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@Laurie Wright ☆ crédit/raquelsgifs

"Je te croyais pas du genre à t’impliquer dans ce genre de trucs." C’était vexant, ça ne fit pas moins rire Jo qui avait l’habitude qu’on la prenne pour une mauvaise personne depuis longtemps, et qui ne s’en offusquait que quand les soupçons à son égard étaient faussés. Là, elle devait avouer que la petit jeune femme qui lui expliquait comment faire un emballage cadeau simple, mais efficace, n’avait pas tort dans ce qu’elle disait, alors autant le prendre du bon côté et ne pas la fustiger quand elle était là pour autre chose que faire des scandales "On t’a pas appris que tout ce qu’on voit à la télé, c’est pas toujours vrai ?" lui demanda-t-elle en baissant le ton, plissant le haut de son nez en accueillant son sourire qui disparut uniquement parce qu’elle pencha la tête sur son ouvrage, ses doigts terminant de nouer la cocarde vert sapin s’accordant au papier qu’elle avait choisi pour s’exercer un peu. Elle n’avait même pas envie d’être sarcastique, même si en toute franchise, participer à toute cette campagne solidaire depuis le passage d’Olga, ça lui donnait l’impression d’être une opportuniste patentée qui profitait du drame pour redorer son blason, lequel souffrait donc de son tempérament et de ses quelques déboires. Pire encore, ça lui donnait un relent de cynisme qu’elle préférait ravaler tout rond, consciente que ce serait mal venu de se plaindre quand elle n’était pas la moins mal lotie. Tout ça, c’était le travail de son publiciste qui avait jugé bon surfer sur la tempête, ainsi son planning jusqu’à la fin du mois était chargé en missions de ce genre à droite et à gauche, parfois seule, parfois accompagnée, s’ajoutant à ses autres obligations inhérentes à la sortie imminente de son premier single. C’est une occasion rêvée pour faire parler de toi de la meilleure façon qui soit Jo, avait-elle entendu, et accepté en roulant des yeux, consciente dans le fond que c’était des choses qui se faisaient, et que ça ne lui ferait pas de mal. Elle aurait juste aimé que la sortie de son premier titre à elle, et elle seule, ne sorte pas dans une ambiance aussi mortifère.

Pas le choix, elle devait s’y faire "Je crois que t’es prête pour la première ligne." lui fit la bénévole en soulevant le cadeau que Jo venait de terminer, le faisant pivoter entre ses mains avec une mine d’inspectrice des travaux finis. Dans la voix de la jeune femme, elle sentit soudain de l’excitation "Les gens vont pas y croire de te voir là." "Mais on en avait parlé avec ton responsable, j’ai pas envie qu’on me reconnaisse." avoua-t-elle, désignant la perruque blonde qu’elle portait aujourd’hui en en lissant les mèches du bout des doigts. Se faisant, son accompagnatrice se ferma la bouche à double tour avec une clef invisible qu’elle jeta derrière son épaule droite "Si ton garde du corps sait se fondre dans la masse, personne se rendra compte de rien." Et c’était tant mieux, elle n’avait curieusement pas envie de créer une émeute, loin d’être présente pour attirer l’attention malgré le forcing de son publiciste. Elle gérerait les choses à sa façon pour aujourd’hui, et ça commençait par laisser Marcus l’escorter discrètement jusqu’au lieu où les bénévoles emballaient les cadeaux qu’on leur rapportait pour l’opération mise en place durant les fêtes. Elle longea les murs avec son chauffeur en qui elle avait une confiance aveugle. Depuis quelques jours déjà, il s’occupait de la surveiller de près en attendant de savoir ce qu’elle ferait vraiment du contrat de son père en tant que garde rapprochée, et se fia à son sens de l’orientation ; qui se trouva ne pas être si bon que ça aujourd’hui, puisqu'il se retrouvèrent au milieu d’une horde d’enfants qui attendaient en rang d’oignon de se faire peinturlurer le visage, s’occupant sans doute pendant que leurs parents terminaient de faire emballer leurs cadeaux. Du moins le supposait-elle, elle ignorait bien ce qui pouvait se passer en dehors de ce à quoi elle participait en vérité. Elle prit toute la mesure de son ignorance quand elle croisa le regard de morue pas fraîche de Laurie. L’effet fut immédiat. Elle s’entendit dire tout haut "Putain de bordel de merde." Mais encore ? Dans la continuité de son annonce, il y eut un sursaut général dans l’assistance composée d’enfants qu’elle regarda un par un en leur disant, fidèle à elle-même "Ça va hein. Vos parents disent pire que ça, qu’est-ce que vous croyez." Adieu la discrétion.

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

"Okay, okay... qui est le suivant ?" Tu poses la question alors que tu te retournes, juchée sur ta paire de plateforme du jour, un sourire un peu nerveux passant sur ton visage. Pourtant, devant toi, il y a que des mines excitées et les quelques enfants en face de toi semblent plus que contents d'avoir ton attention et que tu t'adresses à eux en particulier."Moi ! Moi!" C'est bruyant et peut-être que tu n'aurais pas dû poser la question, mais les sourires sont réels, leur intérêt de gamins l'est tout autant et tu sais qu'ils ne font pas semblant. Du tout, à leur âge, ils ne sont pas encore blasés, par encore désabusés et toi, avec tous tes pinceaux, toutes tes couleurs et tes paillettes, tu fais passer le temps du mieux que tu peux.
Tu ne pensais pas trouver ta place ici aujourd'hui, vraiment pas. Si tu as fait partie de la petite masse des bénévoles du St-Vincent là pour distribuer des bouteilles d'eau et un casse-croûte aux gens dans le besoin les premiers jours, le coup a été plus que dur à accuser. Tu as eu de la chance, tu le sais et tu ne regrettes même pas d'être allée te cacher chez Adrian pendant le passage de la tempête. Je peux être plus utile que ça, que tu as lancé à un autre bénévole, et si on aurait pu t'accuser de faire ton intéressante il y a quelques semaines, aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Tu sais faire autre chose que tendre des bouteilles d'eau ou d'emballer des cadeaux. Déjà, l'inventeur du scotch devrait se tirer une balle dans le pied, ensuite retrouver le bout d'un rouleau est chiant et enfin, maquiller les gens est ce que tu fais de mieux. Aujourd'hui, ce sont les enfants présents, et pas pour un défilé mais avec des couleurs festives, des sapins dessinés sur les bouilles enfantines, maintenant pleines de couleur pour impressionner. Il y a un ordre visiblement et une petite fille blonde se fait pousser au devant par les autres, c'est son tour."Par ici mademoiselle, c'est mademoiselle d'ailleurs ou ...?" Oui, c'est mademoiselle, elle s'appelle Alice et tu l'aides à grimper sur la chaise haute.
Est-ce que tu l'as piqué à ton boulot ? Totalement, mais ta manager ne t'a pas arrêté quand tu lui as dit où tu allais. Ou ce que tu faisais avec. Non, cette cruche a eu l'audace de rire et de te dire que c'est dommage, tu n'es plus ambassadrice MAC, si tu l'avais été, tu aurais pu prendre des photos pour l'Instagram de la compagnie et ramener des sacs-cadeaux et des produits gratuits. Ce n'est même pas pour ça que tu le fais, tu n'as pas répondu, pas intéressée par la conversation et franchement ? À quoi bon. Ouais, tu as des heures de travaux d'intérêts généraux, mais tu n'es pas obligée de faire autant, tu dois juste te pointer trois fois par semaine au St-Vincent et faire signer ta feuille de présence. Personne ne t'a dit de t'impliquer autant. Tu le fais, avec un sourire aux lèvres, véritablement contente quand tu peux faire ça et tu es pour le coup, satisfaite du résultat.
"Okay, je te laisse regarder." Tu es venue préparée et ta cliente du jour peut s'admirer devant le grand miroir que tu as ramené avant de se faire complimenter par les autres gamins présents. C'est fait et quand elle est sur ses deux pieds, Alice se précipite vers toi pour un câlin un peu maladroit, en fait, ses deux bras sont autour de tes jambes et tu laisses échapper un rire crispé, prise au dépourvu."Oh okay, ça ne me dérange pas, mais on va avoir une petite discussion à propos de l'espace personnel et du consente..." Tu dis cela en jetant un coup d'œil à la petite puis en cherchant un autre adulte du regard. Ton regard bleuté fait la focale sur une autre personne qui te regarde, des traits trop familiers pour être oubliée."Jo ?" Un murmure alors que oui, la chanteuse, qui est blonde soudainement, t'a également reconnue. Tu n'es pas étonnée de l'entendre jurer, elle aussi surprise de te voir ici et elle continue sur sa lancée. Toujours aussi Jo et tu dois te mordre la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire. Des mois à ne pas la voir, quelques jours passés à tout regretter et tu constates que non, Jo Carter n'a pas changé.
"Et une discussion à propos des gros mots aussi. Elle a raison miss Blondie, tout le monde en dit, même vos parents, derrière les portes fermées." Tu le leur assures dans un hochement de tête et tu sens enfin Alice te lâcher (thank god, que tu penses presque aussitôt), alors qu'un autre petit garçon regarde Jo de haut en bas. Tu l'as déjà maquillé, sur son visage, le vert familier du Grinch est présent et il fronce les sourcils."Hey, faut faire la queue comme tout le monde si tu veux que Laulau s'occupe de toi ! On ne coupe pas la ligne !" Il proteste et c'est tout autant adorable que déplacé en fait."Tout doux mon grand, je ne pense pas qu'elle soit là pour ça... pas vrai ?" Tu passes du gamin à Jo, la question lisible sur ton visage. Il y a tellement de choses que tu voudrais lui dire et franchement, tu ne pensais pas la recroiser comme ça, du tout.

