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 le voyageur sans bagage (sameli)

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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptyVen 17 Nov 2023, 20:28

4 février 2023

Le cliquetis des clés résonne dans sa tête sans interruption ; clic, tic, clac, tac et on recommence. Il est là depuis trois jours seulement et déjà il lui semble avoir passé une éternité enfermé dans une pièce de quelques mètres carrés seulement à entendre les cris, les râles et les autres bruits en tous genres - souvent non identifiés, jamais plaisants. Clic, tic, clac, tac. Son cerveau s’amuse encore à lui jouer des tours, lui promettant ainsi que ce qui lui arrive n’est qu’un rêve et que bientôt, il se réveillera pour se retrouver dans les bras de celle dont il n’a toujours aucune nouvelle - après plus de trois ans, il serait peut-être temps de se faire une raison. Clic, tic, clac, tac, clong. « Debout, t’es attendu. » Eli relève les yeux, attendu où ? Il ne pose pas la question et se contente de suivre les indications. Il se lève et s’approche de la grille, on lui passe les menottes - clic - et il n’a plus qu’à suivre le mouvement. Marchant dans les corridors, il lève la tête et observe tout autour de lui : des visages sont collés aux barreaux, d’autres têtes sont en train de se cogner, on y entend des insultes et des cris. Est-ce que lui aussi, il finira comme eux ? Est-ce que lui aussi laissera l’humain derrière lui pour se transformer en animal, est-ce donc l’unique but de ce lieu ? Est-ce qu'il leur ressemble déjà ? En sortira-t-il un jour, en sortira-t-il indemne ?

Clic, tic, clac, tac ; il n’a même pas fait attention au chemin qu’ils sont déjà arrivés. Dans le couloir, plusieurs portes et des chaises. On pousse sur son épaule pour qu’il prenne place, il s’exécute, observant les portes et les noms qui lui font face. Il ne sait pas qui l’attend, et ce qu’il va devoir dire ; on ne lui a rien expliqué et - n’ayant jamais fait de séjour ici aussi surprenant que ça puisse être -, il n’a aucune idée de la procédure ou de la marche à suivre. Les bruits se sont réduits, on entend plus qu’un clic, c’est le gardien qui s’amuse à faire balancer ses clés contre sa ceinture avant de finalement prononcer mot. « Debout. » Eli se lève, et le suit. Ils se postent devant une porte sur laquelle on peut lire l’inscription suivante : S. Barlow, CPIP. Ça n’aide pas Eli. Le gardien ouvre la porte et Eli entre dans la pièce, la porte se referme, il est désormais seul face à son destin - et à ce fameux CPIP qu’il voit finalement en levant les yeux. Il ne prononce pas mot et vient directement s’installer sur la chaise - elle a sûrement été placée là pour lui, il ne va pas rester debout comme un con. Regardant tout autour de lui, il cherche des indices. Rien. Plus un bruit, pas un indice. Il se décide enfin à lever les yeux vers le fameux S. Barlow dont le nom était noté sur la porte. « Je fous quoi ici ? » qu’il demande alors directement sans prendre la peine d’utiliser de contours ou de salutations. « T’es qui ? » Pour la politesse, on repassera ; les questions et leurs réponses semblent bien plus importantes aux yeux d’Eli qui vient poser ses mains menottées sur le bureau dans un dernier clic.

@Sami Barlow le voyageur sans bagage (sameli) 3258319053
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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptySam 18 Nov 2023, 02:57

La migraine est tenace, ce matin. Fidèle à lui-même, Sami refuse de gober la moindre pilule pour remédier à ce problème. Il a ouvert la fenêtre de son bureau – quelle chance il a, d’ailleurs, de posséder une fenêtre dans ce grand bloc gris et monotone qu’est la prison – et espère que la fraicheur qui entre l’aidera à survivre à cette journée. Il a déjà avalé trois verres d’eau depuis son arrivée à 8h, et ses allées et retours à la toilette sont si fréquents que ses collègues commencent à se poser des questions. Rien de bien méchant. La majorité se contente de blagues légères tout en lui tapant l’épaule. Il esquisse des sourires qui seraient plus réels s’il n’avait pas l’impression que sa tête allait imploser. Une bonne journée de merde, comme il les enchaîne depuis toujours.

