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EXORDIUM.
Ce n’est pas ton adresse que tu donnes au chauffeur de taxi alors que tu viens de monter dans l’habitacle. Non, c’est bien celle d’August. Peut-être devrais-tu lui envoyer un message afin de t’assurer qu’il sera bien chez lui mais tu ne daignes même pas le faire. Au pire des cas tu l’attendras assise comme une moins que rien devant la porte de sa maison. Tu n’en es pas à ta première peine de cœur. Oh que non. Tristement, depuis ton adolescence tu sembles avoir pris un abonnement illimité aux histoires foireuses mais celle-ci te fait tout particulièrement mal. Étrange quand on sait que cette fois tu as clairement cherché la difficulté en acceptant d’être la maîtresse d’un homme marié, et père de deux enfants. Est-ce que tu étais amoureuse ? Difficile à dire. As-tu déjà été amoureuse, Saddie ? Ce sentiment qui nous donne des ailes et des papillons dans le ventre ? Regarder l’Être cher dans les yeux et ressentir deux sentiments extrêmement contradictoires : se sentir forte comme si rien ne pouvait jamais vous séparer, mais en même temps cet amour si fort qui peut nous rendre faible. Parce que quand on aime, on donne la possibilité à l’autre de nous anéantir et de briser notre cœur en un million de morceaux. Alors, as-tu déjà ressenti tout ça, Saddie ? Non. Malheureusement. C’est triste au fond, car l’année prochaine tu auras trente ans (sujet à éviter avec toi, d’ailleurs) mais tu n’es jamais vraiment tombée amoureuse. Tu craques facilement. Tu as des coups de cœur, ou des crush. Mais l’amour, le grand amour, ça t’est complètement inconnu. Sauf que cet homme, tu l’aimais vraiment bien : beau, grand, charmeur, plus vieux, beau parleur. Il avait tout pour te plaire, alors quand après plusieurs rendez-vous il t’a révélé être marié et avoir deux enfants tu es clairement tombée de haut. Mais ça ne t’a pas empêché pour autant d’accepter de continuer votre relation. Trois mois après le début de votre relation il y a mis fin sans te donner la moindre explication et te voilà une nouvelle fois le cœur brisé. Sauf que ton chagrin tu dois le garder pour toi, car tu n’as parlé à personne de cette relation légèrement honteuse à tes yeux. Personne à part Autumn et même si tu n’en doutais pas vraiment elle ne t’a pas jugé le moins du monde. La logique voudrait alors que tu sois en route pour retrouver l’ex d’Archie qui est devenue une bonne amie à toi, mais non. Pas du tout. August est celui à qui tu as décidé de rendre visite. Parce qu’il t’a prouvé plusieurs fois que tu pouvais compter sur lui, et ça ne sera pas la première fois qu’il devra essuyer tes larmes après une rupture difficile. Vous vous connaissez depuis tellement longtemps que tu ne te souviens presque pas de ta vie sans lui et depuis votre rencontre il occupe une place toute particulière dans ton cœur : celui de ton âme sœur platonique, ton meilleur ami et ton confident. Pourtant tu peux être chiante, Saddie, on se demanderait même presque comment le journaliste ne s’est toujours pas lassé de toi depuis toutes ces années. C’est peut-être ça aussi qui fait la beauté de votre amitié.
Alors que le taxi est presque arrivé à destination tu regrettes presque de ne pas l’avoir appelé afin de t’assurer que tu ne trouverais pas une maison vide à ton arrivée. Mais il est un peu tard pour faire demi-tour maintenant, alors tu te contentes d’un petit sourire à l’attention du chauffeur de taxi avant d’en descendre et de claquer la portière derrière toi. Avec peut-être un peu trop de force, d’ailleurs. La délicatesse n’est clairement pas ton fort. Ta main passe dans tes cheveux venant alors détruire tout le travail du brushing que le coiffeur venait de te faire. D’ailleurs, tu as troqué le brun naturel de tes cheveux avec une toute nouvelle couleur : le blond. Se colorer les cheveux, tu le fais souvent juste après une rupture difficile. « S’il te plaît, dis-moi que tu as un gros pot de glace. » sont donc les premiers mots que tu prononces à l’instant même où la porte s’ouvre. « Ou des gâteaux. Ou même les deux. » que tu ajoutes en venant sans plus attendre te blottir dans les bras d’August. Il n’aura pas son mot à dire, tu as envie et besoin de ce câlin qui pourrait te remonter le moral. Après qu’il t’ait invité à le faire, tu entres chez lui laissant comme à ton habitude tes baskets à l’entrée. Tu fais comme chez toi, mais en même temps c’est presque tout comme. « Je ne te dérange pas ? J’avais besoin de te voir. » tu lui demandes en te retournant vers lui, et de toute façon avec le regard de chien battu que tu lui lances, August ne pourrait pas te mettre à la porte même s’il en avait envie.
