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@Lyla Perkins ☆ crédit/ssoveia

"Regardez qui voilà." S’éventant avec une main, l’autre occupée à saluer une foule invisible pendant qu’elle s’engageait dans le hall d’accueil de la maison de retraite St-Luke en se déhanchant comme un top model des années 90 — la taille en moins, encore qu’avec ses talons, elle atteignait au moins le mètre soixante, c’était toujours ça —, Jo ne fit pas semblant d’apprécier la façon dont Annie l’accueillit de l’autre côté de son comptoir "On a cru que t’avais oublié où se trouvait la maison, ma grande. Contente que ce soit pas le cas." "Annie, Annie, Annie, t’es devenue aigrie." qu’elle fit à la femme d’un certain âge devant qui elle se posta en roulant des épaules et qui, si elle la toisa de long en large l’espace de quelques secondes à peine, l’attrapa finalement par le cou pour la prendre dans ses bras, et enfin lui coller ses lèvres baveuses contre sa joue pour la gratifier du bonheur que ça la faisait de la voir là. Elle exagérait un peu Annie. Même si Jo avait eu un emploi du temps de ministre ces derniers temps, elle ne restait pas moins soucieuse de ce qui se passait ici, là où sa grand-mère retrouvait ses copines plus souvent qu’à son tour, surtout là où Richie, son futur mari, avait ses quartiers depuis quelques années maintenant. Certes, elle ne visitait plus les petits vieux comme au bon vieux temps, mais elle savait à peu près ce qui s’était passé dans leur vie, elle savait même que certain d’entre eux avaient passé l’arme à gauche, et ça la rendait triste bien sûr, mais c’était la vie. Se décollant d’Annie qui lui glissa à l’oreille qu’elle était fière d’elle et qu’elle était magnifique, ce à quoi Jo réagit avec un battement de cils exagérés, elle lui fit dans la foulée, entamant la conversation sans faire plus de simagrées "Richie m’a dit que ça manquait de visites à cause de la tempête. J’étais pas loin, j'ai fait un peu de bénévolat à côté —" Putain, cette blague. Mère Josephine en action, qui l’eut cru "— alors je suis passée en sortant. Nana et lui sont là depuis ce matin, mais je voulais te voir avant de les rejoindre." lui dit-elle, la suivant dans son bureau pour qu’elle lui raconte un peu comment ils géraient les choses depuis le passage de la tempête. Il y avait donc eu peu de dégâts dans l’établissement, mais ceux qu’on connaissait à la population avaient obligé les familles des résidents à espacer leurs visites, ce qui avait un peu plus fait se replier sur elle-même la maison de retraite qui souffrait d’un gros manque de vie ces derniers temps ; pas de visites, pas d’animations, et un ennuie profond du côté des résidents qui se rabattaient sur les bénévoles qui venaient les saluer. Selon Annie, c’était une bonne alternative, mais ce n’était pas suffisant. Néanmoins, les familles des résidents ayant souffert de la tempête étaient très reconnaissant de pouvoir compter sur eux pendant quelques temps. Un temps de réflexion plus tard, son séant moulé dans une robe trop courte posé sur le bureau d’Annie, Jo lui dit "Si ça peut mettre l’ambiance un de ces après-midis, et que je suis libre, je peux venir chanter pour eux. Comme avant." finit-elle par proposer, se fichant un peu de viser plus bas que son standing des ces derniers mois, et provoquant les larmes d’une Annie qui s’échoua dans les bras de Jo qui prit cette attitude pour un oui. Maladroitement, elle lui tapota les cheveux, ouvrit grand les yeux quand elle la redressa pour lui sécher ses larmes, et la laissa à son émotion en quittant son bureau pour arpenter les couloirs histoire de rejoindre la salle commune, là où elle comptait retrouver sa grand-mère et son prétendant.

