“Tu m’étonnes. Je me materai aussi à sa place.” Ton sourire est si large parce que tu aimes tellement Tee. C’est une amie si proche et tu aimes entendre ta moitié faire des compliments sur elle. “Je l’aurai fait même si tu me l’avais pas dit.” Et ça mesdames et messieurs, c’est pourquoi elle est ta one and only. Tu embrasses ses cheveux alors qu’elle se met un peu mieux contre toi. Du chocolat, Dua Lipa, un bain, Birdie nue contre toi, vraiment, on peut pas faire mieux. T’es un vrai petit Prince aujourd’hui. Ca commence très bien.

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Et ça continue tout aussi bien car voilà ta grand mère et Tee qui arrivent. Tu n’as pas besoin de leur faire le tour du propriétaire, ils sont déjà venu par le passé. Il n’y avait bien évidemment pas Birdie quand Tee est passée car aujourd’hui va être la première fois qu’elles se voient sous ce nouveau visage. “Maggie! Quelle surprise! Vous rajeunissez un peu plus à chaque fois!” Tu mates Birdie avec ta grand mère (tu as toujours beaucoup de mal à réaliser que tu as bel et bien une grand mère et qu’elle est extra ordinaire). Ton coeur est tout rempli d’amour pour tout le monde là. « Je me suis mise au yoga avec les copines. » Maggie qui lui répond alors que Tee est déjà en train de te donner un sac avec des cadeaux. « J’ouvre maintenant ?  » “Damn.” Mais Birdie qui arrive pour dire bonjour. Ou peut être pour mater plutôt. Tu la vois bien. Tee aussi. “Hi Tee, I'm Birdie.” « Hi. » Qu’elle lui dit un peu timidement, ça fait longtemps. C’est jamais forcément évident les premières rencontre avec son nouveau corps. “You look gorgeous. And very hot.” Le sourire sur son visage se fait plus large. « Thank you. » « Je peux ouvrir maintenant le cadeau ? » Toi tu reviens vite au truc le plus important. Il est clair que c’est un vinyl vu la forme du paquet. « And thank you for letting me stay over tonight. » « Bon j’ouvre. » Parce que apparemment ça t’ignore - pas vraiment et en vrai tu n’en es pas dérangé. Tu es plutôt même content que Birdie et Tee aient une conversation, c’est chose rare. « OH MY GOD WHAT ?????? » Parce que tu as ouvert et tu as reconnu à peine en ayant coupé un tout petit bout du papier cadeau. C’est une édition de l’album Badlands de Halsey qui coûte au moins 500$ et qui est très difficile à trouver. Tu as jamais réussi à mettre la main dessus. « OH MY GOD !!! TEE !!!! » Tu es over the moon alors que tu termines de défaire le papier cadeau le plus méticuleusement possible pour ne pas abimer cette pièce de collection. « Oh my god… » Clairement tu n’as plus aucun vocabulaire là. « Je crois qu’il est content. » Maggie qui est adorable as fuck.

« Je me suis mise au yoga avec les copines. » Tu fais les gros yeux parce que c’est impressionnant. “J’aspire à être vous plus tard.” Faire du yoga à son âge, c’est génial tu trouves. T’espère être toujours aussi souple et volatile que maintenant. Et oui, tu la caresses carrément dans le sens du poil car c’est la grand-mère de Jordan et tu ne veux pas seulement qu’elle t’apprécie mais qu’elle t’adore. A ce point-là, oui. Les vieilles personnes sont moins funs que les enfants mais peuvent être tout aussi drôles car ils sont à un âge où ils s’en foutent des qu’en dira-t-on.