Décembre 2023, maison de Corey et August, Logan city. Installé face au comptoir de la cuisine, August est concentré à l’écriture de son prochain article. Il est plutôt fier du sujet sur lequel il planche depuis quelques temps, un de ceux qui prouveront à certains qu’il est loin d’être rouillé et qu’il est capable d’écrire des articles qui tiennent la route et qui ont vocation de faire changer certains diktats que sont ceux de la société où les plus grands ont tous les droits et les autres ne sont là que pour les servir dans cette soif de pouvoir qui est la leur. Il est loin le temps où le Constantine écrivait des tribunes pour le journal local du quartier de West End, ce genre d’articles qui contentait qu’un maigre pourcentage de la population, bien souvent composé de têtes grises – et il n’est pas question d’intelligence ici, même s’il ne se permettrait pas de remettre la leur en question, loin de là. Un temps révolu, pas dans le but de faire ses preuves – bien qu’actuellement, c’est aussi ce qu’il cherche à faire, notamment auprès de ses acolytes du Daily Insider pour prouver que sa place, il la mérite – mais pour se challenger lui-même et retrouver ce plaisir d’écriture qu’il a longtemps relégué au second plan. La passion, en tout cas, il la retrouve dans cet article, planchant sur celui-ci depuis des heures déjà au point qu’il n’a pas fait attention au message qu’il a reçu un peu plus tôt de la part de sa jumelle. Il s’en rend compte quand la sonnette retentit et l’extirpe de cette bulle qui lui permet aussi d’oublier que son oncle est toujours porté disparu depuis des jours, suite au passage de la tempête. Tout en répondant à sa sœur, il se dirige vers la porte d’entrée et, en ouvrant celle-ci, la petite tête blonde qui se trouve derrière pourrait lui être inconnue, jusqu’à ce qu’il reconnaisse ce petit timbre de voix bien caractéristique et ce minois qui lui redonne toujours le sourire – bien que, là, il ne manque pas de s’attrister en voyant la mine déconfite de celle qu’il s’amuse parfois à surnommer little princess « S’il te plaît, dis-moi que tu as un gros pot de glace. » « Euh… » « Ou des gâteaux. Ou même les deux. » Et avant même qu’il puisse répondre quoi que ce soit, Saddie vient se réfugier dans ses bras. Surpris, il l’est mais l’accueille comme toujours lorsqu’elle en ressent le besoin. Il n’a, à vrai dire, pas besoin qu’elle lui explique les raisons de sa visite, la raison surtout de cette tristesse qu’il retrouve sur ses traits ni le pourquoi elle a décidé de passer du brun au blond. Alors, il la garde silencieusement contre lui, en la serrant un peu plus fort, déposant un baiser sur le haut de son crâne avant de la libérer doucement « Je dois avoir ça quelque part, entre » qu’il fait en lui laissant de la place pour passer, refermant la porte derrière elle. « Je ne te dérange pas ? J’avais besoin de te voir. » Passant derrière elle, il vient à passer son bras autour de ses épaules pour l’entraîner avec lui vers la cuisine, l’invitant à s’installer à la place qu’il occupait avant qu’elle n’arrive « Tu ne me déranges jamais, Sad’ » qu’il dit avec bienveillance alors qu’il vient à fouiller son congélateur, y trouvant un pot de crème glacée « Ton préféré ! ». Il agite le pot devant elle avant de lui céder et de sortir deux cuillères, fouillant ensuite dans son placard et trouvant des petits gâteaux à grignoter avec. Il les dépose silencieusement devant elle, l’observant plus attentivement « Qu’est-ce qui s’est passé, little princess ? » qu’il lui demande sur un ton plus sérieux et affectueux. « Qui t’a encore brisé le cœur ? » parce qu’il sait que c’est de ça dont il est question et cela l’attriste tout particulièrement.
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EXORDIUM.
Tu ne fais pas confiance à grand-monde. Bon, je pense que l’on peut même clairement dire que depuis vingt-neuf ans les personnes à qui tu as donné ta confiance aveugle se comptent sur les doigts d’une seule main, et August Constantine en fait partie sans la moindre hésitation. Pourtant sur le papier on ne peut pas dire que vous vous ressemblez beaucoup ni même que vos points communs sont nombreux mais tu ne peux t’empêcher de te dire que c’est peut-être toutes vos différences qui forment la force de votre relation. Peu importe tes problèmes, tu sais que tu peux te tourner vers lui et que jamais il ne te jugera pour tes actions, même lorsque tu fais des choix plus que douteux. Alors te voir frapper à sa porte avec ce petit visage triste n’étonnera personne. Te voir foncer dans ses bras à peine la porte ouverte et sans même laisser à ton ami la possibilité de te répondre n’est pas non plus chose étonnante quand on vous connait tous les deux. Tu es tactile de nature, Saddie, et plus tu aimes la personne en face de toi, plus tu le montres par des gestes ou des accolades. Alors bien évidemment qu’August n’y échappe pas. C’est donc d’abord sans un mot que tu profites du réconfort des bras du journaliste. « Je dois avoir ça quelque part, entre » Un demi sourire à peine visible s’étire doucement sur tes lippes alors que tu pénètres dans sa maison, le laissant t’entraîner vers la cuisine. Intérieurement tu pries pour qu’il ait ce que tu lui as demandé. Une glace. Et des gâteaux. Dans le cas contraire tu en commanderas sur uber eats. Tout en suivant ses mouvements dans la cuisine des yeux tu t’installes au comptoir. « Tu ne me déranges jamais, Sad’ » On ne sait jamais que tu te dis, qu’August ait tout récemment rencontré une nouvelle fille avec qui il voudrait passer du temps. C’est bien la seule excuse que tu accepterais pour déguerpir d’ici. Et encore. Ton regard se pose sur l’ordinateur posé juste en face de toi et sans même lire quoi que ce soit ; « Je peux le fermer ? Tu vas pas perdre ce que tu étais en train d’écrire par ma faute, soudainement me détester à cause de ça et vouloir te venger en lançant une rumeur sur internet ? » que tu lui demandes en désignant son ordinateur, un sourcil arqué, alors qu’il est déjà occupé à trouver le pot de glace que tu espères tant. « Ton préféré ! » Tes yeux pétillent presque de bonheur en voyant ton pot de crème glacée préféré que tu attrapes pour poser sur le comptoir de la cuisine. « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi… » Vraiment. Tu n’en as pas la moindre idée, et la simple possibilité d’un jour devoir vivre sans August te serre l’estomac dans tous les sens. « Qu’est-ce qui s’est passé,little princess ? » Doucement, tu ouvres le pot de glace tout en attrapant une cuillère. « Qui t’a encore brisé le cœur ? » Tu essaies désespérément de planter la cuillière dans la crème glacée mais celle-ci venant tout juste de sortir du réfrigérateur semble être contre toi. Tu soupires, levant les yeux vers August et après quelques secondes de silence tu lui réponds. « Tu me connais beaucoup trop bien. » Oui. Et c’est aussi sûrement parce que ce n’est clairement pas la première fois que tu cours vers lui après une rupture difficile et ça se passe toujours comme ça. Tu débarques à l’improviste, parfois déjà en pleurant, parfois avec cette même mine triste que tu as aujourd’hui et d’autres fois on retrouve une Saddie énervée. « C’est ma faute cette fois-ci. Enfin… » tu grimaces et tout en essayant de trouver les bons mots tu parviens enfin à planter la cuillère dans la crème glacée. « Je l’ai rencontré sur tinder. Je te promets qu’au début je ne le savais pas, mais il était marié. » que tu ajoutes d’une petite voix. Ça tu n’en aies pas fière. « Mais quand il m’a dit qu’il avait une femme et des enfants, il m’avait aussi promis qu’il la quitterait et moi, comme une conne, je l’ai cru. » Oui, parce qu’en plus d’avoir une femme, il avait aussi des enfants. Tu en es encore moins fière et on peut aisément le voir sur ton visage alors que tu racontes toute l’histoire à August.
