Lucas soupire en entendant les paroles de Mabel qui ne pouvaient être plus véridiques. Il savait que Greta et lui avaient pris la bonne décision en fermant les yeux sur une potentielle relation plus qu’amicale. Il n’y avait pas vraiment de débat là-dessus. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de ressentir de la jalousie, en pensant à la blonde qui se trouvait certainement dans les bras d’Arthur à l’heure qu’il était. Son amie en vient à prononcer des mots durs envers l’écrivaine, sans doute parce qu’elle tient à lui et souhaite prendre sa défense. « Je pense pas que c’était vraiment prémédité… », dit-il, pour essayer d’arrondir les angles. Il ne tenait pas spécialement à ce qu’une guerre éclate entre les deux jeunes femmes si elles étaient amenés à se rencontrer et à parler de vive voix un jour. « Elle était surprise que je lui dise que c’était réciproque. », explique-t-il à son amie, qui n’avait pas l’air convaincue néanmoins. Elle continue en exprimant ce qu’il craint au fond de lui : difficile de maintenir leur amitié maintenant qu’ils s’étaient plus ou moins avoués avoir des sentiments plus qu’amicaux l’un envers l’autre. « Oui, c’est sûr que ça change quelque chose… Je crois que c’est bien la chose sur laquelle on a été les plus naïfs tous les deux. De croire que rien ne changerait, entre nous. », admet-il, résigné. Mabel essaie de le rassurer sur ses sentiments, notamment sur le fait qu’il se sente jaloux. Mais il ne peut s’empêcher de s’en vouloir, repensant à la violente dispute qu’il avait eue avec l’écrivaine, il y a un an de ça, lorsqu’il était au plus bas. Finalement, c’était peut-être ce jour-là qu’il avait signé la fin de la possibilité de quelque chose de plus fort avec Greta, et pas le jour du mariage de Swann et Rory. « T’as sans doute raison, mais… Je lui ai dit des trucs horribles, il y a quelques mois… genre vraiment. J’étais juste si triste et en colère - et défoncé. Je crois que j’ai tout fait capoter ce jour-là, et que j'ai des regrets… », finit-il par avouer à Mabel, embarrassé. « Enfin, bref. C’est la vie, hein. Ça devait certainement se passer comme ça. » Il tente de rester optimiste et de remettre cette histoire entre les mains du destin, si tant est qu’il pouvait avoir une quelconque influence sur son histoire avec Greta, aujourd’hui ou dans le futur. « On a trop parlé de moi, là. Et toi ? T’as un petit amoureux en ce moment ? Dans la vraie vie, je veux dire. », demande-t-il, avec une pointe de curiosité. Évidemment, la jeune maman était ce qu’elle était : une personnalité publique, avec de nombreux fans, et il était certainement difficile pour elle de lier une relation intime et sérieuse avec quelqu’un. Mais il se posait tout de même la question de savoir s’il y avait quelqu’un dans sa vie qui la rendait heureuse.

