au milieu de "sa" chambre. Elle passe de l’un a l’autre, ne sachant pas où donner de la tête et, dès qu’elle nous sent ailleurs, Amos ou moi, elle nous interpelle pour nous réprimander et exiger notre attention la plus totale.
Mais concentrée sur un jeu de logique qu’elle a l’air déterminée à vaincre, elle nous laisse quelques minutes de répit. Quelques minutes dont Amos profite pour me surprendre avec une question que je n’attendais pas. « Tu te sentais seule quand tu étais petite ? J’aurais pas aimé l’être, moi. J’ai aimé avoir des frères. » Je fronce les sourcils, décroche mes yeux de ma fille et l’observe. Oh, ce serait mentir de dire que je ne le vois pas arriver de loin, avec ses gros sabots. La conversation que nous avons eue des mois en arrière, bien avant son incarcération, me revient et je songe déjà que si je ne m’y prends pas finement, je risque de vexer mon ours de mari, et je n’ai pas envie de le faire aujourd’hui. Demain, je serai certainement plus en mesure de jauger ce qui tient de la lubie, ce qui naît d’une profonde envie et ce qui est le résultat des sentiments compliqués que la date du jour fait toujours remonter en lui. « Je me suis même ajouté une soeur. Enfin, je l’avais fait, mais elle n’a plus l’air de se sentir concernée par ce qui nous arrive. Je suppose que ce sont les limites de l’amitié. » Les yeux plissés, je l’observe avec un mince sourire sur les lèvres. « Je n’étais pas seule, je n’ai pas trois frères, mais j’en avais un. » Dans les faits, j’en ai certainement toujours un, même s’il ne fait pas partie de ma famille à mes yeux et qu’il doit de son côté m’avoir oublié depuis bien longtemps aussi. « Même si j’ai tendance à le faire oublier. » Volontairement, ou plutôt parce qu’à mes yeux il n’existe plus vraiment. « Je me sentais le contraire de seule, je me sentais étouffée. » Et ça aussi, il le sait. Tout ça n’est qu’une manœuvre pour avancer dans une direction où il avancera seul comme un grand, s’il ose : je n’ai pas l’intention de l’y encourager. « Micah a l’air parfaitement heureuse d’être le centre de l’attention. » J’ajoute, au cas où il aurait le culot de l’utiliser comme excuse à son raisonnement. Notre fille elle, relève les yeux vers nous en entendant son prénom, et je lui adresse un sourire qui la fait éclater de rire, avant de se concentrer à nouveau sur son ouvrage.
- :
|
| | | | (#)Mar 7 Nov 2023 - 23:38 | |
| BONE OF CONTENTION Je ne me fais pas grande illusion sur ce que Raelyn a remarqué mes efforts pour survoler cette journée d’anniversaire, tout funeste soit-il. Je prévois de dépenser toute ma jauge d’énergie pour ne pas dévoiler qu’elle m’est toutefois pénible, qu’elle l’est autant que l’année précédente, voire plus finalement. Pour ne pas être accusé d’être dans la comparaison, je renonce à tous mes rituels. Je discute même si aligner des phrases complètes sans culpabiliser m’est compliqué. Je souris à mon épouse et je joue avec ma fille, ignorant savamment un désagréable pincement au cœur. Combien de fois ai-je inventé des voix aux personnages en peluche de Sofia ? Peu souvent alors que c’est régulier pour sa cadette et si j’admets par logique que les circonstances sont différentes, la sensation d’être meilleur pour l’une que je ne l’aurais été pour l’autre existe bel et bien. C’est affligeant, mais je maintiens sous cloche toutes mes émotions. J’ai conclu un pacte avec moi-même : je pleurerai Sofia demain quand je serai seul. J’irai sur sa tombe lui demander pardon dès que je serai libre. Je me suis promis de me rattraper de n’avoir su l’honorer comme il se doit en ce 16 novembre, dussé-je avalé entier son gâteau préféré le jour dit de sa naissance. Oui, je me rachèterai une conduite dans le plus grand des secrets puisque la tristesse du deuil est assimilée à un manque de distinction de ma part. J’avoue, je l’ai en travers de la gorge quoique je n’en tienne rigueur à mon épouse. Je n’ai pas joué d’hypocrisie tandis qu’elle s’endormait dans mes bras. J’ai embrassé son front avec la douceur de l’homme amoureux et je l’ai porté jusqu’à notre lit pour ensuite l’enlacer plus par besoin que par habitude. Ceci étant, je concède à son manque d’indulgence ce jugement hâtif. C’est ardu d’achever un deuil quand la mort a fauché violemment le fruit de nos entrailles. Mais, est-ce insultant de surprotéger le suivant ? De craindre systématiquement de ne pas être à la hauteur ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J’ai donc argué que pour dissiper les doutes il convient de remettre le couvert. Je n’etais ni tout à fait sérieux ni totalement l’inverse quand, allongé dans un jacuzzi avec ma dulcinée, j’ai suggéré d’agrandir notre famille.
Dans mon souvenir, Raelyn m’a semblé réfractaire, sauf qu’à défaut de dénier l’information, je me consacre à l’exercice de la faire changer d’avis. Aussi ai-je avancé mes premiers pions avec la discrétion d’une araignée de la taille d’une pièce sur un mur blanc, de l’homoncule raté d’un alchimiste. La subtilité est un mot dont la définition m’échappe puisque mon frère a raison, dans le fond, nous ne sommes que des ânes harnachés comme des chevaux. Ma conjointe m’ayant étudié, en plus d’être dotée de la finesse des brahmanes indiens, doit flairer l’animal de loin. Déjà elle tente, en douceur, de me contredire. «Je n’ai pas oublié Liam, mais tu vois, tu en parles à l’imparfait. Moi, pas.» Je charge la mule de ses évidences : appartenir à une fratrie l’empêchait de s’épanouir. Est-ce que cela veut dire que je suis mieux armé qu’elle pour appréhender le sens du mot famille et le plaisir d’être né “plusieurs” d’une même couche ? Non. Cette question relève moins de l’expérience que du tempérament. Je fais cependant fi de cette vérité à la faveur de ma mauvaise foi. «Et Micah est le centre de l’attention parce qu’on est encore là pour la regarder, mais c’est pas éternel. Comment elle va faire, plus tard ? » Comment s’y prendra-t-elle, ma fille, pour combler cette nécessité d’être un soleil pour les gens qui l’entourent ? Comment réagira-t-elle lorsqu’elle réalisera qu’elle n’est qu’une personne lambda dans un monde grouillant de ses semblables dont certains auront plus d’influence ? Comment gèrera-t-elle son insignifiance puisque c’est ce que nous sommes destinés à “être” et “à devenir” selon nos aspirations ? J’aime la mère de Micah. Je l’adore au point de lui offrir mon coeur. Je lui confierais aussi ma vie sans craindre de mourir. Il n’empêche qu’elle n’est pas Cléopâtre, elle n’a pas changé la face du monde, elle n’a modifié que le court du mien. « Sur le net, il y a des articles de spécialistes qui disent qu’il faut apprendre très tôt aux enfants la frustration.» Auquel cas, il risque de finir comme moi : s'offusquer dès qu’ils reçoivent un non bien que cela dépende davantage de mon caractère que de mon éducation. «Je me dis qu’on ferait pas mal de lui apprendre à partager. Regarde-la.» Observe bien notre merveille qui s'esbaudit lorsqu’elle entend son prénom et que nous lui adressons en retour d’une œillade un éclatant sourire. « Tu sais le syndrome de l’enfant unique, c’est pas une légende.» Cette phrase, je l’ai regrettée aussitôt libérée du rempart de mes lèvres. Certes, je ne prétendrais pas mes intentions toujours dissimulées derrière des parpaings de faux-semblants. Mais, s’il demeurait une chance d’avoir été discret, j’ai de quoi m’en vouloir de m’être moi-même démasqué et je m’en suis mordu l’intérieur de la joue.
Est-il bon de lancer un autre sujet à présent ? De détourner l’attention de mes discours pour la reporter sur une Micah toujours concentrée sur son casse-tête ? Surveiller le feu sous les casseroles m’apparaît comme une excuse plus à propos et, pourtant, je ne me lève pas. Je reste là, à terre, assis en tailleur, surveillant les progrès de ma merveille. La fuite ne serait pas la bienvenue. Jouer aux cons non plus, d’ailleurs. Envisager de ce que le statut de cette journée l’empêchera de me rabrouer est le parfait exemple de mon culot puisque j’ose tout. Je me risque même à plus de franchise. «Tu as détesté à ce point-là ? » Porter la vie, s’ébahir de ressentir un coup de pied de notre bébé à l’intérieur de nous, s’émerveiller de l’intelligence de la nature, s’impatienter de rencontrer celui que l’on a porté, être plus sensible à tout ce qui nous entoure. En bref, tout ce qui différencie réellement l’homme de son pendant féminin, tout ce qui lui est refusé parce qu’il n’est pas assez noble ni assez fort pour porter sur ses épaules le poids de la survie de l’espèce. «C’est à cause de moi ? Parce que j’ai pas toujours fait ce qu’il fallait ?» Au départ de sa grossesse, je n’ai pas réussi à endormir mes peurs et j’ai brillé par mon absence. En garde-t-elle un si mauvais souvenir ? Est-ce que je tombe dans le misérabilisme en me qualifiant de “trouble-fête”, en pensant plus simplement que c’est l’un de ces moments de partage que je suis parvenu à gâcher ? Est-ce que l’envie de “mieux faire” contribue à mon envie ? Est-ce une lubie ? Sera-t-elle qualifié de tel par Raelyn puisque j’ai bien l’intention d’insister dans l’espoir de renouer avec ce bonheur qui m’a étreint et qui semble décidé à me quitter ? «J’étais là pourtant. Pas forcément de façon traditionnelle, mais j’étais là et ce serait différent.» A croire que l’univers conspire à m’avertir que ce n’est pas le bon moment pour en parler puisque Micah a enfin résolu son problème d’enfant. Elle s’est levée d’un bond avec son jouet entre les mains, jouet qu’elle agite sous notre nez. Nul doute qu’elle cherche à recueillir des félicitations que nous distribuons à tour de bras. Je vais jusqu’à la serrer dans mes bras, la soulever du sol et embrasser sa joue maintenant que, les joues nues, elle n’a plus à se plaindre d’inconfort. Elle, elle rit aux éclats. Elle conquit mon coeur de papa et si une part de moi me souffle qu’elle suffit, main dans la main avec sa mère, à ce que je sois pleinement heureux, je ne l’entends pas. Je n’ai pas parlé assez fort.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Jeu 9 Nov 2023 - 15:31 | |
| bone of contention Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Je n’ai pas oublié Liam, mais tu vois, tu en parles à l’imparfait. Moi, pas. » Et rien ne peut nous permettre d’avoir la moindre certitude sur celui de nous deux auquel Micah ressemblera le plus, il démontre ainsi mon point sans que je n’aie la moindre remarque à ajouter, ou c’est en tout cas ma vision de la chose. Il présente le besoin de tout enfant d’être entouré – ou peut-être pas encore, mais je vois clair dans son jeu et Amos n’est pas assez subtil pour que cette fois fasse exception. Toutefois, l’air de rien à mon tour également – puisqu’il semble satisfait de tourner autour du pot comme il le fait – je rétorque. « C’est bien ce que je te dis. Tout le monde n’est pas fait pareil, et tout le monde n’a pas les mêmes besoins. » Je n’affirme pas que ceux de Micah s’approchent plus des miens que ceux de mon époux mais, dans la mesure où il est impossible d’avoir la moindre certitude à ce niveau-là, Micah doit-elle réellement peser dans la balance de ce genre de décision ? Le choix de faire un enfant ou non ne doit-il pas être basé uniquement sur nos désirs à nous et la façon dont nous voyons notre futur ? Notre princesse n’est-elle pas qu’une excuse qu’il utilise pour justifier un besoin nouveau ou, comme je me risque à le supposer, une lubie ? Au fond de moi, j’espère qu’elle l’est. Je crains les impacts d’un désaccord si d’aventure il s’agissait de l’expression d’un besoin viscéral. « Et Micah est le centre de l’attention parce qu’on est encore là pour la regarder, mais c’est pas éternel. Comment elle va faire, plus tard ? » - « Elle aura toujours quelqu’un pour la regarder. » Micah, du haut de ses deux ans, a l’aura de ces individus qui ne passent pas inaperçus, que tout le monde remarque lorsqu’ils entrent dans une pièce, qui se tiennent toujours au milieu de cette dernière plutôt que de longer les murs. Peut-être suis-je biaisée par mon regard de maman qui considère son enfant comme un petit prodige. Toutefois, je suis prête à mettre ma main à couper : il ne suffit que de voir à quel point notre poupée est douée lorsqu’il s’agit d’obtenir ce qu’elle veut. « Je n’ai pas plus envie que toi d’entendre qu’il ne s’agira pas toujours de nous. Mais si elle a besoin d’une cour, personne ne l’empêcher de s’en construire une. » Et certainement pas ses parents, qu’elle verra à ce moment là comme un obstacle à son envol. Penser que ce jour finira par arriver me fait mal au cœur, mais je ne me berce pas d’illusion. Ce que je désire en revanche, c’est qu’elle sache toujours que notre présence dans sa vie lui est acquise, quoi qu’elle fasse et qui qu’elle devienne.