Décembre 2023, maison de Corey et August, Logan city. Saddie est toujours la bienvenue chez August et bien sûr qu’en la voyant sur le pas de sa porte comme aujourd’hui, il ne peut la repousser. Même s’il était au milieu d’un date avec une nana, même s’il était en train d’écrire l’article de sa carrière ou que sais-je, il ne pourrait se résigner à lui refuser d’entrer, surtout quand il capte d’un regard d’un seul qu’elle ne va pas. Elle n’est pas bien, elle n’a pas besoin de prononcer mot pour qu’il le comprenne quand ses traits sur son visage parlent pour elle – et au-delà de ce changement de couleur capillaire qui en dit davantage sur la nature de ce chagrin. Ils sont amis depuis longtemps, il faut dire, ils se connaissent depuis le collège et ils n’ont sûrement plus de réels secrets l’un pour l’autre, au point de ne pas avoir besoin d’échanger de longs discours pour que l’un comprenne l’état d’esprit de l’autre. Un regard, un seul entre ces deux-là donc et ils peuvent s’effondrer dans les bras l’un de l’autre comme partir dans un fou rire incontrôlable. Aujourd’hui, ce sera plutôt le premier cas mais August accueille donc sa meilleure amie à bras ouverts chez lui et cherche déjà avec entrain de ce qui pourrait l’aider à retrouver un petit peu le moral. « Je peux le fermer ? Tu vas pas perdre ce que tu étais en train d’écrire par ma faute, soudainement me détester à cause de ça et vouloir te venger en lançant une rumeur sur internet ? » Et alors qu’il a sa tête déjà plongé dans le congélateur afin d’y trouver un pot de glace pour Saddie, il en sort toutefois pour retrouver son regard, non sans rire face à tout ce mélodrame qu’elle envisage si jamais ô grand malheur, elle lui ferait perdre toutes ces recherches et cet article sur lequel il était en train de plancher depuis plusieurs heures. « Tu sais que les ordinateurs ont désormais la sauvegarde automatique et, en général, à moins que tu me le balances par terre, il devrait plutôt bien le vivre si tu le fermes simplement » Surtout qu’il va rester simplement en veille et que Saddie s’imagine le pire retranscrit surtout non pas une ignorance – qui n’est clairement pas la sienne – mais plus un état de stress et de mal être prononcé exponentiel « Et même si je venais à perdre ce qu’il y a dedans, je ne pourrais jamais te détester pour ça ni arriver à balancer la pire horreur sur toi sur le net ». Bon, cela dit, dans ce dernier cas, Saddie était en droit d’en douter. Après tout, c’est bien lui-même qui a écrit un article quelques années en arrière sur Mickey, son propre meilleur ami, et balancé qu’il avait consommé des stupéfiants, précipitant son soi-disant bro dans un précipice comme un bon nombre de journalistes ayant écrit à ce sujet – il n’en est pas fier, s’en veut terriblement d’avoir agi comme il a fait et se bat toujours aujourd’hui pour recoller les morceaux avec son meilleur ami. « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi… » Il reste modeste, August, se contente d’hausser les épaules mais est persuadé que s’il n’était pas dans sa vie, ce petit rayon de soleil qu’elle est – et même quand elle est au plus mal - aurait trouvé une autre épaule pour l’écouter et lui offrir ce pot de glace. Alors, au lieu de réagir à ces mots qui le touchent tout de même et lui font du bien à entendre, August cherche à la faire parler et surtout à comprendre qui lui a brisé le cœur « Tu me connais beaucoup trop bien. » « Ca te va bien le blond » parce que c’est évidemment le changement de couleur capillaire qui l’a mis sur la voix et c’est pour cette raison qu’il en fait la remarque – et non pas pour changer de sujet ou parce qu’il est victime de perte de la mémoire immédiate. « C’est ma faute cette fois-ci. Enfin… » Il se saisit d’une cuillère lui aussi et vient à prendre appui sur le plan de travail, se penchant sur celui-ci en déposant ses coudes dessus. Son sourcil s’arque évidemment quand Saddie se juge déjà coupable de son propre chagrin et ce n’est pas quelque chose dont August est certain. « Je l’ai rencontré sur tinder. Je te promets qu’au début je ne le savais pas, mais il était marié. » Il se relève un peu le Constantine en entendant ça, mais n’émet aucun commentaire en laissant le soin à Saddie de poursuivre « Mais quand il m’a dit qu’il avait une femme et des enfants, il m’avait aussi promis qu’il la quitterait et moi, comme une conne, je l’ai cru. » Etonnamment, August se met à sourire. Tendrement parce que sa meilleure amie est dure avec elle-même en s’accusant de tous ses maux. Alors, comme pour la tempérer et la calmer surtout, il se saisit de ses mains, délaissant ainsi sa cuillère sur le côté « Le con, dans l’histoire, c’est ce type, pas toi » qu’il dit sur un ton posé en essayant de trouver les prunelles de la Kwanteen. « Tu peux pas te reprocher d’y avoir simplement cru parce qu’il t’a fait cette promesse. Tout comme tu peux pas te reprocher de t’être entiché de lui ». Il en sait quelque chose, August, surtout quand lui aussi a cru jusqu’à la dernière minute qu’il allait se marier mais que sa promise a finalement décidé de prendre la fuite. Il n’y peut rien d’y avoir cru quand il était fou amoureux d’elle et qu’elle lui a fait croire jusque dans son message qu’elle l’aimait aussi. Il soupire alors, vient à faire le tour du comptoir qui les sépare et passe ses bras autour des épaules de Saddie. « Tu veux que j’aille lui dire deux mots ? ». Bon, August n’a pas la carrure du type qui fait peur mais Saddie sait que « Je suis capable, tu le sais. ». Il serait près à tout pour elle c’est certain et un petit sourire renait sur ses lippes avant qu’il ne vienne s’assoir finalement à ses côtés « Tu mérites mieux, Sad’ ». Mieux qu’un type marié, mieux qu’un type qui fait des promesses dans le vent et mieux qu’un type qui lui fait du mal surtout.
