my cold desire to hear the boom, boom, boom of your heart
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor – dimension gothique ☆ crédits/harley&hillsidepacks

Petit à petit, mon état s’améliore et, petit à petit, mon envie d’obtenir vengeance s’accroît également. Elle s’insinue dans mon esprit comme un poison et, à chaque victoire que je remporte contre mes blessures et la faiblesse éphémère que j’ai ressentie et détestée, je m’imagine planter mes crocs dans la nuque de la progéniture de mon complice, mettre à feu et à sang la ville et réduire en cendre chaque bâtiment de ce fichu village. J’irai chasser ailleurs ; Brisbane n’est pas le seul endroit où trouver du sang frais.

Ces derniers jours, j’ai imposé à mon corps et à Amos un rythme d’entrainement effréné. Lui doit devenir un tueur implacable et inarrêtable – il est encore une jeune créature – et, moi, je dois le redevenir et récupérer jusqu’à la dernière de mes capacités. Ce soir transpirante et vidée de mes forces, j’estime que nous sommes prêts. J’estime que je suis redevenue la créature que j’étais avant ma blessure quasi mortelle et l’empoisonnement à l’argent que j’ai subi. Amos lui, devient petit à petit un être redoutable. Je ne doute pas qu’il soit à présent capable de venir à bout de chasseurs entraînés et de se battre à mes côtés en étant un réel atout. Alors, tandis que je déguste un verre de sang chaud tout droit sorti de mes réserves et réchauffé par le personnel, assis sur un canapé recouvert de velours et face à la cheminée fumante, je finis par briser le silence. « Je crois que nous sommes prêts. » Je pivote mon visage vers Amos, et sur mes lèvres apparaît un sourire carnassier. « Tu as continué à surveiller les habitants de la ville ? » Plusieurs fois, il est sorti pour noter les déplacements des uns et des autres, tapis dans l’ombre. « Elle ? » Derrière ce pronom se cache sa fille, la responsable de mon affaiblissement récent. « Je veux qu’elle meure en dernier. Après avoir vu ce que nous avons fait à ses proches et à tous les autres habitants. Après qu’elle ait vu la ville réduite en cendre jusqu’au dernier bâtiment. » Je veux que Sofia Taylor connaisse la culpabilité et le désespoir, avant de rendre son dernier souffle.

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@Raelyn Blackwell "Amos Taylor" – dimension gothique ☆ crédits/harley&hillsidepacks

Le jour de l’incident, j’ai savouré le récit de nos chasses futures en buvant ses paroles. J’ai aussi participé à ses récits pour y ajouter ma patte, pour y insuffler un peu de mon aura, de ma personnalité. J’ai dévoré ses mots et, bien que plusieurs semaines se soient écoulées, ils ont nourri mon désir de vengeance. Je me suis entraînée aux côtés de ma belle avec assiduité et persévérance. Je me suis avéré être un bon élève puisque j’ai toujours aimé chasser. D’antan, c’était mon métier. Aujourd’hui, c’est une raison de vivre. C’est d’autant plus excitant que je suis autrement mieux armé pour abattre mes proies - et, le cas échéant, les vider de leur sang - que je ne l’étais lorsque j’étais un être humain. En outre, j’ai aussi intégré cette patience dont il était question, celle que j’ai regretté puisque son contraire a entraîné Rachel dans la tourmente. Cette dernière a refusé que nous agissions sans nous préparer et dans la précipitation. Moi, j’ai rongé mon frein jusqu’à ce jour béni où, dégustant dans un verre à pied du sang réchauffé, elle m’a surpris d’une invitation à exterminer nos assaillants, y compris celle que j’appelais hier : ma fille. «Je rêve depuis des jours de te l’entendre dire.» Mon sourire est le miroir du sien : il est carnassier. «Et j’ai bien fait mes devoirs.» Je lui ai parlé des habitudes de Patterson, du vieux Smith, de Betty la bêcheuse et du vieux Ernie et de sa famille. Je suis animé de l’enthousiasme de l’”homme pressé”. Mais j’illumine tandis qu’il est question de l’instigatrice de ces plans que nous fomentons : Sofia. Sofia Taylor. C’était mon nom autrefois. Aujourd’hui, je ne suis plus qu’Amos. Mon nom de famille n’a plus aucune espèce d’intérêt : je n’ai plus à le transmettre. « Elle est consciente d’être en danger. Elle s’attend à ce que nous frappions et sa maison est lourdement barricadée.» Sa maison, pas celle qui a été nôtre. «Elle chante partout qu’elle veut nous voir mort parce que nous avons tué sa mère. Selon ce que nous voulons pour elle…» La mort que nous souhaitons lui réserver. «Nous avons plusieurs points d’action possible, en ce compris l’obliger à sortir en mettant le feu à la demeure. Elle serait faite comme un rat. Après, nous pourrons la capturer et faire d’elle le témoin privilégié de notre magnifique vendetta.» Je jubile parce que j’en veux et j’en voudrais sans doute à quiconque menacerait mon équilibre, quiconque s’en prendrait à ma complice.

