every single thing to come has turned into ashes (james #3)
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
lieu: cbd, spring hill.(c): ndnresources (gif), luleaby (codage).
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Elle était indécise - et c’était là quelque-chose qui ne lui était pas arrivée depuis bien longtemps, surtout lorsque cela concernait James. Alors oui, certes, les premiers mois à ses côtés n’avaient pas été de tout repos et bien sur qu’elle avait marché sur des oeufs à plus d’une reprise. Mais toute cette période là était désormais révolue, alors qu’elle prenait confiance en elle, qu’elle prenait confiance en le travail qu’elle réalisait; et surtout parce-qu’au fil du temps James avait fini par lui faire entièrement et pleinement confiance, lui laissant la place de s’affirmer et d’être davantage elle-même plutôt qu’une partie, une ombre de cette dernière pour rester à la place qui lui avait été confiée. Alors la voir hésitante aujourd’hui, passant pour la cinquième fois devant le bureau de son patron, ralentissant le pas pour finalement se rendre dans une autre pièce, ce n’était pas elle - ce n’était plus elle en tous cas. Même: elle se sentait idiote d’agir de la sorte, là où savait pourtant avoir l’espace et les arguments nécessaires pour faire ce qu’elle comptait faire.
Car si elle était restée silencieuse, s’était passée de faire des commentaires ici et là quand pourtant les circonstances lui donnaient mille et une occasions, cela ne pouvait continuer. Pour sa propre sanité, pour celle de James et pour celle de l’entreprise, quelqu’un se devait de prendre les devants et mettre quelques vérités aux yeux de celui qui se devait d’être pourtant déjà au courant. Elle savait que personne d’autre au sein de ces locaux ne se permettrait de faire ce qu’elle s’apprêtait elle à faire - ou pas de suite, en tous cas -, alors inspirant longuement, elle poussa la porte du bureau de Weatherton.
Millie resta un instant à l’observer là, du seuil, inscrivant des détails qui lui avaient échappé jusqu’alors dans son esprit; elle garda le silence encore un instant avant d’entrée dans le bureau et de refermer la porte derrière elle. Elle se permit même de fermer la porte à clefs: ils n’avaient pas besoin d’invités surprise au milieu de cette conversation. « Je vais vous prendre quelques minutes de votre temps, James. » Ses paroles n’étaient pas formulées sous forme de question, parce-que ce n’en était pas une; son ton en revanche était empli d’empathie, et d’une douceur qu’elle n’avait jusque maintenant pas exploitée auprès de son patron puisque les circonstances ne s’y prêtaient pas. Avançant jusqu’au fauteuil situé de l’autre côté du bureau, elle s’y assit sans attendre le signe pour se permettre de le faire. Ses lèvres roulèrent l’une sur l’autre, elle laissa sa langue tourner encore une ou deux fois dans sa bouche avant de remonter son regard pour accrocher celui de James. L’hésitation n’était plus de mise, il n’y avait qu’à voir les traits tirés qu’il portait et l’air abattu qui affaissait ses épaules. Elle inspira longuement. « Je sais que les paroles que je vais prononcer vont pas être faciles à entendre, croyez moi je le sais. » Oh, elle était peut-être mieux placées que mille autres personnes pour se permettre de dire cela, effectivement. « Mais je sais aussi que vous m’en voudrez davantage si je les dis pas, alors… » Alors elle se permettait quelque-chose qu’elle n’aurait pas imaginé possible quelques mois, à peine deux années plus tôt. « Il faut vous ressaisir, James. » Et promis, c’était avec toute l’affection qu’elle lui portait que Millie se permettait ce commentaire.
« Non, j'ai toujours reçu aucune nouvelle de mon père. (…) Non, il m'a pas laissé d'instructions à moi non plus, mais ça je vous l'ai déjà dit hier quand vous avez appelé. (…) J'ai du travail, Monsieur Harding, je dois vous laisser. » C'est par ces mots que James écourta un énième appel d'un des plus étroits collaborateurs de son père, qui tous autant qu'ils étaient avaient pris la fâcheuse habitude de lui transmettre leurs doléances depuis que ce dernier avait disparu de la circulation et laissé tout ce petit monde face à une pile de questions. Autant de sollicitations qui commençaient de plus en plus à jouer avec ses nerfs mais qui lui faisaient aussi perdre un temps précieux ; temps qu'il pourrait passer à avancer les dernières commandes à l'atelier ou à peaufiner les préparatifs de leur prochain voyage à Paris. Et le couturier le savait, tout serait bien pire encore si la nouvelle de la disparition de Norman Weatherton franchissait ces murs et se répandait parmi leurs clients, leurs partenaires et leurs investisseurs. Autant de personnes que James tenait à garder dans l'ignorance le plus longtemps possible, en attendant d'avoir des nouvelles à transmettre pour rassurer tout le monde. Pour ce qui était de retrouver un semblant de calme entre deux coups de téléphone alarmés, en tout cas, il repasserait : son bureau s'était à peine vidé depuis un quart d'heures qu'on frappait de nouveau à la porte. Et le soulagement qu'il éprouva de voir bientôt apparaître Millie fut lui aussi de courte durée lorsque la jeune femme ouvrit la bouche. Sur le moment, il ne remarqua même pas qu'elle avait fermé la porte à clés, ce qui lui aurait donné une vague idée de la discussion qui était sur le point de se tenir.
« Je vais vous prendre quelques minutes de votre temps, James. » Ce n'était pas une question, et il la connaissait maintenant assez pour savoir qu'elle n'aurait de toute façon pas accepté un refus, Millie, qu'elle s'était même certainement présentée dans son bureau avec l'intention d'avoir cette discussion coûte que coûte. « J'imagine que j'ai pas vraiment le choix, hm ? » Il délaissa pour un instant l'ordinateur sur lequel il tapait frénétiquement un email, et lui accorda un bref regard lorsqu'elle reprit la parole. « Je sais que les paroles que je vais prononcer vont pas être faciles à entendre, croyez moi je le sais. » Son instinct parla cette fois avant même que lui ne le fasse et ce sont ses deux paumes que James fit retomber à plat sur la surface de son bureau, puis il soupire qu'il laissa échapper, alors qu'il jurerait avoir senti son cœur rater un ou deux battements. « Je t'arrête tout de suite, si t'as l'intention de m'annoncer ta démission tu choisis très, très mal ton moment. » Il avait déjà donné avec Flora et n'avait pas la moindre envie de revivre ça, encore moins en ce moment et alors que rien ne le ferait plus profondément chier que de devoir remplacer Millie au pied levé. D'abord parce qu'il avait bien assez à gérer comme ça, et ensuite parce qu'il n'avait pas le moindre espoir de lui trouver une remplaçante à la hauteur. Mais ça, il était hors de question qu'il le formule clairement. « Mais je sais aussi que vous m’en voudrez davantage si je les dis pas, alors… » Alors il se surprit à rester suspendu à ses lèvres, appréhendant sans doute plus qu'il ne l'avouerait ce qui allait venir ensuite. « Il faut vous ressaisir, James. » Finalement, sans aller jusqu'à dire que la surprise était totale, c'est un regard presque ahuri qu'il reposa sur la jeune femme et un rire sans joie qu'il ne parvint pas à contenir. « Si on m'avait dit que tu tiendrais un jour ce genre de propos, et dans mon bureau qui plus est. » Il ne l'aurait sûrement pas cru, ou se serait fendu d'un simple « Millie ? Elle n'oserait jamais » qui rendait sans doute toute cette situation encore plus ironique, quelque part. Parce qu'elle avait osé, et pas à n'importe quel moment. Elle avait osé et il se surprenait à trouver ça aussi culotté qu'audacieux. « Enfin, j'imagine que ça devait arriver tôt ou tard. » Son ton resta égal et il lui désigna la chaise face à la sienne pour qu'elle y prenne place. Aucune assistante n'était jamais restée aussi longtemps que Millie, aucune n'avait donc simplement eu le temps de gagner assez en confiance pour oser ce genre de langage avec lui. C'était différent avec la jeune femme, à qui il dédiait une confiance entière et qu'il n'hésitait pas à solliciter dans n'importe quel aspect de son quotidien. A avoir fait d'elle l'une de ses constantes indispensables, l'une des pièces maîtresses de ses journées dans et en dehors de l'atelier, il ne pouvait pas s'étonner que Millie ait aujourd'hui l'impression que certaines barrières avaient cédé et lui assuraient de pouvoir lui parler en toute franchise là où peu s'y étaient risqués avant elle.
