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En seulement quelques mois, les choses avaient totalement changé pour la cadette Sighbury qui se rendait à certains des événements où ses parents la forçaient à aller avec un peu plus d’enthousiasme et pour cause, elle était amoureuse. Se retrouver dans des galas était l’occasion de parfois y croiser Arthur et de s’amuser de sa nonchalance et de ses remarques acerbes mais leur tout nouveau statut venait pimenter ces rencontres là. Ils étaient discrets, cherchant encore à comprendre comment ils en étaient arrivés à ces sourires niais incontrôlables qu’ils affichaient en se voyant et à ce besoin irrépressible de s’envoyer des messages constamment, mais ils ne se cachaient pas pour autant. Alors certaines personnes avaient compris, Greta ignorant les regards noirs des femmes à qui il avait promis monts et merveilles pour ne donner aucune suite et elle devait admettre ressentir une certaine fierté à l’idée d’être différente des autres. Arthur, lui, devait faire avec les remarques déplacées de ceux qui le pensaient incapables de la rendre heureuse. Et à côté de ça, ils vivaient quelque chose de vrai et de sincère qui rendait la jeune femme plus heureuse que jamais, au point d’accorder un réel intérêt à la robe de gala qu’avaient prévu ses parents pour l’événement de ce soir-là simplement parce qu’il la verrait dedans. Une fois dans le taxi, Greta avait attrapé son téléphone pour l’appeler. « Nan je peux pas venir, je suis malade. » La fausse quinte de toux qui avait suivi cette affirmation était digne des plus grands acteurs et elle trouvait quelque chose d’extrêmement satisfaisant à l’entendre paniquer à l’autre bout du fil. Il chuchotait, retenant comme il le pouvait le son de sa voix et elle pouvait l’imaginer passer la main dans ses cheveux pour la laisser là, au-dessus de sa tête, le temps d’accepter d’être seul ce soir. En sortant du taxi, sa robe était tombée négligemment le long de ses jambes pour les recouvrir alors qu’elle se levait et se dirigeait vers les marches qui menaient à l’événement. Greta avait marché jusqu’à l’entrée et un sourire s’était immédiatement dessiné sur son visage en l'apercevant dans la foule qu’elle avait traversé en ne le quittant pas des yeux. Le voir en costume faisait toujours son petit effet et la blonde le regardait différemment depuis quelques mois parce qu’ils avaient franchi une étape qui les surprenait presque autant que leur entourage.

« T’as vraiment cru que j’allais te faire ça ? » avait-elle lancé en arrivant derrière lui pour le surprendre. Ses sourcil froncés indiquaient qu’il la croyait réellement capable de l’abandonner et sa bouche entrouverte indiquait qu’il était prêt à le lui faire savoir. « Respire, j'suis là. » avait-elle dit dans un sourire avant de poser la main sur son épaule pour qu’il se baisse et accepte son baiser sur la joue. Rester sobres, ne pas se faire remarquer, tant de règles qu’Arthur et Greta avaient de plus en plus de mal à suivre et à accepter. Pourtant, jouer ce petit jeu avait quelque chose d’excitant et elle avait fait de son mieux pour transmettre à son petit-ami tout ce qu’elle aurait désiré faire à la place de ce simple baiser par le biais d'un regard soutenu. « J’ai manqué quoi ? Pitié me dis pas que j’ai raté le traditionnel discours sur l’association pour laquelle ils vont lever des fonds parce que j’avais prévu les mouchoirs et tout. » Ils faisaient tous de leur mieux pour mettre un peu de crédibilité dans leurs paroles mais tout restait plat et sonnait faux, ces personnes là avaient simplement besoin que l’action soit notoire pour pouvoir mettre la main au porte-monnaie pour une bonne cause et cette hypocrisie avait tendance à l’énerver. Attrapant une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur, elle avait trinqué avec Arthur avant de glisser sa main dans la sienne. « Je vais saluer tes parents et quand je reviens tu m’as trouvé une idée pour qu’on survive à ce moment. » Sans attendre sa réponse, elle s’était éloignée en lui accordant un clin d’oeil par dessus son épaule avant de disparaître pendant de longues, très longues minutes. « Ils m'adorent, ou alors ta mère est une très grande actrice. » avait-elle dit en terminant sa coupe de champagne d'une traite tout en le défiant du regard.

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« Dis-moi que t’es juste en retard. » Après avoir serré des mains, pour ce qui lui avait paru comme une éternité, il s’était glissé dans un couloir presque vide pour passer ce coup de fil. Elle ne pouvait pas lui faire un coup pareil, alors qu’ils avaient prévu de se retrouver à cette fichue soirée. « Nan je peux pas venir, je suis malade. » Elle avait enchaîné sur une fausse quinte de toux avant de lui raccrocher au nez. Arthur perdait patience. Il n’avait aucune envie de se retrouver seul dans la fosse aux lions, surtout quand sa mère ne cessait de l’observer dans l’attente de voir Greta apparaître à son bras. Il n’en pouvait plus de tenir les apparences quand il avait toujours eu un profond dégoût pour ce genre de gala ou chacun venait s’auto congratulé sur sa propre richesse. Le flot de reproches qu’il avait dû ravaler se traduisit par quelques messages à la saveur douce-amère, avant qu’une paire de mains ne l’attrape par le bras pour le ramener dans la foule. « Arthur, tu aurais pu soigner ta coiffure. » Le reproche de sa mère se déguisait sous un amusement qui fit rire sa galerie de lèche-cul tandis qu’Arthur cherchait à passer sa main dans sa tignasse pour ne pas avoir l’air débauché. Un sourire de circonstances étira ses lèvres alors que toute son audience semblait attrister de le savoir seul à un tel événement. Une fois encore, il entendit sa mère se lamenter sur son manque d’intérêt pour les relations durables et Arthur eu envie d’éclater de rire, mais dû se retenir. Sa nouvelle relation ne pouvait en rien qualifier de durable, pour le moment, mais tendait vers le changement. Ils se voulaient discrets, mais Arthur devenait parano, persuadé que sa mère avait compris leur manège et cherchait à lui tirer les vers du nez avec ses habituelles remarques acerbes qui avait tendance à le faire démarrer au quart de tour. Ce soir, il se contentait de quelques sourires, haïssant profondément Greta de l’avoir abandonné aussi lâchement.

