ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
(POV Flora) Les dernières semaines avaient été synonyme d’autant de solitude que de tracas pour Flora. Le sort semblait prendre un malin plaisir à la tourmenter, alliant des tracas dans toutes les sphères de sa vie. À la fatigue habituelle qu’impliquait son rythme de travail constamment effréné s’était récemment rajoutée l’anticipation inhérente à l’ouverture du poste de ses rêves à Weatherton. Si un an auparavant, elle n’aurait pas même osé rêver introduire sa candidature pour devenir styliste au sein de la prestigieuse maison de couture, elle se sentait désormais plus proche que jamais de cette ambition un peu folle, qu’elle effleurait enfin du bout des doigts pour la première fois de sa vie – plus fort encore, elle la sentait enfin à sa portée. Forte de l’expérience qu’elle avait progressivement amassée, certes de la moins conventionnelle des manières, au fil de ses mois à Weatherton, Flora se sentait enfin à la hauteur de cette place et s’autorisait à y croire avec une détermination farouche. Liens familiaux avec le directeur artistique de la maison obligent, Flora avait préféré adopter une posture plutôt discrète tout au long du processus de candidature, qui avait été facilité par l’assurance qu’elle avait quant au fait que James connaissait précisément ses ambitions, son profil, et savait où se procurer l’ensemble de ses meilleurs croquis nécessaires à sa postulation. Elle savait que tout avait été mis en œuvre pour lui donner ses meilleures chances d’y parvenir, et n’avait désormais plus qu’à patienter jusqu’à l’annonce de ce qu'elle espérait, et croyait, être une bonne nouvelle. Il s’agissait donc d’un stress des plus positifs, mais qui n’en exerçait pas moins son lot de fatigue sur la petite souris qui commençait en outre à s’épuiser à force de jongler entre ses différentes affectations. Elle espérait enfin connaître une stabilité supplémentaire d’ici la fin du mois, et se raccrochait à cette perspective pour se traîner à travers ses horaires éreintants, en dehors desquels sa vie ne comportait de toute façon pas grand-chose de réjouissant actuellement. A son entourage, elle préférait une solitude presque permanente, qui ne faisait que renforcer ses tendances à cogiter tant au sujet de ses tracas actuels que de ses difficultés passées qui n’avaient cesse de la hanter depuis des années. Elle n’avait pas le cœur à demander soutien à quiconque – pas ses frères, pas Millie, pas même Blake. Pas Elijah, non plus, qui ne l’avait pourtant pas moins sollicitée que ceux qui lui étaient plus proches. La situation qui l’unissait à l’héritier ne faisait en réalité qu’ajouter à ses difficultés : si elle était d’ordinaire déroutante en raison des sentiments que le grand brun faisait naître en elle, elle n'avait fait que devenir plus perturbante encore depuis un peu plus d’un mois et les événements qui avaient pris place durant cette période. Eli s’était pratiquement montré méconnaissable à l’issue du ballet auquel elle l’avait accompagné, lui révélant une facette de lui qu’elle ne lui avait jamais connue, et qui, si elle n’avait pas été évidente à confronter, avait entrouvert à la brunette une porte sur les failles jusque-là si soigneusement dissimulées par le Walker. Un entrebâillement devenu béant une paire de semaines plus tard, lorsqu’elle l’avait découvert dans un tel état de détresse qu’elle en avait manqué de perdre ses moyens. Il n’en avait pourtant rien été – elle avait pris soin de l’héritier comme s’il s’était agi de sa propre chair, l’avait réconforté, rassuré, protégé et pouponné sans songer un seul instant faire autrement. Sans se laisser déstabiliser par les confessions glaçantes qu’il lui avait faites d’une voix tremblante et qui l’avaient projetée dans le passé bouleversant qu’elle avait connu avec son propre frère. Elle avait veillé sur lui jusqu’à ce que le colosse ne s’endorme dans ses bras, mais n’avait eu d’autre choix que de s’en distancer sitôt que sa raison l’eut rattrapée : cette situation était dangereuse pour les sentiments malvenus qu’elle ne pouvait s’empêcher de lui porter, et représentait un poids colossal pour ses frêles épaules déjà surchargées. Elle s’était sentie dépassée par des enjeux qu’elle ne se sentait pas capable de gérer actuellement, et dont elle s’était sentie contrainte de se demander si elle était réellement la mieux placée pour les prendre en charge. C’est le cœur brisé qu’elle avait pris congé durant le sommeil de l’héritier, dont elle avait confié les soins au petit frère, avant de résolument prendre ses distances.
Depuis, il lui manquait, c’est sûr. Et Eli n’avait pas fait grand-chose pour lui faciliter la tâche – il était revenu à son contact, plusieurs fois, lui proposant de se rencontrer au traversp de messages dont elle n’était pas sûre de saisir les intentions. Sans doute était-il mû par une honte et un sentiment de redevabilité, aussi s’était-elle efforcée de ne pas chercher plus loin que cette explication qui lui paraissait la plus plausible. Les motifs d’Elijah n’avaient toutefois pas plus d’importance cela – ils ne changeaient rien au fait que Flora ne se sentait pas la force de le revoir. Pas tout de suite. Elle ignorait si elle agissait de manière lâche ou responsable, mais n’en restait pas moins persuadée qu’elle n’était pas dans les meilleures dispositions pour lui offrir la disponibilité dont il avait besoin, craignait par-dessus tout de le charger à son tour de ses tracas à elle, et n’avait finalement fait que lui réserver le même traitement que celui qu’elle appliquait au reste de ses proches : le moment n’était pas le bon pour passer du temps en compagnie d’autrui qu’elle-même. Avec toute la douceur dont elle était dotée, elle lui avait systématiquement reflété qu’elle était fort occupée, sans se risquer à lui proposer une date ultérieure pour se rencontrer. Réagir de la sorte l’avait peinée, d’autant plus qu’une partie d’elle brûlait de le revoir. Pourtant, elle savait qu’elle agissait pour le mieux, et n’avait pas revu sa position.
À l’issue d’une semaine particulièrement éreintante, elle avait été tentée de passer la soirée enfermée dans sa chambre pour y guetter un sommeil qui se faisait rare ces derniers temps. Mais Flora avait fini par puiser en elle le courage de se rendre à un événement auquel elle avait réellement envie d’assister : un vernissage d’une artiste dont elle devait la découverte à nul autre qu’Elijah, qui lui en avait montré les œuvres quelques mois auparavant avec l’intuition justifiée qu’elles lui plairaient. L’héritier fut toutefois loin de ses pensées lorsqu’elle se prépara pour l’événement, tout comme son existence ne lui vint pas à l’esprit au moment où elle franchit les portes de la prestigieuse galerie où se déroulait le vernissage, et où elle constata que l’événement semblait destiné à un public autrement plus privilégié qu’elle. Si, d’apparence, Flora se fondait parfaitement dans la masse grâce au goût raffiné de sa tenue, elle ne s’en sentit pas moins différente des convives qui exhibaient nonchalamment des articles griffés dont le coût équivalait sans doute à un semestre de loyer de la brunette. Sans accorder trop d’importance à son léger sentiment d’inconfort, la petite souris se faufila un chemin à travers les invités, remercia d’un sourire reconnaissant le serveur qui lui proposa une flûte de champagne, et se focalisa sur les œuvres affichées aux murs immaculés de la pièce.