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« Je rêve depuis des jours de te l’entendre dire. » Chaque jour qui passe est un jour où l’humanité d’Amos s’efface au profit d’une cruauté délicieuse et rarement inégalée. Ma blessure, finalement, n’aura pas eu que des aspects négatifs. Sans elle et sans le geste de sa fille qui a attisé ses instincts vengeurs, il aurait fallu des mois, peut-être des années pour en arriver là. Notre projet de mettre la ville à feu et à sang est plus ambitieux que tous ceux que j’ai menés jusque là. L’éclipse est porteuse d’idées, de nouvelles opportunités, mais pas uniquement. M’être trouvé un comparse de crimes m’a donné un nouveau souffle. Je dépose mon verre sur la table basse et, ma main glissant sur sa cuisse, je me penche vers Amos. « Tu ne regretteras pas d’avoir attendu. » Le massacre que nous nous apprêtons à commettre marquera les mémoires. Le plaisir que nous allons y prendre sera quant à lui immense et d’une intensité jamais égalée.

« Et j’ai bien fait mes devoirs. » Parfait, j’écoute avec attention dans ce cas, mon corps penché en direction du sien. « Elle est consciente d’être en danger. Elle s’attend à ce que nous frappions et sa maison est lourdement barricadée. » - « Parfait, une vraie chasse, c’est plus amusant qu’une exécution. » Et elle n’aura plus l’effet de surprise, seul lui lui a permi de prendre l’ascendant sur nous la dernière fois. « Elle chante partout qu’elle veut nous voir mort parce que nous avons tué sa mère. Selon ce que nous voulons pour elle… » Sa mort, lente et terrible, et diable que je jubile de voir qu’Amos la souhaite également et n’a plus le moindre doute à ce sujet. « Nous avons plusieurs points d’action possible, en ce compris l’obliger à sortir en mettant le feu à la demeure. Elle serait faite comme un rat. Après, nous pourrons la capturer et faire d’elle le témoin privilégié de notre magnifique vendetta. » - « Tant que c’est long, et qu’elle souffre immensément. » Mais ne l’ai-je pas déjà dit ? « Si elle s’est barricadée, elle n’aura qu’une seule sortie possible, par devant. On sait au moins où l’attendre. » Nous n’aurons plus qu’à l'attraper par la nuque pour la mettre hors d’état de nuire. « J’ai de vieilles côtes de mailles dans l’ancienne armurerie. Ce sera inconfortable, mais ça nous protégera des flèches en argent. »

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Les mots, la caresse sur ma cuisse : tout est lourd de promesses et mon rictus s’agrandit et je m’en mords les lèvres d’anticipation. Je n’ai pas besoin de fermer les yeux pour entendre les cri de douleur, pour deviner les supplications, pour supposer les insultes. Je les connais ces hommes que j’ai épiés durant notre entraînement. Je les ai côtoyés de près pendant ma vie d’humain et, à défaut de susciter en moi des scrupules à l’idée de les arracher à leur vie, j’en tire du plaisir. « Le petit Ben.» Pourtant grand gaillard de plus d’un mètre quatre-vingts. «Il est fou de son petit garçon. Si nous voulons qu’ils souffrent, lui aussi, nous tenons l’angle d’attaque idéal.» En revanche, en ce qui concerne Sofia, j’aime l’idée de la rameuter devant chez elle par le feu. A moins d’aimer l’hypothèse où l’on crèverait brûlée vive, elle n’aura d’autres choix que de tomber dans notre piège. Sauf qu’un brasier c’est tout aussi dangereux pour elle que pour nous, les vampires. Comment survivrais-je à mon chagrin - nouvelle émotion humaine qui ne tend pas à disparaître, tout n’est-il qu’une question de contexte ? - si d’aventures il lui arrivait quelque chose par la faute d’une folie ? Il est tant de façon d’avoir raison de Sofia. Pourquoi devrions-nous choisir la plus périlleuse ? «Des cottes de mailles… ça protège de l’argent, mais pas du feu. Je veux voir ce village partir en cendres, mais pas à tout prix. » Sous entendu, pas si notre duo devait en pâtir. Pas la femme à laquelle je tiens - est-elle devenue mon univers ? - devait en ressortir blessée d’une quelconque façon. C’est étrange : il n’y a pas si longtemps, j’aurais ri de l'envisager. Malheureusement, c’est arrivé et si je reconnais sa puissance, si grande, si impressionnante, la peur est éveillée. « Et je ne veux rien laisser au hasard non plus. Essayons-les. Descendons.» Descendre à l’armurerie et enfiler ces armures. Nous ne traînons pas d’ailleurs et, si nous ne sommes pas aussi fringants que de coutume, ce n’est pas tant ce qui m’inquiète. «ça nous alourdit.» De quelle façon ? Nos réflexes sont-ils diminués ? Je teste aussitôt me suis-je posé la question : j’ai bondi vers et sur Rachel.

