starry eyes sparking up my darkest night
Midas Sterling & @Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

« Je veux pas parler de tout ça avec qui que ce soit en dehors de toi. Je veux pas que ça me mette sous un microscope, et qu’à cause de ça, on essaye de comprendre mes réactions, ou même qu’on me trouve des excuses. » S’il y a bien une chose que je suis équipé pour comprendre, c’est la pudeur. Jo n’a pas besoin de m’expliquer pourquoi elle ne veut pas que le reste du monde soit au courant de ce qu’il se passait derrière les portes closes ou de ce qu’il se passe encore parfois lorsqu’elle se retrouver sous le joug de son père abusif, parce que c’est ce qu’il est et que je n’ai jamais été effrayé par les mots. Sauf qu’entre le monde entier et son équipe, il devrait y avoir une différence et le triste constat que j’en tire, c’est que Jo n’est pas aussi bien entourée qu’elle le devrait, qu’elle le mériterait sans l’ombre d’un doute. Ce n’est guère surprenant, je ne l’ai pas forcément bien été à ma sortie de l’émission, ce n’est venu qu’après et au fil du temps, quand j’ai appris à faire des compromis avec le label certes, mais à me constituer une équipe réduite en qui je peux avoir une totale confiance, qui s’intéresse à l’humain avec la star et les chiffres des ventes. Je ne suis pas surpris, mais désolé ; quand j’ai commencé dans ce milieu, je n’avais pas grand monde pour m’aiguiller. Jo, elle aurait dû m’avoir moi pour l’aider à ne pas commettre les mêmes erreurs, et par souci de rester loin de sa vie professionnelle – parce que c’est ce que je croyais devoir faire pour la conserver après la débâcle du Revival – je suis passé à côté du rôle de guide et d’initiateur que j’aurais dû avoir pour elle. « Je comprends. » Et je suis touché d’être la seule personne à ses yeux à être assez digne de confiance pour ça. Mais je ne devrais pas l’être. « Faut que t’arrives à te constituer une équipe solide, en qui tu puisses avoir confiance. Je te jure que je suis pas là pour te traiter avec condescendance et croire que je sais tout sur tout sur l’industrie. » Pour lui donner l’impression que je pratique le mansplaining, somme toute. « Mais si y’a bien une chose que j’ai apprise, c’est ça. » Je l’ai appris à mes dépends, parfois, et j’aimerais le lui éviter.

« Ça t’en sais rien. »
« Bien sûr que je le sais. Je te connais, Jo, vraiment. Je sais qui t’es et ce que t’es pas. »

Et pour tout un tas de raison que je ne citerai pas parce que je l’ai déjà fait, je sais qu’elle est tendre, affectueuse, généreuse et altruiste derrière son épaisse carapace. « J’aurais jamais dû les autoriser à revenir. » - « Te flagelle pas. » Parce qu’elle ne mérite pas d’être blâmée parce qu’elle a subi l’emprise de son père, même des années après avoir cru s’en être tirée. « Rien de tout ça n’est de ta faute. » Et il est hors de question de laisser quiconque, même elle, faire reposer la moindre culpabilité sur ses épaules. « On peut laisser passer la tempête, et décider après ? » - « Bien sûr. » Maintenant que je sais et tant qu’elle me laisse la protéger, elle aura tout le temps qu’elle veut pour trouver le courage de faire face à cette situation et savoir comment la gérer. Je l’attire un peu plus contre moi et j’embrasse ses cheveux. « Merci t’avoir tenu ta promesse. Tout ce que je veux faire maintenant ce soir… » Et que j’aurais voulu faire même si les circonstances avaient été différentes. « C’est te tenir contre moi. » Et si elle désire un programme un peu plus charnel, je le lui offrirai également avec plaisir. Mais il est impensable pour moi de tenter quoi que ce soit sans avoir l’impression de profiter d’un état de vulnérabilité et, par conséquent, de ne plus pouvoir me regarder dans le miroir.

« Je peux demander à Marcus de faire l’intérim le temps que je trouve le courage de lui parler, mais comme mon planning va être à l’arrêt ces prochains jours, c’est pas utile d’attiser sa colère tout de suite. » Je hoche la tête : de mon côté je voudrais qu’elle en soit débarrassée le plus vite possible, mais je ne disais pas ça uniquement pour la rassurer et la caresser dans le sens du poil, lorsque j’ai affirmé que nous gèrerions les choses comme elle le veut. La pensée que la situation dure de toute façon depuis des années et qu’une semaine ou deux ne changeront rien me traverse l’esprit, mais je tire un frisson de dégoût et de révolte. « Ouais, t’as raison. Trouve des excuses jusqu’à ce que tu sois prête - » [i]Mais ne le laisse pas t’approcher s’il te plait. « - avec la tempête, c’est pas difficile de trouver quelque chose. » Parce que les choses risquent d’être au point mort avec son label au moins le temps que la ville se remettre. On ne sort pas un single le lendemain de ce genre de catastrophe, tout comme on ne fait pas d’interview sur les plateaux télé du pays. La promotion de mon propre album risque d’être mise en pause elle aussi, et j’emploierai ce temps à veiller d’un œil attentif sur ma petite amie, sans nul doute. « On peut prendre le temps de décider tous les deux, de demander de l’aide si c’est utile, mais on doit rester discrets. » - « Je dirai rien à personne. » Et cette affirmation a la valeur d’une promesse, c’en est une même si la forme n’est pas là. « Tout ce que je veux, c’est que tu sois plus seule avec lui. Que ce soit moi ou quelqu’un d’autre qui soit là avec toi, c’est toi qui décides. » Même si je préfèrerais être le choix évident, je veux surtout qu’il ne puisse pas lui faire de mal.

