| (willton #15) you know you got me lost in my heart. |
| | (#)Dim 26 Nov - 21:28 | |
| you know you got me lost in my heart. (octobre 2023, Italie) La première chose qu'il s'était dite, lorsqu'il avait eu son invitation entre les mains, c'est qu'il avait gagné un vieux pari en misant sur l'éventualité qu'Anya finirait par épouser ce cher Malcolm, un brave type que James n'avait rencontré que quelques fois mais qui avait réussi l'exploit de lui faire plutôt bonne impression. Pour connaître le tempérament de la jeune femme, il s'était toujours dit qu'elle ne serait vraiment épanouie qu'auprès d'un autre artiste, et si celui-ci ne suscitait pas vraiment d'engouement autour de sa musique et ressemblait parfois davantage à un joli accessoire au bras de l'actrice, il fallait lui reconnaître un certain talent pour passer inaperçu quand c'était nécessaire, sans jamais chercher à quitter l'ombre d'Anya pour tenter sa chance en pleine lumière – tous n'en étaient pas capables. Il semblait apprécier une certaine tranquillité et James ne pouvait s'empêcher de trouver ça admirable, dans des milieux où nombreux étaient sûrement ceux à ne même pas avoir fait l'effort d'apprendre son nom. Qu'il ait l'air plutôt respectable n'était pas ce qui l'avait convaincu de faire le déplacement jusqu'en Italie pour assister aux noces, pourtant : c'était la présence d'Auden à ses cotés qui l'avait décidé. Il était exclu qu'il s'y rende seul à compter du moment où les autres viendraient tous accompagnés, et si tout le monde s'attendait certainement à le voir arriver au bras de sa femme, il s'était déjà assuré que les mariés excuseraient l'absence de cette dernière. Cristina n'avait pas pu repousser ses obligations professionnelles, là où les siennes étaient justement ce qui lui avait permis de faire un détour par Venise et ses horizons – puisqu'il était en France quelques jours plus tôt, il pouvait bien ajouter quelques heures d'avion à un voyage déjà interminable avant de retourner chez lui. L'italien, lui, devait sans doute hésiter entre l'envie de le maudire d'avoir fait de lui son cavalier et celle de profiter du charme incontestable de l'endroit choisi pour accueillir la réception. C'est aussi parce qu'Auden était en terrain connu qu'il avait trouvé opportun de l'inviter, quand bien même c'était loin d'être l'unique raison et qu'au fond de lui, il se sentait aussi plus apaisé de le savoir tout près. Les tentations seraient nombreuses, aujourd'hui, à en juger par le nombre de serveurs faisant le tour de l'assemblée pour distribuer champagne et autres spiritueux sur lesquels il n'aurait pas hésité à se jeter d'ordinaire. Il tenait bon depuis des semaines, n'avait pas commis d’impaire de tout son séjour à Paris et excluait fermement l'idée de relâcher ses efforts maintenant, mais tout était pour autant loin d'être facile. Quand il songeait à l'insouciance avec laquelle il assistait autrefois à ces réceptions festives et arrosées, il réalisait combien son addiction était devenu pour lui un poids à assumer au quotidien.
« J'avais raison, t'es pas loin de voler la vedette au marié dans ce costume. » Il glissa d'un ton volontairement entendu, sa main s'élevant à hauteur de son visage lorsque ses doigts vinrent remettre subtilement l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, presque l'air de rien, presque comme s'il se moquait qu'on puisse les voir. C'était le cas et Auden le savait parfaitement, aussi connu soit son statut marital parmi une partie des invités présents ce soir. Il ne se cachait pas, James, quand bien même il ne criait pas leur liaison sur tous les toits pour autant. Parce qu'il n'avait pas honte de le vouloir près de lui et de s'imaginer déposer l'empreinte de ses lèvres contre son cou. Qu'il ne rougissait pas de le dévorer du regard sous prétexte qu'une alliance trônait à son annulaire, sachant parfaitement que Cristina s'encombrerait de tout aussi peu de scrupules si elle était à sa place et qu'un des invités était à son goût. Mais la raison pour laquelle il s'en tenait à des jeux de regards et à des élans d'affection qui passaient facilement inaperçus au beau milieu d'un mariage où la moitié des invités étaient célèbres, c'est parce qu'il savait tout au fond de lui que l'italien, lui, était bien moins à l'aise avec la situation que lui pouvait l'être. Que c'était ainsi depuis le premier jour et que même s'ils s'étaient jurés d'éviter tout conflit ou sujet susceptible de raviver des tensions, il n'en pensait sans doute pas moins lorsque leurs regards se croisaient comme ici et que James tentait le diable avec l'espoir, peut être, qu'il en serait un peu moins raisonnable à son tour. Pas pour tout compliquer, pas pour le plonger dans l'embarras ; simplement parce qu'il voyait aussi ce mariage comme une nouvelle parenthèse dont ils pourraient profiter ensemble avant de rentrer. Une parenthèse où rien n'existait plus en dehors de son besoin de l'avoir simplement près de lui, pour lui. « Et je dis pas seulement ça parce qu'il est de moi. » Pas seulement, non, mais s'il ne manquerait pas l'occasion de se jeter des fleurs lorsqu'un invité désirerait savoir où Auden s'était procuré un costume de cette qualité, convaincu depuis des années qu'il n'avait plus rien à envier aux italiens en la matière. Après tout, le plus exigeant d'entre eux avait adoubé son travail, au point même de collaborer avec lui sur l'une des collections dont il était probablement le plus fier. Son avis était l'un des rares à véritablement lui importer, et ça Auden le savait. Son regard s'égarant un instant pour balayer le reste de l'assemblée, il finit par commenter. « On dirait bien qu'il y a deux ou trois héritières qui seraient pas contre l'idée que tu les invites à danser. » A croire qu'elles savaient reconnaître un produit local lorsqu'elles en voyaient un, bien qu'il serait suffisant de dire qu'Auden était objectivement l'un des hommes les plus séduisants qui aient été conviés à ces réjouissances. Du point de vue de James, il éclipsait même tous les autres, de ces acteurs charismatiques à ces musiciens à qui leur aura mystérieuse conférait pourtant un certain charme, il devait l'avouer. Il n'y en avait simplement pas deux comme Auden, et ce où qu'ils se trouvent. Il n'y en avait jamais deux comme lui.
Ses doigts enroulés autour de son verre, il releva quelques peu le regard pour retrouver celui du peintre et prit un air pensif durant quelques secondes, comme s'il méditait sur le sens de leur présence à l'un comme à l'autre à cette réception où, finalement, beaucoup de visages leur étaient totalement inconnus. James avait beau avoir déjà croisé plusieurs invités entre deux défilés ou réceptions mondaines, la plupart le laissaient parfaitement indifférent et moins il avait à leur adresser la parole ou à leur tenir la jambe, mieux il se portait. Sans doute tout ça était-il encore plus particulier pour Auden, qui avait atterri ici sans trop savoir qui se rendait généralement à ce genre de mariages mais sans avoir non plus probablement l'intention de le découvrir de trop près. Sans doute qu'à l'heure qu'il était, il avait déjà intérieurement critiqué l'ensemble des invités et ça n'était pas une chose que James pourrait tellement lui reprocher. Lui aussi trouvait la plupart d'entre eux ennuyeux au possible ou, à l'inverse, beaucoup trop exubérants. Étrange qu'il n'y ait jamais de juste milieu dans ces cas-là. « Je m'attendais pas tellement à ce que t'acceptes mon invitation, pour être honnête. » Il confessa avec sincérité, n'ayant eu aucune certitude en lui faisant cette proposition. Beaucoup de facteurs entraient en compte, l'un d'eux étant bien sûr qu'il n'avait pu le prévenir que quelques jours plus tôt et que l'italien aurait très bien pu ne pas pouvoir se libérer. Il avait un fils en bas-âge et d'autres responsabilités, ça n'était pas comme s'il pouvait s'envoler pour l'autre bout du monde et éterniser ensuite son visage comme bon lui semblait. « Mais je suis heureux que tu sois là. » Peut être que l'italien minimiserait les choses, peut être qu'il soulignerait qu'il n'avait fait que prolonger son séjour en France pour improviser un détour sur ses terres natales. Mais c'était loin de ne rien représenter pour James, qui en plus du reste savait pertinemment ce que le simple fait d'être ici remuait probablement chez lui. Ils n'avaient pas besoin de le formuler tout haut pour que cette évidence soit dans l'air, tout autour d'eux, valant même au styliste d'appréhender l'idée que le sujet soit mentionné. Son mariage, célébré lui aussi en Italie des années plus tôt, et auquel le peintre avait assisté à contre-coeur, il le savait. Il savait surtout qu'en allant par là, rien de bon n'adviendrait sans doute. Alors il regardait ailleurs et prétendait que chez lui non plus, ça ne ravivait strictement rien. « Sois franc. C'est quoi qui t'a convaincu de venir, le cadre ou bien les people ? » Il ironisa alors, ses lèvres se recouvrant d'un fin sourire, au fond on ne peut plus convaincu que la proportion de célébrités présentes à la réception n'y était pour rien dans son envie de se joindre à la fête, et bien au contraire. Tout ça ne pourrait pas l'indifférer davantage, Auden, et ça arrangeait forcément James qui n'avait pas spécialement envie de faire la conversation à une brochette de stars dont il se fichait au fond pas mal. Certains revêtaient communément ses créations et bénéficiaient d'une certaine immunité à ses yeux, mais peu d'entre eux savaient vraiment le fasciner comme Anya pouvait le faire depuis toutes ces années. Il avait toujours eu un faible pour les artistes, James, mais il était suffisamment contrariant et difficile pour savoir aussi faire la fine-bouche dans ces cas-là, ça n'était pas l'italien tout élégant à ses cotés qui irait encore l'ignorer.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Lun 27 Nov - 15:21 | |
| Il y a une raison pour laquelle j’ai pris le temps d’embrasser James avant de sortir du véhicule nous conduisant jusqu’au lieu de réception et ce dernier la connaît parfaitement. Il sait que je n’ai pas honte de ma sexualité ni de lui, mais il sait aussi que ces deux facteurs sont loin d’être les seuls à prendre en compte lorsqu’il s’agit de se montrer en public et qui plus est à un événement aussi regardé que le mariage d’une grande actrice. Les invités sont nombreux et au courant de beaucoup de choses, à commencer par le fait que James Weatherton est marié à une femme ayant pris son nom il y a de ça des années, dans ce même pays. Je le sais moi aussi, j’y étais. Malgré moi, sans doute, mais j’y étais. Alors, une ultime fois, ma main s’est accrochée au nœud de sa cravate et mes lèvres aux siennes avant que je ne remette de l’ordre dans son costume parfaitement taillé.
