screaming, crying, perfect storms
@Nicholas Hurley ☆ crédit/josshelps

Jo fût surprise d’entendre le vibreur de son téléphone portable s’activer soudainement. Ça faisait plusieurs heures maintenant qu’elle l’avait délaissé, convaincue de toute façon que la communication ne passerait pas, et se concentrant sur autre chose, en l’occurence sur la présence de réfugiés — plutôt sympathiques au demeurant — chez sa grand-mère. Ava ne paraissait pas particulièrement désorientée au sujet de la présence de Midas et Posy à la maison, et c’était une chose à rayer de la liste de ses incertitudes pour ces prochains jours, lesquels seraient légèrement anxiogènes étant donné l’alerte météo lancée par les autorités de la région. Ça soufflait fort dehors, cette réflexion lui traversa l’esprit quand, quittant le séjour et laissant tout le monde à ses occupations le temps de répondre au téléphone, elle passa la tête entre les interstices des barricades mise en place par Marcus et son  propre père avant que les choses ne se corsent. Ils n’étaient pas encore dans le dur de la tempête, et elle n’était pas inquiète, mais c’était tout de même angoissant tout ça. Son téléphone dans la main, percluse gentiment dans la cuisine, elle quitta les fenêtres obstruées pour se laisser asseoir au bord du comptoir le plus haut en se figurant de qui était assez sot pour l’appeler maintenant "Nicholas." Chantonna sa voix traînante, ses chevilles se croisant pendant que la fenêtre FaceTime s’ouvrait sur son tout petit écran. Son voisin était parti à des milliers de kilomètres de là, chose étonnante quand on savait à quel point il se faisait dessus à l’idée de laisser sa grand-mère toute seule, même quand il s’agissait de traverser la rue. Il avait attendu qu’une alerte de ce type tombe pour se faire pousser une paire de couilles, et décider de s’en battre à peu près tout ce qui pouvait pendouiller sur son corps de vieillard pour aller se la donner au Royaume-Uni. Grand bien lui faisait, Jo n’avait pas d’avis sur la question, mais ça la faisait doucement rigoler de savoir qu’il pouvait se passer un drame en son absence — enfin rigoler, tout est relatif bien entendu, loin d’elle l’idée de souhaiter du malheur à Esmée. Se rendait-il compte qu’il ne pourrait certainement pas rentrer, et ce parce qu'il avait préféré faire fi de tout ce qui se disait sur les possibles dégâts à accuser au cours de la tempête ? Elle n’enfoncerait pas le couteau dans la plaie, mais en effet, c’était quand même curieux comme timing pour voyager.

Jetant un oeil à sa propre image dans l’écran de son téléphone portable, tapotant ses lèvres l’une contre l’autre pour estomper le baume qu’elle avait sur les lèvres, elle le leva devant son nez pour avoir une vue d’ensemble de la mine de dépressif de son voisin "Je sais pas si la communication va tenir longtemps." lui rappela-t-elle tout en s’inclinant en avant pour vérifier que tout le monde était toujours là où il était supposé être, entendant le rire de la petite Posy qui apportait un peu de fraîcheur dans la vie de nana Carter "Ça m’étonne même qu’on puisse se capter. Tu me vois, tu m’entends ?" Une vérification nécessaire après celle en direction du séjour, ses sourcils se fronçant en même temps que, bêtement, elle essayait de voir ce qui se passait par-dessus l’épaule de Nicholas.