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« Le petit Ben. Il est fou de son petit garçon. Si nous voulons qu’ils souffrent, lui aussi, nous tenons l’angle d’attaque idéal. » - « Le petit Ben. » Je fronce les sourcils, ce nom ne m’évoque absolument rien, les êtres humains ne sont pas des individus qui valent que fasse appel à ma mémoire pour eux. « Pourquoi lui en particulier ? Pourquoi doit-il souffrir, lui en particulier ? » Ils doivent tous souffrir, évidemment, mais pourquoi devrions-nous nous pencher sur celui-là en priorité ? Faisait-il partie de ceux qui nous ont coursé dans la forêt après notre fuite ? Amos a-t-il une rancœur particulière à son encontre ? Une qui daterait de son ère humaine ?  

« Des cottes de mailles… ça protège de l’argent, mais pas du feu. Je veux voir ce village partir en cendres, mais pas à tout prix. » Ma main remonte un peu plus haut sur sa cuisse, et mon sourire s’agrandit. « Tu as peur que je m’enflamme ? » Au sens propre puisque, de toute évidence à y croire mon attitude de séductrice, c’est déjà le cas au sens figuré. « Ta fille a réussi à s’en prendre à moi grâce à l’effet de surprise. Elle ne l’aura plus pour elle, maintenant, c’est terminé. » Autrement dit, elle ne rien contre moi et elle ne pourra pas le toucher tant que je vivrai. « Ça n’arrivera plus. Ils vont tous regretter d’avoir tenté de nous supprimer. » Jusque-là, je cohabitais avec ces misérables humains parce que j’y trouvais mon compte. Ils vont comprendre ce qui arrive lorsqu’on tente de se rebeller contre un seigneur vampire. « Et je ne veux rien laisser au hasard non plus. Essayons-les. Descendons.»

Au sous-sol, je retire mon par-dessus en cuir pour enfiler la cotte de maille sur mon déshabillé blanc. Je tente de bouger, satisfaite d’avoir pensé à en faire ajuster une à ma taille à l’époque. « Ça nous alourdit. » - « C’est bien moins désagréable que le contact de l’argent dans la chair, crois-moi sur parole. » Sans prévenir, il fond sur moi et, grâce à mes réflexes surnaturels, j’évite et je l’attrape par la gorge. Certes, mes déplacements sont entravés, mais mon assaillant est un vampire doté de la force des nouveau-nés. La force de nos ennemis n’égalera pas celle d’Amos. « Pas assez pour que tu aies réussi à me prendre par surprise, en tout cas. » Ma main toujours enroulée autour de sa gorge, je l’observe en souriant, avant de lui voler un baiser passionné.

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Je ne me contente pas de fomenter cette vengeance, je la rumine. Je la ressasse au point d’oublier de confier quelques détails. Le froncement de sourcils de Rachel n’a donc rien d’étonnant et je m’empresse d’expliquer mon intérêt pour ce pauvre type. « Ils se connaissent depuis l’enfance. C’est son partenaire.» Ce qui sous-entend qu’il était là et, compte tenu que Sofia n’a ni compagnon ni enfant, il représente un moyen facile de générer en elle de l’angoisse. «Commencer par lui, c’est lui suggérer que nous approchons, tout doucement.» A mon image alors que je penche vers ma complice, prêt à lui soutirer une marque d’affection, de préférence un baiser. L’idée germe alors qu’il se balade sur ma cuisse sa main tantôt si tendre tantôt pleine de poigne. «Oserais-tu prétendre que tu n’es pas séduite ?» Le contraire m’effarerait : elle a la dent dure, ma partenaire pour l’éternité. L’éternité, c’est long, penserons-nous toujours au crime que nous nous apprêterons à commettre sous peu ? Sera-t-il supplanté par d’autres ? « Disons que je ne voudrais pas que tu t’enflammes pour de mauvaises raisons.» Et je ponctue par ce baiser tant attendu. Il survient juste avant que je ne l’invite à descendre jusqu’à l’armurerie. Le port de la cotte de maille n’a rien d’agréable. Je me sens lourd, entravé dans mes mouvements et, c’est plus fort que moi, je m’essaie à une attaque, par surprise, à destination de celle qui me déjoue avec une facilité évidente. J’en ris sans vergogne. «Ce qui veut dire qu’elles seront nos alliées.» ai-je chuchoté alors que Rachel entoure mon cou de ses mains à la fois puissantes et graciles. Je recueille ce baiser brûlant. Pour peu, je la déshabillerais bien de son armure et de son habit de cuir, là, sur le champ. Je ne me retiens que pour une raison simple que je chuchote après un aveu -“J’ai envie de toi. Pas là, tout de suite, mais tout le temps.” - confessé sans honte, sans timidité. J’assume parce que notre attirance est mutuelle et notre passion, réciproque. « Il nous faudra redescendre, non ? Et pour que la chute soit vertigineuse, il faut savoir monter haut. Très haut. » C’est moi que je tente de convaincre : elle est plus raisonnable que je ne le suis. Je suppose que c’est la force de son âge, non pas d’apparence, mais réel. « Alors, je n’ai qu’une question ? Quand partons-nous ?»  

