Une page s’était tournée, une page qui pourrait paraître insignifiante pour beaucoup, mais qui avait été décisive dans l’histoire qui la liait avec celui qui partageait sa vie. Eddie et elle s’étaient avant tout fréquentés grâce à son agence, au lien professionnel que celle-ci leur avait procuré, même si c’était elle qui en était le plus à l’origine, puisqu’elle avait choisi délibérément de rencontrer un soir de novembre de l’année 2021. Elle n’arrivait pas à croire que le danseur avait choisi de le couper, en mettant fin au contrat qui le liait à la Shining Stars Agency, même si elle avait toujours su qu’il n’avait jamais rêvé de devenir un acteur. Il n’était pas important que celui-ci enchaîne les rôles, il n’en avait eu que deux, ce qui faisait de lui un talent des plus dispensables pour son entreprise, mais dont elle refusait de se séparer malgré tout. La brune avait aimé se présenter comme son agente, comme celle qui lui avait permis de connaître un semblant de notoriété, elle avait probablement joué un rôle indirect dans le fait qu’il soit devenue une égérie. Il avait été le visage temporaire d’une célèbre marque de glace, mais elle ne l’avait pas imaginé devenir celui d’une grande maison de couture. L’américaine le savait suffisamment beau pour y prétendre, sans compter qu’il avait un style plus soigné et poussé que la majorité des hommes, mais elle ne le voyait pas dans un métier aussi superficiel. Il possédait des capacités qui pourraient l’amener beaucoup plus loin, que dans ce milieu qui ne lui inspirait guère confiance, bien qu’il ne soit pas réputé aussi dangereux pour les hommes que pour les femmes. L’instinct de la directrice allait certainement persister, regarder de travers ce nouveau monde qui s’offrait à lui, un monde auquel elle pouvait cependant avoir accès. Il n’était pas rare que des acteurs soient choisis en avant pour mettre en avant des marques, elle était donc dotée de plusieurs relations, plus particulièrement une dont elle pouvait se tarir de posséder depuis des années, avant même d’avoir débarqué sur les terres australiennes. James Weartherton était loin d’être un inconnu pour elle, elle l’avait invité à son mariage, il l’avait vu s’effondrer lorsque celui-ci était malmené, elle le considérait comme un précieux ami, même si elle n’en comprenait pas l’attitude. Pourquoi lui avait-il sciemment caché que son compagnon allait travailler pour lui ? Alors qu’elle lui avait confié une de ses plus précieuses amies auparavant ? Il devrait la considérer comme une véritable collaboratrice et pourtant, il n’en était rien. Les deux hommes l’avaient mis de côté, un peu comme si elle ferait mieux de rester dans son rôle de mère, plutôt que de trop se mêler de la vie professionnelle d’Eddie. Elle interprétait peut-être les choses d’une mauvaise façon, mais cela ne lui donnait que davantage envie de mettre son grain de sel, en prenant l’initiative de se rendre sur le nouveau lieu de travail de son compagnon. Un déplacement qu’elle avait notifié tardivement à son assistant, pour le faire passer comme une urgence, parce qu’elle ne voulait pas que l’on sache qu’elle consacrait une partie de sa journée à surveiller le danseur. Est-ce qu’elle était ridicule ? Peut-être, mais l’envie de le voir en action la démangeait plus que tout le reste. Une partie d’elle se demandait de qui il était entouré, un mystère qui ne devrait pas durer, puisqu’elle franchit la porte d’entrée du bâtiment. Elle connaissait suffisamment l’endroit pour savoir quelles directions prendre, mais elle fut subitement arrêtée par un homme qui se planta en plein milieu de son chemin, elle manqua de rentrer la tête la première dans son torse. Déboussolée, elle observa le grand brun barbu, elle se demanda l’espace de quelques secondes s’il s’agissait d’un mannequin, avant de voir une inscription sur ses vêtements, qui indiquait clairement qu’il s’agissait d’un agent de sécurité. Elle crut sentir qu’il se méfiait d’elle, pour des raisons qui lui étaient obscures, elle n’avait pas l’habitude d’être considérée comme une menace. « Excusez-moi. » Elle s’était probablement déplacée de manière trop énergique, mais cela n’était pas un motif valable pour lui barrer le chemin. « Je suis une agente, je dois rendre visite à l’un de mes talents... » Il s’agissait selon elle du meilleur moyen d’avoir un laisser passer, même si presque aucun de ses mots n’était vrai, elle les avait prononcés avec suffisamment de conviction pour qu’il croit à son discours. Elle ne voulait pas encore user de sa relation avec James, une carte qui l’aurait fait paraître bien prétentieuse si elle l’avait dégainé en première, de plus la directrice possédait un joli minois qui en amadouait plus d’un.