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

Aucune notification.
De ce côté-ci de la planète, le tien, il se fait tard. Et si beaucoup serait content de ne voir aucune notification sur leur téléphone portable avant d'aller s'endormir, ce n'est pas vraiment ton cas. Normalement, à cette heure-ci, tu as déjà reçu un long message, un appel, quelque chose de la part de Mavis. Cela correspond à une heure raisonnable en Australie et connaissant Esmée, elle est déjà debout depuis quelques heures. Alors ce silence... cela ne te rassure pas, du tout, et même si c'est idiot, même si c'est à des milliers de kilomètres et que tu ne peux rien faire pour y remédier.
Qu'est-ce que tu veux faire ? Non, on ne peut pas emmener ta grand-mère; les mots de Jules, pas les tiens quelques jours avant le départ et même Esmée t'a assuré qu'elle allait bien. Oui, c'est une tempête qui va passer sur la ville, elle en a vu d'autres, elle est en bonne compagnie, Mavis est là, la maison est solide, aucun soucis à se faire. Je suis plus solide qu'il n'y parait, Nicky, voilà ce qu'elle t'a dit. Pourtant, dans ta chambre d'hôtel, près du centre-ville de Bristol, tu ne peux t'empêcher de t'inquiéter et tu te maudis un peu alors que tu appelles ta cousine. Sans succès, ça sonne dans le vide, pas de Mavis et ses mèches blondes rassurantes sur ton écran, un nœud se creuse un peu plus dans ton estomac, et ce, même si tu ne peux rien faire. Tu tentes Esmée directement, c'est le même résultat. Ton index glisse sur la liste de contact et sans y penser, tu vas chercher le nom de Jo et tu appelles. Tu t'attends au même résulat et...
"Jo." Le visage de la brune apparait sur ton écran et un sourire trouve aussitôt sur ton visage. Tu te redresses, la caméra montrant l'expression de soulagement réelle sur ton visage alors que tu bouges. Hors de question de rester assis sur ton lit, tu vas t'appuyer contre les fenêtres, qui te reflètent Bristol encore en mouvement et certaines personnes qui commencent leur soirée. Ta journée a été longue et tu as ordre de te reposer, là encore, les mots de Jules."Je te vois et je t'entends." Que tu confirmes à Jo avant de hausser les épaules."On va dire que c'est un coup de chance... ouais, un coup de chance, dans ma vie à moi." Tu peux voir l'ironie de la situation et tu peux dire sans aucune hésitation que tu n'as jamais été aussi content d'entendre ou même de voir Jo.
"Tu sais sûrement pourquoi j'appelle, ma cousine est avec Esmée, je n'ai pas réussi à la joindre elle ou Esmée... je me dis que c'est qu'une histoire de réseau mais..." Mais tu ne peux pas t'empêcher de t'inquiéter, mais tu es prévisible à souhait. Mais tu es un idiot fini parce que tu ne peux rien faire et tu n'attends pas à ce que Jo aille braver la tempête et ses mesures de sécurité pour aller voir Esmée non... Mais tu sens tout de même le nœud de ton estomac se desserrer un peu, car si Jo va bien, c'est que Mavis et Esmée aussi vont bien, n'est-ce pas ? "Ça va de ton côté au fait ? Tu es avec Ava ?"

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@Nicholas Hurley ☆ crédit/josshelps

"En fait, nan. J’en sais rien." Jo ne savait pas pourquoi Nicholas appelait. Elle était douée pour plein de choses, la liste était trop longue pour être déroulée ici, mais elle n’avait pas encore trouvé le moyen de lire dans les pensées de ses congénères, surtout quand ils étaient à l’autre bout de la planète. Elle n’était pas demeurée au point de se dire que ça n’avait pas de rapport avec la tempête, mais Nicholas lui avait dit que sa soi-disant cousine restait avec Esmée, alors pourquoi il l’appelait, elle ? Pour lui demander si elle allait bien ? Elle avait appris une chose à propos de Nicholas, c’était qu'il était au moins autant égocentrique qu’elle, alors s’inquiéter du sort de son quartier, ce n’était définitivement pas dans ses plans. Tant que la conversation tournait autour de lui, le musicien était gai comme un pinson, autrement, le reste du temps quand il ne s’agissait pas se plaindre et chialer sur son sort de quarantenaire qui trouve le monde trop grand pour lui, on ne pouvait pas dire qu’il était de bonne compagnie. Mais soit. Lui laissant le bénéfice du doute, perchée sur le premier meuble qu’elle avait trouvé pour s’asseoir, Jo écouta ce qu’il avait à dire en fixant l’écran de son téléphone. Sur l’image, elle voyait qu’il essayait de garder bonne composition, mais à l’entendre au travers des hauts-parleurs, elle devinait qu’il était déjà en train de se pisser dessus à l’idée qu’il soit arrivé un truc à sa grand-mère. Ça se comprenait, elle ne s’en moquerait pas, consciente qu’à sa place, elle ne ferait pas la fière non plus. Mais Jo ne serait pas Jo si elle ne trouvait pas du sarcasme à faire tout de même quand ce n’était pas bienvenue "C’est ça de faire confiance au premier membre de ta famille que tu trouves un peu sympa." Il connaissait sa cousine depuis trois jours qu’il lui donnait déjà des responsabilités de ce genre, alors quelque part, c’était peut-être bien fait pour sa poire.