« Et je suppose que ton intervention n'est pas étrangère au fait qu'ici, c'est l'anarchie la plus totale depuis plusieurs jours. » Il releva cette fois complètement son regard jusqu'au sien, l'observant sans qu'aucune animosité ne s'y reflète malgré l'impression dérangeante qu'il avait d'être jugé d'incompétent par l'une des rares personnes dont il avait décrété que l'avis lui importait réellement. Elle ne l'avait pas formulé en ces termes, Millie, mais elle semblait lui reprocher d'être aussi perdu que tous les autres au milieu du bazar que provoquait inévitablement l'absence de son père, qui plus est en cette période chargée pour Weatherton. « C'est le souci quand le grand patron s'évapore dans la nature sans donner d'instructions pour que tout le monde s'y retrouve en son absence. Je devrais gérer l'atelier comme à mon habitude et pourtant je reçois toutes les heures la visite d'un salarié paniqué à qui j'ai aucune foutue idée de ce que je suis censé dire. » Et ça ne faisait pas partie de ses attributions, de rassurer le personnel qui nageait dans la même incertitude que lui maintenant que personne ne savait où trouver celui qui avait toujours dirigé cette entreprise d'une main de maître. « Et maintenant c'est le Conseil d'Administration qui me relance pour que je passe les voir pour faire le point sur la situation. » Une situation qui tendait à s'éterniser depuis une poignée de jours et qui constituait forcément un problème de plus en plus gros, quand un Empire de la taille de Weatherton devait lui aussi patienter en attendant qu'ils en sachent tous davantage au sujet de la situation. Une situation qui pour James trouverait forcément une issue satisfaisante à un moment ou à un autre, lui qui refusait d'admettre que l'heure était de moins en moins à l'optimisme. « J'ai jamais mis les pieds dans leur foutue salle de réunion, je connais ces types que de vue et parce qu'ils ont toujours fait partie du paysage. C'est... putain, tu peux me dire ce que je suis censé faire ? » Parce que ça lui convenait très bien jusqu'ici, de n'en croiser certains qu'au détour d'un gala et de n'en rencontrer d'autres qu'au cours d'une partie de golf. James était un artiste, un indomptable qu'on ne convainquait pas facilement de rester sagement assis sur sa chaise pendant qu'on lui parlait bilans, chiffres et stratégies d'entreprise. Tout ça, c'était le rôle de son père. C'était lui l'homme d'affaires de la famille, le capitaine du navire sans qui l’embarcation dérivait de sa trajectoire. Il avait beau l'avoir toujours pris pour modèle, ils n'avaient jamais été faits du même bois.
Dernière édition par James Weatherton le Jeu 7 Mar - 8:46, édité 1 fois
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
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« J'imagine que j'ai pas vraiment le choix, hm ? » Elle fit une petite moue, ressemblant davantage à une grimace plutôt que n’importe quoi d’autre, alors qu’il reportait son regard sur elle. « Pas vraiment non. » Ce n’était pas pour se montrer odieux ou quoi encore avec lui, c’était simplement là la vérité: elle ne comptait pas le laisser se défiler. Quitte à avoir trouvé le courage de venir jusqu’ici pour avoir cette discussion avec lui, elle ne ferait pas demi-tour si proche du but - de toutes façons, ce n’était pas pour sa propre personne qu’elle se poussait à avoir cette discussion là avec James, c’était pour le bien de tout ce qui était autour d’eux aussi. Elle aurait peut-être du annoncer plus tôt en revanche la raison de sa venue, parce-que les premières paroles que James qui interrompirent son explication la laissèrent un instant perdue. « Je t'arrête tout de suite, si t'as l'intention de m'annoncer ta démission tu choisis très, très mal ton moment » Elle fronça les sourcils. « Ma démission ? » Elle secoua quelque peu sa tête alors qu’elle s’installait davantage dans le fauteuil en face de son patron. « Oh non, c’est pas dans mes plans. » Elle se notait mentalement cependant de revenir sur ce sujet là plus tard - un jour où cela serait davantage adapté -, parce-que s’il pensait qu’elle pourrait être prête à donner sa démission, c’était peut-être qu’un autre problème sous-jacent était établi qu’elle n’avait su comprendre ou saisir. « Ce dont je veux vous parler n’a rien à voir avec moi quittant mes fonctions. » Au contraire: c’était elle s’imposant au sein de ces dernières.
Et apparemment, le sujet de discussion qu’elle apportait sur le tapis n’était pas un de ceux que James avait eu le temps de lister mentalement entre l’instant où elle avait engagé la conversation et maintenant; il n’y avait qu’à voir la surprise qui s’était installée sur les trait de son visage. « Si on m'avait dit que tu tiendrais un jour ce genre de propos, et dans mon bureau qui plus est. Enfin, j'imagine que ça devait arriver tôt ou tard. » - « J’apprends du meilleur, je vous rappelle. » Le meilleur étant lui, bien sur. Surtout: elle avait depuis longtemps compris comment fonctionnait James, et savait ce qu’elle pouvait se permettre et en quelles circonstances. En temps normal, Millie ne se serait pas permise de lui parler de cette sorte et n’aurait pas osé même lui adresser le regard qu’elle posait sur lui en cet instant. Mais certaines circonstances renversaient des conventions - celles qui les entouraient en ce moment faisaient partie de cette catégorie spéciale.
« Et je suppose que ton intervention n'est pas étrangère au fait qu'ici, c'est l'anarchie la plus totale depuis plusieurs jours. » Elle fit une petite moue. « Non, effectivement c’est pas une coïncidence. » Elle inspira longuement. « J’aurais préféré ne pas venir ici aujourd’hui, si ça peut plaider ma cause, mais j’ai pas envie d’être celle qui aurait pu vous dire quelque-chose et qui ne l’a pas fait. » Ils en étaient arrivés à un point dans leur relation où elle pouvait se permettre d’être honnête avec lui, et sur bien des sujets: James savait que ce n’était pas pour quelconque aspect négatif qu’elle le ferait, mais bien pour que les choses s’améliorent. « C'est le souci quand le grand patron s'évapore dans la nature sans donner d'instructions pour que tout le monde s'y retrouve en son absence. Je devrais gérer l'atelier comme à mon habitude et pourtant je reçois toutes les heures la visite d'un salarié paniqué à qui j'ai aucune foutue idée de ce que je suis censé dire. » Elle savait, elle avait vu. « Et maintenant c'est le Conseil d'Administration qui me relance pour que je passe les voir pour faire le point sur la situation. » Elle savait, elle avait vu également; tout ce qui concernait les affaires de Weatherton face à elle la concernaient aussi, elle savait ce qui le tiraillait de tous les côtés. « J'ai jamais mis les pieds dans leur foutue salle de réunion, je connais ces types que de vue et parce qu'ils ont toujours fait partie du paysage. C'est... putain, tu peux me dire ce que je suis censé faire ? » Elle savait, elle connaissait cette détresse qu’il ressentait.