Il avait, enfin, réussi à se défaire du groupe de harpie pour s’éloigner un peu. Juste quelques secondes pour souffler avant que ce ne soit son paternel qui le force à sociabiliser avec tous les vieux requins habituels. « T’as vraiment cru que j’allais te faire ça ? » Il eut un léger sursaut avant de se tourner pour trouver sa petite amie, sourire aux lèvres, amusée de sa petite blague. « Respire, j'suis là. » - « C’était vraiment pas drôle. » Il marmonna pour l’occasion, mais ne pouvait se défaire de son sourire après avoir pris pleinement connaissance de la tenue de Greta. Elle était resplendissante dans sa robe, probablement faites sur mesure, et il ne pouvait s’empêcher de laisser son regard glisser sur ses formes. Embrassant sa joue, il rêvait bien plus de se laisser aller à un autre genre de baiser. Il n’avait jamais été du genre à démontrer la moindre affection en public, mais Greta avait cette tendance à lui faire oublier où il pouvait bien se trouver. C’est pour cela qu’elle était devenue son meilleur acolyte dans ce genre d’événement mondain. Ensemble, tout paraissait plus simple, bien moins ennuyant. Et à la fin, il pouvait repartir avec elle, sans avoir à trouver une pirouette d’excuse en tout genre. Aussi étrange que cela puisse paraître, Arthur commençait à réellement apprécier ce semblant de stabilité et plus particulièrement cette complicité qui ne cessait de grandir entre eux. Tout paraissait différent de ce qu’il avait pu connaître par le passé. Il ne se laissait pas, s’étonnait même à toujours vouloir en savoir plus sur Greta. Et autour de lui, tout le monde s’étonnait de le voir constamment avec la même fille à son bras. « J’ai manqué quoi ? Pitié me dis pas que j’ai raté le traditionnel discours sur l’association pour laquelle ils vont lever des fonds parce que j’avais prévu les mouchoirs et tout. » Il eut un rire amusé alors que les doigts de la jeune femme vinrent se mêler aux siens. « C’est pour les enfants malades. » Un grand classique dans leur milieu. « Eliza a déjà donné dans les larmes de crocodile, t’as perdu ton tour. » Il haussa les épaules en se retenant de rire, sachant combien Greta adorait se donner en spectacle pour souligner la stupidité de ce genre de levée de fonds. Elle n’avait qu’à arriver à l’heure. « Je vais saluer tes parents et quand je reviens, tu m’as trouvé une idée pour qu’on survive à ce moment. » Il sentit une boule se former dans sa gorge à l’idée même que Greta se retrouve nez à nez avec sa mère. « Attends ! » Mais trop tard, les doigts de Greta venaient de glisser entre les siennes, elle se mouvait au travers de la foule d’un geste emplie d’une grâce qui faisait qu’Arthur ne pouvait détacher ses yeux de sa silhouette.

Il était allé se chercher un autre verre, pour s’occuper, pour ne pas avoir à discuter avec l’un des vieux associés de son père. « Ils m'adorent, ou alors ta mère est une très grande actrice. » Il aurait voulu rire, mais la situation ne l’amusait plus vraiment. « Ils adorent ton nom de famille. » Parce que sa mère lui avait déjà fait remarquer que s’il avait l’idée de se poser avec Greta, elle en serait ravie. « Je crois que ma mère a compris. » Il n’était pas difficile en même temps de voir que quelque chose avait changé entre eux. Arthur n’était pas du genre à passer plusieurs soirées d’affilées avec la même jeune femme, ce n’était pas dans sa réputation, tout le monde le savait, même ses propres parents. « Bon. » Il eut un long soupir. Il ne voulait pas penser à cela, ils s’étaient promis un tout autre tournant pour leur soirée. « James est là. » Et c’est quelque chose qui l’amusait énormément. James Wellington, celui qui avait toujours eu des vues sur Greta et qui passait son temps à emmerder le reste de la planète. Arthur ne pouvait pas l’encadrer et il avait bien l’intention de s’en amuser ce soir. « Cap d’aller lui jeter un verre à la gueule ? » Il lui adressa un sourire empli de malice. « Je te laisse le choix de la raison. » Mais si elle pouvait hurler haut et fort qu’il l’avait trompé ou refiler une maladie sexuellement transmissible, Arthur ne serait pas contre l’idée, soyons honnête.

