Les souvenirs de sa dernière rencontre avec Edison étaient encore bien présents dans l'esprit d'Olive. Le bonheur de retrouver son meilleur ami d'enfance l'avait fait se sentir mieux. Maintenant qu'ils venaient de se retrouver, il n'était pas question qu'elle perde un instant de plus en sa compagnie. Edison, c'était le repère de son enfance, certes le temps avait eu raison d'eux pour bien des raisons, mais il n'était plus question que cela se produise. Ou du moins, pas de sa volonté propre effectivement. Alors forcément, quand elle avait reçu le message du jeune homme, Olive avait bondit de joie. L’occasion était parfaite et elle n'avait pas pu refuser. De toute évidence, elle ne pouvait plus rien lui refuser, ce serait bien dommage autrement. Alors oui, elle avait accordé sa présence au jeune homme sans le moindre problème, et tant pis si d'autres plans étaient en route sur cette journée, elle annulerait l'ensemble pour découvrir la nouvelle vie d'Edison Dorn. C'était ça le plus important maintenant. Comme convenu, Olive avait accepté de le retrouver au 10 sherwood road en début d'après-midi. Horaire qu'elle avait respecté à la lettre, comme à son habitude, se pointant même avec quelques minutes d'avance au lieu de rendez-vous. Olive, elle était impatiente de rencontrer la progéniture de son ami. C'était complétement dingue d'ailleurs, l'idée qu'il puisse avoir un mini-lui. Encore plus dingue l'idée qu'elle puisse le rencontrer et voir à quel point il lui ressemblait. Aucun doute que ce serait un enfant merveilleux et qu'Ed serait un très bon père. Olive, elle avait une confiance aveugle dans les capacités de son ami, et surtout, elle savait qu'il ne reproduirait pas les mêmes erreurs que son géniteur. Edison n'était pas son père et Olive ne cesserait de lui rappeler si c'était nécessaire. Mais pour l'instant, elle devait attendre qu'il daigne enfin se joindre à elle. Un coup d’œil à son téléphone, puis à la rue avant d’apercevoir enfin sa silhouette au loin. L'Australienne afficha un grand sourire sur son visage. « A deux doigts de croire que tu me poserais un lapin. » Quand il fut assez près, Olive le prit dans ses bras pour le saluer avant de se concentrer sur le berceau. « Moh, cet enfant est charmant. » Bien sur ce n’était qu'un bébé endormi mais quand même. « Merci pour ta proposition Ed, j'suis vraiment ravie. » Et ce n'était que peu dire encore. Elle trépignait carrément d'impatience sur place. « Que veux-tu faire alors ? Par quoi on commence ? » Olive se mit à rire. « Pardon, j'ai tellement peur de te voir filer que je deviens dingue. » Elle grimaça avant de s'arrêter. Elle pourrait passer pour une folle certainement à cet instant si son ami ne la connaissait pas aussi bien. Et puis après tout, ils avaient toute la journée, rien ne pressait. Au contraire, chaque instant était précieux maintenant qu'ils étaient ensemble.

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Jenna avait un rendez-vous professionnel et il lui avait assuré n’avoir aucun souci à s’occuper de leur fils toute l’après-midi. Il lui avait assuré que tout se passerait pour le mieux. Il avait parlé d’une promenade au parc, histoire de prendre un peu l’air et d’utiliser ce berceau qu’ils avaient acheté pour justement pouvoir montrer à la terre entière combien leur enfant est le plus beau ; ça, c’était son interprétation. Il avait fini par lui promettre d’envoyer des nouvelles et quelques photos si jamais il se passait quoique ce soit : un sourire, une nouvelle mimique. Ils devaient tout immortaliser. Henry grandissait à une allure folle et même s’il le voyait tous les jours, Edison avait le sentiment de manquer trop de moment. Un clignement de paupières et il avait peur de faire face à un adolescent. Un coup d’œil à l’heure, il se demande si Olive est toujours ponctuelle, comme à l’époque où ils se sont connus ou si sa ponctualité n’est plus qu’une légende. Ensuite, il se demande si elle va venir sonner à la porte … est-ce qu’il aurait dû lui prévenir que ce n’était certes pas chez lui mais qu’elle avait tous les droits de s’incruster. Il hésite et finit par préparer Henry à affronter le monde extérieur. Dernière checkliste mentale pour être sur de ne rien avoir oublié : preuve qu’il a grandi le Edison.

Et voilà que père et fils finissent par se lancer dans la rue, à la recherche de … Olive. Tiens. Elle est déjà là. Edison ne peut s’empêcher de secouer la tête, amusé.  « A deux doigts de croire que tu me poserais un lapin. » « Comme si c’était mon genre de poser des lapins … enfin, possible, mais pas avec toi, banane. Je pensais que t’allais oser frapper à la porte … » qu’il dit en désignant d’un signe de tête derrière lui mais finit par la prendre dans ses bras pour cette accolade qui a toujours le même effet sur lui : réconfortante. Fier, il la laisse admirer sa progéniture. « Moh, cet enfant est charmant. » « Henry … et je dois dire, en toute objectivité, que c’est vraiment le plus beau … » dit-il sans perdre son sourire. « En toute objectivité, je m’en suis rendu compte dans la salle d’attente du pédiatre … en voyant les autres bébés » il acquiesce à ses propres paroles.

« Merci pour ta proposition Ed, j'suis vraiment ravie. Que veux-tu faire alors ? Par quoi on commence ? Pardon, j'ai tellement peur de te voir filer que je deviens dingue. » Il laisse échapper un éclat de rire amusé devant autant d’enthousiasme. « On n’a qu’à se balader un peu dans le quartier et on peut s’arrêter boire un truc en chemin … à une époque je t’aurais tanné pour aller dans un pub, mais un café me conviendrait pour aujourd’hui », dit-il en se positionnant derrière le landau. « Tu sais que Henry est surtout un parfait alibi pour nous organiser un truc … » il laisse échapper un éclat de rire. « Je compte pas partager ton attention avec mon fils » Un léger coup d’épaule comme à la vieille époque.