Au cœur de la réception du mariage, James se montre bien moins raisonnable sans que cela ne soit une surprise. « J'avais raison, t'es pas loin de voler la vedette au marié dans ce costume. Et je dis pas seulement ça parce qu'il est de moi. » Il replace des mèches qui n’en avaient certainement pas besoin, lui pour qui n’importe quelle excuse semble être bonne à prendre pour initier un contact physique, aussi maigre soit-il. « Je devrais féliciter le créateur comme il se doit. » Il a exigé que Weatherton s’occupe de mon costume et je n’ai pas eu la moindre raison de le lui refuser. C’est aussi l’occasion pour lui de montrer les talents de sa maison et je suis conscient que l’image reste importante dans ce genre d’événement. « On dirait bien qu'il y a deux ou trois héritières qui seraient pas contre l'idée que tu les invites à danser. » Mon regard suit celui qu’il porte sur l’assemblée sans que je m’attarde pourtant sur le moindre visage: il était déjà évident que j’ai accepté l’invitation pour James bien plus que pour l’idée de me réjouir de l’union de qui que ce soit, ou même discuter avec le reste des invités. « Elles ont sans doute plus d’espoir avec un homme qu’elles ne pensent pas déjà marié. » Contrairement à lui, donc, dont l’union est connue de tous. La mienne, bien qu’existante, est au moins plus discrète et moins médiatisée. Elle fait aussi office d’une alliance qui va et vient. Ce soir, par exemple, elle n’est pas à mon doigt. « Tu veux danser, toi, monsieur l’héritier ? » Je le connais, James, quand il pointe une chose pour en sous-entendre une autre. Il a la langue bien pendue pour un homme qui m’invite déjà pour la seconde fois à un mariage sur mes propres terres mais je ne dis rien de plus, je ne commente pas non plus. Pour le moment, je profite autant que possible de ce mariage, ce qui va de pair avec une véritable proposition d’aller danser, si jamais il le veut bel et bien. Il sait très bien que ce ne sont pas ces inconnues qui risquent d’attirer moindrement mon attention. Elles ne font pas le poids.
Je fais de mon mieux pour ne pas imposer mes propres pensées et certains ressentis à cette soirée. Du moins, je garde au moins pour moi ceux qui pourraient encore paraître injustes et ceux, surtout, qui relèveraient de nouvelles hostilités: on s’est promis qu’elles resteraient absentes de nos discussions. Tout n’est pas bon à dire, c’est à ses côtés que je m’en rends compte et surtout que j’en ai trop payé pour le prix pour risquer de me brûler avec le feu à nouveau. Face à la mine tendue par James, je n’ai cependant aucun mal à comprendre que je ne suis pas le seul dont l’esprit fonctionne à vive allure. « Je m'attendais pas tellement à ce que t'acceptes mon invitation, pour être honnête. » Et si ces mots-là n’ont rien d’étranges ou de déplacés, j’anticipe déjà la suite de ses pensées. J’anticipe du moins qu’il y a une suite, et je ne suis pas certain qu’aborder le sujet soit une bonne idée. Je suis un partisan de la transparence jusqu’à un certain point seulement, surtout en présence de l’anglais et dès que cela le concerne. Ou nous concerne. « Mais je suis heureux que tu sois là. » Et cette simple confession me prend de court d’une façon douce et délicate, assez pour que j’abandonne mon masque d’impassibilité pour plutôt afficher un maigre sourire, quoique bien sincère. Je ne pensais pas qu’il oserait le statuer aussi simplement et avec peu d’artifices. « Il paraît que l’Italie est un joli pays. » Je lui donne une raison capillotractée sans chercher à être sérieux une seule seconde, tel que le démontre mon propre sourire, bien plus amusé que ne l’est le sien. Il sait que je suis heureux d’être en sa compagnie et il sait que j’ai accepté l’invitation pour grappiller quelques jours de plus à ses côtés, avant de devoir retourner dans le vrai monde. Ces quelques points, je prends de moins en moins la peine de les cacher, en sa présence du moins.
Malheureusement, les questions de James ne s’arrêtent pas là et face à celle qui suit, je perds peu à peu mon sourire. A mon tour, mon regard balaie l’assemblée et cela est bien plus parce qu’il s’agit de ma seule distraction plutôt que la preuve d’un quelconque intérêt pour eux. « Sois franc. C'est quoi qui t'a convaincu de venir, le cadre ou bien les people ? » Il en rigole mais il reste bien le seul. Ses deux propositions ne reflètent évidemment pas une once de réalité et il le sait, mais il sait aussi très bien pourquoi il vaut mieux pour lui jouer la carte de l’humour plutôt que du sérieux. « J’ai sincèrement envie de profiter de cette réception et te laisser en faire de même, James. » Parce que la mariée est son amie et que cela compte un minimum pour lui, à défaut qu’il en soit de même pour moi. S’il m’a proposé de venir à mon tour, c’est justement parce qu’il voulait y aller et c’est une décision que je respecte dans son entièreté, sans remettre en question quoi que ce soit ou vouloir me moquer de son aspect parfois un peu fleur bleue. Ce n’est que lorsque je reprends la parole une seconde fois que mon regard trouve le sien pour souligner le sérieux de mes propos. « Ça demande de ne pas remuer le couteau dans la plaie. » Plaie qu’il a lui-même ouverte il y a presque dix ans, et il sait très bien dans quelles circonstances toutes particulières. Je ne sais pas s’il s’est rendu compte de l’égoïsme de son invitation à l’époque mais j’ai au moins espoir qu’il l’ait compris depuis ; sans doute pour mieux réitérer l’audace aujourd’hui. Au moins, cette fois, ce n’est pas lui qui se marie à nouveau. Mes mots restent vagues mais ils sont précis, et si je prends la peine de lui souligner qu’il existe bel et bien une plaie, c’est pour qu’il comprenne l’étendue du problème: rares sont les fois où je pourrais parler d’une plaie. Pour me côtoyer depuis des années, il le sait bien. Même le sujet de la disparition de ma femme n’est pas abordé sous cet angle.
Plateau en main, un serveur nous interrompt brièvement pour nous proposer à boire, le tout dans un anglais parfait et teinté d’un accent délicat. Les bulles du champagne pétillent doucement. « Non ça ira. Et nous ne en proposez plus. » Le geste de la main que j’accompagne traduit à lui seul une partie de ma réponse, faite en italien par automatisme et non par stratégie. Je ne traduis rien à James, incapable de le prendre pour plus bête qu’il ne l’est. Lorsque le serveur s’efface avec professionnalisme, je souffle doucement et me rends compte avec un maigre retard que mes mots ont pu paraître durs, surtout alors que je ne lui tiens qu’à moitié rigueur de toute cette situation. « T’as hésité avant de me proposer de venir ? » La question est sincère. Je n’ai pas la moindre piste de réponse et je veux en avoir le coeur net. Je sais que Cristina était en première sur la liste des personnes à qui faire une telle proposition et cela ne sert à rien de le souligner dans cette nouvelle discussion. « Je veux dire, t’as réfléchi aux pours et aux contres ? » C’est sans doute égoïste que de me demander s’il s’est mis à ma place un seul instant mais c’est pourtant la question que je garde à l’esprit. « Tu savais que je viendrais pour toi. » Comme à l’époque déjà, il est la seule raison de ma présence ici. Comme quoi, certaines choses ne semblent pas changer.
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| | | | (#)Lun 11 Déc - 20:12 | |
| you know you got me lost in my heart. « Elles ont sans doute plus d’espoir avec un homme qu’elles ne pensent pas déjà marié. » Et tandis que son regard se porta aussitôt à hauteur des mains du peintre, s'attardant tout particulièrement sur son annulaire gauche, James se retint de lui demander pourquoi il ne portait pas la sienne, d'alliance. Pourquoi aujourd'hui plutôt que n'importe quel autre jour, si ça avait quelque chose à voir avec cette journée ou bien avec quelque chose d'autre. Ces questions, il les lui poserait peut être dans l'intimité de leur chambre d'hôtel, ne jugeant pas le moment bien choisi pour effleurer le sujet quand la disparition de sa femme, après tout, restait un de ceux qui se voulaient assez sensibles pour qu'ils les abordent avec prudence. « Tu veux danser, toi, monsieur l’héritier ? » Sur l'instant, son regard s'éclaira d'un soupçon de surprise, de malice aussi sans doute. Il n'avait jamais nourri d'appétit particulier pour la danse mais avait très tôt appris que ça faisait partie du package sur lequel vous faisiez mieux de travailler quand vous aviez l'intention de briller en société ; un but qu'il avait bien été forcé de poursuivre en étant le fils héritier de la plus grande maison de mode australienne. « Ça dépend. Je me rends compte que j'ai aucune idée de tes aptitudes en la matière. » Il souligna cette idée avec un certain amusement, pouvant après tout attester de ses aptitudes dans un certain nombre d'autres domaines, mais étrangement pas celui-ci. « Mais je suis pas certain d'avoir envie de m'en faire une idée plus précise aujourd'hui, et dans ces conditions. » Parce que quelque part, il n'avait pas nécessairement envie de partager ça avec le reste des invités, bien que tous occupés à siroter leur champagne et à alimenter des conversations. La vérité, c'est qu'il n'était pas certain de vouloir plonger avec lui dans l’effervescence de la piste de danse, aussi bien parce que la concentration d'invités y était un peu trop importante pour ce qu'il se savait capable de supporter – en étant sobre, du moins – que parce qu'il ne voulait pas avoir à hausser le ton pour espérer qu'Auden l'entende. Il n'était pas sûr il y a encore une poignée de jours que l'italien accepterait de prolonger avec lui son voyage en Europe, alors il entendait profiter de chaque instant sans en perdre un seul à essayer d'appliquer ses connaissances des danses de salon à une playlist pas toujours des plus adaptée. « Il paraît que l’Italie est un joli pays. » Il s'était ouvert un bref instant et lui avait laissé entrevoir combien il se réjouissait de l'avoir à ses cotés, mais il ne pouvait pas lui reprocher d'opter pour un ton plus inconséquent et moins sérieux, comme s'il contournait les sujets délicats pour garder l'échange le plus paisible possible.
Et à son tour, il s'essayait à la légèreté, James. Il s'efforçait de désacraliser l'instant dans des tentatives plus ou moins habiles de retrouver l'insouciance et la simplicité de leurs échanges à Côme, le tout pour un résultat pourtant loin d'être aussi réussi qu'espéré. « J’ai sincèrement envie de profiter de cette réception et te laisser en faire de même, James. » Il le savait, bien sûr, tout comme il caressait lui aussi l'espoir de garder les conflits et les malentendus bien à distance de cette journée. Seulement la diplomatie et la délicatesse n'avaient jamais tellement compté parmi ses qualités et Auden le savait peut être mieux que quiconque, là où paradoxalement il était pourtant l'une des rares personnes pour qui il soit véritablement prêt à tous les efforts. « Ça demande de ne pas remuer le couteau dans la plaie. » Il avait beau rester vague et ne formuler des reproches qu'à demi-mots, James n'avait pas besoin de sous-titres pour comprendre ce que l'italien lui reprochait. Et s'il aurait pu faire preuve d'assez de mauvaise foi pour souligner en retour qu'il se montrait injuste, il était au fond de lui conscient d'avoir très probablement tâtonné un terrain sensible en voulant jongler avec ces traits d'esprit. « C'était qu'une question. » Une question qui ne visait pas à remuer le passé, encore moins à atteindre Auden. C'est ce qu'il mourait d'envie de lui assurer, à présent qu'il avait vraisemblablement mis les pieds dans le plat sans pourtant en avoir l'intention au départ. En était-il seulement conscient, Auden, qu'il ne pensait pas à mal ? « Je voulais pas me montrer blessant ou maladroit. C'était pas mon intention. » Il essayait juste de détendre l'atmosphère, pas de raviver de mauvais souvenirs. Il n'aurait jamais pris le risque d'évoquer le sujet même par des moyens détournés, même sous couvert d'humour. A vrai dire, il était très clair depuis qu'il l'avait invité qu'ils ne feraient pas mention de son propre mariage, pas plus que de tout ce qui pourrait ranimer des désaccords entre l'italien et lui. Il voulait l'éviter à tout prix, James, et ça ne datait pas seulement d'aujourd'hui. C'était un but qu'il poursuivait depuis leurs retrouvailles, depuis que les choses s'étaient enfin apaisées et qu'il avait mesuré tout ce qu'il aurait perdu, si Auden était définitivement sorti de sa vie. Son regard maintenu dans le sien, James appréhendait de faire un nouveau pas de travers et se surprenait à hésiter sur la meilleure façon de lui faire comprendre qu'en fin de compte, tout ce qu'il voulait en lui proposant de venir à ce mariage, c'était être à ses cotés. Sans qu'aucune autre intention n'ait motivé cette invitation. Pouvait-il seulement espérer qu'Auden le connaisse suffisamment pour ne pas douter de ça, à défaut d'approuver la façon malhabile qu'il avait parfois d'engager certaines discussions ?