Pinçant ses lèvres un instant et un autre en une ligne fine, Millie finit par relâcher un léger mais long soupire. « Vous êtes pas censé prendre sa place. » C’était peut-être une évidence pour elle, mais ça ne l’était pas pour lui parce-que personne n’était jamais prêt à se retrouver dans ce type de situation. « Et si c’est ce que vous souhaitez faire parce-que c’est ce qui vous semble juste à faire, vous avez pas besoin de faire ça seul James. » Parce-que ce n’était pas uniquement question de tout ce qu’il y avait à gérer pour la Maison qui était mis en jeu ici; il était impliqué à un niveau qui l’impactait bien plus qu’il n’aurait jamais du avoir à traverser, et c’était aussi et surtout pour cette raison là que la situation lui pesait bien plus qu’elle n’aurait du le faire. Elle savait, pas à un niveau aussi développé, mais elle savait ce que c’était. « Il faut laisser des personnes de confiance vous aider. Parmi toutes celles qui sont au Conseil d’Administration, certaines doivent être formées pour ce type de crise. Laissez les vous aider. » Elle déglutit; ce n’était pas des solutions parfaites qu’elle aurait à lui soumettre, mais cela ne coutait rien de lui donner ce qui lui passait par la tête au fil des la conversation. « Pour ce qui est des employés qui ne savent pas où donner de la tête, assignez quelqu’un pour gérer ça aussi. Déléguez un peu. » Millie savait ô combien ce n’était pas dans les habitudes de James, alors elle enchaina avant qu’il n’ait le temps d’ajouter le moindre commentaire pour le moment. « C’est temporaire, et quand vous aurez retrouvé l’énergie, vous reprendrez les rênes comme vous avez l’habitude de le faire. » Cela lui laisserait plus de temps pour gérer le côté qui le rendait aussi absent malgré sa présence presque perpétuelle au sein des locaux: c’était son père qui avait disparu, ce n’était pas n’importe qui. « Vous devez prendre du temps pour vous reposer James aussi, du temps pour vous. » Elle pencha quelque peu la tête sur le côté, pinça un instant ses lèvres. « C’est votre père, vous avez le droit de ne pas être au maximum de vos capacités en cette période. »
Les bonnes nouvelles se faisant rares ces derniers temps, alors on ne pouvait sans doute pas lui reprocher d'avoir tout de suite imaginé le pire, lorsque son assistante était venue le trouver dans son bureau avec une mine plus grave que d'ordinaire. « Ma démission ? Oh non, c’est pas dans mes plans. Ce dont je veux vous parler n’a rien à voir avec moi quittant mes fonctions. » James nierait s'être à ce point inquiété que Millie puisse avoir l'intention de démissionner, pourtant c'est bien un bref soupire de soulagement qui franchit la barrière de ses lèvres et une posture un peu moins crispée que le couturier adopta. « Ça fait au moins une bonne nouvelle dans cette putain de semaine. » Parce qu'autant dire qu'il ne manquerait plus que ça pour l'achever, là où ses nerfs étaient déjà mis à rude épreuve depuis que les nombreuses interrogations autour de la disparition de son père lui retombaient inévitablement dessus. Perdre son assistante dans un moment aussi critique relèverait du cauchemar, et il n'avait pas la moindre envie d'avoir à se passer d'une autre présence essentielle à son quotidien. « J’apprends du meilleur, je vous rappelle. » Ce n'est pas aujourd'hui que les flatteries risquaient de fonctionner sur lui, mais elle n'avait pas pour autant tort quand elle disait que son aplomb, elle le tenait sans doute de lui et de la manière dont il avait veillé à lui apprendre à ne jamais hésiter à lui dire les choses telles qu'il avait besoin de les entendre – et telles que beaucoup n'osaient justement pas les lui adresser. Il n'avait jamais voulu faire de Millie l'équivalent d'un animal de compagnie docile à qui on apprenait quelques tours pour qu'il nous apporte la télécommande ; si son aide lui était aussi précieuse c'est bien parce qu'elle n'était jamais restée dans un coin à attendre ses ordres. Elle prenait des initiatives et s'affirmait même de plus en plus.
« Non, effectivement c’est pas une coïncidence. » Il s'en doutait à la façon dont elle s'était présentée sur le pas de la porte, que ce qu'elle avait à lui dire ne le réjouirait sûrement pas. « J’aurais préféré ne pas venir ici aujourd’hui, si ça peut plaider ma cause, mais j’ai pas envie d’être celle qui aurait pu vous dire quelque-chose et qui ne l’a pas fait. » Et dans un sens, il comprenait qu'elle ait éprouvé le besoin de le faire, quand bien même il détestait l'idée de se retrouver dans cette position. En l'absence du maître des lieux, beaucoup se questionnaient sur la marche à suivre et James ne faisait naturellement pas exception : après tout, son père ne l'avait pas briefé lui non plus alors perdu, il l'était autant que tous les autres. « Je sais que je peux compter sur toi pour me dire les choses, Millie. » Et il lui en était reconnaissant, vraiment. « Je me sens simplement largué pour la première fois de ma vie et je me dis que si ça t'a pas échappé à toi, ça échappera pas éternellement aux autres non plus. » Et que si certains se posaient déjà des questions, tout le monde ne tarderait pas à voir qu'il n'avait lui-même aucune idée de la meilleure façon de traverser cette crise, nageant dans le même flou artistique que les autres. « Tout l'atelier devrait être entrain de finaliser les préparatifs pour Paris. Je veux pas détourner leur attention de ce qui importe simplement parce que quelqu'un aura remarqué mon état. » Parce que les gens parlaient, que l'inquiétude des uns deviendrait la paranoïa des autres et qu'il ne voulait pas de ça.
« Vous êtes pas censé prendre sa place. » Il aimerait pouvoir en être aussi sûr, mais quand tous les regards se tournaient vers lui et le scrutaient de tout son long dès qu'il franchissait ces portes, James avait l'amère impression que c'était ce qu'on attendait de lui, de prendre le contrôle du navire le temps de traverser cette mauvaise passe. Et ça n'aurait même rien de si surprenant, quand on savait qu'il avait intégré depuis très jeune l'idée que tout ça lui reviendrait tôt ou tard. Seulement voilà, la nuance était là : il s'était toujours dit que ce serait le plus tard possible. « Il faut bien que quelqu'un assure l’intérim jusqu'à son retour. » Parce que Weatherton représentait un empire bien trop gros pour que personne n'en soit aux commandes, qu'une foutue tempête ne faisait absolument pas une excuse pour laisser les choses tourner au ralenti plusieurs semaines. « Et si c’est ce que vous souhaitez faire parce-que c’est ce qui vous semble juste à faire, vous avez pas besoin de faire ça seul James. Il faut laisser des personnes de confiance vous aider. Parmi toutes celles qui sont au Conseil d’Administration, certaines doivent être formées pour ce type de crise. Laissez les vous aider. » James inclina lentement la tête. Bien sûr qu'elle avait raison et que sa clairvoyance était ce dont il avait cruellement besoin en ce moment, alors que personne ne lui avait jusqu'ici donné de conseils plus avisés. « J'ai jamais été très doué pour ça, tu sais. Demander de l'aide, me reposer sur les autres. » Il confessa dans un soupire, à peu près certain que ça lui aurait écorché la langue si les circonstances n'avaient pas été aussi particulières. La seule idée de solliciter ces hommes qui lui étaient toujours apparus désespérément soporifiques était loin de l'enchanter, mais il n'était pas encore assez prétentieux pour croire qu'il pourrait se passer de leur aide. « Mais je suppose que tu as raison. Ces types sont formés à ça, je sais que mon père les aurait pas choisi s'ils avaient du être incompétents. » Norman avait beau avoir toujours eu du cœur, il n'avait jamais plaisanté avec les affaires et ne se serait pas entouré d'hommes qu'il n'aurait pas jugé capables de gérer n'importe quelle situation de crise en son absence. « Pour ce qui est des employés qui ne savent pas où donner de la tête, assignez quelqu’un pour gérer ça aussi. Déléguez un peu. » Et parce que Millie perçut sans doute la grimace qui s'étira progressivement sur ses traits, la brune ne tarda pas à enchaîner. « C’est temporaire, et quand vous aurez retrouvé l’énergie, vous reprendrez les rênes comme vous avez l’habitude de le faire. » - « J'imagine que là non plus, j'ai pas tellement le choix. » Dieu sait pourtant que déléguer était bien souvent un concept obscure pour James, qui même s'il se reposait beaucoup sur son assistante avait bien plus de mal à se mettre en retrait dès qu'il était question de la bonne marche de l'atelier. C'était son foutu besoin d'avoir le contrôle de tout, ça. « En admettant que j'accepte... » Il débuta, ses lèvres pincées entre elles un instant. « J'aurais sûrement besoin de toi pour choisir à qui donner plus de responsabilités à l'atelier. Je sais que je te donne encore plus de boulot que d'habitude en ce moment, mais ça m'aiderait. » Parce qu'il la savait suffisamment observatrice pour pouvoir éclairer ses réflexions sous un jour nouveau et l'aider dans sa prise de décision. Et parce qu'avant toute autre chose, il se fiait à son jugement.