Cette retrouvaille est un vrai délice. Olive n'aurait pas pu croire que de reprendre contact avec le jeune homme lui ferait tant de bien, mais c'était un fait alors autant en profiter. A ce instant, elle ne voulait se soucier de rien d'autre que le moment de partage qu'elle vivrait avec son ami et sa progéniture. « Comme si c’était mon genre de poser des lapins … enfin, possible, mais pas avec toi, banane. Je pensais que t’allais oser frapper à la porte … » La jeune australienne hausse les épaules d'un air nonchalant. « Je préférais attendre que tu te montres, le challenge était plus drôle. » A vrai dire, elle avait surtout eu un doute si elle était à la bonne adresse, et comme Olive n'aimait pas les surprises, elle avait préféré attendre bêtement devant. M'enfin peu importe finalement la façon puisque l'important c'est qu'ils se soient trouvés non? Olive se concentre en suite sur le nouveau-né dans sa poussette. Elle a pas l'habitude de côtoyer des enfants l'australienne, dans sa famille, ils sont grands et pas encore prêt à avoir des enfants, donc cela viendra sûrement plus tard. Personne n'a de couteau sous la gorge à ce sujet, heureusement. « Henry … et je dois dire, en toute objectivité, que c’est vraiment le plus beau … » La jeune femme grimace. Oui effectivement, cette petite chose a un prénom et il ne faut pas qu'elle l'oublie si elle ne veut pas passer pour une personne indigne. Pas son genre de toute manière. « En toute objectivité, je m’en suis rendu compte dans la salle d’attente du pédiatre … en voyant les autres bébés » - « Il est vrai que les bébés ne sont pas supposés être beau à la naissance, mais le tiens fait exception. » C'est un bébé certes, mais il n'est pas si vilain, Olive est rationnelle, mais elle ne veut pas paraitre vexante non-plus. C'est son côté d'ancienne médecin qui ressort simplement. Voilà pourquoi elle n'aurait pas pu se spécialiser en pédiatrie. Elle abandonne l'observation de l'enfant pour se concentrer de nouveau sur son ami qui a l'air heureux, ce qui lui réchauffe le cœur. « On n’a qu’à se balader un peu dans le quartier et on peut s’arrêter boire un truc en chemin … à une époque je t’aurais tanné pour aller dans un pub, mais un café me conviendrait pour aujourd’hui » Olive émit un petit rire à la réplique de son ami. Oui, elle ne doutait pas que si le nourrisson n'était pas dans le coin, Ed et elle seraient déjà dans le bar du coin avec une bonne bière. Mais ce n'était définitivement pas la place d'un bébé. « Un café, absolument parfait, je te suis. » Un bon spot pour discuter, c'était absolument super. Elle s'apprêta à lancer la balade quand une nouvelle remarque de son ami la fit rire. « Tu sais que Henry est surtout un parfait alibi pour nous organiser un truc … » - « Comme si tu avais besoin de faire marcher ce petit ange pour me voir, c'est faux tu sais. » Même un message simple lui ferait plaisir et elle accepterait l'invitation sans aucun problème. Après tout, Olive n'était pas que là pour l'enfant, mais aussi et surtout pour son ancien meilleur ami. Elle avait envie de le retrouver et peu importe de la façon dont cela devrait se passer. Tout était bon prétexte pour le voir. « Je compte pas partager ton attention avec mon fils » Elle secoua la tête. « Et bien, sache qu'il aura toute mon attention. Et toi aussi d'ailleurs ! » C'était sa journée après tout. Ils démarrèrent leur balade sous le soleil printanier de Brisbane, Olive un large sourire aux lèvres. « Bon alors, raconte moi tout maintenant ! »

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« Il est vrai que les bébés ne sont pas supposés être beau à la naissance, mais le tiens fait exception. » Il tend les mains vers elle comme si elle venait de sortir la clef d’un théorème qu’il s’évertue à prouver depuis la naissance de son fils, le 24 septembre. « Merci ! », dit-il pour accompagner ses propos alors qu’il agite les mains devant lui, dans le vide. « Merci de dire à voix haute ce que je m’évertue de répéter, me faisant passer pour un horrible type. Ça fait du bien de se sentir moins seul à être juste … réaliste » qu’il ajoute en lui adressant un sourire complice. Ouais, ça fait du bien de l’avoir à ses côtés. Sa rationalité, son naturel et le fait qu’elle soit comme lui, tout simplement elle-même. « Un café, absolument parfait, je te suis. » Elle est loin l’époque des soirées sans fin, de la consommation de tout et n’importe pour pouvoir se sentir vivant. Clean depuis plus de onze mois, il change du tout au tout le Edison. S’il ne dort pas la nuit, c’est parce qu’il bosse ou essaie d’épauler Jenna pour s’occuper du petit bout. A une certaine époque, il se serait seulement réveillé à cette heure et sans doute aux côtés d’une demoiselle dont il aurait été incapable de dire le prénom. Devenir adulte, ça a aussi son côté positif. « Comme si tu avais besoin de faire marcher ce petit ange pour me voir, c'est faux tu sais. » Il en prend note et va s’en servir de cette opportunité, c’est ce qu’il lui démontre en agitant son index devant elle et en tapotant sa tempe. Il en prend note.

« Et bien, sache qu'il aura toute mon attention. Et toi aussi d'ailleurs ! » « La reine du multitasking », lâche-t-il avant qu’ils ne se mettent en marche sous le printemps de Brisbane. Un coup d’œil vers la moue reposée de son fils, il tourne la tête vers Olive. « Bon alors, raconte moi tout maintenant ! » Il fait mine d’être choqué par la demande. « Hein ? Quoi ? Tout te raconter ? Te raconter quoi … ? Tu veux que je te passe en version rapide toutes les conneries que j’ai pu faire … » Il siffle. « Y’en a un paquet … » Un éclat de rire même s’il dit vrai. « Je suis clean depuis onze mois », pas vraiment le genre de truc dont il parle. Avec personne en vérité. Elle est la première à l’entendre la nouvelle et ça ne le surprend même pas de balancer ça comme ça. « enfin, on dit 337 jours dans notre langage », son éternel sourire dédramatise, « on a ouvert notre salle de concert avec Cam, on pense pouvoir se relancer sur une tournée d’ici peu avec le groupe … et je sais pas encore comment je vais faire pour jongler avec le gnome » Il hausse les épaules. « Va falloir que je me trouve un vrai appart, avec une chambre de mômes … imagine ! » qu’il lance en écarquillant les yeux. « Mais c’est plutôt à toi de tout me raconter » et il tourne la tête vers elle sans la quitter du regard.

Elles sont rares, les personnes qui arrivent à faire sortir Olive de sa zone de confort. Edison est sûrement l'une des exceptions que la jeune femme fera toujours passer en priorité. Elle y tient beaucoup à ces retrouvailles, à reprendre cette relation amicale avec lui. Edison a eu une grande part dans son passé, elle espère qu'il pourra en être autant dans son futur. « Merci ! Merci de dire à voix haute ce que je m’évertue de répéter, me faisant passer pour un horrible type. Ça fait du bien de se sentir moins seul à être juste … réaliste » Olive grimace, au moins ça réplique avait été bien comprise. Rationnellement oui, un nouveau-né n'était pas beau, mais certains parents avaient dû mal à accepter la vérité. Olive s’efforçait toujours de rester franche et réaliste sur le sujet, et cela pour n'importe quoi, même si les vérités n'étaient pas toujours bonnes à entendre. Elle s'en excuserait plus tard si c'était nécessaire. « Et bien, je t'accompagnerai la prochaine fois pour dire aux autres parents que leur bébé est tout fripé. » Olive éclate de rire avant de reporter son attention sur Ed. L'idée n'était pas si horrible que cela, si? Bien sur, Olive n'était pas un monstre sans cœur, c'était bien tout le contraire d'ailleurs. Elle était passionnée, et ne faisait jamais les choses à moitié. C'était une (trop) gentille personne surtout. Mais avec Ed, elle n'avait pas besoin de faire semblant, et c'était tout le bienfait de sa relation avec le jeune homme. Même après ces années, ils avaient encore ce petit truc. A la seule différence que maintenant, ils étaient adultes et c'était sûrement la partie la moins fun.

« La reine du multitasking » La brune hausse les épaules. Elle ferait le nécessaire pour être partout à la fois si c'était possible. Sans négliger personne, c'était surtout ça le point important. Elle profita de la balade pour interroger son ami sur les nouveautés de sa vie. Sur ce qu'elle avait manqué pendant tout ce temps, parce que finalement, la seule nouvelle qu'elle avait eu jusque là, c'était le nourrisson bien endormi dans sa poussette. Et c'était certes déjà une énorme surprise. La suite était prometteuse. « Hein ? Quoi ? Tout te raconter ? Te raconter quoi … ? Tu veux que je te passe en version rapide toutes les conneries que j’ai pu faire … » La jeune femme penche la tête sur le côté. Persuadée que ce n'était qu'un euphémisme venant d'Edison. « Y’en a un paquet … » - « Je n'arrive pas à te croire j'suis désolée. » Edison n'était à ses yeux pas un voyou. Elle avait du mal à imaginer le Edison rebelle qu'il avait pu être. « Je suis clean depuis onze mois » Un grand O se dessina sur ses lèvres. La surprise s'afficha sur les traits de son visage. Olive ne s'était pas attendu à ce type de révélation, elle était finalement très loin du compte. « enfin, on dit 337 jours dans notre langage » - « Oh Ed. » Elle avait les fesses entre deux chaises, ne sachant si elle devait être désolée, ou être fière de lui pour cet accomplissement. La descente aux enfers était facile, la pente pour remonter bien plus dense, elle ne pouvait que le savoir. « Et comment tu te sens maintenant? » L'important c'était le présent, même si le passé d'Edison ne s'effacerait jamais, même avec toute la volonté du monde, cela faisait partie intégrante de son histoire et de ce qu'il est aujourd'hui. « On a ouvert notre salle de concert avec Cam, on pense pouvoir se relancer sur une tournée d’ici peu avec le groupe … et je sais pas encore comment je vais faire pour jongler avec le gnome » Cette révélation est au moins plus douce, même si elle ne se doute pas que ce n'est qu'une petite facette de l'iceberg de la vie de Dorn. « Mais c'est super ça ! Tu n'oublieras pas de me faire suivre le lien de la billeterie surtout. J'veux être là pour voir ça de mes yeux. » Elle le suppliait presque de pouvoir être au devant de la scène. « Oui, j'imagine que ce ne sera pas simple maintenant qu'il n'y a plus que toi, mais tu y arrivera, je n'en doute pas un seul instant. » Devenir père et être chanteur ne pouvait être facile, Midas en avait fait les frais et Olive avait vu les choses se faire. Pour autant, c'était faisable et Olive avait espoir en cette alliance. « Va falloir que je me trouve un vrai appart, avec une chambre de mômes … imagine ! » Olive émit un petit rire à cette réflexion. « Tu n'es qu'au début des galères en plus. » Trop rationnelle comme toujours. C'était difficile pour elle de se projeter, mais alors elle imaginait qu'avec un nourrisson c'était encore pire. « Mais, si t'as besoin d'une baby-sitter de temps en temps, tu as mon numéro. » Elle pouvait bien faire cela pour son ami. « Mais c’est plutôt à toi de tout me raconter » Olive, elle pince les lèvres pas vraiment certaine d'être prête à se livrer encore complétement et cela même si a une confiance aveugle dans son ami. Pourtant, elle se doit d'être sincère avec lui. Elle laisse planer un silence, quelques instants à peine avant de reprendre. « Mes parents sont en silence radio depuis quelques semaines. A vrai dire surtout, depuis que j'ai annoncé à ma famille que je leur mentais depuis deux ans. » Ce dont elle n'était vraiment pas fière. « Je te raconterai tout dans les moindres détails, mais si t'es ok, on va se poser avant, j'ai besoin de caféine pour retenir mes larmes. » C'était encore tout frais dans son esprit. Son cœur avait encore du mal à accepter les choses. Olive, c'était un petit bout de femme trop fragile pour affronter la vie, elle en était consciente oui. Le chemin vers le bonheur était encore loin.

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« Oh Ed. » Il lève une épaule, l’air de rien. Il est clean et c’est ce qui compte. La chute de Cameron avait eu raison de sa folie et il avait pris la décision de ne plus blesser qui que ce soit, volontairement ou non. 337 jours, ça fait un paquet de jours et il sait que se tenir loin de la vie de la nuit et des concerts joue un rôle favorable dans ce changement de vie. Une fois en tournée, il sait que les choses allaient être un peu plus compliquées. Tout était plus facile d’accès. Presque banal. « Et comment tu te sens maintenant? » . « Pas trop mal, en fait … ça me semble si loin et hier en même temps. J’suis pas naïf, je sais que ça va être un peu plus compliqué quand on reprendra un rythme de fou avec le groupe … mais je compte pas repartir à zéro », ça avait été déjà une galère de refuser les rails de cocaïne quand il s’était trouvé en soirée. Il ne voulait pas prendre le moindre risque et avait déjà prévu de se tenir loin de ceux et celles qu’il connaît comme consommateurs. Couper les ponts avec certains, c’est devenu une question de survie. « Mais c'est super ça ! Tu n'oublieras pas de me faire suivre le lien de la billeterie surtout. J'veux être là pour voir ça de mes yeux » « Comme si j’allais te laisser te procurer un billet, je te prends dans ma valise, Olive », dit-il en plantant son regard dans le sien pour qu’elle imprime l’information dans son esprit. Il ne se déplacera pas sans elle ou du moins sans lui avoir demandé ses disponibilités. « Oui, j'imagine que ce ne sera pas simple maintenant qu'il n'y a plus que toi, mais tu y arriveras, je n'en doute pas un seul instant. » Sourire aux lèvres, il détourne son regard pour fixer droit devant lui. Croisons les doigts.

« Tu n'es qu'au début des galères en plus. » Il laisse échapper un éclat de rire sincère. « Je sais … mais ça me branche pas mal comme galères, je crois … enfin, on en reparle quand il passera par la crise d’ado’. » qu’il réplique sur un ton rieur. Il espère que son fils ne soit pas comme lui. Henry doit prendre exemple sur Jenna, une femme indépendante, intelligente et passionnée. Il avait parfois peur d’être celui de trop quand ils auront des discussions ô combien évoluées alors qu’il ne pourrait que parler de musique … oh Edison et sa confiance en lui quasiment inexistante. Un fardeau. « Mais si t’as besoin d’une baby sitter de temps en temps, tu as mon numéro. » « Si j’ai besoin d’une baby-sitter, ce sera pour passer du temps avec toi … c’est pas aussi simple. » Il affiche un large sourire avant de lui retourner la question, sentant l’atmosphère s’alourdir. Alors, il ne dit rien et la laisse, silencieuse d’abord. Pas du genre à mettre la pression pour qu’elle se confie. « Mes parents sont en silence radio depuis quelques semaines. A vrai dire surtout, depuis que j'ai annoncé à ma famille que je leur mentais depuis deux ans. » Il arque un sourcil. « Je te raconterai tout dans les moindres détails, mais si t'es ok, on va se poser avant, j'ai besoin de caféine pour retenir mes larmes. » Il acquiesce et vient poser une main libre dans son dos avant d’enrouler son bras autour de son cou pour déposer un baiser sur sa joue en l’attirant vers lui. Ce simple geste est la confirmation qu’ils peuvent attendre et surtout qu’il est là. Il est là pour écouter, entendre et surtout pour essuyer les larmes qui couleront sur ses joues … tout comme elle avait été là pour essuyer les siennes à une époque où elle avait été son univers tout entier. Ils marchent l’un à côté de l’autre, silencieux et pourtant en apparence apaisés. Parfois, ça suffit de simplement se retrouver près de la personne aimée. Aucunement besoin d’artifice, de logorrhées, juste la présence de l’autre et le monde est de nouveau en ordre.

« Tiens. On a qu’à aller à, le café est pas trop mal et tu peux te prendre une dose de sucre rien qu’en croquant dans une de leur pâtisserie » et il tapote du plat de la main son ventre. Certes, Edison est toujours sportif mais il doit bien assumer avoir ralenti le sport et enchaîner les nuits blanches les premières semaines qui ont suivi l’arrivée de son fils. S’installant à une table près de la fenêtre, Edison s’installe aux côtés d’Olive, il n’a jamais été fan des situations tête à tête. Une lubie. Attirant la poussette près de lui, il jette un coup d’œil sur Henry pour finalement faire légèrement descendre la couverture pour qu’il puisse un peu respirer et surtout pour qu’il puisse avoir un œil sur lui. Apparemment, ce dernier dort à points fermés même si pendant quelques secondes, il le scrute pour vérifier le moindre mouvement. Henry a les bras légèrement relevés et Edison ne se rend même pas compte que son handicap est présent. Il faut dire qu’il s’y est habitué et qu’il a fini par ne plus voir que ça. Sans doute qu’il avait oublié car Henry ne semblait pas être gêné par le fait de ne pas avoir de main gauche. Il n’avait pas le sentiment que c’était la fin du monde ou que cela rendait son fils différent. Suffisait qu’il ouvre les yeux pour qu’on plonge son regard dans les siens, ce môme allait réussir à faire chavirer des cœurs rien que par un regard. « Croisons les doigts pour qu’il ne se mette pas à hurler à la mort en plein milieu du café… », il repose son attention sur Olive, «j’crois que les endroits silencieux et discrets, c’est pas vraiment son truc. »

«Je paie la première tournée... de cafés», il pose la main à plat sur son torse comme si mêler tournée et café était un blasphème dans son monde. Evidemment, le tout est accompagné d’un rire amusé.

Malgré tout, Olive reste persuadée que c'est une victoire. « Pas trop mal, en fait … ça me semble si loin et hier en même temps. J’suis pas naïf, je sais que ça va être un peu plus compliqué quand on reprendra un rythme de fou avec le groupe … mais je compte pas repartir à zéro » Olive avait confiance en les capacités de maîtrise d'Edison, même si oui, ce ne serait pas facile. Mais il avait aussi traverser l'enfer, c'était un rappel constant de ce qui l'avait attendu au tournant et ce dont il avait été capable pour se relever. Voilà ce qui comptait par dessus-tout surtout. Olive hoche alors la tête comme simple réponse. Elle est consciente de la difficulté de cette merde. Elle a vu sa meilleure amie et cousine partir à cause de cela, et plus jamais, égoïstement, elle ne souhaite revivre la perte d'un être cher par la faute de la moindre substance illicite. « Comme si j’allais te laisser te procurer un billet, je te prends dans ma valise, Olive » Il y avait tout intérêt au fond, mais Olive n'était pas du genre à s'imposer. « Je te suivrai jusqu'au bout du monde Ed. Sois en certain ! » Elle était plus que sérieuse. Au fond, elle ne le ferait pas bien sûr, parce que cela voudrait dire abandonner tout ce qu'elle connait, et la peur de la nouveauté lui noue les entrailles, mais pour Ed, elle gravirait des montagnes, donc c'était un peu tout comme non? Le retrouver dans sa vie était un cadeau du ciel qu'elle n'était pas encline à voir filer de si tôt.

« Je sais … mais ça me branche pas mal comme galères, je crois … enfin, on en reparle quand il passera par la crise d’ado’. » Visiblement, Ed ne redoutait que très peu la paternité, ou alors, il était simplement assez malin pour cacher sa détresse. C'était étrangement un rôle qui lui allait comme un gant. « Normalement, tu as largement le temps de le voir venir. » Elle rit. Personne n'avait une machine pour avancer le temps, cela même s'il ne semblait jamais ralentir. Mais le petit être était encore tout frais, il faudrait donc bien plusieurs années avant que le pire de l'adolescence ne ressorte en lui. Et puis en temps voulu, Olive était certaine que son ami prendrait les choses bien en main. Il était à sa place dans ce nouveau rôle, même s'il n'en avait pas encore pleinement conscience. Et puis, Olive serait là pour le soutenir aussi, c'était important de le souligner. « Si j’ai besoin d’une baby-sitter, ce sera pour passer du temps avec toi … c’est pas aussi simple. » - « Ça compte aussi je te l'accorde. » Elle marqua une légère pause. « Même si, j'ai peur de ne pouvoir jamais me lasser de sa bouille. » Un regard vers le nouveau-né paisiblement endormi. Olive n'imaginait pas sa vie avec des enfants, du moins pas pour l'instant, surtout que rien n'était véritablement stable dans sa vie, mais ceux des autres la faisait toujours sourire. C'était plus ou moins un bon point.

La suite de la conversation est inévitable, mais Olive a beau y être prête, ça ne l'enchante pour autant pas du tout. Parler de sa vie actuelle, ou de son passé n'est jamais un bon signe de bonheur. Après quelques minutes de silence, et une réflexion intense sur comment aborder les choses avec le jeune homme, Olive se livre enfin sur ce qui la bloque depuis des semaines. Ce n'est que les prémisses de ce qui est réellement en cours, mais c'est déjà un début. Elle promet d'en dire plus quand ils seront au chaud, espérant qu'elle pourra ainsi gagner quelques minutes pour faire le tour de ses propres pensées. Le contact d'Ed lui réchauffe le cœur. Le brun a toujours eu cet effet apaisant sur elle, cet effet rassurant. Visiblement, ça n'a pas changer et c'est toujours un moment plaisant. « Tiens. On a qu’à aller à, le café est pas trop mal et tu peux te prendre une dose de sucre rien qu’en croquant dans une de leur pâtisserie » Olive tourne son regard vers la direction qu'indique son ami. C'est un très bon choix oui. A cet instant, Olive aimerait que le temps prenne une petite pause, que la journée ne se termine jamais et que ses soucis s'envolent. Bien sûr ça ne marche pas comme ça, et qu'elle le veuille ou non, la quiétude n'est pas dans son vocabulaire. « Croisons les doigts pour qu’il ne se mette pas à hurler à la mort en plein milieu du café… » Olive émit un petit rire. « Peut-être que de cette façon, ça décoincerait un peu la clientèle. » Elle hausse les épaules en regardant tout autour d'elle. Les gens ont les traits tirés et la face à l'envers. Un après-midi lambda dans la vie de Brisbane en outre. «j’crois que les endroits silencieux et discrets, c’est pas vraiment son truc. » - « C'est sûrement parce qu'il adore qu'on le remarque. Au fond, il a de la graine de star. » Elle fit un clin d’œil à son ami avant de porter son attention sur la carte. «Je paie la première tournée... de cafés» Elle le remercia, c'était un geste très appréciable et cette tournée de café risquait d'être prometteuse. Un silence léger s'installa entre eux. Un silence qui n'était pas gênant, marquant simplement une pause dans ces retrouvailles mouvementée. La serveuse prit la commande des deux protagonistes, et enfin Olive reposa son attention sur le jeune homme en face d'elle. « Ce n'est.. ce n'est pas toujours facile de trouver les bons termes pour définir cet ouragan sans fin dans ma vie. J'suis vraiment pas douée pour ça, pour d'écrire ce qui cloche dans mon quotidien. Et j'veux surtout pas t'embêter avec ça tu sais. » Parce que son histoire n'avait rien d'extraordinaire. C'était tout au moins lambda. Des incompréhensions familiales, des mauvais moments et des retombées douloureuses. La solitude et le questionnement constants. « J'admets que parfois, je ne sais juste pas où j'en suis dans ce foutu monde. » Peut-être qu'elle n'a tout simplement pas sa place dans ce monde distordu. Pas dans le sens où elle devrait partir non, mais dans le sens où elle n'est qu'une étrangère dans cette partie du globe. Comme si ce n'était juste pas ici que son histoire devait s'écrire.