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C'était tranquille. James n'avait pas besoin de lui, et la journée s'étirait, lentement, longuement, dans la solitude la plus totale. Vinnie n'avait toujours pas réussi à se faire sa place. Mais il ne pouvait pas en vouloir à ses collègues. Quant aux autres, mannequins, directeurs et autres, ils n'étaient pas du même monde. À leur place, lui non plus ne chercherait pas à connaître le nouvel agent de sécurité. Ce n'était pas grave ; il avait un travail, un toit, des vêtements, le ventre plein. Le reste ? C'était du luxe, un luxe agréable, mais pas nécessaire pour vivre. Du moins, il se le répétait tous les jours pour que sa solitude ne soit pas trop pesante. Seul à l'accueil, il révisait pour ses cours du soir. Pas spécialement passionné, mais il ne pouvait pas se permettre d'échouer maintenant que James avait découvert son petit secret. Il profitait du temps calme pour prendre de l'avance dans ses études. Il ferait sa ronde plus tard. Pour le moment, il était bloqué à l'accueil. Ce n'était clairement pas le plus passionnant, ni le meilleur pour l'ego. La plupart des personnes qui entraient ici passaient devant l'accueil sans un mot, sans un regard. Le petit personnel ne valait pas une seconde de leur précieux temps. Malheureusement pour eux, Vinnie avait un travail, et il comptait le faire correctement. Il suivait avec zèle les rendez-vous, les allées et venues, ainsi que les autorisations pour chaque endroit. Ce n'était pas un moulin ; il y avait beaucoup de choses de valeur et de nombreuses personnes importantes. Il était hors de question qu'une personne mal intentionnée entre ici et qu'une catastrophe arrive, pas sous la vigilance de Vinnie. Il devait trop à James pour être défaillant.
Alors, quand une femme fit son entrée, sans un mot, sans un regard, et qu'elle crut qu'elle pourrait s'engouffrer dans la première cage d'ascenseur venue sans même donner son identité, Vinnie ferma son livre de cours et fit le tour de son petit bureau à l'accueil pour se poster devant elle. Elle semblait cependant perdue dans ses pensées. Vinnie, peut-être à cause du temps passé dans la rue, avait appris à observer et à comprendre ses semblables. Ce n'était cependant pas une science exacte, mais il parvenait rapidement à cerner les personnes devant lui.
Elle était belle, avec un teint diaphane qui ne faisait qu'amplifier sa beauté naturelle. Naturelle, c'était un peu étrange dans ce milieu, donc il se dit qu'elle ne devait pas être mannequin, bien qu'elle aurait les qualités pour l'être. Le côté hautain, en tout cas, elle le maîtrisait parfaitement. - “Bonjour.” C'était un mot de vocabulaire qui manquait à de nombreuses personnes, et Vinnie se faisait toujours un devoir de leur apprendre. - “Bien, cependant, je dois vérifier. Pouvez-vous me donner votre identité ? Vous devez bien vous rendre compte que je ne peux pas laisser entrer la première personne se faisant passer pour un agent." S'il devait entrer chez Weatherton pour voler ou faire quelque chose d'illégal, c'est sûrement l'astuce qu'il utiliserait. Elle avait un beau sourire et une silhouette agréable à regarder, mais Vinnie ne se laisserait pas fléchir. Il était très bien placé pour savoir qu'un joli minois pouvait cacher de sombres dessins. - “Votre carte, s'il vous plaît, et je vous guiderai jusqu'à votre talent.” Il avait l'impression qu'elle n'était pas tout à fait heureuse ; elle semblait quelque peu fébrile.
