| (cary #5) glitters fading |
| | (#)Dim 17 Déc 2023, 20:03 | |
| @Carl Flanagan
(logements, fv) Ezra garde les petits. Tous. Les quatre. Lily ne voulait pas avoir à gérer les jumeaux dans la voiture, et elle ne voulait pas non plus en faire de même avec Alice qui est encore toute jeune, malgré son nouveau statut de seconde d’une fratrie de quatre - le chiffre lui paraît encore bien trop invraisemblable et même si elle refuse de le commenter à voix haute, n’en reste pas moins qu’il n’est que le reflet de la réalité. Elle s’occupe de cette famille qu’il a voulu, et elle elle prend un peu de temps pour elle, pour souffler, pour revenir à une vie normale après avoir dû accoucher chez elle sans que cela n’ait jamais été le plan. Cette tempête, elle ne la porte pas dans son coeur, même si elle reste soulagée qu’elle n’ait pas détruit sa vie ou celle de ses plus proches. C’est justement ce qu’elle veut vérifier en allant rendre visite à Carl: qu’il va bien et qu’il n’a besoin de rien. Lily s’en veut de ne pas avoir pu s’assurer de la chose dès le lendemain du passage de la tempête mais elle avait d’autres priorités à gérer, qu’elle accepte ou non de l’avouer.
Elle est venue avec son sourire, elle est venue avec des fleurs qui ne demandent pas trop d’attention pour qu’il ne puisse pas les tuer en quelques jours à peine. Elle est venue d’un pas terriblement lent, aussi, son corps malmené par les grossesses successives autant que les accouchements. La fatigue ne l’emporte pas au point où elle s’est retirée du monde du travail plus de quelques jours, et elle estime déjà que le délai a été trop long. Mais peu importe. Peu importe, parce qu’aujourd’hui c’est de Carl dont elle veut entendre parler. Elle veut savoir comment va sa nouvelle vie, elle veut savoir si son nouveau travail lui plaît. Elle veut savoir comment tout se passe dans cette colocation, s’ils s’entendent bien, s’ils mangent équilibrés, si les tâches sont équitablement réparties entre eux (ou que, tout du moins, ce n’est pas Carl qui hérite de toute la charge). « Carl ? C’est Lily. » Elle aurait dû le prévenir de sa visite, elle le sait. Il y a autant de chances qu’il travaille que celles qui pourraient la pousser à tomber sur un de ses colocataires, ce qui prouve à quel point Lily a l’esprit embrouillé: en temps normal, elle n’aurait jamais laissé le hasard décider de cette entrevue. C’est bien au jeune garçon qu’elle veut parler et non à ceux qu’il côtoie au quotidien, parce que ce n’est pas le cas de Lily. « Je viens aux nouvelles. Savoir si tout va bien. » Nul besoin de le préciser qu’elle le fait suite à la tempête, parce que personne dans tout le pays n’ignore qu’elle est passée sur leur sol, et sans doute encore plus à Brisbane qu’ailleurs. Ils ont été touchés de plein fouet par ses vents destructeurs et elle est déjà au moins soulagée de constater que l’appartement du garçon est toujours debout, ce qui est une bonne nouvelle tant le pire aurait pu se produire. « Et j’ai amené à manger, aussi. » Rien de bien immense, mais de quoi s’assurer qu’il mange au moins un peu et qu’ils passent un bon moment. Normalement. Si tout va bien. |
| | | | (#)Ven 29 Déc 2023, 19:30 | |
| ☾ glitters fading Everybody's got a thing but some don't know how to handle it. Always reachin' out in vain, just takin' the things not worth having but don't you worry 'bout a thing, 'Cause I'll be standin' on the side. When you check it out, when you get off your trip, don't you worry 'bout a thing. Everybody needs a change, a chance to check out the new, you're the only one who sees the changes you take yourself through. gifs by (c) earthgif et (c) harleygifstock Sa première tempête vécue sur le sol australien, Carl ne risque pas de l’oublier. Il ressent encore l’angoisse lui tordant le bide à l’idée de perdre ses repères les plus chers, tout en restant sans nouvelles des personnes comptant pour lui. La plupart vont bien d’après ce qu’il en sait, personne ne semble du moins avoir été trop impacté par le passage d’Olga mais Carl n’est pas pour autant prêt à aborder les fêtes avec un esprit serein et apaisé. Une question lui reste après tout à l’esprit, jusqu’à même perturber ses journées comme ses nuits : un événement du genre n’a-t-il pas une chance de se reproduire si le précédent cyclone avait déjà apporté son lot de dévastations en ville ? Cette idée l’effraie, il ne devrait pas y penser mais c’est facile à dire avec une capacité comme la sienne à imaginer sans cesse le pire, d’autant plus lorsque les derniers jours ont bien plus confirmé ses peurs que le contraire, l'intensité de cette tempête en tête de liste. Tout le monde ne parle plus que des dégâts causés par Olga, l’Emerald Hotel est même fermé plusieurs jours en raison des travaux nécessaires à sa consolidation et ce temps qui lui est offert, Carl ne compte certainement pas le passer à ne rien faire. Dans son éternel besoin de se rendre utile, le garçon n'a pas ménagé ses efforts pour venir en aide aux personnes se trouvant dans le besoin, préparant aussi bien de nombreux repas à distribuer que rassemblant des affaires qu'il pourrait donner et tout ça, avec l'aide de ses colocataires et de son frère. Ils n'avaient pas trop de huit mains pour s'atteler à la tâche et en constatant après coup le travail accompli et l'esprit solidaire flottant autour de lui, Carl se surprend à afficher un sourire fier. Il l'est oui, et c'est assez rare pour être souligné quand son quotidien se résume à douter en permanence de lui comme à s'autoflageller. Bientôt, des personnes retrouveront elles aussi un semblant de sourire grâce à lui et cette idée l'aidera sûrement un peu mieux à dormir, lui qui tenait tant à apporter sa modeste pierre à l'édifice.
Nombreux sont les cartons de vêtements inondant ce salon à présent, une situation qui ne devrait pas durer plus de quelques jours et c'est bien ce qu'il tentera d’expliquer à celle dont il s'apprête à recevoir la visite. « Carl ? C’est Lily. » Seul dans cet appartement depuis que ses autres occupants en sont sortis, Carl se dirige d'un pas énergique vers la porte après que la voix de Lily l'ait tiré de ses cartons – les vêtements sont pliés correctement, aucune étiquette ne manque également alors il s'agirait de se faire un peu confiance, pour une fois. La porte à peine ouverte sur la silhouette de son ancienne patronne, c'est un franc sourire que Carl offre aussitôt à celle-ci. « Oh Lily, je suis trop content de te voir. Entre, reste pas là. » L'invitation est glissée dans la foulée car si quelqu'un ne risque pas de rester sur le pas de cette porte, c'est assurément elle. Carl n'ignore pas après tout qu'elle accouchait pour la seconde fois cette année il y a à peine quelques jours, le strict minimum des nouvelles lui étant parvenus de Lily en pleine tempête mais pas suffisant, bien sûr, pour le rassurer pleinement. Et en retour, il n'a lui-même pas pu la tenir informée de grand-chose entre l'absence de réseau et l'agitation des derniers jours, l'ayant amené à se trouver sur tous les fronts. « Je viens aux nouvelles. Savoir si tout va bien. » Elle n'a jamais manqué de le faire Lily, maternelle à son égard depuis le premier jour et la voir faire le déplacement rien que pour s'en assurer emplit déjà le garçon d'une reconnaissance certaine. Car ça ne devrait pas être sa priorité en ce moment, il ne devrait être une priorité pour personne par les temps qui courent, se dit-il. « Et j’ai amené à manger, aussi. » Son regard détaille ce que ses bras contiennent et le voilà déjà embarrassé au possible, se demandant toujours s'il mérite l'avalanche d'attentions que Lily ne cessera jamais d'avoir pour lui. « On est franchement pas à plaindre ici, j'ai eu très peur mais ça va mieux, je crois. » S'il le croit seulement c'est parce qu'il tremble encore un peu en songeant à la force du vent mais le plus dur est passé, Carl le sait et rien n'indique qu'Olga puisse revenir, autant donc rester réaliste. « Ça me rassure aussi de voir que ça va pour toi, merci d'ailleurs pour les provisions. Et hum.. fais pas trop attention au bazar, on a réuni pas mal de vêtements à donner avec mes colocs. » Il justifie les cartons présents un peu partout, culpabilisant presque de ne pas pouvoir accueillir Lily dans de meilleures conditions alors que ce désordre ne révèle rien d’autre que ses bonnes actions. « Est-ce que toute ta petite famille va bien ? Ezra, Alice et puis.. » Carl marque un arrêt pour fouiller à toute vitesse dans ses pensées, incapable de se souvenir du message qu'elle lui avait envoyé pour lui annoncer que ses jumeaux étaient nés. C'était en plein chaos, il n'a pour ainsi dire pas eu le temps de s'y pencher et il s'en veut en réalisant avec effroi qu'une telle information lui a échappé. « Pardon, je.. j'ai pas encore bien retenu leurs noms avec tout ce qu’il y a eu. » Un comble, quand on sait que l’un d’eux lui est pour le moins familier. Et il n'a pas vraiment d'excuse Carl, c'est ce qu'il se répète en se demandant si cela ne fait pas de lui un mauvais grand frère, encore et toujours accroché à l'idée d'appartenir à une autre famille que la sienne. Il apprendra parfaitement sa leçon aujourd'hui et n'oubliera plus jamais quoi que ce soit venant d'elle, c'est ce qu'il pourrait presque déjà promettre à Lily. « Je t'avais pas encore montré où je vis maintenant. » il reprend dans un petit sourire, pour avoir depuis près d'un an maintenant délaissé ses familles d'accueil au profit de cette colocation, bien plus épanouissante pour lui.
