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 @Midas Sterling ☆ crédit/fuckyeahtomblyth

Olive avait décidé, pour la première fois depuis longtemps, de concocter une soirée digne de ce nom pour son ainé. Malgré qu'ils vivaient ensemble, les moments comme ceux-ci étaient devenus rares, bien trop rares pour qu'Olive s'en souvienne même. Ils avaient des vies différentes, et même s'ils vivaient sous le même toit, ou du moins, même si Olive squattait depuis bien longtemps la chambre d'ami de son ainé, ils ne se voyaient que très peu. Ou du moins, pas assez longtemps pour se permettre de se poser réellement. Cette fois, la jeune australienne n'avait pas laisser le choix à son ainé, lui imposant d'annuler ses plans, même les plus importants pour profiter d'une soirée télé et pizza. Bien sûr, ce n'était pas le programme le plus spectaculaire du monde, mais ça aurait au moins l'intérêt de faire profiter les deux protagonistes d'une soirée hors du quotidien. Hors de ce qu'ils avaient l'habitude de vivre. Et Olive savait que la vie de Midas était celle qui allait le plus vite, alors qu'à l'inverse, la jeune femme se contentait de suivre le vent. Depuis la dernière visite chez les parents Sterling, Olive avait des hypothèses plein la tête. Des besoins de plus en plus présent sur ce qu'elle aimerait faire de sa vie. A vingt-huis ans, la jeune femme semble plus perdue que jamais dans les choix de son avenir professionnel. Bien sûr, elle n'est pas sans rien depuis que la grand-mère de Nicholas est entrée dans sa vie, c'est une bouffée d'air frais au quotidien, mais elle a le sentiment que ce n'est pas suffisant. Ou du moins, qu'elle ne se prédestine pas à faire cela toute sa vie. Elle l'aime de tout son cœur Esmée, mais ce n'est pas l'avenir qu'elle souhaite Olive, ça c'est certain. Pour autant, les questions se multiplient sans réponses et ça lui vrille la tête. Le sentiment d'étouffement pèse dans sa poitrine de jour en jour et elle a de plus en plus le besoin de souffler. De cesser de réfléchir à tout va à ce qui cloche complétement chez elle. La brune, elle a clairement besoin d'un break.

Midas à l'avantage d'être cette pause qui lui fait du bien. Même sans se parler, il a toujours eu un impact très positif sur les émotions de l'australienne. Elle ne sait pas s'il s'en rend compte, mais son ainé à plus d'impact que n'importe qui dans ce monde. Ce qui n'est certes peut-être pas très bon, mais c'est ce qui lui permet de ne pas perdre pied, et c'est suffisant pour la rassurer. Olive pendant de longues années, elle a perdue la face vis-à-vis du reste de ses connaissances, ce qui a créer un tsunami sans fin dans ses relations quotidiennes, elle ne savait plus si elle devait faire les efforts nécessaires pour garder les autres dans sa vie, alors qu'elle était clairement pas douée pour ça. Tout ce qu'elle voyait, c'était le négatif, et il était donc hors de question qu'elle embarque qui que ce soit dans cette pagaille. Mais Midas, il était là, tout prêt à affronter les tempêtes avec elle. C'était le seul. Maintenant, elle tente de sauver les meubles Olive, de retrouver un semblant de normalité dans ce qu'elle a perdu pendant deux années, ce n'est pas évident, et ça demande du temps, mais peu à peu, elle reprend goût aux bonnes choses et ça lui fait du bien. Surtout depuis qu'elle ne garde pas ce lourd secret en elle. Devoir affronter ses parents n'a pas été facile, loin de là, mais au final, cette libération lui a fait le plus grand bien. Certes, depuis les relations sont tendus, mais elle espère que tout reviendra à la normale rapidement, ou du moins, avec le temps. « Le livreur ne devrait pas tarder. » Elle prit place dans le canapé du salon de la star en attendant enfin l'heure de pouvoir dévorer le double de son poids en pizza. « J'ai tellement faim argh. » Elle s'esclaffa en attendant son ventre grondé au même moment. Décidément, ils étaient raccords au moins. Olive tourna la tête vers son frère. « J'espère que toi aussi, parce que j'ai peut-être un poil exagérer sur les quantités, mais tu me connais, quand il s'agit de pizza, j'ai du mal à me raisonner. » Une grimace s'affiche sur le visage de la brune alors qu'elle salive déjà à l'idée de dévorer le nourriture tant attendu. « J'suis contente qu'on puisse passer un bout de cette soirée ensemble, ça m'avait manqué. » Une petite dose de sincérité pour bien commencer la soirée, espérant que le reste ne serait pas trop chaotique.

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Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

Se sentir normal quand, comme moi, rien dans votre quotidien ne l’est, c’est compliqué. Même une fois que les concerts devant des dizaines de milliers de spectateurs sont terminés, lorsque les interview et apparitions télévisées sont derrières moi et que les journées d’enregistrements sont finies, je rentre et me retrouve dans une propriété immense, bien trop grande pour ne pas être considérée comme démesurée, avec un poste de sécurité à l’entrée chargé de contrôler qui entre et qui sort par les grilles en métal. Puisque je fuis la maison familiale la plupart du temps, assez pour être considéré comme un mauvais fils, je n’ai même pas cet environnement là pour couper de mon quotidien et me souvenir qui je suis réellement. Un gars simple. Un gars qui aime faire les choses sans chichis et qui n’a acheté une propriété comprenant plusieurs spas et cinéma que parce qu’on le lui a conseillé, et qu’il est foutrement influençable. Au moins, ce conseil-là était bon : quand avoir de l’intimité en public n’est plus possible, on est finalement bien heureux de pouvoir faire toutes ces choses chez soi.

Alors quand Olive a tâté le terrain à la recherche d’une date où nous pourrions nous retrouver juste tous les deux – je sais qu’elle est toujours frileuse à recroiser Jo depuis leur dernière dispute et cette dernière passe de plus en plus de temps ici – pour une soirée "comme au bon vieux temps", je n’y suis pas allé en traînant des pieds. J’ai accueilli sa proposition avec enthousiasme et j’ai bloqué la date dans l’agenda que je partage avec Cassandra et qui lui sert principalement à me fixer des interviews et autres obligations professionnelles. Moi, je l’utilise pour lui communiquer les jours où soirées que je dédie à Posy, Jo ou d’autres, comme ma sœur, dans le cas présent. Elle gère ma vie professionnelle, je gère ma vie privée et les moutons sont bien gardés.