« Vous devez prendre du temps pour vous reposer James aussi, du temps pour vous. » Des mots qu'il appréhendait d'entendre lorsque Millie s'était glissée dans son bureau et qu'il avait lu l'inquiétude sur son regard, personne n'étant sans doute plus aux faits de ses horaires décousues et du rythme intense qu'il s'imposait que son assistante elle-même. « Je dois être partout à la fois, Millie, j'ai absolument pas le temps de me reposer. » Une part de lui le voudrait pourtant, simplement pour pouvoir mettre ses pensées sur pause rien que quelques heures, oublier dans quel foutoir la disparition de son père laissait Weatherton et que beaucoup de monde attendait de lui des réponses qu'il ne possédait pas. « C’est votre père, vous avez le droit de ne pas être au maximum de vos capacités en cette période. » Finalement, plus déstabilisé qu'il l'aurait cru par ses dernières paroles, James prit un court instant pour inspirer et tenter de maîtriser la vague d'émotion qu'il sentit remonter le long de sa gorge. Pour la première depuis des jours, il se sentait assez à cran pour possiblement craquer au pire moment qui soit, et ça n'était pas envisageable. Il ne pouvait pas montrer qu'au milieu de tout le reste, cette situation l'angoissait terriblement. « Personne n'a de nouvelles. » Il expulsa difficilement, sa voix trahissant son inquiétude. « Ni ses amis, ni sa famille éloignée, ni ses collaborateurs. J'ai même appelé son partenaire de tennis... personne ne sait où il est. » Et ce qui était problématique il y a encore quelques jours devenait tout bonnement un cauchemar, bien au-delà de tout ce que ça pouvait impliquer pour l'entreprise. Parce que derrière ses grands airs imperturbables, James restait un fils sans la moindre nouvelle de son père depuis le passage de la tempête, avec tout ce que ça suscitait comme questionnements insupportables lorsqu'on avait comme lui toujours partagé une relation fusionnelle avec l'homme qui nous avait élevé. L'homme à qui on devait tout. « C'est incompréhensible. » Et ça ne lui ressemblait pas, bordel de merde. « Je ferme à peine l’œil de la nuit parce que je veux pas risquer de rater son appel. Cristina m'a déjà menacé de me faire prendre des somnifères à mon insu si je dormais pas un peu. » Une réaction que James aurait sûrement jugé extrême et déraisonnable en temps normal, mais qui cette fois aurait au moins le mérite d'offrir un début de solution. Pas au problème en lui-même, mais à l'état de fatigue nerveuse dans lequel il était plongé depuis plusieurs jours. « C'est sûrement qu'une question de temps avant qu'elle te demande d'en mettre dans mon café. » Il ajouta finalement, le coin de ses lèvres se relevant dans un rictus sans joie. Pour ce qu'il en savait, sa femme pourrait très bien l'avoir déjà fait et le prochain café servi par son assistante pourrait lui valoir une sieste de plusieurs heures.
Dernière édition par James Weatherton le Jeu 7 Mar - 8:46, édité 1 fois
Millie Butcher
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ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
lieu: cbd, spring hill.(c): ndnresources (gif), luleaby (codage).
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« Ça fait au moins une bonne nouvelle dans cette putain de semaine. » Elle ne lui en voudrait pas d’avoir douté - pas dans les circonstances actuelles. Si les choses avaient été différentes, elle s’en serait peut-être retrouvée vexée tant le dévouement qu’elle avait pour lui parlait de lui-même. La question ne se posait de toutes façons pas, puisqu’elle était venue dans son bureau aujourd’hui pour lui parler d’une chose qui n’avait rien à voir avec ce qu’il s’imaginait. « Je sais que je peux compter sur toi pour me dire les choses, Millie. » Leur relation avait toujours été basée sur l’idée qu’ils pouvaient, mais surtout devaient dire ce qui se devait de l’être - James le faisait naturellement, Millie avait appris à le faire de son côté en le côtoyant. « Je me sens simplement largué pour la première fois de ma vie et je me dis que si ça t'a pas échappé à toi, ça échappera pas éternellement aux autres non plus. » Elle dodelina de la tête légèrement. « Je passe mes journées à vous observer James, j’ai l’oeil plus aiguisé que d’autres. » Ce n’était pas là quelque-chose d’étrange: elle le faisait pour tenter d’anticiper les besoins qu’il pouvait avoir et surtout trouver plus rapidement les solutions à certains problèmes. « Mais ça va commencer à se voir, oui. » Et ce n’était pas sur le ton du reproche qu’elle lui disait, mais bien avec une bienveillance qu’elle n’aurait peut-être pas tant osé montrer si les circonstances ne s’y prêtaient pas. « Tout l'atelier devrait être entrain de finaliser les préparatifs pour Paris. Je veux pas détourner leur attention de ce qui importe simplement parce que quelqu'un aura remarqué mon état. » Alors il savait ce qu’il lui restait à faire: se ressaisir.
James n’était pas Norman, et ce n’était pas là une critique de son talent. Simplement: ce n’était pas parce-que l'ainé des deux Weatherton manquait à l’appel que son fils se devait d’absolument prendre sa place et marcher dans ses pas. « Il faut bien que quelqu'un assure l’intérim jusqu'à son retour. » Vrai: mais ce n’était pas à lui d’assurer toutes ces fonctions là en plus du reste qu’il gérait déjà. Millie savait que c’était là quelque-chose qu’il aurait du mal à entendre, mais ce n’était pas parce-qu’elle avait cette information qu’elle s’empêcherait de le dire; s’il n’écoutait pas, au moins à défaut il aurait entendu l’information une fois. « J'ai jamais été très doué pour ça, tu sais. Demander de l'aide, me reposer sur les autres. » Elle esquissa une petite moue attendrie, compatissante surtout. « Je sais. » Qu’elle souffla juste - il n’y avait pas vraiment besoin de dire autre chose, simplement elle s’en était aperçue depuis quelques temps déjà. « Mais je suppose que tu as raison. Ces types sont formés à ça, je sais que mon père les aurait pas choisi s'ils avaient du être incompétents. » Et une partie de la jeune femme fut soulagée d’entendre qu’il pouvait revoir sa vision de la situation malgré tout: il en avait besoin, parce-que s’il voulait continuer à tenir tous les fronts diviser pour mieux régner était l’adage à adopter ici. « J'imagine que là non plus, j'ai pas tellement le choix. » Elle haussa quelque peu les épaules. « Vous avez toujours le choix. Mais si vous voulez que Paris soit une réussite, il faut que notre chef d’équipe soit en forme. S’il s’écroule de fatigue avant la ligne d’arrivée… » Tous ses efforts seraient réduits à néant, ce qui aurait l’effet inverse de tout ce qu’il désirait faire en cet instant. « En admettant que j’accepte... » Millie haussa un sourcil à la pause drastique qu’il fit. « J'aurais sûrement besoin de toi pour choisir à qui donner plus de responsabilités à l'atelier. Je sais que je te donne encore plus de boulot que d'habitude en ce moment, mais ça m’aiderait. » Roulant ses lèvres l’une sur l’autre, elle garda son sourcil haussé. « En admettant que vous acceptiez… » Elle appuya sur le bouton latéral de la tablette qu’elle tenait dans ses mains en tout temps pour déverrouiller l’écran, avant de glisser cette dernière sur le bureau de James. « J’ai déjà anticipé la question. » Elle lui avait dit: elle passait la plupart de son temps à l’observer, cela faisait presque deux ans que c’était le cas, et elle connaissait maintenant certains signes avant-coureurs afin d’anticiper les demandes et besoins qu’il pourrait avoir. Le plan qu’elle lui proposait sous les yeux, elle l’avait mis en place au cas où il dérape l’un de ces jours et que les choses aient quand même besoin de continuer de tourner; au mois dans la réalité il acceptait d’en discuter avec elle au préalable, c’était un bon début.
