| (caele #7) the sweetest medicine |
| | (#)Lun 6 Nov 2023 - 18:20 | |
| ☾ the sweetest medicine I was counting the rings and I fell me into sleep. I'd hoped beneath, asleep is where that you had been, this wrinkle in time, I can't give it no credit I thought about my space and I really got me down Got me so down, I got me a headache. My heart is crammed in my cranium and it still knows how to pound. Well, I found you maybe you can help me and I can help you. gifs by (c) lomapacks et (c) harley Recroquevillé sur son lit tandis que sa chambre se trouve presque plongée dans le noir complet, Carl n'a plus qu'à attendre que la crise passe. Elle s'est installée il y a plusieurs heures déjà et l'a même surpris sur son lieu de travail, jusqu'à rendre ses déplacements dans l'hôtel de plus en plus éprouvants à mesure que la douleur gagnait lentement mais sûrement du terrain – une douleur que le garçon connait bien, depuis le temps que ces crises font partie de son quotidien. Ses migraines, il a appris à les subir plutôt qu'à les combattre, ne trouvant de toute façon son salut dans aucun traitement sans que celui-ci ne s'accompagne d'effets secondaires bien trop désagréables. La tentation est grande, pourtant, en voyant cette boite de triptans prendre la poussière sur le coin de son bureau mais s'il avale l'un de ces cachets, Carl sait qu'ils le rendront affreusement nauséeux et qu'il ne le supportera pas. Il fait donc le choix de souffrir une fois de plus, au point d'imaginer se taper la tête contre les murs car c'est comme si cette dernière menaçait elle-même d'imploser parfois, prise dans un étau insupportable et pulsatile et rendant aussi bien ses yeux, ses tempes que sa nuque affreusement douloureux et sensibles. L'origine de sa crise ne peut être que l'ascenseur émotionnel des dernières semaines, combiné à des nuits bien trop courtes que le bonhomme a également enchainées alors que son sommeil commençait enfin à s'apaiser. La faute à ses cauchemars eux aussi ravivés, qu'il n'a même pas la force de consigner dans son petit carnet comme sa psychologue l'y avait vivement encouragé. Plus tard se dit-il, s'il en trouve le courage et s'il voit surtout le bout de cette migraine avec laquelle il est en attendant bien forcé de cohabiter, la plus intense qu'il ait d’ailleurs probablement connue depuis le début de l'année. Aucune position ne le soulage vraiment sur ce lit où Carl espère au moins parvenir à s’endormir, quand bien même la perspective de perdre l’intégralité de sa soirée pour une crise le désole et l'attriste. Ce soir, il ne pourra même pas profiter d'un moment avec ses colocataires mais n'est-ce finalement pas plus mal, après sa récente tentative de fuite ?
Il rase les murs de cet appartement depuis que Chelsea l'a empêché de faire cette bêtise et évite également la moindre discussion sur le sujet, au point de se rendre même plus transparent que jamais. Quant à Adèle, c'est à peine s'il ose encore la regarder dans les yeux par crainte d'y lire l'éventuelle déception qu'il lui inspire, car celle-ci pense peut-être qu'il aurait été capable de la laisser derrière lui comme quelqu'un qui ne compterait pas assez. La vérité, c'est qu'il ne savait plus vraiment où il en était et qu'elle aurait été la première à lui manquer une fois de retour chez lui, malgré les idées qu'il reste convaincu de s'être fait et ce garçon qu'elle avait avoué fréquenter devant lui. Quelque part, Carl a encore envie d'y croire mais son pessimisme l'emporte bel et bien lorsqu'il repense à toutes ces fois où son cœur a encaissé un coup et affronté une désillusion de ce type. Il reste ce garçon en qui aucune fille n'a jamais vu autre chose qu'un ami, dans une triste et lassante répétition des choses, alors il suppose c'est que ce qu'il devra aussi accepter d'être pour Adèle comme s'il n'espérait pas beaucoup plus en secret. Carl a après tout avoué à sa meilleure amie que sa colocataire lui plaisait mais il s'est peut-être bien porté malheur ce jour-là, il faut donc croire que la bague de Marceline ne peut rien pour un poissard comme lui ou qu'une fois n'étant pas coutume, le mur de la réalité n'aura pas tardé à lui revenir en pleine figure. Mais ressasser ses peines de cœur ne risque pas d'arranger son atroce mal de tête et il le sait, tout comme manger n'est pas non plus au programme lorsque ses crises lui mènent la vie dure jusqu'à lui couper purement et simplement l'appétit.
Son repas du soir, Carl se résout à faire une croix dessus puisque même se lever de son lit semble nécessiter trop d'efforts, le simple trajet jusqu'à sa porte le fatiguant d'avance et lui ôtant tout courage. Un bon à rien doublé d'une pauvre petite nature, se plairait encore à lui dire son beau-père dont les paroles résonnent encore malgré les années et la distance. Ses colocataires dineront donc sans lui cette fois encore et tout ce qu'il espère est bien que Chelsea et Adèle n'en profiteront pas pour se quereller car depuis sa chambre, il ne pourra rien empêcher. Son absence ne devrait de toute façon pas grandement les inquiéter, c'est tout du moins ce qu'il présume avant d'entendre doucement toquer, ignorant sur le moment quelle colocataire peut se trouver derrière sa porte. Une rousse dont les gestes sont habituellement un peu moins tendres, ou bien une brune qui ne l'a encore jamais vu en proie à ses migraines. Chelsea n'est pas du genre à frapper avant d'entrer, c'est ce qui l'amène plutôt à pencher pour Adèle, à moins qu'il ne s'agisse surtout de l'option qu'il préfère. Ce n'est pourtant pas un état dans lequel il souhaite apparaître devant elle mais si cette dernière vient aux nouvelles, Carl refuse qu'elle puisse trouver porte close – et cela tombe bien, puisqu'il n'a pas pour habitude de s'enfermer à clé. « C'est ouvert. » souffle-t-il faiblement, se retournant après ça sur son lit pour faire face à la porte, sans pour autant parvenir à se redresser totalement. En entrant, sa colocataire pourrait être surprise par l'obscurité régnant dans sa chambre, qu'une très légère ouverture entre ses rideaux éclaire car ses crises le rendent très sensible à la lumière, comme il l'avait confié à Adèle lors de leur sortie au jazz bar il y a quelques semaines. C'est d'ailleurs bien sa silhouette que Carl croit reconnaître lorsque la porte s'ouvre, sans deviner encore qu'elle n'est pas venue les mains vides car avant tout, c'est le réconfort de sa présence qu'il ressent comme un vent frais caressant délicatement la pièce. « Oh, c’est toi Adèle. » il remarque en ne pouvant s’empêcher de sourire timidement, car c’est au même instant son cœur qui parait un peu se réchauffer. « Fais attention où tu mets les pieds, je sais qu’on y voit pas grand-chose. » Et sa dernière envie est bien de la voir trébucher, voilà pourquoi Carl tend péniblement le bras pour allumer la petite veilleuse se trouvant à côté de lui. Ainsi, sa chambre est un peu plus éclairée sans que ça ne soit trop violent pour lui, en espérant que cela donnera envie à Adèle de rester. Ses échanges avec sa colocataire lui manquent, le douceur de sa voix aussi et voilà que Carl se prend même à rêver qu’elle puisse le rejoindre sur son lit, ou au moins rester quelques minutes auprès de lui. Pour enfin se retrouver et renouer avec la légèreté de leurs moments à deux, qu’importe la douleur qu’il devra pour ça supporter car il se trouve peut-être bien devant lui, son meilleur médicament.
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| | | | (#)Mar 7 Nov 2023 - 14:19 | |
| « the sweetest medicine » carl flanagan & adèle shephard.
C'était assez étrange comme situation dans laquelle la Shephard se retrouvait et ce n'était pas vraiment ce qu'elle avait espéré en débarquant dans cette coloc. Carl paraissait si doux et si gentil, que cette tension entre eux lui paraissait bien loin de l'image qu'il renvoyait. Mais n'est-ce pas aussi un peu de sa faute ? Elle n'avait pas voulu évidemment en arriver jusque-là mais force est de constater qu'elle ne faisait vraiment rien pour réduire cette séparation soudaine, en sachant pertinemment qu'elle ne ferait jamais le poids si Carl ne veut plus vivre sous le même toit que la Shephard aux yeux de la Cavanagh. Et de toute façon voudrait-elle le détrôner ? Certainement pas non. Il était avant elle dans cet appartement et elle trouvait ça logique que si il y en avait un des deux à partir, se serait-elle. Elle n'avait pas encore fait ses valises, repoussant peut-être l'échéance mais vivre dans cet appartement loin du Flanagan la pesait, et si elle tentait de ne pas réellement voir les signaux, elle ne pourrait de toute façon le nier moins longtemps. Carl Flanagan lui manquait et elle en était persuadée, mais trop fière, Adèle préférait faire abstraction de ce sentiment d'échec qui s'empare d'elle dès lors que sa route croise la sienne - aussi minime soit-elle. L'agente immobilière constate avec effroi également que non seulement il rase les murs depuis son désir de partir d'ici, mais en plus il fait en sorte de ne jamais plus la croiser, ni elle ni son regard. Comme si elle n'avait plus aucune importance à ses yeux au moment même où il a peut-être cru qu'elle se jouait de lui. Ce n'était pas un soulagement pour elle toute cette histoire. Il était pourtant à quelques mètres d'elle mais Adèle avait l'impression que son coeur et son esprit étaient quant à lui, à des kilomètres. Installée sur le divan face à la télévision - comme toujours un film de Noël en arrière-plan, une couette sur elle, le coeur serré de ne pas voir cette maudite porte s'ouvrit pour y découvrir le sourire du Flanagan qui lui manque tant. Elle soupire de bien des façons et il s'agirait là, juste de se lever et d'aller le retrouver. Pour lui dire quoi ? Adèle l'ignore. Les mots restent bloqués dans le creux de sa gorge alors même qu'il lui demande pas grand-chose - juste de l'honnêteté et n'est-ce finalement pas ça qu'il mérite ? La Shephard a bien la réponse, pourtant, elle reste les fesses clouées sur le divan à regarder le film sans le regarder. Il y a quelques jours, Chelsea a surpris Carl en train de faire ses valises. Adèle n'était évidemment pas dans l'appart, elle aurait été la première à se rendre dans la chambre du seul garçon de la Coloc pour le retenir, discuter avec lui et le prendre dans ses bras en lui disant que tout irait bien. Elle avait espoir en vain, de lui suffire mais ignorait si c'était le cas. Évidemment que Chelsea n'avait pas mâché ses mots en sortant de la chambre de son coloc et en se retrouvant face à face à une Shephard perdue, qui ne comprenait pas bien tout ce qu'elle lui disait. La rouquine était en colère contre Adèle autant que contre ceux qui font du mal à Carl, et une dispute avait éclaté entre elles, parce que si elle avait fait souffrir le futur étudiant ce n'était pas intentionnel et elle n'avait certes, jamais rectifié la chose mais elle n'avait pas besoin de cette dernière pour s'apercevoir que son coeur est tout autant détruit que celui du Flanagan. Carl pouvait largement entendre les cris du salon, mais avait entendu aussitôt la porte de la chambre de Adèle se refermer furieusement. Mais elle n’avait pas encore rompu sa solitude la Shephard, elle ne l’avait d’ailleurs aperçu qu’à de brefs reprises.
Et ce soir-là, elle était déjà installée à sa table, en face d’elle, la Cavanagh, elles étaient toute les deux sur leur téléphones, suffisamment au moins pour s’éviter tout dialogues et disputes. Et Carl ne venait pas, habituellement quand même il fait un saut rapide, avant de s’enfermer de nouveau dans sa chambre – elle, qui avait imaginé les choses autrement, elle devait se rendre à l’évidence : il ne souhaitait peut-être plus la voir, et elle devait se faire une raison. C’était ce que cette fierté mal placé lui disait quand son cœur lui hurlait le contraire. A la fin du repas, au lieu d’aller chercher son dessert, ou de demander à Chelsea ce qu’elle souhaitait comme deux bons colocs feraient, Adèle se leva et entreprit de regarder rapidement dans le frigo, mettant une portion dans une assiette et se servant de fruits et de yaourts avant de passer silencieusement devant la rouquine qui ne releva même pas son visage, devant le soupire agacé de la Shephard : elle trouvait au moins une excuse toute particulière pour se glisser jusqu’à la chambre de son voisin, où elle toqua. Elle n’était pas vraiment prête à abandonner, la Shephard. Elle n’était clairement pas bonne à ça, dirait en soupirant son aîné, ça lui avait valu de nombreuses histoires et parfois même des problèmes à la Shephard, mais aujourd’hui (et comme toute les autres fois si on est honnête), ça en valait vraiment le coup et elle savait qu’elle ne serait pas déçue – c’est du moins ce qu’elle pouvait espérer du plus profond de son cœur. « C'est ouvert. » Elle entend la voix de Carl qui résonne derrière la porte close, et sa main qui vient heurter la poignée pour laisser sa frimousse visible aux yeux du Flanagan – du moins si il arrivait à voir quelque chose dans cette pénombre. Très certainement, qu’il ne pourrait pas voir ce sourire idiot qui se loge au coin de ses lèvres, pas même ce ventre un peu tiraillé, et ce cœur lourd de tout ce qui s’est passé ses dernières semaines. Et si il la rejetait ? Est-ce que réellement c’était un plan qu’elle avait eu en tête en préparant le plateau repas ? Pas vraiment. Elle prend soin de refermer la porte derrière son passage, peut-être en indiquant inconsciemment qu’elle ne comptait pas repartir de sitôt. Elle avait envie de le retrouver un peu, comme il y a quelques semaines et cette complicité lui manquait, sans même vraiment prétendre à quelque chose de plus, ou à vouloir mettre de mots sur ce qu’elle ressent pour lui. Que pourrait-elle ressentir de toute évidence ? Elle l’ignorait elle-même, mais ce qu’elle savait c’est que loin de lui, elle n’était plus vraiment celle qu’elle voudrait être. Il lui avait redonné espoir et tendresse, là où elle se sentait affreusement mal et seule. Et surtout elle avait ce besoin de vouloir rectifié certaines choses, parce que ça ne partait plus de son esprit depuis sa conversation avec Chelsea : elle ne fréquentait personne, et personne ne l’attendait. Personne d’autre que lui ? « Oh, c’est toi Adèle. » Il se releva légèrement, pour allumer la petite veilleuse, et Adèle s’avança jusqu’à lui, « fais attention où tu mets les pieds, je sais qu’on y voit pas grand-chose. » Il avait l’air d’affreusement souffrir, et en l’observant quelques secondes, elle devinait que ses crises sont revenus, un pincement au cœur se fît sentir. « Je m’inquiétais pour toi, Carl… » Qu’elle souffle, avant de baisser son regard en direction du plateau qu’elle tient encore dans ses mains tout en le déposant devant lui, « je t’ai préparé quelques petits trucs à grignoter, » oui enfin il y avait du choix, de la nourriture à de l’eau et certainement pour un régiment entier, mais on connaît tous suffisamment la Shephard pour se douter que ça partait d’une bonne intention. « Est-ce que je peux rester un peu avec toi ? » Est-ce déplacé de sa part de lui demander ça après ce qu’elle lui a fait subir – certainement que la Cavanagh dirait oui, elle avait bien compris Adèle, qu’elle devrait se tenir loin de lui si c’était pour lui briser le cœur, quand bien même, la rouquine n’avait pas dit les choses de cette manière-là, c’est ce qu’Adèle avait compris. Et elle ne souhaitait pas lui briser le cœur, ça tombait bien.