C’est d’un shooting photo que je rentre en cette fin de journée. Maquillé – putain, je déteste ça, comme tous les hommes aux convictions parfois un peu archaïques – les cheveux savamment stylisés avec du gel coiffant, il me tarde de pouvoir me débarrasser de tout ça et de rentrer manger ce que ma cadette a prévu – des pizza, je la connais assez pour le deviner. D’ailleurs, elle me le confirme dès lors que je passe la porte. « Le livreur ne devrait pas tarder. » Je passe une main dans mes cheveux, avant de lui sourire et de vider mes poches de mon portefeuille et autres effets personnels sur le meuble d’entrée. « T’as prévenu le poste de sécurité ? Qu’ils réceptionnent la commande ? » Dans n’importe quel foyer normal, ce genre de phrase serait une blague, une qui ferait rire toute la maisonnée aux éclats. Ici, c’est normal, et Olive avec le temps a forcément dû finir par s’y habituer. Aucun livreur ne pénètre sur la propriété. Les livraisons sont récupérées à l’entrée puis portée jusqu’au bâtiment principal. « J'ai tellement faim argh. » Dit-elle alors qu’elle sera certainement calée en ayant dévoré moitié moins que moi de ce qu’elle prévoit ce soir. « J'espère que toi aussi, parce que j'ai peut-être un poil exagérer sur les quantités, mais tu me connais, quand il s'agit de pizza, j'ai du mal à me raisonner. » Des pizzas donc, ma prophétie se concrétise sans que je n’aie à poser la question et je ne suis pas le moins du monde surpris. « Y’a jamais trop. On aura des restes au pire. » Je n’ai pas la dent sucrée. Quel que soit le repas, même le petit déjeuner, je mange salé et une pizza, cela constitue à mes yeux un parfait premier repas de la journée et un parfait en-cas de milieu d’après-midi. « J'suis contente qu'on puisse passer un bout de cette soirée ensemble, ça m'avait manqué. » Je lui souris, avant de me débarrasser de mes chaussures à l’entrée, et de cheminer jusqu’à elle pour me laisser tomber sur le canapé. « Je suis content aussi. C’est une bonne idée que tu as eue. » Même s’il reste une question que je me pose et que je lui pose sans tarder. Plus question de tourner autour du pot. « Y’a une raison ? Une occasion particulière où tu voulais juste te gaver de pizza en regardant un mauvais film de noël ? » Je connais ma sœur et, elle, elle sait que je ne les apprécie pas mais m’accorde toujours sur la façon dont elle a envie de passer sa soirée.
 

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 @Midas Sterling ☆ crédit/fuckyeahtomblyth

Il fallait faire des occasions rares, de très bons souvenirs. Voilà ce dont Olive était persuadée. Alors forcément quand après maintes suggestions, ils avaient enfin pu conclure d'une date, Olive s'était empressée de tout organiser du mieux que possible. Le temps était précieux chez les Sterling et elle n'avait pas envie de prendre celui de son ainé plus que de raison. Olive était pourtant impatiente même un poil survoltée à l'approche de cette soirée. C'était pour elle toujours un grand bonheur de pouvoir partager le moindre instant avec les personnes qu'elle apprécie, davantage quand il s'agissait de son frère. En général, et surtout ces derniers temps, il avait surtout été là pour la soutenir dans ces choix, et non pour qu'ils passent un bon moment tous les deux. Il est donc important et essentiel pour Olive de ne pas rester que sur ces instants, mais de créer toujours et encore des souvenirs sans limites. « T’as prévenu le poste de sécurité ? Qu’ils réceptionnent la commande ? » Olive hocha la tête de haut en bas. Les règles sont strictes ici pour ce qui est de la sécurité. L'Australienne en subit assez chaque jour pour ne pas omettre la présence constante d'une autre personne à l'extérieur de cette immense demeure. « Bien sûr oui, et m'en veut pas d'ailleurs. » Elle grimaça avant de reprendre. « J'ai demandé à ce qu'ils en gardent deux pour eux. » Parce qu'Olive pensait aussi et toujours aux autres, ce qui était sûrement l'une de ses plus grandes qualités. Elle ne négligeait personne, encore moins ceux qui pouvaient agir dans l'ombre. Alors, ce n'était pas grand chose que d'accorder un instant de bonheur gustative pour eux. Ce n'était pas au goût de tout le monde, et elle ne pouvait pas sincèrement le comprendre. Agir pour les autres étaient une partie essentielle d'Olive qu'elle ne mettrait de côté pour rien au monde. Son estomac hurlait famine au reste du monde alors que son frère progressait dans son retour au domicile. « Y’a jamais trop. On aura des restes au pire. »  Bien sur que oui, rien ne serait gâché, c'était hors de question et cela ne déplaisait pas du tout à Olive de se nourrir exclusivement de pizzas pour le reste de sa vie. Bien au contraire même. « Heureusement que j'adore ça alors. » Un clin d’œil à son frère avant de rire. Un rire léger, mais sincère. La brune lui laisse le temps de reprendre ses marques après sa journée avant de lui annoncer ce qu'elle gardait doucement dans son cœur depuis qu'il avait franchit la porte d'entrée. C'était ça aussi Olive, Dire à haute-voix que chaque instant est précieux pour elle et qu'elle aime plus que tout passer du temps avec ses proches. Elle reprend goût au monde la brune, et c'était important pour aller de mettre le doigt sur ce qui lui fait vivre un petit moment de bonheur. « Je suis content aussi. C’est une bonne idée que tu as eue. » Une idée qu'elle avait eu du mal à faire taire et qui avait pris du temps à se mettre en place mais qui était finalement bel et bien sur le point de se produire. Elle apprécierait chaque occasionne si ce n'était pas si difficile de pouvoir réaliser cette toute petite parenthèse de vie. « Y’a une raison ? Une occasion particulière où tu voulais juste te gaver de pizza en regardant un mauvais film de noël ? » Olive hausse les épaules. « J'admets que l'idée de te gaver de pizza était appréciable dans mon esprit. » Elle émet un nouveau rire. Tout devient plus léger dans sa vie, et c'est un sentiment nouveau mais appréciable que de ne plus se forcer à faire semblant que tout va bien. « A vrai dire, non pas de raison spéciale, juste l'envie de passer du temps avec toi. » Parce que la vie de Midas roulait à plein régime alors qu'à l'inverse, celle d'Olive attendait l'occasion parfaite à saisir pour se propulser. « On habite ensemble et pourtant, on se voit de moins en moins. J'veux dire, avant on avait pas besoin de passer par une assistante pour convenir d'une soirée pizza, aujourd’hui, tout est à prévoir dans le moindre détails. » Ce n'était pas déplaisant, mais c'était tout bonnement pas assez naturel pour Olive. Midas n'avait pas toujours été la l’idole des adolescentes. Avant, il suffisait d'un petit texto, et le soir même tout était possible. Maintenant, il fallait si prendre des semaines en avance pour espérer avoir Midas un soir à la maison. Et puis surtout, Olive commençait à se sentir vraiment seule dans cet espace trop grand. Ça manquait cruellement de vie, même si la présence régulière de Jo avait ajouté quelque chose de neuf. Mais pas assez pour Olive. « M'enfin, l'important c'est cet instant. » Et chaque chose valait la peine de le vivre maintenant, Olive en avait pleinement conscience.

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Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

« Bien sûr oui, et m'en veut pas d'ailleurs. J'ai demandé à ce qu'ils en gardent deux pour eux. » J’éclate de rire en entendant ma soeur me confier ce petit détail comme si elle était une gamine ayant fait une bêtise. Avec quelqu’un d’autre, elle aurait peut-être eu à rougir de ce genre d’attention, mais pas avec moi ; je n’ai jamais été le genre de boss impitoyable qui considère qu’il doit garder des relations professionnelles et presque froides avec le personnel de maison. Professionnels, nos rapports le reste, mais je n’ai pas l’intention de faire des remontrances à ma petite soeur parce qu’elle a traité les agents de sécurité qui veillent sur le domaine nuit et jour comme des êtres humains, c’est ce qu’ils sont et je partage la plupart du temps sa générosité. « T’as bien fait. » Personne ne le remet en question et certainement pas moi, donc.