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@Laurie Wright ☆ crédit/raquelsgifs

Il ne fallait pas s’attendre à ce que Jo reste discrète trop longtemps. En même temps, à lui imposer un mauvais chemin, c’était ce qu’on risquait. Pas le moins du monde impressionnée par la marée de microbes qu’elle  avait autour d’elle, elle se cala aussi vite sur les paroles de Laurie et enchaîna à sa suite, se croyant maligne comme chaque jour de sa vie depuis qu’elle s’était aperçue qu’elle avait une répartie aussi aiguisée "Ils font pas que dire des gros mots derrière les portes fermées, sinon vous seriez même pas là, bande de morpions." Peut-être que ça aurait été plus agréables d’avoir des morpions que de se ramasser l’éducation d’un être vivant après neuf mois, et tout ça pourquoi quoi, deux minutes de hula hoop à l’horizontal sur maman ? Au moins, les morpions, ça disparaissaient avec des bons antibios, c’était son argument principal pour défendre son point de vue.

Sa capacité à rester sympa avec les enfants, elle se résumait à pas grand-chose. Ces derniers temps, elle avait assez pris sur elle avec les gamins pour avoir envie de s’en coltiner davantage aujourd’hui et là, il y en avait beaucoup trop. Son regard passa de la ribambelle de pRobLèMes qu’étaient à ses yeux les gosses, à Marcus qu’elle fusilla d’un petit plissement de paupières qui lui fit lever les mains devant lui, puis enfin à Laurie qu’elle n’avait pas vue depuis assez longtemps pour que ça lui en fasse remuer l’un, ou même bouger l’autre. Elle l’avait rayée de sa vie la blonde, c'était aussi simple que ça, alors à part de l’agacement pur et dur, la voir aujourd’hui ne lui provoquait rien d’autre. Elle se souvenait de la dernière fois qu’elles s’étaient vues, de ce qui était ressorti de la manière dont elles s’adressaient l’une à l’autre désormais : elles n’étaient plus amies. Elles ne faisaient quasiment plus partie du même monde, et ça ne peinait pas Jo plus que ça au demeurant, trop occupée pour pleurer sur le sort de ceux qui lui faisaient du mal volontairement. Laurie l’avait bien cherchée après tout, elle n’avait fait que récolter la monnaie de sa pièce. La rancune de la chanteuse était tenace, autant que le sentiment qu’elle avait d’avoir été utilisée par quelqu’un qu’elle avait soutenu, protégé, aimé aussi dans une certaine mesure.

Elle se fit alpaguer par un des enfants qu’elle n’hésita pas à  brusquement pousser sur le côté pour qu'il calme ses ardeurs "Qu’est-ce que tu fiches encore là toi, si t’es déjà maquillé ? Allez vire traumatiser ta petite soeur, au lieu de me casser les —" "Pieds !" Elle laissa échapper un gros soupir quand Marcus parla de sa voix rauque au-dessus de la sienne histoire de lui ravir le droit de dire davantage de saloperies, et retourna la tête vers le gamin qui la regardait avec la bouche affaissée comme s’il allait se mettre à chialer. Putain. Pas plus mature que la moyenne d’âge autour d’elle, elle roula des yeux en sentant le poids du regard de Marcus l’inciter à s’excuser alors elle finit par lui tendre la main pour qu’il se redresse, et elle lui fit entre ses dents "Ça va, j’ai pas fait exprès. C’est toi aussi là, moi je me suis juste égarée — non, je suis pas là pour ça." qu’elle répondit dans la foulée à Laurie sur qui elle reposa ses yeux pour tout de suite remarquer qu’elle avait une coupe de cheveux différente "T’es rentrée au couvent ?" Et qui lui valait donc cette question made in Jo Carter. Elle rentra le menton en grimaçant légèrement, acquiesçant en même temps en direction de Marcus qui lui disait qu’il allait s’occuper des enfants dans la file, notamment du petit garçon qu’elle venait de traumatiser qui la regardait avec un drôle d’air, et ajouta dans la continuité, ses petits bras se croisant devant sa poitrine finalement "Ça expliquerait pourquoi t’es là." À faire genre d’en avoir quelque chose à foutre du sort des autres.