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| | | | (#)Ven 10 Nov 2023 - 21:18 | |
| ☾ the sweetest medicine I was counting the rings and I fell me into sleep. I'd hoped beneath, asleep is where that you had been, this wrinkle in time, I can't give it no credit I thought about my space and I really got me down Got me so down, I got me a headache. My heart is crammed in my cranium and it still knows how to pound. Well, I found you maybe you can help me and I can help you. gifs by (c) lomapacks et (c) harley Certains jours, Carl se demande s'il n'est pas le premier responsable des tensions secouant cet appartement depuis des mois. Ses deux colocataires ne sont jamais parvenues à s'entendre c'est un fait, mais n'est-il pas lui-même un élément perturbateur et en l'occurrence, celui empêchant les deux jeunes femmes de trouver un terrain d'entente ? S'il ignore en réalité toujours une partie de l'histoire que Chelsea et Adèle ont en commun, le garçon a conscience que sa dernière tentative en date a un peu plus semé le trouble entre elles, quand leur houleuse cohabitation n'avait objectivement pas besoin de ça. La honte se mêle donc à l'impression d'avoir davantage compliqué les choses et Carl s'en veut, bien sûr, que ce projet avorté de retour en Irlande entraine autour de lui des conséquences qu'il n'avait pas prévues. La rousse accuse la brune d'avoir contribué à son départ, et Carl n'a pas pu lui mentir quant au rôle qu'un certain épisode a effectivement pu jouer dans sa volonté de partir. C'est avec le cœur fissuré qu'il avait alors préparé sa fuite, une belle bêtise quand il se reprend à y penser mais aussi un événement qui avait un peu plus creusé le fossé existant avec Adèle. Une part de Carl ne comprend toujours pas comment sa colocataire et lui en sont arrivés là, eux dont la connexion lors du festival de jazz avait paru si évidente alors que celle-ci avait ensuite été confirmée par leur danse, un doux moment que le garçon se remémore encore même si c'est avec tristesse aujourd'hui. Tout était tellement plus simple avant qu'Adèle ne disparaisse toute une soirée pour ne réapparaitre qu'au petit matin, c'est le mois dernier que ses illusions ont volé en éclats et depuis, c'est un peu comme s'il avait laissé un bout de lui sur ce maudit canapé. Il commençait à y croire Carl, à espérer aussi beaucoup plus qu'un simple statut d'ami, mais il ne peut sans doute plus aspirer à rien quand sa présence dans cet appartement consiste maintenant à se faire minuscule. Fuir ne lui plait pas mais il se protège peut-être bien ainsi, en évitant une proximité avec Adèle dont son cœur pourrait souffrir. Il ne fait aucun doute que cette dernière lui manque et que ses pensées n'ont jamais cessé de s'orienter vers elle, tout comme son regard semble encore incapable de ne pas se poser sur sa colocataire dès qu'elle a le dos tourné. Et pourquoi ? Oh, certainement parce qu'il ne s'est toujours pas fait une raison, dans le fond. Elle en voit un autre, les signaux semblent clairement au rouge mais Carl, lui, ne peut pas effacer d'un coup de baguette magique tout ce qui vibre et palpite en lui. Dans son cœur abîmé mais pas totalement résigné, dans ses yeux où une certaine lueur tente encore et toujours de briller, et tout ça pour elle. Elle.
Ce n'est pas dans son lit que Carl aimerait à cet instant se trouver, cette nouvelle crise le condamnant à rester prisonnier de sa chambre mais aussi à se torturer inlassablement l'esprit. C'est un cercle vicieux pourtant, et il le sait. Plus il se fera du mal en pensant à Adèle et plus la douleur s'accrochera à lui, comme si son propre corps devenait maintenant son ennemi. Une soirée de plus passée à regretter leur tendre complicité comme à se demander si la Shephard peut aussi parfois penser à lui, tout en supposant qu'il ne doit pas être sa priorité si un autre garçon parvient encore à occuper ses pensées. Il ne sait toujours rien de ce dernier mais il l'envie, terriblement. C'est pire que tout d'imaginer ses bras autour d'elle, ses doigts mêlés aux siens et ses mots la faire sourire, car ce rôle Carl donnerait vraiment tout pour pouvoir à son tour le tenir. Ce n'est pas l'envie qui lui manque parfois de prendre les devants et de renouer le dialogue qu'il déplore tant d'avoir perdu, mais il n'est semble-t-il pas assez courageux pour ça. Car que pourrait-il bien lui dire, si ce n'est tout d'abord qu’il est désolé d'avoir aussi sérieusement songé à partir ? Adèle ne méritait pas ça, Chelsea non plus et il ne fera pas facilement oublier son attitude de lâche, qu'importe le silence dans lequel Carl s'est depuis réfugié. Un silence semblable à celui régnant ce soir dans cette chambre que le garçon n'a même pas la force de quitter, s'avouant d'ores et déjà vaincu par la douleur comme finalement par chaque obstacle se dressant au quotidien devant lui. Il ne se bat jamais Carl, il préfère éternellement subir et ce n'est pas comme ça qu'il viendra à bout de ses crises, en considérant que le moindre remède sera de toute façon inutile. La vérité c'est qu'il ne fait rien pour en sortir, quand il pourrait éviter de perdre des soirées entières en se donnant au moins pour objectif de consulter. S'il l'a fait pour son autre problème, pourquoi ne le ferait-il pas aussi pour ses migraines ? C'est le genre de discours que pourrait tenir Adèle, et c'est bien la présence de cette dernière que le garçon croit détecter derrière sa porte avant même qu'elle ne s'ouvre. Une sorte de sixième sens, sans doute, ou bien le désir si puissant de la voir que l'univers l'a finalement envoyée jusqu'à lui.
Même avec peu de lumière autour d'elle, sa colocataire parvient à rayonner dans la pièce et si Carl peine à se redresser pour l'accueillir, ce n'est pas pour autant que sa venue n'est pas une très bonne surprise. Il en a après tout rêvé de ce moment et même si les conditions ne sont pas idéales compte tenu de sa crise, il n'a à cet instant aucune envie de la voir repartir. « Je m’inquiétais pour toi, Carl… » Ces quelques mots font déjà rater un premier battement à son cœur, peut-être bien le premier d'une longue liste car avec tout ce qu'elle pourrait lui reprocher, Adèle arrive encore à s'en faire pour lui. « Je vais bien promis, c'est juste que.. » Sa tête, c'est elle qui le malmène comme le geste esquissé vers cette dernière en atteste. « Je voulais pas vous imposer ça. » il souffle alors, en n'avouant pas l'autre raison l'amenant à trouver refuge dans sa chambre car celle-ci se devine. C'est vrai, il craint d'être de très mauvaise compagnie durant ses crises mais il redoute aussi le reste, et tout ce qui pourrait le forcer à admettre à quel point Adèle peut lui manquer. Il lui faut plusieurs secondes pour réaliser ce que les mains de sa colocataire contiennent, et c'est avec tendresse que son sourire s'élargit. « Je t’ai préparé quelques petits trucs à grignoter. » – « Oh. » Elle a fait ça, pour lui, afin qu'il ne passe pas toute sa soirée le ventre vide. Carl se redresse un peu plus même si cela lui coûte, récupérant ledit plateau que la brune fait glisser vers lui et détaillant son contenu avec attention, sans doute aussi un peu avec émotion. « Je suis pas sûr de réussir à beaucoup manger mais merci, c'est vraiment trop gentil. » C'est d'ailleurs d'un premier morceau dont le garçon s'empare pour lui faire plaisir, portant celui-ci à ses lèvres avant de doucement lui sourire. « Est-ce que je peux rester un peu avec toi ? » Cette demande fait écho à l'envie que Carl ressent lui aussi et son premier réflexe consiste à se décaler légèrement sur son lit, de façon à y faire une place à sa colocataire. « Bien sûr, oui, tu peux même venir à côté de moi si tu veux. » Il le propose bien plus qu'il ne le demande, aussi certain soit-il pourtant de vouloir d'Adèle au plus près de lui ce soir. Ce n'est peut-être pas très raisonnable quand son cœur trouve à nouveau le moyen de s'emballer face à cette idée mais entre souffrir seul ou avec elle, son choix est à vrai dire rapidement fait. « Mon lit est petit mais je suis sûr qu'on y tient à deux. » C'est le seul argument dont Carl dispose pour l'inviter à l'y rejoindre et il espère que cela pourra suffire, même s'ils n'ont pas connu une telle proximité depuis des semaines ni même connu le moindre tête-à-tête. Souriant un peu plus faiblement, Carl finit par baisser les yeux en réalisant qu'une discussion s'impose peut-être elle aussi, maintenant qu'il n'a plus aucun moyen de la fuir. « Je suis désolé tu sais, je.. j'aurais pas dû tenter de partir sans rien te dire. Et c'était une bêtise, j'ai agi sans vraiment réfléchir parce que je me sentais perdu. » Ses émotions se sont mélangées et Carl n'a écouté que la colère dirigée vers son beau-père, qu'il n'aurait pourtant jamais eu le courage de confronter. C'est ici qu'est sa vie, ici que des gens comptent sur lui et il ne croit pas se tromper en y incluant Adèle, qui lui aurait bien trop manqué une fois de retour chez lui. Elle compte sans doute plus qu'elle ne l'imagine et c'est ce que Carl meurt d'envie de lui dire, pour qu'elle ne puisse surtout pas croire que la laisser derrière lui aurait été facile. « Je comprendrais que tu m'en veuilles. » Sa voix est à peine audible et son regard n'ose plus croiser le sien de peur d'y lire la déception qu'il présume, même si mettre des mots sur ce qu'il garde en lui depuis des semaines fait aussi du bien, plus qu’il ne l’aurait même pensé.
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| | | | (#)Sam 11 Nov 2023 - 9:50 | |
| « the sweetest medicine » carl flanagan & adèle shephard.
Adèle mentirait si elle disait qu'elle n'avait pas pensé à plusieurs reprises se retrouver dans cette position. Elle avait probablement anticipé chacune de ses réactions pour lui épargner un moment douloureux et avoir réponse à presque tout, au cas où Carl lui en voudrait pour cette nuit-là. Elle avait songé aux moments les plus doux où il accepterait sans rechigner sa présence et où ils se mettraient déjà à rire tous les deux, parce que si elle compte pas forcément l'admettre à son propre aîné et probablement à la personne concernée aussi, Carl est désormais important dans sa vie et dans son quotidien. Elle n'y aurait jamais vraiment pensé, parce qu'à l'époque du Speed Dating, il n'avait pas été question de ça, elle ignorait même pourquoi elle s'était inscrite là-bas, peut-être pour avoir la confirmation qu'elle pouvait encore plaire et que les hommes pouvaient encore se retourner sur elle, malgré tout ce qu'elle avait vécu ses dernières années - le cancer lui a également laissé une trace indélébile sur cette confiance en elle qui lui manque parfois pour affronter les autres, mais surtout sur ce qu'elle peut ressentir à l'intérieur d'elle-même quand elle refuse si souvent de se laissé aller aux sentiments qui ne l'épargne jamais. Elle avait tout autant de fois prévu un plan B au cas où, il se retournerait en lui présentant son dos dès qu'elle aurait mis un pied dans cette chambre qu'elle ne connait pas assez bien selon elle, mais assez bizarrement, elle avait perdu à cet instant tous les plans possibles et inimaginables, laissant alors le naturel faire son boulot - puisqu'il ne l'a jamais déçu jusque-là, pourquoi ça commencerait maintenant ? Quoi qu'il en soit, elle avait espéré, si longuement espérer se retrouver dans cette pièce devant un Carl qui lui souriait et surtout qui ne serait pas indifférent à elle. Malgré la pièce sombre, elle pouvait voir qu'elle avait toute son attention et c'était bien là, toute l'importance pour elle. Le perdre n'avait pas été dans ses plans mais qu'aurait-elle réellement fait pour se retrouver à lui parler comme au bon vieux temps si il ne lui en laissait pas l'occasion ? En ça elle l'ignorait, c'était une certitude. Elle tente d'observer sa mine alors que la porte se referme derrière elle, laissant la rouquine seule dans le salon. Est-ce qu'elle l'a vu se lever et préparer le plateau pour finalement rendre visite au Flanagan ? Très honnêtement, Addie se fichait bien de savoir si Chelsea serait contente ou si au contraire, elle s'empressera de rentrer dans la chambre de Carl dès lors que l'agente immobilière en serait sortie pour lui demander de se méfier d'elle. Elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, Adèle n'a jamais eu besoin de prouver quoi que ce soit et certainement pas à une nana qui l'a juge "simplement parce qu'elle est la soeur de..." Évidemment qu'un jour, elle éclaircira le problème avec Carl, au vu de l'importance qu'il a pris dans sa vie, il mérite de connaître et d'entendre parler de Ash - ou en tout cas, de ce qui est douloureux pour la Shephard. Elle n'est pas totalement prête à ça mais le sera-t-elle un jour ? Est-ce qu'on guérit vraiment de la mort ? Et surtout en quoi consiste le deuil ? Ce n'est pas en voulant faire l'autruche et en se disputant avec le seul frère qui lui reste qu'elle y parviendra, elle en a conscience mais c'est toujours plus facile ainsi. N'est-ce pas ? « Je vais bien promis, c'est juste que.. » Elle fronce les sourcils, il a une petite mine et elle le voit bien malgré le peu de luminosité qu'il y a dans la pièce. Il n'aura pas besoin de beaucoup parler, seule sa présence lui suffira, elle s'avance donc légèrement vers lui, ne voulant le couper avant qu'il reprenne. « Je voulais pas vous imposer ça. » Adèle soupire légèrement en le reprenant tout de suite, d'une voix tout aussi calme que la sienne, plus pour le rassurer que le contredire en réalité, « tu sais bien que tu nous dérange jamais, » et elle pense en toute honnêteté pouvoir parler pour Chelsea en disant cela avant de reprendre, « à table c'était bien triste sans toi... » Qu'elle s'ose, confiant clairement que sans lui les choses ne sont pas aussi simples, pas aussi fluides. Et peut-être inconsciemment laisse-t-elle sous-entendre aussi qu'il lui a manqué, malgré le fait qu'elle n'est pas rompu son silence et encore moins cette distance ses dernières semainee. Peut-être attendait-elle aussi qu'il revienne vers elle, sûrement autant que lui, attendait ça d'elle sans doute. Ils ne s'aident pas vraiment à croire. « Elle est si violente que ça ? » Sa crise, pas Chelsea, évidemment. « Tu sais ce que je peux faire pour t'aider ? » Oui elle refusait qu'il souffre sous ses yeux sans rien pouvoir faire. « Oh, il relève son regard sur le plateau, se déplaçant légèrement pour laisser une place au plateau avant de le récupérer pour le placer devant lui. Je suis pas sûr de réussir à beaucoup manger mais merci, c'est vraiment trop gentil. » Et ça fait sourire Adèle, qui désormais est suffisamment proche de Carl pour le détailler en toute discrétion quand lui, à son regard rivé sur toute les bonnes choses qu'il y a sur le plateau. « Tu manges ce que tu veux, on va voir si j'ai suffisamment détaillé tes habitudes pour pas me tromper sur ce que tu aimes, » qu'elle ajoute avec détente, un sourire à ses lèvres. Est-ce qu'elle vise le 20/10 oui, parfaitement ! Parce que quand bien même ils ont été pas mal éloignés l'un de l'autre, mais ça ne voulait pas dire qu'Adele en était heureuse et satisfaite, et qu'elle avait à présent fait une croix sur le Flanagan. Ou sur leur amitié ou ce je ne sais quoi, qu'ils peuvent prétendre être au jour d'aujourd'hui sans parvenir tellement à mettre un terme plus qu'un autre. « Bien sûr, oui, tu peux même venir à côté de moi si tu veux. » Est-ce qu'il aurait besoin de lui répéter deux fois pour qu'elle s'exécute ? Elle s'installe donc juste à côté de lui, assise, dos contre le dessus de lit, alors qu'il poursuit avant de s'apercevoir qu'elle a déjà pris place, « mon lit est petit mais je suis sûr qu'on y tient à deux. » Et ça fait sourire l'agente immobilière, qui tout de suite le rassure, « promis je ne prends pas beaucoup de place... » Elle fait mine d'être désolée alors qu'en réalité, elle ne l'est pas vraiment, préférant plutôt de cette proximité que Carl lui offre alors qu'elle le voit piocher dans son assiette. « Je suis désolé tu sais, je.. j'aurais pas dû tenter de partir sans rien te dire. Et c'était une bêtise, j'ai agi sans vraiment réfléchir parce que je me sentais perdu. » Elle ne sait pas bien tous les détails, Chelsea ne lui avait pas vraiment raconté tous les détails - jugeant soit qu'elle n'en connaissait pas suffisamment, ou soit que c'était à Carl de lui en parler plus qu'à elle. Ce qu'elle comprenait aisément, elle avait envie et besoin d'être là pour lui. D'être là dans les bons moments comme dans les pires, même si ça signifie aussi, souffrir autant que lui ou du moins essayer au mieux de panser ses blessures si encore, il lui laisse cette opportunité. Ce qu'elle se souvient juste c'est que la rouquine en a profité pour qu'Adèle se sente coupable de cette situation, et qu'elle remette beaucoup de choses en question, sans pour autant avoir des explications avec le principal concerné. « Et moi je suis désolée pour tout ça et cet éloignement, si il ne s'était pas passé tout ça, tu serais peut-être venu me voir plus facilement... » Des hypothèses qu'elle n'était pas certaine de pouvoir se mesurer à elles, en réalité. Mais peut-être que Carl lui confirmera ou non. Elle aurait été là, elle aurait pu tenter de le faire sourire aussi minime sourire soit-il. Elle aurait pu le prendre dans ses bras et lui dire que tout ira bien désormais, et que si il partait, se serait pas sans elle. Est-ce dans l'extrême ? Est-ce que Cody lui en aurait encore voulu ? Certainement oui, mais surtout si elle lui aurait dit la vérité - celle d'accompagner Carl dans son pays d'origine, elle aurait davantage creuser le trou d'une évidence que seule Cody est témoin. « Je comprendrais que tu m'en veuilles. » Elle fronce les sourcils, il n'en était pas question. « Pourquoi tu veux que je t'en veuille Carl ? » Il avait été malheureux et certes si elle s'était réveillée un beau matin en découvrant sa chambre vide avec sans plus d'affaires du Flanagan, elle aurait eu mal, mais était-elle pour autant en droit de lui en vouloir après tout ce qui s'est passé ? « J'aurai été triste Carl je ne vais pas mentir et j'aurai préféré que tu m'en parles mais j'ai aussi ma part de responsabilité... » Et son coeur se serre alors qu'elle pose doucement sa tête contre l'épaule du Flanagan. « Comment tu te sens maintenant ? » Elle lui demande fixant devant elle sans vraiment qu'on retienne son regard plus que ça. Déjà pensive, « tu sais que si tu as besoin de parler et de te confier, je suis là... » Cette promesse qu'ils s'étaient faites au bal tient toujours de son côté, même si depuis, il y a eu un bouleversement dans leur vie et leur quotidien. « Carl... » Elle souffle à son tour, dans un vague murmure mais son oreille est pas loin, et il peut l'entendre, « je suis désolée pour l'autre nuit. » Ça lui serre le bide et son coeur. « Je voulais te le dire depuis un certain temps, » mais l'occasion et le courage, et la fierté sans doute a manqué, « il n'y a pas d'autres hommes. » Est-ce que le terme "autres" a sa place ? Elle cherche à se justifier sans réellement savoir jusqu'où elle voulait en venir, une chose certaine : elle ne voulait absolument pas qu'il croit qu'il y avait une quelconque compétition ou qu'elle flirtait ailleurs. « C'est un peu compliqué, je suis pas très fière de cette nuit-là, mais l'autre homme c'est mon frère, Cody. » Toujours sa tête contre son épaule, ce n'était certainement pas le moment où elle l'a relèverait pour le fixer, oh ça non. Ne voulant pas confronter son regard. « J'ai passé une partie de la nuit là-bas. » Et l'autre partie ? Derrière des barreaux. Mais ça, si il pouvait éviter de le savoir, ça l'arrangerait bien.
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| | | | (#)Jeu 16 Nov 2023 - 20:00 | |
| ☾ the sweetest medicine I was counting the rings and I fell me into sleep. I'd hoped beneath, asleep is where that you had been, this wrinkle in time, I can't give it no credit I thought about my space and I really got me down Got me so down, I got me a headache. My heart is crammed in my cranium and it still knows how to pound. Well, I found you maybe you can help me and I can help you. gifs by (c) lomapacks et (c) harley Il n'espérait pas vraiment recevoir la moindre visite ce soir, et n'aurait sans doute pas osé non plus quitter sa chambre si la douleur avait enfin consenti à s'estomper. C'est comme ça depuis plusieurs semaines déjà, Carl est devenu un fantôme errant entre les murs de cet appartement et les moments passés avec ses colocataires pourraient difficilement être plus rares, y compris avec celle que le garçon retrouve chaque jour sur son lieu de travail. Il se dit qu'en se faisant un peu oublier, peut-être que sa dernière décision le sera elle aussi mais il comprendrait qu'au contraire celle-ci le poursuive, et fasse de lui quelqu'un en qui Chelsea et Adèle ne pourront plus avoir vraiment confiance, s'il est après tout capable de planifier son départ dans leur dos comme son propre père avait organisé à l'époque son abandon. Il ne veut pas être comme lui Carl, cette idée le hante même depuis le jour où la rousse l'a empêché de fuir car toute sa vie il s'est répété qu'il ne souhaitait en aucun cas lui ressembler, pour finalement un peu trop bien l'imiter. Ce n'est pas pour trouver mieux ailleurs qu'il a pensé partir mais le résultat n'aurait-il pas été le même, à l'arrivée ? En croisant ce soir le doux regard d'Adèle, Carl comprend encore moins comment un tel projet a pu lui passer par la tête et la culpabilité se mêle alors au plaisir de la retrouver, avec la simplicité que leur relation pouvait autrefois connaître. Il a presque compté les jours durant lesquels il a été éloigné d'elle, en ayant pourtant continué de la croiser au détour de chaque pièce car c'est bien ce qui a été le plus difficile pour lui, de s'être à la fois senti si proche et si loin quand son cœur lui hurlait simplement de revenir vers elle. Adèle est enfin devant lui, plus réelle que jamais, et Carl mentirait s'il disait ne pas en être intérieurement retourné d'autant plus lorsque les premiers mots de sa colocataire reviennent à prendre de ses nouvelles. Cette fichue migraine est peut-être bien une excuse que le garçon brandit pour justifier en partie son absence mais il ne ment pas en prétendant que leur imposer cette crise était la dernière de ses envies, conscient qu'il aurait été aussi muet que morose et que ça n'aurait pas arrangé l'atmosphère régnant déjà par ici. « Tu sais bien que tu nous dérange jamais, à table c'était bien triste sans toi... » Les choses ne sont-elles pas plutôt censées devenir tristes quand il se trouve dans les parages ? Carl a grandi avec l'idée qu'il était un chat noir pour sa propre famille alors il ne serait pas étonné d'apporter le malheur et l'affliction partout où il passe, convaincu d'avoir même lourdement pesé sur cette colocation il y a quelques semaines alors que depuis, les choses ne semblent plus tout à fait pareilles. Il est encore à deux doigts de considérer que tout est de sa faute Carl, mais la prochaine question de sa colocataire ne lui laisse pas le temps de s'autoflageller davantage. « Elle est si violente que ça ? » Sa tête doucement hochée montre qu'il fait tout son possible pour ne pas raviver la douleur, espérant que le plus dur est à présent derrière lui comme s'il avait officiellement passé le pic de sa crise. « J’en avais pas eu d’aussi forte depuis longtemps. » il souffle avant de laisser échapper un faible soupir, témoignant sans mal de sa fatigue et de l'énergie que cette migraine peut aspirer en lui. Il en a vu d'autres, oui, mais ces crises ne cesseront jamais de l'étonner par leur intensité car il faut croire qu'on ne s'habitue jamais vraiment à ce genre de douleur, surtout quand on ne sait plus très bien comment la contrer. « Tu sais ce que je peux faire pour t'aider ? » Pas grand-chose d'après ce qu'il sait, puisqu'il ne peut même pas s'en remettre aux médicaments dont il ne supporte pas les effets. Ce n'est pas pire que ce qu'il peut déjà ressentir mais passer le reste de sa soirée au-dessus des toilettes, Carl n'y tient pas. « Rester un peu avec moi, ça me fera déjà du bien je crois. » Il glisse timidement ces mots, sans préciser que le prendre dans ses bras serait encore mieux car cela fait partie des choses que Carl craint bien trop de demander, leur tendre complicité venant à peine d'être retrouvée. Il y a aussi ce plateau qu'Adèle a concocté pour s'assurer qu'il n'en oublie pas de manger, une attention qui ne manque pas de le toucher mais aussi de le troubler, car personne n'en avait jamais fait autant pour lui. « Tu manges ce que tu veux, on va voir si j'ai suffisamment détaillé tes habitudes pour pas me tromper sur ce que tu aimes. » Et même si elle venait à se tromper sur ses goûts, ce n'est sûrement pas Carl qui pourrait le lui reprocher quand avant tout, son cœur retiendra le mal qu'elle s'est donné pour lui. Un rapide examen du plateau permet toutefois de confirmer qu'Adèle le connait bien, comme si elle s'était mise en tête de le réconforter en combinant tout ce qu'il préfère. « T’as très bien choisi oui, c’est parfait. Mais le plateau est si joli, ça me fait presque mal au cœur d’y toucher. » Promis, ce n'est pas une pathétique excuse visant à faire l'impasse sur son repas du soir car il compte bien picorer un peu de tout, malgré l'appétit qui ne s'avère pas vraiment au rendez-vous. Pour elle, Carl jure au moins de s'alimenter et ce n'était pas souvent le cas ces derniers temps, autant bien se l'avouer.
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire après ça, c'est sur son lit que la discussion se poursuit alors que sa colocataire est invitée à se glisser à ses côtés. Il a attendu un moment comme celui-là pendant des semaines et peine à croire qu'ils renouent bel et bien avec ce genre de proximité ce soir, mais la présence d'Adèle à désormais quelques centimètres de lui rend la chose très réelle. « Promis je ne prends pas beaucoup de place... » Il n'en a jamais douté de ça, mais ne se plaindrait pas non plus de devoir se rapprocher un peu si contre toute attente, son lit ne s'avérait pas assez large pour deux. Et finalement, tout ce que le garçon renferme en lui depuis leur dernière discussion manifeste le besoin de sortir, lui offrant ainsi l'occasion de s'excuser comme il aurait certainement déjà dû le faire, en vérité. Adèle mérite ces excuses, tout comme elle mérite d'entendre qu'il regrette d'avoir réagi comme il l'a fait en menaçant soudainement de tout plaquer, et cela sans rien lui dire. Ce n'était pas digne de leur relation aussi difficile soit-elle à nommer, il n'avait pas le droit de le garder pour lui et surtout, pas le droit de l'abandonner. « Et moi je suis désolée pour tout ça et cet éloignement, si il ne s'était pas passé tout ça, tu serais peut-être venu me voir plus facilement... » Certainement oui, mais il ne considère pas qu'Adèle est responsable de toute cette situation entre eux. Elle a été brutalement honnête avec lui ou du moins, c'est ce que Carl s'imagine alors le problème vient sûrement de lui, et de ces vérités qu'il a eu tant de mal à entendre le matin de leur dispute. Il était épuisé par sa nuit blanche et par l'inquiétude qui l'avait rongé toute la nuit, alors apprendre qu'un autre pouvait faire vibrer le cœur de sa colocataire a été la goutte de trop, c'est vrai. Les aveux de son frère ont par la suite alimenté le chaos de ses pensées et mené à la décision que l'on connait, aussi irréfléchie que précipitée, et il ne doute pas qu'Adèle aurait su trouver les mots elle aussi pour le retenir – peut-être même qu'elle aurait été la mieux placée pour y parvenir, et celle que le garçon aurait été le plus disposé à écouter, aussi. « Pourquoi tu veux que je t'en veuille Carl ? » Son regard remonte lentement vers elle, particulièrement honteux alors qu'il repose sur le plateau la fourchette dont ses doigts se sont emparés un peu plus tôt. « Parce que j’ai fait ça dans votre dos, comme un lâche. » Comme Cillian, comme Murphy, et comme celles et ceux voyant une solution dans le fait de partir sans jamais se retourner. Il ne comprendra jamais comment on peut abandonner les gens qu'on aime Carl, alors pourquoi y a-t-il songé lui aussi ? « Et parce que je sais que Chelsea a pas été tendre avec toi, ensuite. » Son cœur se serre douloureusement en y pensant car une partie de sa culpabilité vient aussi de là, et de ces reproches de la rouquine qu'Adèle ne méritait certainement pas. Elle ne l'a pas poussé au départ car ce ne sont pas uniquement les complications entre eux qui ont motivé ce dernier, c'est sans doute le manque de clarté qui a été le sien face à Chelsea et qu'il peut désormais se reprocher car cela revenait à faire d'Adèle une coupable... quand la seule personne méritant ce titre n'est autre que le monstre que Carl peine toujours à nommer. « J'aurai été triste Carl je ne vais pas mentir et j'aurai préféré que tu m'en parles mais j'ai aussi ma part de responsabilité... » Il accueille la tête de sa colocataire lorsque celle-ci vient reposer sur son épaule, apaisant aussitôt une partie de sa douleur sans même qu'il le réalise. « Comment tu te sens maintenant ? » Oh, elle ne parle sans doute pas de sa migraine mais plutôt de son état d'esprit en lui-même, car il faut un certain mal-être pour envisager de partir, cela va sans dire. Un mal-être qui dure depuis vingt-trois longues années en ce qui le concerne mais un épisode survenu avec son frère a détruit en lui ce qui ne l'était pas encore, quand Carl pensait pourtant que son beau-père était parvenu à le briser en entier. Il soupire alors en regardant droit devant lui à son tour. « Pas pire, pas mieux. Je m’inquiète pour Keefe surtout, il sourit plus beaucoup et je sais pas quoi faire pour arranger ça. » Peut-être qu'une petite sortie lui ferait du bien, pourquoi pas même celle dont il avait parlé avec Adèle, mais entretenir une simple discussion avec son jeune frère est devenu compliqué. Keefe se renferme sur lui-même depuis qu'il s'est délesté de son secret et ce constat lui fait bien trop mal au cœur, en plus de renforcer en lui l’impression de ne pas avoir su le protéger. « Tu sais que si tu as besoin de parler et de te confier, je suis là... » Elle l'a à vrai dire toujours été Adèle, présente pour lui mais ces mots sont un doux rappel dont le bonhomme avait besoin, au plus profond de lui. « Je sais oui, je.. je voudrais vraiment tout te dire, mais j’ai peur de pas y arriver aujourd’hui. » La douleur de sa crise n'aidera en rien, et sans doute qu'il ne désire pas non plus entacher leur douces retrouvailles de confidences qui le seront beaucoup moins, elles. Il n'y a rien de doux dans ce passé dont il voudrait tant lui parler, réaliste quant au fait que le sujet devra être abordé même si cela s'annonce être plus éprouvant que jamais. Il appréhende Carl, c'est même un sacré euphémisme de le dire à ce stade.