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« Ils se connaissent depuis l’enfance. C’est son partenaire. Commencer par lui, c’est lui suggérer que nous approchons, tout doucement. » Il a un coup d’avance et pour une raison simple : il connait nos proies bien mieux que moi. Il a évolué à leurs côtés pendant des années, et notre cible principale n’est nulle autre que la chair de sa chair. Se sent-il d’autant plus motivé à éradiquer son genre parce qu’il se sentirait coupable que j’ai reçu une flèche quasi mortelle de sa propre enfant ? Est-ce pour cela qu’il fait du zèle, parce qu’il considère de lui ôter la vie comme sa responsabilité, plus pour elle, mais pour réparer ses torts ? « Oserais-tu prétendre que tu n’es pas séduite ? » Sa main se pose sur la mienne, et j’esquisse un sourire. « Diable, que si. » Par lui – toujours, plus encore depuis que nous partageons un lien nouveau : je lui dois la vie – mais aussi et surtout par le plan. Il est diabolique, cruel, et j’adore ça. « Un par un, nous sacrifierons tous ceux qu’elle a connu ou même côtoyé de loin. Puis le reste de la ville. » Et enfin, elle. Sur ce point-là, j’ai une requête. « Je sais que tu voulais être celui qui lui ôterait la vie mais… » Mais j’entends avoir ma vengeance, à présent. « Mais les choses sont devenues personnelles à présent. Est-ce que tu me laisseras lui porter le coup de grâce ? » Que je le lui demande, plutôt que de tenter d’utiliser mon ascendant sur lui pour le lui imposer, en dit long sur l’évolution dans nos rapports.

« Disons que je ne voudrais pas que tu t’enflammes pour de mauvaises raisons.» »
« Je m’enflamme toujours, et surtout pour les mauvaises raisons. Mais c’est ça, la beauté du sport. »

Du reste, je ne crains pas de manquer de précision et de partir en cendre moi aussi. En revanche, j’ai peur que nous soyons accueillis par une armée de villageois tous équipes de flèches aux pointes d’argent ou de balles coulées dans ce même matériel. Bien sûr, il est couteux, et la ville n’est pas réputée pour sa richesse. Nous ne courrons pas le danger qu’ils le soient jusqu’aux dents, mais cela ne nous empêche pas d’être prudents. Les cottes de mailles, nous n’allons pas pouvoir faire l’impasse dessus, aussi désagréables à porter soient-elles. « Ce qui veut dire qu’elles seront nos alliées. » Elles le seront et, lorsque tout cela sera terminé, nous déambulerons nus dans les cendres, si cela lui chante. Cela sera certainement le cas : la preuve en est, il me susurre déjà des paroles licencieuses à l’oreille, et j’esquisse un sourire conquis. « Il nous faudra redescendre, non ? Et pour que la chute soit vertigineuse, il faut savoir monter haut. Très haut. » - « Il y a un temps pour tout. » La luxure aura le droit au sien. Pour l’instant, je lui préfère le meurtre et le sang. « Lorsque tout sera terminé, tu auras le droit de me déshabiller et de me consommer sur place. » Je le lui souffle à l’oreille, avant de m’écarter et de redevenir mortellement sérieuse.

« Alors, je n’ai qu’une question ? Quand partons-nous ? » Nous n’avons pas besoin d’arme, nous sommes des armes mais puisqu’il est question de meurtre de masse, j’attrape un couteau parfaitement équilibré – un chef d’œuvre en la matière – et je le soupèse avant de l’accrocher à ma ceinture. « Maintenant. » Que la partie commence.