Se massant les tempes, il tente de retrouver la concentration. Il a encore trois rendez-vous aujourd’hui, deux habitués et une nouvelle tête qu’il rencontrera en dernier. Il risque de ne plus avoir de patience rendu là, mais cet Eli Grayson, dont il vient de lire le nom dans le haut de son dossier, sera le seul à payer les frais de sa migraine. Après tout, il n’y en a qu’un seul qui ne peut pas sortir d’ici ce soir avec un trousseau de clefs en main. Même si la paperasse qu’on remet au conseiller est bien remplie et explicite, la plupart du temps Sami se refuse de tout lire parce qu’il apprécie d’entendre les détenus raconter l’histoire à leur façon. Certains s’expriment avec dédain, d’autres avec de la honte, et les plus dégoutants avec de la fierté. La plupart du temps, ces types-là ne font pas long feu avec Barlow ; même si Sami n’est pas un juge, il possède un certain pouvoir sur l’avenir des hommes emprisonnés ici. Grâce à lui, certains héritent d’un aménagement de peine et retrouvent la saveur de la liberté plus tôt. D’autres commettent erreurs après erreurs et voient leur libération se faire retarder. « Dans quelle catégorie tu vas tomber, Grayson… » Son doigt termine de lire la date de naissance encrée tout en haut. Ils ont presque le même âge. Même si ce n’est pas la première fois que ça arrive, à chaque fois cette information arrache un gloussement neutre à Sami. Ça aurait pu être lui, mais ça ne sera jamais lui.

Seize heures. Plus qu’une petite heure à entendre le tic tic tic des aiguilles de l’horloge, bientôt remplacé par un clic clic clic lorsque son dernier client de la journée s’introduit dans son bureau. Comme d’habitude il reste silencieux pour observer la réaction du nouvel arrivant. Il note chacune de ses expressions faciales, son crayon dansant dans sa main, un air concentré immobilisant son visage. Il veut qu’il parle le premier pour ne pas l’influencer avec son propre ton. Ainsi, il découvrira le naturel. « Je fous quoi ici ? » Et le voilà, en chair et en os, dénaturé par aucun facteur extérieur. « T’es qui ? » Il y a quelque chose qu’il a lu dans son dossier avant de cesser la lecture prématurément. « Vous sauriez si on ne vous avait pas placé en isolation. » Il se replace dans sa chaise sans détacher son regard de celui d’Eli et des allures de pitpull qu’il veut se donner. « La plupart du temps, je commence par demander à mes clients ce qui les a amenés en prison en premier lieu mais… » Il s’humecte les lèvres, serrant un peu plus fort son stylo entre ses doigts, prêt à prendre des notes. « J’ai l’impression que ce serait plus adéquat si vous me disiez ce que vous avez fait pour vous retrouver en cellule d’isolement. » Parce que, la plupart du temps, les types les plus farouches ne se méritent pas un conseiller d’insertion et de probation. Il faut faire ses preuves pour espérer sortir plus tôt d’ici.

Et, bien sûr, par politesse parce qu’il doit faire des efforts… : « Je suis Samuel Barlow. Vous savez c’est quoi un CPIP ? » C’est toujours intéressant de tâter un peu le terrain pour voir la réaction de ceux qui apprennent qu’ils auront la chance de raccourcir leur peine – s’ils arrivent à se tenir droit.


Impoli.
Rejette certainement l'autorité.



@Eli Grayson j'ai aimé te tag le voyageur sans bagage (sameli) 4052937387
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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptyDim 19 Nov 2023, 13:39

Si vous écoutez Eli, il vous dira qu'il n'y est pour rien, qu'il est impossible pour les gens comme lui de mener des vies simples et sans encombres - et surtout, de vivre toute une vie sans que les ennuis ne viennent vous trouver. Ce n’est pas sa faute, il n’est qu’une victime d’une société mal-faite qui ignore sa population la plus pauvre et qui se moque bien de sauver les gamins d’un destin tragique ; c’est ainsi qu’il voit la vie qui lui est tombée dessus sans qu’il ne puisse rien y faire et chaque jour qu’il passe enfermé entre ces murs le convainc un peu plus. L’isolement qu’il a pu subir ces trois derniers jours n’arrange évidemment rien à sa situation et à ses pensées : il n’est pas le genre à se lancer dans une campagne de sensibilisation sur les méfaits de l’enfermement ou à lancer un collectif visant à améliorer le traitement des détenus - il ne sait même pas que ce genre de choses existe - mais il n’en pense pas moins, bien incapable de faire entendre son mécontentement au gardien qui n’en aurait de toute évidence que faire alors qu’il émerge peu à peu de cet état de léthargie dans lequel il était naturellement plongé.