« Je dois être partout à la fois, Millie, j'ai absolument pas le temps de me reposer. » Elle était au fait que cette partie là serait la plus difficile à faire voir au jeune homme. Ce n’était pas pour autant qu’elle ferait demi-tour et qu’elle ne continuerait pas de parler de ces choses là avec lui, à lui - qu’importe la façon dont il accueillerait ce nouveau sujet de conversation. Et si elle se permettait d’aborder certaines parties du manque de la présence du père de James, c’était parce-qu’elle était également malheureusement bien trop en connaissance de cause et apte à comprendre ce qu’il traversait. Elle savait que Weatherton était quelque-chose qui comptait énormément pour Norman, que c’en était de même pour James; mais il était d’abord et surtout un fils qui se trouvait sans son père et il ne devait pas oublier ça en cours de route. « Personne n'a de nouvelles. » Au changement de voix qu’il exécutait, de façon involontaire, Millie savait qu’elle avait malheureusement et bien contre son envie toucher un point sensible. Elle s’en voudrait plus tard surement, quand les choses iraient mieux - elle sait que c’était nécessaire pour le moment. « Ni ses amis, ni sa famille éloignée, ni ses collaborateurs. J'ai même appelé son partenaire de tennis... personne ne sait où il est. » Elle ne savait pas si elle devait poser la question qui lui venait, mais dans ce genre de situation il n’y avait de toutes façons pas de bonne ou de mauvaise idée - et cela ne perdait rien de poser la question. « Vous avez prévenu la police ? » Ils ne faisaient pas de miracle, mais ils avaient à disposition des moyens qui étaient conséquents.
« C'est incompréhensible. » - « Je sais. » - « Je ferme à peine l’œil de la nuit parce que je veux pas risquer de rater son appel. Cristina m'a déjà menacé de me faire prendre des somnifères à mon insu si je dormais pas un peu. » Elle pinça ses lèvres. Dans d’autres circonstances, elle en aurait ri; aujourd’hui elle irait à penser que ce n’était pas une mauvaise idée. « C'est sûrement qu'une question de temps avant qu'elle te demande d'en mettre dans mon café. » Il esquissa un rictus sans amusement et elle l’imita d’un sourire plus doux, tout de même. « Je suis étonnée qu’elle me l’ait pas déjà demandé, honnêtement. » Parce-qu’elle savait que malgré tout, Cristina ne voulait que le bien de son mari et que ça aurait été là des inquiétudes fondées. « Je suis de votre côté, mais si elle me le demande cette fois-ci je suis pas sure de pas prendre son parti. » Parce-qu’elle savait que l’inquiétude était commune à bien des personnes en ce moment concernant l’état de santé et d’épuisement de James. Il avait la chance d’être entouré - il n’en profitait pas parce-que ce n’était pas sa façon de faire ni de ses habitudes, mais il devrait en profiter davantage. « Ca aide, vous savez. Les somnifères. » Inspirant un brin plus longtemps, Millie haussa les épaules. Bien sur que la situation actuelle ne lui faisait que trop bien écho et qu’elle savait exactement comment se sentait James. De trop, à son goût. « Songez-y, juste une nuit. Demandez à quelqu’un de rester à vos côtés pendant ce temps là pour surveiller le téléphone. Prenez un relai. » Elle baissa quelque peu le regard. « Si vous vous bousillez la santé avant que votre père ne revienne, il sera furieux de l’apprendre. Je sais que vous voulez faire au mieux pour que les choses reviennent le plus rapidement à la normale, et que vous avez l’impression que c’est en étant partout et nulle part à la fois que ça se fera. Mais prenez le temps de vous reposer James, je vous assure que c’est ce qui vous aidera le plus. » Une petite moue accrochée à ses lèvres, elle remonta son regard dans celui de son patron. « Si vous voulez que je sois celle glissant les somnifères à votre insu dans votre café, je m’en occupe sans problème. »
« Je passe mes journées à vous observer James, j’ai l’œil plus aiguisé que d’autres. Mais ça va commencer à se voir, oui. » Et c'est parce que rien ne lui échappait jamais qu'elle était son assistante et qu'elle excellait dans ce rôle, Millie. Ce qui pouvait avoir un coté un peu déstabilisant quand on était comme lui d'un tempérament secret et pudique, mais qui s'avérait parfois étonnamment rassurant. Dans ce cas précis, l'idée que sa détresse ne lui ait naturellement pas échappé avait au moins le mérite de le faire se sentir un peu moins désœuvré et livré à lui-même. Parce qu'elle veillait au grain, Millie, et qu'il en avait plus besoin qu'on pourrait le croire. « Je sais. » Bien sûr qu'elle savait combien il lui était difficile de demander de l'aide quand toute sa vie il s'était construit avec l'idée de devoir se battre seul pour prouver de quoi il était capable, pourtant poussé par un père profondément aimant qui ne demandait qu'à lui tendre la main et à récompenser ses efforts. « Vous avez toujours le choix. Mais si vous voulez que Paris soit une réussite, il faut que notre chef d’équipe soit en forme. S’il s’écroule de fatigue avant la ligne d’arrivée… » - « On est dans la merde, oui, j'en suis conscient. » Parce que c'était le type d'événements où ils ne pouvaient pas se rater ni même simplement se permettre d'impressionner un peu moins que d'habitude. La Fashion Week, c'était là qu'ils prouvaient trimestre après trimestre que Weatherton rimait encore et toujours avec prestige et excellence, qu'ils n'avaient jamais autant rayonné par leur inimitable sens du raffinement et de l'audace, et qu'ils n'étaient pas parmi les plus grands pour rien. James jouait sa réputation et sa carrière à chaque défilé, remettant en jeu tout ce qu'il avait travaillé dur pour acquérir et jamais il ne prendrait le risque de perdre tout ça. « En admettant que vous acceptiez… J’ai déjà anticipé la question. » Et c'est sa tablette tactile que Millie lui tendit aussitôt, toujours surprenante d'initiatives et de réactivité, forçant une fois de plus une part d'admiration chez le couturier. « Bien sûr que tu l'as déjà fait. » Elle avait anticipé ses souhaits et ses directives, comme elle le faisait toujours. « Je te demanderai pas si t'as mis ce plan en place quand j'ai commencé à avoir certains problèmes, il y a quelques mois. » Des problèmes qu'il s'abstiendrait de nommer mais dont Millie connaissait la teneur, à défaut qu'ils aient jamais vraiment mentionné le sujet autrement que lorsqu'il perdait encore plus facilement son sang froid que d'ordinaire, lorsqu'il avait parfois bu plus que de raison. Supposer qu'elle n'ait pu s'apercevoir de rien serait insulter son intelligence et sa perspicacité. Alors, cramponné à sa pudeur, il préféra enchaîner. « Mais c'est un plan qui me plaît bien. » Et il n'était naturellement pas surpris qu'elle ait pensé à tout.