Lorsqu'un serveur s'approcha pour les interrompre, James dévia à peine son regard du visage de l'italien, sans doute autant par besoin de maintenir le contact visuel que comme un moyen de se soumettre à la moindre tentation. Il lui suffirait après tout de tendre le bras pour se saisir d'une coupe de champagne et oublier chacune de ses résolutions, mais rien ne lui inspirerait de plus grande honte que ça. « Non ça ira. Et ne nous en proposez plus. » Le serveur repartit sans demander son reste et si James s'efforça de garder un air parfaitement égal, il était au fond de lui touché et un brin troublé par la fermeté avec laquelle l'italien s'était assuré que ce plateau disparaîtrait de son champ de vision. Auden non plus ne buvait pas, mais il le connaissait assez pour savoir qu'il avait pensé en premier lieu à lui, et au fait qu'il soit bien loin de gérer ce genre de situation avec autant de contrôle et d'assurance que lui. Tout était encore bien trop frais pour qu'il ait seulement la prétention d'avoir gagné un combat contre ses addictions, James, quand bien même il tenait bon depuis assez de jours pour être plus fier de lui-même qu'il ne l'avait plus été depuis des mois. C'était encore balbutiant et, à certains moments, il ne faudrait pourtant pas grand chose pour le voir replonger. « Il n'est sûrement pas habitué à ce que des invités veuillent rester sobres. » Et ce sont ses lèvres qui s’étirèrent brièvement tandis qu'il le souligna, presque attendri de constater qu'Auden prenait décidément la situation à cœur – et ça n'était pas rien pour lui. « Merci. » Il souffla plus doucement, conscient que ça lui semblerait sûrement futile mais tenant malgré tout à lui exprimer une gratitude que le peintre méritait à ses yeux. Ils n'avaient pas besoin d'en parler davantage, il lui était simplement reconnaissant d'avoir fait ce qu'il avait fait. « C'était expéditif... mais efficace. » Et comme il devait s'en douter, ça l'arrangeait tout au fond de lui de ne pas être celui qui renvoyait les serveurs d'où ils venaient. Ça l'arrangeait de ne pas avoir à expliciter ou justifier quoi que ce soit quand une part de lui nourrissait toujours l'impression que c'est ce que les autres attendaient de lui depuis que ses habitudes avaient changé. Depuis qu'il ne pouvait plus simplement embarquer un verre si tôt arrivé quelque part et le siroter sans que ça n'ait de conséquences. « T’as hésité avant de me proposer de venir ? Je veux dire, t’as réfléchi aux pours et aux contres ? » Sa question, une part de lui l'appréhendait sans doute dès qu'ils eurent mis le sujet sur la table, incertain quant à la direction que pourrait prendre la discussion s'ils allaient par là. Il ne voulait pas d'un conflit, mais il voulait encore moins considérer qu'ils ne pouvaient plus se parler honnêtement sans risquer de raviver des tensions. Il ne voulait plus de non-dits, James. « Oui. Je me suis demandé si ce serait une bonne idée. » Il avoua ainsi, bien plus troublé qu'il ne le montrait devant l'attitude un peu plus renfermée du peintre. Lui en voulait-il autant qu'il en donnait l'impression ? « Parce que je savais que ça risquerait de remuer certaines choses. Et qu'une part de moi redoutait sans doute que tu puisses m'accuser de l'avoir fait exprès. » De l'avoir invité à un mariage dans cette partie de l’Italie, sept ans après ses propres noces, célébrées dans un endroit similaire à celui-ci et sources de bien des désenchantements à l'époque. « C'est pas ce que tu penses, si ? Que je t'ai invité parce que ça m'amusait, au fond, ce genre de clin d’œil au passé. » Il avait besoin de s'assurer qu'il ne le pensait pas capable de ça. De beaucoup de choses peut être, mais pas de ça. Parce qu'il ne se serait jamais permis de traiter le sujet avec autant de désinvolture, peu importe avec quelle inconséquence il pouvait parfois affronter ses problèmes. C'était loin de ne pas compter, dans ce cas précis. « Tu savais que je viendrais pour toi. » - « J'étais sûr de rien jusqu'au moment où t'as accepté de venir. » A présent, peut être bien que son cœur se réchauffait rien qu'un peu à l'idée qu'il n'hésite pas à l'admettre tout haut. Qu'il le lui dise même dans un moment où il lui tenait très clairement rigueur de la situation. « Mais oui, à ce moment-là j'ai su que c'était pas pour ce mariage que tu ferais le déplacement. Et je crois qu'égoïstement, j'aimais même l'idée. » Parce que ce qui comptait pour lui, c'était qu'Auden le rejoigne et puisse prolonger avec lui cette parenthèse loin de Brisbane, à l'image de celles que les deux hommes recommençaient à partager depuis quelques semaines maintenant. Des parenthèses dont il n'avait jamais autant eu besoin qu'en ce moment, sa présence étant l'une des rares constantes qui l'aident à se maintenir debout.
« Je sais que tu peux pas faire autrement que d'y penser, un jour comme aujourd'hui. Et même si ça arrive sans doute des années trop tard, je veux que tu saches que j'ai réalisé combien c'était égoïste de t'avoir invité, à l'époque. » Il ne parlait plus d'aujourd'hui, mais bien de son propre mariage organisé des années en arrière. Un jour qu'ils n'avaient plus si souvent évoqué depuis leurs retrouvailles. Un jour que James avait voulu partager avec les personnes chères à son cœur, à l'époque, et dont Auden faisait inévitablement partie. Aujourd'hui, pourtant, il regardait vers le passé avec l'impression d'avoir pensé à lui et à son besoin de l'avoir tout près avant d'avoir pensé à ce qui aurait été le mieux pour le peintre. « Ça change rien au fait que j'avais besoin de te savoir présent. Que c'était même essentiel pour moi de savoir que je trouverai ton regard à un moment ou à un autre de cette journée. » Il confia, un peu plus bas cette fois. « Mais je regrette d'avoir cru que je pourrai tout mélanger sans faire souffrir personne. » C'est ça, qui lui inspirait les plus grands regrets. Savoir qu'en invitant Auden un jour comme celui qui l'avait vu s'unir à Cristina, il l'avait fait inévitablement souffrir et s'était fait souffrir tout autant. Il n'avait pourtant pas reculé, s'étant dit que ces moments laisseraient bien vite la place à leur intimité habituelle, à laquelle il ne s'était jamais imaginé renoncer, pas même un seul instant lorsqu'il énonçait ses vœux. Les choses avaient été très claires entre sa femme et lui dès leur rencontre et ni elle ni lui n'aurait voulu qu'il en soit autrement, si bien qu'il était convaincu à chaque instant de garder le contrôle sur la situation. Convaincu qu'un mariage, qu'une alliance à son doigt, ça ne changerait rien à ce qu'il partageait avec Auden. Ça ne changerait rien à ce qu'ils avaient toujours représenté l'un pour l'autre. Pendant un temps, pourtant, l'histoire lui avait donné tort.
« Et je regrette de pas... » - « James ? Ça alors, ça fait si longtemps. » Interrompu dans sa tentative d'adoucir rien qu'un peu la discussion maintenant qu'ils en étaient arrivés au sujet le plus délicat, James pivota la tête vers celle qui lui avait coupé la parole sans s'annoncer. « Eleanor, bonsoir. J'ignorais que vous faisiez partie des invités, je serais venu vous saluer dans le cas contraire. » C'était faux, mais James était d'assez bonne composition aujourd'hui pour ne pas vouloir faire de vague ni heurter la susceptibilité de qui que ce soit. Eleanor avait toujours eu le don de lui taper sur les nerfs, mais elle avait au moins eu le bon goût de le perdre de vue pendant près de dix ans. « Le père d'Anya est un ami, je ne pouvais pas rater le mariage de sa fille. » Une preuve de plus que l'actrice et lui ne fréquentaient pas toujours les mêmes cercles, malgré l'affection qu'il éprouvait pour la blonde et ces occasions auxquelles il leur était souvent donné de se recroiser. « Eleanor Chambers, enchantée. Vous devez être un ami de James. » Son regard se reposa un instant sur Auden, navré de lui imposer un échange qu'il n'avait pas prévu lorsqu'il l'avait invité. Il ne pensait pas revoir une connaissance qu'il n'avait pas croisé depuis une éternité, James. C'était presque une autre vie, à ses yeux. « Je vous présente Auden Williams. » Il ne ferait pas de commentaire sur la raison derrière la présence de l'italien à ces festivités, ne comptant pas entrer dans les détails ni même préciser qu'à l'origine, l'usage aurait voulu que sa femme l'accompagne. C'était autant de précisions qu'il ne comptait pas apporter, pour un paquet de raisons qui ne regardaient pas son interlocutrice. « Vous avez toujours su vous entourer, mon cher James. A propos, je ne crois pas avoir aperçu Alessandro, est-il venu avec vous ? Depuis le temps, comment va-t-il ? » Cette fois, James jurerait avoir senti chacun de ses muscles se raidir, alors qu'il aurait du s'attendre à ce qu'elle effleure le sujet après avoir été privée de ses nouvelles durant toutes ses années. Eleanor avait manqué plus d'un chapitre de sa vie et il n'imaginait pas qu'il aurait à le lui préciser dans ces circonstances, subitement bien moins confortables pour lui. « Vous... pardon, je pensais que vous aviez été mise au courant. Alessandro nous a quitté il y a des années. » Et encore aujourd'hui, même après dix ans, sa gorge se serrait toujours de la même façon lorsqu'il le statuait tout haut. Le temps avait beau avoir atténué une part de sa douleur, il restait au fond de lui une plaie jamais totalement refermée. Une plaie qu'il ne comptait pas rouvrir aujourd'hui. « Mon pauvre, je suis vraiment navrée, je l'ignorais. » De toute évidence, les faire-parts de décès n'étaient pas arrivés jusqu'à elle. « Quelle tragédie. Je n'ose imaginer l'épreuve que ça a du être pour vous. » Il ne voulait pas de sa sollicitude, ça lui était déjà assez difficile de la voir se décomposer sur place et d'avoir l'impression d'être remonté dans le temps, à une époque à laquelle il s'efforçait toujours de repenser le moins possible. S'éclaircissant la voix pour masquer sa gêne et retrouver contenance, il souffla. « Hm, je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps. Vous avez sûrement envie d'aller féliciter Anya. » Et tandis qu'il prit sur lui pour rester le plus imperturbable possible, pourtant trahi par l'éclat bien différent qu'affichait son regard, c'est dans celui d'Auden que se reposa ce dernier. Il ne devait rien comprendre à la scène à laquelle il venait d'assister, et la seule idée d'avoir cette conversation dans un moment comme celui-ci lui remuait l'estomac.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mer 13 Déc - 23:15 | |
| « Ça dépend. Je me rends compte que j'ai aucune idée de tes aptitudes en la matière. » Mon sourire s’étire avec une insouciance nouvelle, laquelle je n’avais pas connue durant tout le début de cet échange et surtout de notre arrivée sur le lieu du mariage. « Je suis doué. C’est juste une forme d’art différente. » Je ne suis sans doute pas aussi doué que mon ego le voudrait mais je ne suis pas mauvais, disons. Mon sourire se charge de traduire tout mon amusement autant que ma fierté. « Mais je suis pas certain d'avoir envie de m'en faire une idée plus précise aujourd'hui, et dans ces conditions. » Et je ne prends pas mal ce refus, au contraire: j’en pense tout autant et si je n’ai pas envie d’exposer notre duo plus que nécessaire, cela passe aussi par le fait que je n’avais pas le moins du monde à coeur de le faire à travers une danse. « Ça peut attendre ce soir. » Je me contente de lancer l’idée sans m’y attacher pour autant: on dansera s’il veut, on fera autre chose si l’ambiance nous attire. On ne fera rien du tout si c’est préférable. Après tout, je m’en moque bien. Et si j’appréciais autant la simplicité ennuyante de cet échange, c’est justement parce que j’anticipais déjà le fait que cela ne pourrait pas durer. Dès la seconde suivante, il me pose une question toute différente qui, de mon côté, marque les limites de ce que je peux tolérer avec un sourire d'apparence. « C'était qu'une question. » - « C’était qu’une précision. » Je rétorque simplement, de la même manière que le ferait sans doute un gamin. Je comprends qu’il n’a pas voulu mal faire, évidemment, mais j’ai aussi besoin qu’il comprenne que j’ai des limites différentes dans un lieu tel que celui-ci. « Je voulais pas me montrer blessant ou maladroit. C'était pas mon intention. » Rares sont les moments où il se justifie, James, et je sais à quel point cela lui coûte de le faire en cet instant. J’imagine que cela signifie par extension que c’est particulièrement important de faire comprendre son point de vue sur la question et, surtout, son absence d’animosité guerrière. Je souffle un bref instant avant de reprendre. « Je sais. C’est pas ce que je te reproche. » Je lui reproche d’avoir parlé sans réfléchir, justement. Le fond n’est pas le problème, seule la forme l’est. Tout en tentant de lui faire comprendre à mon tour que ce n’est pas si terrible que j’ai pu le laisser penser, je pose simplement une main qui se veut rassurante, juste contre son épaule. Elle ne s’y attarde pas, et je la retire dès la seconde suivante.