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EXORDIUM.
« Tu sais que les ordinateurs ont désormais la sauvegarde automatique et, en général, à moins que tu me le balances par terre, il devrait plutôt bien le vivre si tu le fermes simplement » Bien évidemment que oui tu le sais, tu en as parfaitement conscience. Mais ce soir tu es triste parce qu’un homme qui ne te mérite pas t’a brisé le cœur. Encore une fois. Si on t’avait donné de l’argent à chaque fois qu’une situation de ce genre se produisait tu aurais sûrement un compte en banque encore plus rempli que celui de ton frère – you wish – mais malheureusement ce n’est pas le cas, bien que tu ne sois clairement pas à plaindre à ce propos. « Et même si je venais à perdre ce qu’il y a dedans, je ne pourrais jamais te détester pour ça ni arriver à balancer la pire horreur sur toi sur le net » Tu n’as jamais compris ce qui était passé par la tête d’August quand il a écrit cet article sur Mickey il y a des années concernant sa consommation de stupéfiants, ça ne lui ressemble pas et tu ne peux t’empêcher de te demander s’il pourrait en faire de même avec toi. Pour ça il faudrait sûrement que tu fasses quelque chose qui le déçoive ou que tu te comportes comme une garce avec lui – mais non, pour ce dernier point tu te réserves pour la salope qui a littéralement brisé ton meilleur ami. « De toute façon t’aurais jamais rien de négatif à dire à mon sujet, j’ai toujours été un ange avec toi. » Et ça c’est vrai. Sur toutes vos années d’amitié tu ne te souviens pas d’une seule fois où tu aurais dépassé les bornes avec August. De toute façon si un jour quelqu’un trahi ta confiance tu n’auras aucun scrupule à te venger. C’est comme ça que tu fonctionnes. « Ca te va bien le blond » Sûrement sa façon de te faire comprendre l’élément l’ayant mis sur la piste du cœur brisé. « Rêve pas de moi cette nuit, ça serait un peu bizarre. » tu réponds en grimaçant légèrement. Tu n’es pas sérieuse. Enfin si, mais tu sais très bien qu’August ne rêvera pas de toi cette nuit. C’est peut-être aussi un peu ta façon de le remercier, tu le fais aussi en lui adressant un petit sourire avant de trouver le courage pour les confessions. Tu n’es pas vraiment fière d’avoir été la maîtresse d’un homme marié et surtout, d’un père de famille. Question de solidarité féminine sûrement, tu ne supporterais pas que ton potentiel futur mari se tape une petite jeunette dans ton dos, alors pourquoi est-ce que tu acceptes d’être the other woman, Saddie ? Parce que sans tout ça, tu es seule, et la solitude te terrifie au plus haut point. Intérieurement tu remercies August de n’émettre absolument aucun jugement à ton égard parce qu’il pourrait. Oh que oui, il pourrait. Mais il n’en fait rien. Au lieu de ça c’est un regard rempli de tendresse et de bienveillance qu’il pose sur toi, venant même attraper tes mains pour capter ton attention. « Le con, dans l’histoire, c’est ce type, pas toi » Tu relèves tes yeux commençant à se remplir de larmes vers le Constantine. « Tu peux pas te reprocher d’y avoir simplement cru parce qu’il t’a fait cette promesse. Tout comme tu peux pas te reprocher de t’être entiché de lui » Ce sont exactement ces mots que tu prononcerais si une de tes amies proche se retrouverait à ta place, alors au fond, tu sais qu’il a raison. Mais pourtant le fait que cet homme soit marié aurait pu (ou aurait dû) te mettre la puce à l’oreille afin que tu mettes un stop à votre relation à l’instant même où il t’a dévoilé l’alliance habillant son annulaire. Cette étreinte initiée par August te fait du bien et t’aide à te détendre. Durant simplement quelques secondes tu fermes les yeux laissant une larme s’échapper. « Tu veux que j’aille lui dire deux mots ? » Immédiatement tes lippes s’étirent en un sourire rempli de malice alors que tu viens rapidement essuyer la larme qui coule sur ta joue, et alors que tu te tournes vers August qui vient de prendre place à tes côtés, tu t’apprêtes à lui répondre mais « Je suis capable, tu le sais. » Un rire glisse de la barrière de tes lèvres. « Je sais. » tu lui réponds laissant ce sourire venir cacher ta tristesse. « Je sais que tu en es capable. Mais il te mettrait sûrement KO en deux secondes. » Tu ajoutes en te saisissant du pot de glace que tu glisses entre vous et de la cuillère abandonnée par ton ami pour lui rendre. « Tu mérites mieux, Sad’ » Tu plantes la cuillère dans la crème glacée pour la fourrer rapidement dans ta bouche. « Je sais. » Que tu réponds la bouche encore pleine de glace (oups). « Mais les mecs de notre âge sont nuls et chiants. Et vraiment mauvais au lit. Pour la plupart. » La dernière précision n’était pas franchement nécessaire mais c’est pourtant un point très important pour toi dans ta vie et dans une relation amoureuse tout court. Un long soupir se fait entendre. « Pourquoi je tombe toujours sur des connards ? Comment on rencontre des mecs bien ? » C’est presque indignée tout remuant dans les airs la cuillère que tu tiens fermement que tu poses cette question à laquelle ton meilleur ami n’a sûrement pas la réponse. Tu prends une nouvelle bouchée de glace réalisant quelque chose qui te fait te sentir immédiatement coupable. « Je t’ai même pas demandé comment tu allais. Je suis la pire meilleure amie du monde. » tu souffles, lâchant enfin la cuillère pour venir poser ta main sur celle d’August. « Tu vas bien, toi ? »
Décembre 2023, maison de Corey et August, Logan city. « De toute façon t’aurais jamais rien de négatif à dire à mon sujet, j’ai toujours été un ange avec toi. » Il ne peut reprocher à Saddie d’avoir cette crainte, au fond. Après tout, il a publié un article écœurant sur celui qu’il a toujours considéré comme un frère et Mickey n’avait rien fait pour mériter ça. Il a perdu pied, certes, s’est laissé tenter par la consommation de substances illicites mais était-ce une raison suffisante pour le traîner dans la boue ? Rien ne justifie ce qu’il a fait, encore moins la malhonnêteté dont il a fait preuve par la suite en n’ayant pas eu le courage d’avouer à son meilleur ami l’existence de cet article. Si les regrets sont présents, anéanti à l’idée d’avoir perdu l’une des personnes les plus chères à son cœur, il tente d’encaisser et d’avancer malgré tout, et c’est pour cette raison qu’il se contente uniquement d’acquiescer aux dires de Saddie, d’adopter un sourire convaincant quand il n’a pas le cœur pourtant à le faire. Surtout, il ne veut pas que sa meilleure amie puisse le penser aussi stupide pour réitérer l’expérience car il s’est fait la promesse de ne plus jamais écrire sur une personne qui lui serait proche.