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

Non, tu n'es pas narcissique au point de penser que Jo te traque et qu'elle est là à cause de toi. Déjà, il serait tellement idiot pour toi de penser de la sorte et ensuite, vous n'êtes plus rien l'une pour l'autre. Et cela, c'est totalement et entièrement ta faute, tu le vois plus clairement que jamais maintenant que tu es sobre. Que tu as du recul et que chacune de tes conversations avec le Docteur Flynn te pousse à regarder une vérité en face. Le genre de vérité que tu voudrais oublier en réalité et qui fait apparaitre des larmes dans tes yeux. Tes yeux sont complètement secs dans la présente, ils passent sur Jo, puis sur les gamins, puis sur le type qui l'accompagne... sa tête te dit presque quelque chose, est-ce la même personne qui vous a séparées il y a des mois de cela quand vous en êtes venues aux mains ? Franchement, ça pourrait être lui, tu serais incapable de le dire. Jo en rajoute et tu demandes ce que ta thérapeute dirait de sa propension à attirer les regards et à toujours être grossière. Tu as vu une partie de l'enfance et surtout l'adolescence de Jo, et même toi, tu serais complètement incapable de répondre à cette question-là. Tu t'es toujours dit que ça faisait partie de Jo, ou alors c'est le fait d'être la petite dernière de sa famille? Toi, tu es fille unique, tu n'as jamais eu à te battre pour de l'attention, une partie d'un autre problème... sûrement.
La question de Jo te fait un peu rouler des yeux, est-ce de l'humour ? Vous ne partagez plus aucun secret, alors tu hausses les épaules, de toute façon, tu n'as rien à cacher à la bru... non, blonde pour l'occasion. "Ouais, dans un couvent où on joue les bénévoles et où on s'occupe des gamins." Comme si c'était ton style... Aujourd'hui, tu fais un effort, aujourd'hui, c'est pour la bonne cause et parce que ce que tu proposes, ça plait et ça impressionne les plus jeunes. On pourrait te croire à l'aise dans un tel environnement, mais c'est juste que tu es une putain de bonne actrice. Tu sais manier l'inconfortable et tes propres anxiétés dès que tu as un public, c'est la seule chose que ta chère maman t'a apprise, on dira merci à Catherine pour tout le lot d'insécurités et tout le reste... vraiment merci. "Merci, je ne suis pas la seule bénévole présente donc..." Tu t'adresses au grand gaillard qui accompagne Jo en disant cela, son garde du corps, vu qu'elle est célèbre maintenant.
Tu as vaguement entendu parler de sa victoire, et des lauriers récompensés rapidement, il y a eu une chanson avec Midas même tu crois... Tu n'en sais rien, elle est bloquée de tous tes feeds, et tu as bien décidé de la laisser tranquille et ne de plus chercher les embrouilles en sortant pour de bon de sa vie. Voilà que tu te retrouves face à elle. Et était-ce que tu voulais ? Tu n'as pas la réponse à cette question, tu ne te vois pas partir, et une petite voix dans ta tête te souffle que tu lui dois toujours des excuses. Des vraies... Il y a bien ce bout de lettre, ou de confessions, que tu as commencé à rédiger pour elle en suivant les conseils du Docteur Flynn, non ? Tu hausses les épaules, tu te redresses l'instant suivante pour paraitre un peu plus grande et en contrôle. "Please, tu sais bien que je finirai en flammes si jamais je passais la porte d'une église, mais soit." C'était hilarant, ha ha, que tu penses, sauf que ça ne répond pas à sa question. "Et non, je ne suis pas là pour du bénévolat, travaux d'intérêts généraux, et pour anticiper ta prochaine question, ouais, j'ai merdé, bref... Et toi ?"Tu n'as rien à cacher, du tout, hors de question de fuir la vérité, et si tu voulais oublier les faits, tu n'aurais pas fait de vidéo de confessions avec l'aide d'Adrian. Tu ne l'aurais pas mise en ligne sur ta plateforme et tu n'aurais pas continué de répondre aux questions à ce sujet. Tu as commis une erreur monumentale, tu en payes le prix, dans tous les sens du terme.
"Juste un coup marketing ou...?" Tu supposes, tu peux te tromper, Jo peut tout aussi bien être là pour elle, tu ne fais pas partie de sa vie, tu n'as pas le droit à ce genre d'informations maintenant.

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@Laurie Wright ☆ crédit/raquelsgifs

"Pauvres gamins, ils sont mal tombés avec toi." Elle n’allait pas devenir sympa parce que ça embaumait la guimauve et le chocolat et que l’ambiance autour incitait à la commisération. Laurie l’avait trahie, si elle voulait un tant soi peu revenir dans ses bonnes grâces, elle trimerait comme pas possible, et ce n’était même pas une option. Il fallait du temps à Jo pour panser ses blessures, celle infligée par la volonté de Laurie de se servir d’elle, elle suintait encore beaucoup trop pour qu’elle réussisse à faire comme si de rien n’était "J’ai toujours cru que rien qu’en prononçant le mot église, tu finirais en flammes. Tu dois avoir un peu de bonnes choses en toi pour profiter de ce sursis, j’espère que tu le savoureras." Laurie donnait des sueurs froides à tous les culs bénis du monde entier, elle était la représentation de plusieurs péchés selon les dires d’une certaine partie de la population qu’à une époque, Jo aurait pu tailler en pièces tant elle trouvait ça stupide de considérer un enfant comme étant celui de Satan. Aujourd’hui, elle n’était pas plus encline à donner raison à ces gens, mais elle n’avait pas envie de prendre la défense de Laurie, elle l’avait assez fait pour recevoir quoi en échange ? Pas grand-chose si elle s’y arrêtait, et elle n’avait pas envie de s’y arrêter, restant debout à quelques mètres d’elle à ne pas savoir quoi faire d’autre, si ce n’était se barrer de là pour aller accomplir sa tache du jour.

Et c’est ce qu’elle allait faire. Sauf que ce qu’ajouta la blonde la fit tiquer et lui demander dans la continuité du froncement de sourcils qui dérangea l’harmonie de ses traits "Des travaux d’intérêt général ?" Elle eut un rire, le genre ouvertement moqueur, qui commence par un éclat pour terminer par un haussement de sourcils et une oeillade critique de haut en bas "Putain, le karma, c’est quand même le truc le plus génial pour obtenir vengeance. J’ai même rien eu à faire." Et sans délai, parce que la délicatesse, ça faisait partie de Jo que quand elle avait en face d’elle quelqu’un pour qui elle avait assez de respect et d’amour pour ne pas se comporter comme une charretière doublée d’une peste sans scrupules "Qu’est-ce que t’as fait ?" Pas que ça l’intéressait vraiment, mais il fallait bien retirer un peu satisfaction de cette situation et apaiser son coeur qu’elle avait meurtri sans même se dire qu’elle en souffrirait ; parce qu’elle était si dure et si forte, blablabla… elle connaissait la chanson par coeur, elle l’avait assez entendue pour ne pas la dégueuler par tous les orifices.

Les bras croisés sur la poitrine, elle tourna la tête vers Marcus qui semblait dans son élément avec les enfants, et ça la fit grimacer ; puis retourner la tête vers Laurie qui lui posait une question en retour. De bonne guerre, songea-t-elle, se décalant du chemin d’une gamine bien portante qui s’avançait vers Laurie pour se faire maquiller "Non, je suis là parce que c’est connu, j’adore les enfants, c’est mon goal dans la vie d’être en leur présence et d’avoir leurs bonnes grâces." Avec un peu moins de sarcasme peut-être, Josephine ? Elle haussa les épaules, décroisant les bras en même temps pour essuyer les paumes de ses mains sur le carré bleu glacial que formait sa jupe et ajouta "Moitié de coup marketing disons. Je suis là en catimini aujourd’hui, j’ai pas soudainement eu envie de devenir Polly Pocket." qu’elle expliqua à Laurie en désignant la chevelure blonde qui lui descendait jusqu’en bas du dos, et qu’elle rassembla sur l’une de ses épaules en s’avançant vers le tabouret où s’était installée la gamine qui attendait pour se faire maquiller, et à qui elle dit avec sérieux "Tu devrais lui demander autre chose que le Grinch." Toujours obligée de donner son avis, Jo "C’est pas Halloween, et tu sais, le vert, ça va pas à tout le monde." Sûre d’elle à ce sujet, Jo opina du chef pour obliger la gamine à adhérer à son avis, avant de désigner Laurie du menton en l’incitant à lui demander son avis à elle aussi "Vois avec elle. C’est elle l’experte, elle te le dira."

