pretend you know the song
ft  @Emery Dawson  

Il se sentait un peu comme le Johnny de Bébé, en pénétrant dans le studio de danse en poussant la porte battante d’une main pour recoiffer ses cheveux de l’autre. C’était ce sentiment qu’il venait chercher lorsqu’il venait au cours, être autre chose qu’un homme en blouse et pouvoir montrer qu’il était à l’aise à bien des niveaux. Impossible pour Diego de s’autoriser à se déhancher sur les pistes de danse des boîtes de nuit, il détestait ce genre d’endroit et il devait admettre avoir été ravi que leur private joke devienne réalité. Bien sûr, il culpabiliser de faire ça dans le dos de Cesar, mais lui indiquer qu’il prenait des cours de salsa avec Emery aurait signifié le rendre jaloux sans réelle raison et devoir subir tout un tas de moqueries. Et sur ce second point, Emery aurait normalement du être de la partie, si seulement elle n’était pas aussi assidue et désireuse de s’assurer la compagnie du meilleur partenaire. Un sourire s’était dessiné sur ses lèvres en la voyant assise par terre, les traits de son visage indiquant à quel point elle était furieuse. « Merci de nous gratifier de ta présence. T’as pas le temps de t’échauffer, essaye de pas te fouler un muscle au passage. » Il avait reculé son visage en la voyant foncer sur elle, et vu son aplomb, personne n’aurait été étonné que le chemin se termine par un poing dans la figure. « T’es en tenue, là… ? » Le mexicain avait arqué un sourcil. « Bah ouais, pourquoi, ça se voit pas ? » Son ton s’était calqué sur celui de son ex petite-amie, une intonation passive-agressive qui dénotait avec les sourires qu’ils lançaient aux autres élèves pour donner le change. Il avait pris le temps de se changer avant de venir, directement depuis l’hôpital. Diego avait bien du mal à accepter les remarques d’Emery sans broncher, parce qu’elle savait plus que n'importe qui la difficulté de jongler avec son emploi du temps. « Peu importe, si tu l’es pas, ça t’apprendra à être en retard. » Elle avait attrapé sa main sans lui laisser le temps de pester à son tour, et c’était tant mieux, parce que le lieu n’était pas idéal pour entamer un réglement de compte. Se laissant distraire par la musique et la voix aïgue de la professeure qui s’entendait parfaitement au-dessus de la mélodie, Diego avait posé sa main dans le bas du dos d’Emery. Sans grande surprise, l’humeur qui régnait entre eux les empêchait de suivre le plus basique des pas et le médecin s’en agaçait, il ne pouvait pas être autre chose que doué dans ce qu’il entreprenait. « Voila ce que ça donne quand tu viens pas aux cours. » « Non, Em, voilà ce qui arrive quand tu me laisses pas mener. » avait-il répondu aussitôt, presque entre ses dents pour laisser penser aux autres qu’il souriait et n’était pas en train de remettre sa partenaire à sa place. S’ils accordaient de l’importance à ce cours, ils en accordaient encore un peu plus à leurs deux égos et le résultat était parfois cahotique. Ils s’étaient déjà fait reprendre un nombre incalculable de fois, parce que si leur complicité d’antan avait refait surface à l’aide de la danse - et de nombreuses discussions houleuses - il suffisait d’un petit quelque chose pour que ces deux-là décident de régler leurs comptes sur la piste. Une attitude qui rendait leur professeur furieuse, mais ils étaient bien conscients d’être de trop bons éléments pour qu’elle ne veuille les mettre à la porte. « Arrête de râler, on sait très bien tous les deux que t’es juste énervée parce que t’étais seule devant tout ce monde pendant allez, 10 minutes ? Tout le monde sait que je suis ton partenaire. » Diego avait levé les yeux au ciel en riant, la blonde ne pouvait pas lui en vouloir de l’avoir laissée seule au début du cours, ce n’était pas comme s’il s’agissait de leur première apparition au studio. « Tout le monde sait que je suis avec toi, d’ailleurs ils doivent se demander ce que je peux bien trouver à une furie dans ton genre. » Oh cette touche d’humour était risqué avec une Emery dont les yeux disaient à eux seuls l’intensité de son agacement, mais il s’en fichait, parce que pendant qu’il lui parlait, il réussissait à mener et leurs pas commençaient à ressembler à quelque chose. « On est là pour se détendre, pas pour sortir encore plus stressés. » avait-il finalement lancé alors qu’il la basculait doucement vers l’arrière, sa main tenant fermement son dos.