Ce n’est pas pour ressasser ce point délicat que Saddie est venue jusque chez lui mais bel et bien parce qu’elle est au plus mal. Elle aurait pu se contenter de se pointer devant sa porte sans mot dire qu’il en aurait deviné la raison, son changement capillaire la trahissant comme à chaque fois. Le blond lui sied bien toutefois, ce qu’August ne manque pas de souligner avec sincérité et pour lui signifier aussi qu’il a compris ce qui n’allait pas « Rêve pas de moi cette nuit, ça serait un peu bizarre. » Elle sort ça un peu innocemment et cela ne manque pas de le faire sourire affectueusement parce que, malgré sa mine déconfite, c’est une pointe d’humour qu’elle manifeste là et ça ne peut que lui faire plaisir, préférant sa boutade à un moral complètement en berne au point qu’il ne puisse retrouver un peu ce qui fait d’elle la personne qu’il affectionne depuis des années. « Non, ça n’arrivera pas » qu’il la rassure avec douceur, toujours le sourire aux lèvres avant qu’il en apprenne davantage sur l’histoire derrière sa tristesse. Il ne la blâmera pas quant au fait qu’elle se soit faite berner par un beau parleur de plus car ce n’est tout simplement pas son rôle. Il est là pour la soutenir, pour la faire déculpabiliser aussi et lui garantir que l’enfoiré dans l’histoire est ce type, qu’il est d’ailleurs prêt à rendre une petite visite si c’est ce qu’elle souhaite « Je sais (…) Je sais que tu en es capable. Mais il te mettrait sûrement KO en deux secondes. » Il ne s’en offusque pas mais il marque un petit mouvement de recul en laissant échapper un « Ah » avant de se ressaisir, secouant sa tête « Peu importe, tu n’as qu’un mot à dire Sad’ ». Pour elle, il est prêt à prendre le risque, qu’importe que son physique de gringalet soit à son désavantage dans l’histoire et tant pis s’il termine à terre suite à cette rencontre. Il soutient d’ailleurs son regard avec insistance, attendant sa réponse mais, une chose est sûre dans tout ça, elle mérite bien mieux que de se faire traiter comme ce type a pu le faire. « Je sais. » Il sait qu’il y a un mais qui s’en vient après ça, connaissant Saddie comme personne « Mais les mecs de notre âge sont nuls et chiants. Et vraiment mauvais au lit. Pour la plupart. » « C’est donc ça ! » qu’il tente avec humour, comme si soudainement, les affirmations de Saddie expliquaient notamment la fuite de celle qui aurait dû devenir sa femme plus d’un an plus tôt. Et il reprend d’ailleurs, riant doucement « Merci pour tous ces compliments, Kwanteen, vraiment » il ne lui reproche pas d’être celle qu’elle est, franche et directe, et c’est pour ça qu’il s’en amuse d’ailleurs – et sûrement cherche-t-il aussi à détendre l’atmosphère se faisant. « Pourquoi je tombe toujours sur des connards ? Comment on rencontre des mecs bien ? » A ça, August n’a pas la réponse, soupirant un peu plus fortement « Je ne sais pas mais je suis sûr d’une chose, c’est qu’un jour, tu rencontreras celui qui te rendra heureuse et te respectera comme il se doit » Et il veillera au grain, August ce qu’il ne manque pas de préciser en ajoutant « D’ailleurs, je peux me charger de rencontrer les prochains prétendants avant que ça n’aille plus loin, pour m’assurer que ce n’est pas un connard de plus ». Et il est on ne peut plus sérieux en disant ça, prêt à faire ça pour elle, si cela lui évite de connaître une autre peine de cœur. « Aller viens là » qu’il fait affectueusement, l’incitant à abandonner cette pauvre cuillère qui doit avoir le tournis et de venir plutôt se blottir dans ses bras. Il la laisse prendre place au creux de ceux-ci, déposant un baiser sur le haut de son crâne « Ca va aller, tu es forte je sais que tu vas surmonter tout ça » Il frictionne doucement son dos, laissant sa tête reposer sur la sienne, et toujours dans une voix qui se veut apaisante, il ajoute « et je suis là, tu le sais ». Il ne l’abandonnera pas, elle sait qu’elle peut venir trouver refuge chez lui quand elle le souhaite si ça ne va pas, l’appeler à n’importe quelle heure du jour comme de la nuit si cela l’aide à aller mieux.