« Sur le net, il y a des articles de spécialistes qui disent qu’il faut apprendre très tôt aux enfants la frustration. » La remarque m’amuse, puisqu’il évoque un sujet qu’il gère lui-même difficilement, de toute évidence si j’en crois son insistance. « Hum hum. » Je l’observe, un sourire sur les lèvres. Si nous étions un autre jour de l’année, j’aurais relevé en affirmant que certains adultes qui grandissent dans une grande fratrie ne savent toutefois toujours pas gérer la frustration, mais j’ai conscience de la sensibilité qui est celle de mon époux en cette date d’anniversaire. Alors, je me contente de l’écouter, de noter, et de continuer à prétendre que je ne comprends pas où il veut venir tant que c’est encore possible. « Je me dis qu’on ferait pas mal de lui apprendre à partager. Regarde-la. Tu sais le syndrome de l’enfant unique, c’est pas une légende. » - « Pour ça, on aurait pu décider de l’inscrire à la garderie. » Encore une fois, il s’agit d’un non-argument à mes yeux. Nous avons décidé de garder notre princesse pour nous et nous seuls pour la protéger mais, dans les faits, on ne fait pas des enfants pour apprendre aux siens à partager. « Elle en aurait rencontré des tas d'autres, des enfants avec lesquels apprendre à partager. » Et très honnêtement, Micah a toutes les chances de devenir le genre de personne à qui l’on ne refuse jamais rien et qui peut s’offrir ce qu’elle veut. Pourquoi aurait-elle besoin de savoir partager ? D’apprendre à la faire ?
« Tu as détesté à ce point-là ? » Je fronce les sourcils et penche la tête, mon regard à présent braqué sur lui. Micah s’agit toujours quelque part dans mon champ de vision, mais c’est l’âme de mon époux que je cherche à présent à sonder tant sa réaction est inattendue. Vraiment ? A ses yeux, est-il impossible que je n’ai simplement pas envie d’un second enfant sans que cela n’ait quoi que ce soit à voir avec mon expérience concernant Micah ? Se souvient-il qu’avant de tomber enceinte, je ne voulais pas d’enfant et qu’il était d’accord avec moi ? S’imagine-t-il qu’avoir accueilli notre petite fille a fait naître chez moi des envies de famille nombreuse ? Il me connait, pourtant. J’aime Micah, mais me dédier entièrement et uniquement à ma famille comme l’a fait sa mère ne me ressemble pas. « C’est à cause de moi ? Parce que j’ai pas toujours fait ce qu’il fallait ? » Je lève les yeux au ciel, discrètement mais perceptiblement. Sa façon de tourner autour du pot était touchante. Son insistance pour ce qui reste pour moi une lubie l’est bien moins, maintenant qu’il aborde la chose en se victimisant. « J’étais là pourtant. Pas forcément de façon traditionnelle, mais j’étais là et ce serait différent. » Je pousse un soupir, avant de secouer la tête. « Pourquoi tu fais ça ? » Chercher des raisons cachées à mon refus, comme s’il était hors normes, un signe de dysfonctionnement et que, par conséquent, il devait être expliqué ? « Pourquoi y’a forcément besoin d’avoir une raison ? J’ai jamais triché sur qui j’étais et ce que je… » Ce que je voulais. Je suis coupée par Micah qui, visiblement venue à bout de son casse-tête, s’est redressée et attire notre attention en nous agitant sous le nez son œuvre. Elle dit avec ses mots qu’elle a réussi et récolte les félicitations de son père qui se redresse à son tour pour l’attraper et la soulever du sol. Elle rit aux éclats, puis mademoiselle affirme qu’elle a faim. L’heure du déjeuner est de toute façon arrivée et je reporte la suite de notre discussion à plus tard, à des instants plus opportuns. Amos a raison sur un point : Micah n’accepte pas que toute l’attention ne lui pas pas distribuée, mais est-ce une tare à corriger ? N’est-pas le genre de personnalité que j’ai forgée également ? Le genre de caractère qui fait d’un enfant un être prêt à relever tous les défis. J’y pense en l’observant manger en s’appliquant à ne pas faire la moindre tache. Sa motricité fine s’est considérablement améliorée ces derniers mois, et Micah est devenue une petite fille appliquée, de plus en plus préciser et soignée. Je m’interroge sur elle, mais pas sur l’idée d’avoir un second enfant. Le sujet n’est pas ouvert à débat me concernant et je ne pensais sincèrement pas qu’il reviendrait sur le tapis après avoir été si claire dans ce jacuzzi de la cabane luxueuse perchée dans les arbres qui a accueilli notre besoin de nous retrouver et de nous éloigner de notre quotidien au rythme effréné il y a déjà plusieurs mois. Pense-t-il pouvoir me faire changer d’avis ? Me forcer la main pour que je lui dise oui ?
Plus tard, après avoir profité d’être avec eux en début d’après midi pour endormir Micah pour sa sieste, je rejoins Amos qui s’affaire à débarrasser la table du repas de midi et à charger le lave-vaisselle de tous les ustensiles qu’il a utilisés pour cuisine ce repas qui n’avait rien de celui qu’il prépare traditionnellement à cette date. « Tu dois comprendre que tu peux pas toujours faire des pieds et des mains pour que je change d’avis. » S’il tentait d’endormir ma méfiance et de me forcer la main sur ce sujet-là, en m’en parlant tous les jours, en tentant de m’arracher un oui sous la couette ou en utilisant un autre stratagème de son cru, il ne parviendrait qu’à m’agacer pour de bon. La conclusion que je tirerais le cas échéant c’est que mon avis n’a pas valeur à être respecté, simplement infléchi. « Parce que ça n’arrivera pas, pas parce que j’ai détesté la grossesse ou que tu as mal fait quelque chose. Simplement parce que je ne le désire pas, et si ça doit devenir un vrai problème, je dois le savoir. » Est-ce le genre de divergence d’opinion qui pourrait nous séparer sans que qui que ce soit ne soit à blâmer ? Je ne le pense pas, mais j’ai toutefois besoin d’en être certaine et de ne pas craindre de voir le sujet remis sur le tapis tous les deux ou trois mois. « Mais je suis pas certaine qu’aujourd’hui soit le meilleur jour pour en discuter. Alors si tu veux qu’on en parle demain, on en parlera demain. »
- :
|
| | | | (#)Ven 10 Nov 2023 - 20:22 | |
| BONE OF CONTENTION Les jeux de dupe qui consistent à prétendre plutôt que déclarer, les ronds de jambe histoire de ne pas être débouté avant d’avoir formulé la moindre requête, les sous-entendus qui suggèrent sans annoncer pour planter une graine dans un esprit avec l’espoir qu’elle fertilise, ce n’est pas pour moi. Je n’ai ni la patience ni le don pour cet art annexe de la communication. C’est l’atout majeur de mon épouse, ça. Moi, en la matière, je ne suis qu’un apprenant, un apprenti qu’il est facile de piéger. Rae, elle retourne tous mes arguments contre moi. Grandir dans une famille nombreuse avec tout un éventail de frères et/ou de soeurs ? Uniquement utile pour celui qui en ressentirait le besoin et, à ce stade, nous ne pouvons capitaliser sur quelle sera la nécessité de notre enfant. En tant que parents, nous ne serons pas éternels et, somme toute, nous ne serons pas toujours les piliers de l’existence de Micah ? Elle l’admet, mais elle ajoute à la déclaration des réserves presque trop altruistes au regard de son égoïsme latent. Suis-je donc le seul à mal appréhender le jour où Micah se détournera de nous ? D’abord piqué, ma partenaire a fini par m’achever en rendant caduque ma plus efficiente justification. «Non. La garderie, c’était hors de question. Et ça l’est toujours. «Je n’ai pas dit qu’elle avait besoin d’avoir autour d’elle n’importe quel enfant.» Mes efforts sont dévoués à un seul projet : agrandir notre clan. Pourtant, je suis presque forcé de me justifier sur ce que je suis et c’est dérangeant. C’est dérangeant d’ajouter : «Je n’ai pas de problème avec la frustration.» C’est à peine vrai. Parfois, j’arrive à la dompter, mais après avoir épuisé toutes les options pour obtenir mon dû ou mon gain, selon le cas. Aussi, irrité, ai-je mis un terme à mon numéro de naïf qui demande sans en avoir l’air d’y toucher. Je ne leurre personne. Raelyn me connaît trop bien pour ajouter de l’eau à mon moulin. Chacun de ses mots déjoue mon projet. Les miens se transfigurent en vaines tentatives. Je me fais l’impression d’être un nageur avec une crampe qui se débat pour ne pas mourir noyé. Je m’en trouve pathétique si bien que je change mon fusil d’épaule.
Je quitte le rôle du gars partageant le fruit de ses recherches sur l’éducation d’un enfant pour le mari soucieux de comprendre ce qui pousse ma conjointe à refuser tout net jusqu’à l’hypothèse d'avoir un autre enfant. Même en discuter semble proscrit. La preuve étant, l’ambiance s’alourdit d’une trentaine de kilos : dix pour ma frustration, une dizaine de plus pour la mauvaise humeur de ma complice et les derniers à la faveur de mon incompréhension. Qu’ai-je dit, exactement ? En quoi est-ce mal de vouloir démêler des faits afin qu’ils m’échappent moins ? N’est-il pas clair que je n’ai pas digéré ma culpabilité d’hier, parce que je ne me rappelle pas avoir présenté de véritables excuses d’avoir été un futur absent ? Pourquoi ne ressent-elle pas la bienveillance dissimulée derrière la question ? Pourquoi vit-elle cette question comme une agression ? «Quoi ? » ai-je répliqué, perplexe, cherchant un rapport entre ce qu’elle est et mes envies. « Je fais rien du tout.» Rien d’insultant. Selon mon point de vue, néant. Dès lors, quoique je déteste les longues discussions destinées à approfondir d’éventuels désaccords - je ne crains pas les conflits, sauf ceux que je ne maîtrise pas -, je suis prêt à discuter à bâtons rompus. Or, Micah s’y oppose fermement. Certes, elle est venue à bout de son casse-tête. Du reste, je la soupçonne tout de même d’avoir perçu la pesanteur de l’atmosphère. Je l’imagine capable de l’avoir soupesée et compte tenu qu’elle déteste être ailleurs qu’au centre de notre attention, elle s’arrange pour la gagner au détriment de nos mises au point. Elle se moque de ces dernières, notre petite fille. Elle ne saisit ni l’impact ni les enjeux. Tout ce qu’elle veut, c’est recevoir des félicitations et s’entendre répéter ô combien elle est formidable et, moi, qui ne suis qu’un pion qu’elle manipule à sa guise, je suis ébahi. J’entre dans ce jeu après avoir sauté dans la mare à pieds joints. Je la soulève du sol, je l’embrasse, je la conduis même jusqu’à la cuisine qui embaume de mes préparations. Cuisiner à le mérite de me détendre. Dresser la table, bien que j’aime beaucoup moins, a aujourd’hui celui de tromper mes pensées. Plusieurs regards de biais sur ma dulcinée m'indiquent qu’elle est contrariée, qu’elle attend son heure pour bondir et régler le problème qui nous divise. Prendra-t-elle sur elle pour ne pas me sauter à la gorge comme si j’étais coupable d’une grave infraction au code du mariage ? Le fera-t-elle parce que nous sommes un jour de novembre ? La question me travaille durant le repas sans que ça ne m’empêche de donner le change - encore - sur mes peines nées d’antan et toujours actuelles. Je fais mine de ne pas regretter mes burgers. Je masque mon chagrin de sourires pas tout à fait de façades - j’aime ce moment en famille - mais qui n’aurait rien de si éclatant en d’autres circonstances. Il n’y a que cette fierté qui se dégage de moi lorsque je suis confronté aux progrès de mon enfant.