Elle ne le lui dirait pas, reprenant sur le même ton "J’ai pas trop fait attention à ce qui se passait autour ces dernières heures, on est bien confinés ici." Et puis franchement, tant qu’il n’arrivait rien à ceux qui étaient sous son toit actuellement, le reste elle s’en cognait. Elle savait Richard, Maisie, Charlie, Megan, son équipe et ses musiciens en sécurité, et comme Esmée était supposée être prise en charge, elle ne s’en était pas souciée outre mesure. La tempête avait le don de se faire replier sur eux-mêmes ceux qui tenaient à leur vie, et dès l’arrivée de Midas et Posy, Jo s’était sentie dans une bulle qu’elle ne ferait éclater que quand on leur annoncerait que tout était terminé. Là, elle prendrait l’ampleur des dégâts, mais en attendant, elle pouvait encore faire un peu l’autruche. Du moins, c’était ce qu’elle comptait faire avant que Nicholas la sollicite. Parce que c’était ce qu’il faisait là, non ? Elle roula des yeux en laissant un soupir lui échapper par le nez "Tu veux que j’aille vérifier si tout va bien ?" Elle donnait l’impression que c’était une corvée, mais elle s’était déjà levée de son perchoir sans rien demander à personne, répondant en même temps au jeune homme "Ouais, merci de demander. T’avais l’air tellement inquiet pour nous, ta sollicitude me va droit au coeur." Ironie évidemment, tandis qu’elle passait la tête par l’entrebâillement qui séparait salon et cuisine pour dire à Midas qu’elle allait jeter un coup d’oeil de l’autre côté de la rue. Elle ne risquait pas grand-chose, le plus gros de la tempête n’arriverait que dans quelques heures après tout "Avec nana et Midas. Maisie nous a faussé compagnie, et Richie est resté avec ses enfants. Tout le monde est en sécurité." l’informa-t-elle, coupant l’image de son téléphone pour mieux le glisser à son oreille pendant qu’elle enfilait la veste de Midas au lieu de la sienne, parce qu’elle était ce cliché-là, et que même sous la tempête, avoir du style, ce n’était pas une option "Elle devait rester avec elle pendant toute la durée de l’alerte-météo ta cousine, ou c’était une question de quelques heures ?" Elle connaissait la propension de Nicholas à faire des caisses de tout et n’importe quoi quand Esmée était concernée, alors elle préférait demander avant de sortir.