|
| | | | (#)Mar 09 Jan 2024, 15:09 | |
| Carl lui propose de rentrer à la seconde où elle se présente devant la porte et elle le reconnaît bien là, le garçon éternellement délicat et poli, toujours prêt à ceux qui trouvent son chemin. Elle ne se fait pas prier pour faire un premier pas à travers l’appartement, bien qu’étonnée d’y trouver autant d’affaires en désordre en plein cœur du salon. Néanmoins, son regard s’y attarde aussi peu que son attention et Carl devient rapidement le seul porteur des deux puisqu’elle les lui dédie aussitôt. Après tout, c’est pour lui qu’elle est venue, non pour faire un état des lieux. « On est franchement pas à plaindre ici, j'ai eu très peur mais ça va mieux, je crois. » Elle hoche la tête avec un sourire compréhensif. Tout le monde en ville a sûrement eu très peur mais le plus important reste de souligner qu’il y a eu plus de peur que de mal. Il a encore un toit sur la tête, il est entier: tout va plutôt bien, alors. « Ça me rassure aussi de voir que ça va pour toi, merci d'ailleurs pour les provisions. Et hum.. fais pas trop attention au bazar, on a réuni pas mal de vêtements à donner avec mes colocs. » - « Oh, c’est pour ça alors. » Et elle mentirait si elle disait qu’avoir une explication à ce sujet ne la rassure pas. Son excuse explique bien le bazar ambiant, et tant mieux. « Tes colocs en donnent aussi ? Ce sont de bonnes personnes, alors. » Elle n’a jamais rencontré les personnes avec qui il vit mais elle tire des conclusions là où elle le peut, comme elle le peut. S’ils donnent des vêtements suite à la tempête, ils sont forcément de bonnes et belles personnes et elle ne souhaite pas que Carl soit entouré autrement. Il a bien fait d’aller vivre ailleurs, sans conteste.
Elle pose des questions à son sujet et lui en pose sur le sien, tel un boomerang parfaitement réglé et surtout empli de bonnes intentions. « Est-ce que toute ta petite famille va bien ? Ezra, Alice et puis.. - Pardon, je.. j'ai pas encore bien retenu leurs noms avec tout ce qu’il y a eu. » Lily en rigole doucement pour lui faire comprendre qu’elle ne lui en veut pas. A dire vrai, il existe très peu de sujets dans ce monde qui pourraient éveiller en elle des reproches à proférer contre Carl. « Ils vont tous très bien. Matt et Alfie aussi. » Malgré le désamour évident, et plutôt compréhensible, d’Ezra pour ces deux prénoms et particulièrement celui d’Alfred. Elle a décidé qu’ils s’appeleraient ainsi et pas autrement, raison pour laquelle même son mari n’a pas jugé bon de lutter pour obtenir gain de cause: cela aurait été peine perdue et uniquement sujet à dispute. « Ils sont nés pendant la tempête et ça n’a pas été facile mais Dieu merci tout le monde est en bonne santé. » Elle ne lui partage pas les détails, personne n’a envie de les connaître, mais le plus important reste la finalité: Alfred et Matthew sont en parfaite santé et le pire est déjà derrière eux. « Mais je crois qu’Ezra aurait payé cher pour être n’importe où ailleurs. » Elle avoue dans un sourire. En réalité, ce n’est pas qu’elle le pense, mais bel et bien qu’elle le sait: Ezra a dû prendre sur lui pour vivre ce moment et elle est fière qu’il s’en soit sorti à ce point. Fière et rassurée, parce qu’elle ne sait pas comment elle aurait fait sans lui. « Tu devrais venir manger un jour à la maison, tu verrais tout le monde. » Ezra, à commencer, mais aussi Noah, Alice, et maintenant les jumeaux. Il y a beaucoup de nouvelles têtes à lui présenter et elle serait ravie de cuisiner pour lui.
« Je t'avais pas encore montré où je vis maintenant. » Raison pour laquelle elle a aussi tenu à faire le déplacement elle-même: elle voulait découvrir par elle-même son nouvel appartement et avoir l’occasion d’en faire le tour, pour se visualiser un peu mieux ses nouvelles conditions de vie. Tout est allée très vite entre la naissance d’Alice et des jumeaux et elle regrette de ne pas en avoir eu le temps avant ça. « Tu me fais visiter ? Vous êtes combien à vivre ici, au final ? » Elle se contente de deux questions parmi les très nombreuses lui venant à l’esprit, notamment celles vouées à s’assurer que ses colocataires sont de bonnes personnes et que personne n’est encore en train de profiter de lui et de son trop doux caractère. Elle ne le supporterait pas. |
| | | | (#)Lun 22 Jan 2024, 20:30 | |
| ☾ glitters fading Everybody's got a thing but some don't know how to handle it. Always reachin' out in vain, just takin' the things not worth having but don't you worry 'bout a thing, 'Cause I'll be standin' on the side. When you check it out, when you get off your trip, don't you worry 'bout a thing. Everybody needs a change, a chance to check out the new, you're the only one who sees the changes you take yourself through. gifs by (c) earthgif et (c) harleygifstock En détaillant son état d’esprit à Lily, le garçon a aussitôt l’impression d’être ridicule. Ridicule, oui, parce qu’il n’a certainement pas le monopole de la peur dans cette ville lorsqu’un cyclone s’y abat et parce qu’il ne risquait sans doute pas grand-chose dans le confort de son appartement, contrairement à tous ceux dont la sécurité n’était pas aussi bien garantie. Pour autant Carl reste lui-même, un jeune homme qu’un rien effraie et dont la voix tremblerait presque encore en évoquant la tempête, profondément affecté par le malheur de ceux qu’Olga n’a pas épargné. C’est parce qu’il est depuis incapable de reprendre sereinement le cours de sa vie que Carl s’est donné pour mission d’œuvrer à son échelle aussi petite soit-elle, en témoignent déjà les cartons de vêtements encombrant son salon bien mieux ordonné en temps normal, il le jure. « Oh, c’est pour ça alors. » Pour peu, on croirait presque qu’un déménagement est en court alors que ses colocataires et lui ont juste effectué un très grand tri dans leurs armoires, en plus d’avoir passé un temps infini en cuisine. Il fallait aider, peu importe comment, et c’est au moins une chose dont Carl est capable avec ses deux mains gauches. « Tes colocs en donnent aussi ? Ce sont de bonnes personnes, alors. » Il hoche doucement la tête, prêt à confirmer que Chelsea et Adèle le sont car il n’en a pour sa part jamais douté. La première l’a sauvé d’une situation critique dès leur rencontre, et la deuxième s’apprête peut-être bien à le sauver tout court, en vérité. « Elles se soucient beaucoup des autres oui, l’une d’elles est même bénévole dans un refuge. » Et il donne lui aussi parfois de son temps au refuge avec Adèle, lorsqu’il parvient à jongler entre ce dernier et l’hôtel. Affichant un sourire, Carl ne peut pas nier nourrir en lui un petit espoir. « Parfois j’aimerais qu’elle ramène un chien pour qu’on l’accueille ici, mais en appartement c’est peut-être pas l’idéal. » Il n’en démord pas pourtant, en rêve même un peu trop souvent et sans doute a-t-il même deja réfléchi à son nom, comme si cela pouvait le rendre un peu plus réel.