Il laisse le gardien mener la danse et le chemin et ne réagit finalement que quand il se retrouve dans un lieu qu’il ne connaît pas. Après plusieurs années à errer dans les couloirs de la prison, il avait fini par se convaincre qu’il connaissait le lieu comme sa poche ; il se trompait. Les portes et les noms inscrits sur celles-ci ne viennent absolument rien évoquer au jeune homme qui n’en comprend pas les sigles. Il entre et le visage qui lui fait face ne vient rien évoquer de plus : il n’a jamais vu ce fameux Barlow, ne connaît pas ce visage et ne sait pas ce qu’il va bien pouvoir lui dire ou lui demander ; ça n’inquiète pas Eli en revanche qui n’hésite pas à poser les questions qui viennent lui tarauder l’esprit. Il n’est pas du genre à rester silencieux trop longtemps et à attendre que le temps passe ; il lui faut comprendre la raison de sa venue ici. « Vous sauriez si on ne vous avait pas placé en isolation. » Eli ne brise pas son regard, persuadé que le fait d’être dans sa cellule classique n’aurait rien changé à ce silence et ce manque d’informations ; après tout, il n’est qu’un numéro parmi tant d’autres. « La plupart du temps, je commence par demander à mes clients ce qui les a amenés en prison en premier lieu mais… » Eli ne sait même pas qui est ce mec et ce qu’il lui veut que ce dernier veut déjà se lancer dans un interrogatoire aux questions privées ? Se renfermant sur lui-même, Eli vient poser son dos sur le dossier de la chaise et croiser ses bras contre sa poitrine, le bruit des menottes retentissant dans toute la pièce. « J’ai l’impression que ce serait plus adéquat si vous me disiez ce que vous avez fait pour vous retrouver en cellule d’isolement. » La demande n’adoucit pas le visage du détenu alors que ses bras viennent appuyer un peu plus contre sa poitrine. Jetant un regard sur le bureau du fameux S. Barlow, Eli observe les tas de feuilles et autres dossiers qui viennent décorer le meuble. D’un geste du menton, il lui répond d’une voix lasse. « T’as pas lu tes dossiers et tu veux que je fasse le taf à ta place ? » Tout est sûrement soigneusement consigné dans les documents qui se trouvent entre eux, Eli n’a pas l’intention de lui offrir sa vie et ses expériences sur un plateau, encore moins quand il ne comprend pas ce qu’il fait ici et qui est la personne qui lui fait face. « T’a qu’à lire, et me dire ce que je fous ici. » Avant qu’il ne décide de se lever pour partir, estimant qu’on s’est assez foutu de sa gueule, et il sent que ce moment peut arriver assez rapidement. « Je suis Samuel Barlow. Vous savez c’est quoi un CPIP ? » Samuel Barlow, il peut mettre un nom complet - et éviter ainsi de l’appeler intérieurement monsieur Baloo trop longtemps, le nom tape dans sa tête sans qu’il ne puisse l’empêcher. Cependant, ça n’évoque pas grand chose de plus à Eli qui n’a pas eu l’occasion d’entendre ce sigle quelque part. Son regard toujours fixé sur Samuel, il est déjà lassé de cette conversation - il a également l’impression d’être pris pour un con, évidemment qu’il ne sait pas ce que ça veut dire, est-ce une façon pour le Samuel de se moquer de lui ? « J’ai une tête à savoir ce que tu fais de tes journées Samuel ? Est-ce que je te demande si tu sais ce que je fais des miennes ? Non, bon bah alors. » Il pose ses bras croisés sur le bureau et vient rapprocher son torse. « Donc ? Je suis là pour quoi ? » Troisième fois qu’il pose la question, que doit-il faire pour qu’on lui réponde enfin ? Il retourne le mot dans sa tête, CPIP, mais rien ne vient ; les autres parlent souvent de conseiller ceci, conseiller cela mais jamais de CPIP, Eli serait-il dans une catégorie à part ? Et si oui, est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Il se refuse à poser toutes ces questions mais elles tournent dans sa tête aux côtés d’un bon millier d’autres.

@Sami Barlow je te retag juste pour le plaisir :drama:
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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptyDim 19 Nov 2023, 21:59

« T’as pas lu tes dossiers et tu veux que je fasse le taf à ta place ? » Oh, il en lit des centaines, de dossiers. La lecture se ressemble toujours un peu à la longue. Il n’y a plus rien qui le surprend vraiment. Même les crimes les plus inhumains ne lui arrachent plus de grimaces. Il a vu de quoi certains hommes étaient capables et ça l’a réconforté dans son incapacité de faire confiance à même ceux qui luisent de surface. Ce qui l’intéresse quand il rencontre de nouveaux détenus dans son bureau, c’est d’entendre le ton de leur voix quand ils racontent les faits ; il aime aussi constater que certains amoindrissent ce qu’il s’est passé alors que d’autres ont le courage de se blâmer sans détour. Les premiers ne font pas long feu ici. Jamais Barlow ne chercherait pas à faire sortir un monstre qui ne réalise pas qu’il en est un. Les risques de récidive seraient trop importants et, si son métier est certes d’accompagner les prisonniers dans leur retour à la vie normale, il est aussi de protéger les civils d’éventuels dérapages. Il vaut mieux prévenir que guérir. « T’a qu’à lire, et me dire ce que je fous ici. » Ne songeant même pas à baisser les yeux sur le dossier encore ouvert, Sami scrute sans gêne les traits d’Eli. Il ne répond pas. Il se contente de poser sa silhouette contre le dossier de sa chaise et de croiser les bras sur sa poitrine afin de calquer sa gestuelle sur celle du garçon pour lui donner l’impression qu’ils sont sur la même longueur d’onde. Il sera peut-être un peu plus coopératif s’il a l’impression de discuter avec un bon ami.