Ce que je suis en train de faire, ce n’est pas de remettre les intention de ma cadette en question. Je sais simplement que, parfois, des messages se cachent derrière ses petites attentions et qu’elles constituent son entrée en matière, puisqu’elle est bien trop timide et réservée pour aborder certains sujets tout de go. Ce que je suis en train de faire, c’est lui offrir la possibilité de me dire ce qu’elle a sur le coeur - si elle a quelque chose à dire - sans avoir à tourner autour du pot pendant plusieurs minutes parce qu’elle est mal à l’aise. « J'admets que l'idée de te gaver de pizza était appréciable dans mon esprit. » - « T’as peur que je mange pas assez ? » Je lui adresse un sourire avant de hausser les épaules. « Au studio, t’aurais eu raison. Mais sur les plateau télé ou dans toutes les soirées de lancement, je te prie de me croire qu’on nous gave comme des oies. » Mais c’est de toute évidence loin de me dérange, à en croire mon sourire d’idiot. « A vrai dire, non pas de raison spéciale, juste l'envie de passer du temps avec toi. » Je hoche la tête l’air de répondre okay et de passer à autre chose. Je n’ai pas la moindre raison de remettre en question ce qu’elle me dit, et ce n’est pas inhabituel non plus, que la brunette soit à la recherche d’occasions pour créer des moments simples en famille. « On habite ensemble et pourtant, on se voit de moins en moins. J'veux dire, avant on avait pas besoin de passer par une assistante pour convenir d'une soirée pizza, aujourd’hui, tout est à prévoir dans le moindre détails. » Je fais la grimace, me sentant presque accusé de quelque chose, comme si je m’y prenais mal pour gérer mon temps et celui que j’alloue à ma famille. Bien sûr, Olive ne m’adresserait jamais de reproche aussi direct. Mais étant donné que je m’en veux souvent moi-même de ne pas être plus présent - surtout pour Posy, elle est la source principale de ma culpabilité - j’ai tendance à extrapoler face à ce genre de déclaration. Là, les bras m’en tombent. J’encaisse la remarque et tente de dissimuler ma frustration, mais mon sourire s’efface. Ne sommes-nous pas des adultes ? Des adultes qui, malgré tout, partagent bien plus de choses ensemble que ce que nous pouvons partager avec Oscar, qui n’accorde pas de réelle importante aux liens fraternels ? « M'enfin, l'important c'est cet instant. » Je hoche la tête, avant de me risquer sur la pente glissante. « Tu sais, les sorties d’album, c’est toujours pareil. Et y’a des chances que je sois encore moins présent sur les prochaines semaines. » Et les prochains mois, si je dois être tout à fait honnête. « La promotion prend du temps, et cet hiver, je partirai certainement en tournée. » Le problème de ma petite soeur, pour être honnête, c’est certainement aussi un peu que pour l’instant sa vie sociale me semble tourner un peu trop autour de moi. Elle s’est renfermée dans sa coquille et le reste du monde me donne parfois l’impression d’avoir pris dans son esprit des allures d’univers inquiétant. Sauf qu’elle ne peut pas rester enfermée ici toute sa vie, c’est une jeune femme dans la vingtaine qui devrait profiter de ses plus belles années. « Tu sais que Cassie gère mes rendez-vous pro parce que je suis à chier pour m’organiser, mais ça veut pas dire que t’as besoin de passer pour mon assistante pour me parler et passer du temps avec moi. » Si elle le pensait réellement, s’il s’agissait d’un vrai reproche à moitié déguisé, j’aurais un pincement au coeur.

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 @Midas Sterling ☆ crédit/fuckyeahtomblyth

« T’as bien fait. » Et c'est tout ce qu'elle voulait entendre. Peut-être qu'un jour, la générosité de la brune la perdra, mais aujourd'hui, elle ne le regrette pas du tout, bien au contraire. Olive, elle tend la main à tout ceux qui le mérite, quitte à parfois trop donner, mais ça c'est tout autre chose bien sur. Et puis, c'est une belle occasion ce soir, alors ça ravit d'autant plus l'humeur d'Olive d'être généreuse avec les autres. C'est une bonne journée et rien ne pourra arrêter cela, pas même le regard inquisiteur de son ainé. « T’as peur que je mange pas assez ? » Olive émit un léger rire à la remarque de son frère. Il comprenait ce qu'elle voulait dire bien sur. « Au studio, t’aurais eu raison. Mais sur les plateau télé ou dans toutes les soirées de lancement, je te prie de me croire qu’on nous gave comme des oies. » - « Je n'en doute pas un seul instant, pourtant comme dirait maman, tu es maigrichon mon bonhomme. » Un clin d’œil à son frère avant de rire. Ce n'était pas la vérité bien évidement, Midas était loin d'être ce que décrivait sa génitrice, bien au contraire. Tout étant, c'est qu'Olive est complétement sincère quand elle évoque avant tout le fait de vouloir passer du temps avec son frère. Au fond, ça lui manque tout ça, cette normalité entre autre qui n'ait plus commode chez eux. Olive, elle aime pouvoir retrouver des instants aussi simples dans son monde. Elle a l'impression que depuis quelques temps, Midas et elle ne vivent pas sur le même fuseau horaire, alors forcément, quand l'occasion se présente, elle compte bien en profiter un maximum. Bien sûr, c'est son nouveau mode de vie à Midas maintenant, et Olive ne lui en tient pas rigueur, après tout c'est elle qui l'a poussé à accomplir son rêve. Elle regrette simplement de ne pas avoir assez profiter avant. Les mots se bousculent dans son esprit et elle n'arrive pas à retenir le flot de ses pensées, ces mots qu'elle finira par excuser plus tard. Elle ne veut accuser personne, encore moins les agissements de son frère, mais ça lui fait mal, et ça, elle doit bien le reconnaitre.

« Tu sais, les sorties d’album, c’est toujours pareil. Et y’a des chances que je sois encore moins présent sur les prochaines semaines. » Elle le sait bien sur, la vie de star demande des sacrifices, elle n'en est que extrêmement consciente Olive, ce n'est pas pour autant que c'est une situation qui lui convient à elle. Cet espace vide lui brise le cœur un peu plus chaque jour, et elle a simplement l'impression de ne pas être à sa place. Un sentiment égoïste oui, elle le concède. « La promotion prend du temps, et cet hiver, je partirai certainement en tournée. » - « Et c'est ta vie maintenant, je le sais bien. Mais je dis juste que ce n'est pas toujours évident pour les autres de faire avec. » Elle ne voulait pas se rendre à l'évidence que peut-être il était temps de lâcher la pression qu'elle misait sur elle-même. Qu'il était peut-être temps de lâcher aussi son ainé et de commencer à vivre enfin sa propre vie. Sauf que c'était une concession qu'elle n'avait pas envie de faire pour l'instant, ce qu'elle garda bien pour elle. « Tu sais que Cassie gère mes rendez-vous pro parce que je suis à chier pour m’organiser, mais ça veut pas dire que t’as besoin de passer pour mon assistante pour me parler et passer du temps avec moi. » Peut-être avait il raison, mais Olive devait bien admettre que son frère n'était pas toujours au taquet pour répondre à des messages ou organiser des instants comme celui-ci. « Disons que c'est une facilité de l'avoir. Elle sait mieux que n'importe qui d'autre où tu es, et ce que tu fais à la minute. Je te reproche pas d'avoir ta vie Midas, loin de là. Et j'suis heureuse que tu t'éclates dans ce que tu fais. » Ce qui est bien différent de son propre monde à Olive, mais elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même en réalité. « J'aimerai juste que tu te souviennes que ton monde n'a pas toujours été celui-là, qu'avant, c'était juste plus facile. » Du moins, c'est ce dont elle avait l'impression. « Mais j'admets qu'il faut aussi que je sorte d'ici, qu'il faut que je prenne un peu plus le temps de vivre pour moi et non pour les autres. » Ou entre autre Midas. « J'ai juste besoin de temps. » Et d'une bonne raison surtout. Parce que le temps, elle n'en manquait clairement pas.