@Mabel Griffiths

Lucas se laisse absorber par les paroles de Mabel, tentant de trouver un réconfort dans ses conseils bien intentionnés. Il savait qu'elle avait raison, au fond de lui. Les médicments étaient un piège dont il était difficile de sortir, et il ne pouvait nier les dégâts qu'ils avaient causés dans sa vie, y compris dans sa relation avec Greta. « Je suppose que tu as raison. En tout cas, j’y compte bien. » lui répond-il, quand elle lui assure qu’il reprendra bientôt le contrôle de sa vie. Estimant qu’ils avaient bien assez parlé de lui, Lucas décide alors de s’enquérir de la vie amoureuse de son amie. Et la réponse qu’elle lui apporte ne peut lui faire plus plaisir, surtout en voyant le visage de Mabel s’illuminer en mentionnant son compagnon, Aiden. Ce dernier semble cocher toutes les cases : acteur, compréhensif et attentionné avec Rosie. « Cachotière, comment ça se fait que je suis pas au courant ?? Ça fait combien de temps que ça dure ? », lui demande-t-il, sincèrement intéressé par le bonheur de son amie. Cela faisait réellement plaisir à voir. Si tout n’était pas parfait dans sa vie, ces derniers temps, la jeune maman avait été particulièrement présente pour le soutenir, alors la voir si épanouie le rendait réellement heureux. « Je suis si heureux pour toi. Rosie et toi, vous méritez d’être heureuses. », dit-il à Mabel, tout en attrapant sa main par dessus le plan de travail de la cuisine, pour la serrer et lui témoigner toute l’affection qu’il a pour elle. Il sait que la jeune femme a connu des hauts et des bas, qu’élever sa fille quasiment seule n’est vraiment pas chose aisée pour elle. La presse lui en faisait voir de toutes les couleurs également, et Lucas espérait qu’après le remue-ménage créé par la sortie de Nine, les journalistes et autres papparazzis allaient enfin la laisser tranquille. « La presse vous embête pas trop, ça va ? », s’inquiète-t-il. « Vous arrivez quand même à garder privé le peu de temps off que vous avez ? » Il n’osait pas imaginer à quel point cela devait être pénible de devoir surveiller chacun de ses faits et gestes, de ne pas pouvoir faire ce que l’on veut, quand on le veut. De voir sa vie privée à la merci de milliers d’inconnus. Rien que l’idée semblait insoutenable pour l’ancien pompier et il était même étonné d’être passé entre les mailles du filet, étant donné le nombre de personnes dans son entourage étant lié de près ou de loin à la presse people.

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Évidemment, il semble que Lucas soit le dernier au courant sur cette Terre que Mabel et Aiden sont ensemble. Il rit quand son amie lui dit que c’est parce qu’il ne lit pas assez la presse people. « J’avoue que c’est pas vraiment ce que je lis avant de m’endormir. », concède-t-il, taquin. Il n’a jamais été spécialement curieux de la vie des stars, trouvant même l’obsession de certains pour les célébrités malsaine. Et Mabel était son amie depuis assez longtemps pour préférer apprendre ce qu’il se passait dans sa vie de sa propre bouche, plutôt que dans un magazine en papier glacé. Il était curieux de savoir à quel point son statut de personne connue lui pèse dans son quotidien. Si elle arrive quand même à vivre une vie normale, autant que possible. Sa réponse ne l’étonne pas vraiment, puisque c’était l’idée qu’il se faisait d’une star qui cherche à éviter la presse : ressembler à monsieur ou madame tout le monde. Mais le fait que sa petite fille, Rosie, entre dans cette équation rajoutait certainement un peu de stress. Un enfant en bas âge semblait ne pas freiner la course au scoop des journalistes, au contraire. Mais Mabel faisait le nécessaire pour que l’anonymat de sa fille soit préservé. « C’est quand même un truc de fou que ta manageuse soit obligée de faire la police pour que ta fille puisse rester à l’abri de tout ça… », compatit Lucas. Même s’il ne veut pas d’enfant, il détesterait avoir à s’inquiéter sans cesse de savoir si une personne mal intentionnée ne l’a pas pris en photo, pour ensuite vendre le cliché à la presse. Ou pire encore. Sa question, toute bête, semble néanmoins inquiéter son amie qui lui demande s’il a rencontré des problèmes avec des journalistes. « Oh, pour rien, t’inquiète. C’était juste pour savoir si on te laisse quand même un minimum de tranquillité. Et, je n’ai aucun problème non plus. Tu sais, je suis vraiment un monsieur Tout le monde, avec mon chien. », dit-il, avec un sourire. « Mais si jamais tu te fais trop emmerder, appelle-moi. Avec Jazz, on viendra à ton secours. » Même s'il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, il voulait quand même Mabel sache qu’il serait là pour elle, en cas de besoin. Et il se fichait bien de si cela le conduisait un jour à être connu pour avoir frappé un journaliste un peu trop insistant.