Il se présente, ainsi que son statut ici. Le néant qui s’installe dans les iris du détenu l’encourage à penser qu’il n’a aucune idée de ce que c’est, un CPIP. « J’ai une tête à savoir ce que tu fais de tes journées Samuel ? Est-ce que je te demande si tu sais ce que je fais des miennes ? Non, bon bah alors. » Ses paupières se plissent. Il ne cesse d’analyser la gestuelle de l’agité pour prévoir le moindre coup bat. Bien sûr, ce serait stupide sa part de se jeter sur lui alors que sa peine se termine dans quelques mois. Mais ça peut arriver. Il y a des gens qui virent fous, dans ce système pénitentiaire inadapté. Sami a déjà payé les frais d’un manque d’attention. Changeant de pose, il imite encore Eli, s’appuie contre le bureau, et moins de centimètres les séparent. Cependant, il vient poser sa joue au creux de sa paume pour lui envoyer le message suivant : je suis détendu et tu ne me fais pas peur alors arrête ton numéro de cirque. Certains de ses collègues n’apprécient pas ses méthodes, les trouvent trop peu strictes, mais il n’en a rien à faire des conseils des autres. Sami a tendance à se fier à son instinct parce qu’il n’a confiance qu’en lui, et en personne d’autre. « Je me demande si c’est votre égo ou votre volonté de sortir d’ici plus tôt qui gagnera la bataille. » Il pose son index près de la petite affichette en métal sur son bureau et pointe chacune des lettres qui composent C P I P, tout en annonçant à voix haute leur signification : « Conseiller. » Ça, c’était le C. Les autres suivent : « Pénitentiaire d’Insertion et de Probation. » Il l’interroge du regard en reportant sa main près de lui pour mieux récupérer son stylo. « Je suis là pour vous préparer à votre sortie. » Il la cherche, sa réaction, parce que c’est la toute première qui lui fera savoir s’ils réussiront à travailler ensemble ou si le détenu commencera une autre descente en enfer.

« On recommence. Qu’avez-vous fait pour vous mériter l’isolation ? »        

@Eli Grayson hop encore, pour la forme
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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptyLun 20 Nov 2023, 09:47

Eli, il voit bien le regard que lui lance l’homme qui lui fait face - mais il ne s’en formalise pas, ne supportant pas cette habitude qu’a la prison de ne jamais dire ce qui va bien pouvoir leur tomber dessus. Depuis 3 ans désormais, il lui semble avoir complètement perdu le contrôle sur sa vie ; ce n’est pas qu’une impression, c’est évidemment la réalité : il ne choisit pas de se lever, il n’en a pas le choix ; il ne choisit pas ce qu’il va manger, c’est imposé - et pas bon du tout ; il ne choisit pas le déroulement de la journée, il se contente de suivre le mouvement ; il travaille à la menuiserie car ça lui est imposé mais ne fait que les petites découpes et ne gagne que quelques sous par jour - rien qui ne lui permette de se constituer une petite cagnotte pour sa sortie, et rien qui ne lui apprenne suffisamment pour travailler au-dehors. Ce bureau fermé, ce silence, cet homme face à lui, tout lui rappelle encore une fois qu’il n’est en contrôle d’aucune situation ici, alors forcément, il essaie de le récupérer par tous les moyens - ou presque. Monsieur Barlow ne semble pas impressionné - il a très certainement l’habitude, il a le visage froid de ceux qui passent bien trop de temps enfermés ici alors qu’au dehors, la liberté leur tend les bras. Tant mieux pour lui, ici, mieux vaut savoir tenir tête que se faire manger tout cru par une bande de racailles parfois sans pitié.