« Carl... » La voix de sa colocataire le fait frissonner sans qu'il ne sache encore pourquoi, mais il n'ose à cet instant pas bouger avant de savoir ce que son prénom peut ici annoncer. « Je suis désolée pour l'autre nuit. » Autant que lui peut l'être, sans l'ombre d'un doute. « Je voulais te le dire depuis un certain temps, il n'y a pas d'autres hommes. » Le temps semble subitement se figer à l'intérieur de cette chambre alors que l'espoir parait quant à lui lentement renaitre sur ce lit, après des semaines à s'être dit qu'Adèle voyait quelqu'un et que ce quelqu'un n'était surtout pas lui. « Pas d’autres.. » il répète sans être encore certain de savoir comment appréhender la nouvelle, tant celle-ci met à mal ses convictions et toutes les idées que Carl a pu se faire. Pas d'autre homme, donc... pas de garçon occupant ses pensées et son cœur, n'est-ce pas là la meilleure chose qu'Adèle pouvait lui annoncer ? La confusion l'emporte à cet instant sur le reste mais il ne demande qu'à y voir plus clair, pour être sûr de pouvoir s'en réjouir sans risquer par la suite d'en souffrir. « C'est un peu compliqué, je suis pas très fière de cette nuit-là, mais l'autre homme c'est mon frère, Cody. J'ai passé une partie de la nuit là-bas. » Il grimace Carl, ne voyant pas bien ce que Cody vient faire là-dedans mais c'est au moins rassurant d'entendre que son frère était présent, pour la protéger comme il l'espère. Elle dit pourtant n'être fière de rien et ces mots-là l'interpellent, affolant son cœur en un éclair. « Je comprends pas grand-chose, c’est.. attends. » Carl se redresse de façon à capter son regard cette fois, même s'il devine qu'Adèle ne préfère pas. Il a besoin de lire cette vérité dans ses yeux, besoin d'être sûr qu'elle ne lui ment pas et c'est en se tenant tout près d'elle que le garçon questionne, pour dissiper le flou voilant encore ses pensées. « Il s’est rien passé de grave, pas vrai ? Tu.. t’étais pas en danger, au moins, pour rentrer aussi tard ? » Rien ne pourrait plus l'inquiéter alors que du mouron pour cette histoire, Carl s'en est déjà beaucoup trop fait sur un certain canapé. « J’ai vraiment cru que tu fréquentais quelqu’un, j’imaginais même à quoi il pouvait ressembler et c’était pas toujours facile.. hum. » Il se racle la gorge, regrettant déjà ces mots qui le trahissent un peu trop et reprend alors, un peu moins maladroitement. « Mais j’espérais surtout qu’il te rende heureuse, parce que tu le mérites. » Carl l'avoue plus doucement, gardant pour lui à quel point il a pu envier ce garçon et l'a peut-être bien maudit aussi, pour au final apprendre qu'il n'a jamais existé en dehors de ses propres pensées. Et bien sûr ça le soulage Carl, comme un énorme poids retiré à son cœur alors même que cela ne garantit pas pour autant ses chances avec elle, simplement qu'elle ne voit personne. Ses lèvres s'étirent en un sourire un peu plus marqué tandis qu'il se risque à la regarder, posant sur elle un regard plus troublé qu'il ne l'a jamais été. « Je t’en veux pas, tu sais. Et je suis content que tu m’en parles, pas seulement parce que je préfère cette version de l’histoire mais parce que.. » Il marque une pause de plusieurs secondes, le temps pour son cœur de se calmer un peu, puis reprend. « Ça m’avait manqué nos discussions, vraiment manqué. » Le dialogue est enfin renoué et il en est le plus heureux, quand bien même une précision s'impose encore – pas la plus évidente, mais il parvient à ne pas la fuir du regard en le disant. « Tu m’as manqué. » il reconnaît alors dans un souffle, aussi sincère qu'intimidé. Ce ne sont pas seulement leurs moments à deux dont Carl a longuement déploré l'absence, c'est aussi sa présence et tout ce qui la caractérise, dans le si bel ensemble que sa colocataire peut former. La douceur de sa voix, la profondeur de son regard, la tendresse de ses mots comme de ses gestes, et tout ce qu'il espère encore découvrir d'elle.
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| | | | (#)Sam 18 Nov 2023 - 23:33 | |
| « the sweetest medicine » carl flanagan & adèle shephard.
Elle n’aurait jamais envisagé qu’il puisse autant lui manquer, autant l’a marqué. Lorsqu’elle a disparu cette nuit-là, il n’avait pas été question qu’elle reste aussi longtemps hors de l’appartement, ce n’était censé que durer deux voire trois petites heures, rien de plus. Mais à aucun moment, et de manière purement égoïste peut-être, elle n’a pas réfléchi au mal qu’elle pourrait faire autour d’elle, elle n’a donc pas averti Carl, n’a même pas ce soir-là, regarder son téléphone pour décrocher face à ses appels ou lui répondre simplement par sms. Prise dans ce tourment, dans cette tempête et ses cris infernaux avec son propre aîné, elle en avait oublié sa vie autour, et ses gens autour d’elle qui comptent. Carl Flanagan compte bien plus que quiconque dans ce monde, et elle n’en réalise même pas l’ampleur, tant obstinée dans son malheur, elle n’a cessé de ruminer dans son coin sans toutefois briser ce silence entre eux, et cette distance qui la rendait malheureuse. Elle n’est jamais revenue vers lui depuis, peut-être plus par crainte qu’il ne la repousse, une énième fois, et que ce soit la goutte de trop, celle aussi qui la ferait peut-être partir de cette colocation, parce qu’est-ce que ça en vaudrait le coup loin de lui ? Est-ce qu’elle saurait le regarder de loin sans retrouver cette complicité, et considérer qu’une autre puisse entretenir cette relation avec le Flanagan sous ses yeux ? Elle refusait de souffrir une énième fois, alors, elle avait hésité à venir à côté de cette porte. Elle avait hésité à rompre ce silence et cette solitude peut-être qui était devenu sien désormais, et dans lequel, le valet aimait peut-être se reposer. Sa façon à lui de combattre ses peines, elle n’en savait rien. Pour autant, elle paraissait convaincue qu’il s’était passé un truc entre eux, un truc dont elle ne parvenait pas encore à identifier, à mettre de mots, et surtout maintenant qu’elle se tient devant cette porte fermée avec un plateau déjà bien garni en main, pourrait-elle faire demi-tour ? Elle se refusait d’octroyer cette satisfaction à la rouquine, quand bien même celle-ci l’avait menacé de ne pas faire souffrir Carl, sans savoir qu’Adèle aussi, en souffrait, de cette distance. De son regard, et de ses mots qu’ils se sont dits, et que peut-être ne retrouvera-t-elle plus ce lien entre eux désormais. Ce soir-là, elle avait été impuissante face à la situation, et elle refusait d’abandonner, parce que ce n’est pas elle, et peut-être qu’elle a besoin de l’entendre de sa propre bouche, son regard rivé dans le sien, et non par l’intermédiaire d’une nana qui n’en a rien à faire d’elle et de ses problèmes de cœur. C’est pour toute ses raisons qu’elle se retrouve à ouvrir la porte lorsqu’il lui indique de rentrer. Mais le visage déconfit de Carl lui brise le cœur, et sa grimace lui arrache un mince sourire, elle voudrait pouvoir le prendre dans ses bras, là à cet instant et lui dire combien elle regrette tout ce qui s’est passé. A côté de ça, elle reste immobile, juste à côté de son lit, à tenter de capter son regard. « J’en avais pas eu d’aussi forte depuis longtemps. » Il hoche la tête tout en prenant la parole pour répondre à sa question qui sonne pourtant comme une évidence quand on connaît un peu Carl. Elle ne dirait pas qu’elle le connaît sur le bout des doigts et encore moins qu’elle parvient à connaître toute ses réactions – elle se serait éviter cette distance si cela avait été le cas, mais disons qu’elle sait au moins qu’il n’est pas le genre à inventer quelque chose, et encore moins à se plaindre pour un oui ou un non. Elle s’empresse aussitôt de lui demander si tout va bien, parce que bien évidemment c’est bien la première chose qu’elle souhaite faire : pouvoir apaiser ses craintes et sa douleur. L’entendre rire et voir ce regard brillant dans ses yeux ou encore sa mine timide dès lors que la tension monte d’un cran devant un aveu naturel. « Rester un peu avec moi, ça me fera déjà du bien je crois. » Sa voix glisse jusqu’à ses oreilles et ça lui avait manqué, si bien qu’un sourire réconfortant apparaît sur ses lèvres, « je resterai jusqu’à ce que tu me foutes dehors… » Elle ne peut s’empêcher de lui répondre, plus pour rire qu’autre chose. L’évidence même, qu’elle n’en partira pas tout de suite, et le connaissant un minimum, il n’allait quand même pas, la foutre dehors. Enfin c’est ce qu’elle espérait du moins. Et finalement, elle lui dépose le plateau, et le laisse admirer discrètement son travail, elle y avait du moins mis du cœur à l’ouvrage, et d’ailleurs le frigo paraît bien vide après son passage, mais en cela la Cavanagh ne devrait rien lui dire quand on voit la raison pour laquelle, le frigo se retrouve démuni. D'autant plus que les deux jeunes femmes sont déjà bien rassasiées. « T’as très bien choisi oui, c’est parfait. Mais le plateau est si joli, ça me fait presque mal au cœur d’y toucher » Son regard passe du plateau au visage de Carl avant qu’un sourire se dessine sur ses lèvres quand il le récupère pour le glisser sur ses jambes, « promis ce sera pas le dernier… » Est-ce un peu précipité ce genre de phrase ? Elle voulait croire que non, Adèle. Elle avait en tout cas espoir de renouer avec lui, comme autrefois, comme depuis cette fameuse rencontre qui date désormais de presque un an, et qui disons fera un an à la prochaine saint valentin. « Je compte sur toi pour qu’il soit vide, il était déjà assez lourd en entrant dans ta chambre… » Evidemment ça fait rire la Shephard, parce qu’en réalité c’était plus la crainte de renverser le plateau, que le poids de celui-ci qui la fait dire cette remarque. Et si déjà il pouvait manger ne serait-ce que le quart ou la moitié elle en serait déjà satisfaite.