« J’ouvre maintenant ? » Personne ne l’a entendu. Le pauvre. Tes yeux sont sur Tee. Et tes propos aussi sont pour elle. Un pronom pas compliqué du tout à assimiler avec elle maintenant vu l’apparence qu’elle a. « Hi. » Mais parce que vous avez un certain background, silencieux et peu parlé mais présent quand même, tu ne vas pas la prendre dans tes bras, elle. Cependant, son air timide est vraiment adorable. Un mot que tu lui aurais jamais associé avant. « Thank you. » “You’re welcome.” Tu le penses sincèrement. « Je peux ouvrir maintenant le cadeau ? » « And thank you for letting me stay over tonight. » “C’est normal. Avec ce qu’ils prévoient, mieux vaut prévenir que guérir.” C’est naturel, t’aurais fait la même chose avec tes proches. T’espère qu’ils sont tous en sécurité. Tu penseras à leur envoyer un message à chacun, histoire d’être sûre. « Bon j’ouvre. » Enfin ton attention se reporte sur Jordan qui ouvre son cadeau. « OH MY GOD WHAT ?????? » Tu soulèves ton front car damn, c’est une sacré réaction. « OH MY GOD !!! TEE !!!! » “Y’a Hugh Jackman dedans ou quoi ?” Tu vas finir par le croire vu la réaction de ton fiancé. « Oh my god… » « Je crois qu’il est content. » “Visiblement.” Tu vas presque être jalouse. Tu vas regarder par dessus l’épaule de ton partenaire pour voir d’un peu plus près. “Ah! Comme si t’en avais pas assez.” Tu te moques gentiment en lui tapant dans le bras. Un autre vinyle. Et attends que t’apprennes que c’est un qu’il a déjà en plusieurs exemplaires. Mais tant que ça lui fait plaisir, c’est l’essentiel. “Quelqu’un veut quelque chose à boire ? A manger ? J’allais faire mes cookies, si quelqu’un veut me donner un coup de main, je dis pas non.” Tu lances l’idée en mode “qui m’aime me suive”.

“J’aspire à être vous plus tard.” Maggie qui l’aime bien cette petite, même si elle voit bien ce qu’elle fait. Elle est bien différente de sa belle fille, ta mère, encore plus maintenant qu’elle n’a pas ses boucles blondes. Maggie est déjà venue entre ces murs mais elle ne peut pas s’empêcher de nouveau d’être admirative de la maison que vous vous êtes fait pour votre famille. Elle sait ce par quoi tu es passé et ça lui réchauffe le coeur que même sans elle, tu t’en sois sorti, bien qu’elle s’en veuille tous les jours quand même. Elle est bien décidée à se rattraper et elle le fait avec brio, à ton avis.

“You’re welcome.” Y’a plein de politesse autour de toi qui n’a qu’une envie, ouvrir ton paquet cadeau. Et une fois que c’est fait c’est l’explosion de joie. “Y’a Hugh Jackman dedans ou quoi ?” Tu sautilles presque partout et le sourire sur ton visage est impossible à manquer, il n’y a que ça. Tu vas faire une immense étreinte à Tee. « Ca fait six mois qu’il patiente dans mon placard. » « Tu as bien plus de patience que moi. » Tu le lui aurais offert peu importe le jour en imaginant évidemment un cadeau à la même hauteur pour ton amie.  “Quelqu’un veut quelque chose à boire ? A manger ? (…)” Et puis voilà que la soirée commence doucement doucement même s’il est encore l’après midi. Il y a toutes ces personnes qui sont là pour toi, en ton jour, et ça te fait beaucoup de bien.

*****

Quelques heures plus tard, Jeremy et Maria se sont ajoutés à vous, ils sont également venu ensemble. Tu trouves ça très touchant que tes amis fassent les chauffeurs pour les femmes de ta vie. Vous discutez et grignotez à l’intérieur car ça se voit très aisément que la tempête n’est plus très loin. Il y a beaucoup de vent. Tu n’as pas ouvert tous les cadeaux parce qu’on ne te les a pas tous donné, mais si un se trouvait dans tes mains, tu n’as pas attendu plus longtemps. Tu n’aimes pas être le centre de l’attention alors le faire comme ça au fur et à mesure que les gens viennent sans avoir tous les regards braqués sur toi, c’est bien. « Jordan ! Linda au FaceTime! » Que Maria te dit en tendant son téléphone. Tu verras une petite Linda toute triste de ne pas être là cette fois ci. « On fera une fête juste tous les deux et puis j’ai pas de piñata ce soir on le fera ensemble chez Maria ce weekend. » « Vrai ???? Ouiiiiiiiiii!! » Que les autres pourront entendre par delà le haut parleur du téléphone. Tu continues de papoter un petit peu avec la petite alors que Jeremy est en train d’enlever un plat vide de la table pour aller en remplir d’un peu plus de chips. Les paquets sont dans le coin cuisine. Birdie aussi. « Tu penses qu’il vaut mieux qu’on reste ce soir ? » Demande-t-il à ton oiseau. C’est absolument - mis à par leur bonjour quand il est arrivé - la première fois qu’ils ont une conversation depuis la petite crise d’il y a quelques mois lors de l’aménagement du studio. « Vous avez assez de lit ? »