En arrivant de nouveau près de l’accueil, le bruit de ses talons hauts annonçant sa présence avant même qu’on ne la voit, Jo remarqua qu’il y avait un duo qui attendait devant le comptoir. Roulant des yeux en se disant qu’Annie prendrait du temps à revenir, elle se résout à rendre service, et comblant la distance jusqu’au comptoir, elle demanda à la plus âgée des deux en se comportant presque comme si c’était chez elle — ce qui dans le fond, n’était pas tout à fait un mensonge, elle en avait passé du temps ici, à faire du gringue aux petits vieux, à maquiller les petites vieilles, et à écouter les récits détaillés des aventures de toutes ces personnes qui la voyait comme un condensé de vie quand la leur, était à ça de se terminer "Je peux peut-être vous aider." De sa voix traînante habituelle, elle se pencha sur le comptoir. Du côté opposé à la jeune femme, elle posa son regard sur elle "Vous avez quelqu’un ici, ou c’est du bénévolat ?" Comme quoi, même sans la promesse que ses bonnes actions ne viennent redorer son image, Jo savait être serviable. Elle espérait tout de même qu’Annie se remettrait vite de ses émotions, parce que jouer à la secrétaire, c’était marrant en guise de préliminaires, mais sans l’assurance de jouer au docteur à la fin, Jo perdrait vite patience — c’était même déjà un peu le cas, ses longs ongles colorés battant la mesure sur le bord du comptoir sur lequel elle était toujours appuyée.

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@Jo Carter  ☆ Crédits | Tumblr

Dans sa quête à apprendre les valeurs fondamentales à sa fille, Lyla avait eu l'idée de l'emmener rendre visite à des personnes âgées à la maison de retraite. Malgré les différences d'opinion qu'avait pu avoir la jeune femme sur la vie qu'elle avait eue alors qu'elle était enfant, elle devait reconnaître que mélanger les différentes générations l'avait aidée à grandir sur certains points. Déjà, l'ouverture d'esprit. Bon, les parents et grands-parents Perkins ne donnaient pas forcément le bon exemple à ce sujet, mais ayant pris part à différents événements mondains organisés par les bourgeois,  elle avait eu l'occasion de fréquenter d'autres personnes plus âgées et elle avait même apprécié la compagnie de certains. Ces personnes étaient rares, certes, mais elle se souvenait de quelques amis à ses grands-parents qui, dès qu'ils avaient le dos tourné, en profitaient pour faire une petite farce afin de la distraire à ces galas ennuyeux, ou pour lui donner une petite friandise parce que "Oh, regardez comme elle est gentille notre Lyla... Une charmante petite fille. La relève est assurée chez les Perkins". Lyla ne savait pas exactement ce que ces petits vieux voulaient dire par là, mais si cela sous-entendait suivre les pas de ses parents et vivre comme ces bourges pour la plupart inintéressants, on pouvait dire aujourd'hui que c'était raté. Une autre valeur que ces rencontres intergénérationnelles lui avaient apportée, c'est la patience. En fait, c'était plutôt le cas, à l'époque. Aujourd'hui quand on voyait désormais comment la blonde se comportait lorsque son ex-petit ami, le fameux Cameron Lewis, gardait leur fille, on ne pouvait plus vraiment comparer cela à de la patience. Peut-être la patience s'était-elle transformée en une autre qualité - ou défaut - que les Perkins lui avaient transmise. Savoir exactement ce qu'elle voulait et s'y tenir! Véritable maniaque du contrôle, Lyla avait parfois tendance à étouffer les personnes faisant partie de sa vie. Mais ça, la jeune femme ne s'en rendait pas compte. Ou, si c'était le cas, elle n'en avait que faire. Quoi qu'il en soit, Lyla avait annoncé à Hannah, sa fille de trois ans, le programme de la journée: rendre visite à des vieilles personnes à la maison de retraite. Si Hannah avait un peu râlé au début, "Oh non, maman, c'est embêtant les vieux...", Lyla avait réussi à la convaincre de s'y rendre avec le sourire. Elle espérait lui montrer que ce n'était pas forcément embêtant et que justement, l'activité pourrait même devenir amusante. Et puis, elle avait insisté sur le fait que c'était important de montrer à ces papys et mamys que le monde pensait encore à eux. Elles s'étaient rendues en fin de matinée à la maison de retraite St-Luke et s'étaient annoncées comme bénévoles pour venir leur tenir compagnie aux retraités. La dame de l'accueil les avait scrutées du regard, par-dessus ses lunettes en demi-lune. "J'peux vous aider?"... Aussi sympathique qu'une porte de prison, au vu du ton sur lequel la secrétaire s'était adressée à elles. "Bonjour, nous sommes Lyla et Hannah. Nous voudrions faire du bénévolat et apporter un peu de joie à vos résidents. Hannah a apporté des gaufres spécialement pour eux." Hannah secoue un gros sachet rempli de bonnes gaufres molles, adaptées aux dentiers des plus sensibles. La vérité, au vu des talents culinaires de sa mère, c'est qu'elles étaient plutôt passées à la boulangerie du coin et que la boulangère connaissait suffisamment la maison de retraite que pour adapter sa recette à leurs besoins. "Hm, d'accord. Veuillez signer ce registre des rentrées, s'il vous plait" dit-elle, sans l'ombre d'un sourire sur le visage. Lyla s'exécute et alors qu'elle est occupée à inscrire leurs noms, la secrétaire s'éloigne temporairement. Lyla et Hannah attendent. Des minutes incessantes. Pause-déjeuner peut-être? Enfin, ce n'est tout de même pas très pro de laisser deux bénévoles en plan, comme ça... Et voilà que Lyla commence à penser comme sa mère. A pianoter d'un geste impatient sur le comptoir. A agir comme sa mère.