« Je t’ai même pas demandé comment tu allais. Je suis la pire meilleure amie du monde. » « Arrête, ne dis pas ça » qu’il la reprend aussitôt, ne voulant pas qu’elle se sente coupable de quoi que ce soit. « Tu vas bien, toi ? » Il hausse simplement les épaules, acquiesçant sans réelle grande conviction mais ne souhaite pas l’alarmer pour autant « Ca va » ce qui n’est pas un mensonge quand on y pense, lui qui a été pendant des mois au plus bas, ne s’en sort pas trop mal ces derniers temps entre le Daily Insider et cet équilibre qu’il tente de retrouver dans sa vie. Mais une ombre au tableau fait qu’il ne peut affirmer aller si bien que ça et c’est d’ailleurs qu’il se doit d’éclaircir auprès de Saddie « Norman a disparu. Depuis la tempête… ». Il n’a pas besoin de préciser qui est Norman, cet oncle qui l’a recueilli lui et le reste de la fratrie au décès de leur mère. « Ca fait plusieurs jours maintenant, on a fait des recherches avec James et Flora… Ça n' a rien donné. Et cette attente de nouvelles commence à être interminable ». Parce qu’ils ne savent pas s’ils doivent prendre ça comme un bon ou un mauvais signe. Il soupire et c’est finalement lui qui s'enquiert de la cuillère pour piocher dans le pot de glace « Je veux garder espoir » c’est sûrement naïf de sa part, peut-être devrait-t-il se rendre à l’évidence plutôt que d’espérer stupidement que Norman réapparaisse du jour au lendemain mais perdre un proche de plus n’est clairement pas ce qu’il souhaite à nouveau vivre, bien que ses rapports avec son oncle ont toujours été complexes, tant il n’a jamais accepté qu’il devienne son père de substitution.
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EXORDIUM.
Sans le moindre doute, August est bien l’une des personnes les plus chères à ton cœur et si on ne compte pas ta famille on pourrait sans doute même dire qu’il est la personne la plus importante dans ta vie. Beaucoup pourrait y voir un véritable amour entre vous, et en soit c’est le cas. Il y a beaucoup d’amour, mais jamais sans aucun sentiment amoureux. C’est platonique, alors quand tu lui souffles espérer qu’il ne rêvera pas de toi cette nuit, c’est bien évidemment avec une pointe d’humour que tu lui fais part de ton souhait. « Non, ça n’arrivera pas » tu n’en doutais pas, mais c’est d’un simple sourire que tu remercies ton meilleur ami de te suivre dans cette stupide boutade. Mais ce sourire ne sert pas qu’à ça, c’est sûrement aussi une manière de le remercier pour le compliment quant à ton changement capillaire. Sauf que tu si tu t’es pointée chez lui à l’improviste ce soir, ce n’est pas pour recevoir toute une flopée de compliments – bien que tu ne sois jamais contre ça, c’est parce que tu as besoin de ses doux mots et de ses bras pour te réconforter après cette énième rupture amoureuse. T’as toujours eu la fâcheuse tendance à t’enticher des mauvais garçons, et si les mecs bien ont été rares lorsqu’ils ont croisé ton chemin, inconsciemment tu as toujours tout fait pour les repousser. Si tu consultais un psychologue il y trouverait certainement une forme de mécanisme psychologique quelconque comme quoi tu cherches à te faire du mal en allant vers les mauvais garçons parce que tu ne penses pas mériter le bonheur pour une raison totalement inconnue. « Ah. Peu importe, tu n’as qu’un mot à dire Sad’ » T’en n’en doutes pas. Tu pourrais tout faire pour le Constantine et tu sais que la réciproque est vraie. Mais si un jour tu as besoin d’intimider un de tes exs c’est clairement vers Archie que tu te tournerais. « Avant ça il faudrait qu’on fasse quelques entraînements de boxe. » August a bien des qualités indéniables à tes yeux, mais clairement pas celles du mec pouvant aller toquer à la porte d’un autre homme pour tenter de l’affronter physiquement. Jamais tu ne lui demanderais une chose pareille alors que tu as bien conscience qu’il ne ferait sûrement pas le poids, tu tiens beaucoup trop au Constantine pour ça. « C’est donc ça ! » Amusée, tu te mordilles la lèvre tout en levant les sourcils, fixant ton ami. « Merci pour tous ces compliments, Kwanteen, vraiment » Il te fait rire, August, même dans ce genre de moment. C’est peut-être aussi pour ça qu’il est si important à tes yeux. « Après je sais pas, y’a peut-être quelques exceptions. » que tu réponds en riant un peu. « Peut-être que toi t’es un Dieu du lit ou je sais pas trop quoi. Mais juste…j’ai pas envie de le savoir. » tu ajoutes avec une légère grimace, secouant la cuillère dans les airs. N’importe quelle fille serait chanceuse d’avoir August dans sa vie, tu n’en doutes pas une seule seconde. « Je ne sais pas mais je suis sûr d’une chose, c’est qu’un jour, tu rencontreras celui qui te rendra heureuse et te respectera comme il se doit » Un jour, peut-être oui. Ou pas. T’en sais rien. Tu vas finir par perdre espoir, si ce n’est pas déjà fait. « D’ailleurs, je peux me charger de rencontrer les prochains prétendants avant que ça n’aille plus loin, pour m’assurer que ce n’est pas un connard de plus » Tes yeux s’écarquillent. « Oh ! Mais c’est une super idée ça ! » Peut-être qu’il n’était pas totalement sérieux mais tu l’as pris au mot et dorénavant tu comptes lui présenter chaque homme avant que les choses ne deviennent trop sérieuses entre vous. « Aller viens là » Sans hésiter une seule seconde tu lâches enfin cette maudite cuillère pour venir trouver refuge dans ses bras. « Ca va aller, tu es forte je sais que tu vas surmonter tout ça. Et je suis là, tu le sais » Laissant ta tête se poser sur son épaule tu fermes les yeux quelques secondes tout en lâchant un léger soupir. « Merci August. Je ne sais pas ce que j’ai fait pour te mériter dans ma vie. » Rien du tout, et il y a d’ailleurs une petite voix dans ta tête qui te murmure que tu ne le mérites clairement pas. « Et si tu connais un mec avec qui ça pourrait matcher, tu sais où me trouver. » Et puis tu te dis que son entourage est sûrement bien meilleur que le tien. S’il te présente lui quelqu’un, il y a plus de chance que ça ne soit pas un des connards dont tu as l’habitude.