C’est un souvenir que je chéris déjà, un qui à l’avenir amenuira ma douleur, à condition d’y effacer l’amorce de Raelyn. Micah à la sieste, je m’étais attendu à une approche différente, une bien plus tendre que cette remarque aux allures de règlement de compte. «Si je peux.» ai-je rétorqué, veillant à préserver mon calme alors que je sens la nervosité s’agiter au fond de ma tripe. Elle s’ébroue lentement, sûrement. Elle est encore domptable, mais combien de temps ? Pendant combien de temps vais-je réussir à ne pas verser dans le désagréable alors que la situation me semble déjà injuste ? «Si, je peux. Je peux essayer. Je ne peux pas toujours réussir mais rien ne m’empêche d’essayer. C’est ce qu’on appelle un échange. C’est pas ce que tu veux en général ? Échanger ?» Avec, pour but, éviter de garder sur l’estomac l’impression d’être toujours celui qui cède ? « J’essaie jusqu’à ce que tu dises que tu ne le désires pas.» Je suis en mesure de l’entendre, pourquoi doute-t-elle ? Parce que je n’assimilerai pas d’emblée ? « Et après, j’essaie encore pour être sûr et pour comprendre. Et, comme toi, j’ai jamais caché qui j'étais. » Dois-je poursuivre ? Refermer le lave-vaisselle est-il l’allégorie du sort réservé à cette conversation ? Le regard levé à présent relevé vers Rae, je me demande un instant s’il convient de renchérir ou non. J’hésite le temps de me tourner dans sa direction, de m’appuyer contre le plan de travail et, un verre d’eau à la main pour les occuper et ainsi cacher que je suis désormais fébrile, je finis par me lancer: «Et ça, ça va devenir un problème en effet.» Pas tant qu’elle veuille ou non un autre enfant, mais qu’elle m’empêche d’exprimer mes désirs, qu’ils soient réels ou utopiques, de la façon dont je le souhaite. «C’est un problème aussi si toi tu peux décider de quand on discute, de quand on ne discute pas, de ce que je pourrais vouloir et de ce que je ne dois surtout pas faire. Tu ne peux pas décider de ce que je vais dire ou non ou ce que je vais faire ou pas. Je l’accepte pour pleins de choses parce que j’ai plus vraiment le choix. Mais ce dont j’ai envie ou non, tu n’as pas de prise et je peux pas faire semblant que ça n’existe pas parce que c’est plus confortable pour toi. On peut en discuter si tu veux. Maintenant ou jamais, c’est comme tu veux.» Et, pour cause, je ne suis pas le type trop faible qu’il faut ménager à tout prix même si c’est vrai que mes pieds battent la mesure de mon agacement sur le sol, que mes doigts pianotent le plan de travail, que deux autres jouent avec mon alliance parce que j’ai ce sentiment inopportun d’avoir été piégé dans ce que ma fierté m’empêche de dénier toute conversation alors que je ne suis pas en état d’en avoir. Alors, dans ces cas-là, je n’ai qu’une envie : boire. Boire jusqu’à m’endormir pour que demain arrive vite.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 11 Nov 2023 - 17:00 | |
| bone of contention Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Non. La garderie, c’était hors de question. Je n’ai pas dit qu’elle avait besoin d’avoir autour d’elle n’importe quel enfant. » Non, sauf qu’il n’a pas dit le contraire non plus et est à présent pris dans le piège de ses sous-entendus vagues et pourtant parfaitement compréhensibles pour moi qui le connais mieux que quiconque. Le flou qu’il a volontairement créé me permets de m’engouffrer dans ce genre de brèche avec, sur mes lèvres, un sourire innocent. S’il avait abordé le sujet sans détour, nous aurions une discussion plus profonde et sans détour. Sauf qu’il ne le fait pas, et que je n’ai pas l’intention pour l’instant de lui offrir ce qu’il désire sur un plateau d’argent. « Je ne pense pas qu’elle ait besoin d’avoir autour d’elle un autre enfant. » Et je préfèrerais qu’il n’utilise pas Micah comme excuse à ses lubies, mais qu’il fasse preuve d’un peu plus d’honnêteté intellectuelle. Un jour, parce que nous n’avons pas le choix, Micah sera scolarisé et se fera des amis, se trouvera une petite cour, j’en ai conscience, mais elle n’a même pas deux ans et n’a jamais montré le moindre de souffrance due à la solitude. « Je n’ai pas de problème avec la frustration. » - « Qui a dit que tu avais un problème avec la frustration ? » Moi, je l’ai pensé très fort, mais pas dit à voix haute. Je me suis contenté d’une interjection qui ne masquait pas beaucoup le fond de ma pensée, mais je ne l’ai accusé de rien. Qu’il s’en défende prouve à mon sens qu’il se sait coupable du crime, en revanche. Il se défend d’être coupable de quoi que ce soit et, avant que je n’ai pu lui répondre que je n’étais pas idiote et que je voyais clair dans son jeu, notre princesse nous interrompt. J’ignore si elle a compris ce qui se tramait et s’il s’agit d’un comportement volontaire de sa part ou si, convaincue d’avoir réussi l’impossible – le casse-tête est adapté à son âge mais pour un bambin, toute réussite ressemble à un exploit, la preuve en est, elle s’applaudit elle-même à deux mains – elle exige nos félicitations. Son père la prend dans les bras et la soulève du sol et moi, de bon gré, j’imite mon bébé en frappant dans mes mains doucement.
Pendant toute la durée du repas, Amos est taciturne et l’ambiance glaciale sans que je sache quelle part de responsabilité attribuer à notre conversation et quelle part est inhérente à la date du jour. J’offre toute mon attention à Micah qui bavarde sans se soucier de former des phrases grammaticalement correctes : elle ignore tout de ce que cela signifie, de toute façon. Elle profite plus simplement d’agrandir son vocabulaire tous les jours pour pouvoir se donner l’impression qu’elle participe aux conversations de grands. Moi, je me fais surtout la réflexion qu’il nous faudra bientôt faire attention aux conversations que nous tenons devant elle, au risque qu’elle commence à les comprendre et à être marquée par leur contenu lorsqu’il s’agit de disputes.
Revenue au salon, j’aborde Amos sans agressivité, avec patience, douceur mais fermeté. Je ne veux pas me disputer avec lui, certainement pas aujourd’hui, mais n’ai pas envie de devenir le pantin de ses lubies. Lorsque nous avons évoqué ce sujet il y a plusieurs moi, je l’ai supplié de ne pas tenter de ne pas tenter de me faire céder à l’usure. J’ai été claire sur ce que je désirais ou pas et ce que je ne me réveillerai jamais en ayant changé d’avis dans la nuit. Pourquoi, parce que je suis une femme, aurais-je à me justifier de ne pas rêver de me réveiller tous les matins entourée d’une tripotée d’enfants ? Pourquoi aurais-je besoin d’avancer une autre raison que "je n’en veux pas" face à ce genre de question ? Pourquoi lui aurait-il changé d’avis à ce point, quand avant Micah il ne s’imaginait même pas avoir un jour un autre enfant que Sofia ? Emotionnellement fatiguée, je trouve la situation injuste. « Si je peux. » Je braque mon regard dans le sien, et le laisse aller jusqu’au bout de sa pensée puisque ces deux petits mots, s’ils restent seuls, ont quelque chose d’insultant. « Si, je peux. Je peux essayer. Je ne peux pas toujours réussir mais rien ne m’empêche d’essayer. C’est ce qu’on appelle un échange. C’est pas ce que tu veux en général ? Échanger ? » - « Tu joues avec les mots. » Tenter de me convaincre en m’abordant avec des sous-entendus grotesques, ce n’est pas échanger. « J’essaie jusqu’à ce que tu dises que tu ne le désires pas. » - « Je t’ai déjà dit que je ne le désirais pas. » Je l’ai fait il y a plusieurs mois, l’a-t-il oublié parce que cela l’arrange ? « Et après, j’essaie encore pour être sûr et pour comprendre. Et, comme toi, j’ai jamais caché qui j'étais. » - « Je t’ai dit que j’étais certaine. Et je t’ai demandé de ne pas tenter de me faire changer d’avis à l’usure. » Ce que j’entends moi lorsqu’il insiste, dans ces conditions, c’est que mon avis est accessoire et que m’en faire changer a l’allure d’un jeu pour lui.
« Et ça, ça va devenir un problème en effet. » Piquée par sa réponse, hébétée, je recule la tête de quelques centimètres et mes yeux s’agrandissent. Les bras m’en tombent et mon sentiment d’injustice grandit à présent au creux de mes entrailles. « C’est un problème aussi si toi tu peux décider de quand on discute, de quand on ne discute pas, de ce que je pourrais vouloir et de ce que je ne dois surtout pas faire. Tu ne peux pas décider de ce que je vais dire ou non ou ce que je vais faire ou pas. Je l’accepte pour pleins de choses parce que j’ai plus vraiment le choix. Mais ce dont j’ai envie ou non, tu n’as pas de prise et je peux pas faire semblant que ça n’existe pas parce que c’est plus confortable pour toi. On peut en discuter si tu veux. Maintenant ou jamais, c’est comme tu veux. » - « Tu mélanges tout. » Il mélange tout, et il se pose en victime et si parfois son excessivité m’amuse, je n’ai pas du tout envie de rire sur l’instant. Au contraire, il me met hors de moi puisque ce n’est pas sans impact. Il m’affirme que nous avons un problème comme si la situation était grave, et il me prête des défauts et crimes dont je ne suis pas coupable. « Maintenant ou jamais ? Ce sont mes deux seules options ? » Mon sourire a totalement disparu, au contraire, mon visage présente maintenant une moue désabusée et en colère. « Je ne suis pas en train de t’imposer quand on discute ou pas. Je te respecte simplement assez pour savoir que tu as d’autres choses à gérer aujourd’hui, et je tiens assez à ce qu’on a pour choisir de ne pas nous faire du mal parce qu’on pourrait avoir des paroles qu’on regretterait - » Qu’il regretterait, mais le pointer du doigt et l’accuser ne nous mènera nulle part. « - parce que l’un ou l’autre, on est pas en état d’être rationnel. » Dans le cas présent, lui, parce qu’il pleure son aînée et parce qu’il souffre de l’enfermement. « J’ai pas envie de me disputer avec toi aujourd’hui. » Ça pourrait se résumer à ça. « Je n’ai pas envie de me disputer avec toi tout court, même si c’est tout ce que tu sembles vouloir faire ces dernières semaines. » Et j’ai mal au cœur, mais je ne suis pas de celles qui l’expriment aussi clairement. C’est la lassitude dans mon regard qui parle pour moi.
- :
|
| | | | (#)Mar 14 Nov 2023 - 22:30 | |
| BONE OF CONTENTION Micah n’a pas besoin d’être entourée d’enfants de son âge. Raelyn le pense, l’affirme et, moi, je retiens quelques horreurs enrobées d’ironie. Dans ma tête, je construis des remarques comme :”Dans ce cas, que peut bien valoir mon opinion ? Mon ressenti ? Mes envies ? A quoi riment-elles, ces dernières ? Ont-elles seulement un sens à tes yeux ou même le droit d’exister ? N’ont-elles une voix que si, et seulement si, elles rencontrent des désirs ?” Mon esprit est empoisonné par ces questions, lourdes d’accusations, qui ne se matérialisent pas par les mots puisque je sais la façon dont elles seraient reçues. D’abord sera pointé du doigts mes difficultés à gérer la frustration. Ensuite seront rappelées mes tendances à décider seul pour nous deux. Et, blessé dans mon ego, pas totalement sûr non plus de comprendre ce qui m’est reproché, je la provoquerai ou je me tairai en fonction de mon état d’esprit. Quel est-il quand je m’efforce de lutter contre les douleurs résiduelles liées à la mort de Sofia ? Qu’y-a-t-il de bon à tirer de moi quand j’ai renoncé à des rites parce que j’ai mal pris le jugement qui traduit comme coupable de comparaison entre mon enfant bien vivant et l’aînée qui m’a quittée ? A-t-elle conscience, mon épouse, quand soulignant ce travers, elle m’a confronté à la possibilité d’un échec ? En apprenant que j’étais le futur papa d’une autre petite fille, j’ai eu peur de reproduire des erreurs d’hier, mais j’ai aussi été tétanisé à l’idée de chercher dans le regard de ma merveille, les expressions de mon moineau. J’ai redouté qu’elle puisse se ressembler physiquement allant jusqu’à prier pour que Micah ait les yeux verts de sa mère. Avant même sa naissance, je me suis promis d’être un papa aimant, présent, qui ne raterait rien des moments les plus importants de son apprentissage à cause de son travail. Est-ce ma faute si elle a été installée chez mes parents ? Si j’ai été enfermé ? Si le mode de vie que Raelyn et moi avons choisi implique que je m’épuise en analogie faute à la peur ? Non ! Je ne méritais pas d’être ainsi diffamé par la femme que j’aime à peine avais-je été repoussé par notre progéniture. Dès lors, oui, j’opère des sacrifices vis-à-vis du souvenir de Sofia et, rien que pour cet effort, j’estime que ma position aurait pu être entendue. J’estime que d’aucuns, pas même mon épouse - surtout pas elle qui connaît nombre de mes us - n’était en droit d’interdire comme si j’étais un enfant dont il convient de faire l’éducation. « Je ne joue avec rien du tout. A quel moment c’est logique que, quand je prends une décision que je trouve la meilleure pour nous deux, je dois t’écrire un argument avec trois arguments probants, un contre argument, intro et conclusion, mais quand toi tu en prends une, je dois juste fermer ma gueule ? » ai-je lancé, plus tendu que je ne l’aurais souhaité. Me servir un premier verre d’eau que j’ai avalé cul sec ne m’a en rien calmé. Le second a tenu lieu de figurants. J’ai beau essayer d’imaginer que ma colère le transforme en vin par une action divine - l’auto-persuasion ? - c’est inutile, évidemment. Toutes ces conneries de développement personnel, de loi de l’attraction, d’énergie que l’on renvoie et que l’on reçoit au centuple, c’est vain face à une addiction contre laquelle on lutte, tous les jours et que nous sommes forcés, à cause de situation difficile à vivre, de déployer des trésors de force et de résilience pour ne pas succomber. Autant dire que je me serais volontiers passé de cette discussion de laquelle semble transpirer de vieilles insatisfactions que nous aurions rangés dans un placard qui s’est brisé, subitement, répandant ses cadavres à nos pieds. « A l’usure… putain, mais qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre.» ai-je lancé en posant dans l’évier mon verre vide.