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

Est-ce que tu as besoin d'expliquer à la grande Jo Carter que si ta liste d'amis est courte, la liste des gens à qui tu accordes vraiment ta confiance est encore plus courte ? Et même minuscule quand il s'agit de veiller sur ta grand-mère et de s'assurer de son bien-être ? Non, ça se passera d'explications ou même de commentaires, c'est très clair à tes yeux et pour toi, c'est un compliment que Jo soit sur toutes ces listes-là et décidément pas le contraire. Aussi, tu évites la première question de la brune et tu fronces définitivement les sourcils, l'épaule droite toujours contre la vitre de la fenêtre de l'hôtel alors que tu viens à la défense de Mavis. "Hey, tu dis ça parce que tu n'as pas rencontré Mavis, je sais que je peux lui faire confiance, je sais." Tu insistes bien sur le dernier mot et intérieurement, tu te dis que Mavis n'a pas besoin qu'on la défende. Du tout. Si elle entendait les mots de Jo à son égard, ta cousine se ferait un plaisir d'expliquer ce qu'elle considère comme important ou non à la chanteuse. Ce serait une rencontre à la fois intéressante et électrique, c'est ce que ton cœur d'introverti te dit alors que toi, tu fixerais tout cela depuis les tribunes, à encourager tout le monde et à te dire qu'elles ont toutes les deux raisons (bien entendu). Mais ce sera une rencontre pour une autre fois, il te semble, peut-être quand tu seras de retour sur le sol australien.
"Okay une bonne ch..." Qu'elle aille bien et ton cerveau rattrape avec un temps de retard l'ironie et le ton de la brune et cette fois-ci, tu décolles de la fenêtre alors que tu l'interpelles."Jo." Non, tu n'étais pas en train de lui demander d'aller vérifier par elle-même, tu ne ferais jamais cela et tu appelais autant pour t'assurer que tout va bien de votre côté de Brisbane que pour s'enquérir de son état. Jo a beau adoré te rabrouer, à tes yeux, vous êtes tout de même amis et ça ne change pas, que tu sois à Bristol ou non, tempête ou pas. "Tu n'es pas obligée de faire ça, et merci, vraiment, le but n'est pas de te mettre en danger pour calmer mon anxiété." Et puis, au diable ton anxiété d'ailleurs, c'est ce que tu fais la plupart du temps et tu t'en portes très bien. Ouais, tu auras des rides quand tu auras l'âge d'Esmée, ou alors, quelque chose de dramatique et de totalement gérable va finir par t'emporter avant que tu n'atteignes l'âge de ta grand-mère, peu importe, tu ne veux pas y penser maintenant. Mais, qui es-tu pour dire à Jo quoi faire ? Tu la vois déjà enfiler une veste, déjà être en mouvement et si tu t'en veux un peu, ce n'est que passager.
"Dis bonjour à Midas et Ava de ma part aussi... et ouais, s'il t'arrive un truc, ce sera de ma faute, je le sais ça aussi." Tu as beau dire ça sur un ton complètement vide et plat, la vérité est là et bien sûr que tu t'en veux de l'envoyer braver ce qui passe à Brisbane juste pour toi. Ce n'est que quelques mètres, juste à côté techniquement, vu que vous êtes voisins, la porte d'en face, elle n'aura qu'à taper à ladite porte pour s'assurer qu'Esmée va bien. "Non, non, Mavis passe quelques jours avec elle, ça doit juste être une histoire de réseau... l'univers voulait qu'on se parle, je ne vois pas d'autres explications." Tu es hilarant, le décalage horaire est en train de te transformer en comédien, il n'y a décidément pas d'autres explications.
"... Je suppose que tu sais déjà où Esmée cache le double des clés ?" Tu poses la question alors que tu observes Jo, à des kilomètres, t'attendant déjà à une réponse positive de la part de la brune.