Carl l’invite à le rejoindre dans le lit, en se poussant légèrement, et il n’a pas besoin de se répéter une seconde fois, qu’elle se glisse sous la couette, assise dos appuyé sur le dossier avec un oreiller. Elle ne sait pas bien elle-même ce qu’elle attend de ses retrouvailles, ils n’ont jamais étés obligés de forcer quoi que ce soit entre eux, le courant est venu naturellement et leurs regards échangés aussi. Elle ne s’est jamais non plus posé de questions quant à sa relation avec lui, profitant parfois d’un mot un peu plus doux, ou de gestes plus tendres pour qu’une certaine alchimie naisse sans toutefois y mettre une définition particulière. Est-ce que les choses pourraient entre eux changer si tel avait été le cas ? Elle ne veut en tout cas prendre aucun risque, et pour autant, elle ne réalise même pas l’imaginable : si Chelsea n’avait pas été là, qu’en serait-il advenue de cette relation certes naissante, mais pourtant qui fait palpiter son cœur et son besoin évident de passer toujours plus de temps auprès de lui ? Elle n’ose l’imaginer. Elle ne veut pas croire qu'il serait à des milliers de kilomètres d'elle, peut-être le coeur en vrac, peut-être rempli de regrets. Comme quand elle-même est partie au Mexique, laissant les siens sans aucune once de nouvelles. Alors elle ne lui en voudrait pas, elle ne lui ferait pas la morale. Davantage quand elle ne sait pas ce qui s'est passé dans sa vie par le passé. Un jour peut-être, elle le saura. Un jour peut-être, qu'il le lui dira enfin. « Parce que j’ai fait ça dans votre dos, comme un lâche, » les yeux rivés sur le plateau, la fourchette en main qu’il finit par reposer, elle sent son regard sur elle alors qu’il tourne légèrement son visage vers elle, elle en fait de même, et un mince sourire rassurant parvient à apparaître au coin de ses lèvres. « Ne dis pas ça… » Elle chuchote presque, tant sa voix est basse, brisée par la perception d’avoir risqué peut-être de le perdre. Et elle ne peut s’empêcher d’envoyer sa main contre sa joue, pour la frôler, un geste tendre, qui la dépasse en réalité, dont elle n’était même pas sûre d’en être capable avant d’entrer ici, mais Carl la touche bien plus qu’il ne peut le penser. « Tu étais malheureux Carl, je sais pas bien ce qui s’est passé, mais quand tu seras prêt tu me raconteras tout ça… » Elle attendra Adèle. Elle attendra aussi longtemps qu’il en aura besoin, « et parce que je sais que Chelsea a pas été tendre avec toi, ensuite. » Elle récupère sa main, ne sachant plus vraiment où la mettre désormais, avant d’hausser les épaules devant sa phrase, « je suis assez grande pour me défendre tu sais… » Elle ferme les yeux un instant, avant de se détourner de son regard, « c’est pas toi le problème dans ma relation Carl, avec Chelsea. » Et c’est pas juste une façon de le réconforter, c’est pas juste pour que son cœur s’apaise. C’est simplement une vérité. « La faute vient de Ash, mon petit frère et de son côté don juan. » Sa voix est évidemment triste parce que repenser à lui n’est pas la meilleure chose qu’elle aime faire, mais elle refuse que le valet se considère comme en trop, dans une relation qui est voué avant même d’avoir commencé, à se finir de la pire des manières. Et il méritait de savoir, bien plus que quiconque, peut-être qu’il ira voir plus tard la Cavanagh pour avoir sa version des faits, elle n'en sait rien mais elle a besoin qu'il comprenne, et qu'il ne se fasse pas de film, « mon frère est sorti avec la meilleure amie de Chelsea. » Est-ce plus facile quand la pénombre les plonge dans une atmosphère un peu plus particulière, alors qu’en réalité elle ne parvient pas vraiment à le regarder dans les yeux, peut-être un peu trop affecté encore par cette mort, « et j’aimerai dire que tout s’est bien passé, mais disons que ce n’est pas vraiment le cas, il l’a abandonné seule avec sa fille. Abby… » Cette petite fille qu’il aurait voulu voir grandir malgré tout, Adèle le sait il le lui a suffisamment répété « et je sais bien qu’il s’est pas bien comporté avec Amy, mais c’est mon frère… » Et elle le défendra coûte que coûte, et cela, Chelsea ne l’accepte pas. « Je veux pas que tu crois que je lui donne raison, je suis pas comme ça, comme lui… » Et elle fronce les yeux devant ses derniers mots, sans vraiment savoir pourquoi elle a ce besoin de lui préciser ses derniers mots, qu’est-ce qui demeure entre eux pour qu’elle refuse qu’il la mette dans le même panier que son propre frère, alors même que ça semble logique que ce n’est pas que dans les gênes. Mais peut-être ainsi, acceptera-t-il mieux ce pouvoir de tampon qu’il peut être entre les deux nanas de la coloc. Et surtout, il aura toutes les cartes en main pour comprendre les histoires qui en découlent. Parce qu'elle sait bien Adèle, que ce n'est pas terminé avec la Cavanagh, quelles trouveront toujours un prétexte pour se chamailler. « Pas pire, pas mieux. Je m’inquiète pour Keefe surtout, il sourit plus beaucoup et je sais pas quoi faire pour arranger ça. » Elle l’écoute avec toute son attention possible, alors que la conversation se détourne sur lui, et sur Keefe. Ils ont aussi vécu quelque chose de compliqué et il est normal pour le moment de souffler un peu, il faut que Carl digère la nouvelle, ainsi que son frère. Et Adèle avait envie de penser que le temps sera leur précieux atout. Tout s'efface avec le temps, tout redevient plus calme. « La meilleure amie de mon cousin a ouvert un tout nouveau magasin sur l'univers de Harry Potter depuis Halloween, est-ce que ça pourrait vous intéresser avec Keefe ? » Elle demande, doucement sans vraiment attendre de réponse tout de suite, peut-être qu'il pourrait avant tout demander à son jeune frère si il en a envie et pourquoi pas, faire un tour. C'est là-bas qu'Adèle a passé sa soirée du trente-et-un octobre quand il l'a vu déambuler dans le salon avec sa tenue sombre sans qu'elle ne décroche un mot si ce n'est qu'elle ne mangerait pas avec eux à la coloc. Il grimace quelque peu devant son minois, « je sais oui, je.. je voudrais vraiment tout te dire, mais j’ai peur de pas y arriver aujourd’hui. » Et rien ne l'en empêche de le faire un autre jour, à un autre moment, quand tout ça sera un peu derrière lui. Elle n'est pas pressée Adèle. « T'en fais pas pour ça... Tu me diras tout un autre jour... » Elle se voulait évidemment rassurante et elle l'était. Il n'était pas question évidemment de l'obliger à quoi que ce soit. La tête en arrière, le regard perdu rivé droit devant elle alors qu'elle ne parvient à rien accrocher véritablement de son regard, elle laisse sa voix se perdre dans le silence en prononçant son prénom. Un murmure et ce coeur qui bat, toujours plus intensément, elle se mord la lèvre à plusieurs reprises mais Carl ne se doute pas de ce qui se passe dans sa tête à cet instant même. De tout ce remue-ménage. Alors qu'elle lui avoue non seulement être libre, ne fréquenter personne mais en plus de n'avoir aucune ombre dans son esprit qui pourrait compromettre la place qu'à déjà prit inconsciemment le brun. « Pas d’autres.. » Il répète à son tour, lentement sans toutefois comprendre le sens de ce terme. Ou peut-être attend t-il plus d'explications de la part de la Shephard. « Je comprends pas grand-chose, c’est.. attends. » Il relève son regard sur elle et l'appelle silencieusement à en faire de même, Adèle ne se sent pas vraiment bien à présent et déglutit avec difficulté, elle déteste se retrouver dans ce genre de position et blessé les autres. Se sentir mal pour une mauvaise décision qu'elle a prise par le passé. Elle l'a blessé, comme elle a blessé Cody. Et ce ne sera sûrement pas la dernière fois, qu'elle se dit. Parce qu'elle ne sait pas faire autrement. Elle ne veut pas relever ses yeux sur Carl, elle ne veut pas frôler son regard du sien et a bien du mal à l'affronter, qui l'aurait cru ? « Il s’est rien passé de grave, pas vrai ? Tu.. t’étais pas en danger, au moins, pour rentrer aussi tard ? » Et elle finit par détourner son regard sur lui, laissant échapper un soupire. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui dire ? Serait-elle capable de le lui cacher encore longtemps. « Je... J'ai eu un petit problème, mais c'est rien de grave, » vraiment Adèle ? Elle tente de se sortir de cette impasse du mieux qu'elle peut mais elle s'enfonce un peu plus, comme toujours. « Je ne referai plus, et c'est loin derrière moi... » Elle tente dans un sourire léger, espérant que ça lui suffise, car elle n'avait pas envie de lui mentir, mais qu'elle ne savait pas vraiment sa réaction en découvrant cette vérité dont elle est clairement pas fière. « J’ai vraiment cru que tu fréquentais quelqu’un, j’imaginais même à quoi il pouvait ressembler et c’était pas toujours facile.. hum. » Elle fronce les sourcils, échangeant un long regard avec lui. C'était doux à entendre, c'est ce qu'elle avait peut-être besoin d'entendre même si elle était un peu perdu elle aussi, dans ses pensées et dans toute ses révélations - des choses qu'elle n'était même pas certaine de pouvoir un jour lui dire. « Mais j’espérais surtout qu’il te rende heureuse, parce que tu le mérites. » Qu'il poursuit cherchant sans doute un peu à éviter son regard, quand elle prend la parole à son tour, c'était pas ca qu'elle désirait. Adèle ne voulait pas qu'il la considère éprise d'un autre, quand peut-être le seul capable à l'heure actuelle de faire pencher cette balance, c'est bien lui. Même elle, elle ne sait pas bien où elle en est, mais la certitude est que quand il n'est pas là, elle pense un peu trop à lui, et qu'il est le dernier qu'elle veut voir souffrir. « Je suis désolée. Je ne voulais pas tout ça. » Elle ne voulait pas le blesser évidemment, et pas qu'il se considère en trop dans leur relation. « Je t’en veux pas, tu sais. Et je suis content que tu m’en parles, pas seulement parce que je préfère cette version de l’histoire mais parce que.. » Elle retient presque son souffle alors qu'il s'ose de nouveau à la regarder, et cette fois elle ne cherchera pas à fuir son regard. « Ça m’avait manqué nos discussions, vraiment manqué. » Elle lui sourit bien volontiers, touchée évidemment par ses mots et par ce qui se dégage de leur conversation. « Tu m’as manqué. » Et elle échange un regard attendrissant en sa direction avant de lui dire, « merci Carl, d'être toujours là, » pour tout ce qu'il est, et ce qu'il a pu lui apporter depuis ses derniers mois, elle n'avait jamais envisagé une relation comme celle-ci en s'inscrivant au speed dating et encore moins en ressortant de leur soirée, quand bien même déjà à l'époque, il avait déjà su attirer son attention, mais elle ne songeait pas dans ce sens, pas autant. Pas comme ça. « Je suis contente qu'on se soit parlé, j'en avais besoin. » Sans doute besoin de lui bien plus qu'elle n'acceptera de l'admettre et de l'avouer à haute voix.
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| | | | (#)Mar 28 Nov 2023 - 19:23 | |
| ☾ the sweetest medicine I was counting the rings and I fell me into sleep. I'd hoped beneath, asleep is where that you had been, this wrinkle in time, I can't give it no credit I thought about my space and I really got me down Got me so down, I got me a headache. My heart is crammed in my cranium and it still knows how to pound. Well, I found you maybe you can help me and I can help you. gifs by (c) lomapacks et (c) harley Il y a des demandes plus simples à formuler que d'autres, et la dernière franchissant ses lèvres en fait étonnamment partie. Face à elle, Carl n'a pas peur d'avouer ce qu'il aurait été incapable de lui dire il y a quelques temps encore, à savoir qu'il voudrait tout simplement la garder auprès de lui. Dans cette chambre, à l'abri du regard de leur autre colocataire, mais aussi et surtout rien que tous les deux. Pour combien de temps il l'ignore, la simple idée de profiter de sa présence suffit à éveiller de jolies choses en lui mais Carl ne lui en voudrait pas si sa venue se limitait à prendre de ses nouvelles et si déjà, ensuite, Adèle venait à repartir. Sa compagnie lui est précieuse et pour cette raison, le garçon compte en profiter le temps que celle-ci pourra durer tout en déplorant, bien sûr, qu'un tel moment doive tôt ou tard se terminer. Il le suppose du moins, rêvant en secret de longues heures durant lesquelles cette chambre pourrait également devenir sienne. « Je resterai jusqu’à ce que tu me foutes dehors… » Le franc-parler d'Adèle lui arrache un petit rire, que le garçon tente maladroitement de cacher derrière ses mains comme un enfant le ferait. Il n'aurait honnêtement pas cru en avoir la force ce soir mais il en oublierait presque la douleur lancinante de sa migraine, comme si cette dernière consentait enfin à lui accorder un peu de répit – pour ne pas nommer plutôt le meilleur remède qu'il ait trouvé jusqu'ici, tenant en cinq lettres. « Tu sais bien que ce sera jamais le cas. » il remarque en douceur, telle une évidence car il n'a jamais fichu personne dehors Carl, et la Shephard ne sera certainement pas la première quand son envie réside plutôt dans le fait de rester pour toujours à ses côtés. Elle n'est pas seulement la bienvenue dans ce cocon qu'est sa chambre, elle est aussi la bienvenue dans sa vie alors il ne faudra pas non plus compter sur lui pour la diriger vers la porte de celle-ci. Et comment pourrait-il envisager le fait de la congédier quand sa visite s'accompagne d'une aussi douce attention que ce plateau glissé vers lui ? Il n'en revient pas, Carl, que l'on puisse être d'une telle gentillesse à son égard ou peut-être n'en a-t-il surtout pas l'habitude, après avoir passé la majorité de sa vie à se contenter du peu que les autres avaient à lui offrir. Les attentions du genre sont rares et il est aussi le dernier à les réclamer en temps normal, estimant comme toujours qu'il ne les mérite pas et que tout ça est finalement trop beau pour lui. Mais ce n'est pas pour un autre qu'Adèle a confectionné ce plateau, il en prend conscience à mesure qu'il l'examine et note le soin qu'elle y a investi, de quoi le toucher d'autant plus. « Promis ce sera pas le dernier… » Et même si ça devait l'être, Carl ne pourra que se souvenir de ce plateau qu'elle lui a apporté un soir de migraine, pour rétablir entre eux ce qui avait terriblement besoin de l'être. Adèle a fait le premier pas et c'est aussi ce que le garçon n'oubliera pas, bien plus reconnaissant que ses mots ne peuvent à cet instant le dire alors que son émotion, elle, se devine à son regard. « Je compte sur toi pour qu’il soit vide, il était déjà assez lourd en entrant dans ta chambre… » Il faut dire que sa colocataire a été généreuse sur les quantités, soucieuse sans doute que Carl puisse passer une soirée de plus à ne rien avaler. Parfois c'est un oubli, parfois un peu plus volontaire, rien dont il soit particulièrement fier même s'il préfère ce soir en sourire, tout en imaginant les frêles bras de la Shephard porter péniblement le plateau jusqu'à sa chambre. « Je peux au moins te promettre d'en manger un maximum, parce que mes crises ont tendance à me couper un peu l'appétit. » C'est avec honnêteté qu'il le souligne, s'engageant à consommer ce qu'il pourra et cela sans forcer. Et dans l'hypothèse où Carl n'en mangerait que la moitié, il y gagnera un repas pour demain midi et économisera ainsi son temps avant de se rendre à l'hôtel... pour profiter par exemple un peu plus de sa présence, à elle.