Un cadeau qui patientait depuis un moment dans le placard de Tee, apparemment ; le genre de choses que tu pourrais faire pour tes proches aussi. Enfin… Tu n’aurais pas eu la patience d’attendre non plus. A tes yeux, il n’y a pas besoin d’attendre l’anniversaire pour faire plaisir à ses proches, c’est même le meilleur car on s’y attend le moins. Cependant, ce cadeau a l’air véritablement d’être un trésor aux yeux de Jordan qui est purement un gosse avec. Tu vas en entendre du Halsey dans les prochains jours. Enfin, à part si ton partenaire ne veut pas abîmer son nouveau joujou. Cela ne te surprendrait pas non plus.

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Maria et Jeremy sont arrivés et t’es déjà impatiente que la belle mère de ton fiancé (c’est de plus en plus marrant de se dire la formulation de la sorte) goûte tes cookies. T’es sûre qu’ils sont bons, tu t’es amusée à faire les formes avec Maggie qui t’a donné quelques conseils, astuces et différentes saveurs. Ça a dévié sur la promesse qu’elle te donnera son propre cahier de recettes. T’as déjà prévenu que tu ne ferai rien d'autre qui n’est pas de la pâtisserie, tout simplement parce que la cuisine ne t’intéresse pas du tout. Et puis, vous êtes plus sucrés dans cette maison que salés. Il n’y a pas beaucoup de monde mais tout le monde parle et s’active d’une façon ou d’une autre. Pour une fois, les portes-fenêtres sont fermées et t’es à deux doigts de faire baisser les rideaux pour que vous ne soyez pas confrontés au temps affreux qui commence à se lever peu à peu. Ca siffle même un peu sous les portes et les fenêtres, ça pourrait faire flipper ; mais il y a de la musique de fond en plus qu’une jolie fausse cheminée qui crépite à la tv, des bougies allumées un peu partout. Même Milady est avec vous, ta fille aussi sociale que ses parents. T’es d’ailleurs avec elle quand Linda appelle, t’en profites pour faire un coucou avec ta minette dans les bras.

Puis tu files dans la cuisine, Milady sur les talons car elle sent qu’il y a des choses intéressantes qui chauffent dans le four. Des petits burgers et des croques monsieurs. Maria a un peu froncé du nez mais hey, elle pourra faire un festin quand Jordan fêtera son anniversaire chez elle. Tu prévois aussi des petites sauces et c’est sur ça que la frimousse de Milady atterrit. “Hey hey hey…” Tu la prends pour embrasser son pelage. « Tu penses qu’il vaut mieux qu’on reste ce soir ? » Tu sursautes presque quand t’entends Jeremy derrière toi. « Vous avez assez de lit ? » “Je pense que ça serait mieux, ouais. Y’a déjà beaucoup de vent.” Tu caresses ton chat. “Si j’avais mes proches ici, je les laisserai pas repartir en tout cas. Et pour les lits, on débrouillera. Le canapé se transforme en lit. Et j’ai un matelas gonflable aussi.” T’hausses les épaules, ne pipant pas un mot de plus. Tu ne t’inquiètes jamais de ce genre de détails. Tu ouvres le four pour regarder où en sont les mini choses dedans. T’en dis pas plus parce que t’as pas oublié la dernière fois où t’as parlé avec Jeremy. Ou plutôt qu’il t’a donné l’impression de s’en foutre de ton chez toi en plus d’être soulé par toi. Comme quoi, tu idéalises trop les gens et la réalité finit toujours par te claquer à la gueule un moment ou un autre.