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Je suis détenteur de secrets que je livre sans scrupule. Chaque révélation éveille l’intérêt de ma partenaire de chasse et, moi, je jubile de lui prouver, mot après mot, ô combien je suis à sa cause acquise. Mais, à quel point ? Alors qu’elle exprime sa requête à propos de Sofia, j’avoue, j’hésite. Dans ma tête la balance oscille entre ce que j’ai estimé être mon rôle, à cause de l’orgueil, et ce que je comprends devoir être le sien. Elle a certainement eu peur, Rachel. Elle a craint pour sa survie celle qui s’est accommodée avec plaisir de l’idée d’une vie éternelle. Sa demande est légitime et, pourtant, sans grincer des dents, je prends le temps de réfléchir, à philosopher sur cette seule et même question qui m’occupe durant mes heure solitaires : quelles émotions nous restent-ils après la transformation ? Quels sentiments persistent-ils ? Certains sont-ils respectables ou pendables ? Qu’en est-il de l’orgueil, dans le fond ? Que reste-t-il de notre personnalité ? «Je voulais agir par vanité. C’est ce que j’ai dit.» Je l’ai même pensé, ai-je tu tandis que mon regard s’attarde sur le verre posé au centre de la table basse. «Et ce n’est pas grand-chose au regard de ce que tu as traversé. Je ne m’opposerai pas à ce que tu lui assènes le coup de grâce.» Choisira-t-elle de la faire périr par ses crocs ? Envisagerait-elle au contraire de lui signifier qu’elle n’était qu’un jouet ? Que nous l’avons jugé indigne de nous nourrir ? Pour moi, c’est égal et, cette fois, je ne me demande pas ce que ça cache. Je n’y réfléchis pas par choix et par ce que suggère le jeux de sous-entendus entre ma complice et moi.

Un sourire et un baiser plus tard, nous nous retrouvons enfin à la cave pour tester le matériel. Ma fausse agression m’échauffe et je ne le dissimule pas. Je concède à ce désir le droit d’exister en le nommant. Je reçois des promesses et, fatalement, je tombe sous le charme. J’étais extatique de sentir l’heure de la vengeance approché. A présent, je piaffe comme un cheval. A peine a-t-il donné le top départ que je m’ébroue. «Je sais où on peut trouver Ben. A cette heure, il….» Si j’avais été un gosse, j’aurais avancé en sautillant. Au lieu de ça, je livre mes indications en marchant dignement à ses côtés. La fierté me gagne qu’elle soit pendue à mon bras.

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« Je voulais agir par vanité. C’est ce que j’ai dit. » Il l’a dit et, aujourd’hui, alors qu’il serre les dents à l’idée de me laisser maîtresse de la mort de sa fille, je me demande s’il maintiendra. « Moi, je veux agir par vengeance. » Je suis transparente avec lui. Je lui livre mes raisons, à lui d’estimer s’il les juge légitimes. N’ai-je pas failli mourir à cause de cette petite sotte ? N’aurait-ce pas été plus simple pour tout le monde qu’elle nous laisse la cueillir dans son sommeil ? Elle, elle n’aurait pas souffert. Nous, nous n’aurions pas eu à massacrer son village entier en guise de représailles. Je veux qu’elle le sache, qu’elle est la raison du malheur de tous ces gens qu’elle a côtoyés toute sa vie. Je veux que, tandis qu’elle observe Brisbane brûler, elle réalise que tout est de sa faute et qu’elle perde tout envie de vivre avant que je ne la tue. « Et ce n’est pas grand-chose au regard de ce que tu as traversé. Je ne m’opposerai pas à ce que tu lui assènes le coup de grâce. » Un sourire carnassier étire mes lèvres. Il a compris que Sofia souffrirait. Qu’elle n’aurait pas la fin miséricordieuse qu’il voulait au départ lui accorder. Et il ne s’y oppose pas : il m’appartient tout entier, et je n’en doute plus une seule seconde. Pour le remercier, je me penche vers lui et, mordillant et embrassant sa lèvre, je souffle. « Tu ne le regretteras pas. » Elle va hurler et je suis sûre qu’il est prêt à s’en réjouir, maintenant.

Les préparatifs sont terminés. L’heure est venue de mettre notre plan à exécution et, alors que nous quittons le manoir et arrivons en ville, je sens qu’Amos se tient droit, fier comme un coq d’être à mes côtés. Il exulte d’orgueil et, moi, je le trouve plus désirable que jamais. « Je sais où on peut trouver Ben. A cette heure, il… » Il me décrit son plan et je me contente de hocher la tête, approuvant les prochaines étapes : pendant que je guérissais, il a préparé le terrain. Il est le plus à même de nous guider et je ne rougis pas de lui céder la direction des opérations. « C’est là que nous allons alors. » Et en effet, quelques minutes plus tard, j’observe le jeune homme en train de jouer avec un enfant sur le perron de sa petite maison, à la lueur des torches. « Je te le laisse. » Nous sommes encore à bonne distance, pourtant, je chuchote à l’oreille de mon complice. « Tu as mérité de frapper le premier. » C’est lui qui frappera le coup d’envoi de cette nuit de massacre.