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

Face à Jo, ses mots, l'image imposante et confiante qu'elle conjure à elle seule, tu ne peux que hausser les épaules. À un autre moment de ta vie, tu étais admirative, envieuse, jalouse et même démunie face à tout cela. Et putain de fière de pouvoir la compter parmi tes amies. Maintenant ? Cela te parait complètement bizarre que la brune n'ait pas encore tourné les talons et qu'elle t'adresse la parole. Totalement bizarre, comme un épisode crossover de ces séries télévisées que tu affectionnais tant, où soudainement, Raven se retrouve dans l'hôtel de Zack et Cody, ou un truc du genre. Tu n'as rien à cacher et alors que la chanteuse répète tes mots et pourquoi tu es ici, son rire arrive. Le jugement et le regard impérieux aussi. Tu devrais te sentir mal, d'autres filles ont dû maudire Jo pour tout ça, toi, tu te contentes de battre des cils. Parce que tu as déjà passé un mois loin de tout le monde à te sentir minable et coupable, Jo ne pourra pas faire pire que cela.
Sa seconde phrase te fait tiquer cependant. "Le karma ? Ouais, je n'avais pas vu les choses comme ça, ça fait plus de sens." Est-ce que le karma existe vraiment ? Est-ce que ce n'est pas une autre excuse pour justifier tes actions et tes bêtises ? Les mots du Docteur Flynn, pas les tiens. Elle te l'a dit, le plus effrayant dans tous tes discours, c'est que tu sais que tu es responsable de ta propre vie. Responsable de tes propres malheurs, mais aussi, beaucoup plus terrifiant et inconfortable, responsable de ton propre bonheur et de ta propre tranquillité. Ce qui explique ta tendance au sabotage, y compris le plus récent. Celui qui fait rire Jo."Ou pas, ce sont mes conneries, hors de question de refiler cela à quelqu'un d'autre." Tu le dis sur un ton un peu plus résolu, pas prête à rejeter la faute sur quelqu'un ou que quelque chose. Jo te demande ce que tu as fait et ton regard bleuté passe sur les traits de ton ancienne amie. C'est probablement pour se moquer un peu plus, pas parce qu'elle se soucie de toi, tu as perdu ce droit-là, tu le sais. Mais encore une fois, à quoi bon lui mentir ? Tu n'as rien à cacher, tu as déjà été jugée et punie, Jo ne peut rien faire de plus.
"Je n'étais... pas moi-même..." Tu regardes autour de toi, il y a toujours des gamins et pour Jo, tu fais un petit mouvement de la tête, en appuyant sur une de tes narines, pour qu'elle comprenne toute seule. Dans quel état tu étais ce soir-là."Et j'ai causé un accident de voiture, quelqu'un a fini pendant deux semaines à l'hôpital à cause de moi. Et comme tu le sais, il y a des conséquences, donc..." Petit signe de la main pour désigner votre environnement. Jo connait la vérité maintenant, tu ne te sens pas mieux de lui avoir dit et tu n'attends rien de sa part. Pas de pitié, pas de pardon, pas de sollicitude, ce sont des choses qui arrivent entre amies, pas entre étrangères. Jo détaille, elle aussi, la raison de sa venue et tu as un léger sourire alors qu'elle fait référence à ta perruque. "Hmm dommage, ça te va bien pourtant." Là encore, c'est sincère, pas un compliment gratuit comme tu as l'habitude d'en faire et tu te penches vers la gamine qui est dans la chaise. Tu n'es pas là pour discuter avec Jo, du tout même.
"Nan, je veux pas de maquillage de Noël, je veux un maquillage comme elle !" La gamine en question est en train de désigner Jo et tu ne peux que hocher la tête."Oh, je vois, on a une cliente qui s'y connaît..." Tu jettes un regard à Jo, elle sait comment se mettre en valeur, elle l'a toujours su en réalité. "Je peux le reproduire, mais je me dis que c'est mieux de laisser la pro faire, non ?" Tu dis cela en t'emparant d'un de tes pinceaux et tu le tends à Jo. Oui, il faut jouer le jeu devant votre public jeune, mais tu n'es pas là pour lui forcer la main. "Tu peux dire non, c'est comme tu veux, on sait toutes les deux que tu ne me dois rien du tout."

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@Laurie Wright ☆ crédit/raquelsgifs

Je n’étais pas moi-même, c’était le drame de la vie de Laurie, et de ça, Jo n’avait pas envie de se moquer. Elle ne le ferait pas maintenant, elle ne le ferait pas un peu plus tard non plus, quand elle rejoindra Midas pour lui faire avec une mine de peste trop fière du potin qu’elle venait de gratter tu sais qui j’ai croisé ? Se moquer de ça, elle l’avait fait une seule fois, et ça lui était revenu à la gueule comme un boomerang sans qu’elle ne se sente véritablement honteuse cela dit, mais ce n’était un secret pour personne que la honte n’atteignait pas souvent Jo. Néanmoins, ce n’était pas une raison pour recommencer à se fendre la poire au détriment du mal-être de la grande perche blonde qu’elle regardait d’un air peu amène. Disons un truc comme, elle a appris de ses erreurs Jo, et ce n’était pas faux, alors si elle avait sans nul doute des tas de choses vexantes à dire sur la question, elle ne se permit pas de le faire sur l’instant, réagissant en silence à ce qu’elle apprenait des déboires de Laurie, pour seulement lui faire après un moment "Tu conduis maintenant ?" Le menton rentré, la mine dubitative, Jo la toisa un air de dire ew avant que les traits de son visage ne viennent se détendre en réaction à ce qu’elle continuait de lui rapporter "Putain, tu fais pas les choses à moitié. Quand tu décides de gâcher la vie de quelqu’un, tu donnes tout ce que t’as." Dans son observation, elle pouvait compter Laurie elle-même dans le lot. Jo n’avait jamais atteint ce niveau d’auto-détestation, et elle ne l’atteindrait probablement jamais. Pour autant, ça l’avait toujours plus ou moins fasciné, cette façon qu’avait Laurie de continuer à avancer tout en se haïssant du plus profond de son âme ; c’était son problème d’un côté, mais de l’autre, elle entraînait les autres dans sa chute à chaque putain de fois, la preuve en était. Et c’était là que ça devenait problématique.

Pendant un temps donné, Jo avait été sûre que c’était peut-être un peu grâce à elle qu’elle restait en vie ; parce qu’elle la guidait d’une certaine façon, qu’elle ne la laissait pas s’appesantir sur l’idée qu’elle n’était pas faite pour ce monde, parce qu’elle lui démontrait que la valeur qu’on se donnait, c'était aussi important que la valeur que les autres nous donnaient. Alors oui, c'était atrocement présomptueux de penser de cette manière, mais Jo n’avait jamais été humble : elle avait ce pouvoir sur les gens, et elle ne l’ignorait pas, mais n’en jouait pas très souvent, bizarrement. Dans leur adolescence, Jo avait été le point d’ancrage de Laurie. Elle avait choisi de s’en départir au bout d’un moment pour des raisons bien dégueulasses, alors finalement, elle ne faisait que récolter la merde qu’elle avait semé et ça, elle le pensait sans aucune espèce de pitié à son égard. Restait que quand même, ça craignait d’être tombée si bas, et d’une façon particulière, bien qu’elle ne le prendrait pas à coeur, trop rancunière pour ça, ça lui faisait quelque chose de la voir en galère. Assez en tout cas pour qu’elle ne dise rien de plus à ce sujet, qu’elle reste enfoncée juste un peu dans ses pensées. Pas très longtemps, celui dont elle eut besoin pour fanfaronner avec sa perruque, retrouvant vite le sens de sa réalité en acceptant le compliment de Laurie sans y répondre, déjà convaincue que ouais putain, elle le savait que ça lui allait bien.

Comme tout le reste d’ailleurs, l’engouement de la gamine — qu’elle serait capable de traumatiser elle aussi — qui pointait son maquillage du doigt en arguant qu’elle voulait le même en étant l’illustration parfaite "On a à faire à une femme de goût on dirait." Petite oeillade de haut en bas, le menton haut et le nez tout autant, donnant l’air de la juger sur ses échasses qui la rendait plus grande, mais pas tellement, elle décida après une longue seconde de délibération avec son immaturité, son index surplombé d’un ongle strassé se dressant dans sa direction "Un point pour toi, bestie." Bestie, prononcé avec le débit traînant des bécasses de Calabasas, résultat de ses visionnages intempestifs des Kardashian dans un passé pas si éloigné que ça, à se dire que vendre une sex-tape au plus offrant, c’était peut-être pas le plus mauvais plan pour accéder aux paillettes et à Zac Efron. Elle préférait encore avoir du talent, mais qui sait, si elle ne vendait plus assez d’albums en fin de carrière, elle en aurait à coup sûr des trucs à vendre au plus offrant — peut-être pas, mais elle pourrait faire croire que, c’était encore plus alléchant. Tirant soudainement un tabouret posé derrière Laurie, elle s’assit à ses côtés en lui faisant, grognon comme à son habitude "On peut faire plaisir à une gamine qui a certainement perdu plein de trucs dans cette foutue tempête. Je suis là pour du bénévolat moi, pas pour rattraper mes conneries." Elle le murmura presque rageusement, ayant appris que tout n’était pas bon à dire devant les enfants — du moins, pas ce genre de trucs —, et termina un peu plus haut "Un joli cat-eyes, ça te rendra pas ta maison chérie, mais ça te fera te sentir un peu mieux, t’es pas d’accord ? Je t’apprends si tu veux. Mais d’abord —" Là, elle quitta Laurie des yeux, et puis elle se pencha sur la petite en faisant les gestes sur son propre visage en même temps qu’elle les lui dictait, avec le ton d’une marraine la bonne fée qui avait plus de 150 boules de maquillage sur la tronche, et des Valentino aux pieds "— pince tes joues et frotte ton nez, t’as l’air malade."