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Greta avait le sentiment d’être dans une sorte de moment de transition, alors qu’elle utilisait encore les codes qui avaient été les leurs pendant tout le stade qui avait précédé le moment où ils s’étaient embrassés. Ils n’avaient jamais vraiment été amis, elle n’avait jamais réussi à qualifier Arthur comme tel malgré ce qu’elle pouvait aujourd’hui qualifier de complicité. Ils se cherchaient sans cesse, se provoquaient, et maintenant qu’elle s’apprêtait à le rejoindre, le remarquant instantanément dans la foule, elle commençait à comprendre pourquoi le rôle d’ami ne lui avait jamais collé à la peau. Celui de petit-ami lui allait bien mieux, malgré la grimace qu’il afficherait à l’entente de ce terme. « C’était vraiment pas drôle. » Il semblait réellement contrarié et c’était dans ce genre de moments qu’elle comprenait qu’il ne s’agissait plus d’un jeu. « Je saurais me faire pardonner. » Et elle aurait donné n’importe quoi pour se faire pardonner plutôt que de rester là, perchée sur ses talons, dans une robe qui l’empêchait d’être en totale possession de ses mouvements. Une chose était sûre, les Sighbury n’étaient pas connus pour proposer des vêtements pratiques, ils ne savaient qu’en mettre plein la vue. Son sourire s’était élargi quand il avait posé ses lèvres sur sa joue, au même titre que le sien, et le regard qu’ils avaient échangé était bourré de sous-entendus. Ils auraient tout le temps de se retrouver, mais il y avait quelque chose d’excitant dans la nouveauté du couple qu’il formait et la formalité du moment ne lui permettait pas de réellement se concentrer dessus. Pourquoi étaient-ils là, d’ailleurs ? « C’est pour les enfants malades. » Elle avait grimacé d’avoir plaisanté sur un sujet aussi lourd, pourtant, elle ressentait une réelle empathie pour ces enfants là, qui ne seraient que brièvement évoqués pendant toute cette mascarade. Greta pouvait profiter du luxe de ne pas avoir à se justifier auprès d’Arthur qui comprenait toutes les ficelles de ces galas et aux côtés de qui elle perdait ce sentiment de n’être qu’un pantin. « Eliza a déjà donné dans les larmes de crocodile, t’as perdu ton tour. » « Quelle pétasse. » avait-elle chuchoté en accordant au même moment un immense sourire à son père qui passait par là et qui, comme chaque année, dévaliserait le buffet sans prendre la peine de signer un chèque pour la cause que sa fille pleurait.

Il fallait qu’elle se débarrasse des corvées tout de suite pour pouvoir ensuite passer une soirée rien qu’avec lui, en oubliant le reste, à la condition que personne ne vienne les déranger pour des discussions inutiles. « Attends ! » Elle lui avait fait signe qu’elle reviendrait rapidement, et quand elle l’avait retrouvé, elle arborait un sourire satisfait. « Ils adorent ton nom de famille. » Son sourire s’était changé en une moue boudeuse, simplement destiné à le détendre. « Je crois que ma mère a compris. » « Compris quoi ? » avait-elle demandé avec une voix extrêmement mielleuse, la blonde venant volontairement en exagérer l’intonation pour le provoquer toujours un peu plus. La vérité était que derrière ses tentatives d’humour se cachait une envie désespérée de s’assurer qu’il ne s’envolerait pas sans explication un beau matin, et que les toutes premières fondations qu’ils bâtissaient serviraient à quelque chose. Malgré les sentiments indéniables qui s’étaient développés quand tout était devenu un peu plus clair entre eux, Greta n’en restait pas moins consciente de la personne vers qui ils étaient dirigés. Loin d’être du genre à se ranger, et pourtant encore à ses côtés ce soir, là où les yeux les plus accusateurs étaient braqués sur eux. « Ça ne me pose pas de problème à moi. » avait-elle ajouté avec un haussement d’épaule comme si tout cela n’avait pas la moindre importance à ses yeux.

« Bon. » Il eut un long soupir. Il ne voulait pas penser à cela, ils s’étaient promis un tout autre tournant pour leur soirée. « James est là. » Greta s’était tournée pour regarder au-dessus de son épaule et malgré sa volonté d’être discrète, les yeux du garçon déjà posés sur elle l'avaient empêché de ne pas se faire remarquer. « On serait jaloux, Monsieur Coventry ? Parce que je t’avoue que je commence à avoir un faible pour ses costumes pastel, moi. » Ils s’étaient tous les deux tournés vers le principal intéressé avant de tourner leurs visages l’un vers l’autre dans un mouvement coordonné et éclater de rire. Ils n’avaient aucun intérêt à prétendre ne pas être en train de parler de lui, non pas parce qu’ils étaient deux gosses de riche mal élevés mais tout simplement parce qu’il était exécrable et avait fait bien des avances déplacées à la blonde. « Cap d’aller lui jeter un verre à la gueule ? » Le verre qu’elle avait porté jusqu’à ses lèvres s’était arrêté en chemin pour finalement être redirigé sur le côté, ses yeux écarquillés cherchant à savoir s’il était sérieux. « Je te laisse le choix de la raison. » Greta était hésitante à déjà se lancer dans leur jeu favori, une activité enfantine mais à laquelle ils avaient toujours su ajouter assez de piment pour qu’elle reste divertissante. Tout était de toute façon plus divertissant que les discours de l’événement. « Bon ok je vais pas me défiler dès le début mais merde t’y vas fort. » La blonde avait avalé sa coupe de champagne d’un trait et lui avait tendue avant d’en prendre une autre et de jeter un regard entendu à Arthur. Soulevant légèrement sa robe pour se déplacer avec plus d’aisance, elle avait profité que James s’éclipse dehors pour le suivre. « Tu peux garder tes textos dégueulasses pour toi. » L’interpeller alors qu’il n’avait rien demandé était déjà dangereux, alors elle avait hésité, mais lui avait finalement lancé la fin de sa coupe - qu’elle avait finalement décidé de vider un peu sur le trajet jusqu’à lui - à la figure. Il n’avait pas répliqué, tout simplement parce que l’argument qu’elle avait utilisé était réel. Arthur s’était évidemment rapproché pour ne rien rater de la scène, et son sourire rendait le geste presque acceptable. Il se tenait proche de la baie vitrée et elle était rentrée pour le rejoindre. « Me demande pas comment il a eu mon numéro. » Elle avait haussé les épaules, ce ne serait pas la première fois que les parents de tout ce beau monde cherchaient à jouer les entremetteurs et l’idée la révulsait. Pourtant, elle se trouvait ce soir avec un fils de, et l’ironie de la situation avait eu pour effet de la faire rire avant de reporter son attention sur lui et de comprendre à nouveau pourquoi elle avait sombré. « Y a pas grand monde dehors… Cap de m’y emmener pour me dire bonjour comme il se doit ? Je veux dire, pas de manière conventionnelle. » Elle avait planté son regard azur dans celui d’Arthur et en le maintenant, avait pioché dans le fond de son sac pour en sortir une cigarette - le prétexte parfait pour s’autoriser une pause même si ça aussi, ils devraient éviter de le faire devant leurs parents. « Mais pense pas que ce sera réellement ça, ton tour. Cap d’aller danser avec Madame Williams quand on sera rentrés ? » Et il pouvait tout à fait supposer que ce défi-là avait été choisi pour l’encourager à rester le plus longtemps possible auprès d’elle, à l’abri des regards.