C’est au décours d’un coup d’œil hasardeux jeté aux alentours que Flora crut sentir son cœur manquer un battement. Si elle se l’accorda aussitôt, elle n’eut pas besoin du deuxième regard qu’elle concentra sur la silhouette familière repérée à une dizaine de mètres de là où elle se tenait. Gagnée par un sentiment difficilement descriptible, Flora laissa son regard noisette détailler le profil d’Elijah, qui ne l’avait nullement remarquée et qui semblait absorbée dans la conversation animée qu’il entretenait avec son interlocuteur, qu’elle reconnut aussitôt comme étant son frère Channing. Quelques secondes s’écoulèrent sans qu’elle ne lâche le duo des yeux, avant de détourner le regard, perdue quant à l’attitude à adopter. Elle l’avait évité des semaines durant, et restait confiante en la légitimité de cette décision. Mais pouvait-elle l’ignorer alors qu’il se trouvait à quelques pas d’elle, et que l’envie de lui parler commençait déjà à la gagner ? Elle osa un nouveau regard dans sa direction, le regarda rejeter la tête en arrière à l’occasion d’un éclat de rire. Il avait l’air considérablement en meilleure forme que lorsqu’elle l’avait quitté endormi sur son canapé, et elle ne put s’empêcher de se demander, tout en espérant que ce fût le cas, si l’air détendu et confiant qu’il affichait à nouveau et qu’elle lui avait presque toujours connu était sincère. Elle réalisa éprouver l’envie de connaître la réponse à cette question, plus encore, de savoir comment il allait depuis la fois dernière, et tout simplement d’entendre le son de sa voix et de sentir sa présence à proximité de la sienne. Non sans appréhension, elle s’avança finalement dans sa direction d’un pas prudent, rendu d’autant plus incertain qu’Elijah n’était pas seul. Channing avait beau lui avoir témoigné la même prévenance que celle qu’elle avait connue de la part de son aîné, elle n’en restait pas moins intimidée par le cadet qui surplombait Elijah de quelques bons centimètres, et dont la prestance ne pouvait que l’impressionner. Était-il plus intimidant encore que son frère, ou avait-elle fini par s’habituer à celle d’Eli à force de le côtoyer ? Elle n’en savait trop rien, mais ne s’en sentait pas plus légitime à interrompre le duo dans sa conversation pour autant. C’est toutefois ce qu’elle fit, timide mais toutefois déterminée, lorsqu’elle arriva à leur hauteur. « Eli ? - Euhm, Channing ? », s’annonça-t-elle d’une voix douce, refoulant courageusement son appréhension lorsque les deux hommes s’interrompirent aussitôt dans leur conversation animée pour poser un regard vaguement surpris sur elle. « Excusez-moi… désolée de vous interrompre, tous les deux. J'espère que je ne vous dérange pas », ajouta-t-elle en croisant brièvement le regard du cadet, dont les yeux noisette affichaient une expression qu’elle aurait été incapable d’identifier avec exactitude, à la fois aussi expressifs et indéchiffrables que les turquoises de son aîné. Elle reporta son attention sur ce dernier, et lui sourit vaillamment. « Je t’ai vu au loin, et je… Comment tu vas ? », demanda-t-elle finalement, doucement.
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Flora Constantine
la petite souris
ÂGE : trente-et-un ans (21.07.1993) SURNOM : flo sonne comme une évidence, elle entend également constantine de temps à autre STATUT : elle a du mal à y croire mais flirte le parfait amour avec Elijah. il est celui dont elle a toujours rêvé, et il fait d'elle la plus heureuse des petites souris MÉTIER : ses rêves abandonnés, elle est à présent barista au dbd en journée et barmaid à l'electric playground le soir LOGEMENT : au #03 james street à fortitude valley. elle partage cet appartement avec Millie, des cochonneries entassées dans les placards et de précieux rouleaux de tissus dans un coin du salon POSTS : 526 POINTS : 0
TW IN RP : ptsd, achluophobie, maladie, deuil. mentions : overdose, addiction, drogue, relation abusive GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : née à Sydney, elle vit à Brisbane depuis ses six ans › terrible cuisinière, elle mange toutes les cochonneries qui lui tombent sous la main › rêve de devenir styliste › elle a développé une peur phobique de l'obscurité suite à un accident de voiture › artiste, elle passe des heures à dessiner tous les jours › elle adore les animaux, peu importe qu'ils soient mignons ou non › maladroite, deux pieds gauches et un sourire innocent pour s'excuser d'avoir renversé votre café › elle rêve de voyages et d'évasion › très douce, grande enfantDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #7380B5 RPs EN COURS :
ELIORA › you still know of dawn, but you always return. when you hid under my black wings, they couldn't have protected you from anything. once in flight they would have let go. you would have once again wound up below. only broken, indeed, its wrong to keep you near me. one could call me cruel and deceiving, but in your sacred air i am full of light.
CONSTANTINE › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. i made up my mind. i can't see you but i hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, i know i'm home.
Il s’était réveillé seul. Évidemment. Elijah, après que Flora se soit occupée de lui pour ce qui avait été une journée dont il gardait un souvenir aussi sombre qu’il était honteux, n’avait pas été jusqu’à croire que sa petite souris prolongerait sa présence à ses côtés. Il n’avait pas envisagé le moindre scénario où Flora aurait été toujours blottie contre son dos à son réveil, et s’était pourtant surpris avec autant d’horreur que de résignation à l’avoir espéré. Il n’y avait pas cru, pas une seule seconde, mais s’était confronté à une déception aussi logique qu’elle n’en demeurait pas moins vaguement surprenante - Flora n’avait eu aucune raison de s’éterniser à ses côtés après avoir déjà perdu son après-midi entier à prodiguer des soins sur des blessures dont elle n’était pas à l’origine. Ses plaies, peu importe qu’elles se soient réouvertes à son contact, n’étaient pas siennes à panser. Mais pourquoi avait-il espéré, dans ce cas, être toujours surplombé par sa bienveillance en revenant à lui sur son canapé ? Pourquoi avait-il, aussi, cherché sa main contre sa poitrine en sentant son coeur s’y emballer, et pourquoi ce dernier ne s’était-il pas calmé malgré l’exercice similaire qu’il avait répété comme elle le lui avait montré ? Pourquoi, s’il avait été si sûr de se réveiller seul, l’avait-il si mal vécu ?
Les jours suivants avaient été particulièrement pénibles et rythmés par une drôle de solitude avec laquelle il composait habituellement bien mieux, et Elijah avait eu besoin d’un peu de temps pour se ressaisir - mais rien que vingt quatre ou quarante huit heures ne pouvaient résoudre. Il s’était excusé, platement, auprès de Flora au travers de différents messages - et si les réponses n’avaient pas été celles attendues, la brunette l’avait toutefois surpris une nouvelle fois de par sa douceur et éternelle bienveillance à son égard. Elle l’était, bienveillante, bien plus qu’il ne le méritait, et même si ses invitations à se revoir étaient restées sans suite Elijah se considérait déjà chanceux d’avoir entendu à nouveau de sa part compte tenu des circonstances. Il avait également repris le chemin du Walker Group, renoué avec ses costumes sur mesure, et retrouvait ainsi un quotidien dont la routine était tout ce dont il avait besoin - du moins, il l’espérait. Channing l’avait encouragé à prendre du temps pour lui après l’avoir réaccepté entre les murs de l’empire portant leur nom, quelques jours ou semaines de repos, mais frileux à l’idée de rester chez lui sans savoir quoi faire, Eli avait préféré s’occuper l’esprit et les mains en reprenant le chemin du travail et de ce à quoi il était bon. et il l’avait fait. Un retour auprès de ses maquettes et projets laissés en attente était tout ce dont il avait besoin pour faire abstraction de sa récente perte de contrôle, et il s’était plu à retrouver cette normalité qui lui avait cruellement manqué.