Connue comme le loup blanc, Halston n’avait généralement plus besoin de se présenter. Elle figurait aux côtés d’acteurs australiens sur de nombreuses photographies, malgré sa nature discrète, elle aimait garder au moins un souvenir de chacun de ses clients, elle n’hésitait donc pas à poser avec durant des événements publics, quitte à finir publiée sur internet. La brune ne cherchait plus à en disparaître depuis qu’elle n’était plus associée au moindre scandale, que la liste noire des agents américains à éviter dont elle faisait partie n’était plus qu’un mauvais souvenir. Elle s’était intégrée au paysage australien après plusieurs années de labeur, de remises en question mais elle en avait oublié quelque chose d’essentiel ; elle n’était qu’une inconnue en dehors des univers du cinéma et des séries. L’agence qu’elle dirigeait avait eu du mal à se diversifier, elle était presque toujours restée cantonnée aux acteurs et aux différents métiers du septième art. Halston l’avait ouverte aux influenceurs peu de temps avant son congé de maternité, avant de décider d’y accueillir des sportifs depuis qu’elle avait repris le travail. Les mannequins étaient encore hors de sa portée et ils risquaient de continuer à l’être, parce qu’elle n’avait pas d’affinités particulière avec la mode, même si elle se parait de marques de renoms. Elle trouvait qu’il n’existait pas de talents plus périssables qu’eux, elle n’aimait point cet adjectif, mais elle était réaliste, leurs carrières étaient courtes et cela ne satisfaisait pas une agente qui aimait suivre ses protégés sur du long terme comme elle. C’était une des raisons pour lesquelles elle ne raffolait pas du nouveau travail d’Eddie, même si lui de son côté devait apprécier d’être un touche-à-tout, elle aurait préféré le voir dans une profession plus prestigieuse. Elle devait avoir l’air de dédaigné tous emplois de petites envergures ou éphémères, à foncer vers le premier ascenseur sans accorder une seule seconde de son temps à ceux qui s’occupaient de l’entrée. Halston avait laissé quelque peu bouche bée l’une des hôtesses d’accueil, qui ne cessaient jamais de changer à chacune de ses venues, des changements perpétuels qui ne lui permettaient pas de marquer les esprits des employés. L’américaine avait pourtant réussi à se frayer un chemin sans encombres, du moins c’était ce qu’elle avait pensé avant de tomber sur cet homme. Il venait de lui rappeler qu’elle avait oublié l’une des bases de la politesse, une infantilisation qu’elle essaya de ne pas prendre trop à cœur, pour ne pas laisser sa colère devenir trop visible. « Bonjour. » Il ne faisait que son travail et devait certainement être lassé d’être considéré comme un élément de décoration, elle était suffisamment empathique pour le comprendre. L’interlocuteur de la brune lui expliqua qu’il avait le devoir de vérifier son identité, qu’il ne pouvait pas croire tout le monde sur parole. Il n’avait pas le tort dans le fond, mais il avait tout de même un peu piqué son égo, parce qu’il lui donnait l’impression d’être n’importe qui. Elle devait tout faire pour rester zen, surtout qu’elle pouvait facilement accéder à sa requête. « Bien sûr. » Répondit elle avant de s’engouffrer dans son sac à main, à la recherche de son badge, qu’elle sortit avant de l’exposer. « Halston Hargreeves, directrice de la Shining Stars Agency. » Elle en avait répété l’inscription, comme pour lui donner plus de poids. « Je viens rendre visite à la nouvelle égérie, Eddie Yang. » Elle précisa qu’il s’agissait d’une nouvelle recrue pour qu’il puisse mieux visualiser l’endroit où il devait l’amener, à vrai dire elle doutait du fait qu’il connaissait les noms de tous ceux qui travaillaient ici, l’endroit étant vaste. Il était bien plus facile de se repérer dans son agence, qui paraissait ridiculement petite en comparaison, mais qui avait un côté humain qu’elle préférait à cette immensité.