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« Quelle pétasse. »
« Ton langage ! »

Leurs éclats de rires venaient de lancer les hostilités d’une soirée qui s’annonçait peut-être un peu plus intéressante que prévue. Néanmoins, aucun d’entre eux n’oubliait sa véritable place, le rôle qu’ils avaient à jouer au milieu de toute cette bourgeoisie de cul serré. Elle s’était échappée sans lui laisser le choix, il avait serré quelques mains pour la bonne figure. Un sourire forcé après l’autre, une remarque savamment placée et une nouvelle accolade qui ne jouait que pour les apparences. « Compris quoi ? » Il leva les yeux au ciel face à son air innocent. Elle savait, bien sûr, de quoi il parlait. Mais Greta cherchait à lui arracher des mots peu communs, quelque chose qu’Arthur n’avait pas encore réellement mis en lumière. Il n’avait aucun désir à redéfinir sa relation avec la jeune femme auprès de ses parents, même s’il savait par avance qu’aux yeux de ses géniteurs, il faisait le bon choix. Mais n’était-ce pas là le cœur du problème ? Savoir que pour eux, seul un nom de famille entrait dans l’équation. Est-ce que Greta le voyait ainsi ? Est-ce qu’elle comptait cela comme un arrangement commun ? Ils n’avaient jamais parlé de cela, ce n’avait jamais posé à question, mais ce soir Arthur voulait se maudire de penser à autant d’extrapolation inutile. « Ça ne me pose pas de problème à moi. » Elle le testait, il n’était pas idiot au point de ne pas le voir. « À moi non plus. » Il n’avait aucun de mal à admettre son affection pour la blonde. « C’est les conclusions qui en seront tiré qui me pose problème. » Il n’avait jamais écouté les conseils de ses parents à ce sujet, il aurait été marié depuis bien longtemps si cela avait été le cas.

Quand bien même ils auraient eu à cœur de complètement dissimulé la nature de leur relation, il aurait été aisé de comprendre leur complicité à la simple manière dont leur corps se mouvait en parfaite synchronisation. « On serait jaloux, Monsieur Coventry ? Parce que je t’avoue que je commence à avoir un faible pour ses costumes pastel, moi. » Il se mit à rire, plongeant son regard dans celui azur de la blonde avant de détourner son attention vers l’héritier qui paraissait les observer. D’un geste de la main, Arthur lui fit un signe, sourire hypocrite peint sur les lèvres. « Regarde-le, l’abrutis. » Son observation fut coupée par un éclat de rire. « Il pense avoir des copains. » James n’était pas le plus populaire parmi leur tranche d’âge, bien trop arrogant pour gagner la sympathie de quiconque. Bien trop comme leur aîné pour s’attirer les moindres éloges. « Bon ok je vais pas me défiler dès le début mais merde t’y vas fort. » - « C’est pour ça que tu m’… » Piégé par sa propre spontanéité, Arthur se défila dans un raclement de gorge peu subtile. « Que tu m’adores ! » Il lui adressa l’un de ses sourires emplis de charmes et de poudre aux yeux, son élément favori, sa distraction ultime. Il n’eut pas besoin de se ridiculiser plus que cela, Greta déterminée à remporter son premier pari de la soirée. C’est avec une certaine fierté qui l’observa se diriger vers James sans jamais ralentir la cadence. Il la suivait telle une ombre discrète, conscient de ce qui allait arriver. Elle s’était arrangé des règles, pour coincer l’idiot à l’abri des regards, mais Arthur ne put se retenir de taper sur l’épaule du pauvre gars lorsqu’il rebroussa chemin et passa à ses côtés. « Toutes les mêmes hein. » James lui adressa un regard noir avant de s’éloigner, sûrement pour mieux aller chialer dans les jupons de sa mère. « Me demande pas comment il a eu mon numéro. » - « Effectivement, je préfère pas savoir. » Qui avait voulu les mettre ensemble, qui s’amusait à interférer avec leur vie privée, Arthur ne voulait rien savoir de tout cela.