starry eyes sparking up my darkest night
@Midas Sterling ☆ crédit/bodybebangin

Elle avait déjà entendu plusieurs fois le couplet à propos de l’importance de s’entourer d'une équipe en qui elle pourrait avoir confiance, et elle en comprenait l’importance, vraiment. Mais c’était difficile d’accepter de s’ouvrir auprès de gens qui avaient plus à coeur ses affaires que la personne qu’elle était. Elle n’était pas naïve au point de croire qu’elle pourrait s’entourer de gens qui tenaient à elle au point de la défendre elle avant de défendre les intérêts engrangés par son nom. On lui avait suffisamment fait sentir qu’elle était difficile à apprécier, à aimer encore plus, à partir de là on pouvait bien dire que c’était de sa faute, elle-même pouvait revendiquer que ça ne lui faisait pas grand-chose d’être autant décriée, mais on pouvait aussi dire que ce ne serait pas évident pour elle pour tout un tas de mobiles, de prendre le risque de se tromper à ce sujet. Midas avait évidemment raison, et elle lui accorda même son assentiment en lui disant, doucement "Je sais." lorsqu’il se défendit de vouloir lui apprendre quelque chose, mais on ne mettait pas de côté des mécanismes de défense en un claquement doigts — et jusqu’à présent, l’histoire lui avait bien démontré qu’elle avait raison de se montrer réfractaire à partager ses secrets, alors autant dire que pendant quelques temps encore, elle refuserait de se montrer vulnérable aux yeux de quiconque n’était pas Midas.

Il la connaissait, c’était lui-même qui le disait, et si elle ne releva pas davantage, la certitude dans son ton la prit à la gorge sans pour autant qu’elle ne veuille faire dans l’effusion de sentiments en se mettant à pleurer. Elle aurait bien aimé pourtant, ça l’aurait définitivement soulagée. Elle avait un poids en moins sur sa poitrine après avoir enfin parlé de tout ça avec quelqu’un, et pas n’importe qui, mais elle en gagnait un autre auquel elle ne voulait pas songer ce soir, et qui partait du besoin que Midas ressentait de garder le père de Jo loin d’elle ; ce qui aurait été plus facile si elle avait su le garder à distance quand avec sa mère, ils étaient revenus la bouche en coeur pour lui soutirer une part du succès qui la guettait, et qui ne faisait que commencer. A nouveau, elle sentit sa gorge se serrer quand il lui affirma que ce n’était pas de sa faute. Elle n’était pas tout à fait d’accord avec lui, et c’était une raison suffisante à ses yeux pour qu’elle la boucle, ne rouvrant la bouche que pour geindre et quasiment exiger qu’ils en rediscutent plus tard, quand la tempête serait passée.

Elle accepta le baiser qu’il déposa sur ses cheveux, elle laissa ses propres bras le serrer contre elle en ressentant soudain le froid de l’extérieur s’infiltrer dans ses os, le simple pull qu’elle portait sur le dos n’étant pas suffisant pour lui procurer la chaleur dont elle avait besoin, et que Midas était le seul à pouvoir lui fournir rien qu’en la tenant contre lui, encore plus en affirmant à voix haute son désir de le faire toute la nuit. Elle ne savait pas encore de quoi elle serait faite, mais une chose était certaine, elle ne voulait pas briser le lien qui les unissait maintenant, tant pis s’ils finissaient par s’endormir ici, sur le canapé étroit du salon "Je vais trouver un moyen de l’impliquer dans le mariage de ma grand-mère, ça lui donnera l’impression d’être important." En plus de la tempête, ça détournerait son attention de tout ce qui se passerait autour de Jo ces prochaines semaines. Ce n’était pas idiot comme solution, mais ça la torturait de devoir s’y contraindre, ses mains glissant des épaules de Midas jusqu’à son visage qu’elle regarda juste un instant avant de l’embrasser pour sceller le fait qu’elle savait qu’il ne dirait rien, et que le débat n’avait pas besoin d’éclore tant c’était une évidence "Je veux personne d’autre que toi." Avec elle bien sûr, même si elle était lucide, et que la vie qu’il menait — qu’ils menaient — n’était pas compatible avec une omniscience à ses côtés ; de manière générale aussi, s'il avait besoin de nouveau de l’entendre alors qu’elle lui accordait à nouveau une confiance perdue après le désastre de la finale de l’émission.

rp terminé.