Il avait réitéré quelques messages auprès de Flora, distraitement - pour se persuader de ne pas attendre davantage que ce qu’elle semblait à même de pouvoir lui offrir. Mais Elijah, incapable de se persuader de ce qu’il savait être faux, ne pouvait nier nourrir remords et regrets face à la prise de distance de la Constantine. Il la comprenait, se sentait même chanceux de ne pas se confronter à son silence pour seul réponse, mais s’en voulait profondément de l’avoir mise face à ses démons les plus terrifiants - elle avait raison d’avoir peur, comment pouvait-il en être autrement. et, s’il était honnête avec lui-même - comme c’était toujours le cas, Elijah avait pensé à relancer une nouvelle conversation avec la brunette. À lui renvoyer un message pour pouvoir lire le sien en réponse, et à lui proposer de l’accompagner au vernissage de cette artiste dont il lui avait parlé et dont il espérait, avec un peu de chance, qu’elle se souvienne. Il y avait pensé, avait même suspendu ses doigts au-dessus de son clavier après avoir ouvert leur conversation dans sa liste de messages, et s’était finalement ravisé. Il devait respecter sa prise de distance, respecter son désir - puisqu’il s’en agissait d’un, à rester loin de lui. Elle avait raison la petite brune de se tenir à l’écart - on disait souvent qu’une pomme pourrie suffisait à noircir celles à ses côtés, aussi saines soient-elles initialement. Alors il avait proposé à Chan, passant dans son bureau après sa journée passée aux ateliers, un gobelet de café dans la main sur lequel il avait soigneusement pris le temps d’inscrire un smiley composé sobrement de deux points et d’une parenthèse dans l’espoir de le voir s’imiter au schéma, de se joindre à lui. et aussi grincheux pouvait-il être et tout autant en mesure de refuser, Elijah devait reconnaître que Channing ne devait pas être une pomme normalement constituée - il avait accepté, non sans s’être plaint cinq minutes pour la forme, de l’accompagner.
Alors les y voilà. Les deux frères, cintrés dans leurs costumes sur mesure, réunis en arpentant la galerie accueillant les œuvres de l’artiste dont il avait été persuadé du talent très tôt. Les y voilà, à trinquer avec du champagne hors de prix et à se fondre dans ces réceptions ayant bercé leur enfance - à la simple différence qu’à présent et à leurs âges, ils ne peuvent plus se goinfrer de petits fours en ricanant ni faire mine de les projeter accidentellement sur les coiffures de ces dames les plus raffinées. À la différence qu’à présent et à cette réception-ci, il est heureux de se tenir aux côtés de son cadet sans que rien ne les y oblige, heureux de pouvoir profiter en sa compagnie de ce moment privilégié. « Cette vieille garce est toujours en vie ? » Ses lippes s’étirent inévitablement à la remarque murmurée de son frère qui la noie en plongeant ses lèvres dans sa coupe, leurs regards orientés vers l’une des sexagénaires dont il est vraisemblablement impossible de se débarrasser peu importe les tentatives répétées de cette dernière en se perchant sur des escarpins toujours plus vertigineux pour compenser son dos fatigué. « Increvable - un peu comme toi. » Il sent le regard appuyé de Channing sur lui, n’ose le trouver en se contenant de sourire d’un air aussi coupable qu’idiot sans pouvoir s’en empêcher, le cherchant lorsqu’il se détourne. « Tu serais bien malheureux sans moi. » lui fait-il remarquer en lui soutirant un sourire un peu plus léger - parfois, il est heureux que Channing n’ait pas hérité d’une canne des suites de ses blessures. Elijah aurait eu bien trop facile à hériter de coups lancés à la dérobée par un Jerry capricieux.
Aux prises d’une vieille amie dont les dernières péripéties en date ne manquent pas de le faire renouer avec ses éclats de rire, Elijah reprend une seconde durant son souffle tandis que Channing encourage la rousse à poursuivre son récit quant à la façon dont elle est parvenue à s’extraire de chez son petit-ami après que ce dernier l’ait enfermée chez lui et qu’elle ait réalisé avoir laissé son double des clés dans sa voiture. La jeune femme explique aux deux frères être sortie par le balcon sous le regard médusés des voisins de voir une jeune femme en chemise trop longue et petite culotte en dentelle se pendre par la balustrade avant de retomber sur ses pieds, se diriger posément vers sa voiture, en sortir les clés et les agiter en signe de paix pour dissuader les commères du quartier de faire se déplacer la police - pas que cela ait suffi, au plus grand désespoir du petit ami en question appelé pour venir témoigner et à celui des agents des forces de l’ordre. « Tu aurais dû l’appeler - ou l’attendre ? » - « Je n’avais pas mon portable et je devais aller travailler Elijah, je n’avais pas le choix » Elijah secoue la tête en reprenant une gorgée de son champagne, capitulant tandis que la perche brune à ses côtés s’agite nerveusement depuis quelques minutes. Les sourcils légèrement froncés, sans comprendre pourquoi Channing semble brusquement nerveux alors que ses yeux semblaient s’humidifier sous le rire quelques secondes plus tôt, une voix ne tarde toutefois pas à éclairer sa lanterne au même moment où leur amie prend congé. « Eli ? - Euhm, Channing ? » La voix, comme une caresse, fait se hérisser les poils sur ses bras et Elijah ne met qu’une seconde à faire volte-face pour trouver le regard aussi familier qu’il est inhabituellement nouveau de la petite souris - Flora se tient juste ici, superbe dans une robe pâle, ses mèches cascadant autour de ses traits poupons et sur ses épaules. Ils ne se sont pas vus depuis quelques semaines et pourtant, il a l’impression de s’être tenu éloigné d’elle pendant l’équivalent de mois entiers, sans avoir eu besoin d’un quelconque moment pour reconnaître l’intonation aussi timide que vaillante de sa voix. « Flora » échappe-t-il dans un murmure surpris, le sourire agréable en la regardant tandis qu’il jure que Channing vient de lui marcher sur le pied. « Bonjour Flora. » - « Excusez-moi… désolée de vous interrompre, tous les deux. J'espère que je ne vous dérange pas » Il n’avait pas pensé qu’elle viendrait - il était même courageusement parvenu à occulter la charmante brunette de ses pensées en venant ici, et n’avait pas songé une seconde à la voir ici bien qu’il lui ait fait mention du talent de la peintre dont ils sont venus voir le talent accroché aux murs. « Non, bien sûr que non - ça me fait plaisir de te voir. » Il ne demandait qu’à la revoir, et qu’on le pardonne d’être aussi égoïste, mais Elijah n’avait rien voulu d’autre depuis qu’elle avait disparu de son appartement en le laissant s’y réveiller en compagnie de son cadet. « Je n’ai pas eu beaucoup de tes nouvelles » ajoute-t-il prudemment, doux sans chercher à lui faire de reproches quelconques, mais témoignant ainsi de son inquiétude à son égard. Il voulait la voir heureuse et épanouie, s’assurer de son sourire intact, et pouvoir la regarder à nouveau pour s’imprégner de son image autant que de son parfum et des mots qu’elle pouvait bien vouloir lui tenir. Il voulait s’assurer qu’elle allait bien, en dépit de ce qu’il lui avait infligé. « Je t’ai vu au loin, et je… Comment tu vas ? » Sa timidité apparente en dépit de son assurance le fait sourire, et il acquiesce posément à sa question. « Je vais mieux, merci. Je vais bien. » précise-t-il doucement, ayant l’impression de la revoir après une longue abstinence. Il va mieux, bien mieux, et même s’il pourrait aller encore mieux, c’est un début dont il se contente pour l’heure - en réalité, il va déjà encore mieux maintenant qu’elle se tient en face de lui. « Et toi - comment tu te sens ? » cherche-t-il à savoir, soucieux d’elle et d’un milliard de choses à son sujet, mais se forçant à se satisfaire de ce qu’elle est prête à lui partager. Channing, quant à lui, se tient aussi silencieux qu’il est souriant aux côtés de son frère, patientant pour la réponse de la brune. « Tu es parvenue à t’échapper à tes devoirs pour passer ici - j’espère que tu n’es pas déçue. » s’enquiert-il dans un nouveau sourire.