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ft  @Emery Dawson  

Il n’avait pas anticipé l’humeur de sa partenaire et s’il avait pu le faire, il aurait probablement décidé d’occuper son temps libre différemment. Il était souvent occupé et il détestait l’idée de gâcher les quelques heures qui lui permettaient de penser à autre chose qu’à ses patients. Il avait tenté de raisonner Emery, en vain. « Parce qu’il faut toujours que ce soit à propos de toi. Si Monsieur ne mène pas, il refuse de danser correctement. » Il avait marqué un temps de pause, s’était reculé un instant pour la toiser. « Je suis bien des choses, Em’, mais je suis pas un macho à la masculinité toxique. Je dois mener parce que c'est comme ça que fonctionne la salsa, si t'avais écouté aux premiers cours... » Elle évoquait la façon dont il aimait être le centre de l’attention ou plutôt à quel point il aimait montrer qu’il maîtrisait tout, même la salsa qui le dépassait par moment et il le savait, pourtant, il s’était senti obligé de se défendre parce qu’il n’aimait pas ce que cela pouvait insinuer. « Ca a rien à voir, c’est pas compliqué d’être à l’heure. Tu fais ça aussi au bloc ? Ou tu me réserves ce traitement parce que tu sais que de toute façon j’ai pas d’autre choix que t’attendre ? » Il avait secoué la tête et laissé un sourire se dessiner sur ses lèvres et pour cause, la blonde cherchait des arguments qui n’étaient absolument pas comparables. Il était impossible de faire un lien entre un cours de salsa et une greffe de moelle osseuse, par exemple, et s’il était réticent quant à son futur dans la profession, il ne pouvait pas la laisser réduire ses patients au même titre que de simples danseurs. « Pardon si je place mes patients avant la danse, j’estime que c’est légèrement plus important. » Diego avait repris toute son assurance en prononçant tout haut l’importance de son métier, et il était redescendu d’un ton en tentant d’apaiser la colère d’Emery qui était, selon lui, entièrement injustifiée. Elle était habituée à son mode de vie, elle savait combien il était difficile de respecter des horaires en étant médecin. « Et personne va venir me secourir parce qu’ils sont bien contents que j’occupe l’aspirant Luis Miguel bas de gamme là. » Cette remarque avait eu le mérite de le faire rire, il n’avait aucun problème à pratiquer l’auto-dérision. « T’as raison, se détendre. » Diego était prêt à repartir sur de bonnes bases et à apprécier ce cours donné par une professeur qui savait comment les faire rentrer dans une bulle qui leur permettait d’oublier le quotidien. Alors il avait saisi Emery par la taille, la faisant basculer en arrière dans un geste précis et aussi gracieux que possible - un moment dans la chorégraphie où Diego ressentait toute sa propre prestance et se sentait plus fort. Mais alors qu’elle s’était relevée et qu’il avait mêlés ses doigts aux siens pour entamer un autre mouvement, la blonde avait - sciemment - raté ce pas qu’ils avaient pourtant déjà répété un nombre incalculable de fois. Son pied sur le sien avait été si inattendu que Diego avait perdu l’équilibre au point de finir au sol à cause d’une Emery qui l’avait littéralement laissé tomber. « Merci, c’était cathartique. » Les options étaient maigres, il devait rire avec l’assemblée ou se lever et tourner le dos définitivement à Emery pour l’avoir mis dans une pareille situation et toute sa tension devait se lire sur son visage. « Me fais pas cet air outré, tu l’as cherché. » Il avait ignoré le bras qu’elle lui tendait, s’était levé, avait frotté son pantalon puis avait levé les mains en direction des autres participants, lançant son plus beau sourire. « Si vous vouliez un exemple de ce qu’il ne fallait pas faire, le voilà ! » avait-il lancé en riant pour que le professeur relance la musique et que les danseurs reprennent là où ils en étaient. Attrapant Emery par la taille et collant son bassin au sien dans un geste un peu plus sec qu’avant cela, il avait parlé en serrant les dents pour convaincre l’audience qu’il ne quittait pas son sourire. « Tu vas me le payer Dawson, t’es dingue ou quoi ? » avait-il lancé et l’idée de régler leurs comptes tout en faisant un pas en avant et un autre en arrière en rythme avec la musique dédramatisait un peu les choses. « C’est quoi ton problème ? Tu sais on s’est inscrits à deux mais si ça se passe comme ça je peux aussi arrêter, je suis pas du genre à me laisser ridiculiser. » D’où la raison qui le poussait à entreprendre chacun des pas avec une aisance particulière, comme si cette adrénaline qu’avait généré le geste d’Emery participait à le libérer de ses dernières réticences quant à la discipline. « En plus je me suis fait mal, joder. » Mais bien sûr qu’il ne lâcherait pas son sourire qui était sa seule arme pour riposter contre le coup bas de la blonde.