« Y a pas grand monde dehors… Cap de m’y emmener pour me dire bonjour comme il se doit ? Je veux dire, pas de manière conventionnelle. » Elle était proche de lui, juste assez pour qu’il se penche et vienne l’embrasser. Il en avait conscience. Comme il n’oubliait pas l’agitation dans son dos et les potentiels regards dans leur direction. Ils se tenaient à la limite entre l’intérieur et l’extérieur, et le regard d’Arthur se perdait dans celui de la jeune femme. « Mais pense pas que ce sera réellement ça, ton tour. Cap d’aller danser avec Madame Williams quand on sera rentrés ? » Il eut un nouveau rire amusé. « Je te ferais dire que les vieilles dames m’adorent. » Il savait parfaitement user de ses charmes auprès de la gent féminine, qu’importent leur âge, mais la vieille Williams… Disons qu’elle avait un certain penchant pour la viande fraîche et qu’elle avait, à plusieurs reprises, fait comprendre à Arthur qu’il pourrait finir la nuit en sa compagnie si le cœur lui en disait. Cette simple pensée lui arracha un frisson. « T’as conscience qu’elle va m’inviter chez elle ? » Parce qu’il en était certain, la veuve essayerait une fois encore. Et dans tout cela, il n’avait toujours pas décidé du moment opportun pour lui donner ce qu’elle avait réclamé en premier. Il se trouvait toujours appuyé contre la baie vitrée, et un ballet de va-et-vient s’exécuter à leur côté. Mais dans une volonté de provocation, ou comme pour prouver quelque chose, Arthur se redressa juste assez pour venir glisser sa main contre la nuque de Greta. Quelques battements de cœur précipités plus tard, ses lèvres vinrent trouver celles de la jeune femme, dans un baiser qui ne laissait aucune place à l’hésitation. On pouvait les voir, et Arthur n’en avait rien à faire, pour la première fois depuis longtemps, il se fichait bien de l’avis des autres. À bout de souffle, il s’éloigna quelque peu pour retrouver le regard de Greta. « T’es sûre de vouloir me faire danser avec la vieille Williams maintenant ? » Il se mordit la lèvre, amusé par la situation et par la surprise qui se lisait sur le visage de la blonde. « Ou tu préfères que je recommence ? » Toujours dans la provocation…

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Les choses n’avaient pas réellement changé, ils continuaient à former ce binôme durant les événements qu’ils détestaient tant. Ils l’avaient toujours fait, pourtant, l’arrogance de Greta n’était plus dirigée vers lui, mais bien vers les autres, et ce sentiment qu’il s’agissait maintenant d’eux deux contre le reste du monde avait ce quelque chose d’excitant. « Ton langage ! » Imiter leur entourage était devenu leur plaisanterie préférée et Greta avait posé sa main sur sa bouche avec un air exagérément choquée. Malgré tout, Arthur avait raison, la blonde ne pouvait pas se permettre aussi peu de discrétion et elle avait jeté un rapide coup d'œil autour d’elle pour s’assurer que personne ne l’avait entendue avant de reporter son attention sur l’anglais. Celui-ci avait souligné que leur couple n’était maintenant probablement plus un secret pour personne et la discussion prenait une tournure qui lui plaisait bien plus à elle qu’à lui. « À moi non plus. » Il lui avait donné la bonne réponse mais son regard n’avait pas quitté son visage, elle cherchait à comprendre s’il l’avait fait pour la rassurer ou parce qu’il le pensait réellement. Greta s’était cependant contentée d’un sourire, parce qu’elle savait que la patience d’Arthur quant à ses nombreux doutes était extrêmement limitée. Il était là, à ses côtés, et la preuve qu’il se fichait qu’on les sache ensemble était suffisante. « C’est les conclusions qui en seront tiré qui me pose problème. » Son visage s’était tourné vers lui et elle avait haussé les épaules - contre ce point, ils ne pourraient jamais rien. « Laisse-les penser ce qu’ils veulent. » Qu’il s’agisse de ses parents ou de tous les autres, ils savaient qu’ils devraient faire face aux commentaires non désirés comme cela avait été le cas à chaque étape de leurs vies. Ils y étaient habitués, et ils pourraient maintenant y faire face ensemble.

Arthur avait démarré les hostilités et un sourire malicieux s’était immédiatement emparé des lèvres de la blonde. C’était osé, mais l’adrénaline était difficile à ressentir dans un milieu où tous les interdits pouvaient être bravés et Greta ne renoncerait pas. « Regarde-le, l’abrutis. » Le geste de la main d’Arthur avait trouvé écho auprès de James, dont la haine pour Arthur était tout à fait notoire. Un hypocrite au milieu des hypocrites. « Il pense avoir des copains. » Greta avait ri avant de se plaindre de ce premier gage qu’elle savait pourtant tout à fait à sa portée, ses parents étaient bien trop respectés pour que quiconque ne s’aventure à dire du mal de leur cadette ou à inventer des rumeurs à son propos. Si leur altercation venait à se savoir, James avait de toute façon bien plus à perdre qu’elle tant les messages qu’il lui envoyait et qu’elle laissait sans réponse étaient désespérés. Il était en plus coutumier du fait et c’était la raison principale qui empêchait Greta de ressentir la moindre culpabilité. « C’est pour ça que tu m’… » Sans réellement qu’elle ne le contrôle, son coeur s’était mis à battre plus fort dans cette fraction de seconde où la suite était restée en suspens. « Que tu m’adores ! » Un sourire et la blonde avait tourné les talons, en s’assurant qu’il ait le temps de voir la façon dont elle avait roulé les yeux. « Toutes les mêmes hein. » A la suite de James, Greta avait donné un léger coup sur l’avant-bras d’Arthur en entendant sa remarque - il poussait le vice presque trop loin. Se reposant à côté de lui, un air satisfait sur le visage parce qu’elle avait réussi le défi et, surtout, parce qu’elle ne serait dorénavant plus importunée par le garçon, elle se questionnait encore de la façon dont il avait obtenu son numéro. « Effectivement, je préfère pas savoir. » Le sourcil de la blonde s’était arqué alors qu’ils pensaient tous les deux à la même chose - il était le parti idéal et ses parents n’auraient vu aucun inconvénient à partager l’information avec lui. La simple idée l’agaçait et l’envie de tester les limites de ses parents commençait à naître dans son esprit. L’adrénaline passée, Greta avait envie de plus, alors elle avait proposé un défi bien différent à Arthur. A son regard, elle pouvait comprendre à quel point l’idée lui plaisait mais le jeu n’était pas aussi amusant s’il était facile, alors elle lui avait annoncé la vraie action qu’il devrait effectuer. « Je te ferais dire que les vieilles dames m’adorent. » Son visage s’était déplacé lentement de haut en bas parce que c’était exactement la raison qui l’avait amenée à cette idée. « T’as conscience qu’elle va m’inviter chez elle ? » Greta avait grimacé et alors qu’elle s’apprêtait à répondre, elle avait pu voir le visage d’Arthur changer d’expression pour en emprunter une qu’elle ne connaissait que trop bien. Et les choses s’étaient enchaînées, son cœur qui s'emballait à nouveau alors que sa main trouvait sa nuque pour lui donner ce baiser qu’elle avait réclamé. Il l’avait fait là, aux yeux de tous, et c’était peut-être sa façon à lui de répondre à tous ses questionnements précédents. Son regard s’était fait intense alors qu’il s’était éloigné de son visage, retrouvant ce sentiment qui l’avait prise au dépourvu lorsqu’ils s’étaient embrassés pour la première fois. Elle aurait voulu s’enfuir, garder cette intensité jusqu’à ce qu’ils soient enfin seuls mais Arthur avait repris la parole. « T’es sûre de vouloir me faire danser avec la vieille Williams maintenant ? » Bouche bée, Greta avait finalement laissé s’échapper un rire et avait baissé la tête pour relever un regard contrarié vers lui. « Ou tu préfères que je recommence ? » S’il recommençait, ils s’attireraient de gros ennuis et il le savait pertinemment.