Le serveur venu interrompre notre discussion est renvoyé manu militari dans ma langue natale, avec la précision de ne pas nous déranger à nouveau - mais surtout de ne plus tenter James avec de l’alcool. « Il n'est sûrement pas habitué à ce que des invités veuillent rester sobres. » J’observe le styliste un instant, sans doute parce que j’attends de savoir quelle sera la finalité de sa réaction avant d’y calquer la mienne à mon tour. Il semble apaisé, ou tout du moins autant qu’il peut l’être dans une telle situation. « Merci. » Ses mots prouvent la véracité de mes pensées et je souris doucement à mon tour, sans rien ajouter. « C'était expéditif... mais efficace. » - « C’est tout ce qui compte, non ? » D’autres diraient qu’il faut aussi prendre en compte les différents sentiments des gens mais ça, de toute évidence, je n’en ai pas grand chose à faire. Pourtant, lorsque je relance une question difficile à l’encontre de James, je pense justement à ce qu’il peut ressentir. Je pense aussi à ce que j’ai ressenti, et à ce que je ne veux pas connaître à nouveau. Je pense à beaucoup de choses, à vrai dire. « Oui. Je me suis demandé si ce serait une bonne idée. » Il avoue avoir hésité à m’inviter et avec le recul, je ne sais toujours pas si je n’aurais finalement pas préféré qu’il garde la proposition pour lui. S’il voulait prolonger le séjour en Europe, il avait une infinité d’autres façons que de le faire sans m’inviter à un second mariage, déjà, en Italie. L’ironie ne me fait pas rire, et cela se ressent sans doute sans mal à travers mes questions. « Parce que je savais que ça risquerait de remuer certaines choses. Et qu'une part de moi redoutait sans doute que tu puisses m'accuser de l'avoir fait exprès. » Mon regard se déporte du sien, sans doute parce que j’ai besoin de temps pour réfléchir à mes mots et ne pas me montrer trop cassant. Débuter une nouvelle dispute avec lui est la dernière chose dont je pourrais avoir envie, mais je ne saurais pas faire sans lui dire qu’une part de moi continue de penser qu’il l’a fait exprès ou que, du moins, il l’a fait sans avoir oublié cette première invitation pour son propre mariage, quelques années plus tôt. « C'est pas ce que tu penses, si ? Que je t'ai invité parce que ça m'amusait, au fond, ce genre de clin d’œil au passé. » - « Non, c’est pas ce que je pense. » Ca au moins, je peux lui dire sans avoir à y réfléchir à deux fois. Je sais qu’il n’a pas agi dans le but volontaire de me faire souffrir et de se moquer de moi, et je sais qu’il a espéré que je ne ressente aucun de ses deux sentiments. Mais il est un adulte, et il sait que ses actes ont des conséquences, qu’il le veuille ou non. « Mais je pense qu’avoir une raison de rester un peu plus a primé sur tout le reste. » A commencer par la raison, et surtout le recul qu’il aurait pu et dû prendre sur toute cette situation. Je me rends coupable en ayant accepté l’invitation moi aussi, et c’est pour cette raison que mes mots ne sont que des reproches relatifs. « J'étais sûr de rien jusqu'au moment où t'as accepté de venir. » Il aurait dû être sûr, parce que moi je n’ai pas hésité avant de répondre par la positive. Après avoir envisagé avec lui les conséquences médiatiques de l’absence de Cristina, du moins, je n’ai pas hésité. Je n’ai pas pensé à mon propre mariage, pas non plus pensé au dernier auquel j’ai assisté en Italie - au seul, aussi. « Mais oui, à ce moment-là j'ai su que c'était pas pour ce mariage que tu ferais le déplacement. Et je crois qu'égoïstement, j'aimais même l'idée. » Dans une tentative de calmer la discussion, je me force à esquisser un sourire, avant de bousculer légèrement le bras de James avec mon coude. « Espèce de petit frimeur. » J’avance dans un rire calme, sans nier un seul instant la véracité de ses propos. Je suis venu pour lui et je ne lui ferai pas l’affront de prétendre le contraire. Justement, j’avais bien plus de raisons de refuser sa proposition que de l’accepter mais l’identité même de James a suffi à faire pencher la balance vers le oui.
« Je sais que tu peux pas faire autrement que d'y penser, un jour comme aujourd'hui. Et même si ça arrive sans doute des années trop tard, je veux que tu saches que j'ai réalisé combien c'était égoïste de t'avoir invité, à l'époque. » Avec calme, je sonde son regard sans même savoir ce que j’y cherche. Je ne m’attendais pas à ces mots et j’ai arrêté de les espérer bien rapidement. Je pensais aussi que James avait tout simplement oublié, ou tout du moins tiré un trait sur cette époque de sa vie, qui est pourtant paradoxalement synonyme de liesses. Je cherche comment lui répondre sans même trouver où commencer. Une part de moi veut accepter ses excuses et passer à autre chose, une autre part ne peut pas se résoudre à faire face à cette porte ouverte sans en profiter pour aborder le sujet dans son entièreté, une bonne fois pour toutes. « Je t’ai longtemps détesté pour ça. Je crois qu’on est quittes. » J’opte pour la version courte, qui n’est pas la plus simple pour autant. Mes mots portent des sous-entendus que j’assume enfin, des années trop tard. « Ça change rien au fait que j'avais besoin de te savoir présent. Que c'était même essentiel pour moi de savoir que je trouverai ton regard à un moment ou à un autre de cette journée. » James ose aussi avoir des mots différents au point où je ne fais pas le moindre effort pour cacher le trouble de mon regard, ou même la certaine émotion qui s’y lit. J’entends le bon qu’il y a derrière, et pourtant je pense encore au simple fait qu’il a fait de moi le fou du roi, celui dont la présence l’amusait mais qu’il n’appréciait pas réellement. Pas au point d’envisager de ne pas se marier avec elle ; pas au point d’imaginer, dans ses rêves les plus fous, le faire plutôt avec moi. Ce n’est pas un désir que je nourrissais, mais je ne nourrissais pas non plus la moindre envie d’avoir à chercher son cadeau de mariage. « On a échangé trois mots et je suis parti tôt. » Nos regards se sont croisés mais de façon trop brève pour que le jeu en ait valu la chandelle, surtout alors que cela représente l’une des dernières fois où on s’est vus avant de longues années. « Mais je regrette d'avoir cru que je pourrai tout mélanger sans faire souffrir personne. » Il le comprend aujourd’hui, au moins, et c’est le plus important à mes yeux. C’est aussi ce à quoi je me raccroche, à défaut d’avoir autre chose. Je ne cherche pas à nier avoir souffert, ce qui serait de toute manière peine perdue. De toute façon, James mérite mieux que des mensonges. « Et je regrette de pas... »
La suite de la conversation tourne court face à l’arrivée d’une inconnue, que le styliste me présente comme une certaine Eleanor. J’improvise un sourire de circonstance, je force le trait pour chasser de mon esprit notre conversation avortée trop tôt. James gère la discussion avec sa vieille connaissance alors que je me place naturellement en retrait, de toute façon peu intéressé par leur blabla. Mon attention revient cependant à la seconde où je sens le ton de leur discussion changer et surtout James se raidir de tout son être à la mention d’un prénom qui m’est inconnu. Mon regard se pose sur l’anglais à mes côtés, lui que je pense connaître par coeur mais dont je ne comprends pas la réaction soudaine. Mes sourcils se froncent doucement sous le souci, la précision de la mort de l’homme en question n’aidant en rien à faire machine arrière. Il semble encore troublé de la mort d’Alessandro, ce qui me semble terriblement paradoxal pour un prénom que j’ignorais encore il y a une minute. Pourtant, il est évident qu’il n’est pas en train de jouer la comédie et le regard qu’il me dédie après avoir poliment renvoyé l’inconnue n’est qu’une confirmation supplémentaire. Lorsqu’Eleanor tourne les talons, j’en profite pour poser ma main contre le dos de James, soucieux. « Tu vas bien ? » De toute évidence, non. « De qui vous parliez ? » Il y a des années et James a toujours su bien s’entourer. Les indices me donnent déjà une piste toute particulière mais je choisis de ne pas céder à la facilité, parce que ce serait mal connaître James et que ce n’est évidemment pas mon cas. « Détends toi, je suis sérieux. » Je lui demande, mon ton plus dur alors que mes gestes sont, au contraire, bien plus doux. Ma main glisse le long de son bras pour qu’il détende ses muscles et elle le force à ouvrir son poing pour en faire de même jusqu’au bout des doigts. Ma main ne s’attarde pas, mes doigts savent qu’ils ne peuvent pas chercher les siens, mais je tente de faire au mieux sans pourtant rien comprendre de ce qui vient de se passer sous mes yeux. « Je suis désolé pour ton ami. » Je souffle finalement, sur le tard. On parle d'un homme que je n'ai jamais connu mais la peine de James semble encore vivace, alors mes mots sont sincères. Peu importe ce qui a pu se passer, j'en suis désolé.