J’ai brusquement quitté mon plan de travail, mur de soutènement à toute ma contrariété. Que faire, à présent ? Micah est à sa sieste. Ma complice m'insupporte de mauvaise foi. Je ne peux pas m’enfuir et tout est passablement rangé. A part fumer une cigarette sur le balcon, je n’ai pas de porte de sortie, si bien que j’en tire une du paquet déposé sur un meuble entre la cuisine et le salon. Dieu que je déteste cet appartement. Je hais la couleur de ses murs et le découpage des volumes. Je n’apprécie que le plaisir de n’avoir qu’une baie vitrée à ouvrir - je ne la referme pas derrière moi - et n’être qu’à deux secondes de celles où j’allume mon briquet et tire sur ma Marlboro. « Ce sont tes seules options. Et arrête de dire que je mélange tout. Arrête ça.» Moi, j’entends : tu es stupide, Amos. Je perçois presque du mépris dans le fond de son timbre lorsqu’elle se défend en supposant que je suis celui qui crée le problème, que je le suis… tout simplement. «Arrête de faire comme si j’étais complètement con.» Jusqu’ici, je maintenais une voix blanche. Elle se teinte d’agacement désormais. Mes mains tremblent de cette rage mal contenue dont Rae n’est pas l’entière responsable. Us et coutumes annihilés n’y changent rien : le seize novembre, je suis à fleur de peau, peut-être incapable de tenir une discussion cohérente. Alors, pourquoi je m’obstine ? Pourquoi ne pas simplement prendre mon épouse dans mes bras et la serrer contre mon cœur ? Pourquoi ne pas lui dire que je comprends et qu'on ne le fera pas cet enfant ? Est-ce parce que je tiens à agrandir notre famille ? Ai-je l’impression que cette bataille est celle qui sauvera le peu d’honneur qu’il me reste ? Je ne détiens pas d’explications cohérentes. Ce que je sais, c’est que j’ai été blessé et qu’à défaut de lever le heaume assez haut pour protéger mon coeur, j’ai dégainé un glaive dont j’ai provisoirement perdu le fourreau. «Qui est-ce que tu respectes assez, Raelyn ? Parce que le Amos qui se dénonce aux flics, c’est pas celui qui convient. Celui qui veut d’un enfant, ce n'est pas le bon non plus. Le père qui est triste parce que sa fille ne le regarde pas, c’est pas ça. Celui qui ne voulait pas de la nounou quand il est rentré de prison pour essayer de se débarrasser de l’impression qu’il a tout rater, ça convenait pas non plus. Celui compare ces deux gamines, ça marche pas. Le mec qui fout rien à la baraque parce qu’il digère mal d’avoir un putain de bracelet au pied, c’est un pauvre type. Quoi ? C’est quoi que tu respectes au juste ? Et c’est à cause de quel type que tu es pas en état de discuter toi ? Est-ce qu’il y a encore un morceau de moi que tu arrives à aimer assez pour te disputer justement ? » Elle se comporte avec moi comme si j’étais l’un de ses subalternes, autrement dit, elle ne dévoile plus rien de ce qu’elle ressent, elle se cache derrière des attitudes que je juge froide - le sont-elles ? Ai-je simplement besoin d’un peu plus ? - pour me dérober le contenu de son coeur, si tant est qu’il soit rempli d’autres émotions que l’amour qu’elle nourrit pour sa fille. « Je veux qu’on me rende ma femme.» ai-je renchéri, bien plus calme en jetant mon mégot par-dessus la rambarde du balcon. «Je veux retrouver celle qui écoutait, qui se laissait si pas convaincre, qui s’amusait de mon entêtement. Je veux pas de cette féminste qui s’imagine qu’elle est méprisée quand son mari suggère qu’il veut un autre enfant. Je veux pas de celle qui s’adresse à moi comme si j’étais son client ou comme si je représentais une menace. Je veux retrouver la femme qui me faisasit assez confiance pour me laisser seul avec gamine aussi longtemps que je l’ai décidé sans avoir un chaperon parce que ce chaperon m’emmerde. Je veux celle qui me reprochait pas d’être ce que je suis et qui n’avait pas peur de se disputer avec moi non plus, parce que ce qu’on avait, ça comptait assez pour qu’elle ait envie de se battre. Je veux retrouver celle qui ne me regardait pas comme si j’étais devenu un objet inutile dans cet appart. Le mec inutile, il avait des choses à te proposer. Le mec inutile, il est peut-être fatigué d’avoir l’impression qu’on lui a coupé les couilles et qu’il n’a plus son mot à dire sur rien. Le mec inutile, il aurait peut-être juste envie de pouvoir dire : “pourquoi tu ne veux pas d’un autre enfant avec moi” sans avoir l’impression d’avoir craché un “va te faire foutre.” Maintenant, si tu veux bien, j’ai des choses à faire.» Rien qui n’était pas supposé être reporté à demain, mais auquel je trouve soudainement un caractère urgent.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mer 15 Nov 2023 - 13:31 | |
| bone of contention Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Je ne joue avec rien du tout. A quel moment c’est logique que, quand je prends une décision que je trouve la meilleure pour nous deux, je dois t’écrire un argument avec trois arguments probants, un contre argument, intro et conclusion, mais quand toi tu en prends une, je dois juste fermer ma gueule ? » - « Je n’ai jamais dit que tu devais fermer ta gueule. » Et je ne baisserai pas les yeux et le menton parce qu’il lève le ton. J’aime Amos de tout mon foutu cœur, mais je déteste ce qu’il devient lorsqu’il a des réminiscences de mâle alpha et cela ne date pas d’hier. Nos plus violentes disputes ont toujours eu lieu à cause de mon sarcasme, ou faute à sa vision parfois étriquée des relations et rôles de chacun. « A l’usure… putain, mais qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre. » Oui, à l’usure. Aujourd’hui, s’il m’avait abordée en confiant son désir – un vrai désir profond, pas une lubie – d’avoir un autre enfant, je l’aurais écouté et je lui aurais expliqué pourquoi ce n’est pas mon cas. Ça, c’est une conversation, ça c’est un échange. A la place, il triche, il tente d’user de stratagèmes ridicules impliquant Micah et l’utilisant comme excuse, comme raison valable et suffisante pour appuyer son point de vue alors oui, je n’aurais pas peur de le répéter s’il me le demandait : il essaie de m’avoir à l’usure et c’est indigne de nous, c’est indigne de lui, et c’est faire état de peu de respect pour moi.
« Ce sont tes seules options. Et arrête de dire que je mélange tout. Arrête ça. » Un regard sombre braqué dans le sien, je le suis du regard pendant qu’il ouvre la baie vitrée et quitte la pièce pour la terrasse, sur laquelle il demeure en restant toutefois dans l’entrebâillement de la porte pour pouvoir continuer sa chasse aux sorcières. « Arrête de faire comme si j’étais complètement con. » Tu te conduis comme un con. Pas le même genre, de toute évidence, et je suis également bien loin d’être au bout de mes surprises. « Qui est-ce que tu respectes assez, Raelyn ? Parce que le Amos qui se dénonce aux flics, c’est pas celui qui convient. Celui qui veut d’un enfant, ce n'est pas le bon non plus. Le père qui est triste parce que sa fille ne le regarde pas, c’est pas ça. Celui qui ne voulait pas de la nounou quand il est rentré de prison pour essayer de se débarrasser de l’impression qu’il a tout raté, ça convenait pas non plus. Celui compare ses deux gamines, ça marche pas. Le mec qui fout rien à la baraque parce qu’il digère mal d’avoir un putain de bracelet au pied, c’est un pauvre type. Quoi ? C’est quoi que tu respectes au juste ? Et c’est à cause de quel type que tu es pas en état de discuter toi ? Est-ce qu’il y a encore un morceau de moi que tu arrives à aimer assez pour te disputer justement ? » Dans son discours, se mêlent des choses que je lui ai en effet reprochées et des tableaux qu’il peint tout seul. Jamais je n’ai fait la moindre remarque lorsque, abattu, il se trainait du lit au canapé pendant les premiers jours de sa fausse liberté. Lorsque Micah l’a repoussé je ne l’ai pas pointé du doigt : je n’ai fait que tenter de le rassurer. C’est son propre jugement qu’il s’applique, celui là qui le fait souffrir en partie et j’en ai plus qu’assez d’être son souffre-douleur, dans cette situation.
« Je veux qu’on me rende ma femme. » Le coup de massue est violent. Je l’observe, désabusé, alors qu’il tire sur sa cigarette avec nervosité. Je n’ai pas bougé moi, Amos. Je suis là, attentive à ses besoins, sa détresse et toute son agressivité latente. Je me tue à cette tâche qu’est de maintenir à flot à la fois ma famille et nos activités pendant qu’il s’enlise dans un monticule de colère et d’ingratitude. « Je veux retrouver celle qui écoutait, qui se laissait si pas convaincre, qui s’amusait de mon entêtement. […] Le mec inutile, il aurait peut-être juste envie de pouvoir dire : “pourquoi tu ne veux pas d’un autre enfant avec moi” sans avoir l’impression d’avoir craché un “va te faire foutre.” Maintenant, si tu veux bien, j’ai des choses à faire. » Sa diatribe me révolte autant qu’elle me brise le cœur. Le portrait qu’il peint, ce n’est pas moi, ce n’est pas qui je suis. Il dépeint une femme dont il n’aimerait au final plus grand-chose et j’ai mal de l’entendre m’attaquer sur celle que, d’après ses dires, je serais devenue. En moi, quelque chose se brise ; peut-être la barrière qui retenait mon amertume latente, contenue parce que je n’ai pas envie que nous nous fassions du mal à cause de circonstances qui ne sont pas de notre fait. « Ta femme te manque ? Tu sais quoi, elle reviendra quand tu arrêteras de te comporter comme un con. » Le rythme des battements de mon cœur s’intensifie, et je fais un pas dans sa direction. « Je te coupe les couilles parce que je te laisse pas virer la nourrice de ta fille sur un caprice ? Mais tu t’entends putain ? » A mon tour de hausser le ton. La dernière fois, je l’ai laissé me piétiner et ma seule réponse à été la fuite, sa spécialité à lui. Aujourd’hui, je crois que ma coupe de résilience est pleine. « Tu sais pourquoi je refuse de me disputer avec toi ? Parce que tu en veux au monde entier pour ce foutu bracelet à ton pied, et que tu me fous tout sur la gueule à moi. T’en veux au monde entier et ça te rend odieux, injuste et mauvais et moi aussi je me demande où est passé mon mari. Sauf que je dis rien, j’encaisse et je la ferme parce que je t’aime et que je sais que t’as des circonstances atténuantes mais ça excuse pas tout. » Il a interprété ma résilience comme de la froideur ? Il va être servi, s’il voulait me voir exploser. Mes sentiments pour lui n’ont pas bougé. Ma représentation de l’homme bon, têtu et honnête que j’ai épousé non plus. Sauf que depuis qu’il a ce bracelet à son pied, il se transfigure de plus en plus souvent en quelqu’un de bien plus mesquin. « Tu veux te disputer comme si c’était un sport mais tu te conduis comme un égoïste, tu me blesses et t’en as strictement rien à foutre. T’as pas le monopole de la souffrance, Amos. » Il n’a pas le monopole des cris non plus, de toute évidence, puisque mon heure est venue de hausser le ton et de lui montrer que moi aussi, je suis en colère, que moi aussi j’ai mal et que moi aussi je suis capable d’exploser. « Je souffre tous les jours depuis qu’ils t’ont emmené. J’ai souffert tous les jours quand t’étais là-bas mais, au moins, à cette époque, je te manquais. » Notre relation lui manquait. Il m’aimait, il ressentait de la putain de tendresse à mon égard plutôt que de me percevoir comme l’ennemie et l’obstacle qui se tient entre lui et tous ses caprices. « Rien n’est rentré dans l’ordre depuis que t’es rentré mais, toi, la seule chose qui semble te tenir à cœur, plutôt que de me retrouver, c’est de dégueuler ta rage sur moi. Et tu sais quoi ? Voir que tu préfères faire de moi l’ennemie plutôt que ta coéquipière, je crois que c’est peut-être plus douloureux que d’être séparé de toi. » Nos disputes ont toujours été explosives, la faute à nos deux têtes de mules et nos deux tempéraments de feu, mais jamais sur toute la durée de notre histoire, si j’en exclus les jours les plus sombres bien entendu, je n’ai eu cette horrible impression qu’il me dresse en ennemie. « Voilà, on se dispute, on se hurle dessus, t’es satisfait ? T’es rassuré sur ce qu’on s’aime ? Tu penses que c’est sain ? T’as ce que tu voulais ? » Les yeux brillants de larmes que je ne laisserai pas couler, pas maintenant en tout cas, pas là sur sur la terrasse de cet appartement que je n’aime pas plus que lui, je recule d’un pas en secouant la tête. Il a des choses importantes à faire ? Grand bien lui fasse, moi j’ai eu ma dose. Mon regard rempli de douleur et de tristesse plus que de colère à présent, je le détache finalement de lui pour faire volte-face et me diriger vers notre chambre, où je me réfugie dans la salle de bain. Les doigts agrippés au rebord du meuble du lavabo, je penche la tête en arrière et j’essaie de me calmer, de respirer à nouveau normalement et surtout de garder les vannes de mes larmes hermétiquement fermées.
- :
|
| | | | (#)Mer 15 Nov 2023 - 20:26 | |
| BONE OF CONTENTION Heureusement, ai-je envie de lui hurler au visage. Heureusement qu’elle n’exige pas formellement que je me taise. Elle préfère le sous-entendre, ce qui a le mérite de laisser planer le bénéfice du doute. Je me dis que, peut-être, j’ai tort de lui prêter tant de froideur et d’indifférence. Je me fais la réflexion, mais ça ne dure jamais longtemps. Il suffit d’un regard neutre de sa part, d’une remarque scandée par une voix blanche et je glisse. Je glisse tout du long de la pente savonneuse qu’est la mauvaise foi. Je suis couvert de cette substance poisseuse qui, sur l’heure, m’embarrasse peu. J’en suis seulement à cet instant de stupidité nette où cracher son venin est salvateur. La cause ? Un regard de biais qui a versé sur mon âme des litres d’accusation. Rae, elle désapprouve l’entièreté de ce qui s’échappe de moi, moi qui irradie d’une telle colère qu’elle se répand jusque sur les murs. Pourtant, il y a du vrai dans ce que je ressens. Je ne peux pas tout avoir inventé sous prétexte que ma condition m’horripile et réveille sa vieille alliée. Dans nos pires querelles, j’ai parfois manqué d’impartialité. Pour ne pas endosser les pleines responsabilités d’un éclat de voix, je n’ai pas hésité à déformer la réalité dans l’espoir de faire entrer un rond dans un carré. Pas cet après-midi cependant. Celui-ci, je déficelle mon sac de billes et je les lance les unes après les autres vers ma complice. Je les tire dans sa direction avec l’espoir qu’elle y trouvera ma détresse et mes frustrations. J’espère qu’elle y lira l’étendue des émotions qui lestent mes épaules et, qu’ainsi, elle saisira quelles sont les causes de mes comportements déconcertants. Malheureusement, je fais chou-blanc. Pis, je n’attise en elle que le brasier d’une ire qui n’avait besoin que d’une étincelle pour s’enflammer, un boute-feu, ni plus, ni moins. C’est à mon tour d’être scandalisé, non pas qu’elle affiche l’air le plus revêche des expressions de son minois, mais de l’injure assumée de sa première phrase. «Non ! Ne fais pas ça. Ne m’insulte pas. C’est toi qui changes, pas moi.» Ce n’est pas moi qui devient un vieux con - j’en tremble d’y songer -, mais son coeur qui se durcit. Il ne s’amollit plus qu’au contact de sa fille.