rainmaker
the innocence of my lips ☽ smear the innocence of my lips, feel you bruising me its boundless, you kill me and show me a world i feel whole in, never felt closer to demise, floating over all the stop signs and still i write pages of promise and cadence its quite alright baby
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
(POV Flora) Alors qu’elle se tenait, habitée à la fois par une détermination farouche et, paradoxalement, un sentiment d’incertitude, face aux deux frères Walker, Flora fut frappée une nouvelle fois par l’assurance d’apparence injustement facile que dégageaient ces derniers. Elle avait eu l’occasion de se familiariser avec l’air confiant et serein qu’elle avait pratiquement toujours connu à Elijah, sans pour autant jamais avoir eu le sentiment de s’y habituer réellement, tant son flegme pouvait atteindre des dimensions surréalistes. A d’innombrables reprises, elle s’était sentie déboussolée par la façon dont rien ne semblait jamais déstabiliser, ni même atteindre l’aîné Walker. Elle s’était, plus d’une fois, demandé comment il lui était possible d’évoluer avec une telle nonchalance dans son quotidien, s’était interrogée quant à la véracité de cette apparence qu’il affichait avec conviction, et avait fini par se résoudre non sans que persiste une certaine incrédulité à la conclusion qu’effectivement, le grand brun était doté d’une assurance à toute épreuve, qui semblait lui être aussi naturelle que le simple fait de respirer. Il était étrange, et peut-être justement pas tant que cela, de retrouver, de manière subtilement différente mais non moins reconnaissable pour autant, une aura similaire chez son cadet, qui ne dégageait pas la même exaltation quasi permanente qu’Elijah mais dont la prestance semblait presque excéder celle de ce dernier. Avaient-ils acquis cette capacité à paraître au sommet en toutes circonstances dans le cadre de leur éducation privilégiée, ou s’agissait-il d’un réel trait de caractère qu’ils avaient en commun ? Le phénomène lui parut d’autant plus déroutant qu’elle avait fini par assister à sa volatilisation chez Eli lors de leur dernière interaction. Pour la première fois, elle l’avait vu perdre toute once de contrôle devant elle, s’était vue confrontée à sa vulnérabilité la plus brute, à mille lieues de cette assurance qu’elle soupçonnait à nouveau être au moins en partie artificielle. Elle l’avait connu profondément ébranlé, à tel point qu’il ne dégageait plus que du désespoir et que son sourire éclatant et son calme olympien avaient été relégués au plan de lointains souvenirs. Elle l’avait connu plus humain qu’il ne l’avait jamais été à ses yeux, en dépit de, ou peut-être justement grâce aux aspects parfois effrayants de sa personnalité auxquels il lui avait donné accès ce jour-là.
Pourtant, elle aurait pu aller jusqu’à se demander si ces événements avaient réellement pris place, s’ils avaient réellement eu lieu avec le même homme que celui qui se tenait désormais debout face à elle et qui affichait cette expression imperturbable dont la familiarité sonnait désormais légèrement faux. Elijah se maintenait avec le même flegme aussi déroutant que fascinant qu’elle lui avait longtemps connu, comme si rien ne l’avait jamais mis en péril – comme si rien ne s’était passé, comme s’il n’avait pas traversé les épreuves terribles qui avaient fait craindre le pire à Flora. Si son regard par ailleurs relativement imperturbable avait trahi une pointe de surprise en se posant sur elle, qu’elle ne pouvait nullement lui reprocher dans la mesure où sa présence ici était effectivement inattendue, il lui apparaissait remarquablement calme et composé, et cette observation souleva quantité d’interrogations dans l’esprit de la brunette. Flora lui réciproqua le sourire particulièrement doux qu’il lui adressa en la saluant, et espéra ardemment ne pas sentir ses joues rosir lorsqu’il lui confia être heureux de la voir. À côté d’eux, elle eut l’impression de sentir le regard attentif de Channing la transpercer, et se maudit de laisser sa contenance en être mise à si rude épreuve. Il était déjà suffisamment laborieux de composer avec l’attention volontiers perturbante d’un Walker sans avoir besoin d’en rajouter un deuxième dans l’équation, et Flora s’efforça de se concentrer sur Elijah, non pas que cela ne l’aide le moins du monde à rester sereine. Elle se sentit déstabilisée par les prunelles azur qui la toisaient avec cette intensité toute particulière qui avait le don de l’électriser, mais se força à soutenir son regard sans trahir ni intimidation, ni nervosité. Les propos qu’il lui tint ensuite ne tardèrent toutefois pas à mettre à rude épreuve les efforts de la petite souris, dont le visage prit des couleurs à l’évocation du peu de nouvelles qu’elle lui avait donné ces derniers temps. Momentanément, ses billes noisette se détournèrent de celles de son interlocuteur, et elle dut se faire violence pour ne pas les laisser rivées sur ses pieds. Elle s’éclaircit maladroitement la gorge, et ses dents vinrent titiller l’intérieur de sa joue tandis qu’elle reprit tant bien que mal contenance. « Euhm, j’ai eu des semaines assez chargées, ces derniers temps », justifia-t-elle avec une voix qui trahit son sentiment de culpabilité. Le ton emprunté par le grand brun ne comportait rien d’accusateur – mais elle n’avait pas besoin de cela pour se reprocher les torts que son silence auraient pu lui causer. L’idée de l’avoir fait se sentir rejeté, d’avoir généré en lui de l’incompréhension, voire de la tristesse lui était difficilement supportable, non pas qu’elle crût revêtir à ses yeux une importance suffisante pour générer en lui pareilles émotions. Flora retrouva courageusement le regard d’Elijah, et ajouta précipitamment, soucieuse de ne pas lui donner la mauvaise impression : « Ce… ça n’avait rien à voir avec toi. » Ce n’était pas tout à fait vrai. Son silence n’était pas strictement lié à l’héritier, mais il était incontestable que la scène terrifiante qui avait pris place dans son appartement trois semaines auparavant avait contribué au surmenage émotionnel qui l’avait poussée à prendre des distances avec l’ensemble de son entourage. Il lui paraissait toutefois inconcevable de lui refléter tout ça à voix haute, qui plus est en présence de son frère.