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| | | | (#)Lun 1 Jan - 18:24 | |
| you know you got me lost in my heart. « C’était qu’une précision. » Il le savait à son tour, mais ça n'avait pas empêché l'atmosphère de se faire aussitôt beaucoup plus lourde, alors qu'il apparaissait évident que certains sujets continuaient d'être suffisamment sensibles pour que même une allusion prétendument anodine de la part du créateur suffise à compliquer une journée qui avait pourtant tout de simple, jusqu'ici. Parce qu'il n'avait pas suffisamment pensé, James, avant d'ouvrir la bouche. Qu'il aurait du savoir que ce cadre, cet endroit en lui-même, raviverait forcément des souvenirs. « Je sais. C’est pas ce que je te reproche. » Et pour une fois il ne prétendrait pas que ses reproches n'étaient pas légitimes, pas alors qu'il savait qu'Auden n'aurait pas pris la mouche s'il ne l'avait pas blessé bien involontairement. Il avait peut être un foutu caractère, mais il était au fond bien loin d'être aussi susceptible que l'anglais, ou tout du moins bien plus capable de prendre sur lui quand il était simplement piqué. A croire que la paternité l'avait vu mûrir ; une pensée qui aurait presque suffi à étirer les lèvres du styliste si le cœur y avait été. « Depuis le temps, on pourrait croire que j'ai appris à tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. » Cette tentative d'ironie, au moins, ne devrait pas faire autant de dégâts de son coté. Tout ce qu'il voulait, c'était faire comprendre à Auden qu'il pouvait être maladroit et ne pas toujours avoir conscience de la portée de ses mots, mais qu'en aucun cas il n'avait voulu l'atteindre ou enfoncer le couteau dans la plaie d'une quelconque manière. « Je suis pas le type le plus adroit et diplomate qui soit, je crois qu'on est d'accord là-dessus. Mais quand même, j'avais pas l'intention de mettre les pieds dans le plat. » Et il n'avait plus grand chose à perdre à le lui préciser, espérant qu'au moins il verrait qu'il y mettait de la bonne volonté, ce qui était suffisamment rare venant de lui pour que l'effort soit probablement remarqué. Il était sincère et se reprochait suffisamment d'avoir manqué de tact.
« C’est tout ce qui compte, non ? » D'un léger hochement de tête, James approuva les paroles de l'italien et songea qu'il avait décidément de la chance de l'avoir près de lui, et pas uniquement parce qu'il n'avait pas son pareil pour renvoyer un serveur susceptible de lui servir du champagne. Aussi parce qu'il se sentait bien plus serein d'être à ses cotés et de savoir qu'il ne le laisserait pas faire un choix idiot ni gâcher les efforts qu'il entreprenait depuis des semaines pour rester parfaitement sobre. Il savait qu'Auden veillait au grain, et ce qui l'aurait profondément agacé quelques mois plus tôt le rassurait ici au plus profond de lui-même. « C'est un peu de ma faute, on n'a pas idée d'aller tenter le diable à un réception quand on n'est pas censé se tenir trop près d'une bouteille. » Et oui, il s'essayait aussi à une forme d'humour sur le sujet, jugeant que c'était peut être le meilleur moyen de s’accommoder au mieux de la situation après tout. Il était condamné à rester vigilent chaque fois qu'on l'inviterait à l'une de ces soirées où l'alcool coulait toujours à flot, et ils savaient tous les deux que c'était justement monnaie courante dans son milieu : le mieux qu'il puisse sûrement faire, alors, c'est le prendre avec un minimum de légèreté pour éviter de perdre le peu de raison qu'il lui restait. « J'apprécie que tu l'aies pas fait remarquer, d'ailleurs. » Le coin de ses lèvres se retroussa avec un brin de malice, manière de dire qu'il en aurait eu le droit et que oui, il aurait su saisir la plaisanterie sans s'offusquer pour une fois. Auden aussi avait gagné le droit d'en rire, après tout. Il lui en faisait subir suffisamment comme ça depuis le départ, pas vrai ? « Non, c’est pas ce que je pense. » Et il jurerait sentir son cœur peser rien qu'un peu moins lourd à l'idée qu'au moins, Auden soit conscient qu'une telle idée n'aurait jamais pu lui effleurer l'esprit, peu importe les circonstances. Qu'il avait des défauts mais qu'il serait bien incapable de chercher à le blesser consciemment. « Mais je pense qu’avoir une raison de rester un peu plus a primé sur tout le reste. » - « On n'est même pas obligés de rester jusqu'à la fin. Si je prétends qu'on est attendus ailleurs, je sais qu'Anya comprendra. » Il avait voulu faire acte de présence pour elle, et pour lui montrer que même s'il n'avait pas des tonnes d'amis et qu'il n'était pas très fort pour entretenir des amitiés sur le long terme, il lui arrivait quand même de savoir faire des efforts. Pour autant, il n'était pas plus indispensable à cette réception que n'importe quel autre invité. « Espèce de petit frimeur. » - « C'est mon deuxième prénom, tu sais bien. » L’œil amusé, il appréciait que l'atmosphère soit à nouveau plus légère et eux un peu moins sur la défensive.
Alors il n'avait pas pour intention au départ de s'attarder sur un sujet qu'il savait encore sensible près de huit années plus tard, et parce que le dernier de ses souhaits était de prendre le risque de raviver des tensions entre le peintre et lui. Mais il ne savait pas faire autrement que de lui dire, James, à quel point il avait eu le temps de repenser à tout ça et de songer, surtout, à tout ce qu'il aurait pu faire différemment à l'époque. Égoïste, ils savaient tous les deux qu'il l'avait essentiellement été lorsqu'il avait demandé Cristina en mariage, pour plusieurs raisons qu'il ne s'était jamais vraiment senti capable de lui expliquer sans en venir à des explications qu'il avait là encore toujours repoussé. Parce qu'il y avait tant de choses qu'il rêvait depuis toujours de lui dire, tant d'occasions auxquelles il aurait voulu trouver le courage de tout lui expliquer, sans même penser que ça suffirait à excuser ses choix et à ce qu'Auden comprenne certaines de ses décisions. Il savait bien qu'il faudrait plus que ça, James, et que tout ce qu'il pourrait entreprendre de faire pour se racheter semblerait sans doute toujours insuffisant, quelque part. Il le savait et ça ne l'empêchait pas d'espérer qu'une part d'Auden, au moins, savait qu'il n'avait jamais pris aucune décision pour le blesser. Qu'en définitive, c'est sans doute à lui-même qu'il avait causé le plus de tort lorsqu'il avait cru l'avoir perdu pour de bon et que cette idée à elle-seule avait failli le détruire. « Je t’ai longtemps détesté pour ça. Je crois qu’on est quittes. » Et même s'il s'en était toujours douté, même s'il avait eu le temps de prendre la mesure de la rancœur du peintre et d'à quel point elle était légitime, ces quelques mots répandirent un froid glacial et paralysant au creux de son être, là où battait un cœur éternellement incapable de se contrôler en sa présence. Ça faisait mal de l'entendre, même encore aujourd'hui. « Tu m'as longtemps détesté. » Il eut un sourire presque triste d'y penser, sans doute parce qu'il songea au même moment qu'il serait bien incapable de le détester en retour, quoi qu'il puisse prétendre derrière son arrogance à toute épreuve. Pourtant James restait conscient que ses choix à lui étaient incomparables au reste, à l'époque où rien n'aurait sans doute pu légitimer la décision qu'il avait prise. « On a échangé trois mots et je suis parti tôt. » Et à cette pensée-là, son sourire s'évanouit quelques peu, un peu trop conscient que ce moment-là avait aussi sonné le besoin d'Auden de mettre de la distance entre eux et de sortir de sa vie durant plusieurs années. Le simple fait d'y repenser lui tordait l'estomac, comme si à chaque instant depuis leurs retrouvailles il redoutait qu'Auden puisse à nouveau décider de s'éloigner. Aujourd'hui plus qu'à n'importe quel autre moment, il se savait tout bonnement incapable de le supporter. « J'avais pas l'intention de raviver tout ça, j'étais sincère tout à l'heure. » Il ne l'avait pas invité pour qu'ils ressassent le jour de son mariage, quand bien même le cadre se voulait tragiquement similaire et les souvenirs un peu trop tenaces pour ne pas se rappeler à eux. « Je sais que ce jour-là reste synonyme de mauvais souvenirs. Mais je sais aussi qu'aujourd'hui, cette journée-ci a encore une chance d'être différente. » Et c'est bien pour ça qu'il lui avait proposé de l'accompagner, pour se créer de nouveaux souvenirs qu'il ne leur serait pas douloureux de se remémorer, pour simplement profiter de sa présence et occulter un peu plus longtemps le fait que tôt ou tard, il leur faudrait inévitablement rentrer. Tout pouvait être simple, en attendant. « Je suis content que tu sois venu. Sur ça aussi j'étais sincère. » Et c'est sur ça qu'il aurait véritablement du insister : il ne lui était pas seulement reconnaissant d'avoir accepté de venir, ça lui mettait aussi tout simplement du baume au cœur qu'il soit là. Après s'être langui de lui une partie de son séjour à Paris, après avoir si souvent repensé à leurs moments à Côme. Il était là et c'était tout ce dont il se surprenait à avoir besoin.