Je jurerais que mon sort la laisse indifférente… à moins que je ne lui inspire plus que cette colère qui s’exprime trop aisément pour être spontanée. M’en veut-elle d’avoir fermé à clé la porte derrière moi le soir de mon arrestation ? Mes excuses n’étaient-elles pas suffisantes ? A priori, non, et n’est-ce pas là la preuve de ce que j’avance ? Je n’ai plus droit à l’erreur à présent. Je dois danser comme elle chante. Je dois avancer au rythme de sa baguette de chef d’orchestre, obéir au doigt et à l’oeil. Je dois m’écraser et je fulmine désormais. Je vois rouge cramoisi et, pourtant, je ne pipe plus un seul mot : j’écoute en serrant les poings. J’écoute pour n’être accusé d’avoir été l’égoïste qui entend, mais qui prête guère d’attention aux souffrances de l’autre. J’écoute avec pour objectif de me défendre au mieux, sauf qu’à mesure que les mots me percutent, au plus je prends la mesure de mes erreurs. «Pas un caprice, mais un besoin. J’avais besoin d’être avec elle et avec toi.» me suis-je écrié sans être pour autant certain d’avoir été entendu. La locomotive est lancée. Rien ne pourra plus l’arrêter à par les freins d’urgence, mais la manette, c’est Raelyn qui la détient, c’est elle qui choisira quand et comment s’achèvera cette conversation et, ça me va. ça me va parce que je l’ai attendue cette putain de dispute qui, à mon sens, fera diminuer un peu de cette tension résiduelle entre nous. Suis-je de nous deux celui qui l’installe ? Je présume. J’en doute un peu - un rien - compte tenu de la fluidité avec laquelle mon épouse assemble les perles de son analyse de la situation. Le résultat reste le même cependant : elle crie sur moi et, plutôt que d’en être horrifié, je me suis arrêté dans ma course avant de grimper à l’étage. Je me suis tourné vers elle et, sourcils froncés, j’ai encaissé ses jugements fallacieux comme ses justes interprétations de mon attitude. C’est vrai. Depuis mon retour, je cherche la dispute, mais est-ce réellement moi qui induit en elle l’envie de s’enfermer dans sa bulle ? D’être hermétique à mes tentatives d’être confronté parce que ça me rassurerait ? Lorsque j’étais enfermé ailleurs, elle me manquait terriblement. Le contact de sa peau au moment de m’endormir, sa respiration dans mon cou pour apaiser mes ruminations, ses caresses du bout des doigts lorsqu’au casino, nous sommes séparés par nos obligations, ses baisers lorsque nous avons tout le loisir de nous retrouver, ces habitudes dont nous ne nous lassons pas… ma désertion involontaire de ces terres de bonheur a creusé un vide au fond de moi. N’est-il pas évident que je m’emploie à le combler ? Qu’importe si je n’ai pas la manière ? Si je m’y prends comme un manche ou en frôlant l’ingratitude, j’essaie et d’aucuns ne pourront me le reprocher. Alors, quoique le désappointement de Raelyn me touche - je déteste être à l’origine d’une blessure -, je m’interroge : par quels vocables la soulager ? «J’ai compris.» me suis-je risqué vainement, pas assez fort, parce qu’une part de moi aimerait que ma jubilation et moi disparaissions : nous sommes indignes de l’aveu de faiblesse de ma conjointe. Une autre, en revanche, aimerait qu’elle se taise pour que je puisse la prendre dans mes bras et lui chuchoter à l’oreille que je suis désolée de rivaliser en tête de peloton avec connerie et ingratitude. J’ajouterais aussi que je ne veux pas retourner là-bas, non pas par confort personnel, mais parce que je refuse d’être de nouveau séparé d’elle. Je brûle d’agir en ce sens, mais je ne suis pas prêt à être débouté, pas de suite, pas alors que je n’ai pas encore pleinement digéré mes propres questions.
Que me dit-elle ? Que je dois m’en retourner d’où je viens ? Invite-t-elle seulement à la table de notre dispute ce qui lui est devenu insoutenable ? Que suis-je supposé faire maintenant que j’ai été pris à mon propre piège ? Elle est montée, Raelyn. Elle prévoit sans doute de panser ses blessures dans sa chambre, seul endroit de cette maison où nous nous sentons plus ou moins en sécurité, peut-être parce que ce sont les seules pièces que nous avons aménagées selon “nos” goûts. Qu’importe ! Je ne sais pas exactement dans quel état d’esprit je suis, mais je sais qu’il n’est pas un monde où, après avoir fumé une cigarette supplémentaire, j’accorde à ma mesquinerie le loisir d’effectuer un travail de sape sur le moral de la mère de ma fille. Elle a trop donné. Alors, je suis monté jusqu’à la chambre et, bien que je n’alimente aucune envie de la brusquer, j’ai avancé dans sa direction, non pas pour l’agresser de nouveau par mon ingratitude, mais pour serrer entre mes mains en coupe ses joues rougies de colère. Mes yeux, je les ai plantés dans les siens et, au terme d’un baiser que j’ai rêvé apaisant par rapport à mes intentions, j’ai murmuré un «Je suis désolé. Encore. J’ai peut-être bien tout mélangé.» Mes sentiments, mon besoin de perfection, les difficultés liées à l’addiction et ma colère. Le tout à contribué à interpréter les comportements de ma femme de la pire des façons qui soit. «Et j’aimerais bien te dire que ça n’arrivera plus, mais je peux pas te le promettre parce que c’est vrai que je suis en colère, mais pas contre toi, tu sais. Et tu ne devrais pas payer pour ça. Tu sais que si cette colère t’étouffe, on a qu’un coup de fil à passer et je t’en libère. Je détesterais, mais je comprendrais. Je comprends parce que je sais pas si j’arriverai à l’éteindre tant que j’aurai ce fichu truc à la cheville qui me donne juste l’impression d’être un chien….» Un putain de clébard qui aboierait trop et auquel on fixe un collier infra-rouge à la gorge, un chien méchant que l’on garderait dans un enclos à barbelés electrifiés, pas un cabot qu’on aime de tout son coeur, malheureusement.
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 17 Nov 2023 - 17:25 | |
| bone of contention Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
J’avais fait le pacte suivant avec moi-même : ne jamais avoir ce genre de discussion houleuse avec Amos en cette date qui, je le sais, peut parfois le changer. Ses humeurs et réflexes deviennent alors imprévisibles et, pour ne pas en faire les frais, je me contente d’être présente, de me poser en soutien silencieux et de l’accompagner dans son deuil avec tendresse et patience. Sauf qu’Amos m’a déclaré la guerre et qu’il ne semble pas décidé à faire de trêve, pas même aujourd’hui. Au contraire, il mène une attaque plus violente que toutes celles débutées ces dernières semaines et moi, je n’ai pas la patience ou la résilience d’une Sainte. Je ne suis pas bâtie pour encaisser reproches injustes et attaques incessantes de la part de la seule personne face à laquelle je baisse habituellement ma garde. Dans l’univers compliqué dans lequel j’évolue et où il peut se révéler mortel de faire confiance à la mauvaise personne, Amos est celui qui m’offre une parenthèse d’autre chose, une bulle d’air. Il est le seul qui a un aperçu de mes moments de vulnérabilité et, devoir faire attention à chaque mot qui sort de ma bouche pour qu’il ne le prenne pas comme une offense ou une raison valable à me déclarer la guerre, c’est émotionnellement épuisant. Si je donne l’impression que Micah est la seule à être encore capable de m’atteindre, c’est parce qu’elle ne me donne pas l’impression de livrer bataille contre moi, ma princesse. Elle est simple à comprendre, son père ne l’est plus en ce moment. En revanche, mon amour pour lui est inchangé. Il n’a pas été entamé par son passage en prison, ni même par le comportement qu’il a eu depuis son retour et j’ai mal au cœur qu’il me dépeigne comme une mégère, une femme insupportable que personne ne pourrait aimer. Il va trop loin, et il ne m’en faut pas plus pour exploser. A choisir, j’aurais voulu que nous réglions nos compte un jour moins funeste. Mais Amos a mis le feu aux poudres et, maintenant que j’ai commencé à vider mon sac, j’ai du mal à me limiter à quelques phrases sibyllines. « Non ! Ne fais pas ça. Ne m’insulte pas. C’est toi qui changes, pas moi. » Mon regard l’invite à se taire parce que je n’ai pas terminé et qu’à présent, après sa tirade insultante et crève-cœur, c’est lui qui va m’écouter. Je me suis tue. J’ai supporté chacune de ses viles accusations et, à présent, c’est à mon tour de remettre la balle au centre. Je ne suis pas le monstre de cet appartement. Je ne suis pas ce mauvais double de son ex-femme qu’il dépeint. Je n’ai pas changé, je n’ai pas appris à le désaimer non plus. J’évite la confrontation pas parce que je ne nous aime plus assez pour considérer que nous avons quelque chose à préserver, mais parce qu’il me blesse à grand renfort d’injustice, de mesquinerie parfois et d’excessivité toujours.
« Pas un caprice, mais un besoin. J’avais besoin d’être avec elle et avec toi. » - « Tu as tout le loisir d’être avec elle et moi. Sauf que tu n’en profites même pas. » Plutôt que de se concentrer sur tous ces moments qu’il pourrait transformer en instant privilégiés à trois, il se concentre sur la présence de Ruth par moment à l’appartement, Ruth qui est chargée d’emmener Micah au parce et dehors, de façon plus générale, puisqu’Amos ne peut pas quitter les lieux, et pour faire tourner une maison qu’il n’est pas en état de faire tourner, sans que je ne le lui aie jamais au grand jamais reproché. Moi-même, je n’ai jamais ne serait-ce que touché un produit ménager du bout des doigts. Sans lui laisser le temps d’enchainer, de me couper la parole pour m’accabler un peu plus ou de protester, j’enchaîne. Je lui crache tout ce que j’ai sur le cœur pour m’en débarrasser puisque, maintenant que j’ai commencé, j’ai l’impression que ces "confessions" me brûlent la gorge et que je n’ai pas d’autre choix que de tout déballer. Lorsque je termine ma tirade – je n'ai fait que répondre au sien, de monologue – j’ai les yeux qui brillent et la gorge douloureuse. Je respire un peu plus fort qu’à l’accoutumée et sa réponse, ce j’ai compris qu’il prononce à voix basse et d'un ton penaud, je l'entends à peine. J’ai fait volte-face avant même qu’il ne termine sa phrase et je ne m’arrête pas une fois que lui échappe cette confession. Pourquoi faire ? Il n’a pas dit je suis désolé. Il n’a pas non plus dit je ne voulais pas te blesser ou je déteste ça, de te faire la guerre. Il a compris, mais n’a pas énoncé le moindre regret alors le moment me semble bien choisi pour me retirer dans ma tanière.