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

Jo se trompe un peu sur les détails de ton accident, mais tu ne vas pas la reprendre. Les grandes lignes suffiront dans ce cas précis, et on t'a conseillé de ne pas trop t'attarder sur cette erreur et d'aller de l'avant. Qu'est-ce que ça veut dire au juste ? Tu as posé la question au Docteur Flynn en étant un peu incertaine et ne sachant pas dans quoi tu mettais les pieds. Cela veut dire regardant la vérité en face, prendre du temps pour toi. Et pour comprendre ton erreur et travailler encore plus pour ne pas te retrouver à la même place et pour ne pas répéter la même erreur. Et on peut dire qu'être ici, à jouer les bénévoles, avec des enfants qui passent un sale quart d'heures, qui ont perdu beaucoup, c'est définitivement à l'opposé de ce que tu aurais pu faire il y a un an de cela. Ou même il y a des semaines de ça, ou même avant ton accident. Cela, toi comme Jo, vous pouvez en convenir, et ce, même si vous ne vous êtes pas adressées la parole depuis des semaines voire même des mois. Et elle a raison la chanteuse, quand tu fais les choses, c'est toujours grandiose et toujours en envoyant valser tout le monde au passage. Il n'y a pas de demi-mesure avec toi c'est soit un extrême, soit un autre. Jo le sait, Jo l'a vu, et tu peux dire que c'est extrêmement fatiguant. Même pour toi.
Tu veux juste un peu de stabilité et juste trouver un équilibre entre tout ça et dans un sens te retrouver. Est-ce que cela veut aussi dire recoller les morceaux avec la brune ? Tu n'en sais rien, fut un temps où la chanteuse avait une place dans ta vie, une place de choix même et maintenant, il y a toute cette distance, c'est à se demander si vous êtes les mêmes personnes en réalité."Bien sûr que oui, je m'en occupe..." Que tu commentes et tu te penches pour attraper une autre trousse de maquillage, celle que tu utilises avec un autre type de clients et à la boutique MAC. L'échange entre Jo et la petite fille est touchant et tu sais que ce n'est pas surjoué, Jo a beau se voir comme une personne qui ne se débrouille pas avec les enfants, elle aura tout de même réussi à faire sourire quelqu'un aujourd'hui. Le plus important selon toi. "On fait la totale alors si j'ai bien compris ? Ouais, partons sur la totale, ça me changera bien du maquillage de Noël et des dessins de Grinch et compagnie." Que tu décides et tu te tournes vers la petite l'instant suivant, un autre pinceau à la main. Tu décides de sauter l'étape fond de teint, fondation et bronzer, pour aller directement au blush. Pas besoin de lui recouvrir la peau, elle n'a pas d'acné la gamine, elle ne subit pas les contre coup de longue nuit de sommeil, donc aucun soucis à se faire pour elle.
"Tu vas être la plus jolie, j'espère que tu t'en rends bien compte, hein ?" Que tu complimentes alors que tu t'affaires à la maquiller, ton regard passe entre la petite et Jo plusieurs fois, mais bien parce que tu tentes de reproduire le maquillage de la chanteuse. Et pas pour une autre raison. Pas parce que cela est à la fois bizarre et agréable de la voir dans ton sillage, qu'il n'y a pas de grande conversation et pas de dispute. Du tout, tu ranges le sentiment loin et tu continues sur ta lancée."Et faut l'attitude qui va avec, bien entendu." Tu ponctues cela par un autre genre de sourire, changeant de crayons, alors que la petite t'interroge."L'attitude ?" Tu ne sais pas comment le résumer autrement et peut-être qu'on aurait pas du te laisser avec tous ces gamins. Où sont leurs parents ? Sûrement à collecter des nouveaux vêtements, un repas chaud ou à faire en sorte d'avoir un toit pour eux et pour leurs progénitures, surtout à l'approche des fêtes. Tu as bien un canapé large et confortable, tu aurais pu ouvrir ta porte, mais tu n'es pas généreuse à ce point-là. Et tu as tes propres soucis également, ce serait injuste pour toi de le faire alors que tu n'es certaine de rien."Yep, hors de question de se laisser avoir par un garçon, ou une fille ou autre d'ailleurs, tu es la plus jolie pour toi et pour personne d'autre, compris ?" Oh, tu aurais voulu qu'on te le dise il y a des années en arrière, que c'est juste pour toi tout cela, ça aurait résolu beaucoup de tes problèmes."Mais ta bestie peut te donner des meilleurs conseils que moi à ce sujet, je le sais..."

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@Laurie Wright ☆ crédit/raquelsgifs

Jo avait arrêté de croire aux miracles de Noël assez tôt pour ne pas se laisser polluer la tête par ce genre de conneries. Pourtant, dans un film du genre, ce qui était en train de se passer devant les yeux ébahis des gamins qui faisaient la queue devant Laurie, ça aurait pu faire partie de la liste à incomber à ce bon vieux gâteux à la barbe blanche. Si seulement ils avaient tous les tenants et aboutissants de la situation personnelle des deux greluches qui se regardaient en chiens de faïence, l’une assise sur un tabouret, l’autre assise sur un autre, ils se seraient émerveillés d’assister à une scène de ce type, réaffirmant leur foi en cette histoire rocambolesque qu’on leur servait pour qu’ils bouffent leurs légumes tout au long de l’année. Le premier instinct de Jo, ça avait été d’envisager de se barrer quand elle avait croisé les petits yeux de fouine malnutrie de son ancienne amie, mais est-ce qu’on attendait pas d’elle qu’elle fasse une bonne action aujourd’hui ? Elle ne le ferait pas pour elle, non bien sûr que non, elle s’en cognait tout ce qui était possible qu’elle s’en cogne de ce qui se tramait dans sa misérable vie, et encore plus de ce qui l’avait menée à devoir faire ce genre de choses pour racheter ses fautes, comme si obliger Midas à littéralement la payer pour qu’elle dégage du sillage de Jo n’était pas suffisant pour qu’elle se comporte bien et arrête une bonne fois pour toute d'être autant désespérée de s’attirer l’attention de ceux qui brillaient plus qu’elle. Elle avait fait pire que de venir gratter à sa porte finalement, et Jo ne s’en étonnait même pas.