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Mabel a l’air visiblement rassuré que Lucas ne lise pas la presse people, et ce dernier ne peut pas être plus d’accord avec elle en ce qui concerne ce qui est écrit dans ces magazines. Mais il reste tout de même effaré que la vie de la fille de son amie doit être protégée, elle aussi. Ces journalistes n’avaient donc aucune limite… La jeune actrice lui confirme ses doutes, pire encore, que la vie des enfants de star attirait tout autant l’attention, voire plus que leurs parents. « T’as jamais pensé à la déguiser quand tu sors avec elle ? Je suis sûre que Rosie adorerait sortir déguisée en abeille ou en Reine des Neiges pour aller au parc… », propose Lucas. De nombreuses stars ont eu recours à ce genre de subterfuges pour protéger leurs enfants des paparazzis. « Mais oui, tu as raison, je suis certain qu’elle sera reconnaissante que tu aies préservé son anonymat. », lui accorde l’ancien pompier. Son amie faisait tout son possible pour mettre sa fille l’abri des journalistes, et cette dernière semblait vivre paisiblement jusqu’à présent grâce à ses efforts. Une vie paisible que Lucas vivait également lui aussi, malgré parfois un entourage très médiatisé : Greta, Mabel n’étaient que des exemples. Il aurait pu se retrouver embêté lui aussi simplement pour avoir trainé avec l’une d’elle et pourtant, il n’avait jamais eu à avoir affaire à des journalistes en bas de chez lui. Du moins, pour le moment. « Je touche du bois pour l’instant. Qui sait si des journalistes m’ont pas suivi jusqu’ici ? » Il ne devrait pas plaisanter là-dessus : que se passerait-il si le simple fait de prononcer cette phrase lui attirait la poisse ? Il propose néanmoins ses « services » à Mabel en cas de paparazzi trop insistant, ce qu’elle refuse évidemment. Sauf s’il souhaite devenir un avocat, ce qui est loin, mais alors très loin des projets de l’ancien pompier. « Reprendre les études ? Et des études de droit en plus de ça ? Jamais de la vie ! Non, je pense que je vais reprendre la musique sérieusement… Peut-être monter un groupe ou apprendre à jouer d’un nouvel instrument… Mais un truc un peu hors du commun, genre l’hydraulophone, tu connais ? », dit-il en plaisant à moitié. L’apprentissage de cet instrument en particulier n’était pas du tout dans ses plans, mais s’investir davantage dans la musique en revanche pourrait être une option plus qu’envisageable. Mabel a visiblement pris sa proposition pour argent comptant, alors Lucas tient à la rassurer. « Tu sais bien que je plaisantais… Enfin, ou pas ! », dit-il, avec un clin d’oeil. Bien sûr, il préférait rester loin de ce monde de flash et de paillettes, mais s’il voyait un jour son amie en souffrir, il ne mettrait pas sa main à couper qu’il resterait sans rien faire. Pris d’un bâillement, il met sa main devant sa bouche. Ses yeux commencent à piquer et son corps lui fait clairement payer les efforts physiques et la quasi absence de sommeil de ces dernières heures. « Bon, je pense que je vais rentrer… La fatigue commence à se faire sentir, je suis plus habitué à être de service pendant si longtemps… », fait-il, avec un sourire fatigué. « Merci pour le café, pour Jazz… Et pour le pansement Reine des Neiges ! Je te revaudrai ça. », remercie-t-il son amie. Il rassemble ses affaires, avant de serrer rapidement Mabel dans ses bras pour lui dire au revoir. « Prends soin de toi. Fais un câlin à Rosie pour moi. », finit-il par lui dire, avant de rejoindre Jazz dans le jardin et de l’embarquer avec lui dans sa voiture.

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