Greta avait attrapé sa cravate, l’avait réajustée tout en se râclant la gorge pour reprendre ses esprits. « Tu vas me payer ça très, très cher. » avait-elle lancé en arquant un sourcil - Arthur sachant pertinemment ce qu’il venait de provoquer en elle et probablement dans la salle. « Et t’as raison, j’ai très envie de te garder pour moi. » Ses doigts continuaient de jouer avec sa cravate alors qu’elle essayait de reprendre le contrôle de la situation. « Mais tu vas quand même pas arrêter un jeu que tu as toi-même démarré, si ? » Le visage de la blonde s’était paré d’un sourire tout aussi provocateur que les agissements d’Arthur et elle avait soutenu son regard en maintenant son sourcil arqué. « Cela dit, on peut rester ensemble parce que t’as toute la soirée pour faire ton gage. Mais si tu le fais pas…  » Son index s’était posé sur sa lèvre supérieure alors qu’elle faisait mine de réfléchir. Attrapant délicatement sa cravate, elle avait atteint son oreille où elle lui avait indiqué toutes ces choses auxquelles il devrait renoncer s’il échouait. Bien sûr que cette menace n’était rien de plus que cela, mais devant les lèvres entrouvertes d’Arthur et la façon dont il était resté figé, Greta savait qu’elle avait réussi à le désarçonner à son tour. « Champagne, babe ? » avait-elle lancé en déposant un baiser sur sa joue et en adressant un sourire et un inclinement de tête aux regards désapprobateurs de certains. Regagnant le centre de la pièce après avoir attrapé sa coupe de champagne, le couple avait suivi les applaudissements de la foule sans réellement savoir à quoi ils correspondaient. Ils feignaient un grand intérêt pour ce qui était en train de se dérouler, évitant de justesse les leçons de morale de leurs parents. Du coin de l'œil, Greta pouvait se sentir observée et elle avait tourné la tête pour lancer un sourire à une autre fille de qui n’avait visiblement rien raté de la scène. « Je vais pas me faire que des amies avec toi. » avait-elle chuchoté avant de baisser la tête pour dissimuler son rire.

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@GRETA MOORE & ARTHUR

L’embrasser ainsi, à la vue de tous, se voulait être une déclaration bien plus importante que tout ce qui avait déjà bien plus se déroulé entre eux. Arthur n’avait pas à cœur de dissimuler leur relation, il n'était pas réellement du genre à se soucier du regard des autres, loin de là, mais tout un avait un goût différent, presque excitant, lorsqu’il était impossible pour le monde extérieur d'émettre le moindre jugement. Il jouait avec le feu, à tenter ainsi, tester les limites de ce qu’ils étaient prêts à offrir aux regards inquisiteurs de leurs pairs. Il l’avait pris au dépourvu, il pouvait le lire dans l’expression de surprise qui s'était dessinée sur les traits de la blonde. Il s’en amusait sans fin, prêt à la taquiner pour le reste de la soirée, tout en continuant à tester les limites de ce qu’elle voudrait bien laisser transparaître entre eux. Son sourire taquin trahissait ses pensées et le rouge qui colorait les joues de Greta lui arracha un léger éclat de rire. Elle cherchait à garder le contrôle, redressant le menton tout en plantant son regard azur dans le sien. « Tu vas me payer ça très cher, très cher. » Il hocha la tête, conscient qu’elle ne supportait pas l’idée de se retrouver déstabilisée dans ce genre d'évènement. « Tu m’en veux vraiment ? » Et bien sûr, qu’il dégaina son plus beau sourire pour matcher avec ses paroles, celui qu’il n’adressait plus qu’à Greta dans le simple but de la voir rougir à ne plus en finir. « Et t’as raison, j’ai très envie de te garder pour moi. » Il s’amusait à observer les doigts qu’elle laissait courir le long de sa cravate. Arthur saurait se contenter de cela, quelques baisers volés et la perspective de pouvoir s'échapper plus tôt que prévu, mais sa compagne n’avait pas exactement la même idée derrière la tête. « Mais tu vas quand même pas arrêter un jeu que tu as toi-même démarré, si ? » Elle allait le prendre à son propre piège. « Cela dit, on peut rester ensemble parce que t’as toute la soirée pour faire ton gage. Mais si tu le fais pas… » Avant qu’il n’ait le temps de comprendre quoi que ce soit, elle se hissa sur la pointe des pieds pour venir murmurer à son oreille. C’est lui qui se trouva déstabilisé à mesure que Greta énumérait tout ce qu’il pourrait bien voir lui passer sous le nez s’il refusait d’accomplir son gage. « Bordel G… » Ce n’est pas que la proposition ne l’intéressait pas, loin de là. C’est simplement que le pantalon de son costume avait ses limites pour dissimuler son évident intérêt pour les propos de la blonde. Se raclant la gorge, il se redressa pour mieux observer l’horizon et ne pas tomber dans le piège du regard malicieux de Greta. « Champagne, babe ? » Son air innocent ne valait rien à ses yeux. « Je me vengerai, tu sais. » Et il savait exactement comment s’y prendre pour la faire languir à son tour, mais cela demandait un endroit un peu plus intime.