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Elle ne l’avait jamais rencontrée, et elle ne voulait pas la rencontrer, la fameuse cousine de Nicholas. Elle en avait déjà assez à gérer avec sa propre famille pour vouloir tamiser les entrées et sorties de celle de Nicholas. Il était assez grand après tout, il savait ce qu’il faisait. Du moins d’ordinaire, quand il ne jugeait pas ça judicieux de se barrer à l’autre bout de la planète alors que le pays tout entier était sur le qui-vive, à attendre de voir à quelle sauce ils allaient tous être mangés. Quand elle lui disait de vivre sa vie, elle ne s’imaginait pas une seconde qu’il puisse devenir autant détaché de son environnement pour mettre en péril son rapport à ses proches, mais encore une fois, ce n’était pas son problème, et parce qu’elle, elle aimait avoir la conscience tranquille, elle se dit qu’aller vérifier si Esmée allait bien, c’était encore la chose la plus responsable à faire. Elle ne risquait rien. Elle ne ferait que traverser la rue pour aller s’assurer qu’Esmée n’était pas trop bousculée par ce qui menaçait au dehors et lui demander si elle avait des nouvelles de la jeune femme qui devait veiller sur elle. En somme, pas de quoi fouetter un chat, mais évidemment que Nicholas avait besoin d’en faire toute une montagne, et évidemment que Jo avait besoin de le faire redescendre de là parce que putain, s’il n’avait pas voulu qu’elle agisse, il n’aurait pas fait la démarche de l’appeler, donc ça suffisait de faire le grand seigneur quand il n’en avait rien à foutre de ce qui pouvait bien lui arriver si elle sortait de chez elle. Rien au demeurant, il ne fallait tout de même pas exagérer.

"Fais pas ta mijaurée, si t’espérais pas un peu que je bouge de chez moi pour aller vérifier chez toi que tout va bien, t’aurais même pas appelé." lui fit-elle remarquer à sa façon, le grognon dans sa voix tranchant avec la manière qu’elle eut d’assurer à nouveau au reste de la maisonnée qu’elle revenait dans cinq minutes, et que ce n’était pas utile de la suivre "Je vais être obligée de couper le temps de faire le chemin, je te rappelle quand je suis chez toi." Jo, elle était certaine sans en faire trop que Midas, il s’en cognait du bonjour de Nicholas ; quant à Ava, elle l’oublierait dans deux minutes, montre en main, elle ne s’échina donc pas à faire le passer le message et coupa la communication sans demander son reste en sortant de chez elle.

Elle rejoignit la maison des Hurley en trottinant sous la pluie qui tombait déjà et frappa à la porte en disant pour qu’Esmée la laisse entrer "C’est Jo. Je viens de la part de tu sais qui." "Mais pourquoi c’est toi qu’il appelle, et pas moi ?" "Parce qu’il est con comme un âne ton petit-fils, Esmée." que Jo répondit sans se figurer un instant que ça pouvait pris de la mauvaise façon. La vieille dame avait l’habitude des emphases de Jo, elle ne s’en formalisait plus depuis longtemps. Se secouant pour chasser la pluie de ses cheveux, Jo lui fit une accolade rapide, et puis tout en pianotant sur son téléphone en espérant que le réseau ne soit pas coupé, elle rappela Nicholas en disant à sa grand-mère "Il essaye de contacter sa cousine depuis des heures visiblement, mais aucune réponse. T’as des nouvelles, toi ?" "Non, elle est brièvement rentrée pour prendre mon ordonnance et aller chercher mes médicaments à la pharmacie, mais je ne l’ai plus revue depuis." "T’as entendu ?" demanda Jo à Nicholas qui réapparut sur son écran pendant qu’elle, elle levait le sien devant son nez pour poser un bras sur les épaules d’Esmée, et faire à son petit-fils "Elle va bien. Tu vas bien, hein ?" qu’elle s’assura en regardant Esmée qui opina du chef en accordant à Nicholas un petit signe au travers de l’écran. En même temps, Jo dit à son voisin "Elle doit être coincée quelque part, ta cousine — t’es bien ici, ou t’as besoin de compagnie, parce que j’ai plus de lit de libre, mais si tu veux passer un peu de temps avec Ava, je t’escorte jusqu’à la maison." s’adressant à Esmée, elle lui tendit son téléphone portable pour qu’elle puisse parler un peu avec Nicholas et attendit presque sagement sa réponse ; en croisant un peu les doigts pour qu’elle préfère rester ici parce que d’accord, elle l’aimait beaucoup, mais elle aimait quand même plus la perspective de rester seule avec Midas plus tard dans la nuit, et elle pouvait bien cramer en enfer pour ça, elle ne comptait pas se faire admettre au paradis dans tous les cas.