Si bien qu'il s'était peut être bien porté la poisse, lorsqu'il avait laissé entendre que cette journée pourrait rester rattachée à de meilleurs souvenirs. Car tout ça, c'était sans compter sur l'intrusion d'une invitée que l'anglais n'aurait pas pensé recroiser en ces circonstances, et moins encore alors qu'ils ne s'étaient pas revus depuis une dizaine d'années. Des retrouvailles synonymes de retour en arrière pour celui qui ne s'attendait pas à réaliser qu'aujourd'hui encore, certaines de ses plus anciennes connaissances ignoraient que son premier amour avait trouvé la mort il y a de ça des années, la nouvelle ne s'étant visiblement que peu répandue hors du territoire australien ou du village italien dont Alessandro était originaire. Un constat qui eut pour effet de remuer un passé resté douloureux et auquel le créateur s'efforçait de penser le moins possible. James avait toujours eu sa propre manière de dompter le chagrin, le manque et l'impression de vide insurmontable, et c'est parce qu'il avait toujours gardé tout ça pour lui qu'il était finalement parvenu à se reconstruire. Aujourd'hui, la dernière chose dont il avait besoin, c'était que cette partie de son passé se rappelle à lui dans un moment qui ne pourrait pas être moins bien choisi. Parce qu'Auden, lui, ignorait tout d'Alessandro et de la place qu'il avait tenu dans sa vie. Il ignorait tout du sort qui avait été le sien et de l'état qui avait été celui de James à l'époque. Le sujet, le créateur avait pourtant eu des années entières et des milliers d'occasions pour l'évoquer, sans jamais avoir pourtant trouvé le courage de le faire. Ce n'était jamais le bon moment, qu'il dirait, quand en vérité c'était probablement la crainte que son regard puisse changer à son sujet qui l'avait continuellement dissuadé de tout lui dire. Il en avait pourtant si souvent eu envie. « Tu vas bien ? » Sa voix le raccrocha à la réalité et c'est un regard troublé que James reposa sur les traits de l'italien, seule ancre à laquelle il éprouvait l'impression de pouvoir se raccrocher à cet instant où passé et présent se mélangeaient dans son esprit le temps d'un cocktail particulièrement éprouvant. « Ça va, oui. C'était juste... une vieille amie. » Ça, Auden l'avait probablement compris tout seul, mais aucune des précisions qu'il pourrait lui apporter au sujet d'Eleanor ne l'aiderait tellement à comprendre ce qu'il venait de se passer. « De qui vous parliez ? » Dieu sait qu'il aurait aimé pouvoir lui offrir une réponse simple, sans détour ni tentative pour noyer le poisson, mais s'il n'avait jamais été capable d'évoquer le sujet auprès de lui ça n'était sûrement pas ici, dans ces circonstances, qu'il en trouverait subitement le courage. Alors, secouant brièvement la tête, il souffla. « De rien d'important, t'inquiète pas pour ça. On s'était pas revus depuis longtemps alors il y avait des choses qu'on n'avait pas eu l'occasion de se dire plus tôt, c'est tout. » C'est tout, quand en vérité c'était loin de l'être. Et il détestait ça, James, ne pas pouvoir simplement se confier à lui comme il le voudrait, sans nourrir malgré lui l'impression que ces confessions-là arriveraient avec des années de retard. « Détends toi, je suis sérieux. » Et il fallut finalement attendre ce contact de la main d'Auden tout contre la peau de son bras, puis contre ses doigts ensuite, pour que ses muscles restés raides sous le coup de l'émotion se détendent peu à peu. Il avait toujours le don de l'apaiser sans avoir à faire beaucoup d'efforts pour ça, l'italien, à tel point qu'une part de lui dut résister à l'envie de se blottir contre lui, rien qu'un instant, rien que parce qu'il en mourrait d'envie. « C'est un peu compliqué à résumer, et je suis pas sûr d'avoir envie de le faire ici. Mais tu dois pas t'en faire, moi aussi je suis sérieux. » Il aurait tellement voulu ne pas avoir à éluder la question, à lui mentir par omission à défaut de se sentir capable d'avoir enfin la discussion qui s'imposait depuis toujours. Auden comprendrait sans doute beaucoup de choses, s'il avait enfin tous les éléments, et James était conscient que ça n'avait rien de juste de l'en priver. « Je suis désolé pour ton ami. » Soudain, son cœur se serra et c'est dans le vide de l'espace autour d'eux que son regard se reposa, la boule en travers de sa gorge lui compliquant un peu les choses au moment où il reprit. « Ça fait longtemps. » Pourtant, il jurerait quelques fois que c'était arrivé hier, alors même qu'il ne pleurait plus cette absence de la même façon qu'à l'époque. Le traumatisme restait cependant bien présent et il avait influé sa vie et plusieurs des décisions qu'il avait pu prendre, et c'était autant de choses qu'il se sentait incapable d'expliquer. « Je m'attendais pas à ce qu'on me parle de lui, c'est tout. » Il s'attendait encore moins à ce que cette porte se rouvre aujourd'hui, culpabilisant à l'idée que cette ombre plane maintenant au-dessus d'eux et de cette journée. « Si je te disais que j'ai pas tellement envie de m'éterniser et que j'aimerais plutôt aller n'importe où ailleurs, juste avec toi... Qu'est-ce que tu dirais ? » Ces mots, James les souffla presque du bout des lèvres, beaucoup plus bas pour qu'il soit le seul à l'entendre, ses doigts déjà avides du contact des siens et remuant le long de son corps comme s'ils se languissaient de les retrouver. « Où est-ce que tu m’emmènerais ? » Son regard s'était cette fois réfugié dans celui d'Auden avec le besoin de lui faire comprendre qu'ils n'étaient pas obligés de rester d'un bout à l'autre de la réception, que comme il le lui avait dit il pourrait très bien sous-entendre auprès d'Anya qu'ils avaient pris d'autres engagements sans que ça pose problème. Ils pourraient aller où bon leur semble, décider d'écrire le reste de cette journée par eux-même et faire en sorte de se retrouver à nouveau seuls sans plus avoir à se soucier de la façon dont serait perçue leur proximité. Il était prêt à lui laisser le choix, James, tant qu'ils pouvaient oublier les dernières minutes et ce qu'elles avaient inévitablement ravivé chez lui, mais aussi balayer la désagréable impression qu'il nourrissait d'avoir des secrets pour l'homme à qui il s'était pourtant juré de tout dire. Il ne s'en sentait pas capable, pas aujourd'hui, pas dans ces circonstances, et finalement tout valait mieux que de rester plantés au milieu des invités à attendre qu'une autre de ses connaissances le place de nouveau dans une position inconfortable. Tout ce qu'il voulait, James, c'était une chance d'oublier ce qui le tourmentait pour retrouver la simplicité de ses moments avec le peintre, dans un pays que personne ne connaissait sans doute mieux qu'Auden et dans un moment où rien ne le réconforterait davantage que de retrouver la chaleur de ses bras.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Lun 8 Jan - 22:00 | |
| J’aime avoir raison en tout temps et dans n’importe quel contexte, même lorsqu’il s’agit de James face à moi. En temps normal, il ne fait pas figure d’exception sur ce point mais aujourd’hui, je ne me sens pas fort de quoi que ce soit à l’entendre se reprocher ses dernières paroles. Je n’en pense pas moins de mon côté, mais lui faire ressentir de la culpabilité n’a jamais été mon objectif. « Depuis le temps, on pourrait croire que j'ai appris à tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. » Je le saurais, s’il avait appris à tourner sa langue dans sa bouche avant de parler. Tout comme il le saurait si j’en avais appris autant, ce qui n’est pas le cas: lui comme moi nous caractérisons tout particulièrement pour notre franc parler, lequel n’a parfois pas sa place dans les discussions auxquelles nous prenons part. « Je suis pas le type le plus adroit et diplomate qui soit, je crois qu'on est d'accord là-dessus. Mais quand même, j'avais pas l'intention de mettre les pieds dans le plat. » - « Je sais, je sais. » Et surtout, je n’ai pas envie que cela soit sujet à une discussion entre nous. Il est désolé, j’en ai conscience. Il ne pensait pas à mal, je le sais tout autant. Le reste n’a pas besoin d’être longuement expliqué. Personne ne voulait en arriver là, et je préfère encore remballer un serveur venu nous proposer du vin plutôt que de penser à ce moment de notre passé. Preuve en est, mon sourire répond même doucement à celui de James, à qui je n’ai effectivement pas tenu le moindre mot au sujet de l’alcool. L’envie ne me manque pas de lui demander comment il se sent sur ce point, cependant.
La légéreté n’est pas de mise bien longtemps et, déjà, le sujet du mariage de James revient sur le tapis. Avec lui, ma propre sincérité que je ne feins pas. « Tu m'as longtemps détesté. » Je vois son regard se troubler d’une tristesse véritable et je sais qu’il le pense sincèrement, mais ce n’est pas pour autant que je compte revenir sur mes mots en retour. « Joue pas à ça. » Je préviens, mon ton aussi bas que le sien. Qu’il ne joue pas à répéter mes mots, qu’il ne s’amuse pas à ressasser le passé et surtout cette journée en particulier: il n’y a rien à en tirer. Je l’ai longtemps détesté et je le pense sincèrement, mais ce sentiment n’a pas occupé toute la place. Jamais. « J'avais pas l'intention de raviver tout ça, j'étais sincère tout à l'heure. » Je pense qu’il a saisi l’occasion et trouvé une excuse pour prolonger notre séjour en Europe, et je pense sans mal avoir raison. Ce que je pense, aussi, c’est qu’il n’a jamais mesuré la portée des conséquences de son mariage sur moi, même alors que ce dernier s’en est suivi de plusieurs années de silence. « Je remets pas ta sincérité en cause. » Je ne l’ai jamais fait. Je pense simplement qu’il est bien plus maladroit qu’il voudrait lui-même l’avouer, parce que je crois bien plus cette explication plutôt que celle faisant de lui une personne particulièrement aveugle. Il voit ce qu’il passe, il le sait. Simplement, il a fait un choix. Et il l’a fait en pensant à lui avant tout le reste, ce qui est une attitude que j’ai toujours valorisée, tant qu’elle n’était pas au détriment de ma propre personne. « Je sais que ce jour-là reste synonyme de mauvais souvenirs. Mais je sais aussi qu'aujourd'hui, cette journée-ci a encore une chance d'être différente. » - « Mais tu vas pas marier Anya, rassure moi ? » Et si j’en rigole, ce n’est que pour m’apaiser moi-même. Il ne devrait pas comparer deux mariages aussi facilement, pas alors qu’il était le marié du premier et un simple invité du second. Ce n’est pas juste. « Je suis content que tu sois venu. Sur ça aussi j'étais sincère. » Et malgré tout, je le crois. « J’aime bien Venise. » Je ne suis pas heureux d’être à un mariage, mais je suis heureux d’être avec lui.
Toutes nos pseudo disputes deviennent le cadet de mes soucis dès l’instant où l’arrivée d’une inconnue semble particulièrement troubler James en quelques mots. Ils ont une discussion à laquelle je ne comprends rien, et pourtant mon regard n’a de cesse de se poser sur les traits de James, dont je jurerais voir le visage devenir de plus en plus pâle à chaque seconde. Ce sont des mots dont je ne comprends pas l’importance pour lui, raison pour laquelle mon silence prime tout du long. Sans que ce soit dans mes habitudes, ni dans les nôtres de façon générale, je prends cependant le temps de lui demander s’il va bien une fois l’inconnue repartie d’où elle vient. « Ça va, oui. C'était juste... une vieille amie. » Ce n’était pas ma question et je sais qu’il n’a pas répondu à côté de la plaque par mégarde. Il sait que ce n’est pas ce que je voulais savoir et que mes questions se portent bien plus sur le sujet de la discussion que sur la personne l’ayant entamée. « De rien d'important, t'inquiète pas pour ça. On s'était pas revus depuis longtemps alors il y avait des choses qu'on n'avait pas eu l'occasion de se dire plus tôt, c'est tout. » C’est à peine si j’écoute ses explications, déjà bien conscient qu’il continuera à éluder mes questions si je vais dans ce sens. Il ne compte pas répondre à ma curiosité et j’associe ça au sujet en lui-même, qui semble le toucher bien plus que je peux le comprendre. Je n’ai pas de mal à accepter l’idée qu’il puisse être mis mal à l’aise par certains sujets, mais le fait que ce dernier me semble totalement étranger a tout pour me déstabiliser. Qui plus est alors que le prénom évoqué ne trouve aucun echo dans mes souvenirs et que je sais que ce n’est pas à cause de mon manque d’attention, pour une fois. A défaut de trouver les mots justes, je fais de mon mieux pour le calmer comme je peux, à commencer par détendre les muscles de sa main autant que ceux de son bras. « C'est un peu compliqué à résumer, et je suis pas sûr d'avoir envie de le faire ici. Mais tu dois pas t'en faire, moi aussi je suis sérieux. » Sa demande arrive un peu trop tard et le mal est fait, comme le prouve ma main que je ne déloge pas de son bras. Elle n’est pas restée contre sa main, mais elle reste toujours collée à sa chemise, comme s’il risquait de tomber à tout instant. « Ça fait longtemps. » Son regard porte toute la tristesse du monde et j’ai rarement pu l’observer avoir une telle attitude, ce qui sont deux choses me poussant à penser que le temps écoulé n’a pas suffit à panser les plaies. « Je m'attendais pas à ce qu'on me parle de lui, c'est tout. » Mes lèvres se pincent et je désamorce le geste lorsque je me rends compte de son existence. A la place de tout commentaire constructif, je garde surtout mes questions pour moi. « Je comprends. » Je ne comprends rien et je ne sais même pas ce dont il est réellement question, mais ce n’est pas un sujet que je veux gratter alors que son mal-être est évident.