Sans crier gare, ils s'étaient à nouveau mêlés à la foule. L’un comme l’autre n’avait pas besoin de relever la tête pour se savoir observer par leur géniteur respectif. Ainsi, Arthur s’empressa de serrer quelques mains sans jamais laisser Greta s'échapper de ses côtés. Quelques paroles saluèrent, la promesse d’aller boire un verre avec l’un pour discuter d'affaire et avec l’autre pour discuter de vieille promesse, Arthur finit par prêter attention à ce qui se déroulait sur la scène en avant. Coupe de champagne à la main, costume à trois chiffres sur le dos, une belle femme à son bras. Il se trouvait dans son élément, ne se souciant guère des murmures qui s’agitaient sur leur passage. « Je vais pas me faire que des amies avec toi. » Perdu dans ses pensées, il lui fallut un instant pour recentrer son attention sur Greta. Dans l’optique de mieux entendre les marmonnements de la blonde, il vint glisser une main dans le creux de ses reins. Avant de réaliser que son regard était rivé sur une autre femme. « Elle a longtemps rêvé d’être à ta place. » Il avait couché avec cette fille, une fois ou deux peut-être, au cours d’une soirée sans importance. Il n'était pas resté pour la nuit, ne l’avait jamais rappelé, il n'était même pas certain de se souvenir de son prénom, simplement de son visage et du regard noir qu’elle prenait malin plaisir à jeter sur lui dès que leur chemin se croisait. « Elles vont sûrement t’adresser une médaille. » Il eut un rire amusé de ses propres bêtises. Mais il ne s'était jamais montré avec qui que ce soit dans ce genre de soirée. Jamais. Il avait eu des petites amies qui étaient restées plus longtemps que d'autres, mais aucune d’elles n’avait reçu le privilège d’être à ses côtés. Greta se voulait d'être l'exception, et ce, depuis le début de leur relation. « J’imagine déjà les gros titres du prochain blog de gossip. Désolée, mesdames, Arthur Coventry n’es plus un cœur à prendre. » Il haussa les épaules avant d’avaler une gorgée de champagne. Il n’avait jamais réellement été un cœur à prendre ou tout du moins n’avait jamais cherché à l'être, jusqu’à ce qu’il se mette à voir Greta d’une manière bien différente. « Il s’est rangé avec la vieille Williams. » Qu’il enchaîna juste pour l’occasion de voir une grimace se dessiner sur le visage de sa compagne. « D’ailleurs, je devrais retrouver ma dulcinée. » Elle lui avait fait promettre de ne pas abandonner son gage après tout. « On m'a promis des merveilles si je lui arrachais une danse. » Il était amusé de la situation, il se sentait libre, capable de ne pas prendre en compte toutes les conventions qui se jouaient autour d’eux. Arthur se laissait aller à baisser sa garde, et le jeu se voulait dangereux.  

Il avait d’abord eu quelques conversations pour satisfaire l'égo de son père, avant de se glisser sur le dancefloor avec l’héritière de l’empire Williams. La vieille s’en était vu ravie, charmée par son sourire en coin et ses belles paroles. Il avait gagné haut la main et s'était excusé à la seconde où la musique s'était arrêtée. Il lui fallut quelques minutes avant de retrouver Greta qui s’extirpait tout juste d’une conversation visiblement harassante. Sourire fier aux lèvres, il agita une carte de plastique blanc sous son nez. « J’ai une touche avec la Williams. » La vieille lui avait filé la carte de sa chambre. L’idée le fit frissonner et il était pressé de se débarrasser de cette clé. Il avait encore envie de jouer, de faire monter l’adrénaline, mais loin de ce groupe de suceur de sang. Fouillant dans la poche intérieure de son costume, il extirpa une autre clé du complexe hôtelier qui s'érigeait au-dessus de leur tête. « J’ai tenu ma part du gage. » Et il voulait désespérément qu’elle tienne la sienne désormais. « On se casse ? » Avec Greta, il pouvait s’attendre à tous les revirements de situation possibles et imaginables. Elle aimait le mener en bourrique parfois.