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Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

« Je n'en doute pas un seul instant, pourtant comme dirait maman, tu es maigrichon mon bonhomme. » Je ris doucement, et secoue la tête de droit à gauche à cette mention de notre mère qui, comme beaucoup de femmes de sa génération, aiment en faire trop à ce niveau-là. Les relations se sont-elles apaisées, entre ma sœur et sa génitrice ? Je suppose que ma mère l’a appelée à de nombreuses reprises – je fais plus que supposer, même moi j’ai eu le droit à bon nombre de messages laissés sur mon répondeurs – ont-ils été fructueux ? Arrive-t-elle à communiquer un peu plus sereinement avec elle, et peut-être même avec mes deux parents ? Le pardon mettra du temps à arriver de leur côté, de ça je suis assez certain, mais ils ne sont pas taillés pour refuser de lui adresser la parole jusqu’à la fin de ses jours : je le maintiens, ma mère était en colère principalement parce qu’elle se fait du souci pour sa petite fille. « Tu l’as eu au téléphone un peu ? » Je suis en droit de penser que de l’eau a coulé sous les ponts, plusieurs semaines se sont écoulées depuis notre déjeuner chez nos parents et s’ils sont capables d’être rancuniers et de lui rappeler ses mauvais choix jusqu’à la fin de ses jours, ils ne voudront pas couper toute communication avec elle pour autant. « Les choses s’arrangent doucement ? » Moi, je réponds une fois sur deux et je laisse ma mère parler pour deux, la plupart du temps. Je ne désire rien plus que la paix des ménages et j’espère voir rapidement les choses se tasser.

« Et c'est ta vie maintenant, je le sais bien. Mais je dis juste que ce n'est pas toujours évident pour les autres de faire avec. » Je fronce les sourcils, surpris que ma cadette aille jusqu’à m’adresser ce qui ressemble presque à des reproches quand je ne fais rien de plus que de mener ma vie comme je l’entends, comme le fait notre frère et comme le font la plupart des adultes. Et si j’ai Posy à qui penser dans toute cette histoire pour m’organiser au mieux, Olive n’est quant à elle pas sous ma responsabilité. « Oli… » Je n’ai pas envie de la blesser, ni de la vexer, mais je commencer à penser que je ne lui ai pas forcément rendu service en la laissant rester inactive si longtemps sous prétexte que j’avais les moyens de l’entretenir. Doucement, ma petite sœur est devenue dépendante. « Je veux pas te blesser mais… C’est l’ordre des choses, qu’on ait chacun notre vie à gérer. » Moi au moins, je ne suis pas Oscar qui donne l’impression qu’il est devenu trop bien pour nous. « Je serai toujours là pour toi. Mais faudrait peut-être… » Mes lèvres se tordent en une grimace, j’ai peur au fond qu’elle prenne mal ce que je m’apprête à affirmer. « Couper le cordon ? » Son cercle d’amis proches est restreint, elle n’a pas de boulot et pas de compagnon non plus, je suppose qu’elle se sent seule, peut-être même plus maintenant que Jo a fait irruption dans ma vie à moi. « Est-ce que le fait que je passe de plus en plus de temps avec Jo joue dans ton ressenti ? » Si elle affirmait que oui, je lui répondrai que ça aussi, c’est dans l’ordre des choses. Olive est ma sœur et j’aurais toujours du temps pour elle, mais Jo partage ma vie à présent, et pour aussi longtemps qu’elle le voudra.

« Disons que c'est une facilité de l'avoir. Elle sait mieux que n'importe qui d'autre où tu es, et ce que tu fais à la minute. Je te reproche pas d'avoir ta vie Midas, loin de là. Et j'suis heureuse que tu t'éclates dans ce que tu fais. » Je l’encourage à poursuivre d’un sourire, avant de m’installer à mon tour dans le canapé et de m’y affaler, les bras croisés derrière ma tête et une jambe croisée sur mon autre cuisse. « J'aimerai juste que tu te souviennes que ton monde n'a pas toujours été celui-là, qu'avant, c'était juste plus facile. » - « T’es en train de sous-entendre que tu trouves que je me souviens pas assez d’où je viens là ? » Si c’est le cas, n’est-elle pas un peu en train de dépasser les bornes ? Ne l’ai-je pas accueillie et aidée quand elle en a eu besoin ? Ne l’ai-je pas soutenue dans toute les épreuves qu’elle a traversée ces dernières années ? « Mais j'admets qu'il faut aussi que je sorte d'ici, qu'il faut que je prenne un peu plus le temps de vivre pour moi et non pour les autres. J'ai juste besoin de temps.» - « Je veux pas être dur avec toi Oli. » Parce qu’elle est fragile et ne le mérite pas. « Et je suis toujours content de passer du temps avec toi. Mais je pense aussi que tu devrais commencer à te reconstruire… A reconstruire ta vie, je veux dire. » Son comportement déplacé vis-à-vis de Jo constituait-il les prémisces de la situation dans laquelle nous nous trouvons rapidement ? Vais-je vraiment avoir besoin de remettre délicatement les pendules à l’heure ? Plus que je ne suis déjà en train de le faire ? Je ne l’espère pas : je n’aime rien dans cette situation.

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 @Midas Sterling ☆ crédit/fuckyeahtomblyth

Olive avait tout d'un coup l'impression que cette soirée lui échappait totalement. Que sa seule envie de retrouver son ainé le temps d'une soirée était sur le point de se métamorphoser en catastrophe. Comme tout le reste dans la vie de la jeune Olive de toute évidence. Et le souvenir de la dernière discussion avec sa mère fait écho à la douleur dans son cœur. Olive ne sait plus comment s'y prendre avec les membres de sa famille face aux choix qu'elle a pu faire ces dernières années, ses parents ne lui parlent presque plus, son frère ainé Oscar a décidé d'être un fantôme et sa relation avec Midas n'est plus qu'éphémère. Alors oui, elle pensait bien faire en organisant cette soirée de retrouvailles, mais non. Tout lui échappe sans cesse. « Tu l’as eu au téléphone un peu ? » Olive secoue doucement la tête de gauche à droite. Ce n'est pas faute d'avoir tenter, mais sa mère trouve toujours une excuse pour ne pas rappeler. Elle pense qu'il est mieux d'abandonner, cela même si ça lui brise profondément le cœur. Ce n'était évidement pas un choix facile que de mentir pendant de longues années, mais c'était le mieux pour se protéger, Olive en est persuadée, et elle espère sincèrement que sa mère le comprendra un jour. En attendant, elle se taire dans l'attente d'un signe de compassion qui tarde à venir. « Les choses s’arrangent doucement ? » - « J'aurai aimé pouvoir te dire oui, bien sur, mais je pense qu'elle n'a pas encore le courage d'accepter que je suis une ratée, alors forcément, elle esquive toutes les conversations possibles avec moi. » C'est ainsi, Olive s'y fera sûrement. « Je pense que père y ait également pour quelque chose, mais je ne peux blâmer ni l'un, ni l'autre de m'en vouloir après tout. » Olive avait fait un choix difficile, un choix qui causerait tout cela, et bien sur, elle en était totalement consciente. « Je garde espoir. » Elle noua ses doigts ensemble pour combattre la crainte qu'on lui soufflait à l'oreille. Elle voulait y croire encore un peu du moins.