« Vous avez prévenu la police ? » - « J'ai signalé sa disparition, oui. A la police et à un contact qui bosse comme privé. » Et ce type avait beau être une pointure dans son domaine, le genre vers qui les hommes comme James aimaient à se tourner quand une situation les touchait d'aussi près, lui non plus n'avait strictement rien déniché. Et ça avait tout de frustrant, au point de le tenir éveillé bien plus souvent qu'il n'aimait l'admettre, au point même qu'il n'en ferme parfois pas l’œil pendant des jours. « Je suis étonnée qu’elle me l’ait pas déjà demandé, honnêtement. » Une part de lui ne pouvait s'empêcher de penser que sa femme y songeait très probablement, pour savoir à quel point son assistante faisait une cible de choix pour ce type de stratagème. Millie était probablement la personne avec qui le créateur était amené à passer le plus de temps sur l'espace d'une journée, et elle était tout naturellement celle qui disposait aussi du plus d'occasions de glisser quelque chose dans son café dès qu'il avait le dos tourné. « Elle attend sans doute de te mettre la main dessus pour te soudoyer. » Une pensée qui lui tira un bref rictus, imaginant Cristina capable de monnayer ce genre de services rien que pour avoir l'assurance que Millie ferait ce qu'il fallait pour que l'anglais se montre un peu plus réceptif à l'idée de faire autre chose que des nuits entrecoupées ou inexistantes. Parce que si quelqu'un voyait aussi à quel point c'était loin de lui réussir, c'était évidemment son épouse, aux premières loges de la plupart de ses coups de sang – particulièrement fréquents depuis début décembre, c'est vrai. « Je suis de votre côté, mais si elle me le demande cette fois-ci je suis pas sure de pas prendre son parti. » – « J'ai à ce point une tête de déterré pour que t'envisages de monter une alliance avec ma femme ? » Ce n'était même pas une question piège, le sujet avait simplement le mérite de susciter chez lui une part d'amusement quand ça devrait certainement l'interpeller plus qu'autre chose. Il ne voulait pas voir à quel point son entourage pouvait se faire du souci pour lui, James, c'était un problème dans cette situation comme ça l'était dans beaucoup d'autres depuis toujours. « Ça aide, vous savez. Les somnifères. » Son sourcil s'arqua avec interrogation tandis qu'il se retint de lui demander si elle parlait par expérience, si ce genre de choses avaient déjà fonctionné sur elle. Une part de lui demandait sans doute à mieux la connaître depuis qu'il l'avait embauché, mais une autre s'efforçait de fixer des limites pour ne pas empiéter davantage sur sa vie personnelle. Il était conscient que le boulot, à lui seul, le faisait suffisamment comme ça. « Songez-y, juste une nuit. Demandez à quelqu’un de rester à vos côtés pendant ce temps là pour surveiller le téléphone. Prenez un relais. » - « J'en sais rien, Millie. » Il poussa un soupire, songeant que l'idée n'était pourtant pas si saugrenue et que ça pourrait certainement régler plusieurs de ses problèmes à défaut d'offrir une solution au plus important de tous. « Je pourrais pas me le pardonner si on avait finalement de ses nouvelles et qu'il fallait me jeter un saut d'eau glacée à la figure pour me tirer du sommeil. » Elle comprendrait l'image, Millie, et le fait qu'il craignait tout simplement de ne pas être là pour son père lorsqu'il aurait le plus besoin de lui.
« Si vous vous bousillez la santé avant que votre père ne revienne, il sera furieux de l’apprendre. Je sais que vous voulez faire au mieux pour que les choses reviennent le plus rapidement à la normale, et que vous avez l’impression que c’est en étant partout et nulle part à la fois que ça se fera. Mais prenez le temps de vous reposer James, je vous assure que c’est ce qui vous aidera le plus. » Si la première partie de sa phrase le remua bien plus qu'il ne voulut le montrer sur l'instant, la deuxième eut le mérite de lui ouvrir un tant soit peu les yeux. Son état de fatigue ne l'aidait clairement pas à rester calme et rationnel face à la situation et James avait beau prétendre que ça ne lui coûtait pas tant que ça puisque ça avait toujours été son mode de fonctionnement, le fait est qu'il avait rarement repoussé ses limites comme il avait pu le faire ces derniers jours. « Tout le monde me donne le même conseil, j'imagine que ça doit vouloir dire qu'il est plutôt pertinent. » Dieu sait pourtant quels efforts ça lui demandait de le reconnaître, alors que ça revenait aussi à un aveu de faiblesse à ses yeux. « Et que ça me ferait pas de mal de dormir un peu plus que deux ou trois heures de temps en temps, oui. » Que ça aurait peu de chances d'empirer les choses, en tout cas, alors qu'il n'avait pour ainsi dire aucun contrôle sur la situation et qu'il arrivait même à court d'options pour ce qui était de remonter la trace de son père. Démuni comme il était, est-ce qu'il perdrait grand chose à au moins tenter de retrouver des idées un peu plus claires et organisées ? « Si vous voulez que je sois celle glissant les somnifères à votre insu dans votre café, je m’en occupe sans problème. » C'est finalement un rire franc qu'il se surprit à émettre, reposant un regard pensif sur Millie. « Et la prochaine étape ce sera quoi, tu confisqueras mon téléphone pour t'assurer que personne me dérangera pendant ma phase de repos ? » Est-ce qu'elle serait prête à aller jusque là ? Une part de lui croyait déjà détenir la réponse, raison pour laquelle il reprit. « Je suis sûr que t'y as pensé. Ou que si c'était pas le cas jusqu'ici, c'est le cas maintenant. » Parce qu'elle avait suffisamment de ressource pour que ça lui effleure probablement l'esprit, de le couper de tout ce qui pouvait le rattacher au boulot pour l'inciter à s'octroyer rien qu'un peu de repos. Dans cette situation, James aurait pourtant des scrupules à s'éloigner de son téléphone et alors qu'il était encore loin de désespérer de recevoir des nouvelles de son père. Et sans doute que Millie tenait aussi compte de ça. « En admettant que j'accepte de quitter le boulot plus tôt aujourd'hui et que je promette de pas réapparaître tant que j'aurai pas fait une nuit à peu près réparatrice, est-ce qu'on pourra s'en tenir à ces solutions un peu moins radicales pour commencer ? » Il négociait, James. Il négociait avec sa propre assistante, et c'était bien la preuve que Millie avait sans doute bien plus de pouvoir sur lui que quiconque irait le penser.
Dernière édition par James Weatherton le Jeu 7 Mar - 8:47, édité 1 fois
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
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« On est dans la merde, oui, j'en suis conscient. » Penchant quelque peu sa tête sur le côté, elle fit une petite moue. Elle ne lui aurait pas formulé de la sorte, bien sur, mais l’idée était là tout de même: s’il ne se ressaisissait pas un minimum, il serait effectivement bien plus compliqué pour eux d’avancer correctement dans les prochaines étapes du calendrier. Heureusement pour James, il était le seul des deux à voir leurs objectifs à courts termes s’éloigner de sa conscience; de son côté, elle avait déjà tout anticipé. « Bien sûr que tu l'as déjà fait. Je te demanderai pas si t'as mis ce plan en place quand j'ai commencé à avoir certains problèmes, il y a quelques mois. » Il ne désirait pas réellement que ce type de sujet soit mis sur la table en cet instant, il se contentait de souligner quelque-chose qu’elle n’avait pas eu de mal à apercevoir également mais pour laquelle elle s’abstenait de commentaire tant que cela était nécessaire. Tout comme elle n’en ferait pas aujourd’hui, car ce n’était en rien les circonstances idéales pour discuter de tout ça - et elle n’était pas forcément la mieux placée non plus, cela allait sans dire. « Mais c'est un plan qui me plaît bien. » Elle opina du chef. « Je m’occupe de le mettre en place dès que je sors d’ici. » Parce-qu’ils avaient vraiment beaucoup de pain sur la planche s’ils désiraient que tout soit prêt en temps et en heure.
« J'ai signalé sa disparition, oui. A la police et à un contact qui bosse comme privé. » Lentement, Millie hocha quelque peu la tête. C’était mieux, s’il sollicitait deux voies d’approche plutôt qu’une seule, cela multipliait les chances d’être au bon endroit au bon moment quand ils auraient de nouveau de ses nouvelles. Pour le moment malheureusement, il n’y avait surement pas d’autres étapes à cocher sur une liste pour voir les choses avancer, à part s’armer de patience - c’était cette partie là qu’elle connaissait le mieux et dont elle connaissait les conséquences sur la santé mentale par coeur.