Elle restait pour la gamine là, devant elles, qui avaient les yeux brillants de quelque chose qu’elle ne savait pas lire parce qu’elle se disait hermétique à ce genre de bons sentiments, pas calibrée pour vouloir chialer sur le sort de quelqu’un qui souffrait plus qu’elle et qui n’avait rien demandé de tout ça. Malgré tout, si elle prenait le temps de se laisser atteindre par le regard admiratif de la gosse à qui elle voulait faire plaisir, elle y lirait quelque chose de similaire à sa propre envie de devenir quelqu’un d’autre que la copie conforme de ce qu’on attendait qu’elle soit "Évidemment qu’elle sera la plus jolie. Avec un modèle pareil, elle ne peut que l’être." Un clin d’oeil malicieux lui échappa, faisant se mouvoir la longueur de ses cils rallongés par quelques extensions et un peu de mascara. C’était plus facile de tirer sur le cliché de la pétasse qui s’aime beaucoup trop qu’autre chose, et comme Jo savait bien s’amuser de cette image qu’elle renvoyait, elle ne comptait pas faire comme si soudainement, elle était devenue humble au point de vouloir laisser briller quelqu’un d’autre. Plutôt crever. Elle ne le ferait pas, se laissant admirer par Laurie pour qu’elle puisse reproduire le plus fidèlement possible son maquillage sur la gamine qui prenait une leçon de style en direct et pas de n’importe qui "T’as jamais entendu parler d’attitude ? Putain, ils foutent quoi tes parents ?" Isaiah avait certes l’insulte facile et la main légère, il avait au moins fait l’effort d’expliquer à ses mômes qu’en imposer, ça passait aussi par sa façon d’être. Alors d’accord, Jo n’était pas toujours très élégante, surtout quand elle se laissait emporter, mais à côté de ça, se retrouver dans son sillage, c’était l’assurance de profiter de son rayonnement pour briller par procuration et c’était bien pour ça que Laurie s’était tant accrochée à ses talons compensés à une époque. L’attitude de Jo, c’était sa force, celle dont elle ne pouvait se départir et à laquelle elle s’agrippait chaque fois qu’elle avait l’impression de flancher. Elle était charismatique, pas seulement à cause de sa grande gueule et de ses excès d’arrogance. Ça au contraire, ça pouvait parfois la desservir, jouant contre le camp des grandes dames qu’elle voulait être, en imposant par le seul biais de sa grâce et de l’âme qu’elle dissimulait sous des couches de misanthropie pour qu’on ne décèle sous aucun prétexte ses secrets, pas encore prête à se revendiquer hypersensible. Son attitude, un peu galvaudée par des années à vouloir se protéger de ses propres blessures, elle lui permettait de garder la tête haute, et c’était vitale pour elle, surtout maintenant qu’elle avait enfin les deux pieds dans le star-system. D’un coup, elle se leva de son tabouret et pointa Laurie du doigt pour affirmer ses dires à sa façon "Une fille te dira pas que t’es pas jolie, c’est un truc de garçon mal élevé à qui on a fait croire qu’insulter les filles, c’est leur prouver qu’on les aime." Connerie "Crois pas ça." Mise en garde brusquement donnée qu’elle dirigea vers la gamine, son doigt quittant Laurie pour se poser résolument sur elle et lui faire avec le sérieux qui la caractérisait parfois, mais qui était teinté de quelque chose de bourru qu’elle ne maîtrisait pas toujours , souvent victime de son agressivité "Si un garçon t’insulte, c’est pas parce qu'il t’aime. Si un garçon t’insulte, tu vises direct dans les couilles, et tu lui dis d’aller se faire foutre." Avantage d’avoir été élevée avec des garçons, elle avait appris que c’était sa meilleure attaque, et que sa petite taille lui permettait de viser droit dans les bijoux de famille. Étonnant d’ailleurs que quasiment tous ses frères avaient réussi à enfanter après toutes les fois où elle leur avait arraché des cris de douleur en se carapatant la tête haute, le rire goguenard "Et t’excuses pas de potentiellement l’empêcher de se reproduire, la terre s’en portera bien mieux si sa façon de te dire qu’il t’aime, c’est d’être odieux avec toi." termina-t-elle en redressant le menton avec hardiesse, cherchant le regard de Laurie pour qu’elle confirme en se fichant royalement que son discours ne soit pas adapté à l’âge de la gamine qui la fixait avec l’air d’avoir croisé la Vierge.

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Est-ce une trêve entre Jo et toi ? Tu n'en sais rien, tu n'es pas naïve au point de penser que oui. Certes, l'eau a coulé sous les ponts, mais celle qui a œuvré pour détruire le pont avec des gros coups de massue, c'est bien toi et pas la brune. La culpabilité est là, jamais bien loin et si tu sais ce que tu dois faire pour tourner la page, tu doutes que présenter des excuses maintenant, alors que vous êtes entourées de gamins et que Jo ne parait pas vraiment Jo est la bonne chose à faire. Tu es certes plus narcissique que ton ancienne amie, mais même toi tu sais reconnaitre une bonne et une mauvaise situation. Et dans la présente, c'est juste bizarre. Bizarre de la voir ici, bizarre de se dire qu'elle a fait partie de ta vie et bizarre que vous retombiez dans les mêmes schémas qu'avant. Jo, assurée, forte, bruyante et captant tous les regards, toi, à hocher la tête et à lui donner raison sans te dire que c'est une mauvaise chose. Ou qu'on n'aurait jamais dû vous laisser avec des gamins en fait. C'est quelque part dans le fond de ton esprit, mais tu fais ton rôle de bénévole déjà et avant tout, et les conseils de Jo ne sont pas si mauvais que cela. Tu as un rire alors que Jo fait référence aux parents de la petite en question, tu ne sais pas où ils sont mais ils vont sûrement regretter d'avoir laissé leur gamine sans supervision aussi longtemps, aucun doute à tes yeux.
"Ils te disent sûrement de te coucher tôt et de manger tous tes légumes avant ton dessert ? Nul et prévisible à souhait que je dis, nul et prévisible à souhait." Tu as une fausse grimace, un peu exagérée sur les traits, alors que tu fais mine de ne pas être d'accord. Cependant, tu imagines que les priorités des parents de la petite ont complètement changé depuis la tempête, totalement. Ils font du mieux qu'ils peuvent, comme tous les parents avant eux et tous les parents après eux. Tu ne peux que l'imaginer et tu continues de t'activer pour maquiller la gamine et faire ta bonne action de la journée. Et voir Jo disparaitre de ta vie encore une fois. Pour le moment, Jo est d'accord avec ce que tu dis et tu sens ton cœur se serrer un peu, parce que cela n'était pas arrivé depuis un petit bout de temps. Est-ce que cela te manque ? Tu choisis de ne pas analyser ce sentiment et tu reprends à la suite de la chanteuse, ayant d'autres conseils à donner à la petite. "En fait, ne t'excuse jamais devant un mec. Même pas une fois, même pas si tu as tort, ça donne le mauvais exemple et ça leur donne l'impression d'être plus importants qu'ils le sont." Tu l'affirmes dans un hochement de tête, et parce que tu as dû en payer les frais à plusieurs reprises par le passé. Ou alors c'est ta tendance à toujours craquer pour le mauvais type et à finir avec des cicatrices qui sont parfois sur ta peau et parfois sur ton cœur ? La réponse est positive pour le coup et tu continues, après avoir croisé le regard de Jo.
"Les vrais bonhommes, quand ils sont intéressés, ils ne tournent pas autour du pot et ils sont sympas avec toi sans espérer quoi que ce soit en retour." Pas de mecs bien sous tout rapport qui espèrent avoir de l'attention en retour, merci bien, plus vite la petite l'apprendra et mieux, elle se portera en réalité."Par exemple, ils t'offrent de se réfugier chez eux pendant la tempête pour rester au chaud et..." Et pourquoi tu fais référence à Adrian dans un moment pareil ? Tu n'en sais rien du tout, tu te surprends toi-même et tu dois avoir l'air un peu idiote la seconde suivante, le crayon dans une main, l'air un peu perdu. C'est une pente glissante, c'est juste un ami et hors de question que tu te fasses des plans sur la comète, pas cette fois-ci, non. Il n'y aura aucune attente ou de scénarios romantisés à souhait."Bref, je m'égare, ta Bestie est de bons conseils, moi, je dis, il vaut mieux l'écouter." Tu reprends après une autre inspiration et tu espères que ton petit aparté va être bien ignoré, c'est tout ce que tu veux en fait. La petite reprend la parole, curieuse pour le coup.
"Oh, je vois, et vous deux... vous en avez des copains ? Moi non, il y a bien Dylan dans ma classe qui me tient toujours mon cartable quand il est trop lourd mais... je ne sais pas ce que cela veut dire." Tu hausses les sourcils, un regard pour Jo, si elle veut parler de sa relation, c'est le bon moment, cela vendra plus de rêves à la petite que ta situation à toi.