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La question de Sofia est réglée désormais. Je voulais lui offrir une mort paisible avant qu’elle n’attaque sciemment Rachel sans se soucier de savoir si c’est moi qui ouvrirais la porte. Elle m’a traitée en créature et, dans le fond, toujours par vanité, je pourrais persister à vouloir la détruire moi-même. Nul doute que j’en aurais tirer un plaisir inouï. Cela étant, je peux me contenter de regarder, d’entendre, de me délecter de sa souffrance. Je peux me contenter de cela si Rachel savoure, de son côté, sa pleine vendetta. Son bras ou le mien, n’est-ce pas la même chose ? N’est-ce pas ce que cette requête, alors qu’elle aurait pu exiger, implique en message ? Je ne suis plus son subalterne. En lui sauvant la vie, en m’entraînant avec elle, je suis devenu son égal. Je m’en réjouis, c’est indéniable. Je m’autorise même à bondir sur elle quand, vêtu de nos armures, je cherche à évaluer dans quelle mesure celle-ci pourrait nous ralentir dans nos mouvement et, par conséquent, représenter un danger. Il s’avère que nous avons de la force en tant que vampire. Elle est dérangeante, mais handicapante quand on sait que nos ennemis sont de faibles humains, lents par définition. Leur seul atout, c’est d’être rusé, mais ma complice et moi avons oublié d’être bête. Nous avons aussi omis d’être cruel et d’avoir le sens du spectacle en plus d’un don pour faire grimper la température de notre passion mutuelle. Une promesse suffit à m’échauffer, à me ranimer. Mon enthousiasme est presque irréel alors que nous marchons fièrement vers les chasseurs que nous avons choisi pour cible. Approchant de notre premier rendez-vous, je ne suis pas moins extatique. J’exulte tandis que nous approchons du perron. « Merci, Ma dame.» Je surjoue. Je suis plus libéré avec elle : je n’encombre plus de politesse obséquieuse. Je les réserve à l’enfant de Ben qui joue dans le carré d’herbe devant la maison. «regarde ça. Il nous le livre en pâture tellement ils nous sous-estiment. IL le regrettera, lui.» Parce que déjà je m’empare de son fils. «Quel est le goût d’un enfant ?» ai-je chuchoté à ma complice, goûtant de suite après avoir obtenu une réponse. J’ai aussitôt frappé à la porte de la maison après avoir déposé le corps sur la dernière marche de l’escalier du perron. Pas besoin d’invitation lorsque l’on donne à notre proie de quoi baisser plus encore une garde qu’il ne tenait pas bien haut. «Peut-on seulement être bête ?» j’ai frappé non pour tuer, mais pour assommer. nous avons bu son sang non pas pour qu’il périsse, mais pour qu’il reste inconscient, longtemps, assez pour poursuivre notre dessein. «Quel est le suivant, maintenant ? » ai-je demandé sans prendre la peine d’essayer le sang coulant, non de ma bouche, mais de mes babines : j’ai sorti les crocs.

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« Merci, Ma dame. » Il n’a pas besoin de le faire. Le spectacle d’Amos déchiquetant ses victimes sera presque aussi appréciable que si j’étais moi-même en train de commettre le massacre. J’ai dit presque, n’exagérons rien non plus. Rien ne vaut le goût du sang et le cri d’un innocent. Rien.

Amos m’avait décrit un village qui se prépare, mais la scène qui nous attend est presque trop paisible. Si mon complice n’avait pas surveillé la zone pendant des jours et des semaines, j’aurais pu croire à un piège mais, puisqu’il l’a fait, j’en conclus que les être humains sont des créatures qui possèdent une mémoire bien trop courte. Nous n’avons pas agi pendant les jours suivant notre première attaque, sans doute pensent-ils que nous avons abandonné notre quête et qu’ils sont à présent en sécurité. Le gamin joue dehors et, lorsque le père le quitte un instant le temps d’aller chercher quelque chose à l’intérieur, c’est le moment pour Amos de frapper. « Regarde ça. Il nous le livre en pâture tellement ils nous sous-estiment. Il le regrettera, lui. » Un sourire diabolique étire mes lèvres. « Vas-y, amuse-toi. Je ne te quitte pas des yeux. » Je caresse sa nuque, avant de le laisser faire un pas en avant, en direction de l’enfant bien incapable d’opposer une quelconque résistance. « Quel est le goût d’un enfant ? » Il plante ses crocs dans sa gorge pour le découvrir par lui-même. Exceptionnel, je lis ce constat sur son visage, et j’en serais presque jalouse. Les proies ne manqueront pas ce soir. Je pourrais, moi aussi, me délecter des sangs les plus savoureux quand mon tour viendra. « Peut-on seulement être bête ? » - « Il pensaient peut-être être tirés d’affaire, que nous avions fui ou abandonné l’idée de nous venger. » De me venger. Ils sont idiots, c’est un fait que je ne chercherai pas à nier.