Tu captes dans ta vision périphérique que Jeremy et Birdie se trouvent ensemble dans le coin cuisine. Ils n’ont pas l’air de se tirer les cheveux, tu ne penses pas que ça en viendra là mais tu as bien senti quand Jeremy est arrivé que Birdie n’était pas aussi joviale qu’à l’habituel. Tu sais pourquoi. Mais tu ne te mets pas au milieu de leurs histoires. “Je pense que ça serait mieux, ouais. Y’a déjà beaucoup de vent.” Jeremy considère ses mots et se dit que Maria va être un peu déçu de ne pas avoir son propre confort de sa maison. “Si j’avais mes proches ici, je les laisserai pas repartir en tout cas. Et pour les lits, on débrouillera. Le canapé se transforme en lit. Et j’ai un matelas gonflable aussi.” Mais comme Birdie le dit, c’est plus important de rester en sécurité. « J’irai dire à Maria qu’on reste. » Il voit bien que Birdie est plus froide que d’habitude et il sait pas trop comment débloquer ça, même si en réalité, il sait très bien. « Désolé pour la dernière fois. J’étais… mal luné. » S’excuser est la seule chose qu’il voit. Apparemment faire l’autruche ne fonctionne pas avec Birdie. Elle n’oublie pas. Jeremy n’a pas envie d’en dire plus car c’est trop compliqué et puis sa toute petite justification là englobe très bien la réalité de la situation. Il n’avait pas de patience et c’est tombé sur vous. Car oui, toi aussi tu as payé la mauvaise humeur de ton ami, mais tu sais ce qu’il en retourne et tu ne lui en veux pas.

Tu gardes un oeil sur Birdie et Jeremy depuis ta chaise et Linda voit bien que tu ne l’écoutes plus trop. « Hé tu m’écoutes ??? » Tu essaies de reprendre le fil de votre conversation. « Oui bien sûr que je t’écoute. » Mais elle n’est pas dupe et Tee jette un coup d’oeil vers la cuisine car elle a vu ton regard. Elle comprend à peu près ce qu’il doit se tramer. Elle ne se met pas non plus au milieu de tout ça, elle sait ce que c’est que d’être sous le mauvais oeil de Birdie, apparemment les choses sont en train de changer alors elle profite que ça se passe mieux, ou du moins c’est l’impression que ça donne. A se voir une fois par an c’est bien plus simple de ne pas se prendre la tête au final. Tee est bien contente de ne pas être à la place de Jeremy là.

« J’irai dire à Maria qu’on reste. » Tu hoches la tête en jugeant que les petits fours sont prêts à être sortis. Il ne faudrait pas qu’ils soient cramés non plus. Ça serait fâcheux. Tu es en train d’essayer de les mettre dans les assiettes que t’as peinte toi même sans te brûler. Tu grimaces légèrement mais tu finis par te prendre un des doigts contre la plaque chaude. “Shit.” Ca pique fort alors que tu files passer ta main sous l’eau froide. « Désolé pour la dernière fois. J’étais… mal luné. » “J’avais remarqué, ouais.” Que tu dis en passant en massant doucement ta peau en espérant qu’elle ne crâme pas non plus. Il était mal luné mais t’avais pas à en payer le prix sous ton toit. Juste parce que tu étais trop excitée par la perspective de cette nouvelle habitation, de cette maison qui est bénie des dieux mais si elle a été le théâtre d’une pièce morbide. Maintenant, un de ses plus beaux chapitres s’ouvrent et c’est sous votre garde, à Jordan et à toi. Tu mets tes doigts dans un chiffon pour essayer ta main en grimaçant légèrement. “Je vais avoir une marque… Fais chier.” Que tu marmonnes avant d’aller reprendre le placement des mini fours dans tes assiettes et de foutre une autre fournée au four. “Si tu cherches les chips, ils sont dans le placard du bas.” Que tu dis en pointant vers la porte du placard en question.

Puis tu prends tes assiettes pour les amener sur la table basse au milieu de tout le monde. “Attention c’est chaud, je m’en suis même brûlée.” Que tu informes avec un petit sourire. “T’es toujours là, toi ?” T’ajoute en passant la tête par-dessus l’épaule de Jordan pour voir Linda. “On se voit bientôt, j’espère, petite sauterelle.” Peut-être que ça sera ce week-end, peut-être que non, tu ne sais pas encore. Tu fais un bisou sur la joue de Jordan avant de le lâcher pour aller t’asseoir sur un coussin en tailleur près de la table basse. Ton doigt que tu mets dans la bouche car ça brûle toujours. Tu vas être obligée d’aller te mettre du produit à ce rythme.

“J’avais remarqué, ouais.” Et il ne sait pas quoi dire de plus, Jeremy. Il regarde Birdie se débattre avec ses cookies. Elle s’est brûlée. Lui il regarde un peu autour à la recherche de ce qu’il était venu faire dans ce coin ci en premier lieu. “Si tu cherches les chips, ils sont dans le placard du bas.” Ah. Oui. C’était ça. Le plat vide dans les mains, il va le remplir.