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« Je te suivrai jusqu'au bout du monde Ed. Sois en certain ! » L’innocente remarque le fige pendant deux secondes. En effet, il la fixe pendant deux longues secondes car à vrai dire, elle avait toujours été ce rêve inavoué : celle qui le suivrait partout, toujours, tout le temps. Ils se l’étaient promis et il avait pris conscience du vide qu’elle avait laissé quand il n’y avait eu absolument plus personne. Et, comme la première fois qu’ils ont prononcé cette phrase, il la croit. Il en est même certain. « Normalement, tu as largement le temps de le voir venir. » « Ça compte aussi je te l'accorde. Même si, j'ai peur de ne pouvoir jamais me lasser de sa bouille. » Le regard du musicien se pose à son tour sur le visage endormi et apaisé de son fils. Il doit plaider coupable. Il passe des heures à le fixer, à l’observer. Il s’attendrit devant la moindre réaction, la moindre mimique. Son cœur fond dès qu’il le voit serrer son poing autour d’un morceau de tissu, comme sa couverture. Au point de perdre la notion du temps. « On y devient rapidement accro, j’avoue. » lâche-t-il avec la tendresse paternelle qui lui est nouvelle.

«C'est sûrement parce qu'il adore qu'on le remarque. Au fond, il a de la graine de star. » « Oh dis pas ça, le rôle de celui qui aime se faire remarquer est déjà occupé … par ma propre personne, je tiens à le rappeler. » Évidemment, il prononce cette phrase sur un ton amusé et d’une voix rieuse. A une époque, Edison avait aimé déranger. Il avait aimé ouvrir la bouche pour déblatérer des conneries qui choquent et offusquent. Il avait aimé attirer les regards pour énerver le monde entier. Aujourd’hui, il appréciait la tranquillité de passer inaperçu. Une chose toute nouvelle pour lui. « Je paie la première tournée... de cafés » « Ce n'est... ce n'est pas toujours facile de trouver les bons termes pour définir cet ouragan sans fin dans ma vie. J'suis vraiment pas douée pour ça, pour d'écrire ce qui cloche dans mon quotidien. Et j'veux surtout pas t'embêter avec ça tu sais. » Dès qu’elle prend la parole, elle capture son attention toute entière. Il pèse chaque mot prononcé par celle qui semble véritablement être au milieu d’une tempête. « Dis pas de conneries. Tu m’embêtes pas, tu m’emmerderas jamais et encore moins quand il est question de toi et de ce que tu ressens », dit-il aussitôt dans un souffle pour que les choses soient claires une fois pour toute. D’ailleurs, il utilise cet air sérieux qui ne lui ressemble pas : celui qui ne fait pas dans la demi-mesure. Edison savait être un clown tout comme il savait identifier le moment où il était temps de jouer un autre rôle. Pas besoin d’être douée, pas besoin de mettre les formes… t’as qu’à tout balancer d’un coup. J’ai jamais été bon en story-telling alors t’as pas à te faire d’souci de ce côté là » conclut-il par un sourire rassurant.

« J'admets que parfois, je ne sais juste pas où j'en suis dans ce foutu monde. » « Développe », qu’il dit, les renvoyant des années en arrière où c’est ce même mot qui avait créé des conversations sans fin. « Développe ». « Tu ne sais pas si tu veux être ici à Brisbane ou tu ne sais pas vraiment ce que tu veux faire de toutes ces heures passées sur cette bonne Terre … j’crois qu’y’a pas beaucoup de monde qui sait ce qu’il fout ici … j’crois qu’on fait plus semblant, et certains font mieux semblant que d’autre. » Sa main traverse le dessus de la table pour venir se poser sur sa main. « Dis-moi ce qui te passe dans la tête … comme ça … d’un coup, sans à chercher y vouloir mettre les formes ou trouver les bons mots. »