Il n’est toutefois pas très fier après ça Carl, car comment peut-il se tenir face à Lily en étant incapable de restituer les noms de toute sa petite famille ? Les jumeaux ne lui ont pas encore été présentés, c’est vrai, mais il ne se pardonne pas d’avoir été aussi dispersé, preuve en est son regard d’ores et déjà rempli de culpabilité. « Ils vont tous très bien. Matt et Alfie aussi. » Et s’il se fige à cet instant, c’est bien parce que le premier nom le chamboule d’une certaine façon. « Oh. Matt. » répète-t-il, marquant un temps d’arrêter pour assimiler l’information car ce n’est pas n’importe quel nom que Lily a donné à l’un de ses nouveaux nés, difficile en tout cas d’imaginer qu’il puisse s’agir d’une coïncidence. Comme toujours, penser à Matt le rend triste et ce n’est pas ce qu’il veut ressentir à l’égard des jumeaux de Lily, aussi inconnu lui soit le nom d’Alfie – quelqu’un qu’elle aurait connu, là aussi ? Il se risque alors à poser la question qui lui brûle la langue, remontant vers elle un regard craintif. « Je suppose que c’est une référence à.. » Son défunt mari, évidemment. Il en vient même à se dire qu’Ezra est forcément un homme bien pour l’avoir accepté, présumant peut-être un peu naïvement que le choix lui a été laissé. « Ils sont nés pendant la tempête et ça n’a pas été facile mais Dieu merci tout le monde est en bonne santé. » C’est à vrai dire tout ce qu’il avait besoin d’entendre, les circonstances n’ayant pas été les meilleures pour un accouchement comme Carl le devine. « Mais je crois qu’Ezra aurait payé cher pour être n’importe où ailleurs. » Et comment lui en vouloir ? La tempête était déjà un problème à gérer en elle-même, l’équation avait donc tout pour être doublement compliquée avec l’arrivée de deux bébés. Des parents courageux, voilà ce qu’ils ont été car Lily n’a certainement pas démérité. « Ça devait être tellement stressant pour tous les deux, mais au moins vous manquerez pas d’anecdotes à raconter sur la naissance des jumeaux. » Il préfère en sourire Carl, à présent qu’il n’y a plus à s’en inquiéter. La situation a dû être effrayante mais ils s’en sont brillamment sortis, il n’a même pas besoin d’en avoir été témoin pour s’en convaincre. « Et puis leur date d’anniversaire sera pas très éloignée de celle d’Alice. » Indirectement de la sienne, aussi, quand bien même Carl ne s’accorde pas la moindre importance ici. Les enfants de Lily ne manqueront pas de cadeaux sur la période décembre-janvier si on y ajoute Noël, et cette idée le fait sourire de plus belle. « Tu devrais venir manger un jour à la maison, tu verrais tout le monde. » Ce n’est pas encore tout à fait une invitation mais Carl le perçoit déjà comme telle, sincèrement touché qu’une place puisse exister pour lui dans une famille qui n’est pourtant pas la sienne. « J’adorerais, vraiment. » souffle-t-il alors, et ces mots proviennent tout droit de son cœur. Il sera là lorsque Lily en fera un véritable projet, pour sûr.
« Tu me fais visiter ? Vous êtes combien à vivre ici, au final ? » Revenant soudainement dans cette réalité, Carl considère lui aussi qu’une visite s’impose et c’est sans perdre une seconde qu’il traverse le salon pour se rendre dans la petite cuisine aux couleurs pastel, tout en s’assurant que Lily l’y suive. La décoration n’est pas de lui mais il aime la douceur qui y règne, comme les touches de couleurs un peu plus vives égayant la moindre pièce de cet appartement, un remède anti-déprime comme un autre, dirait-il. « Trois, officiellement. La place laissée par notre ancienne coloc a vite été reprise, et j’ai la chance de vraiment bien m’entendre avec la nouvelle. » Peut-être bien que le garçon rougit légèrement en prononçant ces mots, lui qui n’ose pourtant pas présenter Adèle comme autre chose qu’une colocataire devenue une proche amie. « Mais depuis quelques semaines, mon frère squatte ici aussi. Je sais pas trop combien de temps ça va durer, j’aime simplement l’idée qu’on soit maintenant dans le même pays. » Il sait que c’est un peu égoïste compte tenu des raisons qui ont poussé Keefe à quitter Carrick comme il l’avait fait le premier, mais ainsi leur beau-père ne peut au moins plus s’en prendre à lui. Les deux frères sont en sécurité ici, même si l’adolescent prend encore ses marques dans une ville dont il ne connaît rien. Si Carl a pu s’y faire, Keefe le pourra lui aussi. « Je passe toujours au café tu sais, j’avais même vraiment peur qu’il soit touché par Olga alors j’ai très vite été vérifier que c’était pas le cas. » Et cela n’étonnera sûrement pas beaucoup Lily, connaissant l’attachement qu’il peut avoir pour le DBD qu’une part de lui a toujours regretté d’avoir quitté. C’était un précieux repère à ne pas perdre, une attache que la tempête n’avait pas le droit de lui enlever et c’est donc avec soulagement que Carl n’a pas à en parler au passé. Alors qu’il se dirige désormais vers sa chambre, le garçon tourne sur lui-même avec cette fois un regard un peu plus inquiet. « T’as l’air fatiguée Lily, t’es sûre que tu veux pas t’asseoir ? » Ils peuvent faire une pause dans la visite, à moins qu’elle n’y tienne vraiment pas et que Carl soit aussi capable de ne pas insister, ensuite.
|
| | | | (#)Jeu 25 Jan 2024, 09:49 | |
| Le cou relevé, elle observe avec soin les environs comme si tout ceci pouvait se résumer à une visite de sécurité. Elle a l’impression de visiter un enfant parti trop tôt à l’Université alors que Carl vit encore dans la même ville qu’elle et que, outre le fait qu’il ne soit pas son enfant, ils n’ont de toute façon jamais vécu sous le même toit. Peu importe l’impression que pouvait laisser le DBD et ses airs de grande famille. « Elles se soucient beaucoup des autres oui, l’une d’elles est même bénévole dans un refuge. » Il ne tarit pas d’éloges sur les personnes avec qui il partage cet appartement, ce qui pousse Lily à sourire un peu plus encore. Elle sait qu’elle ne peut pas totalement faire confiance au jugement du garçon, éternellement trop doux et trop avenant envers tout le monde, mais elle veut tout de même croire que le Destin l’a fait s’entourer de belles personnes sur qui il n’y a rien à redire. Et si elles aident à la reconstruction après la tempête, alors c’est sûrement au moins une partie de la vérité. « Parfois j’aimerais qu’elle ramène un chien pour qu’on l’accueille ici, mais en appartement c’est peut-être pas l’idéal. » - « Tu pourrais, tu sais. Il suffit simplement de choisir le bon chien. » Tous n’ont pas besoin de plusieurs hectares dans lesquels se défouler les pattes mais seulement un canapé sur lequel monter dès que ses maîtres ont le dos tourné. Et puis s’il veut un chien, elle ne sera pas celle à le ramener à la réalité en lui expliquant que c’est tout bonnement impossible: si tel est ce qu’il désire alors tel est ce qu’il aura, tout simplement.
Le sourire de la brune est différent lorsqu’elle aborde le sujet de sa famille, et surtout des deux derniers arrivants venus la compléter et l’agrandir. Une chose est sûre, ils sont les derniers et pourront toujours jouir de ce statut. « Oh. Matt. Je suppose que c’est une référence à.. » Il n’ose pas aller au bout de sa phrase mais Lily en comprend tout de même l’idée sans le moindre mal. « Il aurait été bien trop fier de savoir qu’un enfant a été nommé après lui. » Les soupçons de Carl sont confirmés d’une autre façon, mais ils le sont tout de même, surtout alors qu’elle ajoute un sourire tendre à ses explications. Elle aurait dû avoir un enfant avec lui et elle aurait dû se battre pour qu’il ne s’appelle pas “Matt Junior”, mais la vie en a décidé autrement et elle s’est adaptée, bien que cela ait été malgré elle. Maintenant, c’est Ezra qui la rend heureuse sans le moindre doute à ce propos. Ezra, et mini Matt - autant que mini Alfie, malgré son caractère digne du grand. « Ezra l’a connu bien avant moi, tu sais. Matt. Il comprend. » Il ne lui a pas demandé d’explications et il ne lui a pas non plus demandé comment Ezra a accueilli l’idée mais elle ressent le besoin de lui expliquer la situation malgré tout. Ezra était là avant elle, et lui aussi a jeté son dévolu sur un McGrath. Maintenant, cela n’a plus d’importance: ils sont ensemble et ils le resteront. « Ça devait être tellement stressant pour tous les deux, mais au moins vous manquerez pas d’anecdotes à raconter sur la naissance des jumeaux. » Leurs sourires se confondent. « C’est exactement ce que j’ai dit à Ezra. » que les jumeaux auraient des anecdotes avec lesquelles personne ne pourraient lutter, et c’est un fait. Peu d’enfants pourront se vanter être nés pendant une tempête, tout de même. « Et puis leur date d’anniversaire sera pas très éloignée de celle d’Alice. » C’est ce qui arrive quand on retombe enceinte si peu de temps après avoir accouché, oui, mais elle sait bien que ce n’est pas ce qu’il a cherché à dire. « Vous êtes tous nés à la même période. En été, c’est parfait pour organiser de belles fêtes d’anniversaire. » Elle imagine déjà leur jardin être décoré selon les goûts de chacun de ses enfants, lesquels varieront de tout à rien d’une année à l’autre. Ils inviteront tous leurs amis, ils hurleront de bonheur. Tout le monde sera heureux, et les enfants seront comblés, parce qu’ils ne méritent pas moins. Elle profite de cette image idyllique pour souffler une invitation à Carl, qui l’accepte aussitôt, à son plus grand bonheur. Ils trouveront le temps de se voir.