“On se voit bientôt, j’espère, petite sauterelle.” « Tu t’es brûlée ? » Tu demandes alors qu’elle vient de le dire. Tu vas doucement déposer un baiser sur l’épaule de ta moitié alors que la soirée suit son cours après que tu aies raccroché avec Linda. Le vent souffle fort déjà dehors et c’est pas très rassurant car ce n’est que le début. C’est demain que ça va être très effrayant. Les rideaux sont fermés mais vous pouvez l’entendre. Tu vas lever un peu plus le son de la musique sur ton téléphone. Les enceintes connectés directement à ton Spotify. Tu vas tremper un cookie dans le pot de Nutella parce que why not. Puis vient le moment du gâteau et même si - comme d’hab - tu as demandé à ce qu’ils ne chantent pas la chanson d’anniversaire, y’a Jeremy qui le fait un petit peut car c’est qu’une chanson et c’est une tradition universelle. Il veut que toi aussi tu y goûtes même avec ton aversion pour ton anniversaire. Tu t’améliores de ce côté, la preuve depuis ces trois dernières années. C’est grâce à Birdie ça en vrai. Mais y’a le gâteau qui a l’air très bon et ça vaut le coup de souffrir quelques secondes de la voix de crécelle de Jeremy. Maria l’a suivi un peu sur le chant. Tu souffles les bougies après avoir fait un voeux. Faites que la maison reste en un morceau et que tout le monde soit en bonne santé.

Les derniers cadeaux que tu n’as pas ouvert te sont donnés. Maggie a trouvé une autre partition dans ses vieux cartons qui appartenait à ta mère et ton père et ça t’en fiche les larmes aux yeux. Washed Away. C’est le titre de la chanson. Tu finis dans les bras de Maggie pendant de longues secondes avant de te lever, essuyant tes yeux, pour aller aussitôt jouer le morceau car il t’est absolument impossible d’attendre plus longtemps avant de l’entendre véritablement et pas que dans ta tête à lire les notes. Y’a des annotations de sa part, à la main, ça t’émeut tellement… Tu joues le morceau quasi parfaitement du premier coup. La seule raison pour laquelle tu n’es pas totalement dans le rythme à certains moment c’est parce que tu dois essuyer les larmes de tes yeux afin de lire la partition clairement.

Il te faut un moment avant de revenir parmi la réalité de la soirée. Tu restes devant ton piano qui est dans le salon, un piano droit, comme celui de Elimbah mais bien évidemment, pas le même model. Tes yeux qui sont sur la partition que tu vas mettre sous verre, tu le sais déjà, tu veux garder ce bout de ta mère précieusement comme l’autre partition. Maggie qui s’approche de toi avec un sac à la main. Elle frotte doucement ton dos alors que tu ne bouges pas devant le piano. Elle est toute émue elle aussi. Elle murmure. « J’en ai trouvé plus qu’une… » Mais elle n’a pas voulu te mettre tout ça sur la tête d’un coup. Tu lèves tes yeux vers elle et t’as totalement l’air de baby yoda. Elle te met une pochette cartonnée dans les mains et il y a une trentaine de feuille là dedans. « Je crois que mon cadeau a été détrôné. » Dit Tee à l’adresse de ceux qui sont autour d’elle, amusée.

« Tu t’es brûlée ? » T’agites une main, pas celle qui s’est faite mal, dans les airs. “Rien que je n’ai jamais eu avant.” Tu ne vas pas en fondre non plus, non non. Par contre, ça finit par te lancer pour de vrai. Maladroite un jour, maladroite toujours. Alors tu files dans la salle de bain un moment donné avant de chercher de la crème à mettre sur ton doigt et tu finis avec un joli petit pansement à paillette qui ferait presque office de bague quand on regarde de loin. Ca te fait stupidement sourire avant de revenir dans le salon où tout le monde est.

Le gâteau est un que tu as commandé au même endroit où vous avez pris vos plats et vos amuses bouches pour la crémaillère. Tu as vu leur catalogue de gâteaux et t’as voulu un truc un peu plus original pour cette année, ce qui dépasse largement tes compétences. Gâteau 100% chocolat, nappage, crème, coulis, la totale, tu leur as demandé de faire une vraie forêt noire complètement obscure. Autant dire que le résultat fut à la hauteur. Tu as mis des bougies en faisant en sorte de ne pas détruire le gâteau, ce dernier étant décoré d’un clavier de piano. Mais t’as vu en amont, t’as taté le terrain les jours passés et vu que les gens sont arrivés avec des cadeaux, tu t’es dit que l’étape des bougies était la dernière à franchir pour que Jordan célèbre enfin dignement son anniversaire. C’est Jeremy qui ouvre le bal et tu tapes des mains aussi tout en allant te mettre derrière lui. Tes bras vont autour de son cou pour embrasser sa joue, sachant que ton amoureux n’est pas le plus à l’aise face à cette étape qui n’est pas si facile que ça.