Il a l’air jeune, Eli a généralement affaire à de vieux croûtons qui feraient mieux de s’installer paisiblement dans une maison pour vieux que de rester dans les parages à faire chier leur monde sous prétexte qu’ils connaissent mieux la vie que tous les animaux détenus ici ; leurs mots, pas ceux d’Eli - quoi que pour certaines personnes, il n’en pense pas moins. « Je me demande si c’est votre égo ou votre volonté de sortir d’ici plus tôt qui gagnera la bataille. » Si Eli ouvre la bouche pour rétorquer une remarque acerbe dès que le mot égo franchit la barrière des lèvres de Barlow, il se tait bien vite devant la suite de la phrase. Il fronce les sourcils, de quoi parle-t-il ? « De quoi tu parles ? » qu’il lui demande, ne pouvant empêcher sa pensée de sortir sous forme de question. Le nom que le Samuel se donne ne vient rien évoquer à Eli qui commence à sérieusement s’impatienter. Heureusement, il ne le fait pas attendre plus le temps - mais semble le prendre pour un idiot en lui montrant les lettres. Ou peut-être pas, mais peut-être que si. « Conseiller. » Ok donc il n’était pas si loin de la vérité ; après tout, c’est l’un des mots qu’on entend partout en prison. Mon conseiller ceci, mon conseiller cela. C’est à se demander s’ils ne sont pas tous amoureux de leurs conseillers ; ça fait doucement rire Eli - tout autant que l’idée le répugne au plus haut point. « Pénitentiaire d’Insertion et de Probation. » Les mots s’enchaînent et ne se ressemblent pas - et ne veulent rien dire de plus - et Eli reste posté là, attendant une explication qui finit par venir le surprendre. « Je suis là pour vous préparer à votre sortie. » Y’a plein de choses qui se bousculent dans sa tête tout à coup, des pourquoi et des comment, des déjà ? mais surtout un enfin!. Il regarde Samuel, la bouche ouverte ; il est surpris - un idiot pourrait lire ça sur son visage et ce fameux conseiller ne semble pas être un idiot. Enfermé pendant plusieurs jours, il était évidemment à des années-lumière d’imaginer qu’on puisse lui annoncer une telle nouvelle : on le prépare à sa sortie. Il n’est pas censé sortir avant 2024 et, n’étant pas très au fait des procédures - c’est, après tout, sa première visite en prison -, il ne s’attendait pas à ce que cette préparation vienne si tôt. Alors que toutes les questions se bousculent dans sa tête, une seule réussit à franchir la barrière de ses lèvres. « Pourquoi ? » Il ne sait pas encore ce qu’il est censé ressentir - et ne ressent aucune émotion positive, ni négative d’ailleurs. Il est simplement surpris, une seule émotion qui prend toute la place et écrase complètement les autres.

« On recommence. Qu’avez-vous fait pour vous mériter l’isolation ? » Il est peut-être pas complètement idiot mais une chose est sûre pour Eli, il est déjà sacrément chiant ; il manque d’ailleurs de le lui faire remarquer avant que les mots précédents ne lui reviennent en mémoire. C’est ce mec-là qui décidera de son futur ; il comprend tout de suite qu’il ne peut pas griller ses cartes - pour le moment en tout cas. « Mon co-détenu s’est tapé la tête contre le mur et ils ont cru que c’était moi ; il est juste un peu perturbé mais du coup, il a menti pour pas qu’ils l’envoient en psy. Donc il a dit que c’était moi, et voilà. » Et voilà, il s’est retrouvé en isolement de façon tout à fait injustifiée, il pourrait même ajouter qu’il s’agit-là d’une terrible atteinte à sa droiture légendaire mais, le tout étant un ramassis de conneries et de mensonges, il préfère ne pas pousser le bouchon et se contenter de ce strict minimum. La vérité ? Son co-détenu l’a insulté et il lui a plaqué la tête contre le mur - mais ça, Samuel ne peut pas en être certain, l’injustice existe dans ce monde et Eli peut tout à fait lui assurer en avoir été la victime principale. « Du coup, comment ça se passe ? Je sors quand ? » Comptez sur Eli pour s’imaginer sortir dans la semaine. Le voilà qui retrouve son énergie, prêt à se lancer dans les étapes le menant jusqu’à la sortie finale.

@Sami Barlow :OO:
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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptyLun 20 Nov 2023, 16:46

« De quoi tu parles ? » Encore une fois, Sami n’arrive pas à savoir s’il joue la carte de l’idiot ou s’il est né avec de mauvais gènes. Il est vrai qu’il a mentionné les mots magiques, ceux qui feraient battre la queue de tous les chiens emprisonnés ici, et parfois ces mots ont un effet plutôt spécial. Les détenus qui voient leur sortie arriver à grand pas (ceux qui veulent sortir, ce n’est pas le cas de tout le monde) transforment leur attitude aussitôt la possibilité annoncée. Eli s’est tendu un peu et désormais son regard ne cesse de bouffer Samuel, celui qui possède les réponses aux milles questions qui ont sans aucun doute fleuri dans sa tête. Depuis quatre ans, il tourne en rond et ses journées sont les mêmes. Aujourd’hui, son CPIP vient de lui planter une petite graine dans la tête et il s’attend à voir des changements s’effectuer au niveau de son attitude dans les prochaines semaines. Il n’en espère pas trop, d’ailleurs ; car les changements les plus brusques et inhabituels cachent des mauvaises intentions. C’est de son devoir, à Sami, de s’assurer qu’Eli est prêt à retrouver la civilisation et qu’il ne causera fera plus de victimes. Le rendez-vous avait été inscrit dans son agenda deux semaines plus tôt. Il faut dire qu’il ne s’était pas attendu à ce qu’Eli, pour arriver dans son bureau, passe par la case de l’isolation. Il avait fait beaucoup de progrès dans les derniers mois, et c’est pour cette raison qu’il voyait sa peine s’offrir la possibilité d’une réduction… Mais les psychologues sur place avaient-ils tiré une mauvaise conclusion ?