Après en avoir fait la demande express, Carl lui improvise une visite de l’appartement que Lily observe à son tour sous toutes les coutures pour s’assurer qu’il soit correct. « Trois, officiellement. La place laissée par notre ancienne coloc a vite été reprise, et j’ai la chance de vraiment bien m’entendre avec la nouvelle. » La réaction niaise qu’il affiche aussitôt après avoir parlé de la nouvelle ne saurait tromper personne et surtout pas Lily, qui se contente pourtant d’égarer son regard quelques secondes supplémentaires sur le profil du jeune garçon. Tout ce qu’elle veut, c’est son bonheur, et il est évident qu’il passera tôt ou tard par les histoires d’amour. Noah lui-même n’a de cesse de parler de toutes ses amoureuses à l’école. « Il s’adapte bien ici, ton frère ? » Elle comprend que sa présence puisse rassurer Carl ; non parce qu’il est avec lui, mais justement parce que son frère n’est pas seul ou, pire, avec de mauvaises personnes. Mais changer de vie n’est jamais chose facile. « Je passe toujours au café tu sais, j’avais même vraiment peur qu’il soit touché par Olga alors j’ai très vite été vérifier que c’était pas le cas. » Elle partage avec lui un nouveau sourire, infiniment plus tendre cette fois. Il a un bon coeur, un vraiment bon coeur ; elle l’a toujours su et n’en a jamais douté. Il est le genre d’enfant dont chaque parent devrait rêver. « Le bar a eu de la chance. » Mais peut-être que tout aurait été plus simple s’il avait simplement volé en éclats et qu’elle n’aurait de ce fait plus eu à s’en soucier. Plus jamais. Maintenant, elle en vient à regretter qu’il soit encore sur pieds et, pire que ça, en parfait état.
La visite continue de la cuisine vers une autre pièce et Lily continue de le suivre, un sourire simple imprimé sur ses lèvres d’un rouge éternellement parfait - et artificiel. « T’as l’air fatiguée Lily, t’es sûre que tu veux pas t’asseoir ? » La question la surprend, ce qui est sans doute une réaction purement injuste de sa part: sa fatigue est immense et évidente et même tous les artifices du monde n’arrivent pas à la cacher ou la faire oublier. « Et si tu me faisais un café ? » Elle se contente de demander, ce qui veut pourtant dire qu’elle ne refuse pas de s’asseoir un instant, sans pour autant que son ego puisse accepter la proposition aussi simplement. Avoir besoin d’une pause ne va pas avec l’image qu’elle tente pourtant si fort de renvoyer. « La grossesse avait été plus simple pour Alice. » Elle avoue, appuyant un peu plus son sourire pour lui faire comprendre qu’il n’y a rien de dramatique pour autant. « Et tu sais, c’est comme si tu étais mon fils toi aussi, et cette fois-ci la grossesse avait été parfaite. » Elle avoue dans un rire en demi-teinte. Carl est né à la même période où aurait dû naître son fils, qu’elle a pu observer une seule fois à l’échographie avant de le perdre. Dans ces circonstances, elle estime avoir le droit de le considérer comme son propre enfant, sinon Dieu n’aurait pas mis cet agneau sur son chemin. « Elles ont ton âge, les colocataires ? Et des prénoms, peut-être ? » Elle veut savoir, Lily. Elle veut connaître, elle veut pouvoir comprendre les anecdotes de son quotidien et elle veut associer des informations à des images. Elle veut savoir laquelle est la dernière arrivée, et si elle semble effectivement avoir fait aussi bonne impression auprès de Carl que Lily semble le croire. |
| | | | (#)Ven 09 Fév 2024, 20:04 | |
| ☾ glitters fading Everybody's got a thing but some don't know how to handle it. Always reachin' out in vain, just takin' the things not worth having but don't you worry 'bout a thing, 'Cause I'll be standin' on the side. When you check it out, when you get off your trip, don't you worry 'bout a thing. Everybody needs a change, a chance to check out the new, you're the only one who sees the changes you take yourself through. gifs by (c) earthgif et (c) harleygifstock Lily n'a pas tort, il peut toujours tenter de négocier l'adoption d'un chien avec ses colocataires pourvu que celui-ci n'ait pas besoin d'un grand jardin dans lequel gambader. Il n'en faut alors pas plus à Carl pour en rêver doublement, espérant qu'une occasion lui sera donnée pour aborder la chose et surtout que Chelsea n'aura rien contre, car elle sera sans nul doute la plus dure à convaincre. Ses meilleurs arguments, le garçon a néanmoins encore le temps de les trouver. Il peut après ça affirmer que plus jamais il n'oubliera les doux noms attribués aux jumeaux de Lily, d'autant plus avec une référence que Carl n'a aucun mal à saisir et que la jeune mère lui confirme, concernant un éventuel hommage à son défunt mari. « Il aurait été bien trop fier de savoir qu’un enfant a été nommé après lui. » C'est une jolie façon de lui faire honneur, peut-être même que Carl s'imagine déjà Matt sourire depuis les étoiles car cette idée lui plait, incapable de ne pas chercher à enjoliver la moindre chose pour la rendre plus facile. « Ezra l’a connu bien avant moi, tu sais. Matt. Il comprend. » Il l'ignorait pour ainsi dire, et se persuade un peu plus encore de l'homme bien que doit être Ezra quand bien même il n'en doutait déjà pas. Une partie de l'histoire lui échappe encore mais ce que Lily lui révèle suffit à élargir son sourire, rassuré que les choses soient aussi saines ou du moins, semblent l'être. « Oh je trouve ça chouette. » Pour tout le monde en vérité, l'équilibre de leur petite famille lui fait même sacrément envie mais ce n'est pas la première fois que Carl rêve d'en faire partie. Hésitant à poursuivre, le garçon prend son courage à deux mains pour poser la question qui le démange, espérant ne pas le regretter ensuite. « Et hum.. Alfie, c'est quelqu'un qui a compté aussi ? » Il tente Carl, ce deuxième prénom a après tout de quoi l'intriguer et on ne présente plus sa grande curiosité, cette dernière n'étant d'ailleurs pas toujours bien perçue. Si Lily estime qu'il n'a pas à le savoir alors il l’entendra et comprendra, tout comme il se jure déjà de ne pas insister dans ce cas-là. Une chose est certaine, naitre en pleine tempête confère aux jumeaux une arrivée dans ce monde pour le moins particulière et cette pensée l'amuse bien plus que le contraire, présumant déjà qu'ils ne manqueront pas de choses à raconter sur le sujet. « C’est exactement ce que j’ai dit à Ezra. » Pour une fois qu'il ne dit pas de bêtise, Carl en serait presque fier car ce n'est pas rien d'être ainsi connecté à Lily. « Vous êtes tous nés à la même période. En été, c’est parfait pour organiser de belles fêtes d’anniversaire. » Et dire qu'il est pour sa part techniquement né en hiver dans un autre pays, préférant de très loin la chose sous l'angle que la jeune mère lui présente car elle s'avère aussi bien moins déprimante. « Ce sera forcément parfait avec une famille comme la tienne, vous feriez rêver n'importe qui. » Peu importe que Carl parle surtout pour lui ici, il ne connait pas de famille plus harmonieuse autour de lui et n'a pas vraiment cherché non plus, s'il faut être vraiment honnête. « Je suppose que vous vous arrêterez là pour les enfants ? » il questionne avec prudence là encore, sans vraiment craindre de se tromper. Ses dernières grossesses étaient très rapprochées et pour cette raison, il ne voit pas Lily se projeter dans la confection d'un nouveau bébé.
Puisque Lily n'a rien contre une petite visite, le garçon en profite pour lui faire voir son nouveau lieu de vie – il n'est en fin de compte pas si nouveau que ça si l'on considère qu'il l'a rejoint il y a près de douze mois mais elle n'y avait encore jamais mis les pieds, et ignorait également combien de personnes à part lui pouvaient l'occuper. Cet appartement compte autant d'habitants qu'il contient de chambres en temps normal mais un quatrième dort sur le canapé depuis quelques temps, son jeune frère n'ayant pas encore trouvé d'autre endroit où vivre et Carl n'étant lui-même pas pressé de le laisser partir. Avec Keefe non loin de lui, il peut au moins veiller sur son cadet comme il n'a pas forcément très bien su le faire par le passé et ce n'est pas l'adolescent qui semble s'en plaindre, pour le moment du moins. « Il s’adapte bien ici, ton frère ? » Carl est heureux de pouvoir répondre que oui, même s'il n'a jamais réellement cru que l'adaptation de Keefe serait difficile. Il n'est pas de ceux qui se laissent facilement désarçonner et les grands changements ne lui ont aussi jamais fait peur, un comble que ces deux-là soient frères, dirait-on. « Mieux que moi quand je suis arrivé, mais il a toujours été plus débrouillard que moi faut dire. » Peut-on seulement l'être moins que lui lorsque ses habitudes viennent à être profondément chamboulées ? Après trois années passées sur le sol australien Carl ne s'en sort en fin de compte pas si mal mais ses débuts y ont été pour le moins compliqués, entre son passage à la télévision et ses nombreux repères perdus, c'est tout juste s'il n'avait pas l'air de débarquer d'une autre planète – et l'Australie se trouvant à l'autre bout du globe pour un petit irlandais comme lui, l'impression de ne pas provenir du même monde était à peine exagérée. « Il s'est déjà fait pas mal d'amis, je pouvais pas en dire autant après aussi peu de temps passé ici. » Si Carl était parfaitement honnête, il pourrait même admettre que les amis qu'il est parvenu à conserver ne sont pas nombreux car il n'est pas un garçon que l'on garde très longtemps dans sa vie. Les uns partent sans laisser de trace, les autres s'effacent ou l'oublient pour qu'à l'arrivée, il demeure bien peu entouré. Voilà pourquoi il se raccroche à tout ce qu'il peut dans cette ville, aux personnes qui ne se sont pas encore lassées de lui comme aux lieux les plus symboliques, le DBD en tête de liste. « Le bar a eu de la chance. » Il en soupire encore de soulagement aujourd'hui, tout sauf prêt à voir un tel établissement en ruines car ses souvenirs y sont nombreux, bien plus encore qu'on ne l'imagine.