Alors, elle préféra changer de sujet en s’enquérant de son état. Naïvement, elle avait brièvement cru que ce sujet ferait naître chez Elijah au moins une pointe d’incertitude, pourtant, il n’en fut rien. Le grand brun ne perdit rien de son calme olympien en lui assurant, un peu plus sobrement qu’à l’accoutumée mais sans moins d’aplomb pour autant, aller mieux, aller bien. Elle lui rendit son sourire, voulant se convaincre que celui de l’héritier était aussi sincère qu’il aimait le revendiquer, mais son regard se fit perçant, alors qu’elle scrutait prudemment mais avec détermination les traits de son visage bien moins creusé que la fois dernière, comme si elle était à la recherche d’un signe qui pourrait laisser entendre le contraire. Intuitivement, il semblait effectivement aller bien mieux que lorsqu’elle l’avait quitté. Son visage était moins émacié, ses yeux plus brillants, son rasage impeccable, ses boucles plus ordonnées bien qu’elles soient un peu plus longues encore que quelques semaines auparavant. Il avait retrouvé le teint hâlé qu’elle lui avait toujours connu, et dégageait à nouveau le parfum familier et enivrant dont les effluves lui parvenaient malgré la distance qui les séparait. Pourtant, Flora peina à se contenter de ces observations évidentes – elle était désormais bien placée pour savoir qu’Elijah était maître dans le jeu des apparences, et que celles-ci pouvaient s’avérer particulièrement trompeuses. Malgré le tableau rassurant qu’il lui offrait, elle ne pouvait s’empêcher de revoir les images bouleversantes qui avaient marqué leur dernière rencontre. Elle revoyait le désespoir briller dans ses yeux, les sanglots secouer son corps anormalement amaigri, la rigidité entraver ses moindres mouvements, l’air presque fou qu’avait dessiné le manque sur son visage. Elle se souvenait de la force avec laquelle il s’était raccroché à elle, désespérément, alors qu’elle-même avait peiné à croire qu’il pût accepter son aide au prix de son orgueil. Et, surtout, elle ne pouvait oublier l’inquiétude brûlante qu’il avait déclenché en elle, au point qu’elle avait craint pour la vie de l’héritier. Difficile pour la petite souris de croire que tout cela était effectivement derrière lui, même si elle le lui souhaitait ardemment. Elle-même peinait à passer outre, alors qu’elle n’était pas la principale concernée ; alors, comment pouvait-il décemment être revenu à la normale, comme si rien ne s’était jamais passé. Le sourire empreint de douceur de Flora s’estompa légèrement, et elle ne put s’empêcher de demander, à voix basse mais sans douter qu’il l’avait entendue : « Vraiment ? » Le ton de sa voix était délicat, prudent ; elle ne voulait pas lui donner l’impression de ne pas le croire, ni le pousser à se braquer ou à se montrer sur la défensive. Mais elle avait besoin de savoir s’il croyait véritablement à ce qu’il avançait, sans quoi elle serait assurément incapable d’en faire autant.
Comme à son habitude, l’aîné ne sembla pas particulièrement enclin à laisser la conversation tourner autour de lui trop longtemps, et Flora ne fut pas particulièrement surprise de le voir changer de sujet. Elle ne releva toutefois pas, et hocha la tête à son tour, sans se départir du sourire timide qu’il avait éveillé en elle. « Ça va. Un peu fatiguée – j’avais besoin de me changer les idées », répondit-elle doucement, sans trop s’étendre : elle ne désirait pas l’embarrasser avec des tracas dont elle ignorait s’ils l’intéresseraient, et encore moins devant son frère, dont elle sentait toujours le regard posé sur elle. « Déçue ? Impossible, c’est magnifique. Je suis contente d’être venue. Les œuvres sont encore plus belles que quand tu me les avais montrées chez toi », reprit-elle, un peu plus animée, avant de se mordre l’intérieur de la joue, gagnée par un élan d’embarras d’avoir évoqué ce souvenir par ailleurs anodin en présence de Channing, qui n’avait rien perdu de l’attention qu’il portait à leur échange. Elle jeta un bref regard dans sa direction avant de le détourner aussitôt, osant un nouveau sourire terriblement timide. Elle sentait son estomac se nouer légèrement, brûlait de poser un million de questions à Elijah sans qu’aucune ne parvienne à franchir ses lèvres bien trop pudiques que pour aborder les sujets qui l’intéressaient réellement. Il lui était tout simplement impossible d’échanger autre chose que des banalités affolantes devant le cadet Walker, dont la bienveillance évidence n’enlevait rien à l’intimidation qu’il suscitait. Mais elle ne pouvait tourner les talons sans être préalablement rassurée au sujet de celui qui l’inquiétait tant. « Je – euhm… », reprit-elle, se maudissant de sentir la chaleur lui monter au visage. Avant qu’elle n’ait pu s’en empêcher, ses prunelles s’égarèrent à nouveau brièvement du côté de Channing, avant de se reporter sur Elijah. « Je voulais te demander… », poursuivit-elle, avant d’être aussitôt rattrapée par la gêne aisément lisible sur ses traits, en dépit de laquelle elle s’obstina toutefois à raccrocher son regard à celui de l’aîné. Elle n’arrivait pas à prononcer la suite, pas tant qu’ils ne seraient pas seuls – mais il lui était tout bonnement impossible de l’admettre, et de risquer d’offenser les deux frères qui la toisaient avec curiosité.
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Flora Constantine
la petite souris
ÂGE : trente-et-un ans (21.07.1993) SURNOM : flo sonne comme une évidence, elle entend également constantine de temps à autre STATUT : elle a du mal à y croire mais flirte le parfait amour avec Elijah. il est celui dont elle a toujours rêvé, et il fait d'elle la plus heureuse des petites souris MÉTIER : ses rêves abandonnés, elle est à présent barista au dbd en journée et barmaid à l'electric playground le soir LOGEMENT : au #03 james street à fortitude valley. elle partage cet appartement avec Millie, des cochonneries entassées dans les placards et de précieux rouleaux de tissus dans un coin du salon POSTS : 526 POINTS : 0
TW IN RP : ptsd, achluophobie, maladie, deuil. mentions : overdose, addiction, drogue, relation abusive GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : née à Sydney, elle vit à Brisbane depuis ses six ans › terrible cuisinière, elle mange toutes les cochonneries qui lui tombent sous la main › rêve de devenir styliste › elle a développé une peur phobique de l'obscurité suite à un accident de voiture › artiste, elle passe des heures à dessiner tous les jours › elle adore les animaux, peu importe qu'ils soient mignons ou non › maladroite, deux pieds gauches et un sourire innocent pour s'excuser d'avoir renversé votre café › elle rêve de voyages et d'évasion › très douce, grande enfantDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #7380B5 RPs EN COURS :
ELIORA › you still know of dawn, but you always return. when you hid under my black wings, they couldn't have protected you from anything. once in flight they would have let go. you would have once again wound up below. only broken, indeed, its wrong to keep you near me. one could call me cruel and deceiving, but in your sacred air i am full of light.