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ft  @Emery Dawson  

Leur simple présence ici leur aurait valu bien des rires mais il s’agissait d’une activité qui leur faisait du bien à tous les deux alors ils s’accordaient pour s’y atteler à l’abri des regards moqueurs. Mais plutôt que d’être l’occasion pour le médecin de se détendre, le moment était devenu une vraie scène de ménage. « Oh j’ai parfaitement écouté, mais t’es un show-off Diego, c’est surtout de ça que je t’accuse. » « Ca te dérangeait pas fut un temps » avait-il répondu avec un sourire carnassier qu’il avait très vite laissé tomber car il s’apparentait trop à celui d’une autre personne de sa famille. Il avait pris le temps de rappeler à Emery la façon dont il ne pouvait parfois pas déroger à son emploi du temps extrêmement serré, mais cela n’avait pas suffit à calmer les ardeurs de la blonde. « Je dis pas qu’ils sont moins importants. Je dis juste que tu prends des engagements que tu peux pas tenir et que j’en ai marre de toujours passer derrière. » S’arrêtant un temps pour la regarder, il cherchait à comprendre ce qu’elle était en train de lui dire, et, surtout, pourquoi elle prenait ses quelques minutes de retard tant à coeur. « Joder Emery c’est un cours de salsa c’est pas le concours pour Miss Brisbane, relax ? » Mais ses mots avaient visiblement eu l’effet inverse car la minute d’après, Diego s’était retrouvé au sol. « Il confond sa gauche et sa droite, forcément… » Dans d’autres circonstances, sa remarque lui aurait valu toutes les foudres du mexicain mais ici, ils étaient le binôme favori, celui que chacun prenait en exemple et ils aimaient tous les deux trop cette position pour la gâcher avec des foutaises. Alors il avait accepté que ce soit à ses dépends qu’Emery détendre l’atmosphère et vienne indiquer que tout allait bien, lui s’était contenté de sourire et tout le monde avait repris le rythme. « Quoi, t’es vexé ? » Etait-elle sérieusement en train de lui demander s’il était vexé de s’être lamentablement échoué au sol alors que les yeux étaient braqués sur eux ? « Fais gaffe parce qu’une pirouette amenée un peu trop rapidement et toi aussi tu pourrais finir au sol. » Les attaques étaient prononcées les dents serrées mais étaient bel et bien là. « Je sais pas qui de nous deux ridiculise le plus l’autre. Mais vas-y, laisse moi tomber. Ce serait pas une première. » Cette fois-ci, son rire avait été franc et il avait profité d’un pas où ils devaient se rapprocher pour chuchoter au creu de son oreille. « Oh c’est donc ça, le problème ? Je t’ai pas forcée à continuer à me côtoyer donc si c’est trop dur pour toi d’être amie avec ton ex, dis le tout de suite. »  Ses yeux s’étaient levés au ciel avant de devoir la basculer en arrière et ces deux-là réussissaient parfaitement l’exploit de suivre le rythme et d’être excellents tout en se tirant dans les pattes. En plus de ne pas réussir à suivre ses propos, Diego souffrait maintenant de la collision avec le sol. « T’es un peu dramatique. » Il aurait souhaité lui indiquer qu’il n’était pas celui qui avait entamé la dispute et qui les avait replongés des années auparavant, mais il avait préféré garder le silence parce qu’il pouvait sentir une réelle contrariété chez Emery. « Désolée. Je pensais que t’étais plus solide que ça. » Il avait arqué un sourcil, sa virilité avait effectivement pris un sacré coup. « On a vraiment le secret le plus ridicule qui soit. » Elle avait réussi à le faire rire et il ne suffisait parfois que de ça pour que tout s’efface. « Celui-là c’est un secret que je suis sûr que tu garderas parce que même si tu t’imagines déjà à quel point Cesar se moquerait de moi s’il savait, tu sais aussi qu’il apprécierait moyennement la cachotterie. » Et ils ne savaient même plus ce qui les avaient poussés à garder ce point là pour eux mais plus les cours s’enchaînaient plus le secret devenait gros et donc suspect à garder. « Il a de la chance de t’avoir, Em’. » Peut-être qu’une part d’amertume se cachait encore au plus profond de la blonde peu importe ce que son égo lui indiquerait de montrer. C’était normal, la logique voulait que les ex restent éloignés l’un de l’autre pour oublier plus facilement. En ce qui les concernait, un concours de circonstances les avait amenés à passer d’exs à beau-frère et belle-soeur et il était donc difficile si ce n’est impossible pour eux de s’éviter. « Je suis désolé du retard, j’essaierai de faire mieux la prochaine fois. Promis. » Parce que ce qu’il se cachait tout au fond de Diego était une profonde tendresse pour la jeune femme et qu’il ne prenait aucun plaisir à l’agacer. Il lui avait déjà fait trop de mal.