Le retour de son amitié avec Edison était la chose la plus importe qui lui soit arrivée depuis bien longtemps. Alors forcément, elle s'en raccrochait plus que de raison Olive. Ainsi, elle pourrait même lui promettre la lune si c'était nécessaire à la bonne poursuite de son amitié avec le jeune homme. Pour rien au monde aujourd'hui, elle ne revivrait la séparation douloureuse des cette dernière décennie. Et puis maintenant, il y a tant de nouvelles choses, des choses d'adultes mêmes qui dépassent un peu l'entendement, elle le conçoit. Jamais elle n'aurait imaginé Edison être père en le revoyant au festival, et pourtant, ce rôle lui collait à la perfection tant il semblait épanoui avec ce nouveau-né. « On y devient rapidement accro, j’avoue. » Et cela Olive n'en doutait pas un seul instant. Ils étaient beaux tous les deux. Un père heureux, et un enfant à grandir ravissant. Rien ne pourrait présager le contraire d'une vie de bonheur entre ces deux là. Olive en était persuadée, quitte à y mettre sa main au feu si c'était nécessaire. « Oh dis pas ça, le rôle de celui qui aime se faire remarquer est déjà occupé … par ma propre personne, je tiens à le rappeler. » Olive émit un petit rire. « Il n'y a donc pas la place pour une autre star dans cette famille ? J'suis étonnée. » Elle hausse un sourcil, tentant de garder un air sérieux avant d'exploser de rire. Edison faisait des ravages, son enfant en ferait bien plus encore. « Je paie la première tournée... de cafés » - « Si tu insistes, alors d'accord. » Les prochaines viendraient en suite. Voilà ce qui rythmait une vie d'adulte aussi. Du moins, une vie de personne responsable qui avait un train de vie somnolent. Et Olive se rendait compte jour après jour qu'elle n'avait pour son cas, aucune accroche dans cette vie. Son boulot n'était pas si fun qu'elle l'aurait pensé, la maison était bien trop vide à son goût et elle avait terminé l'ensemble des livres tapissant la bibliothèque. Ses parents ne lui parlaient plus, ce qui était sûrement le pire dans tout cela. En outre, il y avait beaucoup de choses à dire, sans savoir par où commencer. « Dis pas de conneries. Tu m’embêtes pas, tu m’emmerderas jamais et encore moins quand il est question de toi et de ce que tu ressens » Olive soupire. Elle sait que Edison est sincère et qu'il pense chaque mot qu'il vient de prononcer, mais c'est ainsi qu'elle est faite l’Australienne. A doute de tout, mais surtout d'elle. De l'intérêt qu'elle pourrait avoir pour les autres, et surtout pour ceux qui vivent bien plus d'aventures qu'en une vie réunie. « Pas besoin d’être douée, pas besoin de mettre les formes… t’as qu’à tout balancer d’un coup. J’ai jamais été bon en story-telling alors t’as pas à te faire d’souci de ce côté là » Ce qui semblait plus facile à dire, qu'à faire certainement. Mais après tout, Edison avait toujours été là pour elle, du moins à l'époque où ils cohabitaient, alors pourquoi cela serait différent aujourd'hui? Olive prit une inspiration. « Développe » Ce qu'elle compte bien faire, il faut juste qu'elle prenne le temps de remettre ses idées en place. Laissant ainsi le champs libre à Edison de continuer. « Tu ne sais pas si tu veux être ici à Brisbane ou tu ne sais pas vraiment ce que tu veux faire de toutes ces heures passées sur cette bonne Terre … j’crois qu’y’a pas beaucoup de monde qui sait ce qu’il fout ici … j’crois qu’on fait plus semblant, et certains font mieux semblant que d’autre. » La main d'Edison sur la sienne est rassurante. « Dis-moi ce qui te passe dans la tête … comme ça … d’un coup, sans à chercher y vouloir mettre les formes ou trouver les bons mots. » Olive hoche la tête, se sentant prête à essayer du moins. « C'est juste que j'imaginais la vie autrement. Tu sais, devenir chirurgien ça voulait dire beaucoup pour moi. » C'était déjà le début de l'aventure. « Enfin, surtout pour mes parents. » Et ça c'était une vérité qu'elle avait longtemps mise de côté. Parce que oui, elle avait adoré ses premières années d'études, elle avait adoré le fait de devenir un jour quelqu'un, mais ce n'était au final pas l'un de ses propres rêves, c'était surtout ce qu'on avait attendu d'elle. « Mais ça n'a pas fonctionner, parce que ce n'était pas pour moi. Le truc tu vois, c'est que j'ai aucune idée de pour quoi je suis douée et ça me hante. » Voilà qu'elle venait d'admettre à haute voix ce qui ne voulait pas sortir de sa tête depuis quelques temps. Elle ne l'avait dit à personne, pas même à Midas jusqu'à ce moment. « Être à Brisbane n'est pas un problème, c'est le quoi faire de ma vie surtout. » Parce qu'elle n'a jamais eu l'occasion de réfléchir à une autre solution Olive. Elle devait devenir chirurgienne et c'était tout. « C'est nase j'sais bien, y'a pire dans ce monde tu vas me dire, mais ça me brise le cœur de voir que je ne suis pas ce que je pensais être, ou du moins ce qu'on attendait de moi. » Pour une fois Olive, elle s'avoue complètement vaincue et désarmée.

@Edison Dorn

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   @Olive Sterling  
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« C'est juste que j'imaginais la vie autrement. Tu sais, devenir chirurgien ça voulait dire beaucoup pour moi. » Il sait. Il se souvient. Il se souvient s’être dit qu’avec elle, tout était possible et que ça pouvait être pratique d’avoir une pote médecin vu le mode de vie qu’il rêvait de vivre. Edison n’y connaissait rien en médecine, pour lui, ils étaient tous des génies ... Olive en tête. Il acquiesce, silencieux. « Enfin, surtout pour mes parents. » Ah les parents. Qu'ils soient des parents modèles ou qu’ils tabassent leurs gamins, il y a souvent des traces indélébiles sur la progéniture. Sa main demeure dans la sienne et avec une remarque comme celle-ci, il lui est impossible de s’en détacher. Du pouce, il caresse le dos de sa main sans la quitter du regard. « Mais ça n'a pas fonctionner, parce que ce n'était pas pour moi. Le truc tu vois, c'est que j'ai aucune idée de pour quoi je suis douée et ça me hante. » Le regard se plisse, la tête se penche légèrement sur le coté en entendant cette vérité qui semble tout droit venir de son coeur. Comment ça, elle ne sait pas pourquoi elle est douée. A ses yeux, elle est douée pour absolument tout son amie. Sur que c’était plus facile pour lui, il savait jouer de la guitare, sa voix n’était pas trop pourrie et il savait mettre des mots sur papier et sur mélodie. Sans ça, il n’était rien. « Être à Brisbane n'est pas un problème, c'est le quoi faire de ma vie surtout. C'est nase j'sais bien, y'a pire dans ce monde tu vas me dire, mais ça me brise le cœur de voir que je ne suis pas ce que je pensais être, ou du moins ce qu'on attendait de moi. »

Voilà, c’était dit.

Il se redresse doucement sur sa chaise, sans la quitter du regard et un sourire rassurant se dessine sur ses lèvres. « Je trouve ça fort ce que tu me dis, Oli ... faut un sacré putain de courage, » toujours obligé de placer quelques jurons sinon c’est pas du Edison, « pour le dire à voix haute d’une part mais surtout pour s'y confronter. » Un sourire rassurant, un sourire qui veut dire surtout merci. Merci de partager ces pensées avec lui avec ce naturel. Il pose les mains à plat sur la table. « Et si on te faisait tout essayer, tout et n’importe quoi ... tu as essayé de suivre une voie qui n’était pas celle que tu voulais ... rien t’empêche de toucher à tout, tout essayer et voir ce qui te branche. C'est pas comme si t’avais mille ans, dix gosses à charge et que tu ne pouvais rien tenter ... ferme toi aucune porte, tente tout. » Edison a toujours eu l’art et la manière de tourner le drame en positif, à son avantage. Et il propose cela avec son légendaire enthousiasme. « Vois ça comme un tas de possibles et d’éventualités ... sois curieuse! » et il lui fait un clin d’oeil.