CONSTANTINE › under the surface, you don't know what you'll find until it's your time. no second chances but all we can do is try. i made up my mind. i can't see you but i hear your call. baby, hold on now, we're going home. if we make it or we don't, we won't be alone. if you're waiting all your life, you won't ever go. when I see your light shine, i know i'm home.
Au grès de leurs interactions et au fil de leurs rapprochements, la petite souris et lui avaient progressivement quitté les locaux de Weatherton, les divers bars et restaurants de la ville, et s'étaient retrouvés dans l'intimité l'un de l'autre en s'exposant inévitablement à des aspects plus personnels de leurs vies - même pour lui. Lors du premier rendez-vous partagé dans son appartement, la jolie brune n'était parvenue à rien de moins qu’à trouver sa place dans son atelier sans même réellement l'y avoir cherchée, tout comme lui avait en quelque sorte trouvé la sienne sur un lit définitivement trop exigu lorsqu'il s'était présenté à sa porte sans qu'elle ne l'y attende - même s’il y avait été invité, il le jure. En l'invitant à découvrir ses travaux, à son anniversaire ou à passer une après-midi sur son voilier, Elijah s'était laissé porter par la facilité de leurs échanges et tous ces moments sans jamais réaliser consciemment de la même facilité avec laquelle il franchissait certaines limites et outrepassait certaines de ses habitudes dans l'unique objectif de faire s'égayer sur ses traits poupons un sourire. Il n'avait pas souvenir qu'ils se soient un jour ostensiblement faits de demandes quant à mieux cerner leurs attentes - ou peut-être en avait-il, mais préférait-il les oublier pour ne pas avoir à admettre avoir été celui à considérer leurs désirs comme de ceux pouvant être refusés. Il avait été le premier à lui dire non - et, d'une manière parfaitement logique autant qu'elle l'avait surpris, Flora le lui avait dit à son tour. Il lui avait refusé des choses qu'il avait désiré aussi ardemment qu'elle, peut-être même davantage, dans l'idée illusoire de la protéger de ce qu'elle était amplement en mesure de se préserver seule - et, lorsqu'il l'avait réalisé, il avait été trop tard.
Pourtant, et malgré des événements dont la force des conséquences aurait dû avoir raison de leurs affinités, Flora se tenait face à lui. Face à lui et son éternel sourire, lui dans son costume sur mesure aux côtés de son cadet à la tête de l'empire immobilier du pays, lui et sa maîtrise des illusions portant à faire douter l'existence même du sombre fantôme qu'il avait été lorsqu'elle s'était présentée à sa porte il y a maintenant trois semaines de cela. Elijah, il était heureux de la voir - bien sûr qu'il l'était. Mais, et sans qu'il ne parvienne à l'empêcher d'exister ni à composer réellement avec, un sentiment de honte s'était immiscé dans sa poitrine - même si bien vite réfréné. Flora l'avait vu comme très peu pour ne pas dire personne ne le voyait - et pour cause, puisque ce n'était pas lui. La vulnérabilité et les faiblesses n'étaient pas intégrantes à son quotidien, et lorsque ces dernières resurgissaient Elijah était toujours seul. Seul avec lui-même, Zelda perchée sur un meuble adjacent à son bar, à patienter en pleine tempête jusqu'à ce que cette dernière se calme. Et elles se calmaient, toujours. Il était reconnaissant à Flora et son cœur trop grand de lui être venu en aide, ne pouvait nier le réconfort dans lequel elle l'avait plongé en lui prodiguant des soins dont il avait oublié la chaleur et la réassurance pouvant en émaner, mais ne tenait pas à ce qu'elle ait une opinion différente de lui maintenant qu'elle l’avait vu ainsi. Mais pouvait-il vraiment en être différemment ? « Euhm, j’ai eu des semaines assez chargées, ces derniers temps » Ses joues se chargent de délicieuses couleurs chaudes et il sourit doucement en retrouvant la timidité autant que l'affirmation farouche de la petite brune, acquiesçant platement alors qu'il accepte sans rechigner les explications fournies. Ce sont des excuses - probablement, mais il n'attendait ni n'exigeait d'elle qu'elle lui rende des explications quelles qu'elles soient. Flora en avait suffisamment fait pour lui. « Ce… ça n’avait rien à voir avec toi. » Elle chasse son regard puis le retrouve, le sien azur patient et imperturbable tandis qu'il ressent une certaine précipitation dans sa précision. Elijah, il aimerait serrer doucement son épaule, la rassurer, lui dire d'inspirer posément et de relâcher son dos - il aimerait lui dire que tout va bien, qu'il ne la blâme d'absolument rien et qu'il est ici le seul responsable de toute cette situation - et certainement pas l'inverse peu importe qu'elle ait choisi de prendre ses distances. « Eh, Flora » commence t'il au même moment où Channing chasse étonnement le regard, s'orientant quelques minutes durant vers un couple de connaissances à proximité. « Tu n'as pas à te justifier, je comprends. J'espère que ni Weatherton ni le café ne te surménagent de trop, et que tu arrives à prendre un peu de temps pour toi. » sourit-il, plus doux qu'il ne l'était déjà, les traits prudents et le ton l'étant tout autant. Flora le surprenait perpétuellement - mais pas sur cette prise de recul, pas sur cette distance, et il s'y résignait avec une bienveillance et une compréhension toutes particulières comme il ne pouvait en être autrement. Il s'y était lui-même préparé et s'efforçait de l'accepter depuis, bien que l'air insatisfait de la brune le fasse froncer les sourcils d'un air curieux - il a terminé sur ce sujet, mais la Constantine semble pensive. « Vraiment ? » Immobilisés dans leur position suspicieuse, ses sourcils ne changent pas et l'héritier est secoué d'une vague tiède qui électrise ses bras et son dos. Battant de ses cils charbonneux, esquissant un nouveau sourire, il réitère quoique moins délicat et prévenant dans un simple souci de paraître plus sincère qu'il ne l'est déjà. « Vraiment Flora, je vais mieux. » assure-t-il comme s'il était surpris qu'elle puisse penser différemment. Comme si. « Ne t'inquiète pas pour moi. » ajoute t-il avec un peu plus de légèreté, appuyant ses mots d'un clin d'œil alors que le regard de Channing revient les surplomber.