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@Laurie Wright ☆ crédit/raquelsgifs

"Nan, ça c’est des conneries." Il fallait bien que Jo reprenne Laurie. Elle avait toujours été à peine capable de s’occuper d’elle-même, s’attendre à ce qu’elle donne de bons conseils à une gosse qui n’avait rien demandé, c’était poser le canon d’une arme entre ses deux yeux et d’accord, elle n’était pas à l’aise avec les enfants, mais de là à jouer à la roulette russe avec eux, c’était lui incomber plus de défauts qu’elle n’en avait "C’est important de s’excuser parfois, et pas que devant un mec, devant tout le monde." Elle qui se jugeait pas très mature, elle l’était toujours plus que celle à ses côtés qui étonnamment, mettait des cases pour dissocier les genres quand, de l’avis de Jo, homme ou femme, ça comptait à peine. Ça ne rentrait même pas dans sa volonté d’obtenir le dernier mot, chose pour laquelle elle était très douée, comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs ; elle se trompait donc de combat, son ancienne amie, preuve encore une fois qu’elle était restée à un stade où elle se complaisait dans son adolescence tardive, celle dont elle ferait bien de sortir, histoire de grandir un peu. Jo se réinstalla sur son tabouret et empoigna le nécessaire de professionnelle de Laurie pour dénicher une palette d’highlighters dont elle préleva quelques paillettes pour se l’appliquer sur le bout du nez en continuant comme si elle ne s’était pas arrêtée "T’as le droit de te tromper, mais t’as aussi le devoir de l’admettre quand c’est le cas, ça t’évitera bien des emmerdes, crois-moi." Le doigt qu’elle avait tapoté sur le bout de son propre nez, elle le dirigea vers celui de la petite à qui elle adressa un regard grossit par la complicité qu’elle tenta d’étouffer en retenant son sourire. La différence notable entre Jo et Laurie, et ça se vérifiait à nouveau ici, c’était que l’une d’elle avait peut-être conservé sa taille d’enfant de 12 ans mal embouchée, elle avait tout de même grandit — mûrit, plutôt — depuis ; grâce à l’expérience, plus encore grâce à la bonne influence d’un Midas qui bataillait plus que de raison pour obtenir un pardon de temps à autre, et preuve qu’elle avait appris sa leçon parce qu’elle tachait de la répandre pour éviter qu’on reproduise ses — nombreuses — erreurs. Délaissant la palette qu’elle avait dans les mains pour regarder Laurie de travers, Jo arqua un sourcil "Les vrais bonhommes, ou les vraies nanas d’ailleurs. Faut pas croire que c’est qu’un truc d’hommes d’approcher les autres par intérêt." Et bim, dans ta face morue, qu’elle semblait dire à Laurie dont elle croisa le regard à ce moment-là, pas impressionnée étant donné qu’elle le soutint sans ciller. C’était bien beau de donner des conseils à une gosse impressionnable, fallait-il encore n'avoir rien à se reprocher, et sur ce coup-ci, l’imparfaite Jo n’avait pas grand-chose à revendiquer comme méfait contrairement à l’autre qui continuait de palabrer sans que la chanteuse ne trouve ça nécessaire de lui demander de quoi elle parlait, putain. Non, parce qu’elle s’en tapait comme de sa première dent de lait, et le menton soudainement rentré, ne cachant pas son besoin immédiat de grimacer, elle détourna les yeux, ses paupières papillonnant en les roulant doucement.

Enfin, elle détendit ses traits et se recentra sur le visage de la petite qui brillait à cause des paillettes qu’elle lui avait appliquées sur le bout du nez. Cette fois, ses sourcils se froncèrent "Ho, t’es pas un peu jeune pour penser à ce genre de choses d’abord ?" Bon, c’était elle qui avait commencé. Sauf que ne pas faire preuve d’un peu de mauvaise foi, ça ne serait pas digne de Josephine. Au même instant, elle sentit le regard de Laurie se poser sur elle et elle savait très bien ce que ça voulait dire. Pas même dans ses rêves les plus fous elle ne parlerait de Midas en sa présence. Parce qu’elle avait passé son temps à le mépriser — ou à l’envier, qui savait —, qu’elle trouvait ça opportun d’en faire l’arme avec laquelle blesser Jo quand elle se sentait démunie face à sa répartie tranchante : qu’elle ne voulait pas parler de lui avec elle tout simplement, rendant inaccessible pour elle le privilège de rencontrer la version énamourée de la femme qu’elle n’avait plus besoin de cacher, le monde entier étant désormais au courant de ce qui se tramait entre eux. Ignorant le regard insistant de Laurie, elle continua à l’adresse de la petite fille "T’es pas obligée d’avoir un copain, ou une copine, ou peu importe." Ça, elle le balaya d’une main leste devant son propre nez parce que vraiment, peu importait "Tu l’entendras pas beaucoup au cours de ta vie, alors je te le dis maintenant, et tu pourras te vanter que ce soit moi qui suis derrière le meilleur conseil qu’on te donnera jamais : t’es obligée de rien, t’as bien compris ?" Et là, il n’était pas bien difficile de comprendre qu’elle était on ne peut plus sérieuse, et que si on lui avait enfoncé ça dans la tête avant ses 14 ans, elle n’aurait pas regretté certaines de ses décisions prises sous le coup d’une rébellion en carton.

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@Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