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Il était inébranlable. Un roc. Vinnie était prêt à tout pour protéger les intérêts de James. Vinnie donnerait sa vie pour James ou ce qui lui tenait à cœur. C’était peut-être ridicule pour les autres. Donner sa vie pour un patron. Mais James était plus qu’un patron. C’était plus que ce que n’importe qui pourrait imaginer. Cependant, Vinnie cachait tout ce marasme d’émotion qui tambourinait en lui. Tout cet océan de sentiment déchainé qu’il ne pouvait dompter. Alors protéger James et son empire. Même à son petit niveau, il savait qu’il n’était pas un rouage important de l’entreprise, une donnée remplaçable, un pion qu’on pouvait sortir du plateau quand on le voudrait. Il savait que James lui avait donné la place qu’il avait bien voulue lui laisser et qu’il pouvait décider sur un coup de tête de tout lui reprendre. Mais Vinnie ne pouvait pas vivre dans la peur de tout perdre. Au pire, il savait se débrouiller. Mais il mettrait tout en œuvre dans sa vie professionnelle et sa vie personnelle pour faciliter la vie de James et pour protéger tout ce qui était important pour l’homme qui avait changé sa vie. Alors, il se fichait de qui était devant lui. Il pouvait être en face de Beyoncé elle-même, qu’il lui demanderait un justificatif de sa présence. Alors, bon, il ne lui semblait pas que c’était QueenB qui venait de fouler le sol de la maison mère du W. Enfin, elle le gratifia d’un bonjour. Bon au moins, elle n’était pas sourde et pas assez hautaine pour ne pas lui répondre. Cependant, ce n’était pas pour ça qu’il la laisserait entrer ici comme dans un moulin. Il avait une conscience professionnelle Vinnie et il comptait bien faire son travail correctement. Comme ce qu’il avait appris durant les quelques heures de formation qu’il avait eut. Il attrapa le badge que la femme lui tendait. Il l’observa, comme pour s’assurer de son authenticité. Puis, il entra son identité et le nom de son agence dans l’ordinateur devant lui. Bien, il pouvait remarquer au moins qu’elle n’avait pas menti, ce qui était un bon point pour elle.
Après quelques clics dans l'ordinateur, il fit de nouveau le tour de son petit pupitre et lui fit de le suivre. -”Je vais vous guider jusqu’à votre client. Mais il se peut qu’il soit en plein travail. Et s’il est avec monsieur Weatherton, il se peut qu’il ne soit pas le temps de discuter avec vous.” Vinnie préférait être honnête, il avait beau vouer un véritable culte à James, il savait qu’il n’avait pas un caractère facile, encore plus quand il travaillait et il n’aimait pas être dérangé. Bon, entre eux c’était mal partie, mais il prendrait la tempête à sa place s'il y avait besoin. Il n’était pas très rancunier le Vinnie. Surtout qu’il n’avait pas grand-chose à lui reprocher finalement. Un peu d’impolitesse peut-être. Mais dans ce milieu il savait très bien que si on n'était pas au top on ne méritait que les miettes. Il avait vu le diable s’habille en Prada.