La douceur de leurs retrouvailles ne pourrait pas mieux trancher avec la précipitation qui animait ses gestes il y a encore quelques semaines, quand il semblait alors prêt à tout quitter. Carl ne peut pas le nier, leur éloignement a assombri le ciel d'ores et déjà gris de sa vie et certainement renforcé aussi le dilemme qui s'est joué le jour où son frère lui a tout raconté car des raisons de partir, c'est comme s'il avait subitement pu en trouver plusieurs autour de lui. Adèle n'était plus vraiment là ou du moins, plus comme il l'aurait aimé et c'est son cœur qui a inévitablement trinqué, un cœur que le garçon a aujourd'hui le besoin d'alléger. Ses excuses sont tardives mais elles n'en sont pas moins sincères, il les doit d'ailleurs aussi à Chelsea mais cette dernière n'aurait peut-être pas été aussi déçue de son départ qu'Adèle, face à laquelle reconnaître sa lâcheté est également à ses yeux nécessaire. Parce qu'il aurait pu gâcher tellement de choses en fuyant de cette façon, sans même laisser une deuxième chance à leur relation et sans être certain, non plus, qu'elle fréquentait bel et bien un autre garçon. Ils n'ont après tout jamais rien clarifié et Carl serait alors parti avec des doutes, des questions et des regrets plein son sac, comme quelqu’un qui aurait une fois de plus manqué d'être courageux. « Ne dis pas ça… » C'est ainsi qu'il se sent pourtant mais les mots d'Adèle le rendent tristement silencieux, avant que la main frôlant sa joue ne fasse quant à elle rater un nouveau battement à son cœur. Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour le faire défaillir tant les gestes de sa colocataire le rendent fébrile, en raison d'une proximité toujours plus grande dont il se prend à rêver sur ce lit. « Tu étais malheureux Carl, je sais pas bien ce qui s’est passé, mais quand tu seras prêt tu me raconteras tout ça… » La question n'est pas de savoir s'il le fera mais bien quand, car il doit un certain nombre de vérités à Adèle pour qu'elle puisse cerner celui qu'il est, et comprendre toutes ces réactions qui ont pu lui échapper par leur complexité. Celle de vouloir tout quitter, bien sûr, au sujet de laquelle Carl se jure de tout lui dire mais aussi les autres, qui ont parfois pu faire de lui un garçon difficile à suivre. Il hoche alors la tête, jurant qu'à la seconde même où il s'en sentira prêt Adèle saura tout (ou presque) de lui. « Je suis assez grande pour me défendre tu sais… » Il ne fait même aucun doute que la Shephard en est bien plus capable que lui fasse à une certaine rouquine, mais ce n'est pas une raison pour que cette dernière s'en prenne continuellement à elle. C'est simple, depuis l'arrivée d'Adèle dans cet appartement Chelsea n'a pas fait preuve d'une once de sympathie à son égard et cette situation n'en finit plus de l'attrister, comme d'accentuer en lui l'impression de ne pouvoir rien y faire. « C’est pas toi le problème dans ma relation Carl, avec Chelsea. La faute vient de Ash, mon petit frère et de son côté don juan. » Ces premières informations le laissent confus, n'ayant pas le souvenir d'avoir déjà entendu parler d'un autre frère que celui répondant au nom de Cody mais il l'écoute, ne demandant qu'à en savoir plus. « Mon frère est sorti avec la meilleure amie de Chelsea. Et j’aimerai dire que tout s’est bien passé, mais disons que ce n’est pas vraiment le cas, il l’a abandonné seule avec sa fille. Abby… » Oh. Les hommes abandonnant femme et enfant, Carl connait bien et cette pensée le ramène inévitablement à celle de son père, parti un jour sans un regard en arrière. Il se mord alors la lèvre, empêchant son propre passé de déteindre sur cette discussion car Ash n'est pas Cillian, même s'il semble en avoir eu l'attitude pourtant. « Et je sais bien qu’il s’est pas bien comporté avec Amy, mais c’est mon frère… » Toute sa vie durant, Carl est parvenu à trouver des excuses à son père alors ce n'est pas lui qui la jugera pour ça, comprenant même un peu trop bien ce qu'il entend. « Je veux pas que tu crois que je lui donne raison, je suis pas comme ça, comme lui… » Il ne croit rien en vérité et c'est sans réfléchir que sa main vient aussitôt se poser sur celle d'Adèle, dans un geste qui a tout de naturel. « C'est pas à toi qu'elle devrait en vouloir Chelsea, je veux dire.. c'est pas toi qui t'es mal comportée. » Il a ce drôle de pressentiment en évoquant cet autre frère dont il ne sait rien, et se souvient qu'elle lui a un jour parlé d'un drame familial sans entrer dans les détails. Quoi qu'il en soit, Adèle n'a pas à payer pour les actes d'un autre, qu'il soit ou non de son sang. Il ne demande même pas à la rousse d'apprécier leur colocataire mais au moins de faire la part des choses, ce dont elle semble incapable pour l'heure et cela à son grand regret. « Je comprends que ce soit compliqué entre vous et je forcerai jamais rien, tu peux me croire. Je voudrais juste que tu te sentes bien ici, j'ai l'impression que c'est le cas mais.. ça me rend triste que vous vous disputiez comme ça. » Peut-être bien qu'il prend aussi peur Carl, en se disant qu'un jour Adèle en aura marre et cherchera une bien meilleure ambiance ailleurs, ou aucune demoiselle ne lui tombera quotidiennement dessus. Elle semble se plaire dans cette colocation, oui, mais supportera-t-elle encore longtemps les piques et les critiques de Chelsea ? Si cela doit un jour la faire fuir, il se pourrait que Carl décide en réalité de la suivre car vivre loin d'elle, le garçon ne le conçoit déjà plus. Quant à dire comment il se sent à présent, Carl hésite. C'est surtout son jeune frère dont la morosité l'inquiète, Keefe n'a jamais paru aussi éteint que ces dernières semaines lui qui avait avant ça toujours le sourire, et le mot pour faire rire. « La meilleure amie de mon cousin a ouvert un tout nouveau magasin sur l'univers de Harry Potter depuis Halloween, est-ce que ça pourrait vous intéresser avec Keefe ? » Son regard s'illumine en même temps que Carl se redresse sur son lit, animé par autant de surprise que d'enthousiasme. « Oh, sérieux ? » Comment Keefe a-t-il pu passer à côté d'une telle information, c'est un mystère car une chose est sûre, son frère se serait empressé de lui en parler dans le cas contraire. « Il est complètement dingue d'Harry Potter alors oui, je crois que tu pourrais pas le prendre plus heureux. Et moi aussi, j'avoue que j'aime bien. » Il joue les modestes Carl, simplement pour ne pas voler la vedette à son frère car c'est lui, le fan incontesté ici. Personne ne peut plus aimer cet univers que Keefe mais son ainé se défend bien lui aussi, au point de connaître sa maison et même son patronus, sans compter son impressionnante collection de dvd. « J'aimerais vraiment beaucoup qu'on y aille ensemble. » Tous les trois donc, même s'il y voit également l'occasion d'effectuer une nouvelle sortie avec Adèle malgré la présence de son frère. Le besoin de se confier se fait quant à lui un peu plus fort à chaque seconde mais il sait qu'il n'en trouvera pas la force ni le courage ce soir, au risque de relancer sa crise. Cette douceur retrouvée lui fait du bien, et c'est peut-être aussi ce que Carl ne veut pas gâcher ici. « T'en fais pas pour ça... Tu me diras tout un autre jour... » Il le lui jure en un regard, comme s'il gravait déjà dans le marbre cette fameuse discussion qu'ils devront avoir. Et de nombreuses autres suivront, sans nul doute.
Les plus grandes confessions sont finalement celles de sa colocataire, lorsque celle-ci lui avoue qu'il n'y jamais eu d'autre garçon ou du moins, pas comme il avait pu se le figurer. Le seul homme dont elle évoque le nom n'est autre que Cody, effaçant ainsi l'image du petit ami dont il s'était imaginé l'existence, ainsi que l'amertume qui le gagnait chaque fois que Carl avait le malheur de penser à lui. Ce type n'avait ni nom ni visage et ce soir, il comprend que tout le reste n'était également que du vent. Mais alors, pourquoi avoir prétendu le contraire face à lui ou du moins, pourquoi avoir semé le doute dans son esprit au risque qu'il puisse en souffrir ? Adèle cherchait visiblement à le protéger d'une autre vérité, à peine plus évidente et surtout, pas tellement plus rassurante car c'est désormais dans ses yeux que Carl tente d'en apprendre davantage, tiraillé par l'idée qu'elle se soit mise en danger. Cela pourrait expliquer qu'elle soit rentrée si tard l'autre fois, pour une raison qu'il continue d'ignorer puisqu'il sait maintenant que ce n'est pas dans les bras d'un garçon qu'elle se trouvait cette fameuse nuit. « Je... J'ai eu un petit problème, mais c'est rien de grave. » Son cœur se soulève pendant que ses yeux, eux, maintiennent de toute leur force le contact avec Adèle. Ce qu'il espère c'est qu'elle ne minimise pas la gravité du problème dont elle parle, encore moins pour l'épargner car il peut tout entendre Carl, rester dans l'ignorance étant assurément le plus dur. « Je ne referai plus, et c'est loin derrière moi... » Il soupire doucement et se fait une place contre l'oreiller tout près d'elle, laissant de côté son plateau pour reporter sa pleine attention sur Adèle. « Qu'est-ce que tu referas plus ? Est-ce que.. quelqu'un t'a fait du mal ce soir-là ? » Bien sûr qu'il commence à imaginer le pire Carl, ce n'est après tout pas sa marque de fabrique pour rien mais c'est avec douceur qu'il reprend, espérant comme toujours ne rien brusquer. « J'ai juste besoin d'entendre que non, t'es pas obligée de me parler du reste. » Tout ce qu'il veut savoir c'est si elle a pu faire une mauvaise rencontre ce soir-là, auquel cas son cœur ne le supporterait sans doute pas. Son frère était présent, oui, mais à quel moment a-t-elle pu compter sur lui ? Trop de questions pour bien peu de réponses, ici. « Je suis désolée. Je ne voulais pas tout ça. » Prétendre qu'il n'en a pas souffert serait mentir quand tout son être éprouvait le besoin de se trouver près d'elle, regrettant chaque jour cette distance instaurée et toutes ces choses qu'ils ne pouvaient dès lors plus partager. Adèle lui a manqué, il trouve enfin le courage de l'avouer et ce, sans chercher à défaire leurs regards car ses yeux signent eux aussi cet aveu, en provenance directe de son cœur plus palpitant que jamais. Il y a encore bien des choses qu'il désirerait lui dire mais sûrement rien qu'il soit capable de trahir à ce stade, compte tenu de ce premier sac qu'il vide déjà. C'est un pas que le garçon fait à son tour, une porte symbolique qu'il se risque à ouvrir en espérant que plus jamais, Adèle et lui ne soient à nouveau contraints de s'éloigner. « Merci Carl, d'être toujours là. » Il est là et il ne bougera pas, qu'elle ne s'en inquiète surtout pas. Présent ce soir mais également les suivants, et tout autant de temps qu'une place lui sera garantie dans sa vie – et pourquoi pas dans son cœur, aussi. « Je suis contente qu'on se soit parlé, j'en avais besoin. » Le sourire que ces mots lui inspirent ne peut que témoigner de leur réciprocité, alors que Carl souffle sans attendre « J'en avais besoin moi aussi, et tu sais.. » avant de s'accorder un instant pour vérifier quelque chose. Il secoue doucement la tête, sur le côté puis d'avant en arrière, avant que son sourire ne vienne finalement s'élargir. « J'ai un peu moins mal à la tête depuis que t'es là. » Véridique, sa crise en deviendrait même presque supportable et ce n'était pas gagné compte tenu de son intensité. Carl en est donc sûr : c'est elle qui a contribué à l'apaiser car c'est bien le pouvoir qu'Adèle a sur lui depuis le premier jour, après tout. Observant longuement celle-ci, c'est bien plus timidement que le garçon laisse cette fois entendre : « Et je crois que ça irait encore mieux si.. tu me prenais dans tes bras. » Carl peine à croire que cette demande est bien la sienne et pourtant, c'est sa voix qui retentit dans la pièce et sûrement pas une autre. Il faut après ça une dose de courage supplémentaire au garçon pour ajouter, le cœur d'ores et déjà sur le point de dérailler. « Les câlins m'apaisent beaucoup, mais j'ai plus personne pour m'en faire. » Plus personne depuis qu'une certaine blonde est partie, éveillant en lui un souvenir que Carl s'empresse de chasser. Ce sont ses câlins à elle qu'il veut découvrir, pas penser à ceux qu'il a autrefois pu connaître, ou qu'il n'ose généralement pas demander à son frère ou à sa meilleure amie. Les seuls bras qui l'appellent sont ceux de sa colocataire, contre laquelle Carl ne rêve déjà plus que de se blottir pour terminer cette soirée le plus paisiblement possible.
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| | | | (#)Mer 29 Nov 2023 - 22:56 | |
| « the sweetest medicine » carl flanagan & adèle shephard.
Il y a de toute évidence un besoin qui l'a dépasse et qu'elle ne parvient pas à totalement expliquer quand elle se retrouve face à lui, devant ses yeux. Quand elle lui fait face et qu'elle ressent ce petit truc dont elle a longtemps cherché à nier - ou même qu'elle ne souhaitait pas deviner d'où pouvait-il venir sans se soucier de ce que pourrait ressentir celui qui se trouve à côté d'elle à présent. Mais elle se sent bien là, et si elle ne le prétendra pas à haute voix encore, elle le ressent et c'est déjà un gros point qu'elle ne tentera même pas à dissimuler si il le lui demande. Sa présence est rassurante et elle a ce besoin de savoir qu'il va bien, ne supportant pas de le voir triste et perdu. Sa phrase l'a fait rire mais Carl y répond aussitôt sans attendre, confirmant ce qu'elle sait déjà, du moins ce qu'elle a pu aisément deviner au fil des semaines et des mois auprès de lui. « Tu sais bien que ce sera jamais le cas. » Elle s'en doutait oui et prétendre le contraire serait mentir. Mais c'est surtout une occasion pour lui laisser entrevoir ce qu'elle pense de lui et surtout cette place qu'il a pris, indéniablement dans sa vie ces derniers mois. Lui confirmer par une simple phrase qu'il est devenu en quelque sorte une personne indispensable à sa vie, suffisamment importante en tout cas pour pas qu'elle veuille se séparer de lui. Mais elle n'a jamais vraiment douté qu'il est le genre à un peu trop encaissé, même lorsqu'il subit plus qu'autre chose. Mais elle est là à présent Adèle pour l'aider à encaisser les coups comme si à elle seule, elle pouvait faire une barrière, le protéger de l'extérieur. Elle savait déjà que Chelsea avait ce pouvoir tampon et qu'elle ne manquait d'ailleurs jamais de dire tout haut ce que certains peuvent penser tout bas, sans filtre et sans forcément réfléchir. Elle en a certes quelques fois fait les frais, Adèle, mais si ça peut parfois aider Carl à prendre confiance et à sortir vainqueur de ses propres combats, elle n'en voyait pas qu'un défaut de la rouquine. « J'espère encore longtemps dans ce cas. » Elle souffle en lui jetant un rapide regard, un sourire qui se lit facilement sur son visage malgré la pénombre de la pièce. Il est vrai que ça les aidera sans aucun doute à se dévoiler un peu mieux, la Shephard n'aime pas le regard porté sur elle. Elle déteste être au centre des intérêts, elle a ainsi l'impression de ne pas vraiment l'être. « Je peux au moins te promettre d'en manger un maximum, parce que mes crises ont tendance à me couper un peu l'appétit. » Face à son plateau, Carl semble apprécier ce geste et ce premier pas qu'elle fait en sa direction. Elle ignore tellement de choses de lui : à commencer par le fait qu'il n'est lui-même pas l'habitude d'être au centre des attentions. Elle a encore tellement de choses à apprendre de lui alors même qu'elle en sait déjà beaucoup en si peu de temps - et inversement. Adèle espère juste une chose : qu'il ne se lassera pas trop vite d'elle et de ses propres démons qui parfois parviennent à prendre le dessus. Certainement comme tout le monde, c'est du moins ce qu'elle veut croire. « La prochaine fois je m'engage même à venir grignoter auprès de toi... » Qu'elle répond avec simplicité en laissant guider son regard assez généreusement en sa direction, lui laissant entrevoir qu'elle viendrait les prochaines fois manger avec lui sur ce lit. Elle espérait néanmoins que ses crises ne reviennent pas aussi vite et le laisse un peu en paix, à condition qu'il est le droit lui aussi à avoir un peu de calme. Elle ne sait pas bien ce que cela peut faire, si elle a parfois un peu mal à la tête, elle n'a jamais été mal au point de vouloir se taper la tête contre un mur ou de s'isoler du reste du monde en considérant que ça irait mieux. Et mieux valait pour elle, car Adèle est vraiment du genre à être une grande pipelette, le genre à pouvoir faire parler un mur si elle le pouvait.