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

"Okay... merci." Que tu dis sur un ton incertain alors que Jo t'explique qu'elle va raccrocher pour aller chez toi et s'assurer de l'état d'Esmée. Oui, tu te sens coupable, mais ce sentiment-là est très vite balayé par le soulagement aussi qui s'accompagne en sachant que Jo va aller s'assurer en personne que ta grand-mère va bien. Peut-être qu'elle s'est juste endormie devant la télévision et que tu en fais vraiment des caisses en fait. Tu te dis cela en collant ton front contre la vitre cette fois-ci, tu ouvres les yeux alors que tu entends des rires. De ton hôtel, tu as une vue parfaite d'Harbourside, là où les bateaux viennent se ranger la nuit et apparemment un quartier animé de Bristol. Tu peux le voir au bus qui passe, aux gens en train de danser juste sous tes yeux et les différents bars encore ouverts... tu sais que tu ne vas pas pouvoir trouver le sommeil après ce coup de fil, tu doutes que Vance soit endormi aussi, ce serait le moment d'aller visiter et voir tout ceci sans chaperon, à savoir sans Jules, votre manager.
Juste au moment où tu te dis ça, le téléphone sonne de nouveau et tu es encore plus soulagé quand tu peux voir et entendre Esmée, aux côtés de Jo. "Oui j'ai entendu Miss C..." Pas le temps de finir ta phrase ou même de rouler des yeux, que Jo te confirme que tout le monde va bien, aucune raison de s'inquiéter en réalité. Tu aimerais lui expliquer que ça ne fonctionne pas comme cela cependant, mais ce sera pour une autre fois et tu fais face à Esmée la seconde suivante, elle prend toute la place sur ton écran. "Hey comment ça va ? J'ai essayé de te joindre en premier mais..." Mais sans succès, d'où le fait de passer par un messager. Esmée pousse un léger soupir, tu l'entends et tu la connais assez pour cela. Tu ne l'interromps pas, et tu la laisses t'expliquer pourquoi tu n'as pas pu la joindre il y a quelques instants de cela."J'ai eu des soucis de téléphone toute la journée Nicholas, le réseau qui part et qui revient, je crois même que quelqu'un de l'hospice a essayé de me contacter et je suis certaine que Mavis va bientôt revenir." Esmée hoche la tête, tu hoches toi aussi la tête, ton ainée est beaucoup plus rassurante que ta voisine, aucun doute là dessus et elle s'adresse autant à toi qu'à Jo la seconde suivante, cela tu le sais. "Mais comme vous pouvez le constater tous les deux, je vais bien." Oui, elle va bien, c'est tout ce que tu avais besoin d'entendre. Le timing de cette tempête et de ton départ est foireux, tu le sais, tu es le premier à l'admettre et le premier à culpabiliser à ce sujet, il faut bien l'admettre.
"Merci de l'offre Jo, mais je devrais bien m'en sortir, la maison est solide et moi aussi et toi..." Esmée a un sourire pour la brune et l'instant suivant, son index apparait dans ton champ de vision et c'est comme si tu étais face à elle, comme si. "Arrête de t'inquiéter pour moi, et tu ne devrais pas dormir d'ailleurs ? Il n'est pas tard de ton côté du monde ?" Est-ce normal de sourire en se faisant remettre à sa place ? Très certainement que non, peu importe, on t'a posé une question, autant y répondre plutôt que de fixer ton écran avec un sourire un peu idiot."Oui Esmée... il n'est que 23 heures là où je me trouve, ouais je serais fatigué en répétition demain, mais c'est à ça que le café sert, pas vrai ?" Tu en es persuadé et si Esmée roule un peu des yeux, elle le fait avec un sourire, avant de rendre son téléphone à Jo. Qui devrait rentrer se mettre au chaud d'après ta grand-mère et elle te dit au revoir avant de redonner le téléphone à Jo. Quand la brune est de nouveau sur ton écran, tu lui envoies un sourire et tu reprends la parole : "Merci, je te revaudrais ça, et je ne dis pas ça pour faire genre, c'est sincère." Tu ne dis pas cela dans le vide et ça tu espères qu'elle le sait.