Rapidement, les cartes lui reviennent en main et Elijah reprend le fil de la conversation en la dirigeant partout ailleurs que vers lui - et c'est avec sa légèreté et sincérité habituelle qu'il se pend aux lèvres de la brunette, curieux quant à savoir par quoi sont rythmées ses journées en ce moment et ce à quoi elle les passe. Ses yeux noisette sont fatigués derrière leur pétillement habituel, et il espère simplement qu'elle se plaît à faire peu importe ce qui épuise toute son énergie. « Ça va. Un peu fatiguée – j’avais besoin de me changer les idées » et sans doute un peu égoïstement, il est heureux qu'elle ait pensé à ce vernissage pour accéder à ce souhait. Rien ne lui assure qu'il est à l'initiative de l'idée - et finalement peu importe tant que Flora est ici et passe un bon moment. « Déçue ? Impossible, c’est magnifique. Je suis contente d’être venue. Les œuvres sont encore plus belles que quand tu me les avais montrées chez toi » À cela, son sourire se fait plus grand et facile, et Elijah retrouve tout de sa malice caractéristique comme si elle l'avait vraiment quittée depuis que la brune était entrée dans son champ de vision. Channing, à leurs côtés, trempe ses lèvres dans son champagne en réfrénant ce qu'il sait être un rictus, et Elijah est celui qui se retient de lui écraser le pied à son tour - Flora est toujours timide et ses joues ont toujours chaud, et il soupçonne son frère d'assister à tout cela sans scrupule aucun. « Je suis ravi qu'elles te plaisent - je t'avais prévenue que tu ne regretterais pas si tu venais y jeter un œil. » assure-t-il toutefois avec assurance, son sourire s'élargissant bien qu'il ne manque pas de noter la timidité que provoque cet élan d’entrain dans le comportement de l'adorable trentenaire. Elle était attendrissante - elle l'était toujours, mais peut-être avec encore plus d'intensité maintenant qu'il ne l'avait pas vue depuis une vingtaine de jours et qu'ils interagissaient en public à la vue de tous. « Je – euhm… » Il l'encourage patiemment, toujours à son écoute, tout comme un certain cadet à qui elle lance un regard - ce qu'il fait à son tour, se reportant sur elle ensuite. « Je voulais te demander… » Oh. Portant sa coupe à ses lèvres pour en vider le contenu, souriant à la dérobée à Flora avant de la tendre à Channing, l'aîné se reporte sur son frère avec un sourire. « Tiens, Chan - tu pourrais aller nous chercher à boire ? Et si tu trouves quelque chose à grignoter. » lance t-il d'un air faussement nonchalant, le visage du pdg se déridant d'un sourire aussi complice qu'il n'en demeure étonnement impartial. Ses doigts se saisissent de la coupe tendue et il s'excuse d'un regard auprès de Flora, prenant congé avant de s'éloigner en direction de confrères plutôt que du moindre serveur. Lorsque ses yeux azur se reportent sur Flora, il l'encourage à prendre le pas à ses côtés en s'avançant vers elle. « Il est moins effrayant qu'il en a l'air - il aime se donner un genre. » murmure t-il en se penchant vers elle et son oreille, sa voix sonnant comme un ragot avant qu'il ne se recule sans la quitter des yeux. L'interaction, brève, l'enveloppe dans le parfum familier de la brunette et il retrouve la seconde suivante ses yeux caramel auxquels il sourit. « Tu voulais me poser une question ? Si c'est à propos des œuvres je suis sûr de pouvoir vous introduire l'une à l'autre - vous devriez vous entendre à merveille. » suggère t-il en la regardant, déambulant à présent avec elle dans la galerie et laissant son regard se poser sur les œuvres à proximité. « Tiens - celle-ci est sa dernière en date. » désigne t-il l'air de rien, pointant du regard une toile parmi d'autres.
rainmaker
the innocence of my lips ☽ smear the innocence of my lips, feel you bruising me its boundless, you kill me and show me a world i feel whole in, never felt closer to demise, floating over all the stop signs and still i write pages of promise and cadence its quite alright baby
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
(POV Flora) Il était imperturbable. Flora peinait à donner du sens au spectacle que lui offrait l'aîné en se tenant ainsi devant elle. Il était en tous points tel qu'elle l’avait toujours connu, alors que, peut-être naïvement, elle s'était attendue à le voir différent. Un constat qui, non content de la dérouter, suscita en elle d’autres émotions plus complexes à identifier. Parmi ces dernières, une seule s'imposa avec plus de franchise que ses contreparties. Insidieuse mais lancinante, tapie dans l'ombre mais impossible à ignorer, la culpabilité vint nouer les entrailles de la petite souris sans que cette dernière ne pût s’en départir.
Telle un hydre aux têtes innombrables, dont il suffisait d’en abattre une pour que trois autres n’en surgissent aussitôt, la culpabilité de Flora revêtait autant de visages qu'il lui était impossible d’ignorer. Au cours des dernières semaines, ce sentiment l'avait tourmentée de manière fluctuante sans jamais la laisser pleinement tranquille ; Flora parvenait parfois à s’en détourner aussi longtemps que le lui permettaient les distractions qu’elle avait mises en place en assez grand nombre pour ne pas se laisser déborder par ses pensées, avant de se voir rattrapée inévitablement par cette désagréable sensation qui refusait de se déloger du creux de son ventre. Une à une, mais pas toutes à la même fréquence, les têtes de l'Hydre se présentaient à sa conscience malmenée pour lui rappeler un aspect différent de la culpabilité qui la titillait sans relâche.
D’abord, il y avait la gêne de l’avoir surpris dans une position dont elle avait pertinemment compris qu'il ne l'aurait jamais même laissée entrevoir s'il en avait eu le choix. Elle ne pouvait revendiquer connaître les moindres pensées de l'héritier, dont le caractère avait toujours été aussi énigmatique que déroutant, mais n'avait pas besoin d'être devine pour savoir qu’il ne lui aurait jamais délibérément révélé la vulnérabilité qu’elle lui avait surprise ce soir-là. Malgré la reddition franche d’un Eli trop dépassé par les événements pour se raccrocher à son orgueil légendaire, elle avait senti la tension transitoire dans ses muscles en y apposant des mains réconfortantes, tout comme elle avait surpris la façon dont son regard d’ordinaire si pénétrant s’était fait fuyant, alors que le rapport de forces entre eux avait brusquement connu un retournement spectaculaire. Flora avait été frustrée à plus d’une reprise par l'ascendant indéniable qu’Eli avait eu le don d’exercer sur elle ; pourtant, lorsque la tendance s'était inversée sans préambule, c'était le désarçonnement plus que la satisfaction qui s'était emparé d’elle. Elle avait aspiré à reprendre la main dans la dynamique pour le moins déséquilibrée qui s'était installée entre l’héritier à la confiance débordante et elle, petite souris mal assurée – mais, une fois le moment fatidique arrivé, celui-ci avait pratiquement sonné faux tant son déroulement avait manqué de naturel. Plutôt que d'être satisfaite de voir sa contenance excéder celle d'Eli, Flora s'était inquiétée de remarquer que ce revirement, loin d'être causé par une flambée d’assurance de sa part, n'avait été que le simple fruit de la perte totale de moyens du grand brun qu'elle avait toujours connu si imperturbable. Et le constat irrévocable que la faiblesse d’Elijah avait été, tout compte fait, la seule cause à la mainmise toute relative qu'elle avait eue sur cette situation s'était inévitablement accompagné d’un sentiment de culpabilité autant que d’illégitimité de la part de la petite brune : qui était-elle, au juste, pour surprendre l’éclatant brun dans son moment le plus terne, le plus vulnérable et le plus faible et, qui plus est, pour se poser en unique phare dans la nuit orageuse qu’il traversait, alors qu’elle-même manquait de l’assurance nécessaire à l’endossement de ce rôle ?