« Si je te disais que j'ai pas tellement envie de m'éterniser et que j'aimerais plutôt aller n'importe où ailleurs, juste avec toi... Qu'est-ce que tu dirais ? Où est-ce que tu m’emmènerais ? » Je dirais que j’ai l’impression qu’il me propose un bonbon pour que j’arrête de poser des questions qui le dérangent, mais je dirais aussi que j’ai sûrement tout autant envie que lui de profiter d’un peu de temps seuls. « Je dirais qu’on a une villa à trois heures d’ici. » Je lui dirais aussi qu’on est dans une des plus belles villes du pays. « Je dirais aussi qu’on peut se trouver un hôtel ici. » S’il n’a pas envie d’être autant dans les transports, ce que je peux comprendre, toutes les solutions sont bonnes à prendre. Je sais que le lieu n’a pas d’importance, au fond. Je me décale légèrement pour me retrouver face à lui, mon visage à seulement quelques centimètres du sien. « Et j’ajouterais qu’on peut en discuter dans la voiture. » Le mariage est assez bien organisé pour que des voituriers attendent les convives souhaitant quitter les lieux, et je n’ai aucune honte à sans doute faire partie des premiers d’entre eux. Les deux options se trouvent dans des directions opposées mais cela fait partie du cadet de mes soucis, surtout alors qu’il n’y a plus aucun doute quant au fait que James veut simplement quitter le lieu du mariage, sans donner d’importance à l’arrivée finale. « Je pourrais même te dire que l’aéroport est pas loin et que j’en ai rien à chier de l’écologie. » Rome est à une heure en avion, l’Italie toute entière n’est pas loin non plus. Je ne veux pas rentrer à Brisbane, pas de suite, mais je veux qu’il puisse comprendre que toutes les options sont envisageables et que la destination m’importe sûrement tout aussi peu que lui. « On va aller à Milan. Et on loue une voiture ensuite. » Les options se rédefinissent et mon plan change. La voiture nous conduit à l’aéroport ; l’avion nous conduit à Milan. Et moi, je nous conduis aux cinq terres. A Riomaggiore, il n’y aura plus tous les touristes à cette période de l’année. Moins, disons. « Tu nous trouveras un hôtel en chemin, mon plan ne va pas jusque là. » Il choisira ce qui lui plaît, je m’en moque bien et je le prouve alors que mes pas avancent avec conviction jusqu’à une voiture libre, mon accent soudainement chantant annonçant vouloir aller à l’aéroport.
Sur la banquette arrière de la voiture, je déboutonne un bouton d’une chemise qui me semble soudainement bien trop habillée pour plus grand chose. Mon dos se cale contre la portière, mes jambes allegées de chaussures se posent sur les cuisses de l’anglais alors que je pose à nouveau mon regard sur son profil, sans plus chercher à le cacher un seul instant. « Je te poserai pas de questions, tu sais. » Je reviens sur le sujet malgré moi. Je ressens le besoin de préciser le fond de ma pensée. « Alors arrête de me regarder comme ça. » Comme ça, comme si on était pas dans la même équipe, comme s’il avait peur de ce que je pourrais dire, comme si cette discussion pouvait avoir fait basculer quoi que ce soit. Mon regard bascule de quelque chose de sombre vers une mine bien plus douce et alors que mes pieds retrouvent déjà le sol et mon dos quitte l’inconfort de la portière, le tout pour que j’échange un bref baiser avec lui. Mon sourire trahit mon besoin d’aller de l’avant et de dédramatiser toute cette discussion, et les mots que je murmure contre ses lèvres vont bien plus encore en ce sens. « S’il te plaît. » Je surjoue, je tente de m’en amuser autant que possible. Rares sont les fois où il peut entendre de tels mots sortir de ma bouche, mais sans doute que celui-ci est particulier. « En tout cas, je retiens que tu es vraiment un invité déplorable, Monsieur Weatherton. » Mon visage se recule du sien et je lui fais comprendre qu’on peut véritablement passer à autre chose, comme par exemple se moquer du peu de temps qu’il a passé sur place. « Mais deux heures à un mariage, je trouve ça plutôt pas mal. » Peut-être que s’il est invité à nouveau à l’avenir, ma présence pourrait être un peu moins dramatique, et mes jambes se posent à nouveau sur ses cuisses pour lui prouver que rien n’a changé, que tout va bien.
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| | | | (#)Jeu 1 Fév - 21:10 | |
| you know you got me lost in my heart. « Joue pas à ça. » Il n'avait pour une fois strictement aucune envie de jouer, aussi surprenant que ce puisse être quand on connaissait sa nature, tout comme il ne s'amusait pas à prétendre que cette idée le remuait plus qu'il ne le voudrait. C'était le cas, quand bien même Auden était en droit de juger ça sordide, après tout il était celui qui avait provoqué toute cette situation en épousant Cristina quelques mois seulement après sa rencontre avec la brune, à une époque où Auden aurait eu bien des raisons de se sentir trahi. Il savait tout ça, James, il ne savait simplement pas prétendre que ça le lassait indifférent, qu'il ait pu nourrir toute cette rancœur quand lui se languissait trop souvent de sa présence pour même oser se l'avouer, ayant appris à ses dépends que blesser le peintre était parfois la garantie de le voir sortir de votre vie au moment où vous y étiez paradoxalement le moins préparé. Il ne l'était pas, à l'époque, peu importe ce que ses choix avaient pu laisser penser. Et il l'était moins encore aujourd'hui, après tout ce qu'Auden et lui avaient appris de leurs erreurs – de jugement autant que de timing – et tout ce que ça leur avait déjà coûté, d'avoir sans douté laissé passer plus d'une occasion de se dire les choses comme ils auraient sans doute du le faire depuis le départ. « Je remets pas ta sincérité en cause. » - « Mais je sais que tu me trouves égoïste. » Il n'allait sûrement pas le nier et James n'allait sûrement pas prétendre que ce ne serait pas mérité, au-delà même de son caractère difficile et de sa tendance bien connue pour favoriser ses intérêts dès qu'il en avait l'occasion. « Que tu le pensais déjà à l'époque et que tu le penses encore aujourd'hui. Et t'aurais pas tort, on le sait tous les deux. » Parce qu'il n'avait encore pensé qu'à lui. Parce qu'il s'était laissé guider par ses craintes les plus enfouies, à l'époque, à commencer par celle de terminer sa vie seul s'il devait être voué à ne connaître l'amour que pour le perdre tôt ou tard, et ça sans même voir tout ce qu'il aurait seulement pu faire différemment s'il avait été moins idiot. Tout ce qui aurait pu s'écrire entre le peintre et lui, si seulement il leur en avait laissé la chance. Il était aujourd'hui bien inutile qu'il lui redise combien la situation lui inspirait des regrets, c'était une chose dont il aimait croire qu'Auden ne doutait plus ou en tout cas, plus autant qu'à une époque peut être, sans de toute façon vouloir prendre le risque d'évoquer plus longtemps le sujet de peur de rouvrir avec lui des plaies jamais tout à fait cicatrisées. Ils le feraient, un jour. « Mais tu vas pas marier Anya, rassure moi ? » Finalement, le coin de ses lèvres se retroussa légèrement, preuve qu'il tenait à son tour à dédramatiser l'instant et à garder la discussion aussi légère que possible. Il avait souvent cherché le conflit avec Auden, l'avait souvent provoqué rien que parce qu'il aimait jouer avec le feu, mais depuis quelques temps il apprenait à refréner ses instincts et à se montrer plus raisonnable. « C'est pas prévu, à moins d'assommer Malcolm dans un coin. Mais il a l'air de la rendre plutôt heureuse, ce type, alors ce serait un peu con. » Et pour ce qu'il en avait vu jusqu'ici, ça semblait être un type bien, du genre avec qui Anya avait une vraie chance de trouver le bonheur. Et quand bien même c'était un concept tout à fait surfait à ses yeux, un concept que lui-même ne poursuivait plus vraiment depuis longtemps, c'était encore ce qu'il lui souhaitait de mieux. « J’aime bien Venise. » Et James l'aimait tout autant, en grande partie c'est vrai parce que ce paysage se voulait inévitablement rattaché à des souvenirs avec Auden. Des souvenirs qui le rattrapaient chaque fois qu'il mettait un pied en Italie et qui réveillaient toujours ce même feu vivace en lui, fait d'espoirs inavoués et de regrets pas si enfouis. Alors autant dire qu'Auden était sans doute la dernière personne devant qui il voulait apparaître aussi vulnérable et dérouté, après cette intervention venue remuer un passé encore plus douloureux qu'il ne le voudrait. Un passé que James se sentait surtout bien incapable de partager avec l'italien dans ces circonstances, alors qu'une part de lui ne pouvait s'empêcher de songer que ces confidences-là arriveraient des années trop tard et causeraient peut être plus de dégâts que l'inverse. Une part de lui voulait vraiment lever le mystère autour de l'existence de cet homme dont Auden entendait le prénom mentionné pour la toute première fois, mais il n'avait aucune idée de la façon dont il réagirait en le faisant ni de ce que ça remuerait précisément en lui. Et s'il y avait bien un risque qu'il se savait incapable de prendre, c'était celui de perdre davantage ses moyens face au peintre, qui plus est au beau milieu d'un mariage bondé. « Je comprends. » Il lui manquait pourtant un paquet d'éléments pour véritablement comprendre, à Auden, mais qu'il ne cherche pas à en savoir beaucoup plus était un soulagement palpable pour James, que cette courte entrevue avait déjà secoué. Au fond, tout ce qu'il voulait, c'était oublier les dernières minutes et ne plus penser à la façon dont une vieille connaissance avait ravivé le souvenir de la mort d'Alessandro et mis involontairement le doigt sur des années de ruminements et d'une culpabilité bien plus dévorante que quiconque n'irait sans doute le soupçonner. Il voulait disparaître, James, mais il voulait surtout le faire aux cotés de l'italien. Partir avec lui sans demander leur reste, se faire oublier du reste du monde pour quelques heures ou quelques jours. « Je dirais qu’on a une villa à trois heures d’ici. » Un soupçon de malice au fond du regard, la mine enfin un peu moins crispée que quelques minutes auparavant, James retrouva de ses couleurs au moment de souffler. « Quoi, toi aussi ? Quelle coïncidence, j'en ai justement acheté une avec un certain peintre il y a quelques mois. Un sacré emmerdeur, à propos, je crois que tu l'adorerais. » Et bon sang qu'il avait besoin de se changer les idées et que ça l'y aidait, de songer à combien la journée lui paraîtrait déjà plus douce s'ils pouvaient s’exiler la-bas, ou bien ailleurs, sans plus rendre de compte à qui que ce soit tant qu'ils ne l'auraient pas décidé. « Je dirais aussi qu’on peut se trouver un hôtel ici. » L'endroit était en tout point charmant, il n'irait pas le nier, il ne l'avait pas choisi pour s'y marier lui aussi quelques années plus tôt sans raison. Mais il était bien inutile de souligner ce détail plus qu'ils ne l'avaient déjà fait. « Et j’ajouterais qu’on peut en discuter dans la voiture. » - « On peut faire ça, oui. » L'idée lui plaisait, tout comme de laisser le mot de la fin à Auden. « Je pourrais même te dire que l’aéroport est pas loin et que j’en ai rien à chier de l’écologie. » Il avait le don de lui rendre un semblant de sourire, Auden, et ce sans vraiment avoir à faire d'effort pour ça. C'était comme si James réalisait simplement qu'à choisir de se retrouver dans cette situation avec quelqu'un, il aimait mieux que ce soit avec lui. « On emmerde les écolos. » La planète était foutue et ils avaient tout au plus quelques décennies à tirer avant que ça devienne un vrai problème, alors autant ne pas s’apitoyer sur leur sort. « On va aller à Milan. Et on loue une voiture ensuite. » - « C'est toi qui es aux commandes. Moi, je me laisse guider. » Une manière de dire qu'il approuvait ce programme et qu'il n'avait pas l'intention de se faire prier pour le suivre, à peu près certain qu'Auden avait déjà une idée derrière la tête et qu'il y avait bien peu de