Puis vient Maggie et une nouvelle partition dont tu n'as pas fini d’en entendre résonner les notes… Avant que la vieille dame ne tende carrément une pochette entière. « J’en ai trouvé plus qu’une… » Tu le laisses totalement dans son moment, picorant dans les bonbons qui sont, ô miracle, juste sous ton pif. « Je crois que mon cadeau a été détrôné. » T’as un petit sourire de coin. “Le mien encore plus.” Y’a eu celui de Tee et celui de Maggie après. T’essaie de ne pas prendre ça comme une compétition. Quand tu reçois tes propres cadeaux, tu ne le fais pas et Jordan ne va pas être du genre à le faire aussi. Même si entre les cris de tout à l’heure et là, les larmes, il est clair que ça lui fait quelque chose, tout ça. Ce qui te fait penser à prendre ton téléphone pour envoyer un message à tes proches tant que tu le peux encore. On sait jamais, les lignes peuvent être mises à mal avec le vent qu’il fait dehors. Tu n’es quand même pas rassurée, même si les volets baissés te permettent de nier plus facilement le sifflement des courants d’air qu’on peut entendre par moment. “J’aime vraiment pas ce temps.” Que tu marmonnes quasiment que pour toi en prenant une bonne poignée de bonbons. T’en as besoin. Quand t’es nerveuse, tu manges. C’est plus fort que toi.

“Rien que je n’ai jamais eu avant.” Tu lui feras un baiser sur le bobo malgré tout quand tu sauras où il se situe. Tu apprécies les gestes de ta fiancée quand le moment très gênant de la chanson est là. Le gâteau te donne l’eau à la bouche comme jamais. Tu aurais bien envie d’y enfouir ton visage dedans comme tu le fais avec la poitrine de Birdie. Tu te cales bien contre ton oiseau qui est derrière toi.

“Le mien encore plus.” « Elle a des années à rattraper. » Tee qui murmures à Birdie discrètement. Ce n’est pas faux et elle a aussi accès à des choses que vous ne pourrez jamais. Toi t’es en train de tenter de te remettre de tes émotions alors que tu feuillettes les feuilles qui composent la pochette cartonnée. Tu sais déjà que tu vas faire un album des partitions de ta mère. C’est aussi limpide que le vent qui souffle dehors.

Y’a une bourrasque bien plus forte que les autres qui se fait entendre. Le bruit des feuilles dans les arbres qui entourent toute votre maison rend tout ça bien plus palpable. “J’aime vraiment pas ce temps.” Ca t’a sorti de ta léthargie et tu as entendu ton oiseau. Après un dernier merci à Maggie, tu consens à retourner autour de la table avec tout le monde car tu sais que tu vas en avoir pour des heures à décortiquer toutes les partitions. Tu ne veux pas bâcler ça maintenant. Une c’était faisable. Trente, c’est autre chose. Tu as quand même parcourus toutes les feuilles rapidement, adorant voir les annotation à la main de ta mère. T’as la sensation qu’elle est avec toi. Quand tu retournes à la table, tu es tout silencieux et tu te mets à côté de Birdie. Tu vois le pansement sur son doigt et tu vas doucement prendre sa main pour la porter à tes lèvres. Tu déposes un baiser doux léger dessus. Tu ne cherches pas à lui faire encore plus mal. « J’aime pas ce temps non plus. » Tu murmures alors que tu poses ta tête contre le bras de Birdie. « Nous faudrait un bunker. » Là tu te sentirais en sécurité. « La maison a déjà traversé d’autres tempêtes. Tout ira bien. » Jeremy qui a l’air d’avoir fait des recherches. Avait-il peur également ? « Ma chérie, est-ce que tu peux me passer la bouteille d’eau ? » Maggie qui demande à Tee et cette dernière qui lui serre de l’eau naturellement. « La tempête est sensé se calmer demain soir ? » Maria qui demande pour avoir une idée de quand elle pourra être de nouveau chez elle.