Il ralentit un peu pour marcher presque à hauteur d'Halston, si les choses avaient été différentes, si son histoire n’avait pas été celle qu’elle avait été, sûrement que Vinnie qui était un vrai fan de mode aurait tout fait pour se faire remarquer par une directrice d’agence comme elle. Mais, même s'il rêvait toujours des podiums et des beaux habits, il ne voulait pas quitter la vie qu’il avait aujourd’hui. En l’observant du coin de l’œil, il lui semblait qu’elle n’était pas à l’aise. Qu’elle paraissait quoi ? Inquiète ? Mal à l’aise ? Fiévreuse ? Pourtant, elle devrait être dans son élément non ? Ou alors, elle s’inquiétait pour son protégé ? Il s’arrêta devant la porte métallisée et brillante de l’ascenseur. Il appuya sur le bouton et pendant qu’il attendait la cage avec la jeune femme, il ouvrit la bouche. Tentant de faire la conversation. -”Quelque chose vous tracasse ?” C’était une question innocente, un moyen de lancer la conversation. Mais Vinnie avait oublié que tout le monde n’était pas forcément aussi ouvert que lui.
N’importe qui d’autre aurait pu faire un scandale à sa place ou essayer de le soudoyer, mais c’était justement ce qui différenciait Halston des gens de son milieu, elle n’était pas comme eux. Elle arborait la corruption, même pour des choses aussi minimes que celles-ci. L’américaine aurait bien évidemment voulu tracer sa route, elle aurait pu dégainer son portable pour appeler James, mais elle savait ce qu’il ressentirait si elle le faisait et surtout si elle lui expliquait pourquoi elle était là. La brune aurait tout bonnement l’air ridicule, de n’avoir rien de mieux à faire, alors qu’elle était une directrice tout comme lui et qu’elle avait à présent un enfant avec Eddie. Il n’y avait rien de plus symbolique que ça et pourtant, ses insécurités étaient toujours là, à la gangrener. À qui revenait la faute ? À tout le monde sauf à lui en réalité, cela ne rendait que sa démarche plus pitoyable encore. La société et ses poncifs, ses parents, sa belle-mère, Charlie... un ensemble d’opinions qui se rejoignaient et qui restaient toxiques, malgré les années qui s’étaient écoulées depuis leur rencontre. Une fois son identité vérifiée, Halston allait pouvoir atteindre son but, l’agent de sécurité lui expliqua des choses qu’elle avait plus ou moins anticipées. Elle se racla la gorge, qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir dire s’il annonçait sa présence à tout le monde ? C’était plutôt logique qu’il le fasse, après tout on ne laisse pas la directrice d’une agence de stars dans un coin. « Je le sais et je le comprends. » Répondit-elle pour garder la face. Elle ne comptait pas s’imposer, loin de là. Halston ne se le permettrait pas malgré sa familiarité avec James. L’américaine le suivit jusqu’à ascenseur, elle resta silencieuse et leva ses yeux au ciel, comme si elle pouvait voir à travers le plafond l’endroit où Eddie travaillait. L’interlocuteur de l’agente de stars se mit soudainement à lui poser une question indiscrète, il essayait de la sonder. « Non pas du tout. » La cage d’ascenseur arriva, ils montèrent à l’intérieur et se firent rejoindre par d’autres personnes. Ils étaient désormais entourés de jeunes femmes, qui avaient toutes des allures de mannequins. Halston se donna du mal pour ne pas les détailler, rendre trop évidente la comparaison avec elle-même. Ils arrivèrent à leur destination, il ne leur restait plus que quelques pas pour franchir la porte qui la séparaient d’Eddie. Elle s’ouvrit lorsqu’elle venait à peine de descendre de ascenseur, une jeune femme blonde en sortit, le sourire aux lèvres. Les yeux verts de la brune devaient avoir trahi son ressenti pour de bon. Elle soupira et cessa de marcher, une fois que l’inconnue disparue de leur champ de vision, elle se tourna vers lui. « Écoutez, votre première impression était la bonne. » Halston n’avait pas à être ici et ce malgré son statut. Elle venait de comprendre à quel point elle écorcherait sa relation avec le père de son enfant, si celui-ci était amené à se sentir espionné. Le couple de l’américaine se portait bien pourquoi est-ce qu’elle gâcherait pour des suppositions ? « Je suis venue pour de mauvaises raisons. » L’admettre à haute voix ne faisait que de le lui confirmer. « Je ne vais pas vous causer du tort. »Et encore moins se causer de tort à elle-même. « Je vais partir. » Affirma-t-elle, le plus vite sera le mieux, elle ne devait pas prendre le risque de croiser la route d’Eddie. Halston ne savait pas si cet homme allait rapporter quoique ce soit à James, en réalité elle doutait qu’il lui fasse perdre du temps avec une telle futilité.