« Et si tu me faisais un café ? » Si elle n'accepte pas directement de se reposer lorsque Carl le lui suggère, Lily saisit malgré tout sa petite main tendue à sa manière. Ses pas s'activent alors en direction de la cuisine, bien décidé à lui préparer le meilleur café qui existe car c'est aussi ce que son expérience a pu lui apprendre, aussi allergique soit-il à cette « boisson d'adulte » comme il se plait encore à l'appeler. « Bien sûr. Tu peux t'installer sur le canapé pendant ce temps. » Il le propose en douceur, sans pour autant l'y forcer car Lily reste parfaitement libre d'aller et venir dans cet appartement si elle estime que ses jambes peuvent encore la porter. Carl revient après ça avec sa tasse de café dans les mains, tendant délicatement celle-ci à la jeune mère tout en veillant à ce qu'elle ne puisse pas se brûler. « La grossesse avait été plus simple pour Alice. » Il était jusqu'ici conscient que son dernier accouchement avait été animé mais il ne se doutait pas nécessairement du reste, vis-à-vis de la grossesse en tant que telle. Si Lily en sourit c'est sans doute que ça n'était pas si grave ni trop dur à vivre, et c'est bien évidemment ce que Carl a envie de croire à présent qu'elle ne porte plus le moindre enfant dans son ventre. « Et tu sais, c’est comme si tu étais mon fils toi aussi, et cette fois-ci la grossesse avait été parfaite. » Bien sûr que ces mots le touchent en plein cœur et que l'idée d'être considéré comme un fils a de quoi le rendre heureux et fier, alors même que rien n'a jamais été perçu comme parfait le concernant en près de vingt-quatre années d'existence. Il n'était pas un enfant voué à se sentir désiré ou même aimé et cette impression n'a jamais cessé de le poursuivre, fragilisant sa construction en tant qu'adulte aux nombreuses cases vides. Entendre que ses parents l'aimaient aurait pu changer beaucoup de choses et certaines pensées ne peuvent s'empêcher de ressurgir, l'amenant à troquer bien vite son sourire contre un petit soupir. « J'aurais bien aimé que ce soit vrai pour ma mère, et qu'elle tombe pas malade juste après ma naissance. Peut-être que comme ça, mon père serait resté aussi. » Le souligner est plus fort que lui et déjà, Carl s'en veut de plomber l'atmosphère avec ce genre d'idée. Il balaie alors ce qu'il peut, retrouvant la lueur qui n'aurait pas dû le quitter pour se concentrer sur Lily, mieux placée que quiconque pour prendre le relai aujourd'hui. « Mais toi t'es comme ma maman australienne, j'ai vraiment beaucoup de chance de t'avoir trouvée. » Carl en a aussitôt les yeux qui brillent, bien peu capable de dire ce qu'il serait devenu si elle ne l'avait pas pris sous son aile car depuis son arrivée dans ce pays, Lily est encore celle venant prendre de ses nouvelles dans une démarche éternellement maternelle. Pour rien au monde il ne changerait cette partie de l'histoire et le lien précieux qui les unit, puisqu'il a enfin la chance d'être un fils que l'on considère et que l'on chérit.
« Elles ont ton âge, les colocataires ? Et des prénoms, peut-être ? » À nouveau Lily s'intéresse tandis qu'il n'a de son côté vraiment rien à cacher. « Chelsea et Adèle. La première est aussi ma collègue à l’hôtel et a quasiment mon âge. La deuxième a trois ans de plus, je l'ai rencontrée à un speed-dating de Saint Valentin en début d'année. » Et la seule pensée que cela lui inspire est qu'il la connait depuis presque un an, déjà un an serait même plus précis. De quoi prouver que le temps passe vite sans qu'il ne puisse pour une fois s'en plaindre. « Je crois que je l’aime bien, enfin.. même beaucoup en fait. » Sur ces mots, Carl baisse doucement la tête pour observer ses pieds, cet aveu le rendant très timide. Il aime beaucoup Adèle oui, il se pourrait même que la garder comme amie ne soit pas tout à fait ce qu'il souhaite et c'est après un court silence qu'il ose finalement reprendre, son regard remontant tout aussi lentement vers la jeune mère. « Dis Lily, comment on sait quand on est amoureux ? » Une part de lui a semble-t-il besoin de le savoir, d'autant plus après avoir connu des épisodes obsessionnels dont Carl s'estime enfin guéri. Qu'est-ce que l'amour véritable et sain, et se pourrait-il qu'il en prenne enfin le chemin ? Il s'interroge c'est vrai sur ses sentiments envers sa colocataire, sans pouvoir réellement nommer ce que cette dernière éveille en lui si ce n'est un paquet de choses, pour commencer. « Est-ce que tu te souviens comment t’as su que tu l’étais, toi ? » D'Ezra ou bien de Matt, il ne prend pas le risque de détailler sa question car ce n'est pas ce qu'il cherche, son seul souhait étant de comprendre les réactions d'un corps qu'il apprend encore à connaître et d'un cœur qui a déjà beaucoup souffert. Cette fois, Carl espère ne pas s'y casser violemment les dents.
|
| | | | (#)Ven 16 Fév 2024, 17:05 | |
| Elle s’étonne parfois de l’éternelle timidité de Carl ainsi que sa façon unique de la dompter pour poser des questions que l’immense majorité des gens auraient préféré garder en leur for intérieur. « Et hum.. Alfie, c'est quelqu'un qui a compté aussi ? » Pourtant, elle admire son cran, et c’est la raison première pour laquelle la question lui extirpe un sourire. L’autre raison, c’est simplement le souvenir d’Alfie. Peu importe à quel point il est entaché, elle continuera de n’en garder que le bon et le meilleur. « C’est un ami d’enfance. On a grandi ensemble, on était très proches. Il est parti vivre à l’étranger, maintenant. » Elle l’annonce dans un sourire simple qui laisse transparaître toute son émotion sans en faire trop. Ce ne sont pas des mensonges ; ce n’est simplement pas la vérité pleine et entière non plus. Alfie a beaucoup compté pour elle tout au long de sa vie mais Carl n’a pas besoin de connaître les détails, tout comme son fils n’en saura jamais rien non plus. Toute vérité n’est pas bonne à dire, et son ami d’enfance le personnifie particulièrement. « Je suppose que vous vous arrêterez là pour les enfants ? » - « La famille est au complet. » Et elle n’a certainement pas à cœur d’expliquer davantage ce point. Elle l’a déjà dit à Ezra: les jumeaux sont leurs derniers enfants.
Bien heureuse de changer de sujet, elle se laisse guider à travers l’appartement par Carl, qui en profite pour lui présenter les lieux. Elle aurait dû trouver le temps de venir plus tôt, c’est un fait, mais elle fait désormais de son mieux pour combler les vides et silences en rattrapant ce qui peut l’être. Ainsi, elle ne manque pas de demander comme son frère s’adapte à sa nouvelle vie, consciente que Carl se soucie énormément de ce dernier. « Mieux que moi quand je suis arrivé, mais il a toujours été plus débrouillard que moi faut dire. Il s'est déjà fait pas mal d'amis, je pouvais pas en dire autant après aussi peu de temps passé ici. » Si elle comprend sans mal ce qu’il sous-entend avec ces quelques mots, il en faudrait bien plus pour que Lily réagisse autrement qu’en chassant doucement des mots n’étant pas flatteurs pour Carl. « Il a eu la chance d’être bien entouré dès son arrivée. » Si quelqu’un avait tendu sa main à Carl à la seconde où il est arrivé sur le territoire, alors nul doute qu’il aurait connu une adaptation bien plus facile à son tour sur le territoire. « Je suis heureuse de savoir que tout va bien pour lui. » Soulagée, surtout, même si elle n’a pas à cœur d’en dire davantage à ce propos. Tout se passe bien pour son frère, et c’est le plus important.
La visite de l’appartement prend rapidement fin lorsqu’elle utilise l’excuse d’un café pour aller s’asseoir sur le canapé, un regard éternellement bienveillant posé sur le jeune garçon devenu homme. Cela ne l’empêche pas de le considérer comme le fils qu’elle n’a jamais eu, évidemment, mais loin d’elle l’envie de le piéger dans une bulle faussement parfaite: il doit vivre sa vie, il doit en profiter pleinement. Il le mérite, surtout alors qu’il semble faire de son mieux pour provoquer le Destin depuis plus d’un an maintenant. « J'aurais bien aimé que ce soit vrai pour ma mère, et qu'elle tombe pas malade juste après ma naissance. Peut-être que comme ça, mon père serait resté aussi. » Peut-être, mais peut-être pas. Les hommes peuvent abandonner des enfants trop facilement pour parfois résister à l’envie de fuir toute responsabilité. « Carl… on en a déjà discuté. » Il n’y a rien de bon dans l’idée de remuer de tels remords, surtout alors qu’il n’aurait jamais rien pu y changer, même en le voulant de tout son cœur: il ne peut pas être responsable de faits qui ne sont même pas de son ressort. Lily l’en interdit, parce que cela vient entacher la pureté de son cœur et qu’il mérite bien mieux. « Mais toi t'es comme ma maman australienne, j'ai vraiment beaucoup de chance de t'avoir trouvée. » Rassurée qu’il change de sujet, elle finit par sourire à son tour. Bien sûr que Lily considère aussi avoir beaucoup de chance de l’avoir trouvé.