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ft  @Arthur Coventry

Ils n’étaient probablement pas le it couple le plus prévisible mais Greta aimait à penser qu’ils étaient crédibles dans ce rôle, les deux s’associant à la perfection. C’était peut-être le côté inattendu qui avait laissé leurs parents valider leur romance ou peut-être qu’ils étaient comme tout le monde autour, persuadés que rien de tout cela ne durerait plus d’une année. Mais plutôt que de la déstabiliser, ce que pouvaient penser les autres venait renforcer chez elle ce sentiment qu’à son bras, tout était possible, son esprit de contradiction prenant le dessus sur tout le reste. Le fait était que les regards qu’ils s’échangeaient étaient suffisants pour qu’ils se comprennent, que leurs doigts entremêlés les rassuraient l’un comme l’autre et qu’ils partageaient cette même envie de profiter de leur jeunesse du mieux possible. « Tu m’en veux vraiment ? » Là où ils se devaient de maintenir une image lisse et propre, Arthur avait laissé entrevoir une infime partie de son côté sulfureux et avait réussi à la surprendre. Greta était restée mal à l’aise quelques instants, cherchant du regard un quelconque signe désapprobateur de quelqu’un de proche de sa famille mais personne ne semblait avoir remarqué leur échappée. Ajustant sa robe, passant une main dans ses cheveux, Greta s’était raclée la gorge avant de s’approcher de son oreille. « Bordel G… » C’était satisfaisant, de voir l’effet qu’elle pouvait avoir sur lui alors même qu’il était habitué à enchaîner les aventures sans lendemain sans avoir besoin de les chercher. « Je me vengerai, tu sais. » Son visage s’était penché vers l’arrière alors qu’elle riait parce que cette phrase semblait être la devise de leur soirée. Une coupe de champagne à la main, leur petit jeu bien avancé et le sourire en coin d’Arthur qu’elle devinait sans même lui faire face, Greta se sentait invincible. La scène avait finalement suscité un peu plus d’intérêt qu’elle ne l’avait réalisé à première vue, balayant la pièce du regard, la blonde avait pu voir deux jeunes femmes murmurer en pointant dans leur direction. « Elle a longtemps rêvé d’être à ta place. » Leurs regards s’étaient dirigés en même temps vers la principale intéressée, Greta la dévisageant un peu plus encore que ne l’avait fait Arthur. L’héritière n’avait jamais été du genre jalouse, mais il s’avérait qu’elle pourrait l’être de manière démesurée avec lui. Assez, en tout cas, pour ne pas relever l’arrogance de son petit-ami à ce moment précis.

« Elles vont sûrement t’adresser une médaille. »
« Parce que tout le monde sait à quel point je la mérite. »

Le même air malicieux avait gagné son visage et elle avait fini par le dissimuler dans sa coupe de champagne, le laissant poursuivre. « J’imagine déjà les gros titres du prochain blog de gossip. Désolée, mesdames, Arthur Coventry n’es plus un cœur à prendre. » La blonde avait roulé des yeux dans un geste exagéré. « Quelle importance tu t’accordes, c’est surtout que moi je sois plus sur le marché qui va choquer. » avait-elle répondu avec un et la tête inclinée sur le côté avant de lui voler un énième baiser. Et celui-ci avait été fait pour terminer de faire tomber le menton de quelques unes des participantes au sol. Malgré sa plaisanterie, Greta savait mieux que quiconque à quel point il était convoité car elle avait pu voir les petits jeux entre Arthur et les femmes de ses propres yeux. Un jeu auquel elle n’aurait jamais pensé participer, encore moins si on lui avait indiqué qu’elle gagnerait la partie. « Il s’est rangé avec la vieille Williams. » L’ajout d’Arthur l’avait fait éclater de rire. « D’ailleurs, je devrais retrouver ma dulcinée. On m'a promis des merveilles si je lui arrachais une danse. » Il n’avait donc pas arrêté de jouer et si elle prenait en compte ce qu’elle s’était elle-même empêchée de faire s’il se défilait, Greta ne pouvait qu’en être ravie. Se tournant vers lui, elle avait incliné la tête en haussant les sourcils, un sourire malicieux sur le visage alors qu’il traçait prudemment son chemin au travers de la foule pour réaliser son gage.

Il était revenu, victorieux, son visage semblable à celui d’un enfant ayant terminé le niveau de son jeu-vidéo et elle lui avait accordé un sourire attendri. La situation ne s’y prêtait pas, ils avaient joué la carte du flirt tout au long de la soirée mais ils savaient parfaitement souffler le chaud et le froid. « J’ai une touche avec la Williams. » Greta avait grimacé en voyant Arthur brandir la carte d’une chambre d’hôtel qu’elle devinait facilement être celle de la fameuse Madame Williams. Peut-être étaient-ils allés trop loin, ou peut-être ne faisaient-ils que commencer. Ils n’étaient jamais du genre à tenter de mesurer la portée de leurs actes tant ils étaient habitués à ce que tout se termine bien pour eux, un énième avantage à vivre au crochet de leurs parents. Bien sûr qu’ils détestaient ne pas être indépendants comme ils l’auraient souhaité, pourtant, ils ne pouvaient nier que leur prison dorée avait parfois du bon. « J’ai tenu ma part du gage. » Greta s’apprêtait à rétorquer mais déjà, il fouillait sa poche pour en ressortir une autre carte, la sienne cette fois. La leur. Le sourire mutin de la blonde n’était plus, se transformant en une expression bourrée de sous-entendus. « On se casse ? » Un simple hochement de tête était venu valider sa demande. « On se casse. » avait-elle répondu en se laissant entraîner par la main jusqu’à l’ascenseur. Le discours principal de la soirée était passé, ils avaient tenu leur part du contrat en saluant quelques personnes ici et là et ils avaient bien mérité - selon eux - une récompense. Les portes s’étaient refermées sur eux, la main de Greta était venu emprisonner son visage pour l’embrasser de la même façon que lui l’avait fait plus tôt. Les portes s’étaient rouvertes sur un homme d’affaires qu’ils connaissaient assez bien tous les deux et la blonde avait employé son meilleur jeu d’actrice, souriant et saluant l’homme avant de fouler le couloir en baissant la tête pour dissimuler le rouge de ses joues. Elle l’avait suivi jusqu’à la chambre et une fois Arthur à l’intérieur, elle avait refermé la porte avec la pointe de son escarpin d’un geste habile avant de s’appuyer contre.  « On continue les gages comme des enfants ou on passe aux choses sérieuses ? » Son regard s’était fait un peu plus intense, venant fixer celui qui avait fait l’objet de tous ses fantasmes ce soir dans l’attente qu’il les réalise.