« Elle a des années à rattraper. » Tu tournes la tête vers Tee avant de secouer la tête. Toi aussi tu pourrais dire ça mais tu ne vas pas faire ton égoïste aujourd’hui. “C’est pas faux.” Forcément. Tu ne vas pas non plus gâcher leur moment.

De toute façon, y’a le vent que tu entends et la pluie qui tombe en même temps qui suffisent à te perturber et foutre ton attention ailleurs. Malgré le fait que Jordan ait augmenté le son de la musique aide mais comme tu sais ce qu’il se trame, tu ne peux pas t’empêcher de t’empiffrer encore et encore. Tu vas finir avec un surplus de sucre dans le sang un jour, tu ne pourras pas être surprise. Ton fiancé qui revient près de vous, et surtout près de toi, venant porter ton petit bobo à ses lèvres pour un bisou magique. « J’aime pas ce temps non plus. » Tu prends sa main en posant ta tête contre la sienne. « Nous faudrait un bunker. » “Même pas en rêve. Je préfère encore affronter une tempête que d’être enfermée dans un truc sous terre.” Rien que d’y penser t’en as des frissons. Oui, c’est contrariant de vouloir se sentir protégée mais de ne pas aimer ce qui pourrait le faire. “Imagine un arbre ou des bouts de route bloque la porte.” T’en frissonnes réellement. C’est marrant, avec l’ambiance des bougies et de tes peurs qui glissent sur toi, t’as presque l’impression d’être à Halloween. Il ne manquerait plus qu’une personne armée se pointe et là, tu pourras crier à l’horreur totale. « La maison a déjà traversé d’autres tempêtes. Tout ira bien. » Tu hausses un sourcil. “Comment tu sais ça ?” Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’il y a des cyclones à Brisbane. « La tempête est sensé se calmer demain soir ? » T’hausse les épaules. “Je sais pas. Je crois. Ca finira bien par se tasser une fois l'œil du cyclone passé. Et rigolez pas, c’est vraiment le terme utilisé.” Tu préfères le préciser, au cas où.

Tu ne remarques pas spécialement que Birdie mange beaucoup ce soir. Tu ne fais jamais attention à ça parce que tu n’aimes pas quand les gens le font pour toi. Qu’on épie, fasse une liste, de ce que tu as mangé ou pas mangé. Tu aimes que toute la bouffe ce soir soit en petites proportions. C’est peut être bête mais que ce soit tout petit, une bouchée, ça t’aide à manger plus de choses diverses. Une grande assiette garnie, y’a absolument rien de pire pour toi. L’angoisse est là aussitôt. Mais pas ce soir, car tout est opérationnel de ce côté là et en plus tu as ton oiseau qui est toute contre toi. “Même pas en rêve. Je préfère encore affronter une tempête que d’être enfermée dans un truc sous terre.” Même si vous êtes pas du tout d’accord sur la marche à suivre pour se sentir en sécurité au milieu d’une tempête. Tu trouves ça étrange. Toi tu kiffes l’idée d’être enfermé sous terre. Un peu comme dans un caveau. “Imagine un arbre ou des bouts de route bloque la porte.” « Hmmm. » T’avais pas pensé à ça. Effectivement. Mais tu aurais de quoi communiquer avec l’extérieur dans tes fantasmes de bunker.

“Comment tu sais ça ?” « J’ai fait quelques recherches avec la date de construction de la maison. » « T’avais peur de venir ? » « Y’a de ça. » Qu’il avoue sans peine.

“Je sais pas. Je crois. Ca finira bien par se tasser une fois l'œil du cyclone passé. Et rigolez pas, c’est vraiment le terme utilisé.” T’as un sourire à ses mots. « Il faut que je téléphone à Pedro. » Maria qui annonce alors qu’elle se lève en prenant son téléphone en même temps. Tu tournes la tête vers Birdie. « My pretty weather lady. » Car elle est calée là dessus et tu aimes la voir dans son élément. Tu embrasses son épaule, doucement avant d’aller lui murmurer. « Ca va bien se passer. » Tu le dis pour le manifester, oui. Et puis tu as fait le voeux, ça va se réaliser, c’est sûr. Tu vas déposer un baiser de plus sur sa joue, en répétant les mêmes mots une fois de plus. « Tout va bien se passer. » Tu la gardes contre toi avec tendresse alors que le vent redouble dehors et vous êtes encore loin de la véritable tempête dans l’oeil du cyclone.