« Oli… » Son surnom suffit à la faire redresser, gênante et pensive. Olive ne pensait pas aller si loin avec ses mots, mais il est évident que ce n'est pas de bonne augure de justifier sa solitude par la vie prenante de son frère.  « Je veux pas te blesser mais… C’est l’ordre des choses, qu’on ait chacun notre vie à gérer. » Il a raison oui, c'est juste que la vie est plus facile à mener pour certaines personnes que d'autres, Olive en fait partie visiblement. Pendant longtemps, on lui a montré le chemin de ce qu'elle devait ou non faire, depuis peu, elle est livrée à elle-même et cela l'angoisse plus que de raison. Ce qu'elle était sur le point d'admettre à son ainé quand il continua. « Je serai toujours là pour toi. Mais faudrait peut-être… » Le temps lui semble long jusqu'à ce qu'enfin Midas termine sa phrase. « Couper le cordon ? » Elle est hébétée devant cette révélation. L'impression qu'elle avait manqué tant de choses finalement dans cette relation avec son ainé, mais il n'avait pas tort pour autant. Cela faisait maintenant bien trop longtemps qu'elle était dans le coin, dans sa maison, là où maintenant, elle n'avait plus l'impression d'être à sa place. « Est-ce que le fait que je passe de plus en plus de temps avec Jo joue dans ton ressenti ? » Olive retient sa respiration un instant de trop avant de répondre à son frère. « Je suis ravie qu'il y ait enfin une autre présence que la mienne dans cette immensité, cela n'a rien à voir avec Jo, je t'assure. » Une légère pause pour reprendre le fil de ses pensées. « J'suis peut-être juste moi, plus à ma place ici. » Pas que son frère soit un mauvais hôte, loin de là même, mais Olive doit vivre pour elle. Il est temps. Olive espérait juste garder cette place si importante auprès de Midas.  

Il y a sûrement un poil de jalousie qui pointe en elle alors qu'elle déballe ses sentiments devant Midas. Ce n'est pas de la colère, au contraire, elle tente de mettre un terme à ses sentiments, à cette vague de solitude qui s'empare constamment d'elle depuis quelques temps. Au fait que son allié le plus précieux n'est plus vraiment là. « T’es en train de sous-entendre que tu trouves que je me souviens pas assez d’où je viens là ? » Olive se renfrogne. Cette question n'est pas la bonne, et ce n'est pas ce qu'elle essaie de dire à son frère. « Non Midas, pas du tout voyons. Pourquoi te dirais-je cela? » Cela n'avait aucun sens. Olive était maladroite dans ses mots, davantage dans ses actions et les pensées de son frère ne prouvaient que cela de plus. Elle s'en voulait de ne pas avoir la facilité de son père pour communiquer. « Je veux pas être dur avec toi Oli. » La brune se concentre sur les mots qui suivent, sans forcément admettre que ça lui fait un peu de mal. « Et je suis toujours content de passer du temps avec toi. Mais je pense aussi que tu devrais commencer à te reconstruire… A reconstruire ta vie, je veux dire. » Il avait raison, et c'est ce qu'elle avait envie de faire, bien plus maintenant, mais elle n'avait aucune idée de comment faire cela. Olive toute sa vie on l'avait aidé, on l'avait conduite et lui avait dit quoi faire. Maintenant, elle n'avait l'appui de plus personne et c'était douloureux. « Promis Midas, je serai partie bien rapidement. Je ne serai plus un poids pour personne, encore moins pour toi. » Une promesse qu'elle tiendrait. « Navrée d'avoir été trop longue à prendre la route. J'aurai aimé que ce soit plus facile comme ça l'est pour toi. Mais on est pas tous doués pour cela. » Olive, elle était douée pour s'attirer des ennuis surtout. Mais elle trouverait pour quoi elle était douée, ce qui valait la peine qu'elle se batte et qu'elle se relève surtout. « Je vais me trouver un nouvel espoir de vivre ma vie, il est temps. » Il lui fallait juste un bon coup de pied aux fesses et une main tendue. Le reste suivrait certainement tôt ou tard. Elle n'avait pas d'autres choix de toute manière.

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Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

« J'aurai aimé pouvoir te dire oui, bien sur, mais je pense qu'elle n'a pas encore le courage d'accepter que je suis une ratée, alors forcément, elle esquive toutes les conversations possibles avec moi. […] Je garde espoir. » - « Hey, déjà, je veux que t’arrêtes de dire que t’es une ratée. » Que ce soit ironique, qu’elle soit dans la caricature ou bien que ce soit ce qu’elle pense réellement, il est temps qu’elle arrête de se dévaloriser de la sorte parce qu’elle vaut bien mieux que ça. Et continuer à dire ce genre de chose, c’est continuer à le penser, j’en suis persuadé, au moins quelque part au fond d’elle. Est-ce que je voudrais que ma sœur reprenne sa vie en main, presque deux ans après qu’elle ait lâché ses études et soit arrivée chez moi ? Bien sûr. Est-ce que je la considère pourtant autrement qu’avant – autrement dit, une fille bienveillante, géniale et brillante – non, bien sûr que non. « Je suis sérieux. Il est temps que tu reprennes du poil de la bête et que tu envoies chier tous ceux qui te font te sentir comme ça. » Pourtant, je ne suis moi-même pas bien véhément et je cherche plus souvent le compromis que la bagarre. Mais j’en ai ma claque de voir ma petite sœur souffrir et douter un peu plus d’elle chaque jour qui passe.

« Je suis ravie qu'il y ait enfin une autre présence que la mienne dans cette immensité, cela n'a rien à voir avec Jo, je t'assure. » Si elle l’affirme, alors je la crois, rien de plus simple. Je n’ai pas l’habitude de mettre en doute ce qu’elle dit et, elle, elle n’a pas l’habitude de mentir. Du reste, je ne suis peut-être pas tout à fait objectif concernant ma petite amie, mais je suis toutefois capable de reconnaître qu’entre Olive et elle, la chanteuse est certainement bien plus en cause dans leur brouille que l’inverse. Toutefois, je suis bien trop prudent pour m’en mêler : je connais Jo et je sais quand garder mes lèvres closes pour conserver ma tranquillité et l’équilibre dans mon couple. « J'suis peut-être juste moi, plus à ma place ici. » - « Tu seras toujours à ta place ici. Je suis sérieux, vraiment. » Même si elle mettait les voiles, elle pourrait revenir dès qu’elle ne ressent le besoin ou quand elle se sent perdue. A quoi bon posséder une propriété aussi grande si mes proches ne peuvent pas s’y considérer chez eux autant que moi ?

« Non Midas, pas du tout voyons. Pourquoi te dirais-je cela ? » Ma sœur est fichtrement maladroite, puisque ses paroles sonnent comme des reproches mais elle ne semble pas s’en être rendu compte. Moi, je suis magnanime et sa réaction lève tout doute que je pourrais avoir. De la maladresse, c’est bien de ça et uniquement de ça qu’il s’agit. « Promis Midas, je serai partie bien rapidement. Je ne serai plus un poids pour personne, encore moins pour toi. » Je fronce les sourcils, sans trop comprendre comment elle peut avoir compris de son côté que je suis en train de la mettre dehors alors qu’il ne s’agit pas du tout de ça. « Navrée d'avoir été trop longue à prendre la route. J'aurai aimé que ce soit plus facile comme ça l'est pour toi. Mais on est pas tous doués pour cela. Je vais me trouver un nouvel espoir de vivre ma vie, il est temps. » - « Hey, attends. » Je me frotte l’arrière de la nuque, confus, avant de me rapprocher d’elle sur le sofa et de poser mes doigts sur son épaule. « Je suis pas en train de te foutre à la porte, pas du tout. Je suis même pas en train de te dire que je veux que tu partes, c’est ça que tu as compris ? » Je fronce les sourcils : moi, je voulais juste l’aider à ouvrir les yeux sur le fait qu’elle a mis sa vie sur pause et qu’elle ne semble pas l’avoir récupérée depuis. « Si tu veux te trouver un appart pour repartir à zéro, je serais le plus heureux du monde pour toi. Mais si tu penses que tu dois le faire parce que c’est ce que moi je veux, c’est pas le cas. » Mal à l’aise, je laisse ma main retomber avant de nouer mes deux mains sur mes genoux. « T’y vas fort de parler d’espoir de vivre… Mais je pense qu’il faut que tu recommence à avancer, ouais, si je dois être tout à fait honnête. » Je ne parle pas d’arrêter de vivre avec son frère qui la couve, mais de rencontrer du monde, de chercher un boulot, de se faire violence au début, même si c’est difficile : je ne veux qu’une chose, qu’elle aille mieux.