C’est justement parce qu’elle se considère comme une seconde mère pour lui qu’elle se permet de l’interroger davantage au sujet de cette colocation, et surtout des personnes avec qui il partage cet appartement. « Chelsea et Adèle. La première est aussi ma collègue à l’hôtel et a quasiment mon âge. La deuxième a trois ans de plus, je l'ai rencontrée à un speed-dating de Saint Valentin en début d'année. » Et si elle assimilait simplement les informations dans un premier temps, sa curiosité se veut piquée au vif à la seconde où il tient la mention d’un speed dating. Elle est d’autant plus curieuse qu’elle observe la timidité soudaine de Carl à ce propos. « Oh oui ? » Elle relance, elle demande. Elle est curieuse, Lily. Elle veut savoir à quel point il s’adapte à sa nouvelle vie et à quel point un monde fait de bonheur lui tend les bras: après tout, ce n’est pas donné à tout le monde que de vivre avec une personne avec qui il a eu un date. « Je crois que je l’aime bien, enfin.. même beaucoup en fait. » Il baisse la tête mais elle sourit un peu plus encore, sincèrement heureuse pour lui et pour eux. Adèle est un joli prénom, il est sûrement associé à une merveilleuse jeune femme. « Dis Lily, comment on sait quand on est amoureux ? Est-ce que tu te souviens comment t’as su que tu l’étais, toi ? » D’un signe de la main, elle lui propose de venir s’asseoir près d’elle sur le canapé. « On sait quand on est amoureux. C’est différent pour tout le monde tu sais, il n’y a pas de règle, mais on finit toujours par le savoir. » Elle n’a pas aimé Matt comme elle a aimé Alfie, ou comme elle aime Ezra. Certains amours sont plus simples que d’autres, certains sont plus simples aussi. Cela ne signifie pas qu’ils sont moins évidents, moins heureux non plus. « Est-ce que tu as envie de passer du temps avec elle ? » S’il vit avec, elle a déjà tendance à croire que la réponse est positive. « Je crois qu’en me la présentant de cette façon, tu réponds déjà à ta question. » Il l’aime sans doute, oui, mais Lily ne veut rien presser et encore moins l’effrayer. « C’est la première fois que tu ressens ça ? » Elle demande tout de même, tentant ainsi de prendre toutes les pincettes nécessaires pour aborder le sujet. « Des amis en commun nous avaient présentés à l’époque, avec Ezra. Je crois que j’ai de suite su que je l’aimais. » Pas d’un amour fou et incommensurable, pas dès la première soirée, mais elle le regardait déjà différemment. Elle riait à ses blagues, elle papillonnait des cils face à lui. Tous les indices étaient là, et peut-être que tout est semblable pour Carl. Après tout, cela équivaut plus ou moins à un speed dating. |
| | | | (#)Sam 02 Mar 2024, 21:00 | |
| ☾ glitters fading Everybody's got a thing but some don't know how to handle it. Always reachin' out in vain, just takin' the things not worth having but don't you worry 'bout a thing, 'Cause I'll be standin' on the side. When you check it out, when you get off your trip, don't you worry 'bout a thing. Everybody needs a change, a chance to check out the new, you're the only one who sees the changes you take yourself through. gifs by (c) earthgif et (c) harleygifstock Sa curiosité lui jouera des tours un jour, Carl le sait bien mais le voilà encore incapable de ne pas creuser cette histoire de prénoms, intrigué par cet Alfie qu'il n'aura de toute évidence jamais l'honneur de rencontrer contrairement au tendre souvenir qu'il peut garder de Matt. « C’est un ami d’enfance. On a grandi ensemble, on était très proches. Il est parti vivre à l’étranger, maintenant. » Malgré le fait que Lily en parle avec le sourire, une part de lui ne peut s'empêcher de trouver la chose assez triste. L'intéressé a forcément beaucoup compté pour elle avant que la distance n'entreprenne de les éloigner, et c'est une peine que Carl est en mesure de comprendre pour avoir lui-même perdu en route un ami qui lui était cher. « Il doit beaucoup te manquer. » souffle-t-il, espérant presque aussitôt que ces mots ne viendront pas en rajouter une couche car comme toujours, Carl s'exprime avant même de réfléchir. Face à lui, Lily ne donne au moins pas l'impression de trop en souffrir même si les apparences peuvent être trompeuses, et que tout cela ne le regarde assurément pas. « Mais il serait sûrement content de savoir que tu as donné son prénom à ton fils. » C'est tout du moins ce que Carl suppose, ne voyant pas un monde dans lequel ce genre de clin d'œil pourrait déplaire au principal concerné. Est-ce qu'Alfie est destiné à l'apprendre, d'ailleurs ? Ses questions ont tout de même leurs limites et Carl ravale alors celles-ci, préférant ne pas s'aventurer trop longuement sur un terrain qui pourrait être sensible. Et puis, autant avouer aussi que sa préférence ira toujours au prénom Matt compte tenu de la place que celui-ci tient encore dans son cœur, aussi certain soit-il de ne jamais faire de différence entre les jumeaux de Lily alors qu'il se jure déjà de les chérir de façon identique. « La famille est au complet. » confirme-t-elle face à un Carl tout sauf surpris, et convaincu qu'elle ne pourrait pas être plus parfaite qu'en l'état. Un couple harmonieux et uni, de beaux enfants et un mariage à venir, nul doute que Lily coche à ses yeux toutes les cases de la famille idéale.
La sienne est au contraire très loin d'en revendiquer le titre, et ce n'est sûrement pas son jeune frère qui affirmera le contraire après avoir quitté comme lui le chaos de la vie sous le même toit que leur beau-père. Keefe n'a pas été épargné par sa violence et c'est en Australie qu'il a également décidé de se (re)construire, fort de grandes capacités d'adaptation que son aîné ne peut que lui envier. « Il a eu la chance d’être bien entouré dès son arrivée. » C'était important qu'il ne soit pas tout seul comme Carl en débarquant trois ans plus tôt dans ce pays, pas alors qu'il avait la possibilité d'héberger Keefe après un arrangement trouvé avec ses colocataires, particulièrement conciliantes sur le sujet. Il faut dire que l'adolescent met tout le monde d'accord et qu'elles n'ont elles-mêmes pas mis longtemps à l'adopter, et tant pis si à côté Carl n'en finit plus de se demander pourquoi l'univers a tout donné à son frère pour ne rien lui laisser. « C'est un garçon cool, et les garçons cool ont pas trop de mal à s'intégrer. » il glisse dans un léger haussement d'épaules accompagné d'un sourire, bon joueur dès qu'il s'agit de reconnaître les nombreuses qualités de Keefe car il peut convoiter la plupart de ce qu'il possède sans pour autant en venir à amèrement le jalouser. Plus beau, plus intelligent, plus ambitieux ou encore plus débrouillard que lui... c'est un peu comme si son frère était une version améliorée du brouillon que leurs parents ont d'abord créé, car il n'a personnellement pas la prétention de savoir ce qu'être cool peut signifier. « Je suis heureuse de savoir que tout va bien pour lui. » Il l'est également, en plus d'éprouver un profond soulagement en se disant que Keefe se trouve désormais en sécurité. S'il avait pu et s'il avait surtout su, l'adolescent l'aurait rejoint bien plus tôt dans ce pays où leur père était venu s'installer le premier, une pensée douloureuse qui vaut au garçon de se perdre dans un discours qu'il a déjà bien trop tenu. La culpabilité d'avoir potentiellement rendu leur mère malade n'est qu'une excuse pour se détester un peu plus, et Lily ne semble pas décidée à le laisser s'autoflageller aujourd'hui. « Carl… on en a déjà discuté. » Relevant lentement ses yeux vers elle, Carl réalise qu'il est effectivement en boucle sur une histoire dont rien ni personne ne peut de toute façon changer l'issue. Il soupire alors un coup, regrettant de s'être égaré comme il vient de le faire et d'alourdir en plus l'atmosphère pour la toute première visite de la jeune mère chez lui. « Oui je sais, pardon Lily. » Il n'est évidemment pas fier Carl, d'autant plus que laisser ces vilaines idées de côté ne tient à rien quand il peut à la place se concentrer sur la seconde maman qu'il a trouvé ici. Lily ne réalise sans doute pas tout ce qu'elle lui a apporté, et le garçon se dit parfois que lui écrire une lettre serait bien plus simple que de formuler des mots susceptibles de le faire pleurer. Une résolution à prendre pour la nouvelle année, se dit-il.