Tu as été le sujet principal de ces dernières minutes. Tellement qu’en réalisant que tu n’as même pas pris la peine de prendre des nouvelles du journaliste, tu te rattrapes aussitôt. Maintenant August semble s’être relevé de cette dernière année plus que compliquée, tu t’es promis de toujours garder un œil sur lui, alors c’est ce que tu fais. Du moins c’est ce que tu essaies de faire. « Ca va » Simple, efficace. Il n’est pas très convaincant mais en même temps tu espères que s’il n’allait pas bien il t’en aurait parlé. « Norman a disparu. Depuis la tempête… » Le regard que tu lui portes est doux et d’une immense tendresse, tes yeux s’arrondissent telle une balle de ping pong et alors que tu ouvres la bouche pour rétorquer ; « Ca fait plusieurs jours maintenant, on a fait des recherches avec James et Flora… Ça n'a rien donné. Et cette attente de nouvelles commence à être interminable » Tu n’oses même pas imaginer l’état de stress dans lequel toute la famille doit se trouver actuellement. « Oh… » Tes yeux suivent brièvement le chemin de la cuillère jusqu’au pot de crème glacée. « Je suis tellement désolée, je n’ose pas imaginer à quel point l’attente doit être dure. » Et je pense que personne ne peut le comprendre. « Je veux garder espoir » Tu acquiesces d’un signe de tête. « T’as raison, il faut garder espoir. Rien n’est perdu ! » que tu dis en essayant de garder ton optimisme. « Vous savez où il était pendant le passage d’Olga ? Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? Vous aider pour les recherches ? Partager une photo sur mes réseaux sociaux ? » Peu importe, s’il te demande quelque chose tu le feras.
Décembre 2023. « Avant ça il faudrait qu’on fasse quelques entraînements de boxe. » Il sait qu’il n’a pas la carrure pour se battre, August, il n’a pas la carrure de celui qui effraie, au contraire, il aurait plutôt tendance à faire rire s’il venait à se pointer devant la porte d’un mec pour en découdre avec lui. Saddie ne le blesse pas par ses propos donc, sa répartie le fait même sourire avec tendresse alors qu’il se contente d’hausser les épaules – à noter toutefois que des cours de boxe, August en a déjà suivi et il semblerait que même ça n’ait pas été suffisant. En tout cas, une chose est sûre, August n’aime pas voir sa meilleure amie avec un moral au ras des pâquerettes et ne peut lui en vouloir pour la colère qui peut être la sienne, englobant ainsi tous les hommes sur le fait qu’ils sont inintéressants et dont leurs prouesses dans certains domaines laissent à désirer. « Après je sais pas, y’a peut-être quelques exceptions. » Il s’en amuse, le Constantine, se disant que c’est peut-être pour cette raison que lui a vu celle qui aurait dû devenir sa femme fuir le jour de leur supposé mariage – et c’est sûrement une première d’ailleurs pour lui que de rire de ce qui s’est passé il y a un peu plus d’un an maintenant et c’est là un grand pas qu’il fait « Peut-être que toi t’es un Dieu du lit ou je sais pas trop quoi. Mais juste…j’ai pas envie de le savoir. » Il ne peut contenir un rire en lisant sa réaction sur ses traits « Maintenant que tu en parles, moi j’aimerai bien le savoir en revanche ». Il est seul, il a le droit de se poser des questions à ce sujet, bien que, là encore, c’est sur le ton de l’humour qu’il prononce ces mots, loin d’en faire sa problématique principale – il en a bien d’autres avant cela à régler. Et si un problème lui tient particulièrement à cœur avant le sien, c’est bien celui rencontré par Saddie dont son cœur, une nouvelle fois brisé, ne mérite plus de connaître pareil traitement. Il lui propose donc de rencontrer, à l’avenir, tous ceux qui voudraient prétendre au titre de petit copain auprès d’elle et si August pensait qu’elle allait décliner cette idée, la Kwanteen le surprend dans sa réaction « Oh ! Mais c’est une super idée ça ! » « Vraiment ? » qu’il dit donc sur un ton étonné, mais apprécie cependant de voir qu’elle n’est pas contre cette idée – c’est ainsi un excellent moyen pour lui de veiller sur elle et surtout de veiller sur ceux qui vont lui tourner autour. En attendant, il éponge son chagrin comme il le peut et c’est dans ses bras qu’il la réceptionne, une manière de lui prouver une fois de plus qu’il sera toujours là pour elle. « Merci August. Je ne sais pas ce que j’ai fait pour te mériter dans ma vie. » « Dis pas ça » Il est celui qui s’estime chanceux d’avoir une amitié sans faille avec Saddie, de pouvoir toujours compter sur elle quoi qu’il advienne – et elle est ce qu’il a de plus précieux quand il a déjà perdu son ami le plus cher, il se promet de ne plus refaire la même erreur par deux fois. « Et si tu connais un mec avec qui ça pourrait matcher, tu sais où me trouver. » « J’ai dit que je veillerai au grain mais je vais certainement pas non plus te pousser dans les bras d’un autre » En somme, il pense qu’il préfèrerait même l’épargner de toutes histoires pour lui éviter qu’elle ne connaisse à nouveau un chagrin qu’elle ne mérite définitivement pas.