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« Hey, déjà, je veux que t’arrêtes de dire que t’es une ratée. » Il était sûrement plus facile d'accepter cela pour faire plaisir à son frère que de le prendre vraiment au sérieux. Olive était persuadée que c'était une ratée, et pour l'instant, elle n'arrivait pas à se faire sortir cela du crâne. Pour le reste, elle gagnait en confiance, pour ce côté là, beaucoup moins. Mais elle était persuadée que chaque chose viendrait en son temps et qu'aujourd'hui, elle avait fait le plus difficile. Enfin ses parents étaient au courant, ce qui avait considérablement retirer le nœud dans son estomac. Alors oui, chaque jour était moins douloureux que le précédent et elle espérait pouvoir retrouver un bon équilibre rapidement après avoir flirté avec les difficultés de sa vie pendant près de deux ans. Ce n'était pas rien, forcément que la remontée serait difficile mais chaque jour était une petite victoire, et la prochaine serait celle de l'acceptation de sa famille à sa nouvelle vie. Alors Olive hocha la tête de haut en bas, acceptant de ne plus admettre à haute voix qu'elle était une ratée devant son frère. C'était un petit pas déjà important. « Je suis sérieux. Il est temps que tu reprennes du poil de la bête et que tu envoies chier tous ceux qui te font te sentir comme ça. » Olive émit un petit rire. « Oh pitié, j'ai l'impression d'entendre Jo maintenant. » Ce qui n'était pas un reproche du tout, bien au contraire, plus d'une fois la brune lui avait dit de se sortir de cette mauvaise spirale et de comprendre à quel point Olive avait du potentiel. « Mais tu as raison, il est temps. » Et c'était une résolution qu'elle souhaitait mener à bien. Quoi qu'il arrive, tout serait différent à partir de maintenant. Elle l'espérait de tout son cœur.

Josephine Carter est semblable à un iceberg, tout beau au dehors, mais très tranchant à l'intérieur. La jeune femme lui a fait autant de bien, que de mal, mais Olive n'est pas le genre de personne rancunière à souhaiter le mal aux autres. Au contraire, elle a toujours secrètement rêvé de pouvoir compter Jo comme une amie, malheureusement, les deux jeunes femmes sont bien différentes, et depuis sa dernière visite, Olive prend ses distances avec la starlette. Ce qui est préférable pour son propre bien. Pour autant, Olive reste ravie pour son ainé d'avoir trouver l'amour auprès de Jo. Jamais elle ne pourrait lui souhaiter le moindre mal, bien au contraire. Il mérite amplement tout ce qui lui arrive. Elle espère juste au fond qu'ils ne se feront pas de mal et qu'ils trouveront le bon équilibre entre les caractères de chacun, ce qu'elle se gardera bien pour elle ayant compris que son intrusion dans ce couple n'était pas le bienvenu. « Tu seras toujours à ta place ici. Je suis sérieux, vraiment. » L'Australienne n'en doutait pas un seul instant, elle voyait juste les choses différemment maintenant que Midas n'était plus seul. Sa petite sœur n'avait plus sa place auprès de lui, il avait une vie différente à construire. « Je sais oui, et je continuerais de venir t'embêter ça c'est certain. » Elle marqua une petite pause avant de planter ses yeux dans ceux de son ainé. « Tu sais bien que c'est pas si facile de se débarrasser de moi. » Et cela n'était qu'à moitié une blague. Deux ans et quelques jours de plus quand même qu'Olive squattait chez son ainé.

Le dialogue n'est pas facile et cela a toujours été. Olive tente trop souvent de prendre des pincettes avec ses mots ce qui n'est pas toujours évident à comprendre pour les autres. Il est temps qu'elle apprenne à vivre comme quelqu'un de son âge et non plus comme une petite fille apeurée par le monde. Parce que c'est ce qu'elle est Olive, du moins, c'est l'image facile qu'elle envoie et ce n'est plus ce qu'elle veut. Bien sûr, se forger une caractère dure ne sera pas facile, mais peut-être qu'avec le temps elle apprendra à moins se faire avoir. Pour cela, il faut d'abord qu'elle redécouvre le monde qui l'entoure et son frère semble d'accord avec ça. Même si c'était drôlement long. « Hey, attends. » La main de Midas sur son épaule se veut réconfortante, ce qu'elle accepte avec plaisir. Cette soirée prenait une dimension qu'elle n'avait pas prévenu, mais qui ferait du bien à la fin, elle s'en rendait compte. Il y a longtemps qu'elle n'avait pas discuter à cœur ouvert avec son frère. « Je suis pas en train de te foutre à la porte, pas du tout. Je suis même pas en train de te dire que je veux que tu partes, c’est ça que tu as compris ? » - « Non, enfin oui. » Olive grimace. « Mais au fond, ce n'est pas un mal, enfin, pour l'instant je ne le vois pas comme ça. Disons que tu as beaucoup fait pour moi, depuis longtemps maintenant mais que chaque chose à une fin. » Ce ne serait pas une fin définitive de ce genre, le lien qu'ils partageait était plus fort que cela. Ce serait juste une petite distance nécessaire à la relation entre eux. « Si tu veux te trouver un appart pour repartir à zéro, je serais le plus heureux du monde pour toi. Mais si tu penses que tu dois le faire parce que c’est ce que moi je veux, c’est pas le cas. » Olive lui sourit timidement. « Tu avais raison quand tu disais qu'il fallait couper le cordon, j'suis d'accord. » Et c'était tout d'ailleurs. Elle était simplement d'accord avec cet objectif. « T’y vas fort de parler d’espoir de vivre… Mais je pense qu’il faut que tu recommence à avancer, ouais, si je dois être tout à fait honnête. » La brune partage cette idée. « J'ai l'impression d'être bêtement effrayée par le monde extérieur, alors qu'il n'y a pas de raison. » Olive émit un petit rire. « Finalement, j'suis comme un oiseau en cage depuis trop longtemps qui doit s'accoutumer à la vie dehors. Mais ce n'est pas insurmontable hein? » Elle pourrait le faire, et au pire, elle harcèlerait son frère par message pour savoir comment s'en sortir dehors. « Il est juste temps pour moi de prendre mon envol. » Le temps lui a permis d'être prête à cette éventualité, elle ferait en sorte que ça se concrétise maintenant. « Tu veux bien que je reste encore un peu le temps de trouver comment faire ? » Cela devrait être plus rapide que ces deux dernières années, elle le promettait.