Il en vient finalement à poser un nom sur ses colocataires, mentionnant pour chacune la façon dont il l'a connue quand bien même Carl aurait surtout des choses à dire sur la deuxième. Ce n'est pas très banal comme rencontre, et Lily ne tarde pas à réagir en prenant connaissance du fameux speed-dating. « Oh oui ? » Il hoche doucement la tête, sa timidité revenant au galop à la simple mention d'Adèle car c'est plus fort que lui vis-à-vis de tout ce qui la concerne, de quoi déjà trahir le petit faible que Carl peut avoir pour la demoiselle. C'est en partie l'aveu qu'il se surprend même à faire, admettant volontiers que la Shephard ne le laisse pas insensible et ce avant de questionner Lily sur ces choses qu'il peut ressentir. Elle n'est pas dans sa tête, elle n'est pas non plus dans son cœur mais elle connait certainement l'amour et ses manifestations bien mieux que lui, un domaine dans lequel Carl a encore beaucoup à apprendre et à découvrir. Captant l'invitation de Lily à la rejoindre sur le canapé, le garçon ne se fait pour ça pas prier. « On sait quand on est amoureux. C’est différent pour tout le monde tu sais, il n’y a pas de règle, mais on finit toujours par le savoir. » Et le fait de se poser la question indique peut-être que Carl n'en est pas si loin, car trouver une explication aux réactions de son corps en présence d'Adèle devient à ce stade un besoin. Son palpitant qui s'emballe en la voyant, son ventre qui se tord quand il demeure sans nouvelles d'elle et ces papillons prenant leur envol dès que sa colocataire lui sourit ou le touche, tout autant d'indices suggérant que quelque chose se joue bel et bien en lui. « Est-ce que tu as envie de passer du temps avec elle ? » Tandis qu'il sourit doucement, Carl ne peut que confirmer à Lily que cette envie est présente et cela depuis le tout premier instant. « Si je pouvais passer toutes mes journées et mes nuits avec elle, clairement je le ferais. » Et ses joues ne prennent pas quelques couleurs pour rien ici, un autre signe indiquant la place qu'Adèle occupe dans ses pensées à défaut d'être toujours à ses côtés. « Je crois qu’en me la présentant de cette façon, tu réponds déjà à ta question. » Ces mots le font aussitôt réfléchir, réalisant que l'évidence se trouve possiblement sous son nez. Lui, amoureux ? Cela expliquerait beaucoup de choses, il ne peut pas dire le contraire. « C’est la première fois que tu ressens ça ? » Tournant légèrement la tête vers Lily, le garçon ne s'accorde que quelques secondes avant de répondre, sans trop d'hésitation. « J'ai déjà été intéressé par des filles mais.. jamais comme ça. » Il ne s'amusera pas à lister toutes celles ayant fait l'objet d'une attention démesurée de sa part car il le sait, ce n'était pas de l'amour et ces fixettes ne ressemblent en rien à ce que peut éveiller chez lui sa colocataire. Tout est différent cette fois, Carl n'en est plus à s'en rendre malade et c'est bien la preuve que sa thérapie tend à être efficace. « Avec elle j'ai l'impression que tout est naturel. On partage beaucoup de choses et on prend notre temps pour apprendre à se connaître, mais je crois que ça fait déjà un moment que je la vois plus comme une simple colocataire. » Un aveu plus timide encore, et une étiquette sur leur relation que Carl aurait pour autant le plus grand mal à définir. Au fond de lui, il sait peut-être bien quel statut il désirerait obtenir mais tout ça ne dépend pas uniquement de lui. « On a même pris l'habitude de dormir ensemble, je suis pas vraiment sûr que tous les amis font ça et puis.. je passerai sûrement Noël avec elle aussi. » Ses yeux ne sont pas loin de briller en le disant car bien sûr que cette idée l'enchante, ravi de pouvoir conjuguer la magie des fêtes avec la douce présence d'Adèle. « Des amis en commun nous avaient présentés à l’époque, avec Ezra. Je crois que j’ai de suite su que je l’aimais. » Les confidences de Lily lui valent d'afficher un air rêveur, captivé par cette histoire qui ne peut que lui donner envie de trouver à son tour sa moitié car c'est un exemple à suivre, sans doute même sa référence ultime. « Et maintenant vous avez une belle petite famille, vous formez vraiment le couple parfait. » Il serait évidemment d'avis que Matt était parfait lui aussi, mais il ne peut pas remettre en doute le bonheur qu'elle a depuis retrouvé dans les bras d'Ezra. Ce dernier semble être un homme fait pour elle, et cela en ne l'ayant pourtant pas encore rencontré lui-même. Se redressant sur le canapé, Carl hésite à poursuivre avant d'estimer qu'il n'a rien à cacher à Lily. « J'ai jamais eu de petite amie moi, j'ai même jamais.. enfin, tu sais, les choses intimes. » Il ne lui fera pas de dessin, bien assez honteux de devoir l'admettre alors qu'à son âge, cette inexpérience n'est à ses yeux pas très normale. Il complexe Carl, terriblement, qu'importe si le "problème" devrait être assez prochainement réglé avec une professionnelle. « Alors je me dis qu'elle préfèrerait peut-être un garçon avec de l'expérience plutôt que quelqu'un qui doit encore tout apprendre. Mais en même temps j'ai peur de laisser passer ma chance, je sais juste pas vraiment comment m'y prendre. » Pour faire comprendre à Adèle qu'elle l'intéresse, et pour prendre aussi son courage à deux mains avant qu'un autre garçon ne le devance selon un scénario qu'il imagine possible. « Je suis tellement perdu Lily. Moi aussi j'aimerais avoir une belle histoire à raconter quand on me demande comment ça va de ce côté. » Une belle histoire comme celle de la jeune mère et de son mari parfait, pour ne pas être éternellement celui à la vie sentimentale inexistante et pathétique.
|
| | | | (#)Mer 13 Mar 2024, 19:05 | |
| Comme Carl le dit simplement, Alfie lui manque effectivement beaucoup. Pour autant, elle sait qu’elle ne peut rien faire pour lutter contre son absence. Lui demander de revenir serait la pire chose à faire, et elle mentirait si elle disait ne pas y avoir pensé à de - trop - nombreuses reprises. Il est d’un niveau d’obstination rare, et ce n’est pas le moins du monde un compliment. « Mais il serait sûrement content de savoir que tu as donné son prénom à ton fils. » La bienveillance du jeune Carl lui fait chaud au coeur et elle hoche la tête sans jamais lâcher le garçon des yeux, ni même réellement se concentrer sur ses mots: il ne sait rien d’Alfie et tout est très bien ainsi, parce que les deux hommes n’ont rien en commun et ne sont de toute façon pas voués à voir leurs chemins se croiser. Elle ne laisserait pas une telle chose arriver: Alfie n’apporterait rien de bon à une personne telle que Carl, et elle ne veut pas embêter de trop ce dernier avec la mention de son ami d’enfance (ce n’est pas un mensonge, c’est vraiment ce qu’il est, en de nombreuses autres choses).