« Oh… (…) Je suis tellement désolée, je n’ose pas imaginer à quel point l’attente doit être dure. » Le sujet de conversation a basculé sur la disparition de Norman Weatherton, l’oncle d’August, et bien que les relations de ces derniers n’aient jamais été au beau fixe, le Constantine ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour lui. Cette absence de nouvelles est inquiétante, elle est surtout lourde à supporter, d’autant plus pour son cousin James pour qui il ne peut s’empêcher d’avoir de l’empathie – alors que, là encore, il ne s’est jamais bien entendu avec lui. « T’as raison, il faut garder espoir. Rien n’est perdu ! » L’espoir, c’est ce à quoi le journaliste a décidé de se rattacher parce qu’il ne veut pas que sa famille subisse une nouvelle perte. Que ce soit James, à qui il ne souhaite de ne jamais connaître pareils sentiments, que Flora ou Ambrose qui ont toujours considéré leur oncle à sa juste valeur – contrairement à Malone et lui – il espère que cet épisode sera vite derrière eux et que l’absence de nouvelles est plutôt bon signe. « Vous savez où il était pendant le passage d’Olga ? Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? Vous aider pour les recherches ? Partager une photo sur mes réseaux sociaux ? » Il apprécie toutes les propositions qu’elle lui fait pour leur venir en aide, sa main venant se poser brièvement sur son avant-bras pour la remercier « On l’ignore. On pensait qu’il était chez lui ou à Weatherton, ce n’était pas le cas. J’espère qu’il n’était pas dehors au moment de la tempête, c’est tout ». Il y avait encore espoir qu’il ait pris la poudre d’escampette et qu’il repointe le bout de son nez à un moment ou à un autre, l’air de rien. Ce serait dans le meilleur des scénarios. « Merci pour ton aide, Sad’. James a fait ce qu’il fallait et les autorités sont au courant et sont à sa recherche depuis. Je te dirai si on a besoin d’un coup de main ou si on a des nouvelles ». Il lui en est reconnaissant en tout cas, lui offrant un sourire qui s’efforce à être convaincant « Mon coloc’ est pas là de la soirée. Je peux commander à manger, je crois que j’ai du pop-corn quelque part et on peut carrément mater le film que tu veux ! ». Il se lève déjà pour mettre son plan à exécution, sourire aux lèvres « Ou autre chose ? Ce qui te plaira pour t’aider à retrouver le sourire » et c’est avec tendresse qu’il dit cela, patientant le téléphone à la main, prêt à céder aux moindres caprices de la Kwanteen, même s’il est persuadé qu’elle ne lui demandera pas de sortir en boite de nuit ou dans un bar pour se changer les idées – il avoue qu’il préférerait éviter.
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EXORDIUM.
« Maintenant que tu en parles, moi j’aimerai bien le savoir en revanche » Comme s’il s’agissait là du sujet le plus sérieux du monde c’est après avoir levé doucement les épaules que tu lui réponds. « Ah ça, je ne peux pas le savoir mon chou... Tant que tu es à l’écoute de la femme et que tu ne tiens pas que dix secondes ça doit le faire. » Tu sais bien qu’il n’était pas sérieux et qu’August n’est pas en pleine remise en question quant à ses capacités sexuelles. Enfin, tu ne penses pas que ce soit le cas en tout cas. Non, tu vois bien ses petits sourires et cet air léger avec lequel il te demande ça, il n’attend pas de vraie réponse de ta part. Vous en perdez presque le fil de la conversation de base, la raison pour laquelle tu es venue te réfugier chez ton meilleur ami à l’improviste : c’est parce que pour la énième fois on t’a brisé le cœur. Mais il est fort, August, parce que s’il y a encore une heure tu pleurais en mangeant de la crème glacée à coup de grande cuillère à même le pot, il a tout de même réussit à te faire sourire et même rire. August a ce truc, cette présence qui t’apaise si vite et vraiment, pour rien au monde tu ne changerais la moindre chose dans votre relation. « Vraiment ? » C’est en secouant énergiquement la tête au haut vers le bas que tu lui réponds. Oui tu aimes cette idée : lui présenter chaque mec avant qu’il ne se passe quoique ce soit pour qu’il puisse te donner son avis. Il saura mieux que toi dire s’il s’agit d’un mec bien ou non. August a toujours été plus doué que toi dans ce domaine. Il a toujours été bien meilleur que toi tout court. C’est une personne en or et quand tu lui dis avoir l’impression de ne pas le mériter, tu le penses sincèrement. Tu peux toujours compter sur lui. Peu importe le jour ou encore l’heure, qu’il soit midi ou trois heures du matin, tu sais qu’il sera toujours là pour toi. « J’ai dit que je veillerai au grain mais je vais certainement pas non plus te pousser dans les bras d’un autre » Il te fait sourire, le journaliste et de toute façon tu as envie de t’essayer au célibat pour un moment. À voir si tu parviendras vraiment à résister si un bel homme te fait du charme.
August est un excellent ami. Le meilleur qui soit, et celui qui est le plus précieux dans ta vie. Et même si tu essaies d’être aussi bonne que lui, cette bienveillance, cet altruisme et la gentillesse qui émane du Constantine n’est pas aussi naturelle chez toi mais pour lui, tu as toujours essayé de faire un effort. Alors quand il mentionne la disparition de son oncle depuis la tempête tu essaies forcément de trouver une manière ou une autre d’aider la famille. « On l’ignore. On pensait qu’il était chez lui ou à Weatherton, ce n’était pas le cas. J’espère qu’il n’était pas dehors au moment de la tempête, c’est tout » Cette simple pensée te fait grimacer, si Norman était dehors au moment où la tempête est passée par la ville les chances de survie sont certainement assez faibles, pas vrai ? « Merci pour ton aide, Sad’. James a fait ce qu’il fallait et les autorités sont au courant et sont à sa recherche depuis. Je te dirai si on a besoin d’un coup de main ou si on a des nouvelles » Tu secoues la tête de haut en bas. « N’hésite pas. Tu sais que je suis toujours là. » August aussi peut t’appeler à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. « Mon coloc’ est pas là de la soirée. Je peux commander à manger, je crois que j’ai du pop-corn quelque part et on peut carrément mater le film que tu veux ! » Tu le regardes se lever un petit sourire aux lèvres. « Ou autre chose ? Ce qui te plaira pour t’aider à retrouver le sourire » Bien sûr que l’envie de rester avec lui ce soir pour regarder un film et se faire livrer à manger est une proposition qui te plaît beaucoup. « Même si je te saoule à vouloir regarder encore the notebook ? » que tu lui demandes en te levant à ton tour, un sourire aux lèvres alors que tu ne le quittes pas des yeux. « Ou bien tu sais quoi ? Oublions les histoires d’amour pour aujourd’hui. The Office ? » Au moins c’est drôle, et August a lui aussi besoin de se changer les idées. Peu importe le film, la série ou la nourriture que vous allez manger ce soir, le principal étant que vous soyez là l’un pour l’autre.