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@Nicholas Hurley ☆ crédit/josshelps

Nicholas devait tout de même être sacrément à côté de ses pompes pour ne pas comprendre à quel point l’alerte-météo était critique. Si quelqu’un surveillait les lignes, Jo finirait dans la liste des indésirables du gouvernement — dans une dystopie, elle serait déjà en train de trier des cailloux à la mine pour avoir trahi la sécurité de ses concitoyens, c’était plus que certain. Elle comprenait l’idée, elle comprenait même l’angoisse, mais elle comprenait aussi qu’il avait fait son choix en toute connaissance de cause, et que ce n’était pas en s’offusquant de quelque chose que personne ici ne pouvait contrôler que ça ferait avancer tout ce bazar. Mais au lieu de la ramener, Jo resta en retrait de la conversation entre Nicholas et Esmée, encourageant cette dernière à prendre son téléphone pour qu’elle se retrouve en tête-à-tête avec son nigaud de petit-fils pendant qu’elle, elle alla fureter à droite et à gauche de la maison des Hurley pour vérifier que tout était en ordre. Tout semblait bien barricadé, la cousine du jeune homme avait au moins fait les choses comme il le fallait à défaut d’être là, et c’était encore ce qu’il y avait de plus rassurant sur l’instant. Elle vérifia l’électricité, elle vérifia qu’elle avait de quoi manger, elle vérifia aussi si ses médicaments étaient bien rangés dans son pilulier, et pris l’initiative instinctive de le remplir pour le reste de la semaine ; avant de revenir vers la vieille femme et de lui attribuer un léger sourire. Elle savait s’occuper d’elle Esmée, ce n’était pas une femme impotente. Elle avait toute sa tête, elle avait juste quelques petits soucis pour marcher, mais tout allait bien mieux depuis son dernier accident et Jo la connaissait assez pour savoir qu’elle jamais ne disait rien sans le penser farouchement : elle s’en sortirait. Surement même qu’elle pourrait profiter un peu d’être seule pour une fois et ça, Jo ne voulait pas le lui retirer, alors quand elle lui assura qu’elle préférait rester chez elle malgré sa proposition de venir passer un peu de temps avec Ava, Jo lui dit "Je doute pas que tu sois solide, moi. J’ai récupéré le chat au fait, t’inquiète pas pour lui." Une info qui ne passa pas à la trappe, mais qui fila bien vite puisqu’à nouveau, elle se mit à rassurer Nicholas de l’autre côté de l’écran.

Comme la conversation s’éternisait, Jo glissa ses mains dans les poches de la veste de Midas qu’elle avait sur le dos en roulant très discrètement des yeux, sa tête se levant pour suivre le tracé de la corniche. Elle fit très précautionneusement rouler la pierre du briquet sous son pouce, la sentant rugueuse sous sa peau, puis elle revint les pieds sur terre quand Esmée lui rendit son téléphone qu’elle leva devant son visage pour mieux regarder Nicholas "Je garderai un oeil sur la rue. Si je vois qu’il se passe quelque chose de pas net ici, je ferai en sorte de lui venir en aide. Mais elle va bien là." De son ton un peu bourru, Jo rassura Nicholas à son tour, passant sur ses remerciements parce que de toute façon, elle n’avait pas besoin de lui pour faire ce genre de choses et que demain matin, elle serait passée voir Esmée dans tous les cas. Ne sachant quoi dire d’autre au jeune homme dont elle voyait le profil au travers de l’écran, elle finit par lui faire "Je crois que c’est pas conseillé d’occuper trop longtemps la ligne tu sais. On a reçu des consignes strictes, il faut laisser au secours la possibilité d’être joints le plus facilement possible, et t’es quand même archi-loin alors…" Alors bon, pas qu’il l’ennuyait, mais si Jo était douée pour le small talk, ça ferait les gros titres, et c’était loin d’être le cas.