C'était la première fois qu'Olive racontait son histoire à quelqu'un. La première fois qu'elle prenait le temps de vraiment y réfléchir et d'admettre que quelqu'un d'autre avait le droit de savoir ce qu'elle vivait. Bien sûr, ce n'était pas un exercice facile, loin de là même puisque Olive était clairement nulle pour se livrer. Raconter des pans de sa vie n'était pas une tâche facile, encore plus quand il s'agissait de moment douloureux. Avec Edison, c'était différent, avec Edison, elle se sentait libre d'être totalement franche et transparente. Avec lui, tout était réellement plus facile qu'elle ne l'aurait cru. Olive quand elle commença à lui raconter, elle n'eut aucune honte à admettre qu'elle avait échoué, alors que jusqu'à présent, l'inverse était impossible. La preuve, elle avait mis un sacré bout de temps, enfin d'année, à dire la vérité à ses parents quant à sa situation professionnelle à l'arrêt. Cela n'était pas un exercice facile pour la petite Olive qui avait toujours appris à faire les choses comme on lui disait, à suivre la ligne et c'est tout. Mais maintenant et sans cette ligne, Olive Sterling était complétement démunie. Elle ne savait plus quoi faire de sa vie, quoi pouvoir devenir après tout ça. Deux ans qu'elle tournait en rond en se lamentant sur son propre sort et n'attendant rien de particulier. Pourtant, elle savait qu'il était temps que ça change, temps qu'elle se trouve un passe-temps digne de ce nom, mais surtout qu'elle trouve quelque chose qui lui permettrait de retrouver un sens à tout cela. Bien sûr Olive, elle n'attend pas qu'Edison lui donne la recette miracle au bonheur, non, elle sait que ça demande de la patience et du temps. Ce que de tout évidence, elle a. Il faut juste le mélange parfait pour y arriver, et elle en est persuadée, ce qui est déjà un bon début. « Je trouve ça fort ce que tu me dis, Oli ... faut un sacré putain de courage, » Olive émit une grimace à la réponse de son ami qui ne pensait pas si bien dire. Elle avait l'impression d'avoir couru un marathon à cet instant tellement ses émotions étaient fortes et en ébullition. Tout n'était pas encore sur le tapis, mais c'était le début au moins et elle l'avait dit, enfin à voix-haute et surtout à quelqu'un. Une première.

« pour le dire à voix haute d’une part mais surtout pour s'y confronter. » Les mots d'Edison rejoignaient les pensées d'Olive. « Pour être totalement franche, tu es la première personne à qui j'admets cela à voix-haute. » Et sûrement la seule de toute évidence. Faut dire que les amis d'Olive ne sont que très peu, alors forcément, les secrets sont plus faciles à garder ainsi. Non pas que ça la dérange bien au contraire. « Et si on te faisait tout essayer, tout et n’importe quoi ... tu as essayé de suivre une voie qui n’était pas celle que tu voulais ... rien t’empêche de toucher à tout, tout essayer et voir ce qui te branche. C'est pas comme si t’avais mille ans, dix gosses à charge et que tu ne pouvais rien tenter ... ferme toi aucune porte, tente tout. » Olive émit un petit rire face à l'effort de son ami pour la sortir de ce pétrin qu'elle subit depuis quelques années. « Ce n'est pas l'envie qui me manque, c'est juste que je n'ai aucune idée de la marche à suivre, de comment on fait. » Pour savoir ce pourquoi on est fait. Y-a t-il un manuel quelque chose? Olive n'en a pas la moindre idée. « Vois ça comme un tas de possibles et d’éventualités ... sois curieuse! » Olive aimerait avoir son enthousiasme, avoir sa persévérance. Mais elle n'est pas tout ça Olive malheureusement et ce qui semble si simple pour Edison, et une montagne pour elle. « Sûrement, mais tu as raison, je finirai bien par trouver car je n'ai rien à perdre. » Et puis maintenant, elle n'était plus à quelques années près non? « Ed, tu penses que je vais y arriver ? » Une petite voix un peu trop aiguë à son goût reflétait toute la crainte et l'angoisse qui se fondaient en elle.

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   @Olive Sterling  
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« Pour être totalement franche, tu es la première personne à qui j'admets cela à voix-haute. » Le cœur du guitariste se gonfle, un peu comme son ego – sans doute. Malgré les années passées loin l’un de l’autre, l’alchimie qui les unit depuis le jour un n’a pas disparu. Olive est sa sécurité, sa « safe place ». Le tendre sourire ne quitte pas ses lippes alors que sa tête se penche un peu plus en avant, comme pour la remercier. De sa confiance. De son éternelle confiance. De le mettre dans la confidence. « Ce n'est pas l'envie qui me manque, c'est juste que je n'ai aucune idée de la marche à suivre, de comment on fait. » Il claque des doigts, tapote du bout de l’index sa tempe, l’air de dire « moi je sais » alors que bon, niveau maîtrise de sa vie privée, on en est loin. « Sûrement, mais tu as raison, je finirai bien par trouver car je n'ai rien à perdre. Ed, tu penses que je vais y arriver ? » Il relève le regard alors qu’il jetait un coup d’œil à son fils pour s’assurer que ce dernier était toujours en train de dormir … non, les yeux étaient grand ouverts et il semblait scruter les détails du plafond. Il tourne la tête un instant vers Olive, les sourcils levés comme s’il essayait de savoir si la question était sérieuse. Une vraie question. « Si je pense que tu vas y arriver … ? » Il sourit avec son éternelle assurance. « S’il y a bien une chose dont je suis certain, c’est que tu vas y arriver. Ça va être sans doute super reloud, et peut-être que tu vas tomber pas mal de fois en chemin … mais je serais là, et même si je ne suis pas là, je suis certain que tu vas pouvoir te relever et continuer ton chemin. » Il parle avec assurance. Il a confiance. En elle, en son courage et surtout en son endurance pour pouvoir relever n’importe quel challenge. « Et compte sur moi pour te botter le cul si je vois que tu broies un peu trop du noir et fais une pause trop longue », dit-il d’une voix rieuse en brandissant un index faussement menaçant.

Cafés commandés et apportés. Ils passeront les heures qui suivent ensemble, à parler de tout, surtout de rien. De la vie. De ce qui a bien pu se passer entre temps. De projets. Du Loophole. Ils parlent. Ils rient. Un instant à eux, rien qu'à eux. Ils oublient tout. Les autres. Les tracas. Et les années passés loin de l'autre. Bonnie et Clyde.

rp terminé