Ensuite, lorsqu'elle parvenait à occulter la culpabilité de l’avoir surpris dans des circonstances infiniment humiliantes aux yeux de celui pour qui les apparences demeuraient impossiblement primordiales, l’embarras endossait une autre casquette. Elle se remémorait la façon dont, submergée par le poids du rôle qu'elle avait délibérément endossé, sans toutefois avoir eu l'impression d’avoir eu le choix de l’alternative, elle s'était éclipsée alors que l'héritier avait fini par succomber à un sommeil agité. Sans doute cette tête de l'Hydre était-elle la plus redoutable, et venait-elle l’assaillir avec un acharnement plus vif que les autres. Flora avait perdu le compte du nombre de fois où, en pleine journée de travail comme au beau milieu de la nuit, ou encore au décours des pensées qu'elle laissait vagabonder dans des moments de contemplation, cette culpabilité bien particulière était venue lui nouer les entrailles. À chaque fois, elle lui rappelait le moment, et surtout, la façon dont elle était partie, avec autant de précaution que de précipitation pour ne pas avoir à se confronter au regard qu'elle devinait plein d'incompréhension de celui qui s'était enfin livré à elle avec toute la vulnérabilité qu'elle n'avait jamais osé lui soupçonner, tout en ayant toujours rêvé de la voir transparaître derrière cette armure à la solidité régulièrement frustrante. Son regard critique oscillait entre le constat de la nécessité de s’extraire d’une situation insupportable et la culpabilité de l’abandon qu’elle se reprochait de lui avoir infligé – et, irrévocablement, son cœur trop grand penchait toujours pour cette dernière. Elle avait tenté de s’en empêcher, mais ne pouvait faire autrement que d’imaginer le regard triste et perdu de celui qui s'était réveillé avec la réalisation qu'elle n'était plus là. De toute évidence, Flora avait offert à Eli une aide dont les ramifications excédaient largement l’investissement qu’elle aurait dû apporter à la situation dans laquelle elle l’avait surpris ; pourtant, l’impression de ne jamais être en mesure de lui apporter ce qu’il méritait ne la quittait jamais, et Flora demeurait profondément insatisfaite de son attitude, incapable d’appréhender en quoi cette dernière était exemplaire plutôt qu’insuffisante.
Enfin, il y avait l’ambivalence dont elle ne parvenait à se départir à la vue qu’il lui offrait, avec cet éternel sourire imperturbable et cette sérénité qui paraissait à nouveau inébranlable. Elle ne pouvait oublier les images radicalement différentes d’Elijah imprimées sur sa rétine : son corps affaibli entièrement remis à ses bons soins, sa main qui s’était emparée de la sienne lorsqu’elle avait fait mine de s’en aller, la peur et le désespoir qui avaient assombri l’azur de ses prunelles. Pourtant, et malgré le sentiment de ne pas avoir été légitime en le trouvant dans cet état, Flora était forcée de constater qu’elle n’avait pas été mal à l’aise, ni intimidée ce jour-là – en tout cas, moins qu’elle ne l’était désormais, alors qu’il la toisait à nouveau de toute sa hauteur. Difficile pour elle de croire que l’homme cintré qui se tenait face à elle était le même qui s’était entièrement abandonné à elle dans son moment le plus vulnérable ; difficile, plus encore, de s’avouer qu’elle l’avait trouvé plus humain au milieu de tout ce chaos, et qu’il ne lui aurait pas déplu de voir persister chez lui un fragment de cette fragilité qui lui aurait prouvé qu’il l’était toujours. Elle se sentit coupable de regretter la disparition de cette facette qu’elle lui avait surprise alors qu’elle avait bien compris qu’il exécrait cette dernière et n’aurait jamais voulu la voir persister.
Peut-être que s’il n’avait pas retrouvé l’intégralité de cette maudite assurance qui la charmait autant qu’elle ne la frustrait, elle ne se serait pas surprise à rougir furieusement et à trébucher sur ses mots devant les deux frères. Elle s’était attendue à ce que ses retrouvailles avec Eli soient délicates et qu’une certaine gêne ne l’accable après l’intimité qu’ils avaient partagée malgré eux – mais elle n’avait pas pressenti qu’elle serait aussi déstabilisée en le voyant se comporter comme si absolument rien n’avait changé. Elle peinait pourtant à y croire ; personne, y compris Elijah Walker, n’était insensible au point d’être aussi peu affecté par les événements récents. Mais elle ignorait comment le verbaliser, et s’en sentait d’autant moins capable qu’elle sentait le regard perçant du cadet Walker la scruter intensément. Une tension palpable enveloppa la petite brune, dont l’appel à l’aide silencieux finit par trouver écho avec une fluidité surprenante chez son interlocuteur privilégié, qui congédia subtilement mais de manière non moins évidente son frère. Flora sentit ses entrailles se dénouer très légèrement, et adressa à l’aîné un sourire entendu avant de lui emboîter le pas sans attendre. Son cœur manqua un battement lorsqu’il se rapprocha d’elle pour lui murmurer une plaisanterie à l’oreille, et elle eut brièvement l’impression d’avoir oublié comment respirer alors que le parfum de musc et de santal d’Elijah tenta de se frayer un chemin dans ses voies aériennes. Flora ne se démonta toutefois pas, et, à l’issue d’un petit rire, prise d’un élan d’intrépidité, elle le questionna : « Ah, oui ? Et toi, quel genre aimes-tu te donner ? » Elijah ne tarda toutefois pas à la prendre une nouvelle fois de court, à peine leurs regards se furent-ils croisés. Flora ne tarda pas à chasser le sien, loin de rester indifférente au sourire qu’il lui adressa, mais reporta aussitôt ses prunelles sur l’héritier en arborant un air ébahi à ses propos. « Tu – tu connais l’artiste ? », questionna-t-elle sans chercher à masquer l’incrédulité dans sa voix, avant de secouer la tête et de laisser échapper un rire légèrement nerveux. « Évidemment que tu connais l’artiste », se répondit-elle à elle-même, sans attendre la réponse de l’intéressé, sans retrouver le regard de celui qui ne cessait jamais de la surprendre, un sourire flottant sur ses lèvres rosées. Elle resta silencieuse pendant quelques instants, se contentant de marcher aux côtés de l’héritier qui lui montra une œuvre qu’elle tâcha de contempler avec attention – mais son esprit ne tarda pas à vagabonder à nouveau et elle peina à se concentrer sur le tableau pourtant splendide qu’elle avait sous les yeux. Elle ouvrit la bouche, s’apprêtant à chercher les mots adéquats pour commenter l’œuvre, mais se résigna en comprenant que ses pensées brûlaient de l’emmener sur un autre territoire. Elle se tourna finalement vers celui qui s’était arrêté à ses côtés, pensant qu’elle voulait prendre le temps d’admirer le tableau, et affronta courageusement son regard tout en sentant son cœur entamer une course effrénée dans sa poitrine. Après une seconde d’hésitation, elle finit par prendre la parole, d’une voix si douce qu’elle en devenait presque difficile à distinguer. « Elijah… Ce n’est pas des œuvres que je voulais te parler – enfin, elles sont magnifiques, et je suis vraiment touchée que tu veuilles nous présenter », commença-t-elle, s’octroyant une brève digression avant de rentrer dans le vif du sujet, dont l’approche rendit les battements de son cœur plus erratiques encore. « Je… je voulais juste m’assurer que tu ailles bien. Te demander si les derniers jours n’ont pas été trop difficiles. » Elle dut réprimer l’envie de détourner le regard, sentit ses joues se teinter légèrement de nuances plus chaudes, mais n’en continua pas moins à affronter les prunelles azur qui la surplombaient. Elle ignorait si elle avait été trop loin, si elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas – mais elle avait besoin d’en avoir le cœur net.
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.