Le dénommé Ben ouvre la porte et arrive en courant, certainement alerté par les cris de son fils. Sauf qu’il arrive trop tard et que l’instant d’après, il est lui aussi étendu sur le sol. Amos le laisse en vie, je le constate alors que j’observe son sang pulser dans la veine de son poignet gauche. « Quel est le suivant, maintenant ? » J’attrape la torche qui illuminait le perron de la maison dans ma main, et je désigne sa jumelle à mon congénère. « Maintenant, nous brûlons la ville. »

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L’enfant de Ben est mort. Quant à son père, il soufre à nos pieds. Il se lamente sur la vie qui lui échappe et sur celle de son fils. nous l’avons prise et je suis certain qu’il nous maudit, mais qu’avons-nous à craindre ? Les légendes nous décrivent comme les sujets du Diable. Moi, je me fiche de ce que nous sommes, nous le sommes et c’est tout ce qui importe. Les considérations d’être qui nous est inférieur ne m'intéressent guère. Ce qui soulève le poids de ma curiosité, c’est si la chair carbonisée a une odeur attrayante. Alors, un sourire élargi sur les lèvres, ce rictus qui transpire ma cruauté nouvellement découverte - l’agression sur Rachel aura été le déclencheur, elle a signé la fin de la plus grande part de mon humanité - et j’ai saisi la torche qui m’a été désignée. Nous avons mis le feu à la maison et, nous éloignant pour ne pas périr par les flammes, nous avons observé le brasier se répandre d’une façade à l’autre depuis un point plus élevé de ce petit monde. Nous avons vu le monde affluer et, de temps à autre, nous avons intercepté l’une de nos cibles grâce à nos sens surnaturels. Lorsque j’ai tourné le regard vers ma partenaire, j’ai été subjugué par la lueur des flammes dans le noir de ses yeux. «Tu es tellement belle. L’heure est venu que Sofia s’en rende compte, tu ne crois pas ? » Sa maison, plus à l’écart de celle des autres, est la prochaine sur la liste. En outre, il a été convenu que ce n’était pas à moi à agir, mais elle est plus futée que ses congénères et, toujours armé de la torche - nous avons pris soin de nourrir la flamme - j’ai attendu l’assentiment de ma compagne. «C’est le moment de la faire sortir.» De l’autoriser à nous tirer une flèche et de nous esclaffer devant son air étonné tandis que rebondissent ses flèches sur notre armure.

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor – dimension gothique ☆ crédits/harley&hillsidepacks

La ville brûle. Les toits de chaume propagent le feu bien plus que les briques et tuiles de ma richissime demeure le feraient et le brasier est si beau que je peine à en détacher mon regard. Des cris horrifiés, des cris d’agonie s’échappent des maisons et un frisson me retombe le long de la colonne vertébrale quand, pour s’enfuir du piège dans lequel il est coincé, un habitant saute du deuxième étage de sa maison de ville. Amos et moi nous baladons main dans la main dans les rues de la ville en flamme. Lorsqu’un individu me semble appétissant, je plante mes crocs dans sa nuque et je me délecte de son sang. Mais je n’oublie pas le dessert, formidable dessert pour lequel je garde une place dans mon estomac. Je me repais jusqu’à presque plus soif, mais Sofia sera la cerise sur le gâteau de ce massacre. Boire son sang à elle, et partager avec Amos, scellera notre association. Nous serons des partenaires pour l’éternité, et gare à lui si lui prenait l’envie de me quitter, de m’abandonner. A en croire le regard qu’il pose sur moi, le risque est mince ; il m’observe comme si j’étais la plus belle chose qu’il lui ait été donnée de contempler, et un sourire presque tendre étire mes lèvres. « Tu es tellement belle. L’heure est venue que Sofia s’en rende compte, tu ne crois pas ? » Je ne résiste pas à l’envie de m’emparer de ses lèvres. Lorsque notre baiser langoureux et profond se termine, je lui réponds avec envie. « Pour ça, j’ai été prête toute la soirée. » Mais ce sera encore plus délicieux après ce massacre, et maintenant que sa fille doit être terrifiée, tapie chez elle.

« C’est le moment de la faire sortir. » Nous sommes devant la ferme et, cette fois, plus rien ne pourra nous surprendre. Nous mettons le feu à son toit également et, lorsque la porte s’ouvre, elle s’attend à nous trouver là. Elle arme son arbalète mais le carreau qu’elle tire en direction de ma poitrine – je suis donc le monstre qu’elle souhaite voir mourir en premier, voilà la confirmation – se casse sur ma cotte de maille, j’esquisse un sourire carnassier. Elle n’aura pas le temps d’en tirer un deuxième. Je fonds sur elle en moins d’une seconde et je plante mes crocs le plus lentement dans sa chair. Je ne la vide pas rapidement. Elle se meurt lentement, en regardant son père et en le suppliant de lui venir en aide. « Personne ne t’aideras Sofia. Ils sont tous morts. » L’homme qu’était son père aussi. A sa place se tient fièrement mon complice.