Parce-que c’était toujours plus compliqué pour ceux qui restaient sur place et s’inquiétaient du proche disparu - been there, done that. Elle savait aussi à quel point il était nécessaire et important d’avoir des personnes sur qui se reposer dans ces moment de détresse, des personnes de confiance qui vous entouraient. Cristina en était une, ce n’était pas une information qui était à remettre en cause - et Millie savait qu’elle faisait partie de cette catégorie là également, autant pour James que pour sa femme malgré qu’elle passe une grande partie de son temps à la regarder de haut en bas comme si elle était un parasite dans son entourage. « Elle attend sans doute de te mettre la main dessus pour te soudoyer. » - « Ou surement de voir si elle peut se passer de mon aide, aussi. » Elle ne demanderait son aide que lorsqu’elle n’aurait pas d’autre solution. Et il y avait de fortes chances que ce jour là, la brune n’hésite pas vraiment à lui donner un coup de main. « J'ai à ce point une tête de déterré pour que t'envisages de monter une alliance avec ma femme ? » Son regard parcourait les traits de son patron, qu’elle ne cessait d’observer de loin et en silence ces derniers jours, tant qu’elle pourrait dire exactement lesquels étaient devenus fatigués avant les autres. « A ce point là oui. » Elle n’était pas du genre à y aller par quatre chemins d’ordinaire, ce n’était pas aujourd'hui qu’elle commencerait par le faire - surtout alors qu’elle avait besoin qu’il se ressaisisse et qu’elle parlait en connaissance de cause. Il avait besoin de repos, et toute méthode était bonne à essayer pour qu’il puisse y arriver. « J'en sais rien, Millie. Je pourrais pas me le pardonner si on avait finalement de ses nouvelles et qu'il fallait me jeter un saut d'eau glacée à la figure pour me tirer du sommeil. » Elle soupira quelque peu. « Je sais. » Elle comprenait peut-être mieux que quiconque cette notion là. « Mais mieux vaut être réveillé par un saut d’eau que de commettre une erreur que vous saurez pas vous pardonner parce-que vous avez accumulé trop de fatigue. » Il ne serait d’aucune aide pour personne s’il ne pouvait plus tenir debout. « Tout le monde me donne le même conseil, j'imagine que ça doit vouloir dire qu'il est plutôt pertinent. » Peut-être qu’elle esquissa un s semblant de sourire en coin à cette remarque là. « Et que ça me ferait pas de mal de dormir un peu plus que deux ou trois heures de temps en temps, oui. » - « Ca vous ferait même du bien James. » Il se devait de se trouver même convaincu par cette idée.
Pas parce-qu’elle en désirait pas continuer à surfer sur le sérieux de cette discussion, mais plutôt parce-qu’il était également important pour les nerfs de tout le monde que cela soit relevé d’une pointe d'humour pour tenter d’alléger l’atmosphère - le but n’étant pas de rajouter une couche de stress à James mais de l’aider -, elle se permit une légère remarque sur un ton légèrement amusé voir presque moqueur. Cela eut au moins le don de tirer un rire au jeune homme face à elle. « Et la prochaine étape ce sera quoi, tu confisqueras mon téléphone pour t'assurer que personne me dérangera pendant ma phase de repos ? Je suis sûr que t'y as pensé. Ou que si c'était pas le cas jusqu'ici, c'est le cas maintenant. » Elle agrandit son sourire en coin. « Vous connaissez déjà la réponse à cette question James, je vais pas prétendre que c’est pas le cas. » Bien sur qu’elle y avait déjà pensé - à plusieurs reprises même, pour être tout à fait honnête - et que c’était une idée qui ne quittait jamais réellement un coin de son esprit. « En admettant que j'accepte de quitter le boulot plus tôt aujourd'hui et que je promette de pas réapparaître tant que j'aurai pas fait une nuit à peu près réparatrice, est-ce qu'on pourra s'en tenir à ces solutions un peu moins radicales pour commencer ? » Peut-être bien malgré elle qu’un soupire quelque peu soulagé lui échappa en cet instant. Ce n’était pas encore fait, mais au moins James envisageait sérieusement de prendre ses indications et ses remarques en compte; elle ne réalisait pas de miracle mais elle faisait avancer la bataille doucement. « Et que vous ne vous pointez pas ici demain avant dix heures. » S’il désirait négocier, Millie allait le faire aussi de son côté. « Réorganiser va me prendre un peu de temps, ça me permettra que tout soit en place avant que vous arriviez comme ça. » C’était là une excuse comme une autre, mais cela donnerait peut-être au minimum envie à James de respecter son engagement s’il s’agissait d’une raison portée sur le boulot. « Mais ça vous évitera le somnifère pour aujourd’hui si vous faites ça, oui. » Se penchant pour récupérer sa tablette, elle esquissa un petit sourire amusé qu’elle adressa à James avant de se relever. « Je vous ai à l’oeil et je vérifierai que vous soyez bien parti, je vous préviens. »
Il n'avait pas la moindre inquiétude, James, quant au fait que Millie saurait déléguer s'il acceptait de lever un peu le pied et de placer son bien-être au centre de ses priorités pour quelques jours. Une habitude difficile à prendre lorsqu'on était comme James, suffisamment borné pour que son entourage doive toujours s'y reprendre à plusieurs fois pour lui demander de faire attention à lui. « Ou sûrement de voir si elle peut se passer de mon aide, aussi. » Quiconque connaissait Cristina savait qu'elle pouvait en vérité se passer de l'aide de n'importe qui dès qu'elle avait une idée en tête, pour autant ils savaient tous les deux qu'il était loin d'être un cadeau. « Pour ça je crois qu'elle est malheureusement consciente que raisonnable a jamais fait partie de mes qualités. » Ce qui expliquait que sa femme en soit déjà venue à certains extrêmes pour tenter de le raisonner par le passé, qu'entre eux les choses atteignent même souvent des sommets parce que leur mode de fonctionnement valait bien souvent à leurs deux egos de s'affronter même quand ils étaient précisément dans la même équipe. « A ce point là oui. » - « Ça a le mérite d'être franc. » Elle n'avait jamais eu peur de lui dire les choses et n'allait sûrement pas commencer aujourd'hui, surtout pas quand il était de notoriété publique qu'il transportait avec lui des cernes dignes d'un type qui n'aurait pas fermé l’œil depuis des semaines. C'était son coté anglais, dirait-on, qui lui donnait cette mine-là. « Je sais. Mais mieux vaut être réveillé par un saut d’eau que de commettre une erreur que vous saurez pas vous pardonner parce-que vous avez accumulé trop de fatigue. » L'espace d'un instant, James se figea pour laisser apparaître un air plus songeur. « Je crois que c'est exactement ce que mon père dirait s'il était là. » Et qu'il aurait sans doute employé les mêmes mots pour lui dire que prendre soin de lui aujourd'hui, c'était aussi s'assurer qu'il resterait suffisamment vigilant et concentré dans les moments critiques et lorsqu'il ne pourrait pas se permettre de perdre pied. « Ça vous ferait même du bien James. » Ça ne lui ferait sans doute pas de mal, en tout cas, et ça suffisait pour qu'il se surprenne à envisager la question. Aussi capricieux et difficile se plaisait-il à être, il était capable d'admettre que ce serait dans son intérêt.
Elle ne niait pas avoir au moins pensé à lui confisquer son téléphone pour s'assurer que le boulot de ne se rappellerait pas à lui durant ses maigres moments de repos, et c'eut au moins le mérite d'amuser James. « Vous connaissez déjà la réponse à cette question James, je vais pas prétendre que c’est pas le cas. » Parce qu'à force il pouvait probablement anticiper ses initiatives autant qu'elle pouvait prédire les siennes, que c'était comme un équilibre que la jeune femme et lui avaient trouvé. Et il mentirait s'il prétendait que ça n'avait pas un certain coté rassurant, en ce moment, de sentir que Millie était là pour prendre les devants lorsqu'il se laissait quelques peu submergé par tout le reste. « Et je crois que je m'inquiéterais, en vérité, si tu me disais que t'y avais pas au moins déjà songé. » Parce qu'il croyait la connaître assez pour savoir qu'elle avait plus qu'assez de ressource pour anticiper même les situations les plus critiques, Millie. Et qu'après les derniers mois et la façon dont il lui était parfois arrivé de montrer des signes bien involontaires d'une addiction plus ou moins habilement contrôlée, elle avait sans doute eu tout le loisir de se préparer aux pires éventualités. « Et que vous ne vous pointez pas ici demain avant dix heures. » - « J'imagine que ça sert à rien que j'essaie de négocier l'heure ? » Et qu'il tente d'arriver une demi-heure plus tôt. Connaissant la persévérance de la brune, elle n'allait sans doute pas ouvrir les négociations maintenant qu'elle avait obtenu de lui qu'il se plie à ses exigences. « Réorganiser va me prendre un peu de temps, ça me permettra que tout soit en place avant que vous arriviez comme ça. » Il voyait très exactement ce qu'elle essayait de faire et que c'était là sa façon de lui dire que s'il y mettait vraiment du sien, ce serait aussi dans l'intérêt du bon fonctionnement de l'atelier. « Tu sais exactement quoi dire pour anticiper mes arguments, c'en est presque effrayant. » Et c'en serait probablement irritant s'il n'avait pas conscience que Millie et lui étaient dans la même équipe et que si elle faisait tout ça, c'était dans son intérêt à lui et celui de Weatherton. Elle le poussait dans cette direction-ci parce qu'elle y était bien obligée, parce que sans ça il risquerait de s'y perdre complètement. « Mais ça vous évitera le somnifère pour aujourd’hui si vous faites ça, oui. » - « Alors j'imagine que c'est un petit prix à payer, en vérité. » Si ça pouvait lui éviter une solution un peu plus drastique, il était d'avis que ça valait bien quelques efforts.