Dans la salle de bain, après être restée immobile plutôt dizaine de secondes, les mains accrochées de toutes mes forces à la faïence de l’évier et à tenter de respirer à nouveau calmement, avant de renifler et d’ouvrir le robinet d’eau. Je ne lui laisse pas le temps de devenir tiède, je plonge mes mains sous l’eau froide pour asperger mon visage en espérant autant me calmer que faire disparaître toute trace de mon "crime". Pleurer en est un pour moi. Montrer que je suis sensible, j’ai toujours comparé ça à un aveu de faiblesse et rares sont les fois où Amos a aperçu des larmes sur mes joues. Il le sait, il me connaît, alors pourquoi dépeint-il le portrait de cette femme froide et presque cruelle que je ne suis pas avec lui ? Avec tout le reste du monde mais pas lui, jamais lui. D’abord du bout des doigts, puis à l’aide d’un coton démaquillant, j’essuie les quelques traces de mascara sous mes yeux, avant de renifler une fois de plus et de relever le menton pour observer le reflet que me renvoie le miroir. Il n’est pas glorieux, mais je suis fatiguée de cacher que je le suis justement, épuisée. Alors que j’abandonne toute velléité de coquetterie, j’entends le pas d’Amos sur le parquet de la chambre et en un souffle, il me rejoint dans la salle de bain. Sans un bruit, je me retourne vers lui, le lavabo dans mon dos, et je le laisse s’approcher de moi d’abord pour attraper mon visage en coupe et caresser mes joues, puis m’embrasser avec douceur. Moi, je voudrais qu’il me serre dans ses bras. « Je suis désolé. Encore. J’ai peut-être bien tout mélangé. » Mes yeux décrochent des siens pour se perdre dans le vague, à quelques centimètres de sa joue gauche. « Et j’aimerais bien te dire que ça n’arrivera plus, mais je peux pas te le promettre parce que c’est vrai que je suis en colère, mais pas contre toi, tu sais. Et tu ne devrais pas payer pour ça. Tu sais que si cette colère t’étouffe, on a qu’un coup de fil à passer et je t’en libère. Je détesterais, mais je comprendrais. Je comprends parce que je sais pas si j’arriverai à l’éteindre tant que j’aurai ce fichu truc à la cheville qui me donne juste l’impression d’être un chien… » Je baisse les yeux sur son bracelet, dissimulé sous son jogging lâche aux chevilles, avant de remonter mes yeux dans les siens et je pousse un soupir. « Est-ce que tu as l’intention d’essayer, au moins ? » Il n’a pas promis ça, il m’a simplement rappelé les raisons que je connais déjà à son agressivité, en appuyant sur le fait qu’il ne pouvait rien promettre. Je ne lui en pas demandé une, de promesse. Je lui demande d’arrêter de chercher à m’affronter systématiquement et en tout point. « Tu m’imagines capable de vouloir te renvoyer là-bas ? » Ai-je bien compris ? Est-ce qu’il sous-entend lorsqu’il parle d’un simple coup de fil à passer ? « Je me suis battue pour t’en faire sortir. » J’y ai mis toute mon énergie et ma détermination. « Je suis incapable de vouloir que tu y retournes. » Je l’aime. N’est-ce pas une raison suffisante ? N’ai-je pas promis de rester à ses côtés en toute circonstance ? « Mais j’ai besoin de savoir que tu vas essayer de te rappeler que je suis pas contre toi. J'ai besoin que tu arrêtes de me donner l'impression que la seule chose qui t'intéresse venant de moi, c'est qu'on se fasse la guerre. »
- :
|
| | | | (#)Dim 19 Nov 2023 - 15:19 | |
| BONE OF CONTENTION Des mots de Raelyn, je tire la désagréable conclusion qu’il s’agit moins d’accusations que de constat. Pourtant, j’aimerais hausser le ton à mon tour pour assumer qu’elle exagère, qu’elle brosse de moi un portrait qui ne me ressemble pas. Mais qu’y gagnerais-je à part accéder au rang peu enviable du malhonnête ? Je n’ai pas envie de devenir le menteur de l’histoire, le type sciemment de mauvaise foi. Moi, je ne me défends pas ou à peine. Certes, je précise que j’ai besoin de ma famille autour de moi, mais je n’annoblis d’aucune façon mon comportement détestable. Pas d’excuses peu convaincantes pour expliquer ma mauvaise humeur. Pas de circonstances atténuantes pour justifier mes déclarations de guerre. A peine une vaine tentative de rétablir une vérité : je n’ai pas ressenti comme une envie de pisser celle de dégager la vieille peau de nounou qui empoisonne l’air que je respire, cette volonté à court terme relevait de la nécessité de renouer avec cette enfant dont le système m’a privé. J’avais besoin que d’aucune ne me l’arrache des bras pour la nourrir ou l’habiller. Je suis tout à fait capable de gérer mon bébé. La seule activité qui m’est proscrite, ce sont les balades au parc ou aux jardins d’enfants. Du reste, je suis un papa attentif et compétent. De même que je suis plus souvent un mari aimant qu’une crapule de va-t-en-guerre. Dommage que je n’ai pas davantage fait l’étalage de mes plus beaux côtés. Je ne me sens pas légitime de protester ou de l’inciter d’un éclat de voix à la faire taire. je suis juste bon à entendre, à juger de ce qui m’est réellement reprochable - à peu près tout - et à encaisser sans trop broncher. Je ne voudrais pas être giflé comme à et à encaisser sans trop broncher. Je m’y colle non sans amertume : personne n’aime être pris en défaut et, plus encore, de n’avoir la moindre corde à son arc pour se dérober à ses responsabilités. C’est triste, finalement, mais même à l’uppercut verbal qui m’inculpe d’être incapable de profiter de ma chance d’être de retour auprès des miens. Face à cette vérité à laquelle je n’avais prêté attention, je soupire de consternation et m’enfonce dans un silence de circonstances. Ce que j’ai à dire n’est en rien plus beau que le silence, aussi convient-il surtout de me taire et, normalement, de baisser la tête si d’aventure j’étais doté du sens de l’abnégation. Au lieu de ça, j’affronte le regard sombre de la Raelyn flouée par ma connerie. Pour sûr, je n’ai pas fait semblant d’être idiot. Alors, je me fais tout petit devant ma conjointe parce que j’entends sa détresse. Je perçois tout son malaise et j’ai honte de ma bassesse puisqu’elle ne l'a pas méritée, ma complice. Elle s’accroche à son courage pour mieux ignorer ses peines et ses blessures. Quand penaud je l’ai observée grimper les escaliers jusqu’à, je le suppose, la chambre parentale, je me suis demandé s’il était à propos de la rejoindre. Je me suis posé bien d’autres questions auxquelles une cigarette n’a pas aidé à trouver réponses. Faire le pied de grue devant la porte vitrée du balcon ne m’apportera ni secours ni assistance.
D’une part poussé par le vent de la culpabilité, je me suis précipité à l’étage. D’autre part, frappé par le vide de la chambre, j’ai ralenti le pas, présumant qu’elle se cache dans la salle de bain et qu’elle n’a pas besoin d’y être débusquée comme un lapin. Pour éviter qu’elle ne sursaute, j’ouvre la porte en m’annonçant d’un “c’est moi” somme toute inutile : elle a déjà épinglé mes yeux de ses pupilles rougies par l’émotion. Quel pénible combat qu’est lutter contre ses larmes quand ce n’est pas capital. Elle n’a pas à se cacher de moi. Est-ce donc tout ce que j’ai induit en elle ? De la pudeur sur lit de vanité ? Ai-je érodé notre confiance mutuelle ? J’y pense et dans mon estomac enfle l’anxiété d’avoir peut-être gâché ce qui nous différencie des couples lambdas. Cette foi indéfectible que nous consacrons à la pérennité de notre relation. Inquiété, je me suis empressé de l’envelopper dans la douceur d’un baiser qui n’a qu’un objectif : déclamer en silence mon mea culpa. Il me sert d’impulsion à l’avouer même s’il n’affiche pas les couleurs attendues par ma partenaire. Je comprends à ses mots qu’elle espérait mieux, qu’elle aurait appréhendé avec soulagement que je lui jure de mes efforts à venir. Sauf que je n’oserais pas alourdir mon casier d’un délit d’escroquerie. «Oui. Je vais essayer, mais…c’est pas prémédité, c’est donc difficile à enrayer, tu comprends ? » Chaque vocable, c’est évident. En revanche, le processus lui paraîtra peut-être sybillin. J’entreprends donc de rendre compte des causes et des conséquences. Je m’y emploie et j’avance même des solutions pour l’en préserver. Je crèverais moins de retourner en prison que de persister à blesser la femme que j’aime. Elle, elle s’y refuse, tout bonnement et je suis pris d’une vague de reconnaissance qui se manifeste d’un acte simple : je l’ai enlacée. Je l’ai serrée tout contre moi, mes deux mains ceignant sa taille, mon visage enfoui dans son cou. « Je ferai mon maximum. Et ce n'est pas tout ce qui m’intéresse venant de toi. J’aime rien que ta présence à l’appart, même si je le montre mal, c’est vrai, sur ça tu as raison.» Intérieurement, je récite un serment pour moi-même, celui de donner mon maximum pour honorer enfin ma chance de ne plus être enfermé loin des essentielles de mon existence. Bien sûr, le sujet d’être parent d’un second enfant n’est pas réglé. A mon sens, il faudra en reparler, mais autrement et ça commence par un aveu banal à pleurer. « J’aurais dû t’aborder autrement parce que je voudrais comprendre. Pas t’avoir à l’usure. Juste comprendre.» Et elle le saisira quoique je n’aspire à rien pour ce soir. «Mais, pas maintenant. Viens…» Après l’avoir relâchée, j’ai saisi sa main et je l’ai guidée jusqu’à notre lit sans intention lubrique. J’ai juste besoin de m’allonger sagement à ses côtés, de la garder tout contre moi, d’embrasser ses lèvres, ses joues, ses paupières et le bout de son nez, de descendre jusqu’à son menton et poursuivre la course de ma bouche velours jusque dans son cou. A l'oreille, je lui ai chuchoté des mots d’amour. Puis, j’ai noué nos jambes pour réduire au maximum les espaces entre nous. Je nous ai incités à rester là, enfermés dans une bulle que seule Micah fera éclater lorsqu’elle se réveillera. J’ai bêtement l’intention de réparer une erreur dont on m’a tenu rigueur : je veux profiter de la joie simple d’être auprès de ma conjointe, de la chérir comme je choie notre merveille au quotidien.
Plus tard dans la soirée, alors que je revenais d’avoir bordé notre fille - c’est moi qu’elle a réclamé à l’heure du coucher - j’ai retrouvé Rae sur le balcon en train de fumer une cigarette. Moi aussi, j’en ai tiré une du paquet avant de m’adosser à la rambarde. « C’était effectivement pas le jour, pas vrai ? » Parce que je suis plus soupe au lait et que ma compagne, en conséquence, ne sait pas toujours comment m’aborder. « Comment tu te sens ? Mieux ?» Se sent-elle plus détendue ? Plus disposée à m’écouter bien que je ne traiterai pas de la question qui fâche, pas maintenant. «Tu sais, tu me disais tout à l’heure que je gâchais les moments où on est ensemble, mais je m’étais imaginé qu’en sortant de là, on pourrait partir quelques jours, qu’on pourrait aller se promener tous ensemble, partir plonger pendant que la petite est avec Ruth.» Pas d’insulte pour parler d’elle, preuve que j’ai entendu les reproches. «Je m’étais imaginé mieux, beaucoup mieux, et la frustration qui en découle est difficile à gérer.» J’ai haussé les épaules, j’ai tiré sur ma Marlboro une dernière fois et, avant de l’écraser dans le cendrier - je redeviens civilisé - j’ai ramené vers moi mon âme soeur, son dos contre mon torse et mon menton posé sur son épaule. Est-elle aussi bien que moi désormais ? Est-ce que je l'embarrasse parce qu’il lui demeure un soupçon de colère ? Je mise sur sa franchise pour m’avertir si elle avait besoin d’espace quoique cet anniversaire entrave la communication.
Dernière édition par Amos Taylor le Mar 21 Nov 2023 - 1:19, édité 1 fois |
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 20 Nov 2023 - 21:02 | |
| bone of contention Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Il me retrouve dans la salle de bain et je n’envisage pas de l’en chasser, pas plus que je ne l’envisage seulement. Sa présence ne m’importune plus depuis longtemps – que ce soit dans mes moments de force ou de vulnérabilité, je cherche moins à me soustraire à son regard qu’à mon jugement – pas plus que ce baiser qu’il dépose sur mes lèvres après avoir tendrement entouré mon visage de ses doigts. Je l’écoute, mais je n’entends que son fatalisme : je suis désolé, mais ne contrôle pas mes réactions. Je voudrais qu’il promette non pas de parvenir à enrayer sa colère, mais de faire tout ce qui est en pouvoir pour essayer. Je n’ai pas l’intention d’accepter une situation simplement parce qu’il n’a pas de maîtrise dessus sans la certitude qu’il fera de son mieux ; je ne lui demande rien de plus que ça pour être rassurée sur ce qu’il ne me voit pas comme l’ennemie. C’est dur, d’être inquiète pour nous. Mais comment ne pas l’être quand j’ai le sentiment qu’il repousse même mes plus nobles intentions ? Tenter de repousser une dispute à demain parce que je respecte son deuil, dans sa bouche, cela devient une tentative de contrôler ce qu’il a le droit de dire et quand il a le droit de le dire. Ne dit-on pas que la misère aime la compagnie ? Est-ce qu’il essaie de faire inconsciemment, de reporter sa colère et sa détresse sur moi pour se sentir compris ? Pour se sentir accompagné dans ce qu’il traverse ? « Oui. Je vais essayer, mais… C’est pas prémédité, c’est donc difficile à enrayer, tu comprends ? » Mon regard d’un vert détrempé happe le sien, et je tente d’y trouver la promesse qu’il va réellement essayer.[/i] Si retourner derrière les barreaux est sa solution, alors je n’en veux pas. Pour qui me prend-t-il ? Pour quel genre de couple nous prend-t-il ? Je refuse en bloc cette idée, et il m’attire contre lui pour m’enlacer. Il pose sa main à plat à l’arrière de mon crâne et après être restée droite comme un i, le corps contracté contre le sien, j’enroule finalement mes bras autour de ses épaules pour le tenir moi aussi contre moi. « Je ferai mon maximum. Et ce n'est pas tout ce qui m’intéresse venant de toi. J’aime rien que ta présence à l’appart, même si je le montre mal, c’est vrai, sur ça tu as raison. » Mon visage dans son t-shirt, je pousse un soupir avant de pivoter ma nuque pour poser à plat contre son torse. « Parfois, j’ai le sentiment que tu préfèrerais encore être là-bas qu’ici avec un bracelet au pied. » Et ce sentiment est dur à encaisser, je n’ai pas besoin de préciser pourquoi.
« J’aurais dû t’aborder autrement parce que je voudrais comprendre. Pas t’avoir à l’usure. Juste comprendre. Mais, pas maintenant. Viens… » Sa main serre la mienne et il m’entraine sagement vers la chambre à coucher. Pas une seule seconde, je crains qu’il ait mal interprété mes besoins et ne tente d’initier un rapprochement physique. Son besoin de tendresse et de douceur, ou en tout cas sa volonté de n’initier que ça, transpire de tous ses gestes. Moi, je n’ai besoin que de ça. Nous réconcilier sur l’oreiller est l’une de nos spécialités, mais ce genre de pansement est plus efficace sur les plaies superficielles, les disputes provoquées par son excessivité, sa mauvaise foi ou mon sarcasme. Nous avons besoin d’autre chose aujourd’hui, et c’est ce que nous nous employons à faire jusqu’à l’heure du réveil de la sieste. « On en parlera. Je t’expliquerai. Plus tard. » Pas maintenant, il l’a dit lui-même. Et je le ferai, même s’il n’y a pas grand-chose à explique et que je désole que parce que je suis femme et déjà mère une fois, j’ai l’impression d’avoir à me justifier. J’enroule mes bras autour de sa nuque tandis qu’il me couvre de baisers, et je reste comme ça, silencieuse jusqu’à ce que les appels de Micah – elle ne pleure plus maintenant qu’elle sait s’exprimer, ou pas avant d’avoir essayé la voie de la parole – ne nous tire de notre tendre léthargie.