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ft  @Emery Dawson  

« Mais moi j’ai évolué. »
« Pas besoin d’évoluer quand on est déjà au top, cariño. »

Emery et Diego auraient peut-être eu tout l’intérêt du monde à s’inscrire à des cours de boxe plutôt qu’à des cours de salsa, tant ils semblaient plus volontaires à régler leurs comptes qu’à suivre la cadence. Mais une chose était sûre, le mexicain était bien plus à l’aise lorsqu’il s’agissait de suivre un rhytme que de donner des coups et c’était ce qui les avait amenés là, à danser entre ex. La plupart du temps, le moment se passait bien et leur complicité sans plus aucune ambiguïté venait clarifier tous les doutes que pouvait soulever leur relation si particulière. Mais d’autres fois, leurs vieux démons venaient leur rappeler à quel point Diego avait fauté au point qu’Emery garde une légitimité à le malmener et qu’il soit incapable de ne pas lui pardonner son comportement.  « Pas que je puisse compter sur ton soutien dans une activité ou l’autre. » Faisant un pas en arrière, il avait haussé un sourcil en inclinant la tête. « Et sur quoi tu voudrais ce soutien que je te donne pas, exactement ? » Il n’était pas certain de comprendre où elle voulait en venir, et il était encore plus évident qu’une partie de l’histoire lui manquait quand après quelques minutes encore il s’était retrouvé au sol. La colère de Diego était évidemment palpable mais sa capacité à donner l’impression de contrôler n’importe quelle situation avait pris le dessus quand il avait senti l’intégralité des regards sur eux. « Vas-y. » Emery n’était pas du genre à se laisser déstabiliser, et lui ne serait pas stupide au point d’oser brutaliser sa partenaire, il avait déjà assez agi sur son mental par le passé, une faute déjà bien trop conséquente de son point de vue. Et de celui d’Emery sûrement. Y songer avait adouci le mexicain et elle était probablement la seule qui pouvait se sortir d’une telle situation avec lui. « On est amis quand ça t’arrange, j’ai l’impression. » Diego avait finalement soupiré, se sentant à court d’arguments. « Tu sais si t’as autant de choses à me dire, on peut en parler ailleurs qu’à nos cours de danse. » S’il adorait être le centre de l’attention et savoir qu’il attirait les regards, se donner en spectacle comme ils étaient en train de le faire avec leur joute verbale était au contraire en haut de la liste des choses qu’il haïssait. Ils valaient mieux que ça, tous les deux, et pourtant, il suffisait que l’un ou l’autre soit de mauvaise humeur pour que les mots les dépassent et que le ton monte.

« J’arrive même pas à me souvenir comment est-ce qu’on a pu penser que c’était une bonne idée. » La question était celle qu’ils se posaient encore et toujours, et Diego semblait se rappeler que l’idée était venue d’un commun accord. « Tu diras ce que tu voudras, elle est est pas si mauvaise quand on voit notre niveau. » Et de ça, ils pouvaient être sûrs, surtout Emery qui semblait émettre des doutes sur absolument tout aujourd’hui. « T’es sûr de ça ? » Les preuves n’étaient pas évidentes, surtout pas aujourd’hui quand Emery avait décidé d’être aussi incisive, mais il avait hoché la tête en haussant les épaules, incapable de nier l’évidence. « Désolée de t’avoir fait tomber. J’espère que je t’ai pas vraiment fait mal. » Il avait grimacé en touchant ses fesses, il avait mal, mais son égo souffrait bien plus que la zone sensible et il préférait ne pas continuer sur ce terrain parce qu’il voyait déjà le regard d’Emery s’éterniser sur un des couples de danseurs. « Ils se la pètent un peu trop, tu trouves pas ? » « Ils me donnent envie de faire le remake du clip de Murder on the dancefloor. » avait-il confirmé. « Tu te souviens encore du porté qu’on avait répété à l’appart ? » Son regard s’était planté dans le sien, et ils avaient encore la complicité de se comprendre sans parler. Diego avait attendu le fameux moment libre où chaque élève pouvait montrer ce qu’il savait faire pour faire un signe de tête à Emery avant de s’éloigner d’elle. Il avait mis sa jambe d’appui en avant et avec un second signe, la blonde s’était élancée tête la première et alors qu’il avait attrapé ses hanches pour la faire tourner, elle s’était retrouvée dos à lui, sur ses épaules. Dean et Bailey les fusillaient du regard quand les autres admiraient. « Faut croire qu’on sait encore y faire, on va voir s’ils veulent faire une battle après ça ces nazes. » S’ils se disputaient, ils se rejoignaient toujours sur un point : l’esprit de compétition.

le porté de la muerte: