@Adèle Shephard – (Noël solidaire - R.S.P.C.A. shelter) Quelle idée de s’être proposé pour jouer au chauffeur de taxi le temps d’une journée avec sa notoriété? Qui plus est, le jour même où il récupérait sa nouvelle Jaguar convertible? Techniquement, c’était son autre voiture qu’il comptait utiliser aujourd’hui, mais il avait ensuite reçu l’appel tant attendu pour l’avertir que la voiture était prête. Considérant l’heure du rendez-vous chez le concessionnaire, il n’avait pas le temps de retourner chez lui à Bayside pour changer de voiture et il n’avait donc pas d’autre choix que de se rendre à Fortitude Valley à bord de sa voiture luxueuse. Il ne restait plus qu’à espérer qu'il ne tomberait pas sur une groupie un peu trop intense ou encore sur quelqu’un qui ne faisait pas attention aux biens d’autrui. N’empêche qu’il se sentait quand même un peu mal de balader des gens dans le besoin dans sa voiture à plus de 200 000 $...  Malgré ses craintes, c’est le sourire aux lèvres d’avoir enfin récupéré son « bébé » et en humant les effluves de voiture neuve qu’il se rendit à l’adresse qu’on lui avait communiquée et où il devait récupérer une femme prénommée Adèle. Une fois sur place, il stationna sa voiture le long du trottoir et il appela la jeune femme pour lui indiquer qu’il est arrivé, non sans masquer son numéro de téléphone au préalable pour ne pas recevoir des appels indésirables par la suite. « Adèle je présume? » dit-il lorsqu’une femme s’approcha finalement de sa voiture de laquelle il ouvrit la porte de l’intérieur. Sans même se gêner, il laissa son regard glisser sur ses vêtements jusqu’à ses chaussures pour vérifier leur état. Il ne jugeait pas ses moyens financiers, au contraire, il voulait simplement s’assurer que sa nouvelle voiture resterait propre plus dix minutes. « C’est bon, monte. Fais attention s’il te plait, je viens de la récupérer. » dit-il, prêt à intervenir si elle avait le moindre objet qui pouvait endommager le cuire des bancs. « Je t’amène au refuge donc? Je te préviens par contre, si je te ramène, pas question qu’un animal monte à bord. Il va falloir te trouver un autre moyen de transport si tu adoptes un animal. » De toute façon, la voiture n’ayant que deux places, il n’y avait pas vraiment de place pour un autre passager.

 « I use my turn signal as a way of saying, 'I might turn here, or I might not. It's a mystery. »    cameron lewis & adèle shephard.

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La tempête n’avait pas touché son domicile, et encore moins les gens qu’elle aimait, elle devait se sentir chanceuse. La tempête avait même décidé d’épargner le refuge qui est devenu la base des sauvetages pour les animaux errants et ceux dans le besoin. Carl s’occupait à merveille d’un espèce de ‘chenil’, un refuge où les secouristes peuvent laisser leur animaux de compagnie en toute tranquillité le temps qu’ils aillent eux-mêmes sauver les habitants de la ville encore coincés ou blessés. Et désormais elle doit aller le retrouver au refuge, mais si leur appartement n’a pas été touché, on ne peut pas en dire autant de sa voiture. Le temps d’en avertir son assurance et de remplir les derniers formulaires directement sur l’application – comme le veut les nouveaux progrès informatique, Adèle se présente au programme pour se chercher un covoiturage. Son frère est bien trop occupé à sa salle de boxe, et les transports en commun encore en arrêt, suffisamment pour qu’elle se replie à sa seule chance d’arriver à temps. Les routes pas toute praticables, Adèle est de toute évidence le genre à aimer faire des rencontres, avec un peu de chance, elle tombera sur quelqu’un de sympathique. Son éternel optimiste va jouer avec sa patience légendaire, quand elle voit que son téléphone se met à vibrer, avec un numéro masqué. Elle fronce les sourcils, c’est bien parce qu’elle attend un appel qu’elle finit par répondre. De l’autre côté du combiné, la voix d’un mec pour lui dire que son taxi est arrivé. Elle va pouvoir presque se prendre pour une star qu’on conduit, elle qui n’en a pas vraiment l’habitude, elle n’est pas de celle qui demande, habituellement. Mais elle refuse de s’absenter au refuge plus longtemps. Et ce n’est histoire que de quelques minutes n’est-ce pas ? « Adèle je présume? » Il ouvre la portière et baisse légèrement sa tête pour le regarder de la tête au pied, d’un air presque accusateur. Il est sérieux celui-là ? Elle n’aurait pas autant besoin de cette traversée qu’elle lui aurait claqué la portière au nez. « C’est bon, monte. Fais attention s’il te plait, je viens de la récupérer. » Elle arque un sourcil, en soupirant discrètement avant de coopérer en entrant dans la voiture et de s’installer sur le siège passager, tournant ses yeux vers le brun avant de lui balancer sans aucune ménagement, « t’en fais pas, je fais pas le trottoir ! » Elle se mord la lèvre aussitôt en refermant la porte derrière. En douceur Adèle, en douceur. C’était bien ça qu’il reluquait non ? Elle n’en sait rien et cette attitude la refroidit direct, mais elle fait mine de rien, ce n’est qu’une question de minutes qu’elle se répète inlassablement comme si ça l’aiderait à supporter l’idée. « Je t’amène au refuge donc? Je te préviens par contre, si je te ramène, pas question qu’un animal monte à bord. Il va falloir te trouver un autre moyen de transport si tu adoptes un animal. » Il est sérieux le type ? « C’est une caméra caché ? » Sa voix ne laisse aucun doute planer alors qu’il démarre la voiture en trombe, lui permettant de s’installer au fond du siège alors qu’elle vient tout juste de boucler sa ceinture. « Regarde autour de toi, » si c’est encore possible pour lui. « Tu as vu ta ville dans quel état elle est, et ses nombreuses personnes dans le besoin, » alors sa demande sur aucun animal dans sa voiture, on y repassera. « Pourquoi une jaguar pour faire du covoiturage ? » Elle le pique, car elle a bien compris qu’il n’y a que comme ça pour qu’il comprenne. Qui a dit que Adèle Shephard est toute mignonne quand on la mord en premier ?

@Adèle Shephard – Pourquoi est-ce que ça devait toujours être compliqué? Cameron essayait de s’impliquer pour aider les gens dans le besoin de sa communauté, mais visiblement ce n’était pas aujourd’hui qu’il se ferait des amis. Peut-être qu’il s’y prenait mal, mais il était aussi persuadé en entendant la jeune femme que ses intentions étaient incomprises. « T’en fais pas, je fais pas le trottoir ! » Les sourcils froncés, il regarda à droite puis à gauche avant de secouer doucement la tête comme s’il s’agissait d’une évidence. « J’avais deviné. T’as pas vraiment le profil. » Il ne disait pas ça parce qu’elle n’était pas jolie, mais parce qu’elle n’était pas vêtue comme une travailleuse du sexe et ça l’arrangeait bien parce que sa réputation avait suffisamment pris un coup comme ça sans qu’il ne passe pour un pimp en plus. « C’est une caméra caché ? » Qu’avait-il dit de mal encore? Il n’avait fait que préciser qu’il ne pourrait pas la ramener chez elle si elle revenait avec un ami à quatre pattes, ce qui était somme toute une évidence en regardant la configuration de la voiture. « Non? Tu veux que je le mette où ton chien? Ma voiture est une deux places, on est deux, fais le calcul… » Et ça l’arrangeait bien parce qu’il n’avait pas envie que sa Jaguar soit pleine de poils et de bave ou alors que les bancs de cuire se fassent déchirer par les griffes d’un chien. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas les animaux, au contraire, sa voiture n’était tout simplement pas adaptée et au prix qu’il l’avait payée, il voulait y faire attention. S’il devait se rendre quelque part avec son chien Dallas, il prenait son autre voiture tout simplement. « Regarde autour de toi, tu as vu ta ville dans quel état elle est, et ses nombreuses personnes dans le besoin. Pourquoi une jaguar pour faire du covoiturage ? » - « Depuis quand il faut une vieille voiture qui tombe en ruine pour faire du bénévolat? » demanda-t-il du tac au tac en plongeant son regard dans le sien. « J’avais prévu venir avec mon autre voiture, mais je devais récupérer celle-là et j’avais pas assez de temps pour aller faire l’échange avant de venir ici. » expliqua-t-il. « Si ça ne fait pas ton affaire, libre à toi de prendre tes pieds. » Il n’allait pas la supplier de rester à bord, après tout. « Je suis sûr que je trouverai bien quelqu’un dans le béguinage qui serait content d’embarquer dans une Jaguar. » Un papy amoureux des belles voitures. « Alors tu restes ou tu descends? » demanda-t-il en lui souriant de façon exagérée en redémarrant sa voiture.

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Les échanges ne sont pas vraiment cordiaux, malgré que la Shephard ait beaucoup de patience et est du genre à voir le positif en chaque personne. Mais l'attitude déplacée du conducteur va remettre sans aucun doute sa bonne humeur légendaire, probablement aussi un peu anxieuse de cette tempête et de ce qui va en découdre pour le refuge. Fort heureusement il n'a pas été touché et le travail acharné des bénévoles ses derniers jours ont sûrement évité le pire, néanmoins quand elle voit tristement dans l'état que se trouve sa ville, elle ne peut pas en être parfaitement satisfaite. Faire appel à un inconnu pour la conduire au refuge n'avait pas été de base une mauvaise idée selon elle, mais elle allait vite regretter de ne pas affronter le vent et la pluie avec son vélo. Mieux vaut être seule que mal accompagnée non ? « J’avais deviné. T’as pas vraiment le profil. » Elle ignorait si elle devait le prendre positivement ou dans la négation mais finalement elle s'en fichait pas mal de ce qu'il pensait. Elle ne pouvait s'empêcher de soupirer parce que le temps allait être long. Les minutes n'allaient certainement pas défiler à vive allure alors qu'ils semblaient être dans deux mondes différents, totalement à l'opposé l'un de l'autre. « Tu sais parler aux gens toi... » C'est indéniable que non. Il n'avait pas cette prétention et elle ignorait la raison de sa réaction. Dans son monde à elle quand on regarde de la tête au pied quelqu'un ce n'est pas vraiment quelque chose de positif. Visiblement dans celle de Monsieur, oui. Et si vraiment c'était pour pas salir sa voiture, il aurait mieux fait de venir avec une trapanelle qu'une jaguar. Mais la deuxième réplique du conducteur marque davantage la jeune femme dans son envie de l'affronter peut-être de la pire des manières qui soit. « Non? Tu veux que je le mette où ton chien? Ma voiture est une deux places, on est deux, fais le calcul… » Elle lève les yeux au ciel, elle n'a pas un diplôme de mathématiques mais elle pense pouvoir comprendre ce qu'il sous-entend, « à part si je peux tenir le chien sur mes genoux. Ou je peux adopter un chat à poil long pour qu'il en mette partout... » Qu'elle souligne, un sourire satisfait aux lèvres. C'était ça le problème pas vrai ? Surtout pas salir la sainte Voiture de Monsieur. Elle connaissait suffisamment les chiens pour savoir que la taille ne faisait pas tout et que les petits chiens méritaient tout autant l'attention des humains. « t'en fais pas, je ne vais pas adopter, je suis bénévole là-bas. » Mais ce serait mentir de dire que le voir dans tout ses états pour une boule de poil qui monte dans sa jaguar flamboyante ne lui avait pas plu. Et évidemment là Shephard a énormément de mal avec ce type de personne plus matérialiste qu'humain, mais à priori leur route ne devrait pas se croiser bien longtemps. « Depuis quand il faut une vieille voiture qui tombe en ruine pour faire du bénévolat? » Elle hausse les épaules. C'est évident qu'il n'y a pas besoin de vieille voiture pour ça mais ça l'aurait peut-être aidé à ne pas craindre le pire pour sa bagnole, « ça t'aurait éviter d'avoir des cheveux gris qui apparaissent à chaque respiration dans ta voiture dernier cri. » Par exemple. Elle pouffe légèrement à l'imagine. « J'avais prévu venir avec mon autre voiture, mais je devais récupérer celle-là et j’avais pas assez de temps pour aller faire l’échange avant de venir ici.  » Son explication de tient, avant qu'il se renfrogne sur lui davantage, « si ça ne fait pas ton affaire, libre à toi de prendre tes pieds. Je suis sûr que je trouverai bien quelqu’un dans le béguinage qui serait content d’embarquer dans une Jaguar.  » Elle plisse les yeux, elle n'en doutait pas mais pour autant ne doutait pas aussi que son sal caractère ne serait pas évident à quiconque de le supporter. « C'est bon je reste... » Toute façon il avait déjà démarrer la voiture, c'est que peut-être dans le fond il voulait mener à bien sa mission. « T'es tout le temps comme ça ou j'ai le droit à la panoplie ? » Du sale type elle veut dire ? « Tu fais quoi comme métier ? » Et elle tournait la tête pour l'observer un instant du coin de l'oeil en haussant les épaules, « je peux très bien deviner, mais pas sûr que ça te plaise vraiment. » Elle ne manquait jamais d'imagination l'agente immobilière, oups.

@Adèle Shephard – « Tu sais parler aux gens toi... » Adèle n’avait sans doute par tort considérant que Cameron se prenait régulièrement la tête avec à peu près tout le monde, encore plus avec ceux qui ne le connaissaient pas personnellement. Il avait tendance à appuyer là où ça faisait mal, à énerver les gens même lorsque ce n’était pas voulu. Dans ce cas-ci, il n’avait même pas voulu insulter la jeune femme, mais il avait visiblement dit quelque chose qui l’avait dérangé s’il en jugeait par son attitude depuis qu’elle était montée à bord de sa Jaguar. « T’aurais préféré que je dise l’inverse? » demanda-t-il en fronçant les sourcils en sachant très bien que la réponse à cette question était non. Du plus loin qu’il se souvienne, il n’avait pas toujours été comme ça pourtant, mais depuis son accident, il était en permanence sur la défensive alors qu’auparavant il souriait tout le temps. Le Cameron d’avant lui manquait, c’était tellement plus facile à l’époque d’échanger avec les gens, sauf avec les jeunes dont il se moquait au lycée, bien sûr. « À part si je peux tenir le chien sur mes genoux. Ou je peux adopter un chat à poil long pour qu'il en mette partout... » Même si sa réponse allait être logique, il devinait d’avance qu’elle ne ferait pas son affaire parce qu’elle semblait prête à tout pour être en opposition avec lui étant donné la façon dont s’étaient passées les premières secondes de leur rencontre. « Est-ce que j’ai vraiment besoin de te dire que ce ne serait pas sécuritaire en cas d’accident? » L’animal ne serait pas protégé et il pourrait en plus devenir un projectile pour les passagers de la voiture. « T'en fais pas, je ne vais pas adopter, je suis bénévole là-bas. » Il n’y aurait donc pas d’animal à ramener, mais ses chaussures pourraient tout aussi bien être couvertures d’urine et d’excréments. Quelle situation était la pire? « Tu fais quoi exactement? » De l’administration, il espérait, c’était beaucoup moins salissant. Ah si seulement il avait eu le temps de rentrer à Bayside pour récupérer son autre voiture à la place… « Ça t'aurait éviter d'avoir des cheveux gris qui apparaissent à chaque respiration dans ta voiture dernier cri. » Il sourit exagérément en ricanant un coup. « Et là t’aurais pas été d’humeur parce que je serais arrivé en retard, n’est-ce pas? » Ce ne serait jamais parfait, il commençait à s’y faire. « C'est bon je reste... T'es tout le temps comme ça ou j'ai le droit à la panoplie ? » - « J’ai des amis je te rassure. » S’il était si désagréable que ça, il n’en aurait pas. Considérant qu’ils étaient restés auprès de lui malgré son attitude après son accident, c’était qu’ils devaient tenir un minimum à lui. « Tu fais quoi comme métier ? Je peux très bien deviner, mais pas sûr que ça te plaise vraiment. » Un sourire en coin, il jeta un coup d’œil dans sa direction avant de rapporter son attention sur la route pour vérifier son angle mort avant de décoller. « Vas-y encore, tu penses que je fais quoi? » Il était curieux de connaître sa pensée alors qu’elle ne le connaissait pas du tout.

 « I use my turn signal as a way of saying, 'I might turn here, or I might not. It's a mystery. »    cameron lewis & adèle shephard.

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Pourquoi est-ce si compliqué pour lui d'échanger en toute tranquillité sans heurte avec la jeune femme ? Elle se le demandait bien la jeune femme et ne comptait de toute évidence pas lui rendre les choses faciles. Quelle idée elle avait eu aussi de faire appel à un covoiturage sans au préalable connaître un minimum la personne ? Peut-être parce que d'ordinaire elle est assez simple et qu'elle déteste se prendre la tête mais visiblement le rapport de force entre eux est loin de calmer les choses et elle soupire avec aisance, Adèle. « Tu aurais préféré que je dise l’inverse? » Évidemment que non mais peut-être simplement qu'il ne dise rien ou mieux encore, qu'il ne l'a détaille pas de la tête au pied, là voilà la réponse à sa question et elle se mord la lèvre pour ne rien lui dire, inspirant et expirant profondément mais silencieusement alors qu'elle se retrouve à présent à l'intérieur de l'habitacle. Très certainement qu'il ne se serait pas amusé à réagir pareil avec un homme, voilà ce qu'elle pense au fond d'elle alors qu'elle ne s'attarde pas bien longtemps sur sa silhouette, préférant pour l'heure qu'il s'active à démarrer sa voiture - ainsi plus vite partie, plus vite arrivée au refuge qu'elle songe dans ses pensées. « Non pas vraiment, juste qu'on est pas besoin d'en arriver jusque-là... » Elle est très patiente Adèle et a la main sur le coeur mais il est clair que ce duo part très mal visiblement. Car elle est tout autant rancunière que patiente en d'autres circonstances, hélas. « Est-ce que j’ai vraiment besoin de te dire que ce ne serait pas sécuritaire en cas d’accident?  » Évidemment, comme elle, il a réponse à tout. Il n'avait pas été question d'autant plus qu'il la ramène, qu'elle reviendrait sans doute avec Carl. Comment elle ne sait pas, car Carl n'a pas le permis ni de voiture. Mais à deux ils seraient sans doute plus forts, sans doute verrait-elle avec Cody ou quelqu'un du refuge qui pourrait les raccompagner, de toute évidence ce sera dans plusieurs heures. Elle doute fort que le conducteur du bolide accepte d'attendre aussi longtemps ou de revenir dans ce coin. Et elle ne s'abaisserait pas pour le lui demander. « Faut pas voir le mal partout, à priori tu devrais pas avoir d'accident... » Elle hausse les épaules, réfléchissant un instant. Mais elle lâche le plus important et il fronce les sourcils, tout a coup plus intéressé par la conversation. « Tu fais quoi exactement? » Qu'il s'empresse de demander, « ça t'intéresse de venir m'aider ? » Elle demande aussitôt, est-ce que ça pourrait lui faire changer d'avis sur le jeune homme ? Évidemment oui. « C'est une période un peu particulière alors attends-toi évidemment à être débordé de boulot. Et sollicité de partout. » Est-ce que ça suffirait pour convaincre l'homme derrière son volant ? « Je n'aime jamais rester en place, tu devines bien que la paperasse même si je m'en occupe un peu, c'est pas pour cette raison que je suis bénévole. » Elle, elle aime s'occuper des animaux, et ils sont en recherchent perpétuel de bénévoles, peut-être davantage aujourd'hui qu'en temps normal. « Et là t’aurais pas été d’humeur parce que je serais arrivé en retard, n’est-ce pas? » Elle hausse les épaules en regardant le paysage autour d'elle. « J'aurai peut-être cherché un autre conducteur... » Et qu'il ne voit pas de mal dans cette phrase parce qu'il n'y en a pas. Mais connaître et découvrir son métier par ses propres soins la fait sourire et ça a peut-être le don de détendre l'atmosphère - à moins que le métier choisi ne lui convienne pas... « Vas-y encore, tu penses que je fais quoi?  » Il arque un sourcil, et elle s'empresse de répondre, « je me dis quelque chose en rapport à la nuit comme... DJ peut-être... » C'est bien ça non ? « ou coach sportif ? » Elle n'est pas sûre d'elle pour cette seconde chose mais elle s'ose un regard léger vers lui, « alors ? »

@Adèle Shephard – TW: drogue (mention de cure)

« Non pas vraiment, juste qu'on est pas besoin d'en arriver jusque-là... » - « Alors arrêtons d’en parler. » dit-il en haussant une épaule, croyant que la jeune femme faisait une montagne de pas grand-chose au final puisqu’il ne voyait pas ce qu’il y avait de mal à ce qu’il ait vérifié si ses chaussures étaient sales avant de monter dans sa nouvelle voiture. Après tout, si elle se rendait régulièrement au refuge, ce n’était pas impossible que ses chaussures soient couvertes d’urine et d’excréments, deux substances qu’il préférait garder loin de sa Jaguar… Cette voiture, il voulait y faire attention comme à la prunelle de ses yeux, préférant de loin embarquer les animaux dans sa Golf où sa fille Hannah échappait toujours un tas de miettes de toute façon. « Faut pas voir le mal partout, à priori tu devrais pas avoir d'accident... » Avoir un accident ne faisait en effet pas partie de son plan de la journée, mais il ne contrôlait pas les autres automobilistes. « Ça ne dépend pas que de moi et ça n’arrive pas qu’aux autres, crois-moi, j’en sais quelque chose. » Assis derrière le volant de sa voiture, il n’y avait aucun signe visible de son handicap, mais lorsqu’il marchait par contre, sa légère boiterie le trahissait malgré tous ses efforts pour avoir l’air le plus normal que possible. Au moins en portant des pantalons longs, les gens qui remarquaient sa démarche claudicante ne pouvaient pas deviner au premier regard qu’il lui manquait une partie de sa jambe. Peut-être dans le but de désamorcer la tension entre eux, Cameron s’intéressa à ce qui amenait la jeune femme au refuge. « Ça t'intéresse de venir m'aider ? » Il haussa les épaules avec nonchalance. « Pourquoi pas? » Ce n’était pas comme si quelqu’un l’attendait à la maison considérant que son ex limitait ses contacts avec leur fille parce qu’elle ne lui faisait plus confiance depuis qu’il était sorti de cure de désintoxication en avril dernier. « C'est une période un peu particulière alors attends-toi évidemment à être débordé de boulot. Et sollicité de partout. » Il ne restait plus qu’à espérer qu’il ne serait pas reconnu pour qu’il puisse être utile et non pas dérangé à toutes les deux secondes. « Je ferais quoi? » demanda-t-il curieusement, prêt à mettre des sacs de plastique par-dessus ses chaussures s’il le fallait pour ne pas salir sa voiture. « Je n'aime jamais rester en place, tu devines bien que la paperasse même si je m'en occupe un peu, c'est pas pour cette raison que je suis bénévole. » Il n’avait aucun mal à imaginer que la paperasse ne devait pas être la tâche favorite des bénévoles, les papiers étant bien moins mignons que les petites boules de poils qu’on pouvait retrouver dans un refuge. « J’imagine, oui. » se contenta-t-il de dire en se concentrant sur la route. « J'aurai peut-être cherché un autre conducteur... » - « T’aurais peut-être pas eu mieux. » dit-il en jetant un regard furtif dans sa direction, se doutant qu’il y avait plus de chance qu’elle tombe sur quelqu’un de moins sur la défensive que lui. Finalement, la conversation prit une tournure un peu plus légère lorsqu’elle tenta de deviner dans quel domaine il travaillait. « Je me dis quelque chose en rapport à la nuit comme... DJ peut-être... ou coach sportif ?» - « Coach sportif? Je suis loin d’être en forme en ce moment, je nesuis pas sûr que je réussirais à me trouver beaucoup de clients dans cet état. » Il ne put s’empêcher de rire tandis qu’il n’avait pas fait de sport depuis son accident en juillet 2021. « Alors ? » - « Ni l’un ni l’autre. » Il laissa le mystère planer un peu plus longtemps pour voir si elle avait une autre idée avant de lui donner la réponse. « Je suis artiste. » D’une main, il éteignit la radio pour plutôt mettre un CD. « C’est mon groupe. » expliqua-t-il juste avant que la musique du groupe de post-hardcore The Sand Witches se mette à jouer. « Je suppose que tu ne connais pas? » demanda-t-il avant de grimacer et de se mettre à renifler. « Tu sens l’odeur? C’est… nidoreux. » Suspicieux, il tourna la tête vers Adèle qu’il dévisagea un instant. « T’as pas pété quand même? » osa-t-il demander malgré qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes à peine. Peut-être que la jeune femme devenait rapidement à l’aise avec les nouvelles personnes, qui sait… « En tout cas, c’est pas moi je te jure. »

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L'ambiance avec Cameron son chauffeur de dernière minute ne s'annonçait pas particulièrement simple, elle ne supportait pas vraiment le rapport de force mais si il fallait en arriver là, elle le faisait sans y trouver de problème. Après tout elle a grandi avec deux frères et a toujours été entre eux, à vouloir les rabibocher quand finalement elle n'y est jamais vraiment parvenue. Elle n'a jamais manqué d'initiative, elle les a même enfermé dans une maison vide, qui se trouvait à l'époque en vente dans son agence, sans réel succès quand bien même ça leur aura permis de se dire quelques vérités en face l'un et l'autre. Désormais il n'en reste qu'un et vouloir apaiser les tensions entre eux s'est évidemment envolé avec Ash. « Alors arrêtons d’en parler. » Il la sort de ses pensées alors qu'elle soupire légèrement en tournant le visage vers lui sans même se douter de ce qui se passe dans sa tête et encore moins le fait de lâcher si vite la partie. Elle le trouve un peu trop goujat sur les bords mais finalement, il ne devra que l'emmener voir ses animaux et les minutes qui passent leur permettent au moins de se rapprocher de ce que la Shephard désire.  « Ça ne dépend pas que de moi et ça n’arrive pas qu’aux autres, crois-moi, j’en sais quelque chose. » Elle arque un sourcil, piqué à vif dans sa curiosité... « Pourquoi tu dis ça ? » Elle demande en haussant les épaules, de nature curieuse, il venait de lui ouvrir une porte qu'il n'aurait peut-être jamais dû. Et n'importe qui, qui connait la Shephard le sait mieux que quiconque, « tu parles en connaissance de cause ? » Sans doute oui. Même si aucun signe n'est réellement visible pour le moment. « Pourquoi pas ? » Surprise, elle retourne ses yeux en sa direction avant qu'il demande. « Je ferais quoi ? » En réalité les tâches ne manquent pas vraiment. « Il faut promener les chiens, nettoyer les boxes, renseigner les personnes qui viennent nous rendre visite en guise d'une adoption. » ça c'est les tâches habituelles, « avec la tempête, nous avons de nouveaux stands, le refuge n'a pas été trop touché et heureusement, tu pourrais même te mettre derrière le stand de sandwich si tu veux. Pour ma part je vais devoir faire des rondes pour ramener les animaux perdus ou blessés. » C'était évidemment une mission qui lui tenait à coeur et même sans beaucoup la connaître, Cameron pourrait facilement le voir dans son regard et sa façon de parler. « T'aurais peut-être pas eu mieux. » Elle plisse les yeux, bien décidé à le faire redescendre de quelques étages, quand bien même l'atmosphère dans la voiture est devenue moins difficile à supporter. « Tu crois que c'est possible ? » Elle le charrie certes, mais pour autant elle se doute facilement qu'elle ne serait pas forcément tomber derrière un fan de voitures, qui se permet de juger de la tête au pied de prime abord. Il y avait certainement des chances qu'elle puisse tomber sur pire comme sur meilleur, bien meilleur elle n'en doute pas. « Coach sportif? Je suis loin d’être en forme en ce moment, je nesuis pas sûr que je réussirais à me trouver beaucoup de clients dans cet état. » Elle hausse un sourcil, visiblement il n'est pas sportif. « Ni l’un ni l’autre. » Elle lui fait une moue triste, déçue de pas avoir trouvé et cherchant encore ce qu'il pourrait bien faire, chieur a temps plein ? Oui elle ne serait pas devin sur ça... « Je suis artiste. C'est mon groupe. » Elle allait se marrer en relevant les yeux sur lui alors qu'il semble assez sérieux quand il met un disque dur play. « Je suppose que tu ne connais pas?  » Elle réfléchit vaguement en écoutant la musique avant de faire non de la tête,  « genre, t'es connu... connu ? » Ou il fait juste les petites soirées comme ça ? Elle ignorait si elle avait déjà entendu ou pas sa chanson à la radio, certainement parce qu'elle n'y fait pas attention plus que ça. « Tu sens l’odeur? C’est… nidoreux.  T’as pas pété quand même?  » Il est sérieux le type ? Elle plisse les yeux, vraiment un gros con qu'elle se dit. « Tu me prends pour qui... » Il semble pourtant suffisamment sérieux, « en plus tu m'accuses quand c'est toi qui fait ! Tu manques pas d'air ! » Ils sont que deux, c'est pas elle, forcément c'est lui ! Le goujat ! « Ouvre ta fenêtre tu vas nous intoxiquer... tu as mangé quoi ? » Qu'elle demande avant d'en faire de même et d'ouvrir sa propre fenêtre. « En tout cas, c’est pas moi je te jure.   » Tu parles ! Elle lui jette un regard noir à défaut de rien pouvoir faire d'autre.

@Adèle Shephard – TW: drogue (mention de cure), accident, mort

« Pourquoi tu dis ça ? Tu parles en connaissance de cause ? » Cameron aurait aimé pouvoir lui répondre que non, lui assurer que jamais il n’aurait un accident de voiture, mais il avait appris depuis le temps qu’il ne suffisait que de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment pour que tout bascule. Il avait beau faire preuve de prudence, il n’était pas le seul sur la route et ses efforts ne vaudraient pas grand-chose s’il croisait un automobiliste imprudent. La vie ne tenait qu’à un fil. « Oui. » se contenta-t-il de répondre en détournant la tête, laissant un lourd silence prendre toute la place avant qu’il ne donne plus d’information. « Je marchais avec mon meilleur ami en ville, je me suis fait frapper par une voiture. » Il lança un bref regard dans sa direction en se mordillant l’intérieur de la joue. « J’étais sur le trottoir hein… » précisa-t-il avant qu’elle l’accuse de marcher en plein milieu de la rue. « Le conducteur a fait un malaise en conduisant, il est mort. » Et lui était passé à deux doigts d’y passer aussi, c’était probablement ce qui se serait passé si Angus n’avait pas été là avec lui pour prodiguer les premiers soins en attendant les secours. « Ils n’ont pas pu sauver une de mes jambes… » Ses mains se crispèrent sur le volant à l’évocation de ce souvenir qu’il essayait tant bien que mal d’oublier. Il aurait pu ne pas donner de détails sur sa condition physique, mais il savait que la curiosité de la jeune femme la pousserait à le questionner alors aussi bien gagner du temps. Qui plus est,  elle risquait de remarquer sa démarche claudicante s’il sortait de son véhicule. « Bref, tout ça pour dire que t’as beau faire attention, t’as pas le contrôle sur tout… » Alors s’il pouvait éviter une fin tragique à un animal en ne l’embarquant pas dans sa voiture deux places, il allait le faire. À défaut de pouvoir embarquer une boule de poils dans sa voiture, il pouvait toujours en aider en donnant un peu de son temps au refuge. « Il faut promener les chiens, nettoyer les boxes, renseigner les personnes qui viennent nous rendre visite en guise d'une adoption. Avec la tempête, nous avons de nouveaux stands, le refuge n'a pas été trop touché et heureusement, tu pourrais même te mettre derrière le stand de sandwich si tu veux. Pour ma part je vais devoir faire des rondes pour ramener les animaux perdus ou blessés. » Il leva un index lorsqu’elle mentionna le stand à sandwich. « Ça je peux faire, mon père a un resto, j’y ai travaillé un peu alors je devrais m’en sortir avec de la bouffe. » Sans parler du thème qui lui parlait considérant que son groupe de musique se nommait The Sand Witches. De plus, peut-être que sa notoriété amènerait des curieux et par conséquent davantage de dons. Au final, peut-être qu’il n’était pas le pire des conducteurs. « Tu crois que c'est possible ? » - « Tu exagères… c’est pas ma faute si tu comprends tout ce que je dis de travers. » Il plissa les yeux en la regardant de biais, rapportant son attention sur la route devant lui alors qu’elle tentait de deviner ce qu’il faisait dans la vie. « Genre, t'es connu... connu ? » Il acquiesça d’un hochement de tête. « Je ne me suis pas payé ma voiture en faisant le trottoir. » répondit-il avec l’esquisse d’un sourire pour faire référence à ce qu’elle lui avait dit en montant à bord de sa voiture. La discussion prit une tournure inattendue lorsqu’une odeur chatouilla les narines de Cameron. « Tu me prends pour qui... en plus tu m'accuses quand c'est toi qui fait ! Tu manques pas d'air ! » Il dodelina de la tête en portant une main à son nez. « Je manque un peu d’air quand même... » Il rit, la tête de la brune valait tout l’or du monde. « Ouvre ta fenêtre tu vas nous intoxiquer... tu as mangé quoi ? » Il écarquilla les yeux en riant. « C’est pas moi je te dis! Pas besoin de faire semblant, on sait très bien tous les deux que ce n’est pas parce que tu es une femme que tu ne pètes pas. Assume! » Il ouvrit sa fenêtre comme elle lui avait demandé, mais aussi le toit de sa convertible. « C’est assez ouvert à ton goût? » Son nez le remerciera sans doute, mais peut-être pas sa chevelure…

 « I use my turn signal as a way of saying, 'I might turn here, or I might not. It's a mystery. »    cameron lewis & adèle shephard.

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TW maladie, mort

Elle n’a jamais jugé autrui Adèle et peut-être que sa première réaction n’en fait pas référence. Elle est souriante, avenante, le genre même un peu tête en l’air. Pas vraiment de celle qui se heurtera à la moindre réflexion quand bien même leur début n’indique aucun drapeau blanc entre eux. Mais curieuse, elle feinte un regard vers lui, détendue avant de perdre son sourire au fur et à mesure de ses prochaines révélations. « Je marchais avec mon meilleur ami en ville, je me suis fait frapper par une voiture. J’étais sur le trottoir hein… Le conducteur a fait un malaise en conduisant, il est mort. » Elle ignore pourquoi il lui en révèle autant, et quel est le comportement qu’il faudrait qu’elle aborde avec lui après ça. Elle sait mieux que quiconque que le regard des autres peut parfois être blessant et révoltant. Elle aussi, a souffert d’une autre façon, mais les années passent, sa douleur reste pourtant toujours intact. Ce voile dans sa vie, la même qui a fait d’elle une lâcheuse, une fugueuse comme son aîné le penserait, reste malgré tout en elle, dans un coin de sa tête, suffisamment pour qu’elle en souffre encore aujourd’hui. Les accidents de la vie, elle connaît, et elle se révèle tout à coup très mal à l’aise quand elle fait face à Cameron. Proche de la mort, elle aussi, elle l’a côtoyé de différentes manières, jamais personnellement mais les membres de sa famille ont été touchés. « Je suis désolée pour toi… » Et c’est une vérité déconcertante, elle qui ne supporte pas de voir le mal chez les autres. Encore moins de voir quelqu’un de blessé par la vie devant elle. Elle est généralement trop touchée par ce genre de chose, « ils n’ont pas pu sauver une de mes jambes… » Elle fronce les sourcils, et instinctivement ses yeux se dirigent vers ses jambes. Que cherche t’elle à voir ? Laquelle serait possiblement blessée ? « Je ne savais pas… » Elle souffle alors que l’air dans la voiture devient plus suffoquant. Evidemment qu’elle n’en savait rien, ce n’était pas écrit sur son front. « Bref, tout ça pour dire que t’as beau faire attention, t’as pas le contrôle sur tout… » Et elle relève ses yeux sur lui, que cherche-t’il vraiment ? « Tu m’apprends rien… » Dit-elle sans vraiment vouloir poursuivre davantage, simplement le remettre gentiment en place, il n’a pas le monopole de la douleur et des accidents. Tout le monde l’a dans la vie. Adèle n’est pas dupe, elle sait bien qu’il y a des hauts, des bas, peut-être certains sont plus malchanceux que d’autres, mais Cameron ne lui apprend rien. Davantage quand elle se persuade qu’elle finira elle aussi, comme tout le reste de sa famille : à mourir dans une voiture. Ses parents ont eu un accident de voiture il y a plus de dix ans, et son jeune frère est mort dans un crash lors d’une course de voiture. « On vit tous des choses qui nous fragilise, » qu’elle termine par dire, et ça ne voulait pas signifier qu’en prenant un animal dans sa voiture, il aurait plus de chance d’avoir un accident. « Tu gères bien l’après accident ? » Elle demande finalement, en haussant les épaules. C’est sans doute ça qui est important dans la vie : pouvoir se relever après. Le sujet dérive sur le refuge et l’aide dont il saurait apporter au refuge. « Ça je peux faire, mon père a un resto, j’y ai travaillé un peu alors je devrais m’en sortir avec de la bouffe. » Elle retrouve un petit sourire, « qui sait si une autre tâche te plairait, tu pourras toujours voir ça au moment venu. » Ils ont de toute évidence besoin de coup de main, peu importe quand, comment. Elle lève les yeux au ciel devant sa réplique, « tu exagères… c’est pas ma faute si tu comprends tout ce que je dis de travers. » Il a qu’à être plus démonstratif. « Je ne me suis pas payé ma voiture en faisant le trottoir. » Un soupire sort de ses lèvres avant qu’elle réplique, « t’es agaçant, je pense qu’on a dû te le dire des milliers de fois, » elle en est même persuadé, il suffit simplement de le fixer quelques instants pour s’en rendre vite compte. Et il se marre, alors que monsieur ne veut pas s’accuser lui-même mais Adèle n’en démord pas ! « Je manque un peu d’air quand même... » La blague, « j’espère que tu vas t’asphyxié avant moi alors ! » Quoi qu’elle réfléchit, et c’est peut-être lui derrière le volant, elle a peut-être encore un peu besoin de lui non ? « C’est pas moi je te dis! Pas besoin de faire semblant, on sait très bien tous les deux que ce n’est pas parce que tu es une femme que tu ne pètes pas. Assume! » Il est agaçant ce type. « Mais rien du tout ! Je sais pas ce que tu as mangé, mais va falloir se reprendre, » c’est faux, mais puisqu’il souhaite avoir le dernier mot, elle compte bien le faire rager un peu plus, il suffirait juste que lui, assume ! «  C’est assez ouvert à ton goût? » Qu’il dit en reposant sa main sur le volant après avoir ouvert la fenêtre, « heureusement on est bientôt arrivé ! » Qu’elle dit avant te reprendre, le regard malicieux « en tout cas compte pas sur moi pour te mettre une bonne note, si tu as la moyenne, tu t’en tireras déjà bien. » Et elle est bien décidé à le faire réagir.

@Adèle Shephard – TW: accident, amputation & drogue

« Je suis désolée pour toi… » Cameron ne dit rien, habitué depuis le temps de créer un malaise chez les gens lorsqu’il parlait de son accident, ce qui n’arrivait pas très souvent en réalité, un peu plus depuis qu’il faisait de la thérapie et en parler l’aidait à accepter sa condition. Malgré ça, il n’osa pas poser sur Adèle son regard, persuadé qu’il y verrait de la pitié et il n’en voulait pas. Il continua plutôt, expliquant qu’il avait perdu l’une de ses jambes. Du coin de l’œil, il la vit baisser la tête en direction de ses jambes, ce qui le fit serrer les mâchoires. « Je ne savais pas… » - « Évidemment, pourquoi tu saurais? » À moins d’être fan de sa musique et de savoir qui il était, ce qui ne semblait pas du tout être le cas actuellement, elle ne pouvait pas deviner tandis qu’il était assis derrière le volant. Il ne se plaignait pas du tout qu’elle ne sache pas qui il était, il était déjà bien assez difficile de rencontrer des inconnus qui savaient tout sur sa vie avec ce qu’il avait vécu ces dernières années. « Tu m’apprends rien… » Il devina à sa réponse qu’il y avait anguille sous roche, qu’elle avait elle aussi vécu des choses difficiles, mais il semblait clair dans sa façon d’être qu’elle ne désirait pas en parler et il semblait déjà bien assez l’énerver pour qu’il insiste pour en savoir plus. « On vit tous des choses qui nous fragilise » Il agita son index en la pointant un peu pour lui faire part de son accord. « Tu gères bien l’après accident ? » Il rit silencieusement, puis haussa les épaules, le regard rivé sur la route. « Je gère » pas. Il allait un peu mieux, certes, mais sa vie avait changé du tout au tout ce soir de juillet 2021 et depuis il se cherchait. Il espérait un jour retrouver l’ancien Cameron, le jeune homme souriant et charismatique qu’il était alors que maintenant il n’était plus que l’ombre de lui-même, toujours sur la défensive à repousser tout le monde. Il commençait à être plus à l’aise avec l’état de sa jambe, mais il y avait encore du chemin à faire, ce n’était pas demain qu’il irait se baigner en public en exhibant son moignon. Le musicien demeurait confiant pour son avenir maintenant qu’il ressentait un réel désir de monter de nouveau sur scène, mais il ne s’était pas écouté la première fois, un an plus tôt, ce qui l’avait amené à consommer de la cocaïne. Une descente aux enfers contre laquelle il se battait toujours avec les conséquences, notamment son ex qui refusait de le laisser voir leur fille comme il le désirait malgré neuf mois d’abstinence et d’efforts. Il se sentait incroyablement frustré de la situation quand Lyla tenait le bon bout du bâton pour faire ce qu’elle désirait. Alors non, il ne gérait pas si bien l’après accident, mais Adèle en savait déjà bien assez sur lui à son goût. « Hey, regarde une canardière! » lança-t-il en pointant sur sa droite pour changer de sujet. Ils discutèrent des différentes tâches qu’il pourrait faire au refuge pour se rendre utile jusqu’à ce qu’elle tente de deviner ce qu’il faisait dans la vie. « T’es agaçant, je pense qu’on a dû te le dire des milliers de fois » Zoya seulement le traitait si souvent d’abruti qu’il en perdait le compte. « Si je gagnais de l’argent chaque fois qu’on me traitait de nom, je n’aurais pas besoin de travailler. » Ça l’amusait, parfois, mais lui faisait de plus en plus mal depuis que sa confiance en lui en avait pris un coup lors de son accident. Il devait travailler sur lui, il en était conscient, mais il réagissait au quart de tour sans même réfléchir, comme s’il s’agissait d’un réflexe de défense. « J’espère que tu vas t’asphyxié avant moi alors ! » - « On mourra ensemble alors. » Parce que c’était lui le conducteur, après tout. « Mais rien du tout ! Je sais pas ce que tu as mangé, mais va falloir se reprendre » - « Se reprendre? Genre que je te conduise une autre fois quand j’aurai pas mangé la même chose? » Il n’aurait qu’à prendre sa Golf R pour ne pouvoir aérer en ouvrant le toit. « Heureusement on est bientôt arrivé ! » Il sourit en la regardant du coin de l’œil. « Heureusement. » Plus que quelques kilomètres et ils arrivaient à destination. « En tout cas compte pas sur moi pour te mettre une bonne note, si tu as la moyenne, tu t’en tireras déjà bien. » Il se mit à rire, sincèrement. « Une note? Je fais ça bénévolement, c’est pas une application de chauffeurs de taxi là. » Il caressa son volant de cuir en se mordillant la lèvre. « J’ai même pas un petit point bonus pour mon bolide? » Il huma le parfum de voiture neuve, ou du moins il tenta puisqu’il ne sentit absolument rien considérant que le toit était ouvert. « On peut noter les passagers aussi? Parce que bon… » Il était capable d’entrer dans son jeu, il excellait dans l’air d’essayer d’avoir le dernier mot.

 « I use my turn signal as a way of saying, 'I might turn here, or I might not. It's a mystery. »    cameron lewis & adèle shephard.

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TW maladie, mort

Adèle n’était pas à l’aise à parler de tout ça. Pas parce qu’elle se mettait dans la peau de Cameron ou qu’elle avait de la pitié pour lui. Pas parce qu’elle trouvait ça triste pour lui, elle connaissait mieux que personne ce sentiment que les autres ont sur ses malaises de la vie. Adèle avait eu besoin de beaucoup de temps pour accepter sa maladie, tout autant pour être dans la voix de la guérison, puis quand l’horreur est passée, quand elle pouvait enfin tourner cette page, c’était tout autant difficile – ne se souvenant pas de comment vivre sans ça, et où se situer dans le regard des autres. Elle aura beau dire ce qu’elle veut, et tenter avec fierté de faire comme si ça ne la touchait pas, c’est faux et elle, elle le sait mieux que personne. Elle ne cherche pas à le dévisager, pas à échanger un quelconque regard avec lui. Ni même à compatir réellement. «  Évidemment, pourquoi tu saurais? » Question idiot, réponse idiote et elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Un long silence dans l’habitacle avant que cette question qui effleure depuis un sacré bout de temps son esprit ne vienne réchauffer l’air de la voiture, et à laquelle, elle ne possède même pas de réponse convenable. «  Je gère, » elle ne saurait dire réellement ce qui la dérangeait réellement dans ses propos, peut-être qu’elle ne le croyait tout simplement pas. Peut-être comme elle, il faisait tout pour qu’on le considère comme quelqu’un de fort, qui a réussi à tourner la page. Mais la vérité est différente, presque un opposé dont elle n’est pourtant pas prête à faire face. Quand bien même Carl amène une douceur incontestée, et qu’elle a réussi à pardonner à son frère autant que lui, à lui pardonner ses fuites en avant. Elle a un toit, un travail qu’elle aime, des animaux à choyé. Même la tempête l’a épargné. «  Hey, regarde une canardière! » Elle tourna machinalement la tête, restant silencieuse, elle ne comptait pas s’ouvrir, pas si vite, et certainement pas devant une personne comme Cameron qu’elle ne connaissait pas. Elle ne lui donnerait évidemment pas l’occasion de se foutre d’elle avec sa maladie et ses plaies qui sont pourtant facile à entrevoir. La conversation se dériva peu à peu sur l’une des seules raisons de vivre de la Shephard : les animaux et ça lui allait bien. «  Si je gagnais de l’argent chaque fois qu’on me traitait de nom, je n’aurais pas besoin de travailler. » Elle hausse les épaules devant ce constat, « c’est peut-être qu’on a raison alors… » Mais ça semblait l’amuser, il le prenait à la rigolade, ça devait être le pire chieur de ses amis, il ajoute en jetant un regard en coin. «  On mourra ensemble alors, » certainement pas qu’elle songe silencieusement. «  Se reprendre? Genre que je te conduise une autre fois quand j’aurai pas mangé la même chose? » Elle relève ses yeux sur lui, arquant un sourcil, « c’est pas une invitation, » manquerait plus que ça, elle préférait son vélo à son bolide, juste le temps ne s’y prêtait pas. « Non juste que tu sois moins chiant avec les autres ce serait pas mal, » elle siffla avant de rire devant son regard fermé. Parce qu’il comptait se comporter comme ça avec tout le monde, elle ne donnerait pas cher de son bénévolat. «  Heureusement. » Il nargue à son tour avant qu’elle tire la langue à son encontre, alors que les kilomètres finissent enfin par se réduire considérablement. «  Une note? Je fais ça bénévolement, c’est pas une application de chauffeurs de taxi là. J’ai même pas un petit point bonus pour mon bolide? » Ca la fait rire, il s’y croyait vraiment dans sa voiture haut de gamme. «  On peut noter les passagers aussi? Parce que bon… » Parce que bon quoi ? Voilà ce que signifiait le regard qu’elle lui jetait à présent ? « Je mérite une médaille pour te supporter oui ! » Peut-être pas son aîné dirait ça mais quand même, elle trouvait qu’elle le méritait ! Le refuge qui se dessine sous ses yeux, et elle lui laissa le choix de se garer pour venir voir ce que donne l’entraide dans son monde, ou de poursuivre sa route, « ça aurait pu être pire… » Qu’elle confesse dans une moue pourtant rieuse avant d’ouvrir la portière, « à une prochaine si tu survis à tes caprices ! » Ca pourtant, elle en doute fortement, mais il avait déjà survécu tant d’années, elle referma alors la porte, en s’éloignant du bolide et du chieur à temps plein.

FIN