"Hmm..." C'est la seule réponse que tu peux donner pour le moment et pour prétendre que tes mains ne tremblent pas trop et que les coups de pinceaux sont assurés et maitrisés. C'est ton domaine, non vraiment, tu pourrais te maquiller et maquiller quelqu'un d'autre les yeux fermés. Et avec beaucoup de grammes d'alcool et d'autre chose dans le sang. Pas de quoi frimer, non, tu l'as déjà fait par le passé et les souvenirs sont là, mêlés à beaucoup d'autre chose. Parce que tu as le cœur lourd en écoutant Jo donner des conseils, parce qu'ils sont bons, parce que ce n'est pas qu'une question d'attitude et qu'elle a toujours compris beaucoup plus de choses que toi la brune. Toujours. Cela se reflète maintenant, et tu penses encore plus au fait qu'on aurait jamais dû te laisser toute seule avec des gamins. Ton regard croise celui de Jo et tu conserves le silence parce que tu n'as rien à ajouter à cela. Tu vas dire quoi à cette gamine ? Que de toute façon, si elle fait des erreurs, ça finira forcément par la rattraper et elle devra en payer les frais ? Oui, ça tu le sais, tu en es même la preuve vivante maintenant que tu y penses. Pas que le karma existe, mais qu'il y a toujours des conséquences à ses actions. Toujours. Partir de Sydney, décider de choisir une petite gloire éphémère plutôt que ton passé et ton amitié avec Jo, sortir de chez toi pas sobre... Oui, il y a toujours des conséquences. Les marques qui s'estompent peu à peu sur tes jambes le prouvent et plus que jamais, tu sais que tu es fatiguée de cette vie-là et que tu ne veux pas retourner en arrière, oh que non.
"Ouais, t'as quel âge ? Sept ans ?" Tu reviens à toi, un peu plus dans le moment présent, à la question, tout à fait justifiée, de la chanteuse."Huit !" La petite reprend avec beaucoup d'entrain, sûrement fière de son âge et si tu roules un peu des yeux, c'est fait avec le sourire. Parce que tu te souviens de cet âge-là et que tu aurais répondu la même chose dans le fond, tu le sais. "Et... j'ai fini, contente du résultat ?" Tu t'écartes et tu tends un miroir à la gamine, son visage est changé, elle pourrait passer pour un sosie miniature de Jo, maintenant que tu y songes. Peut-être que tu as eu la main trop lourde avec les paillettes, mais c'est de son âge pas vrai ? Elle est contente, le sourire est là et elle est déjà sur ses deux pieds, à te rendre ton miroir. "Oh oui, je vais aller montrer ça tout de suite à ma mère, merci !" Les remerciements sont là et déjà, elle court la gamine, loin de tout ça et tu hausses les épaules."Peut-être que tu veux t'éclipser avant que sa mère ne débarque, quelque chose me dit qu'elle ne va pas être trop fan du maquillage, ou des conseils, ou du reste." Les mots sont dits pour Jo, histoire qu'elle ne se prenne pas des réflexions déplacées d'une mère de famille qui passe un moment difficile. Ça ne serait pas justifié. Tu attrapes tes pinceaux abandonnés l'instant suivant et tu commences à les ranger, un par un et lentement. "Mais tu as raison sur bien des points, tout le monde devrait être capable de s'excuser." Tout le monde, toi en particulier et surtout quand elle est concernée. Tu cesses de fixer la chaise vide, au profit de ta plus vieille amie. Enfin ancienne amie. Tu n'as aucune attente la concernant, tu as merdé, Jo fait sa vie, bien d'après les quelques échos que tu en as et ce n'est un truc prémâché que tu vas lui dire mais la vérité.
"Et je suis vraiment désolée pour... tout. Pour ce que ça vaut, je ne dis pas ça pour rentrer de nouveau dans ta vie ou pour une opportunité, tu en fais ce que tu veux et je sais que t'as mieux à faire de tes journées." Tu ne joues pas les victimes, il n'y a pas de larmes dans tes yeux ou l'air suppliant que tu peux avoir parfois, si, Jo sait sûrement lequel, ça n'a rien avoir. C'était bien des comportements de gamine tout ça, tu ne dis pas que tu as soudainement changé, mais si tu peux œuvrer pour te défaire de tout ça et ne plus être cette personne-là... c'est déjà un pas dans la bonne direction, pas vrai ? "Mais la vérité, c'est que je suis la seule personne à avoir piétiné notre amitié et toi au passage. Donc ce n'est pas moi qui demande ton pardon, je ne le mérite pas, je ne fais pas mon intéressante non plus..." Elle n'a aucune raison de te croire, c'est bien pour ça que tu ajoutes la dernière partie de ta phrase, si la brune tourne les talons sans demander son reste, là encore, ce sera compréhensible. Tu ne peux pas avancer en pensant que tout le monde te doit quelque chose à cause de tout ce que tu as manqué, à cause de Lawrence, à cause des circonstances ou juste de la vie. Non, ce n'est pas juste, tout le monde trime, tout le monde a le même potentiel, tu n'as rien de spécial en fait.
"Je suis sincèrement et réellement désolée…" Tu as un soupir, avant de continuer de ranger tes affaires. "Tu méritais de l'entendre."

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@Laurie Wright ☆ crédit/raquelsgifs

"T’es grave grande pour avoir seulement 8 ans." Ça, Jo l’affirma en prenant son air sérieux des grands jours, celui qui aurait même pu la faire passer pour plus intelligente qu’elle ne l’était vraiment, sa tête opinant en même temps qu’elle toisait la gamine qui garderait probablement un souvenir mémorable de ce moment passé avec elle — avec elles, mais c’était trop demander à Jo d’inclure Laurie dans le calcul, focalisée sur la réaction de la gosse à qui elle adressa un vrai sourire, finalement. Elle connaissait la valeur des compliments, elle savait que c’était important d’en recevoir, alors elle lui en donna un autre quand, après avoir papillonné des yeux pour lui montrer comment faire la belle, elle lui dit avec sa plus belle moue "C’est toi la plus belle de tout le vignoble après moi." Bien sûr. Elle n’eut pas tellement le temps de lui graisser la patte un peu plus ni même de lui proposer une photo sans perruque puisqu’elle les quitta sans demander son reste "Putains d’ingrats les gamins quand même." dit-elle, en bonne ingrate fièrement autoproclamée qu’elle était toujours à quelques occasions "Nan, qu’elle se pointe, j’en ai rien à foutre. J’ai jamais eu peur des parents, c’est pas maintenant que ça va commencer." Elle n’avait jamais eu peur des parents, son propre père mis à part, mais ce n’était pas le sujet, et elle savait que Laurie ne le soulèverait pas pour maintes raisons.

Se levant de son tabouret, elle épousseta juste un peu le tombé de sa jupe du jour, des paillettes s’en échappant quand elle se déplia de toute sa menue hauteur, et glissa à nouveau ses yeux sur la blonde sans avoir l’intention de faire davantage causette. Elle avait fait ce qu’il fallait : elle avait pris sur elle, tournant une situation qui aurait pu dégénérer à son avantage sans faire d’excès, et c’était une bonne chose dont elle se féliciterait plus tard, quand elle raconterait à Midas comment ça l’avait bien fait kiffer de voir l’autre greluche reléguée au rang de sous-fifre juste parce qu’elle avait des conneries plus grosses qu’elle — jamais elle n’estimerait ne pas être mesquine, elle l’était, et plutôt deux fois qu’une. Le malheur de Laurie, si elle ne le célébrait pas, elle ne s’en désolait pas non plus pour une bonne et simple raison : elle le méritait, point final. Alors peut-être qu’il lui dirait qu’elle exagère, mais ce n’était pas comme s'il n’était pas au courant que c’était son mode par défaut, il saurait très bien s'en remettre sans même la juger. Sur l’instant, elle n’y pensait pas, laissant le bout de sa langue filer dans l’écart qu’elle avait entre ses deux dents de devant tout en acceptant gracieusement d’écouter les derniers mots de la jeune femme qu’elle observa d’abord, de bas en haut, ses bras se croisant devant sa poitrine juste ensuite "T’as l’air étonné que je puisse avoir raison." Quand c’était pourtant une valeur universelle, non ? "J’ai clairement mieux à faire, ouais. On m’attend pour emballer des cadeaux." lui rappela-t-elle sans faire dans la dentelle. Pourtant, elle resta là. Même quand Marcus revint vers elle et qu’il se posta à ses côtés pour subtilement lui faire savoir qu’il fallait tout de même qu’elle se bouge les fesses pour rejoindre son poste, elle fixa Laurie sans ciller, et ce pendant une longue minute encore. Dire qu’elle était touchée, ce serait surement dépasser les bornes, mais se rendre compte qu’elle était devenue capable de se remettre en question, c’était quelque chose à quoi elle n’aurait jamais pensé pouvoir assister "Il t’en a fallu du temps." Pour lui dire ce qu’elle était en train de lui dire sans vouloir tourner la situation à son avantage en se reposant sur sa misérable existence pour expliquer ses fautes. Jo décroisa les bras, et tout de go, elle lui dit "On sera plus jamais amies." Elle préférait le lui dire pour qu’elle ne se fasse pas de faux espoir ; elle pouvait prendre ça comme la preuve qu’elle avait encore un infime respect pour elle malgré tout ce qui s’était passé, choisissant vaillamment d’anéantir l’idée que ça s’améliorerait dans un futur proche quand elle n’y croyait pas un seul instant, trop blessée pour vouloir la faire de nouveau rentrer dans le cercle fermé de ceux à qui elle tenait au point d’en crever. Ça, c’était terminé, et elle il fallait qu’elle l’entende, qu’importait si ça la brisait : là encore, elle le méritait. Après avoir terminé sa phrase, Jo la regarda de nouveau un moment, et puis ses paupières clignant doucement, son poids passa d’une jambe à l’autre quand elle amorça un demi-tour, ajoutant avec une gratitude sincère, malgré tout "Mais merci d’avoir fait l’effort de dire pardon." Ça l’aiderait à avancer, et à tourner définitivement la page de cette amitié qui avait beaucoup compté pour elle à un moment donné.