HS : désolée pour le délai
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Vinnie était plutôt surpris par le comportement de la femme devant lui. Il en voyait des agents qui se croyaient être des dieux vivants. Des mannequins qui pensaient que sans eux le monde cesserait de tourner. Des gens avec de l’argent qui se croyaient tous meilleurs que lui. Alors c’était vrai, si on regardait la vie de Vinnie dans son ensemble. Être meilleur que lui, ce n’était pas bien difficile. Mais il restait un être humain avec un petit égo et il ne voulait pas non plus trop y croire à cette histoire. Pour la plupart des gens ici, seuls leurs visages valaient quelque chose. À la première ride, à la première tâche, ils seraient relégués dans un coin et plus personne ne penserait à eux jamais. Alors certes, lui, il rêvait de podium aussi, mais au final ça place était la plus importante. Parce que peut importer le nombre de rides, de tâches ou de cicatrices que la vie lui imposerait. James ne l’avait pas engagé pour son visage. N’est-ce pas ? Enfin, cette jeune femme, bien qu’un peu pressée sur le début, ne semblait pas vraiment le prendre de haut ou se croire meilleur que lui. Même s’il y avait peu de doute sur le fait qu’elle devait l’être. Et elle paraissait au moins comprendre qu’ici, elle était dans le royaume de James et qu’en tant qu’empereur tout-puissant, la probabilité qu’elle puisse voir son protégé ne dépendait que de son bon vouloir. -”Parfait.” Il n’y avait pas réellement besoin de répondre, mais il savait que les gens importants pouvaient vite se sentir mal traités si on ne leur montrait pas l’attention qu’ils pensaient mériter.
Alors qu’ils marchaient vers la cage métallique, il sentait que la femme à ses côtés ne paraissait pas si à l’aise que ça. Ce qui était étrange, puisque son travail était de suivre des mannequins, des acteurs et autres personnages du genre. Donc, elle devrait être ici comme un poisson dans l’eau, non ? Alors, il tenta de lui poser une question. Parce qu’il était comme ça le Mancini. Il s’inquiétait pour les autres. Il volait toujours que tout le monde aille bien. Mais au vu de la réponse un peu froide de madame Hargreeves, il se dit qu’elle n’avait pas vraiment envie d’en discuter.
Il entra dans la cage d’ascenseur, sans rien ajouter. Alors qu’il allait appuyer sur le bouton, il vit un groupe de mannequins venir dans leur direction. Il bloqua l’ascenseur puis une fois tout le monde dedans, il appuya sur le bouton de l’étage, le regard rivé droit devant lui. Il adorait son travail, mais parfois la tension était forte. Et il ne voulait pas passer pour un pervers en observant un peu trop les mannequins. Le son annonçant qu’ils étaient arrivés le sorti de ses pensées et il vit signe à la femme de le suivre. Mais elle finit par se figer. -”Écoutez, votre première impression était la bonne. Je suis venue pour de mauvaises raisons. Je vais partir.” Cela surprit Vinnie qui allait chercher si James était présent pour lui apprendre l’arrivée de madame Hargreeves. -”Vous…” Oui, il était un peu pris au dépourvu. -”Vous sembliez être tellement sûr de vous. Je peux vous aider ? Si vous avez un souci, je peux peut-être vous êtres utiles.” C’était quand même étrange, de venir jusqu’ici, de demander à voir quelqu’un, de passer la sécurité et de monter jusqu’au bon étage pour finalement vouloir faire demi-tour.
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