❈❈❈❈
« C’était effectivement pas le jour, pas vrai ? » Je suis tirée de mes pensées et rejointe sur le balcon par Amos et, ma cigarette entre mes doigts et coincée entre mes lèvres, je prends une bouffée en me retournant. « Elle dort ? » Micah, qui a demandé que son père lui lise un livre imagé pour l’endormir, lui prouvant mieux que les mots que personne n’est en train de lui voler sa place dans le cœur de qui que ce soit. « Et non. » J’esquisse un maigre sourire avant de me retourne à nouveau vers la rambarde puisqu’il s’accoude à mes côtés. « C’était pas le jour. » Mais il en était forcément conscient avant d’exploser, non ? Le deuil est une chose étrange et difficile à apprivoiser cependant, et même au bout de six ans, il est possible qu’il se soit surestimé. « Comment tu te sens ? Mieux ? » - « Mieux. » Notre douce étreinte a pansé les plaies que ses mots ont causés à mon cœur, et la cigarette parachève de calmer mes nerfs et de stabiliser mon humeur. Ça ira mieux avec le temps. « Tu sais, tu me disais tout à l’heure que je gâchais les moments où on est ensemble, mais je m’étais imaginé qu’en sortant de là, on pourrait partir quelques jours, qu’on pourrait aller se promener tous ensemble, partir plonger pendant que la petite est avec Ruth. » Le visage tourné dans sa direction, je l’observe et je l’écoute, maintenant qu’il est calme, j’écoute ce qu’il a à dire et j’essaie de comprendre ses réactions et ses réactions violentes. « Je m’étais imaginé mieux, beaucoup mieux, et la frustration qui en découle est difficile à gérer. » - « On est tous dans le même bateau. Même Micah, à son échelle. » Elle sent que la situation n’est pas exactement normale, même si elle ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe. Nous sommes tous dans le même bateau, c’est ce que je ne veux pas qu’il oublie. « On le fera. Quand c’est pas important, on le fera dès que tu seras débarrassé du contrôle judiciaire. » Sa fille ne va nulle part, je ne vais nulle part. « C’était ça ou rester enfermé jusqu’au procès. Alors oui, dans ce cas-là, on aurait pu faire ça dès que t’aurais retrouvé ta liberté, mais on aurait été séparés pendant des mois. Le double, le triple ou plus. » Aucune date de procès n’a encore été fixée. Moi, je choisis d’être optimiste et d’en tirer la conclusion que le procureur traîne parce qu’il n’a rien de tangible à l’encontre d’Amos, et qu’il essaie de gagner du temps. « Je sais que c’est long. Je sais que c’est dur de se sentir, non, d’être privé de liberté. » Je porte ma cigarette à mes lèvres, inspire une bouffée d’air empoisonné avant de vider mes poumons. « Je le sais, t’as pas besoin de me le montrer. » Je laisse ma main retomber sur la rambarde, la cigarette mollement accrochée au bout de mes doigts. « On le fera. On ira plonger, on prendra la moto, on ira où tu voudras et aussi longtemps que tu voudras. » On prendra Micah où on la laissera à sa nourrice pour se retrouver. En attendant, nous sommes tous les trois, n’est-ce pas le plus important ?
- :
|
| | | | (#)Ven 1 Déc 2023 - 14:45 | |
| BONE OF CONTENTION J’ai poussé la porte de la salle de bain avec une pointe d’inquiétude au fond des tripes. Je me suis mal comporté, invalidant mes désirs - s’ils en sont, ce que j’ai du mal à déterminer - et les transformant en lubies au regard de Raelyn. Je suis convaincu qu’à ses yeux, je profite d’une nouvelle occasion de lui chercher des poux. Peut-être s’imagine-t-elle qu’offrir une petite sœur ou un petit frère à Micah est un prétexte de plus à nous disputer et je ne peux pas lui en vouloir, c’est l’impression que je donne depuis mon retour de prison. Vouloir en découdre à tout prix avec pour arme des prétextes fallacieux. Dans ces conditions, je ne peux qu’avancer vers elle à tâtons afin de me prémunir d’un accueil trop brusque. Il ne l’est pas. Au contraire, elle accepte autant ma présence que mes timides attentions. Elle s’accorde également à m’écouter tandis que je lui partage mes remords et mes promesses. Je suis en tort et je l’admets. Je vais essayer de corriger le tir pour ne plus alourdir l’ambiance de cet appartement où nous ne sommes pas franchement à l’aise. Les bouleversements dans notre quotidien auraient exigé plus de délicatesse et moins d’égoïsme de ma part. Heurté par cette vérité, je resserre mes bras jusqu’alors enroulé autour de sa taille. J’ai l’espoir que ce geste, si anodin soit-il, trahisse chez ma complice cette déception dirigée contre moi, celle qui s’amplifie tandis que je suis giflé, non pas physiquement, mais psychologiquement par une remarque, une seule, une constatation qui m’éclaire davantage sur l’impact de mon attitude. Je ne me suis pas contenté de brosser le portrait du gars aigri et belliqueux, j’ai sous-entendu que j’étais mieux “derrière les barreaux” avec pour compagnon de galère un sale type avec lequel je me suis battu et qui n’a récolté que mon mépris. Je crois que mes traits se sont aussitôt assombris. «Je ne me sens vraiment bien que là où tu es.» Chez moi, c’est près d’elle. Hier, aujourd’hui, demain, ce sera toujours vrai et qu’elle puisse en doute me déchire le coeur. «Je suis simplement en perte de vitesse.» ai-je expliqué à demi-mot. Le plus juste ne concerne pas la célérité, mais la confiance. Un bracelet autour de la cheville, incapable d’organiser une quelconque sortie agréable pour briser le cercle vicieux de la routine, je perds en estime pour moi. Sauf que ce n’est pas le devoir de mon épouse de ramasser les brisures des vases qui tombent à mes pieds. Plus à l’écoute, je nous aurais évité l’épreuve de ce conflit : la date du jour ne s’y prêtait pas. Le malaise point et, assailli par un besoin de douceur, par la folle envie de réparer mes erreurs en nous trempant dans un bain de tendresse, je l’ai guidée jusqu’à notre lit. Je l’ai enlacée et embrassée avec la sagesse et la candeur de jeunes adolescents qui affrontent leurs premiers émois amoureux.
∞∞∞∞∞ L’heure de coucher Micah a sonné, elle m’a réclamée et je suis monté la border et, supposément, lui lire une histoire. Tourné vers mon enfant, je n’ai toutefois pas oublié la maman. Comment va-t-elle ? Les présages décrivaient la fin d’après-midi et le début de soirée anormalement houleux. Je les ai contredit à force de délicatesse. Est-elle plus calme à présent ? Nourrit-elle à mon égard un soupçon de frustration ? Lorsque notre petite fille sera lassé de ma présence, pourrais-je approcher Raelyn ? Aura-t-elle envie que nous terminions cette journée en invoquant de toutes nos forces la sérénité ? Est-ce possible ? Lui restera-t-il au contraire un brin de nervosité au fond de l’estomac ? Mon anxiété est persistante. Avoir mis le doigt sur la cause de ces angoisses est rassurant, c’est vrai. J’y vois plus clair maintenant que j’ai réalisé malgré moi que mes conditions de vie érodent ma confiance en moi. Ce n’est pas sans conséquence cependant. Ma parenthèse avec ma merveille n’y change rien : une fois libéré de son exigence, j’ignore comment aborder ma conjointe enfermée sur le balcon. S’y est-elle confinée pour y trouver de la solitude et de quiétude ? Puis-je l’y débusquer ? Vais-je perturbé le processus de signature d’une accalmie ? Je suis paumé, c’est indéniable. Néanmoins, je me fie à mon instinct. Je foule le carrelage extérieur, m’adosse à la rambarde et me grille une cigarette. «Oui. Parce que, c’est fatigant de lire des histoires. Je ne peux plus lire. Elle pointe les images et c’est elle qui raconte. Tu savais ? » Évidemment. Elle n’a pas été enfermée, Rae.
Elle était là durant ses derniers mois de progrès. Elle y a assisté et m’en a rapporté dès que ça lui était possible. C’est à moi de composer avec mon chagrin. Je ne peux pas systématiquement tourner en boucle comme un disque rayé parce que mon passé m’a traumatisé et qu’il a tapissé ma vie de regrets vis-à-vis de Sofia. Ce sujet, nous en avons discuté encore et encore. Nous l’avons usé et c’est désormais mon problème si j’en souffre encore. Ainsi me suis-je tu au profit d’un hochement de tête. Elle va mieux, j’en suis ravi et, quoique je ne sois pas agacé par Raelyn relativisant mes angoisses, je dénie ses observations. «On est tous conscients que quelque chose n’est pas normal et j’aurais voulu que Micah ne traverse jamais ça. Mais crois-moi, je suis tout seul sur mon bateau.» ai-je affirmé en me justifiant de mes émotions, de ses projets auxquels j’ai aspiré, qui m’ont aidé à tenir quand j’étais loin d’elle et pour lesquels je suis empêché d’agir. « Tu sais ce que c’est de se sentir prisonnier d’une substance.» Nous partageons cette réalité : nous avons chacun été addict à un produit. D’une certaine manière, nous sommes en sursis. «Mais, te lever le matin et savoir que tu ne pourras pas sortir. Regarder celui avec qui tu as tout construit s’occuper de tout, toute seule. Voir quelqu’un te prendre ta gosse des bras pour une balade quotidienne alors que tu es là et que tu aimes ça en plus. ne pas trouver de bonnes raisons de t’habiller, de te préparer, de te lever en fait. Même pour prendre le courrier, je dois montrer patte blanche. Et ça, je l’ai déjà expliqué ? « Et je sais qu’on le fera et je comprends que quand je parle comme ça tu aies l’impression que je me préférais là-bas. C’est pas ça. C’est juste une question de réalité, il n’y a pas d’incohérence en prison. Tu sais ce qui t’attend. Tu sais pourquoi tu te lèves. Personne ne te dit : tu mangeras pas au resto. Tu le sais. Tu ne te poses même pas la question de savoir comment tu vas occuper ta journée.» Ne pas devenir fou est une dépense d’énergie. ça occupe et pas un peu. «Tu ne peux que deviner en fait. Sauf s’il me manque des infos et, dans ce cas, je retire ce que j’ai dit.» Cette fois, je tire ma dulcinée contre moi et mon menton posé sur son épaule, je nous berce. «Mais ça veut pas dire que je suis pas content d’être là avec toi. C’est ce qui me facilite la vie. être avec vous, ça m’empêche de devenir complètement fou.» Pensif, j’ai observé un long silence avant de reprendre d’une question qui, comme souvent, paraît tomber de nulle part : «Tu voudras aller où ? Pour commencer ? Tu es passé voir le catamaran récemment ? »
|
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 3 Déc 2023 - 0:54 | |
| bone of contention Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Ses bras entourés autour de ma taille se resserrent et, bien que je sois en colère, c’est le manque de lui, de notre proximité et de notre complicité qui l’emporte puisque, les yeux fermés, je laisse ma tête basculer contre son torse et son épaule. « Je ne me sens vraiment bien que là où tu es. » Je le crois. Je le sais, je l’ai toujours su et c’est peut-être le plus douloureux, de douter de quelque chose qui en temps normal a les couleurs de la certitude. Notre relation, j’aime le croire, a tout de ces histoires qui, de l’extérieur, donne l’impression qu’elle est une évidence. Nos regards, ses doigts qui se posent sagement sur ma taille lorsque nous sommes en public, nos baisers effleurement, toutes ces choses hurlent de bien plus que l’amour que nous ressentons l’un pour l’autre. Ils hurlent notre complicité, notre confiance, l’évidence que nous sommes l’un pour l’autre. C’est ça que je veux retrouver, parce qu’il n’existe pas une par de moi qui pense qu’il s’agit d’une page qui se tourne et que je dois l’accepter. C’est ça que je veux retrouver, pas cet homme belliqueux qui ne souhaite que le conflit, que de me faire la guerre et pour quoi ? Pour se rassurer sur ce que je tiens à lui et à nous ? A-t-il besoin que nous nous disputions comme des chiffonniers pour en avoir la certitude ?
Je le crois, et je crois aussi qu’il est sincère lorsqu’il me promet de faire de son mieux pour contenir sa rage ou, à défaut, de l’exprimer d’une autre façon qu’en me la crachant au visage, de passer ses nerfs sur autre chose que moi. « Je suis simplement en perte de vitesse. » En perte de vitesse. Les mots choisis sont sibyllins, il n’explicite pas et je ne lui demande pas de le faire. J’essaie de le comprendre pourtant. Je comprends sa rage, je ne comprends pas pourquoi j’en suis le réceptacle. Je comprends sa souffrance, je ne comprends pas pourquoi il me repousse. Je ne comprends pas et j’ai mal mais, tandis qu’il me guide jusque vers notre lit et qu’il me serre dans ses bras, qu’il dépose ses lèvres sur mon front avec tendresse, je ferme les yeux et j’espère. J’espère qu’il parviendra à trouver les clés ou à m’inviter, me laisser la place de le faire avec lui. Je ferme les yeux et je niche mon visage dans le creux de son cou. J’ignore s’il s’endort ; moi, je suis trop agitée pour ne serait-ce que l’envisager. Je m’en moque, je suis bien dans ses bras, et, les miens enroulés autour de ses épaules, je rattrape le temps et que j’aurais voulu rattraper il y a plusieurs semaines, quand il m’a été rendu.