Il veut le laisser comprendre de lui-même ce que ce rendez-vous spécial signifie. Il doit l’aider un peu, d’abord en expliquant son métier. Le reste se fera de lui-même, Eli liera A et B et tirera la bonne hypothèse. « Pourquoi ? » Même s’il n’arrive pas à y croire pour le moment. « Parce que votre assistant social a jugé que vous étiez prêts à me rencontrer. » Qu’il annonce simplement en haussant les épaules. Il n’en sait lui-même pas plus. Il ne fait pas ces choix-là, il les assume la responsabilité et fait de son mieux, dans le cas où il se sent d’humeur charitable. Pour le moment, Eli ne se place pas bien haut dans son classement du respect. Il se doute que ça ne s’arrangera pas quand il saura enfin pourquoi il a écopé de trois jours en cellule d’isolation. « Mon co-détenu s’est tapé la tête contre le mur et ils ont cru que c’était moi ; il est juste un peu perturbé mais du coup, il a menti pour pas qu’ils l’envoient en psy. Donc il a dit que c’était moi, et voilà. » Le visage de Sami se traduit en grimace. Il se permet enfin de froisser le bord du dossier de son client pour lire quelques inscriptions ajoutées récemment à l’encre bleue. Bien sûr, il n’y a plus de caméras de sécurité dans les cellules doubles des détenus depuis plusieurs années, même si le CPIP pense qu’il s’agit d’une mauvaise idée puisque les tensions sont très fréquentes et causent de nombreux conflits. Les gardiens ne croient pas à cette histoire de délation, mais ils n’ont aucune manière de trouver des preuves. Sami devra lui laisser le bénéfice du doute, quoique… Son carnet héritera de quelques nouvelles lignes. « Il a dit que vous êtes celui qui s’est tapé la tête contre le mur, ou que vous lui avez tapé la tête contre le mur ? » Le conseiller demande en levant un sourcil, conscient que la question est tout à fait ridicule. Bien sûr qu’on n’enverrait pas un détenu qui se fait du mal en isolation. Il serait envoyé chez le psychologue. Seulement, Sami veut savoir s’il a un bon menteur devant lui.

« Du coup, comment ça se passe ? Je sors quand ? » Il retient un gloussement en empoignant une pile de feuilles lignées neuves. « Vous sautez quelques étapes. » Il plante ses yeux dans les siens et pose la pointe de son stylo sur la première ligne vide. « Je dois avant tout monter mon propre dossier au fil des rencontres. Commençons par le commencement, voulez-vous ? » Il marque une pause pour lui laisser un peu de temps pour assimiler l’information. Cinq secondes, pas plus. « De quel crime avez-vous été jugé coupable ? » Va-t-il aussitôt accuser l’incompétence du juge, ou admettra-t-il sa faute ?  


Possible menteur.



@Eli Grayson paf paf paf
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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptyMer 22 Nov 2023, 14:53

La nouvelle tombe comme un coup de massue sur la tête d’Eli et il lui faudra du temps pour faire sens de tout ce qu’il entend et essaie de comprendre ; il n’est pas renseigné sur la question, ayant pris son séjour ici au jour le jour, c’est plus simple que de voir défiler devant soi les longues années d’une peine. Les mots s’entrechoquent dans sa tête et essaient de se mettre dans l’ordre pour faire sens, ce conseiller - ce CPIP comme il se fait appeler - ne le rencontre que pour une chose : le préparer à une sortie qu’il n’imaginait pas si proche. Et tout à coup, il s’y voit - créant chez lui un mélange d’excitation avec une pointe d’angoisse. « Parce que votre assistant social a jugé que vous étiez prêts à me rencontrer. » Il lui faut toute la retenue du monde pour ne pas insulter cet idiot d’assistant qu’Eli n’a pas pu se blairer dès la première rencontre, avec ses airs de monsieur je-sais-tout et ses chemises toujours rentrées dans le pantalon, le détenu - futur ex-détenu ? - a beaucoup de mal à croire que ce clown soit à l’origine de son arrivée ici ; et pourtant. Il repasse en boucle les derniers rendez-vous avec l’assistant social, tente d’y déceler des tournures de phases ou des attitudes qui auraient pu lui laisser penser qu’il se retrouverait aujourd’hui face au conseiller Barlow - mais rien. La vie est ainsi faite de surprises ; Eli en était bien informé mais pour une fois, la surprise va dans son sens. Il imagine l’extérieur, retrouver une vie banale, quel sera son jour de sortie ? Quel sera son premier repas ? Qui viendra le chercher et où crèchera-t-il le soir même ? Un nombre incalculable de questions en tous genres viennent défiler dans sa tête alors que l’idée se plante peu à peu dans son esprit : il va sortir.