Les confessions d'Adèle ne cessent d'être douloureuses mais la main de Carl qui se pose sur la sienne lui réchauffe le coeur. Et lui permet à nouveau d'affronter son pire cauchemar : mais qu'elle n'a pas eu d'autres choix que d'accepter au fil du temps. Sans cette nouvelle fracassante derrière son téléphone portable, si la voix de son frère n’avait pas brisé tous ses espoirs et ses attentes, elle serait sans aucun doute encore restée un long moment au Mexique. Quand elle est revenue en mars 2022, elle était pleine de promesses. Comme renouer avec Cody et Will avec qui les choses ne sont jamais allées aussi mal, à tel point que parfois elle se demande si elle les connaît si bien. Et ce n'est pas ce qu'elle s'attendait en revenant sur Brisbane, à faire face à un cousin absent qui lui manque sans qu’elle n’ait besoin de le lui avouer, et un frère qui lui en veut. Il y a évidemment quelque chose de casser avec Cody, et ils peinent véritablement à renouer le dialogue et à se refaire confiance comme quand elle n'était qu'une toute petite fille. Elle lui en veut et c'est évidemment réciproque. Pour autant, ils se sont promis de retenter, de renouer un dialogue interrompu. Et assez étrangement, elle a ce besoin évident d'y croire. Encore une dernière fois. « C'est pas à toi qu'elle devrait en vouloir Chelsea, je veux dire.. c'est pas toi qui t'es mal comportée. » Si les choses étaient aussi simples le monde se porterait bien mieux mais Adèle ne peut s'empêcher de poser son regard sur cette main qui s'est posé sur la sienne depuis quelques secondes et de façon naturelle qu'elle cherche à s'agripper à elle, tout comme elle souhaitait s'agripper à Carl lors des tempêtes et autres difficultés que la vie leur offriront. Elle resserre donc l'étreinte autour de sa main en la regardant un court instant, un sourire qui se dessine sans qu'elle ne puisse totalement le contrôler. Inconsciemment, il est cette douceur qu’elle attendait, alors qu’elle ne connaît quasiment rien de sa vie. Et pourtant, il l'apaise. « Je sais pas Carl, tu sais j’étais aussi mal à l’aise au début, de reprendre contact avec Amy après tout ce qui s'est passé. On s’est plus vraiment parlé pendant quelques semaines aussi, parce que j’imaginais qu’elle aussi, elle m’en voulait un peu. » Similaire à sa relation avec Tessa – la petite copine de Ash au moment de sa mort, la vétérinaire a mis beaucoup de temps à revenir vers les Shephard. Et Adèle sait bien que ce n’est pas Cody ou elle le problème, mais disons que Tessa avait du mal à revenir vers eux, préférant les laisser entre famille. Elle se dit que c’est sans doute un peu la même chose avec Amy. Leur relation a toujours été très courtoise mais quel rôle pouvait avoir Adèle sur cet enfant alors que Ash avait brutalement quitté la mère ? Il leur a fallu ainsi beaucoup de semaines, voire des mois pour se reparler, et s’apprivoiser de nouveau. A contrario avec Cody, avec qui elle sait que les choses sont encore très tendues entre lui et Amy. « Je comprends que ce soit compliqué entre vous et je forcerai jamais rien, tu peux me croire. Je voudrais juste que tu te sentes bien ici, j'ai l'impression que c'est le cas mais.. ça me rend triste que vous vous disputiez comme ça. » Elle se doute que ça le fait souffrir, sans doute plus qu’à elle d’ailleurs. Parce qu’Adèle sait bien qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, et qu’elle grandit aussi face à ce constat et à ses personnes qu’elle ne portera pas forcément toujours dans son cœur. Mais elle veut croire qu’un jour, ça s’arrangera. Éternelle optimiste, elle se dit qu’un jour ou l’autre les choses finiront par s’adoucir un peu plus. C’est peut-être un peu comme Chelsea, elle a ce côté protecteur qui ressort d’elle, et qui fait qu’elle ne baisse pas les armes. Elle ne souhaitait pourtant pas défendre son petit frère coûte que coûte, simplement que la Cavanagh garde pour elle, ses ressentis car il ne sera jamais partagé avec Adèle en ce qui concerne le jeune Shephard. Même mort, il fait encore parler de lui, pourtant elle aimerait qu’on le laisse là où il est – davantage quand elle renoue difficilement avec l’aîné, et qu’il sera bien moins sympathique envers la rouquine en sachant toute cette histoire – ce qu’Adèle refusera évidemment de lui dire. « Mais je me sens bien ici. » Elle lui jette un regard furtif avant de poursuivre en soufflant, « parce que t’es là… » Et ses quelques mots suffisent pour réchauffer son cœur alors qu’elle le regarde un instant. Sans lui les choses auraient été si différentes qu’elle ne serait probablement pas resté ici. A quoi bon devoir supporter une rouquine désagréable avec qui le dialogue s’annonce compliqué quand elle n’a même pas la douceur et la gentillesse du Flanagan pour elle ? C’est certain il est la source de son bien-être et pas seulement au sein de la colocation, mais également dans sa vie. On n’avait décidé de le mettre sur son chemin que depuis cette année alors qu’elle ne doute pas qu’ils auraient pu en tirer tous les bénéfices depuis bien plus longtemps si ça avait été le cas. Qu’il ne doute jamais de lui dans les yeux de la Shephard, et elle aura encore tant d’occasions de le lui dire, et de le lui prouver, au quotidien – si il laisse cette porte entrouverte. « Oh sérieux ? » Adèle Shephard semble à présent avoir attiré l’attention du valet, parler visiblement de Harry Potter et de tous ses bénéfices pour l’être humain – davantage quand il porte le nom de Keefe, elle sait déjà Adèle que c’est une passion bien ancrée dans l’esprit du plus jeune des Flanagan. « Il est complètement dingue d'Harry Potter alors oui, je crois que tu pourrais pas le prendre plus heureux. Et moi aussi, j'avoue que j'aime bien. » Est-ce qu'elle voit ce petit sourire qui apparaît sur son visage, et qui le rend encore plus irrésistible mais elle note la boutique de Birdie dans un coin de sa tête pour s'y rendre assez rapidement accompagné des deux hommes. « T'aimes juste bien ? » Elle demande, une moue qui se laisse entrevoir sur son visage tandis qu'elle lui jette un petit regard mi-sérieux, mi-amusé en voulant le taquiner légèrement en préférant mettre de côté l'histoire avec son frère et Chelsea de côté. « J'aimerais vraiment beaucoup qu'on y aille ensemble. » Il confesse sans attendre, peut-être se rêvait-il déjà d'y être et de pouvoir jouer au mini sorcier en herbe avec le choixpeau magique. « On pourra en rediscuter avec Keefe si tu veux. » C'est avec le coeur néanmoins un peu plus lourd qu'Adèle poursuit, ayant juste ce besoin de le rassurer, peut-être qu'elle en dit trop d'ailleurs. Mais l'idée qu'il pense qu'elle en aime un autre ou qu'elle puisse être ne serait-ce qu'attiré par un autre homme n'est pas quelque chose dont elle souhaite. Elle ne supporte pas vraiment cette idée et après une petite réflexion intérieure et surtout de prendre son courage à deux mains, Adèle poursuit, confiant alors ce qui risque de le satisfaire dans quelques instants : il n'y a jamais eu d'autres hommes cette nuit-là si ce n'est Cody. Et il l'écoute, restant d'abord silencieux. Carl pose son visage sur l’oreiller où Adèle a posé le sien depuis son entrée dans la chambre. Il n’est qu’à quelques centimètres d’elle, mais pour autant, elle a le regard lointain, ne voulant pas se souvenir de cette nuit-là. Les courses illégales, et la violente altercation avec son aîné, venu la chercher au commissariat comme il était venu chercher Ash quelques années plus tôt et ne comprenant pas ce qu’il se passait dans la tête de la cadette de la famille pour paraître aussi détachée de ce monde qui l’entoure. Que cherchait-elle finalement ? Retrouver Ash plus vite que prévu ? Ou tenter de créer un électrochoc dans l’esprit du boxeur ? Elle-même l’ignorait, mais elle avait terminé par rentrer ce soir-là, chez elle, à la coloc. Et elle avait fini lamentablement par refermer la porte d’une histoire qui n’avait même pas eu le temps d’éclore. Aussi bêtement. Adèle était donc rassurée. Rassurée qu’il ne lui en veut pas, Carl. Rassurée de pouvoir le savoir si proche d’elle, et de pouvoir le regarder dans les yeux, comme elle peut le faire à présent. Il ne suffirait de rien pour qu’elle puisse lui frôler son visage, juste qu’elle tende à peine son bras, pour venir lui caresser du bout des doigts cette peau. Mais elle n’en fît rien. Évidemment, qu'elle ne bouge pas, restant alors immobile à côté de lui, si proche et si loin à la fois. « Qu'est-ce que tu referas plus ? Est-ce que.. quelqu'un t'a fait du mal ce soir-là. Il la sort de ses pensées et elle avale avec difficulté sa salive. Pourquoi avait-il besoin de savoir quelque chose qu’elle voudrait oublié, effacer ? Et surtout pourquoi, pourquoi Adèle avait-elle désiré plus que tout de lui ouvrir son cœur au point de se mettre dans une posture qu’elle jugerait indélicate. Elle ne voulait plus en parler, autant qu’elle ne souhaitait pas en dévoiler davantage, et devant le silence de la Shephard, Carl reprend la parole, j'ai juste besoin d'entendre que non, t'es pas obligée de me parler du reste. » Le rassurer, elle en est évidemment capable, ainsi que fausser une vérité pour qu’il ne s’inquiète pas outre mesure, aussi. Rendre une vérité plus docile, moins dur à accepter aussi. Arrondir les angles, elle en a été tellement habituée depuis son enfance entre ses deux frères, ballottée entre eux. « Je vais bien Carl, personne ne m’a fait de mal… » Si ce n’est moi-même, qu’elle aurait pu aisément rajouter à la fin de sa phrase sans une once de problème. Se faire souffrir elle-même de ses propres décisions, de ses propres choix c'est évidemment ce qu'elle sait faire de mieux. « Je suis avec toi ce soir et c'est tout ce qui compte... » Elle s'ose doucement, le coeur un peu plus battant, un peu trop vivant pour un coeur qui n'est censé rien ressentir, n'est-ce pas Adèle ? Et finalement peut-être espérait-elle juste pouvoir rester quelques heures de plus auprès du Flanagan... La nuit entière peut-être ? Était-ce trop demandé ? « J'en avais besoin moi aussi, et tu sais.. » C'est une certitude a présent, sa place est auprès de lui et Adèle ne cherchera pas à partir, loin de là, acceptant plus que de raison l'arrivée du garçon dans sa vie. « J'ai un peu moins mal à la tête depuis que t'es là. » Et ce constat l'a fait sourire alors qu'elle ne l'a pas laché du regard lorsqu'il a bougé sa tête dans tous les sens comme pour déterminer dans quelle position il aurait été le mieux. « Je vais devoir revenir lors de ta prochaine crise dans ce cas, » qu'elle réplique non sans perdre le nord, espérant même sans doute revenir bien avant - parce que sa présence et leurs conversations lui avaient terriblement manqué. C'était une chose en tout cas dont elle n'avait pas envie de combattre ni ce soir ni le reste du temps. Timidement, Carl relève ses yeux sur elle, avant d'ajouter, « et je crois que ça irait encore mieux si.. tu me prenais dans tes bras. » La tête toujours sur l’oreiller, ses yeux se détournent sur le Flanagan où il peut voir aussi apparaître un léger sourire au coin de ses lèvres. Elle commence à peine à bouger Adèle comme pour lui ouvrir ses bras, « les câlins m'apaisent beaucoup, mais j'ai plus personne pour m'en faire. » Elle ne sait pas bien ce que signifie ses derniers mots, et qui pouvait être ses personnes en question mais elle n'avait pas vraiment envie de se torturer l'esprit avec cette réflexion, préférant profiter de l'occasion pour se rapprocher toujours un peu plus de lui. « Je veux bien faire partie de ses personnes alors... » Et elle n'attend pas vraiment avant de le rapprocher un peu davantage vers elle, se tournant entièrement vers lui, en passant alors son bras en dessous son visage, sa main se perdant dans ses cheveux bruns qu'elle caressait quelques instants. Instinctivement sa main libre vient se poser contre le torse du Flanagan et ses yeux qui fixent un instant ceux du valet. Il blottit son visage dans le creux de son cou et à présent qu'elle n'a plus véritablement son regard ancré dans le sien, Adèle ferme juste un peu les yeux. Pourtant son coeur est loin de s'apaiser lui, mais dire qu'elle n'aime pas ressentir cette sensation serait évidemment mentir. « Si tu as envie de t'endormir comme ça, n'hésite pas. » Elle chuchote, ses lèvres vraiment pas loin de son oreille. Quand elle est arrivée devant sa chambre, jamais Adèle n'aurait pensé un seul instant avoir une conversation comme ils ont pu avoir et certainement encore moins se sentir autant en sécurité et à son aise si proche de Carl. Jamais elle n'aurait cru que cela se fasse avec autant de naturel et sans réellement prétendre à plus qu'ils ne sont déjà proches. « Je suis bien contre toi Carl, » elle souffle doucement, sans appréhension, une confession qui ne l'a laisse évidemment pas indifférente et qu'elle a besoin de partager avec lui, plus que quiconque. Cherchant à présent le contact avec une de ses mains pour finalement l'effleurer de la sienne avec une certaine tendresse.