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Midas Sterling & @Olive Sterling ☆ crédit/jofridapettersen

« Oh pitié, j'ai l'impression d'entendre Jo maintenant. » Je lève les yeux au ciel, amusé par l’idée même que ma petite-amie – c’est ce qu’elle est désormais, plus de doute sur le nom à mettre sur notre relation – ait déteint sur moi. Elle est capable de dire ce genre de chose, sans le moindre doute, sauf que de mon côté, si je le fais, c’est moins parce que je suis exaspéré par le manque de confiance en elle d’Oli que parce que j’aime ma petite sœur de tout mon cœur. « Peut-être, mais elle a pas toujours tort. » Et si elle exagère même souvent, ma petite amie marque parfois quelques très bons points. Sa façon de voir les choses est peut-être souvent un peu extrême, mais elle est aussi la bonne personne pour énoncer des vérités à voix haute quand, pendant de ce temps, les autres tournent autour du pot pendant bien trop longtemps avant de se décider. « Mais tu as raison, il est temps. » Personne ne lui dit ça pour lui faire la leçon. Personne ne lui remonte les bretelles : elle ne s’en sentirait que mieux, si elle trouvait la force d’envoyer paître tous ceux qui doutent d’elle.

« Je sais oui, et je continuerais de venir t'embêter ça c'est certain. Tu sais bien que c'est pas si facile de se débarrasser de moi. »
« Et je cherche pas à me débarrasser de toi. »

Vraiment. Je suis désemparé par la tournure que prend la discussion, pas parce que je voudrais la retenir, mais parce que je ne veux pas qu’elle termine cette soirée en pensant que je lui demande de partir. Ce n’est pas ce que je sous-entendais, lorsque je lui conseillais de couper le cordon. Je n’aspirais qu’à la voir reconstruire sa vie, peut-être un peu égoïstement pour qu’elle cesse de se mêler un peu trop de la mienne, mais certainement pas pour la chasser. Quand bien même sa présence deviendrait pesante pour moi – et ce n’est pas le cas du tout – ma propriété comporte assez pièce pour pouvoir vivre ensemble sans se croiser une seule fois. Non, à aucun moment je n’ai sous-entendu qu’Olive devait faire ses valises, ou qu’elle avait une date limite au-delà de laquelle je voulais qu’elle ait décampé. « Non, enfin oui. Mais au fond, ce n'est pas un mal, enfin, pour l'instant je ne le vois pas comme ça. Disons que tu as beaucoup fait pour moi, depuis longtemps maintenant mais que chaque chose à une fin. » - « Encore une fois Oli, je serais heureux pour toi si c’est ce que tu veux, mais je l’exige pas de toi. » Je pourrais loger toute une famille chez moi sans m’en rendre compte, tant j’ai de l’espace. Est-ce que cela m’a déjà effleuré l’esprit qu’il serait plus simple de pouvoir passer du temps ici avec Jo si je vivais seul ? Bien sûr, mais pour autant, je n’ai jamais souhaité que ma petite sœur s’en aille parce qu’elle s’en sentait obligée. « Tu avais raison quand tu disais qu'il fallait couper le cordon, j'suis d'accord. » A ça, je ne réponds rien, espérant tout de même qu’elle ait intégré que je ne la mettait pas à la porte en lui affirmait ça.

« J'ai l'impression d'être bêtement effrayée par le monde extérieur, alors qu'il n'y a pas de raison. Finalement, j'suis comme un oiseau en cage depuis trop longtemps qui doit s'accoutumer à la vie dehors. Mais ce n'est pas insurmontable hein? » - « C’est pas insurmontable. » Et surtout, elle n’est pas seule et n’a pas à l’être. Surtout que, comme je l’affirme. « Financièrement, je peux t’aider, tu sais. Si t’as le moindre souci à ce niveau-là et que tu veux pas demander à papa et maman, faut pas que tu hésites à te tourner vers moi. » Moi qui pourrait lui payer un loyer – et bien plus encore – sans que cela ne fasse la moindre différence dans mes comptes, sans même être capable de relever un écart puisque l’entretenir ne serait qu’une goutte d’eau dans l’océan qu’est ma fortune amassée ces dernières années. « Il est juste temps pour moi de prendre mon envol. » Je ne peux la contredire : Olive a vingt-huit ans ; autrement dit, plus l’âge d’être effrayée par le monde qui l’entoure. « Promets-moi que quoi qu’il arrive, tu feras pas comme la dernière fois : si jamais il t’arrive quoi que ce soit, si tu traverses des moments difficiles, dis-le moi. Tu peux te tourner vers moi dès que t’en as besoin. » Je ne veux plus qu’elle taise son mal-être, qu’elle le garde en elle jusqu’à ce qu’il finisse par devenir insoutenable. Je ne veux pas qu’elle ait peur de me demander de l’aide : à quoi bon être entouré si on ne peut pas se reposer sur les siens ? « Tu veux bien que je reste encore un peu le temps de trouver comment faire ? » Je secoue la tête, avant de la rassurer. « Bien sûr que oui. Je te l’ai dit, je te mets pas dehors. Tu restes autant que tu veux. » Qu’elle me demande de ne pas la mettre à la porte dès demain me fend le cœur. Ce n’était pas le genre de discussion que je pensais avoir ce soir. Ce n’est pas non plus le genre d’impression que je voulais lui renvoyer.

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« Peut-être, mais elle a pas toujours tort. » Olive est totalement d'accord avec la réponse de Midas. Étrangement, la franchise et la sincérité de Jo ont toujours été un grand atout, même s'il n'est pas toujours facile d'entendre et de comprendre la brune. Il y a pourtant pas si longtemps, Olive avait été la première a apprécié les mots, certes difficiles mais totalement justes de Jo. « Elle a même totalement raison. Ce n'est pas toujours agréable à entendre, mais elle a au moins le tact de dire les choses et au final, pour faire entendre raison. » C'était un plus chez la jeune femme qui n'était pas si désagréable que cela finalement, sauf quand vous en étiez la cible bien évidemment, mais avec le temps, il fallait juste apprendre comment ne pas la devenir. Peut-être qu'un jour, Olive serait y faire avec la jolie brune. Mais ce n'était pas le sujet, et l'Australienne ne voulait pas se lancer dans un échange sur Jo, ce n'était clairement pas le moment et elle en avait déjà trop fait sur cette relation pour s'attirer en plus les foudres de Midas. « Mais, surtout, j'suis heureuse pour vous tu sais. » Et c'était surtout ça le plus important, alors Olive en terminerait là-dessus et ne reviendrait plus sur le couple du moment. Motus et bouche cousu.

« Et je cherche pas à me débarrasser de toi. » Olive hocha la tête. Bien sur elle en était consciente, et ce n'était pas ce qu'elle avait voulu signifier. Elle savait plus que n'importe qui à quel point Midas était dévoué aux personnes qu'il aime, et Olive en faisait partie. Mais elle avait aussi l'impression qu'il avait gâché bien du temps à s'occuper de sa petite sœur. Olive lui devait beaucoup et elle était pleine consciente. C'était pour ça qu'elle avait organisé cette soirée à la base, pour remercier son frère de tout ce qu'il fait quotidiennement pour elle. Rien de plus, rien de moins. Cela devait être simple et amusant. Sauf qu'Olive, elle était clairement pas douée pour communiquer, pour discuter des choses simples sans que cela paraisse autre chose. Elle s'en voulait de ne pas avoir les mots justes pour évoquer ce qu'elle a sur le cœur. « Encore une fois Oli, je serais heureux pour toi si c’est ce que tu veux, mais je l’exige pas de toi. » - « Non bien sûr et je sais bien, ce que je voulais dire c'est, merci. » Finalement, il n'y avait peut-être rien de plus simple que de remercier son ainé. Pour le temps qu'il avait consacré à sa crise existentielle. Pour ce toit sur sa tête qui la protège depuis des années maintenant et pour tout ce qu'il fait au quotidien sans même le savoir pour rendre heureuse un peu plus chaque jour Olive. Si elle a surmonté cette épreuve, c'est avant tout et grâce à Midas. Alors un merci n'est qu'une petite goutte dans toute l'immensité de gratitude qu'elle a.