« Je vous ai à l’œil et je vérifierai que vous soyez bien parti, je vous préviens. » Lorsque la ligne des lèvres du créateur s'étira subtilement, ce fut cette fois avec une pointe de reconnaissance, lui qui devait bien reconnaître qu'il appréciait tout particulièrement que Millie se montre aussi consciencieuse alors qu'en ce moment il ne lui en faudrait sans doute pas beaucoup plus pour se sentir complètement largué. Il avait besoin de garder le cap, James, et son assistante l'y aidait. « J'en attends pas moins de toi. Je suis presque sûr que t'as déjà mis mon chauffeur dans la confidence, de toute façon. » Ou que si ça n'était pas encore le cas, ledit chauffeur ne tarderait pas à recevoir l'ordre de le conduire chez lui sans le moindre détour et de n'accepter de l'y récupérer que demain en milieu de matinée au plus tôt. Finalement, retrouvant un air un peu plus sérieux et à la limite du cérémonial, James pinça ses lèvres entre elles un instant avant de souffler. « Je te remercie, de pas me ménager. Beaucoup le font depuis la disparition de mon père et je peux pas le leur reprocher, mais j'ai aussi besoin qu'on me dise les choses frontalement. Surtout en ce moment. » Elle le connaissait, elle savait qu'il n'était pas de ceux qui appréciaient d'être traités en petites choses fragiles et que là où les élans de sympathie de certains avaient au moins pour effet de le faire se sentir un peu moins seul au milieu de ses recherches, la compassion à outrance le crispait plus qu'autre chose. « J'espère que tu es consciente de la confiance que je t'accorde. » Et qu'elle savait, surtout, que cette confiance lui était entièrement acquise depuis assez longtemps maintenant pour qu'il la considère comme l'une des personnes les plus fiables de son entourage. « Et que toute l'aide que tu m'apportes, dans ce contexte en particulier, je veillerai à te l'offrir en retour si un jour tu as besoin de quoi que ce soit. » C'était peut être bien la première fois qu'il le statuait aussi clairement, mais il était évident pour lui depuis le départ que Millie serait sous sa protection dès l'instant où elle deviendrait son assistante et qu'au-delà même des murs de Weatherton, elle bénéficierait de sa propre loyauté.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
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« Pour ça je crois qu'elle est malheureusement consciente que raisonnable a jamais fait partie de mes qualités. » Millie pensait surtout que Cristina était tout à fait consciente du type d’homme que pouvait être James, tout comme l’inverse entre eux était tout aussi vrai. « Ça a le mérite d'être franc. » Elle pencha quelque peu la tête sur le côté, pinçant ses lèvres en un sourire qui n’en était pas vraiment un. « J’ai pas prévu de commencer à arrêter de l’être aujourd’hui, vous savez. » C’était aussi pour cela que ça fonctionnait entre eux: elle avait été franche avec lui dès le premier jour et elle savait que c‘était quelque-chose qui lui plaisait, au jeune créateur, de ne pas s’embarrasser d’une assistante qui prenait plus de place dans ses pattes qu’autre chose; la franchise permettait d’éviter une bonne partie de tout ça. « Je crois que c'est exactement ce que mon père dirait s'il était là. » Elle ne le connaissait pas tant que ça, Norman, mais elle avait vu plus d’une fois père et fils ensemble et avait réussi au moins à comprendre la partie la plus facilement visible de leur relation. Et elle n’était pas tant étonnée de tomber juste dans ses paroles - en plus de l’idée qu’elle avait raison, puisque s’il ne prenait pas le temps de se reposer quelque peu, James allait finir par ne plus y voir clair et ce n’était pas ce dont ils avaient besoin; ni aujourd’hui, ni par le passé, ni pour aucun des jours à venir.
« Et je crois que je m'inquiéterais, en vérité, si tu me disais que t'y avais pas au moins déjà songé. » Elle eut un petit sourire un brin amusé cette fois ci. « Je m’en doute. » - « J'imagine que ça sert à rien que j'essaie de négocier l'heure ? » Elle lui indiqua de la tête que ce n’était effectivement pas la peine de négocier: elle ne laisserait pas passer, pas cette fois-ci. Elle savait qu’elle outrepassait surement ses prérogatives, mais elle savait aussi que c’était pour la bonne cause et que dans ce cas de circonstances, il ne lui en voudrait pas vraiment. « Tu sais exactement quoi dire pour anticiper mes arguments, c'en est presque effrayant. » - « Je commence à maitriser le sujet. » Et elle était surtout très attentive; doublé du fait qu’elle connaissait ce type de situation et qu’elle savait qu’à terme, ce n’était bon pour personne et qu’il était nécessaire de temps à autres d’avoir des personnes là pour vous mettre des limites. « Alors j'imagine que c'est un petit prix à payer, en vérité. » Elle ne l’exprimerait pas, mais elle ressentait une petite fierté présentement. « Tant mieux. Je suis contente de vous l’entendre dire, James. »
Millie s’apprêtait à faire demi-tour sur elle même pour sortir du bureau lorsqu’il reprit la parole. « J'en attends pas moins de toi. Je suis presque sûr que t'as déjà mis mon chauffeur dans la confidence, de toute façon. » Elle plissa quelque peu le bout de son nez. « Pas encore, mais c’est l’appel que je vais passer en sortant. J’attendais de vous en avoir parlé avant, tout de même. » Elle souhaitait faire en sorte que tout se passe pour le mieux, mais elle n’aurait pas été réellement à l’encontre de James - pas comme ça, et potentiellement avec sa femme éventuellement plutôt que son chauffeur. « Je te remercie, de pas me ménager. Beaucoup le font depuis la disparition de mon père et je peux pas le leur reprocher, mais j'ai aussi besoin qu'on me dise les choses frontalement. Surtout en ce moment. » Il avait repris son air sérieux, alors elle en fit de même, son sourire amusé s’effaçant quelque peu au fil de ses mots. Elle ne fit pas le moindre commentaire, puisque cela n’était pas nécessaire: il résumait bien la situation. « J'espère que tu es consciente de la confiance que je t’accorde. » Son regard accrocha celui de James, alors qu’elle pinçait ses lèvres entre elles; elle avait déjà saisi cette partie là de la situation, d’autant plus ces derniers temps il était vrai. Mais l’entendre le lui dire avait un effet tout différent - de ceux qu’elle ne pouvait qu’apprécier. « Et que toute l'aide que tu m'apportes, dans ce contexte en particulier, je veillerai à te l'offrir en retour si un jour tu as besoin de quoi que ce soit. » Inspirant lentement mais de façon appuyée, intégrant les paroles de son patron, elle finit par hocher quelque peu son visage. « J’en doute pas un seul instant, James. » Elle espérait au fond qu’elle n’aurait jamais besoin de lui demander de rendre la pareille, tant elle ne connaissait que trop bien ce type de situation et qu’elle n’avait pas envie d’en revivre une de si tôt. Mais les paroles et les promesses du créateur seraient notées quelque part dans un coin de son esprit, et elle appliquerait ces dernières si un jour cela était nécessaire.
Laissant son regard ancré dans celui de James encore un instant, elle finit par étirer une petite moue. « Tachez de vous reposer un peu, on verra le reste plus tard, d’accord ? je prends le relai sur ce qui est urgent, et je vous tiens au courant si nécessaire. » Elle saurait faire la différence entre les urgences qui nécessitaient son interventions et celles qui pourraient attendre. « Demain matin, pas avant dix heures. » Millie haussa un sourcil sérieux et empreint d’une intransigeance qu’elle n’exprimait d’ordinaire jamais face à son patron; aujourd’hui serait une exception, et elle comptait le voir réussir à appliquer cette dernière à la lettre alors qu’elle s’éclipsait aussi discrètement qu’elle était arrivée.