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| | | | (#)Mer 6 Déc 2023 - 21:18 | |
| ☾ the sweetest medicine I was counting the rings and I fell me into sleep. I'd hoped beneath, asleep is where that you had been, this wrinkle in time, I can't give it no credit I thought about my space and I really got me down Got me so down, I got me a headache. My heart is crammed in my cranium and it still knows how to pound. Well, I found you maybe you can help me and I can help you. gifs by (c) lomapacks et (c) harley C’est bête, mais Carl bénirait presque cette crise de s’être manifestée ce soir si à l’arrivée, tout ceci lui permet de gagner un moment privilégié avec Adèle. La douleur est rude pourtant, assez pour que le garçon n’ait pas quitté son lit de la soirée et espéré plus d’une fois que celle-ci parviendrait à l’assommer, mais il ne regrette au final pas d’être resté éveillé. Ainsi sa colocataire peut le gratifier de sa douce présence et lui rappeler, surtout, à quel point ce temps passé ensemble vaut bien toutes les migraines du monde car s’il fallait traîner ces crises toute sa vie pour qu’Adèle ne disparaisse jamais de son paysage, il ne fait aucun doute que Carl ferait le choix de souffrir. Avec elle, de toute façon, son fardeau semble déjà un peu moins lourd et c’est bien pour cette raison et pour tout ce qu’elle parvient à apaiser chez lui qu’il n’imagine pas un monde dans lequel il lui demanderait de partir. Ça, et parce qu’avouons-le, la moindre séparation l’effraie à présent plus que tout. « J'espère encore longtemps dans ce cas. » Il ne peut qu’espérer la même chose en retour, un longtemps dont il ne verrait pas le bout car Adèle est de ces personnes sans qui son équilibre ne ferait pas long feu, de quoi le conforter un peu plus dans l’idée qu’un retour en Irlande aurait été sa pire erreur. Il le réalise ce soir Carl, c’est tout cela qu’il aurait perdu s’il avait mené à bien ce projet de fuite et c’est ce qui l’amène à remercier silencieusement Chelsea, quand bien même celle-ci ne l’a pas retenu ce fameux jour pour permettre à l’évolution de leur relation de se poursuivre. La rousse ne sera jamais la plus grande fan de son rapprochement avec Adèle mais elle lui a malgré tout rendu service et désormais, la relève est assurée par son autre colocataire dont les petites attentions ravissent son cœur et son ventre, bientôt peut-être. « La prochaine fois je m'engage même à venir grignoter auprès de toi... » Et il ne rêve que de ça, lui. De ces petits repas qu’ils pourraient prendre ensemble avec ou sans crise, dans cette chambre ou bien ailleurs, car l’essentiel reste cette complicité entre eux qui n’en finit pas de grandir. Il y aura bien sûr une prochaine fois à ces crises, Carl ne peut pas lui promettre le contraire en sachant pertinemment qu’il n’existe dans son cas pas vraiment de remède, mais il prend ce soir conscience de tout le bien qu’une compagnie comme la sienne lui procure, espérant alors qu’à l’avenir Adèle remplacera le moindre médicament qu’il rechignait déjà à prendre. Avec elle, au moins, le garçon veut croire qu’il ne connaitra pas de mauvais effet secondaire.
Il n’est par ailleurs pas l’élément perturbateur qu’il pensait être, quand il se persuadait encore d’aggraver les choses entre Adèle et Chelsea dans son éternelle conviction de porter malheur aux autres. Leur histoire commune le dépasse mais il y voit enfin un peu plus clair ce soir, apprenant notamment que sa colocataire possède un autre frère alors qu’en y réfléchissant, Carl peut se rappeler que cette information lui avait été partiellement glissée le jour de leur rencontre. Il n’avait pourtant été question que de Cody avant qu’il ne découvre que le second n’a pas très bien agi avec la meilleure amie de Chelsea, un affront que la rousse semble bien décidée à lui faire payer et ce, en toute injustice aux yeux du garçon. Car ce n’est pas à elle de payer pour son frère, pas à elle d’assumer des actes qui ne sont pas les siens, en supposant que le principal intéressé rejette encore la moindre responsabilité qui lui revient aujourd’hui. S’il savait Carl, que la Shephard n’emploie pas le présent pour la raison qu’il pense, ici. « Je sais pas Carl, tu sais j’étais aussi mal à l’aise au début, de reprendre contact avec Amy après tout ce qui s'est passé. On s’est plus vraiment parlé pendant quelques semaines aussi, parce que j’imaginais qu’elle aussi, elle m’en voulait un peu. » Si elle avait joué un rôle dans cet abandon et avait influencé son frère, il pourrait encore comprendre que cela se retourne contre elle mais il semble bien qu’Adèle a le seul tort d’avoir Ash pour frère, comme si partager le même nom de famille revenait à traîner un boulet à sa cheville. Et s’il soupire tristement à cet instant, c’est sans doute parce qu’il songe à ses propres déboires et au fait que son père ait eu tant de mal à assumer un fils comme lui, en raison d’une image qu’il ne désirait pas voir associée à sa nouvelle vie en Australie. Carl comprend donc les retombées que ce genre de choses peuvent avoir sur une famille, un peu trop bien même pour ne pas culpabiliser de cacher ce lourd secret à Adèle, convaincu que celle-ci ne le verrait plus de la même façon si elle savait. Mais dans l’immédiat, c’est avant tout des rapports compliqués entre ses colocataires dont il préfère s’inquiéter, craignant que les choses ne puissent jamais réellement s’arranger tant que dialoguer ne se fera pas de façon plus apaisée. Il faudrait pour ça que Chelsea revoit un peu sa rancœur à la baisse et cette dernière semble tenace, tout comme Adèle ne semble pas prête à baisser les armes devant elle. Il désespère donc de voir le drapeau blanc de la paix hissé un jour entre ces murs, conscient qu’il ne pourra pas œuvrer lui-même dans ce sens sans y perdre beaucoup d’énergie et de temps. « Mais je me sens bien ici. » C’est au moins ce qui le rassure un peu, bien trop soucieux du bien-être d’Adèle dans un appartement où l’atmosphère est rarement sans nuage. « Parce que t’es là… » Ces mots lui provoquent un doux frisson tandis qu’il lutte pour que ses joues ne puissent pas rougir, son regard se perdant quant à lui dans la clarté de celui d’Adèle. Il ne pourrait pas être plus flatté qu’en entendant qu’elle se sent bien grâce à lui, quand le contraire a évidemment tout pour être vrai aussi. Carl est troublé par la douceur de ses paroles, renforçant en lui des sentiments qu’il peine de plus en plus à mettre de côté alors qu’il voudrait tant lui dire qu’il ne s’est lui-même jamais senti aussi bien que depuis son arrivée dans sa vie. C’est fou ce que neuf mois et un speed-dating ont pu lui apporter, lui qui n’aurait jamais cru qu’un ange comme Adèle lui tomberait dessus au moment où il ne croyait plus en rien. Son cœur revit, l’espoir aussi et s’il n’avait pas encore trop peur de finir brisé, il pourrait lui avouer qu’il rêve tellement plus que d’une amitié avec elle. « De toute façon si tu venais à partir, je crois que je partirais avec toi. » souffle-t-il alors, dans un timide sourire. Inutile de préciser que Chelsea a suggéré l’idée de la mettre dehors il y a quelques jours car jamais Carl n’aurait laissé faire une telle chose ou du moins, pas sans refaire son sac à son tour. Égoïstement, cette colocation est devenue sa safe place malgré les tensions qui la secouent et il ne supporte pas l’idée que cela puisse changer, d’autant plus si cela signifie ne plus avoir la Shephard à ses côtés. Et finalement, la perspective d’une sortie future avec cette dernière et son jeune frère dans l’antre d’Harry Potter a de quoi l’enthousiasmer, depuis le temps que Carl espère redonner le sourire à Keefe. C’est une idée fantastique mais rien d’étonnant quand elle provient de sa colocataire, vis-à-vis de laquelle Carl n’est officiellement plus très objectif. « T'aimes juste bien ? » Si Adèle laissait son regard parcourir un peu plus sa chambre, elle y verrait sans nul doute quelques clins d’œil au plus célèbre des sorciers, le forçant ainsi à avouer : « Bon, peut-être que j’aime beaucoup moi aussi. Mais c’est son truc à lui, je veux pas lui voler ça. » Keefe a Harry Potter et lui ses jeux vidéo et les mathématiques, c’est ainsi depuis toujours. Les deux frères ont certes le droit d’avoir des passions en commun mais celle-ci reste celle de son cadet bien avant la sienne, il le souligne comme quelqu’un qui a appris très jeune à s’effacer pour laisser aux autres toute la place pour briller. « On pourra en rediscuter avec Keefe si tu veux. » Il hoche doucement la tête pour ne pas raviver sa crise, ses lèvres ornées d’un sourire reconnaissant car Adèle cherche des solutions pour permettre à son frère d’aller mieux et ça, il ne l’oubliera pas Carl. La générosité de sa colocataire n’a toutefois d’égal que ses secrets, et c’est perdu entre le soulagement d’apprendre qu’elle ne fréquente personne et l’inquiétude que lui inspire ses prochains aveux que le garçon se sent, maintenant. Carl ignore encore ce qui l’a retenue aussi longtemps dehors cette fameuse nuit mais elle n’apaise pas vraiment ses craintes en évoquant un petit problème qu’elle minimise peut-être, et une erreur qu’elle semble bien décidée à ne plus commettre. Les pensées du garçon s’agitent, son cœur s’affole et l’envie d’en savoir plus n’a jamais été aussi forte, mais il peut sentir qu’Adèle ne désire pas s’étendre sur le sujet et réalise que ses questions sont certainement malvenues. Quelle importance finalement qu’il connaisse le fond de cette histoire quand l’essentiel revient à savoir si oui ou non, quelqu’un est à l’origine de ce problème dont elle parle. L’imaginer est déjà trop mais avant qu’il n’aille plus loin, Adèle balaie cette crainte qui l’aurait empêché de dormir à coup sûr. « Je vais bien Carl, personne ne m’a fait de mal… » Ce qu’il ne peut que croire, trouvant même cette vérité dans ses yeux et sentant aussitôt le poids sur son cœur s’alléger. Elle va bien, cette histoire appartient au passé et il ferait mieux de ne plus s’en inquiéter, d’autant plus en la sachant maintenant en sécurité. « Je suis avec toi ce soir et c'est tout ce qui compte... » Son sourire s’élargit au rythme des papillons prenant leur envol dans son ventre, car ces mots ont de quoi réchauffer et apaiser tout ce qui ne l’était pas encore. Il fond intérieurement Carl, et c’est presque d’un air béat qu’il souffle et répète : « Tout ce qui compte. » Lui non plus ne demande rien d’autre que prolonger l’instant, incapable de voir plus loin que les quatre murs de cette chambre et cela pour un long moment encore, il vient à l’espérer.
Et sa migraine n’est déjà plus ce qu’elle était, un constat que le garçon s’empresse de partager avec elle car c’est bien sa présence qui a agi sur lui comme un remède, Carl en est persuadé. « Je vais devoir revenir lors de ta prochaine crise dans ce cas. » Comme s’il risquait de s’en plaindre, charmé au contraire par l’idée même s’il n’a pas tout à fait hâte de connaître sa prochaine crise. Elle sera au moins un peu plus supportable avec Adèle à ses côtés et c’est ce qu’il préfère se dire, tout en voulant croire qu’ils n’auront pas toujours besoin d’une migraine pour se retrouver ainsi. Elle reste la bienvenue dans cette chambre et dans ce lit, sous n’importe quel motif, et c’est ce que son regard tente de lui faire entendre. Il y a alors cette envie qui sommeille en lui et qu’il ose verbaliser, prenant le risque de réclamer une étreinte à celle dont les bras l’attirent au moins autant que le reste, et tout particulièrement sur ce lit. Parce qu’il rêve déjà de plus Carl, la sentir près de lui n’étant presque pas assez quand il se prend à l’imaginer plus proche encore, et plus proches surtout qu’ils ne l’ont jamais été. Un câlin n’apaiserait pas seulement sa douleur pour le peu qu’il en reste, ce serait aussi un pas de plus franchi dans leur rapprochement peu importe leur étiquette, au-delà de toutes celles dont le garçon rêve en secret. « Je veux bien faire partie de ses personnes alors... » Et déjà, sa colocataire lui fait une place tout contre elle, glissant une main dans sa chevelure et l’autre contre son torse, sans imaginer l’effet que tout ceci peut lui faire. Après sa tête, c’est son cœur qui menace d’imploser face aux contacts d’Adèle dont la délicatesse éveille un océan de sensations en lui et pas les plus désagréables, surtout. Sentant qu’il ne parviendra pas à soutenir son regard sans rougir affreusement et sans perdre aussi ses moyens, Carl en profite pour nicher son visage dans le cou de la Shephard, ses bras l’entourant en douceur et son souffle s’échouant non loin de son oreille. Là, il ne craint officiellement plus rien ou seulement qu’elle puisse sentir les battements effrénés de son cœur, que les prochaines minutes devraient néanmoins permettre de calmer. « Si tu as envie de t'endormir comme ça, n'hésite pas. » Demeurant silencieux, Carl hoche simplement la tête tandis que l’un de ses bras se redresse pour venir lui aussi mêler ses doigts aux cheveux de sa colocataire. Une façon de se tenir éveillé mais aussi d’approfondir un peu plus leur proximité, afin qu’il ne soit pas uniquement celui recevant cette étreinte. « Je suis bien contre toi Carl. » Cet aveu ne pourrait pas mieux ponctuer cette soirée et cette fois, pas question pour le garçon de confirmer en silence. Ils sont deux à apprécier ce qui se joue sur ce lit, deux à espérer sans doute que ce câlin ne connaisse pas de fin et deux à ouvrir partiellement leur cœur, aussi. « Je suis bien contre toi, moi aussi. » il souffle, sans perdre la position trouvée dans son cou. « Et tu sens tellement bon. » Il fallait également qu’il le dise, véritablement envoûté par son parfum comme s’il ne l’était pas plus généralement par sa présence. S’il ne devait supporter qu’une seule odeur durant ses crises, Carl peut déjà dire que ce serait celle-ci. « Je crois que mes paupières sont déjà lourdes, alors si je m’endors.. » Il finit par relever la tête, croisant au passage le regard de la Shephard et ce, pour déposer un chaste baiser sur sa joue. Sa façon à lui de lui souhaiter le sommeil le plus paisible possible et peut-être aussi de lui dire merci, en admettant que cette joue soit vraiment le seul endroit que le garçon ait envie d’embrasser. « Bonne nuit. » Sur ces mots agrémentés d’un sourire, Carl replonge dans son cou avec l’assurance que Morphée viendra rapidement le chercher. C’est le cas en quelques minutes seulement alors qu’il s’endort finalement tout contre elle, leurs mains liées et délesté pour de bon de sa douleur, endormie elle aussi par sa douce colocataire. Mais endormi, son cœur ne l’est sûrement pas, lui.
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| | | | | | | | (caele #7) the sweetest medicine |
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