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@Raelyn Blackwell "Amos Taylor" – dimension gothique ☆ crédits/harley&hillsidepacks

Elle est tombée au sol, l’enfant qui appartient à mon ancienne vie. Elle est vidée en partie de son sang par ma complice et elle porte vers moi un regard suppliant tandis qu’elle ouvre doucement la bouche. Elle ne demande pas pardon. Elle réclame ma pitié. Sauf que je ne la lui accorderai pas. Hier, elle lui a tiré deux carreaux d’arbalète : une dans la poitrine, trop près de son coeur, une autre dans son abdomen. C’est celle qui l’aura clouée contre la cloison par mes soins d’ailleurs. Ce fut, ce soit-là, ma seule satisfaction. Aujourd’hui, je me réjouis d’une autre : elle meurt petit à petit et elle s’est condamnée. Elle n’en a probablement pas conscience, mais s’attaquer directement à Rachel tandis qu’elle avait le choix de me viser directement - ne suis-je pas celui qui a tué sa mère ? - elle a réitéré son geste précédent vis à vis de celle destinée à m’accompagner durant toute l’éternité. «Mais, je t’épargne déjà, Sofia. Je te fais le cadeau d’être tué par celle que tu hais tant. Crois-moi que je t’avais réservé un sort bien différent. Moi, je t’aurais brûlée vive au bûcher. Ou je t’aurais peut-être crucifiée pour avoir osé t’être attaqué à elle.» J’ai vu le regard de Rachel s’illuminer quand elle l’a tourné vers moi. Une de ces idées germeraient-elles dans sans esprit ? De mon côté, cette envie insatiable de la posséder s’est réveillée et, je l’avoue, tout malsaine soit cette idée, j’ai rêvé de l’après qui m’a été promis. «Ce n’est pas l’heure d’en finir ? Je suis fatigué de l’entendre brailler… sauf si tu voulais la ramener au manoir pour prolonger le combat, mais…» Mais, la lubricité dans mes yeux prétende ô combien je suis lasse, non pas de cette guerre qui me ravit, mais d’attendre le clou du spectacle.

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor – dimension gothique ☆ crédits/harley&hillsidepacks

La fille supplie son père et, moi, je ne quitte pas ce dernier des yeux. Je cherche dans son regard quelque chose que j’ai déjà deviné, qu’il la méprise à présent comme il méprise tous les autres être humains, que les liens du sang n’ont plus d’importance à présent qu’il m’appartient, qu’il est devenu l’un des miens et, je peux déjà l’affirmer, ma plus belle création. Et je la trouve, cette certitude, et je jubile. « Mais, je t’épargne déjà, Sofia. Je te fais le cadeau d’être tué par celle que tu hais tant. Crois-moi que je t’avais réservé un sort bien différent. Moi, je t’aurais brûlée vive au bûcher. Ou je t’aurais peut-être crucifiée pour avoir osé t’être attaqué à elle. » Mon regard brûle d’une flamme sadique. Nous pourrions nous amuser avec elle pendant des heures, oui, mais la vie quitte déjà son corps et je suis déjà lasse de m’amuser avec elle. Je n’ai pas le temps d’allumer un brasier, même si le bruit de ses cris serait particulièrement jubilatoire, lui aussi. Elle hurle, elle tente de se révolter mais n’en a pas la force, elle crache du sang et, enfin, elle pleure. Faible petit être humain.

« Ce n’est pas l’heure d’en finir ? Je suis fatigué de l’entendre brailler… sauf si tu voulais la ramener au manoir pour prolonger le combat, mais… » Oh non, elle ne mettra pas un pied là-bas. Elle ne survivra pas au massacre de tout son quartier et, d’ailleurs, je la traine par la nuque un peu plus loin dans l’allée, à l’entrée de la propriété pour qu’elle constate d’elle-même ce qu’elle a causé. « Regarde Sofia, ils sont tous morts. Tous à cause de toi. » Et pour le crime d’avoir tenté de prendre mon immortalité. « C’est ton père qui a eu cette idée. » J’ai envie qu’elle le sache avant de succomber. Sauf qu’elle hurle que cette créature n’est pas son père, que ce dernier est mort à l’instant où je l’ai transformé et qu’il est, lui aussi, une de mes victimes. Elle ne crie plus très longtemps, après que j’en enfoncé mes crocs dans sa carotide. Je ne bois pas, je déchire et j’arrache. Je lui ouvre la gorge à l’aide de mes dents acérées et, elle, elle tombe à terre en portant ses mains à son cou. Regardant Amos, je hausse les épaules. « Oups. » Je me pars de mon plus bel air innocent, avant d’approcher de lui d’un pas lent, en léchant mes doigts du sang de sa progéniture un par un. « Diable qu’elle était agaçante. » Au moins, elle ne dit plus rien maintenant. Tous les chasseurs auront péri dans les flammes et, mon complice, que j’attire contre mon en enroulant mes mains autour de son cou et que j’embrasse à pleine bouche, il est à moi pour l’éternité.

rp terminé