risque qu'elle lui déplaise. A vrai dire, il était déjà absolument convaincu du contraire. « Tu nous trouveras un hôtel en chemin, mon plan ne va pas jusque là. » Ça allait sans dire, et pas uniquement parce qu'il considérait avoir une certaine expertise pour gérer ce genre de choses depuis qu'il officiait lui-même ponctuellement au Emerald. « J'enverrai un message à Millie dans la voiture. L'hôtel sera réservé en moins de deux. » Car oui, avoir une assistance personnelle avait aussi ce genre d'avantages et il n'y avait personne à qui James fasse davantage confiance pour régler ce type de questions. Installé sur la banquette arrière de la voiture chargée de les conduire jusqu'à l'aéroport, James afficha un petit air espiègle face au naturel déconcertant dont l'italien fit preuve au moment d'allonger ses jambes à même ses cuisses, sans que la scène l'étonne le moins du monde mais sans qu'elle ne le gêne non plus en aucune mesure. C'était même tout l'inverse et il se surprenait à s'attendrir de le voir ainsi, tellement inconséquent et rebelle. Tellement lui-même. « Je te poserai pas de questions, tu sais. Alors arrête de me regarder comme ça. » L'espace d'un instant, son cœur se serra à l'idée que des questions, Auden serait pourtant en droit de lui en poser s'il avait seulement la moindre idée de ce que cachait seulement l'existence de ce prénom qu'il avait entendu un peu plus tôt. Mais bien sûr que ça rassurait James, de voir qu'il n'avait pas l'intention de ramener plus longtemps le sujet dans la conversation et qu'il lui réservait encore moins un interrogatoire. Il n'avait pas le cœur à ça, encore moins maintenant que le peintre et lui partaient profiter de ce voyage différemment. « Je sais, oui. » Il souffla ainsi, le son de sa voix changeant suffisamment pour laisser transparaître sa reconnaissance. « J'aurais simplement préféré... tu sais. Que t'assistes pas à ce qui vient de se passer. J'ai été pris au dépourvu et je déteste ça. » Il y aurait évidemment bien plus à en dire, mais la dernière chose qu'il souhaitait c'était prendre le risque de gâcher la parenthèse qui s'offrait à eux, sans doute conscient que ce serait au moins un risque le jour où ils ne se contenteraient plus d'effleurer la question. Ainsi, c'est une mine cette fois un peu plus rieuse et définitivement teintée de malice qu'il afficha à la façon qu'eut Auden de gesticuler à l'arrière du véhicule pour venir lui voler un baiser d'une douceur presque déroutante. Depuis le temps, il aimait penser qu'Auden avait conscience que ça remuait toujours quelque chose au fond de son ventre, quand il prenait le temps de l'embrasser comme ça. « S’il te plaît. » L'italien était à deux doigts de lui faire les yeux doux et cette pensée l'amusa suffisamment pour qu'il retrouve enfin une certaine sérénité. « Tu sais que si je fais signe au chauffeur, il relèvera la vitre qui nous sépare de l'avant de la voiture et toute cette partie sera insonorisée. » Son regard un brin plus équivoque, cette fois, reposa dans le sien un instant comme s'il insistait un peu trop lourdement pour lui faire passer le message. Ses doigts, eux, glissèrent presque distraitement dans les cheveux du peintre, s'amusant un traître instant à leur donner une allure plus indisciplinée. « Je plaisante. Ça ferait pas honneur à mon standing. » De s'envoyer en l'air à l'arrière d'une bagnole, non, définitivement pas. Il avait beau avoir un certain goût du risque, il restait un peu trop propre sur lui pour se laisser complètement gagner par le coté excitant de ce genre de situations, preuve qu'il n'avait peut être finalement pas encore passé assez de temps en compagnie de l'italien. « En tout cas, je retiens que tu es vraiment un invité déplorable, Monsieur Weatherton. » Ses yeux l'observèrent tandis qu'Auden regagna l'autre coté de la banquette et James haussa simplement les épaules. « J'ai fait acte de présence, Anya sait combien c'était déjà inespéré. » Non pas parce qu'il ne la portait pas suffisamment dans son cœur pour rater un tel événement, mais parce qu'il était toujours assez occupé pour qu'un détour par Venise pour assister à un banquet de mariage, ça ne fasse que rarement partie de ses priorités. « Mais deux heures à un mariage, je trouve ça plutôt pas mal. » - « T'as gagné le droit de me conduire où tu veux et de décider du programme des prochains jours. Elles valaient le coup, ces deux heures. » Il releva dans un sourire plus joueur, se surprenant à apprécier l'idée de lui laisser les commandes autant que de laisser certains sujets derrière eux. *** « J'ai une question, et j'attends de toi que tu te montres honnête. » Leur avion avait atterri depuis une petite heure et c'est ensemble que les deux hommes avaient loué une voiture à leur arrivée à l'aéroport, Auden tenant étrangement à s'occuper de la dernière partie de leur voyage et James n'ayant pas grand mal à se laisser convaincre lorsque l'idée de se laisser conduire à leur destination par l'italien avait forcément un certain charme, il devait l'avouer. « C'est toi qui as exigé en douce qu'ils nous refilent une décapotable ? On se croirait dans un film, c'en est terriblement cliché. » Mais à voir le coin de ses lèvres se redresser subtilement, Auden comprendrait que ça n'était pas pour le déranger, au contraire ; il y avait de toute façon dans ces paysages italiens quelque chose de terriblement cliché et c'était pour ainsi dire loin de le laisser insensible. Finalement, alors que la voiture roulait à toute allure sur une route qui lui paraîtrait presque déserte et qu'Auden donnait l'impression de connaître comme sa poche, sa main s'avança jusqu'au poste radio et passa d'une station à une autre avant de se stopper lorsqu'une mélodie vraisemblablement italienne résonna autour d'eux. « Maintenant c'est encore mieux. » Après tout, s'ils voulaient tomber dans le cliché le plus complet, ils ne pouvaient pas se passer d'un peu de musique. Et ce choix n'avait évidemment rien d'anodin. « Je suis sûr que tu connais les paroles par cœur. » Il souffla en lui glissant un regard entendu, sans aller jusqu'à exiger de l'entendre chantonner sur lesdites paroles, déjà occupé à tendre le bras dans sa direction pour faire glisser son index contre la peau de son cou, réchauffée par les rayons du soleil. « Quitte pas la route des yeux, monsieur le guide, j'ai l'intention d'arriver en un seul morceau. »
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mar 6 Fév - 9:33 | |
| « Mais je sais que tu me trouves égoïste. »« Evidemment. »« Que tu le pensais déjà à l'époque et que tu le penses encore aujourd'hui. Et t'aurais pas tort, on le sait tous les deux. »Je ne dis rien de plus. Je n’ai pas attendu aujourd’hui pour savoir qu’il était égoïste, et je n’en tombe pas de haut non plus. Cela fait partie de lui, et même si je suis en droit de m’en plaindre, je ne suis pas en droit de vouloir le faire changer. Je cherche d’autant moins à le faire que je sais aussi être terriblement égoïste à mon tour. Ce n’est pas ce qui ressort de cette journée mais ça n’en reste pas moins la vérité. J’en oublie rapidement ces mots lorsque nous faisons dériver la discussion pour imaginer une escapade en Italie. Le mariage ne semble déjà plus l’intéresser autant qu’à ses débuts et il est évident que la discussion tenue avec cette inconnue l’a chamboulée sans que j’arrive à comprendre comment et pourquoi. Face à moi, il est un bloc de marbre inviolable et je ne cherche pas à l’assommer de questions, déjà bien conscient que ce serait peine perdue. Ce que je peux encore faire, c’est nous imaginer une soirée ailleurs, et le plan est rapidement dressé dans mon esprit pour nous envoler de l’autre côté des côtes italiennes. J’ai ri à la mention de son assistante chargée de nous trouver un hôtel ; bien évidemment qu’il n’allait pas s’en charger lui-même. « J'aurais simplement préféré... tu sais. Que t'assistes pas à ce qui vient de se passer. J'ai été pris au dépourvu et je déteste ça. » Je ne sais plus grand chose, non, de toute évidence. Je sais au moins qu’il aime particulièrement avoir la main sur toutes choses et que c’est d’autant plus véridique lorsque cela le touche personnellement, ce qui est la raison pour laquelle j’ai déjà accepté l’idée que je n’aurai pas de réponses. Je préfère ne pas creuser et ne pas le miner sans raison, certain qu’il m’en parlera en temps voulu s’il le veut. « Je vais m’en remettre. » Tout va bien. J’accentue cette idée en jouant un instant, abandonnant ma position initiale pour me rapprocher de lui et enrouler mes doigts autour de son nœud de cravate, que je desserre d’un cran. Mes lèvres trouvent les siennes dans un baiser délicat et suspendu qui, loin de me définir, n’est pas une première pour autant. Mon sourire espiègle répond silencieusement au sien alors que mes yeux cherchent déjà les siens. « Tu sais que si je fais signe au chauffeur, il relèvera la vitre qui nous sépare de l'avant de la voiture et toute cette partie sera insonorisée. » Les doigts de James dérangent des cheveux coiffés avec soin sans que je cherche un seul instant à m’en plaindre, et bien au contraire. « Je plaisante. Ça ferait pas honneur à mon standing. » Mon sourire s’étire encore un peu plus, les mots de James n’étant pas une surprise. « Même alors que j’ai dit s’il te plaît ? » Je mime de négocier alors qu’il n’en est rien, me redressant lentement pour retrouver ma position initiale de l’autre côté de la banquette, mes jambes sur ses cuisses. « Précise à ton assistante de trouver un hôtel qui soit capable de faire honneur à son standing. » Je précise finalement, éternellement amusé et prêt à oublier mes quelques idées de sorties pour me concentrer uniquement sur la personne de James et la totale intimité qui sera notre à l’hôtel. *** Sous mes yeux se dessine de nouveau le paysage italien que je connais parfaitement. Les côtes sont infinies, pentues, parfaites. Les hôtels se perdent dans les montagnes, les couleurs des maisons s’harmonisent avec celles de la mer et du coucher de soleil en même temps. Pour peu, j’aurais réellement envie de peindre, de tout prendre en photo. « J'ai une question, et j'attends de toi que tu te montres honnête. » Il me tire de mes pensées un instant sans que ce soit pour me déranger, bien que je me montre incapable d’anticiper la question qu’il souhaite me poser tant elle pourrait aborder un nombre infini de sujets. « C'est toi qui as exigé en douce qu'ils nous refilent une décapotable ? On se croirait dans un film, c'en est terriblement cliché. » Mon rire est le premier à s’élever. « Non, c’est Weatherton qui a payé le supplément. » Et mon sourire de s’étirer un peu plus encore parce que ce n’est que le reflet de la réalité et que l’histoire n’a rien d’aussi rocambolesque que ce que les fantasmes du styliste auraient pu imaginer. Toute discussion est enrayée par la radio qu’il allume, en l’honneur d’une musique évidemment italienne et évidemment terriblement clichée. N’en reste pas moins que je me sens chez moi, je me sens à ma place et, à ses côtés, je me sens bien. Ces sentiments ne sont pas cantonnés à la villa, et ils le sont encore moins alors qu’il pose sa main contre ma nuque et que j’ai le réflexe de vouloir poser mon regard sur lui. « Quitte pas la route des yeux, monsieur le guide, j'ai l'intention d'arriver en un seul morceau. » Sans chercher à négocier, je lui concède le point, déjà bien conscient que j’aurai tout le temps du monde pour poser mes yeux sur lui une fois que nous serons arrivés à l’hôtel. Décidément, j’en viens à me dire que ce mariage n’était pas une si mauvaise idée malgré mes aprioris initiaux et cette discussion qui ne semble pas avoir été plaisante pour James. Maintenant, tout va mieux, tout va bien.
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| | | | | | | | (willton #15) you know you got me lost in my heart. |
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