Visiblement, la porte ne semble pas complètement ouverte alors que Samuel le conseiller en vient à lui poser des questions - Eli aimerait bien lui fermer le clapet, ignorer la question ou même, dans un cas extrême, partir de cette pièce sans demander son reste mais il n’est pas dupe. Il a devant lui une porte de sortie sous les traits d’un jeune homme au visage peu commode : il ne peut pas tout faire capoter simplement car Baloo est trop curieux. Alors bien sûr qu’il répond, contournant complètement la vérité - c’est bien plus simple ainsi. « Il a dit que vous êtes celui qui s’est tapé la tête contre le mur, ou que vous lui avez tapé la tête contre le mur ? » Eli le fixe, pourquoi insister ? Il le regarde droit dans les yeux quand il répond, s’enfonçant un peu plus dans un mensonge. « Il dit que moi je lui ai tapé la tête contre le mur. » Il faut dire que c’est la stricte vérité, mais il l’avait cherché ! « C’est faux. » Son regard n’a pas bougé. En bon menteur qu’il est - pas tant -, il a besoin d’insister comme pour prouver quelque chose. « J’ai rien fait. » Après tant d’années à mentir à tout le monde - inconnus et plus proches amis et famille -, c’est devenu comme une seconde nature pour Eli qui ne se gêne pas en toutes circonstances, parfois même pour la plus petite broutille, s’inventant jusqu’à un nouveau prénom derrière lequel il peut se cacher entièrement.

Pour essayer de noyer le poisson, Eli passe à autre chose et enchaîne avec une question sur son sujet désormais favori : sa sortie prochaine. Maintenant que l’idée est ancrée dans sa tête, il s’imagine sorti semaine prochaine pour bonne conduite - après tout, ces jours à l’isolement n’étaient pas de sa faute ! « Vous sautez quelques étapes. » Ah bon. Ces mots peuvent se lire sur son visage las. « Je dois avant tout monter mon propre dossier au fil des rencontres. Commençons par le commencement, voulez-vous ? » Au fil des rencontres ? Il va y en avoir combien des rencontres ? Un silence, puis une nouvelle question ; décidément, ça n’arrête pas. « De quel crime avez-vous été jugé coupable ? » Un crime, tout de suite les grands mots. Ils sont forts pour aggraver les situations et jugements. Eli préfère ignorer la question. « On va se voir combien de fois avant que je sorte au juste ? » C’est une information capitale à ses yeux. « Si on doit se voir toutes les semaines jusqu’à ma date officielle de sortie, ça n’a pas vraiment d’intérêt tu vois. » A moins que ? « Et si c’est juste que tu me trouves mignon et que tu veux me voir plus souvent, franchement trouve autre chose. Et souris un peu plus, là tu fais la gueule c’est pas agréable. » C’est vrai, Eli n’a pas vu l’ombre d’un minuscule sourire sur le visage de Grincheux, vont-ils vraiment devoir passer des semaines dans ces conditions ? Voire pire, des mois ? Il ne réalise pas que son franc-parler et sa façon de contourner les questions pourraient lui valoir quelques mois de plus, demandez-lui ce qui lui prend et il vous répondra c'est quoi le problème ? alors que lui n'en voit pas. Eli, au naturel.

@Sami Barlow tu vas rien d'autre d'autre de toute
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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptyVen 24 Nov 2023, 19:38

« Il dit que moi je lui ai tapé la tête contre le mur. » Il n’y a que les coupables qui se mettent à la défensive quand une simple question innocente leur est adressée. Sami n’a pas insisté une fois quant à l’hypothèse d’un mensonge. Il n’a laissé ni ses mots si son visage le trahir. Il est resté tout à fait neutre en lui posant la question, et voilà que son client s’entête à débattre contre lui-même en ajoutant un « C’est faux. » puis un « J’ai rien fait. » qui feraient certainement sourire Sami s’il n’aspirait pas à un professionnalisme impeccablement carré. Il n’est pas là pour se faire un ami – pas tout de suite, en tout cas. Il n’a pas terminé de dresser son portait et déjà Eli perd beaucoup de points sans qu’il n’ait besoin de lui tendre des perches. Il a creusé son propre trou. « Je n’ai pas dit le contraire. » Le CPIP marmonne en inscrivant quelques notes sur le dossier d’Eli, hors de sa vue bien sûr. Il commence déjà à douter du constat qu’avait émis l’assistant social de cet homme qui ne semble absolument pas prêt à retrouver la civilisation. Il n’est pas mature. Sami a l’impression de faire affaire avec un gamin de six ans à qui on aurait interdit de replonger la main dans la jarre à biscuits. Sa désinvolture, sa pose bien trop familière et orgueilleuse… Rien ne va en son sens. Il nage à contre-courant, cet imbécile.