❈❈❈❈
J’ignore si Micah nous a entendus. En se réveillant de sa sieste, elle ne m’a pas semblée perturbée, ronchonne ou morose. Fidèle à elle-même, elle nous a appelé depuis son lit, d’abord papa et maman puis par nos prénoms – à la sauce d’un enfant de moins de deux ans - empruntant son ton sévère au notre lorsque nous avons des reproches à nous faire, certainement. Elle m’a arraché un rire qui a sonné la fin de notre parenthèse de tendresse de la plus douce des façons. J’ai embrassé Amos, pas sur le front cette fois, mais à pleine bouche, avant de me tirer de son étreinte pour lever Micah, en espérant qu’il me suivrait. Micah, elle est notre catalyseur. En sa présence, j’oublie un peu notre douloureux échange. Je souris, je profite de l’accalmie, j’échange des regards complices avec Amos que je sens ému à chaque fois qu’il constate un peu plus les progrès de Micah. Je voudrais qu’il soit capable de me montrer et de m’exprimer à quel point je lui ai manqué de la même façon qu’il le fait lorsqu’il est question d’elle. Avec notre bébé, il est avide de rattraper le temps perdu, de lui montrer que son père n’a pas bougé et qu’il ne bougera pas. J’ignore s’il surprend le regard presque un peu triste que je pose parfois et un peu sans m’en rendre compte sur le duo attendrissant qu’ils forment.
A l’heure du coucher, je me retire pour laisser Amos partager ce moment avec notre princesse. Moi, j’en profite pour fumer une cigarette et relâcher un peu de toute la nervosité que j’ai accumulée cet après-midi. J’en fume peut-être plus qu’une, le regard perdu dans le vague sur les immeubles éclairés de la ville qui forment un spectacle magnifique depuis le dernier étage de notre immeuble. Amos me rejoint lorsque j’en suis à ma troisième ; j’en profite d’avoir prévu de prendre une douche une fois rentrée à l’intérieur. « Oui. Parce que, c’est fatigant de lire des histoires. Je ne peux plus lire. Elle pointe les images et c’est elle qui raconte. Tu savais ? » J’esquisse un sourire amusé, avant de hocher la tête. « Oui, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a de l’imagination. » Les histoires que Micah invente en se basant sur les images sont toujours bien plus abracadabrantes que les originales. Du moins, lorsque ce qu’elle raconte est compréhensible puisque j’ai beau posséder le décodeur, elle parle encore avec la maladresse d’un petit enfant qui apprend et fait des erreurs.
« On est tous conscients que quelque chose n’est pas normal et j’aurais voulu que Micah ne traverse jamais ça. Mais crois-moi, je suis tout seul sur mon bateau. » Je suis prête à l’écouter, mais j’aurais voulu qu’il n’invalide pas mon opinion tout de go, qu’il tente de comprendre que ce que j’essayais de dire – et que je lui ai déjà dit – ce n’est pas tant que nous vivons la même chose, mais que nous sommes tous atteints à différents degrés, mais que la situation n’est facile pour personne. Je secoue la tête, avant de pivoter pour lui faire face, mon avant-bras posé sur la rambarde du balcon. « Tu sais ce que c’est de se sentir prisonnier d’une substance. Mais, te lever le matin et savoir que tu ne pourras pas sortir. Regarder celui avec qui tu as tout construit s’occuper de tout, toute seule. Voir quelqu’un te prendre ta gosse des bras pour une balade quotidienne alors que tu es là et que tu aimes ça en plus. Ne pas trouver de bonnes raisons de t’habiller, de te préparer, de te lever en fait. Même pour prendre le courrier, je dois montrer patte blanche. » Je ne sais quoi lui répondre que je n’ai pas déjà dit. Que c’est temporaire, qu’il nous a nous, Micah et moi – Ruth ne s’amuse pas à la lui retirer quand elle en a envie, contrairement à ce qu'il a l’air de ressentir – que quelle que soit l’issue, sa libération ou notre fuite, il ne revivra plus jamais ça. Je ne suis pas sourde à sa souffrance. Je ne commettrais pas le péché que je lui reproche. « Et je sais qu’on le fera et je comprends que quand je parle comme ça tu aies l’impression que je me préférais là-bas. C’est pas ça. C’est juste une question de réalité, il n’y a pas d’incohérence en prison. Tu sais ce qui t’attend. Tu sais pourquoi tu te lèves. Personne ne te dit : tu mangeras pas au resto. Tu le sais. Tu ne te poses même pas la question de savoir comment tu vas occuper ta journée. Tu ne peux que deviner en fait. Sauf s’il me manque des infos et, dans ce cas, je retire ce que j’ai dit. » - « Tu as raison. Je ne sais pas exactement comment tu te sens. » Comment le pourrais-je puisqu’il ne me le dit pas, ou qu’il ne l’avait pas fait avant aujourd’hui ? « Mais c’est pas ce que je disais. Je n’ai jamais eu l’intention d’insinuer que je savais ce que c’était d’être dans tes chaussures non plus. Mais Micah et moi on… » Nous avons toutes les deux vécu des choses que, lui, il ne peut pas comprendre non plus. « Je cherche pas à comparer. Je… » Juste à lui dire que nous ne méritons pas que sa colère nous soit dirigée, parce que nous avons eu mal, nous aussi. « Je t’aime. » J’abdique pour une certitude. « Tu en doutes encore ? » Tout à l’heure, j’étais trop en colère pour m’attarder sur ce que j’avais mal, ce que ses paroles m’avait fait mal. J’ignore si c’était l’expression de son excessivité, ce que je sais en revanche, c’est qu’il doute de ça me fait plus de peine encore que lorsqu’il sous-entendait que j’étais égoïste.
« Mais ça veut pas dire que je suis pas content d’être là avec toi. C’est ce qui me facilite la vie. Être avec vous, ça m’empêche de devenir complètement fou. » J’écrase ma cigarette sur la rambarde du balcon, avant de la laisser tomber dans le vide. Mes doigts, à présent libres, glissent dans sa direction, l’invitant à les ramasser pour les prendre entre les siens. « Tu voudras aller où ? Pour commencer ? Tu es passé voir le catamaran récemment ? » - « On y a passé une nuit, Micah et moi. » Quand il était en prison, je ne le précise pas puisque c’est évident. « Quand j’avais besoin de me sentir près de toi. » Quand j’en ai eu le plus besoin, évidemment, puisque cela a toujours été le cas. Quand c’est devenu presque insurmontable et que passer une nuit sur le catamaran, notre endroit, a été la seule et meilleure alternative. « N’importe où. C’est pas la destination qui est importante pour moi. » C’est de pouvoir le retrouver et redonner à notre relation ses plus belles couleurs. « Mais je peux te dire ce que je veux, là, tout de suite. » J’utilise nos mains liées pour l’attirer à moi et me rapprocher de lui à la fois, avant de lui glisser à l’oreille que je voudrais qu’il me fasse l’amour comme il le faisait avant, comme s’il n’avait pas de bracelet à la cheville et comme si nous n’avions jamais été séparés – par les événements, jamais par choix.
- :
|
| | | | (#)Dim 10 Déc 2023 - 0:25 | |
| BONE OF CONTENTION Je me sens diminué, peu à ma place et mal dans mes baskets. Mon sentiment d’inutilité est jumelé à une forme d’ennui dont j’ai particulièrement honte. Elle creuse un trou dans mon estomac, un fossé qui est rempli par de l’angoisse qui, paradoxalement, me pousserait jusqu’à mon lit pour m’endormir, longtemps, jusqu’à ce que toute cette merde soit derrière moi. En soi, cette journée ajoute de l’eau à ce moulin déjà bien chargé en grain. Si j’y plonge ma main pour n’en sortir qu’un, j’expliquerais combien je ne supporte pas de voir Raelyn se préparer et quitter cette porte pour aller bosser au casino. Alors, oui, ne pas être pris au sérieux dans mon envie d’avoir un enfant est un souci complémentaire. Mes reins s’alourdissent et, dans les faits, si je n’étais pas de ces hommes bâtis pour garder au fond de mes tripes mes émotions, je pourrais m’effondrer sans pudeur avec l’espoir d’être lavés de toutes celles qui s’érigent plus haut qu’une tour de Babel. C’est impossible cependant. Je ne suis pas taillé dans ce bois-là. Alors, j’ignore ou je m’y efforce. Je fais bonne figure quand mon enfant est là. Je fais mine que tout va bien lorsque je reçois de la visite. Face à Raelyn, en revanche, je crache du fiel et du venin. Je me venge de crimes qu’elle n’a pas commis et dont elle n’est pas responsable ou pas tout à fait. Elle devient le récipiendaire de ma colère. Je lui cherche des noises et, évidemment, j’en trouve en me moquant bien de trouver ou non du soulagement à ce que nous nous faisions la guerre. Au départ, j’en avais besoin : j’étais convaincu que j’insistais parce qu’elle s’opposait à entrer en conflit avec moi. A présent qu’elle a hurlé en retour, Rae. Qu’elle s’est ébroué pour défendre son bout de gras, qu’elle m’a fait taire, qu’elle m’a poussé à grimper à l’étage pour la serrer dans mes bras et l’entourer de toute la tendresse que j’ai en stock, pourquoi ne suis-je pas réellement soulager ? Pourquoi est-elle toujours là, sourde en mon sein, cette putain de colère qui semble ne jamais vouloir me quitter ? Pourquoi est-ce que je réussis à peine à l’endormir ? Ô bien sûr, je m’en réjouis. Alors que notre fille est couchée et que je descends auprès de ma dulcinée, je suis ravi d’être capable de parler sans hausser le ton ou sans qu’il n’y traîne des élans de railleries, de mauvaise foi ou d’une amertume quelconque. Il y en a pourtant. Dans le menu du restaurant de mes frustrations, un intitulé implique que, si j’ai décidé d’être enfermé, je n’avais à disposition aucune autre solution. Je ne réclame pas une statue pour honorer un quelconque sacrifice : il n’en existe aucun. En revanche, je l’ai mauvaise qu’il soit considéré que je suis seul responsable de cette incarcération, qu’elle soit à domicile aujourd’hui ou en établissement d’antan. Au moins suis-je en mesure d’en faire abstraction. Porté par l’affection de ma princesse, adouci par la démonstration de détresse de Raelyn dans la salle de bain, enchanté par la tendresse qui a versé du miel sur mon coeur, je fume une cigarette aux côtés de Raelyn en partageant mon expérience avec Micah. Elle n’a rien d’inédit pour la maman. Elle a toutefois la classe de ne pas souligner que j’ai raté quelques pans de son évolution pendant que je croupissais dans une cellule avec un codétenu à gerber. «Presque autant que son père quand il a envie d’emmerder son monde. Tu peux le dire, je t’en voudrai pas.» ai-je lancé, un sourire étiré sur les lèvres et un regard de biais en direction de ma dulcinée. A la lueur de la lune, je la trouve magnifique. Je le tais au profit d’explications autrement plus importantes que ces bagatelles. Plus tard, je le lui confierai comme s’il s’agissait de la première fois. Sur l’heure, je retrace les tenants de mon histoire, je rapporte les aboutissants de mon expérience. Mon épouse, je la détrompe et l’avalise tout à la fois selon ce qui s’échange, ce qui se confie, ce qui s’est invité à la table de notre conversation. Je ne veux pas être trop dur. Si je le suis, je ne le réalise pas avant qu’elle ne se justifie. Elle me coupe le sifflet : je ne sais quoi ajouter pour soulager ce qui pourrait s’approcher, en elle, du mal être. Je prends donc dans mes bras, je serre contre moi, j’embrasse son cou ou le dos de sa main. Je ne voulais ni la froisser ni l'embarrasser, pas cette fois et je rassemble des trésors d’éloquence pour alléger l’atmosphère. «Je sais que tu voulais pas comparer. Je sais que oui, on était dans le même bateau. J’étais loin et, donc, pas avec vous. Je dis juste qu’être là n’a pas changé grand-chose à ça… à part physiquement.» Comprendrait-elle que, oui, parfois, il me semblait plus évident d’être loin d’elle, non pas parce que leur absence m’était tolérable - elle me rendait fou au quotidien - mais parce que je n’étais pas le témoin privilégié de ce que je suis un pion, celui que l’on sacrifie au jeu de dame ou d’échec ? Que je suis celui qui ne sert plus à rien ? Que le monde tourne bien sans moi et en particulier le leur ? Ne serait-ce pas le discours de l’égoïste ? «Je ne doute pas que tu m’aimes, Raelyn. Je ne peux pas douter de ça… Je…»Est-ce que j’ai simplement le droit de déclarer : “Sans toi, mon monde se serait écroulé” ? Est-ce que cela reviendrait à lui reprocher ce qu’elle a fait de mieux : tenir le pot droit ? Ne l’aurais-je pas fait moi aussi ? Se pourrait-il que je sois en colère sur des suppositions ? «Mais je vis mal ton indifférence ou ce qui y ressemble. Je suis plus embêté à l’idée que tu perdes en respect pour moi parce que… parce que c’est difficile d’en avoir pour quelqu’un dans ma situation. Ce n’est pas moi normalement.» Un mec avec un bracelet électronique autour de la cheville. «Mais il semblerait que c’est ce que je sois devenu.» Je n’en tire aucune fierté. Alors, bien entendu, ma confiance en moi s’érode comme un caillou s’abîme à cause du sel d’un océan violent. Elle ne tend qu’à se rebooster quand cette femme, grandiose, à laquelle je finis par chuchoter tout «Ce que tu es belle.» alors que ça n’a plus vocation à la toucher m’enlace, me serre contre elle et me réclame à l’oreille plus d’amour physique que de promesses d’un ailleurs en catamaran. Elle veut me suivre jusqu’aux confins du ciel des amoureux où le plaisir règne en maître et je signe à deux mains. Je me fiche que minuit ne soit pas passé, que je n’ai pas consacré ma journée à pleurer ma fille. ça, j’y penserai demain quand je réaliserai que la peine est toujours là, que Sofia vit toujours avec moi, mais que le jour n’a plus d’importance puisque mon présent il est là, entre les bras de ma conjointe qui s’abandonne à mes caresses, qui se laisse conduire au gré de nos envies sexuelles au sommet des monts de la jouissance.
sujet clôturé
|
| | | | | | | | (Amelyn #92) ► BONE OF CONTENTION |
|
| |