I can feel you, I can hear you, howling in my bones. There's an evil lurking in the dark. Ever shifting, skin is ripping, as you take control. I can't tell where you end and where I start. A ferocious diagnosis, under moonlit hands, will the man become the monster or the monster become man? I could be up all night, but I'm paralyzed when the creature comes alive. 'Cause it's fight or fright, in the full moonlight. You can run but you can't hide. I could be honest, I could be human. I could become the silver bullet in your head. But no one can break my heart like I can. @robin-hope berry@jameson winters
1900.« Vous seul pouvez m’aider. Je vous en conjure, soyez preste. En souvenir de notre amitié passée… Jiwi »
Phœnix ne désobéissait pas aux ordres de sa meute. La loyauté envers les siens qui coulait dans ses veines ne connaissait aucune limite. Ainsi, lorsqu’il reçut cette lettre griffonnée de la main tremblotante de celle qu’il avait un jour aimé, il l’avait relu, tourné entre ses longs doigts blafards, puis l’avait jeté dans le feu. Toute communication était proscrite. Dieu sait même comment ce parchemin lui était parvenu. Entre les orteils fourchus d’une infâme petite chauve-souris voyageuse, sans nul doute, songeait-il alors que la lueur rougeâtre des flammes dévorant la calligraphie allongée se reflétait dans ses yeux gris. Tout communication était proscrite. Phoenix ne désobéissait pas aux ordres. Il ne désobéissait plus. Tournant les talons, il grimpa dans sa roulette… puis plongea subitement dans le feu pour en extraire le bout de papier tout cramé et taper dessus comme un forcené pour tenter de sauver ce qu’il y avait à sauver. « Crétin », se dit-il en la glissant la feuille dans sa chemise, au niveau de son cœur (un hasard, la proche se trouvait là). « Crétin », en s’éloignant en catimini du repère de sa meute au cœur de l’épaisse forêt noire. « Crétin », en prenant la direction du point de repère indiqué au dos de la lettre.
Ses pas s’enfonçaient dans la neige avec un craquement imperceptible. Il traversa les sapins, mains dans les poches, sans difficulté pour se réparer. Bien sûr, comme ses congénères, Phoenix avait la capacité de voir dans l’obscurité. Mais le soleil chaud sur sa peau lui manquait. Depuis l’éclipse, le monde était plongé dans une nuit éternelle. Seules quelques lumières chaleureuses ronronnaient à travers les fenêtres des chaumières du village. Il observait les portes barricadés, tentatives de se protéger, et il ne pouvait pas les blâmer. Sans soleil pour les arrêter, les suceurs de sang et autres créatures de la nuit pullulaient, plus vicieuses les uns que les autres. Et si les loups avaient tendance à se tenir écartés des humains, le manque de Lune pour les guider avaient commencé à en rendre plus d’un… légèrement tarés.
« En souvenir de notre amitié passé… Jiwi » Jiwi, parce que Miss Jane Winters c’était trop long et trop pompeux pour le chiot fou récalcitrant qu’il était. Jiwi, parce qu’elle détestait ce surnom et que donc bien évidemment, il l’adorait. Jiwi. Pourquoi utiliser ce sobriquet ? Pourquoi écrire cette lettre ? Pourquoi lui demander son aide, à lui ? Assurément elle avait bien un suceur de sang ou deux sous la main pour faire son sale boulot, non ? Alors pourquoi ? Winters, dans quel pétrin tu t’es encore fourrée…
Demander à l’aide – voilà qui ne lui ressemblait pas. Du moins pas au souvenir qu’il avait d’elle. Certes, elle avait un côté dramatique, déjà môme, avec ses sorties dramatiques, cheveux au vent, et ses pirouettes lyriques solennelles… mais sa fierté, sa froideur, auraient tué toute tentative de communication « vulnérable » dans l’œuf. Il secoua la tête. Tu l’as pas vu depuis dix piges (treize pour être exacte), Dieu sait comment elle avait évolué depuis…
Enfin, ses pas le menèrent vers les patelins désertés depuis l’éclipse. Pas un rat, pas une chauve-souris en vue, aucun signe de vie. Seule la lueur d’une bougie qui dansait à la fenêtre d’un vieux bar abandonné où ils étaient censés se retrouver. Son instinct lui souffla de rebrousser chemin, mais pour la deuxième fois aujourd’hui, il l’ignora. Au moins il ne sentait pas de chasseurs ou autres créatures douteuses. Juste une odeur très reconnaissable…
Ébouriffant sa tignasse blonde cendrée pour en faire tomber les flocons, il poussa la lourde porte de rondins et, un sourcil redressé, il observa son fennec de sœur accoudée au comptoir désaffecté se servir une bouteille vide et cassée dans un verre poussiéreux. « Et un bourbon ! » cria-t-elle à la cantonade, ce qui qui l’inquiéta un peu, car il n’y avait personne d’autre qu’elle derrière ce bar. Évidemment, rien ne coula. Mais elle bu néanmoins. Phoenix esquissa un sourire accablé et se rapprocha de la rouquine.
« Perd pas la main, serre moi un verre » il s’adossa au bar, regardant l’étrange créature à ses côtés. Robin disait que sa différence résidait dans son poil roux, semblait ignorer ses oreilles gigantesques, sa taille ridiculement petite, et le fait qu’elle soit somme toute un foutue fennec. Mais la mère de Phœnix, conjointe de l’alpha, l’avait trouvé (volé ?) à la naissance et l’a élevé comme sa fille, les autres n’avaient eu qu’à accepter. Ce qu’ils firent et pas qu’un peu. Les loups étant très sensibles à leurs petits et Robin étant aussi minuscule qu’elle était casse-couille, ils la traitaient comme une sorte de louveteau éternel. « Qu’est ce que tu fous là la naine ? T’as reçue une lettre toi aussi ? »