Dans tous les cas, Sami a l’impression d'avoir réussi à capter son intérêt en mentionnant une libération anticipée. Il s’attendait à ce que cet objectif façonne un peu son caractère mais il se trompe tout à fait. Eli n’a pas l’intention de participer à l’exercice et refuse toujours d’expliquer la raison de son enfermement, se scellant derrière une cage de sarcasme et d’ironie qui ne fait même pas tiquer Sami tant il a l’habitude des merdeux. « Si on doit se voir toutes les semaines jusqu’à ma date officielle de sortie, ça n’a pas vraiment d’intérêt tu vois. » Il n’a pas compris qu’il n’est pas celui qui écrit les règles, ou quoi ? Soulevant un sourcil, le CPIP l’observe s’enfoncer un peu plus tandis qu’il se moque davantage : « Et si c’est juste que tu me trouves mignon et que tu veux me voir plus souvent, franchement trouve autre chose. Et souris un peu plus, là tu fais la gueule c’est pas agréable. » Game over. Sans même prendre le temps de noter une dernière chose, Sami ferme le dossier d’Eli juste sous ses yeux. Il ne prononce pas un mot quand il fait un peu de ménage sur son bureau, replace coquettement son crayon dans le porte-stylo aux dix couleurs, se râcle la gorge et défroisse les plis dans sa chemise en se redressant. Dans le mouvement, il a appuyé sur un petit bouton dissimulé en-dessous de son bureau afin de prévenir le gardien qu’il peut venir chercher le détenu. Il entre dans la salle à peine deux secondes plus tard et se dresse derrière Eli comme un géant. Il lui ordonne de se lever.  

De son côté, Sami siffle en récupérant son veston sur la patère, bien heureux de pouvoir rentrer plus tôt chez lui aujourd’hui. Il se met déjà à fantasmer à l’idée de se laisser engloutir par la mousse dans un bain bien chaud. Eli, quant à lui, aura le luxe de retrouver les douches publiques un mois de plus.    

Imbécile
Inconscient

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Message(#)le voyageur sans bagage (sameli) EmptyDim 26 Nov 2023, 19:13

Dire qu’Eli n’arbore pas tout un tas de défauts depuis sa plus tendre enfance serait mentir sans aucune honte - ce qu’il sait très bien faire par ailleurs. Menteur est donc un premier défaut qu’on peut lui attribuer ; manipulateur peut s’ajouter à la liste. Irresponsable, sans aucun doute ce qu’il ne fait que prouver lors de ce rendez-vous. Beaucoup diraient également de lui qu’il est bien incapable de lire une situation et de la fermer au moment opportun ; persuadé que son humour est capable de passer à n’importe quel moment de la journée et face à n’importe quelle audience : il ne faut pas être un génie pour comprendre aujourd’hui que ça ne fonctionne pas le moins du monde - pire, ça a l’effet complètement inverse. Eli n’est pas un génie.

Alors que quelques secondes plus tôt, le conseiller écrivait quelques mots sur son carnet - Eli se tordait le cou pour essayer d’apercevoir quelque chose -, cette fois-ci rien de tout ça. Dans un fracas, le carnet se ferme. « Ça y est, on a fini ? Déjà ? » Lueur d’espoir sur le visage, le silence qui lui répond ne renvoie rien de positif. D’un coup d’un seul, Eli devient comme… inexistant aux yeux de Samuel qui se met à trifouiller des choses sur son bureau comme si de rien n’était. Le détenu suit chaque geste du regard - qui sait, peut-être que quelque chose lui donnera une indication sur ce silence bien trop pesant qu’il vient briser d’une question. « J’ai dit un truc qui fallait pas, pas vrai ? » Pas un génie au premier abord mais pas complètement con quand même, il y a une marge de progression.

La porte s’ouvre, le gardien entre. Eli a grillé la seule carte qui se présentait devant lui, ça ne l’empêche pas de continuer son monologue. « On peut peut-être convenir d’un prochain rendez-vous, non ? Je suis sûr qu’on a plein de choses à se dire ! » Une date de sortie par exemple. Une voix tonne derrière lui en seule réponse - Monsieur Baloo l’ignore toujours. C’en est presque impressionnant cette capacité d’ignorer totalement ce qui se déroule devant soi, un talent qu’Eli aimerait bien apprendre un jour. « Non ? Je vais me faire foutre ? » Apparemment, c’est le plan. Le gardien grogne devant ces mots et l’entraîne pour le ramener… on ne sait où. Sa cellule ou le trou ? Rien ne sert de demander, il sait qu’il n’aura pas de réponse de l’armoire à glace ; ni du conseiller qui semble déjà perdu dans ses pensées, prêt à passer à autre chose. « Bon, on fait comme ça alors, c’est toi qui décide ! » Bien vu Eli…

Une bonne dizaine de minutes plus tard, il se retrouve en cellule - sa cellule, pas l’isolement, c’est déjà ça de gagné. Tournant et retournant en rond, il essaie de se refaire le fil de leur rendez-vous et de déchiffrer où est-ce qu’il a bien pu merder. Le soir avant de s’endormir, il y pense encore et grogne dans sa barbe. « Bah c’était marrant non ? » Apparemment non, il le saura pour la prochaine fois - peut-être. Et s’il y a une prochaine fois.
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