« C’est pas insurmontable. » Olive soupira. Pourquoi cela lui paraissait ainsi alors ? Le monde extérieur lui faisait peur et c'était un fait. « Financièrement, je peux t’aider, tu sais. Si t’as le moindre souci à ce niveau-là et que tu veux pas demander à papa et maman, faut pas que tu hésites à te tourner vers moi. » - « Ne t'en fais pas, Nicholas m'a bien payé pour mes services rendus et à force de trainer ici, j'ai réussi à mettre de l'argent de côté. » Olive émit un petit rire en songeant à l'argent qui dormait sur son compte plutôt que de l'utiliser dans des futilités. « Et je ne veux pas abuser de toi de cette façon, encore moins des parents. » Olive ferait toujours en sorte de trouver un moyen de gagner de l'argent, même si c'était difficile et terrorisant pour elle, mais jusque là, elle s'en était sortie avec brio donc ce n'était pas la partie la plus à craindre du reste. Le plus dur finalement, c'était de quitter ce cocon, de partir à l'inconnu, ce qu'elle avait en horreur. « Promets-moi que quoi qu’il arrive, tu feras pas comme la dernière fois : si jamais il t’arrive quoi que ce soit, si tu traverses des moments difficiles, dis-le moi. Tu peux te tourner vers moi dès que t’en as besoin. »  Olive baissa la tête sur ses mains. « Cela ne se reproduira plus. » Elle ne voulait pas revivre ce même schéma. C'était hors de question. Elle en avait trop souffert pour retomber dans ce piège du monde. Non, elle tiendrait promesse, au moindre signe de fragilité, elle téléphonerait aussitôt à Midas. Elle demanderait de l'aide avant que le pire ne soit atteint. « Bien sûr que oui. Je te l’ai dit, je te mets pas dehors. Tu restes autant que tu veux. » Olive sourit timidement avant de se rapprocher de son ainé, elle déposa sa tête sur son épaule. « Je ne sais pas ce que je deviendrai sans toi. » Elle prit une grande inspiration avant de se redresser. Un signal à l'interphone mit fin à son soulagement quand on annonça l'arrivée des pizzas. « Toujours prêt pour cette soirée pizza ? »

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« Elle a même totalement raison. Ce n'est pas toujours agréable à entendre, mais elle a au moins le tact de dire les choses et au final, pour faire entendre raison. » - « Ouais, ça c’est sûr, elle dit les choses… » Les mains croisées ensemble sur mes cuisses, le corps légèrement penché en avant, j’observe ma sœur avec un mince sourire sur les lèvres. S’il y a bien une chose qui est parfois compliquée, chez les Taylor comme chez les Sterling, c’est l’honnêteté inconditionnelle. Mon cousin a dissimulé son homosexualité à tout le monde pendant des années, Olive a caché avoir abandonné ses études et, de façon générale, nous sommes plutôt mauvais pour crever l’abcès, dans la famille. « Peut-être qu’on gagnerait à prendre tous un peu plus exemple sur elle. » Pour certains – mon amertume guide mon esprit vers mon frère – cela me semble peine perdue. Mais nous concernant ma cadette et moi, j’ai envie de croire que nous pouvons encore apprendre de nos erreurs. « Mais, surtout, j'suis heureuse pour vous tu sais. » - « Je sais. » Malgré sa maladresse, Olive est certainement déjà en train d’imaginer notre mariage et à quoi ressemblerons nos enfants : je sais qu’elle a toujours vu d’un bon œil mon association avec Jo, et qu’elle est consciente qu’être avec elle me rend bien trop heureux pour qu’elle n’envisage de se mettre réellement entre nous. Elle a été maladroite dans sa façon de vouloir me protéger, je suis parfaitement conscient qu’il n’était question que de ça. « Et elle aussi elle le sait, au fond. Tu devrais essayer de discuter avec elle. Et de me laisser en dehors de votre conversation, vous vous entendiez bien, elle et toi. » Autrement dit, avant que je n’entre dans l’équation et que Olive essaie de me protéger tandis que Jo elle avait à cœur de défendre ses droits et son territoire. « Faut juste pas tout mélanger. » Et je n’ai pas envie que ma relation de couple avec la chanteuse soit un obstacle à son amitié à ma petite sœur, quelle que soit la fautive ou le coupable.

« Non bien sûr et je sais bien, ce que je voulais dire c'est, merci. »
« Je suis sérieux Oli, t’as même pas besoin de me remercier et je le referais si c’était nécessaire. »

Au-delà du fait que cela ne m’a jamais demandé le moindre sacrifice, d’accueillir ma petite sœur et de l’entretenir, c’est pour être le genre d’homme qui n’hésite pas une seule seconde avant de venir en aide aux siens que j’ai été élevé. C’est ce genre d’homme là que je suis. « Ne t'en fais pas, Nicholas m'a bien payé pour mes services rendus et à force de trainer ici, j'ai réussi à mettre de l'argent de côté. » Je hoche la tête, satisfait de la voir se prendre en main et aborder des sujets qui auraient déclenché chez elle une crise d’angoisse il y a quelques mois encore. Oli fait des économies, met de l’argent de côté et envisage le futur et je suis ravi de retrouver la jeune femme déterminée et débrouillarde que j’ai toujours connue. « Et je ne veux pas abuser de toi de cette façon, encore moins des parents. » - « Tu sais très bien que pour moi, ça représente pas grand-chose. » A quoi bon avoir trop d’argent pour savoir quoi en faire si je ne peux pas prendre soin de ma famille lorsqu’elle en a besoin ? « Mais je comprends que tu veuilles te débrouiller seule. C’est tout à ton honneur. » C’est une façon d’affirmer sa volonté de prendre son indépendance finalement, j’espère simplement qu’elle saura me trouver si un jour elle se retrouve dans une situation précaire. Je serais chagriné que sa volonté d’indépendance prenne la forme d’une fierté mal placée.  

« Cela ne se reproduira plus. » - « Je suis sérieux Oli, tu peux me parler de tout, avant d’être sur le point d’exploser. » Elle se cache la tête dans les mains, pour dissimuler certainement une honte qu’elle ne devrait pas ressentir, pas avec moi. « Je ne sais pas ce que je deviendrai sans toi. » - « T’as pas besoin de le découvrir. » Parce que j’ai l’intention d’aller nulle part, qu’elle n’aura pas à composer sans moi ni aujourd’hui, ni demain. Et si mon emploi du temps – trop – chargé finissait par réellement mettre à mal notre relation, j’ai envie de croire que j’aurais assez de clairvoyance pour agir pour ne pas la mettre dans une situation où, à la façon d’Oscar, je lui ferai du mal. « Toujours prêt pour cette soirée pizza ? » J’esquisse un sourire amusé, et je m’installer un peu plus confortablement sur le canapé. « Bien sûr. » Et nous continuerons à en faire autant qu’elle veut, même après son départ. « Je te laisse même choisir ce qu’on regarde les yeux fermés, pour fêter ça. » Son nouveau départ.

rp terminé