La conversation s’égare vers son frère, vers sa nouvelle vie, et finalement vers ses colocataires, dont une en particulier semble avoir retenu toute son attention. Lily a l’impression d’évoquer avec son propre enfant les sujets de la vie. L’amour est l’un d’eux, et sûrement l’un des plus importants. Si Carl tombe amoureux d’une personne, alors Lily pense qu’elle doit être exceptionnelle, pour avoir attiré l’attention comme lui, qui l’est tout autant. « Si je pouvais passer toutes mes journées et mes nuits avec elle, clairement je le ferais. » Et déjà, la mère de famille doute bien moins de ses sentiments que le premier concerné, sans doute parce qu’elle a plus d’expérience sur le sujet et parce qu’elle n’a pas peur de penser les choses puisque cela ne la concerne pas. Du côté de Carl, elle n’a pas de mal à comprendre que la réalisation prenne davantage de temps, notamment parce que cela implique beaucoup plus de choses. Parce que ça l’implique lui, tout simplement, et à commencer par là. « J'ai déjà été intéressé par des filles mais.. jamais comme ça. » - « C’est un bon signe. » qu’elle avance dans un sourire rassurant, même si de son côté elle n’a que très peu connu l’idée d’aimer des hommes à moitié seulement. Il y a bien eu Caelan, pour qui elle en pinçait du temps de son service à l’hôpital, mais l’amourette a été aussi brève qu’inexistante. Du reste, tous les hommes qu’elle a connus et aimés sont devenus ses maris ; et il y a Alfie à part, bien sûr qu’il est toujours à part. Pour autant, même sans l’avoir personnellement vécu, elle comprend sans mal où Carl souhaite en venir et elle l’encourage à faire le distinguo entre des amourettes et l’amour qui n’a pas besoin de ette pour être qualifié. Qu’ils aient prévu de passer Noël ensemble est la confirmation dont Lily n’avait pas besoin pour déjà poser cette étiquette sur les sentiments du garçon, et elle continue de l’écouter au gré de ses confessions et doutes sans jamais se lasser. Si elle peut l’aider d’une quelconque manière, elle le fera toujours. « Tu es jeune, ne crois pas que les autres ont beaucoup plus d’expérience. » Ou alors, si tel est le cas, Lily ne saurait taire l’autre étiquette à poser sur le front de tous ceux ayant des aventures différentes à chaque soir ; et ce genre de personnes là, Carl n’a définitivement rien à leur envier, pas même leurs passages à l’hôpital pour diverses maladies trouvées ici et là. « Et ne crois pas non plus qu’elle est pas terrifiée à l’idée de pas savoir quoi faire non plus. » Ou de ne pas être suffisante, ou de ne pas faire ce qu’il faut. Tous les synonymes sont sûrement bons à prendre et elle le laisse les comprendre par lui-même, parce que la sexualité n’est pas le terrain de prédilection de Lily. Pour Carl, néanmoins, elle fait des efforts et elle prend sur elle sans ajouter le moindre jugement à ses mots. Ils sont au contraire prononcés dans un sourire bienveillant, de celle qui a connu sa première fois dans une chambre n’étant pas la sienne, auprès d’un garçon qu’elle appelle aujourd’hui un vieil ami tout en passant outre tout ce qui fait d’Alfie la personne la plus horrible qu’elle connaisse. « Laisse le temps faire les choses, d’accord ? Si un jour vous vous rapprochez à ce niveau-là, n’aie pas peur de lui dire. Je suis certaine qu’elle sera soulagée plus qu’autre chose. » Parce qu’à leur âge, Lily veut croire que sa colocataire n’a pas connu beaucoup d’expériences non plus, et peut-être même aucune. « Mais, tu sais… si tu l’apprécies à ce point, ne laisse pas trop le temps passer. Les choses peuvent changer rapidement, et tu ne voudrais pas rater l’opportunité d’être avec elle. » Elle pourrait aller vivre dans une autre ville, dans un autre pays. Elle pourrait trouver l’amour ailleurs, elle pourrait tomber malade. Elle pourrait absolument tout et rien, et Lily ne veut pas que ce début d’idylle connaisse une fin abrupte alors que Carl y croit au point de partager cette histoire avec elle. « Et puis j’ai toujours envie d’écouter comment tu vas, que ce soit positif ou non. Là, moi, je le vois comme quelque chose de très positif. » Il est trop dur envers lui-même, comme toujours, alors elle se permet de remettre la balance à son juste niveau d’origine et ainsi lui rappeler que rien ne cloche avec lui. « Qui sait, peut-être que je la rencontrerai à mon prochain passage. » Ce n’est pas une requête de sa part, elle ne veut rien presser. Tout ce qu’elle tente de lui dire, surtout, c’est qu’elle compte bien revenir, et cette fois-ci un peu plus souvent que ce dont il a été question jusque-là. |
| | | | (#)Ven 29 Mar 2024, 19:48 | |
| ☾ glitters fading Everybody's got a thing but some don't know how to handle it. Always reachin' out in vain, just takin' the things not worth having but don't you worry 'bout a thing, 'Cause I'll be standin' on the side. When you check it out, when you get off your trip, don't you worry 'bout a thing. Everybody needs a change, a chance to check out the new, you're the only one who sees the changes you take yourself through. gifs by (c) earthgif et (c) harleygifstock Sa colocataire n'est assurément pas la première fille pour laquelle Carl se découvre un faible, mais elle est en revanche la première à qui il sache s'intéresser de façon saine. Tout a le mérite d'être réel avec Adèle, leur relation n'appartient pas à une série de films que le garçon pourrait se faire et c'est ce qui l'amène à rêver en dehors de son imaginaire, comme à se dire que quelque chose est peut-être possible sans qu'il ne soit encore le seul à pouvoir le ressentir. « C’est un bon signe. » Si Lily est de cet avis, alors il ne peut qu'en être lui-même assez optimiste. C'est surtout qu'il a terriblement besoin d'y croire Carl, fatigué de courir après l'amour véritable quand celui-ci pourrait enfin se trouver sous son nez car c'est officiel, il ne se torture plus l'esprit comme il pouvait autrefois tant le faire. Il pensait ne jamais réussir à se relever après l'abandon de Murphy et ses promesses brisées mais son souvenir n'empêche pas le garçon d'avancer et de pouvoir à nouveau aimer, si seulement Carl ne se mettait pas encore des barrières en se persuadant qu'être un grand novice de l'amour est forcément un problème. « Tu es jeune, ne crois pas que les autres ont beaucoup plus d’expérience. » Il l'est c'est vrai, même s'il se rapproche aussi dangereusement de l'âge auquel sa virginité constituera à ses yeux un obstacle insurmontable, ou presque. Ce devrait être réglé dans les semaines qui viennent mais pour autant, il n'en restera pas moins un jeune homme complexé et hésitant face à Adèle, si les choses devaient un jour évoluer de façon nettement plus intime avec elle. « Et ne crois pas non plus qu’elle est pas terrifiée à l’idée de pas savoir quoi faire non plus. » Un point pour Lily, sans aucun doute, car si sa colocataire n'a pas fait un secret de sa précédente histoire cela ne signifie pas pour autant qu'elle ne possède pas ses propres doutes et insécurités. Rien ne dit qu'Adèle sera beaucoup plus à l'aise, et si cela devait malgré tout être le cas, pourquoi jugerait-elle son peu d'expérience ? Il devrait pourtant savoir que celle-ci a tout accepté de lui jusqu'à présent, alors cette autre forme de maladresse ne devrait en toute logique pas échapper à la règle. « Laisse le temps faire les choses, d’accord ? Si un jour vous vous rapprochez à ce niveau-là, n’aie pas peur de lui dire. Je suis certaine qu’elle sera soulagée plus qu’autre chose. » Il soupire doucement face aux mots de Lily, ces derniers apaisant un certain nombre de choses en lui. Ses conseils ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd, et ce bien au contraire. « C'est ce que je ferai alors oui, je pourrai pas lui mentir ou faire semblant avec elle de toute manière. » De savoir en l'occurrence parfaitement comment s'y prendre, car Adèle réalisera bien assez vite qu'il tâtonne encore en la matière. Ce n'est pas une chose que Carl entend lui cacher et pourtant, il garde en lui un secret susceptible de faire des dégâts si sa colocataire doit un jour en prendre connaissance, car ses rapports tarifés avec une femme de l'ombre ne sont pas une chose dont il compte se vanter. La logique voudrait d'ailleurs qu'il se réserve pour Adèle, mais il a donné sa parole à celle sans qui il n'aurait jamais progressé, incapable de revenir sur sa décision comme d'économiser cinq mille dollars en prime.
« Mais, tu sais… si tu l’apprécies à ce point, ne laisse pas trop le temps passer. Les choses peuvent changer rapidement, et tu ne voudrais pas rater l’opportunité d’être avec elle. » C'est certainement le petit électrochoc dont il a besoin pour prendre sans trop tarder les choses en mains car ce qui s'apparente aujourd'hui à une porte ouverte n'en sera pas nécessairement encore une, demain. « Oh, je.. je crois bien que tu as raison. Et bon sang, ça me met quand même vachement la pression. » Carl sait que pour redéfinir sa relation avec Adèle tel qu'il le souhaite, il devra avant tout mettre des mots sur ses sentiments et sur tout ce qu'il voudrait être et connaître avec elle, un énorme pas en avant que le garçon n'a encore jamais eu à effectuer. C'est effrayant, bien sûr que ça l'est, mais Lily ne pourrait pas avoir plus raison qu'en soulignant qu'à trop attendre, il pourrait y perdre la chance de dépasser avec elle le si frustrant stade de l'amitié. « Et puis j’ai toujours envie d’écouter comment tu vas, que ce soit positif ou non. Là, moi, je le vois comme quelque chose de très positif. » Son sourire grandit à mesure que la jeune mère s'adresse à lui, sincèrement touché que l'on puisse pointer son évolution lorsque celle-ci a lieu dans le bon sens, ce qu'il doit de toute évidence à ses nombreuses séances de thérapie. Il va mieux, bien mieux qu'une certaine année durant laquelle Carl pensait rester malheureux toute sa vie et Lily autant qu'Adèle tiennent un rôle dans ce très positif qu'elle souligne. « Qui sait, peut-être que je la rencontrerai à mon prochain passage. » Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour le mettre en joie à vrai dire, mais il ne provoquera pas pour autant cette rencontre puisque laisser les choses se faire lui a dernièrement plutôt bien réussi. « Je serais ravi de te la présenter si ça devait être le cas. Et puis peut-être que moi, je rencontrerai aussi Ezra. » Là encore, Carl n'entend rien forcer et ne fait que réitérer le plaisir qui serait le sien à l'idée de connaître son mari, au même titre qu'il voudrait sincèrement compter dans sa vie la douce présence des jumeaux Matt et Alfie. « Merci Lily, pour tout. Moi aussi tu sais, j'aurai toujours envie de t'écouter et de savoir comment tu vas. » Ce qui relève un peu de l'évidence, certes, mais Carl le précise dans un tendre sourire pour que les choses aillent éternellement dans les deux sens. Elle est comme une seconde mère, et cette étiquette ne cessera jamais au grand jamais de compter.
|
| | | | | | | | (cary #5) glitters fading |
|
| |