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

"Oh je me demandais bien où il était passé, bon à savoir." Esmée réplique avec une expression sereine sur le visage quand Jo lui donne des nouvelles de votre chat. Enfin, un chat qui a pris l'habitude de venir et de revenir chez vous tout simplement parce que tu le nourris. Surnommé Tosser par Jo, tu sais bien qu'il va voir ailleurs parce qu'on s'occupe de lui, il doit mener une drôle de vie et s'il pouvait parler, tu es sûr et certain qu'il en aurait des choses à raconter, le chat. Mais il ne peut pas et il est bien à l'abri chez les Carter, Esmée va bien, Mavis te donnera sûrement un coup de fil dans quelques heures et... la tempête passera, ce n'est pas de ton contrôle, tu as toujours un nœud au creux de l'estomac en y pensant, mais tu ne peux absolument rien y faire et ce même si tu le voulais. C'est injuste et bête, mais tu as pris la décision de partir, sciemment, alors tu ne peux que faire ta vie à l'autre bout de la planète, aujourd'hui Bristol, et croiser les doigts pour tout le monde.
Esmée rend bien son téléphone à Jo et tu hoches la tête quand ta voisine réapparaît sur ton écran, Jo te rassure encore une fois, ce n'est pas son rôle et on est bien loin des attributions d'une simple voisine, bien loin. "Merci, c'est plus que ce que je peux faire d'ici ou que je ne peux te demander." Que tu ajoutes rapidement, sincère, avant que Jo ne fasse remarquer qu'il est temps d'écourter le coup de fil. "Normal, c'est pour les urgences, j'arrête de t'embêter et merci de m'avoir rassuré." Bien sûr que oui, tu as eu de la chance de pouvoir la joindre elle, tu attendras quelques jours avant de rappeler Esmée et tu garderas un oeil sur les infos australiennes. Après tout, de ton coin de l'Europe, tu as internet, la radio et tout ce qu'il faut pour te tenir au courant à propos de la tempête Olga et des ravages qu'elle peut ou non causer.
"Bon courage pour les prochains jours du coup ? Bonne... nuit? Non c'est encore la journée à Brisbane, bonne journée !" Cela est une meilleure entame et avec un autre sourire, tu fais un dernier signe de tête à Jo avant de raccrocher et de mettre fin à votre conversation. Esmée va bien, c'est quelque chose que tu te répètes en boucle pendant la prochaine minute, le front toujours collé contre la vitre et ton téléphone dans une main. La maison tient, celle des Carter aussi, et quand tu rentreras le mois prochain, tu retrouveras tout ce que tu as laissé, intact, et tu auras tout un tas de nouveaux souvenirs et de cadeaux dans ta valise pour tous tes proches. Et puis Jo t'a bien dit qu'elle jetterait un coup d'œil dans la rue au cas où, tu ne doutes pas du fait qu'elle te préviendra s'il y a quoi que ce soit de critique. Mavis également, qui est allée à la pharmacie et qui reviendra sûrement très vite. Ces deux pensées en tête, tu te décolles de la vitre et tu finis par attraper ta veste et la clef de ta chambre d'hôtel. Tu te connais assez pour savoir que tu ne réussiras pas à trouver le sommeil, et puis, il serait bête de ne pas profiter de Bristol, et des rues encore pleines de vie... n'est-ce pas?

(rp terminé)