Alors que Lyla commençait à s'impatienter de plus en plus, elle entendit une paire de talons claquer sur le sol. Poussant un soupir, Lyla se retourna vers la jeune femme. Elle l'examina du regard: c'était certain qu'elle ne travaillait pas ici. Sa tenue donnait un trop gros indice quant à la situation. Et son visage lui disait quelque chose... Elle plissa les yeux, se concentrant alors pour deviner où elle l'avait déjà vue. Impossible de s'en souvenir. Lorsqu'elle prit la parole, la jeune femme se rendit compte que sa voix aussi ne lui était pas totalement inconnue. Enfin, elle cessa de l'examiner et se concentra sur ce qu'elle lui disait. "Je peux peut-être vous aider. Vous avez quelqu’un ici, ou c’est du bénévolat ?" Sortant de ses pensées et de ses réflexions, le regarde encore perdu, Lyla se redressa et éclaircit sa gorge, avant de lui répondre avec un sourire. "Bonjour... Nous nous étions annoncées comme bénévoles, mais la secrétaire a disparu mystérieusement après nous avoir donné le registre...", avait-elle dit, les sourcils légèrement froncés. Sur le pas de la porte face à elles apparut la fameuse Annie. Elle leur offrit un accueil bien plus chaleureux que celui de sa collègue et Lyla sentit ses pensées s'apaiser. Lyla lui adressa un sourire. Annie leur tendit des badges qui indiquaient leur statut. Les fixant tour à tour sur la poitrine d'Hannah et sur la sienne, Lyla reprit son attention sur la jeune femme. "Excusez-moi, on se serait pas déjà vues quelque part? Votre visage m'est étrangement familier, mais il m'est impossible de vous resituer..."

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@Lyla Perkins ☆ crédit/ssoveia

La secrétaire avait disparu mystérieusement, disait la blonde devant le comptoir sur lequel Jo se pencha pour savoir ce qui se tramait là. Elle fronça les sourcils pour tacher de se rappeler qui était la secrétaire d’astreinte aujourd’hui, et se rendit compte qu’en plus de n’en avoir aucune idée, elle s’en foutait pas mal au final. Elle trouva tout de même une excuse histoire de ne donner l’impression à personne que ce n’était pas un endroit sérieux ici ; ça l’était "C’est animé dans le coin, y a dû avoir une urgence avec l’un des résidents." Que Dieu lui pardonne son mensonge, si tant était qu’il en avait quelque chose à foutre d’elle qui avait sa place en Enfer depuis le premier jour. De toute façon, ce ne serait pas exceptionnel que quelque chose se soit passé en effet ; les petits vieux étaient les plus fun, c’était connu. En tout cas, c’est ce que Jo pensait et pas uniquement parce qu’elle avait un sens de l’humour qui frôlait le raz des pâquerettes. C’était peut-être sa vieille âme qui la rendait si sensible au contact des personnes âgées, c’était peut-être son propre rapport avec sa grand-mère, mais à choisir entre les gamins et les vieux, elle choisissait les vieux sans hésiter. En parlant de gamin, la jeune femme qu’elle était prête à aider en avait une à ses côtés. La désignant d’un signe de menton frustre, elle lui demanda dans la foulée, la toisant au-delà de la barrière épaisse de ses longs cils maquillés "C’est quoi dans ton sachet ?" Pas que ça l’intéressait vraiment, mais quitte à jouer à la responsable, autant s’assurer que personne ne se ramène avec un engin explosif dans les locaux de la maison de retraite.

Heureusement Annie refit son apparition pour retirer tout le loisir à Jo de martyriser une pauvre gosse cette fois — ce n’était pas son intention au demeurant, elle voulait juste faire la conversation en attendant que quelqu’un prenne les choses en mains. Annie le fit, accordant des badges au duo qu’elle finit par désigner d’un geste de la main en disant à Jo "Je te fais confiance pour les amener là où il faut ?" Elle aurait pu rouler des yeux comme elle savait si bien le faire, elle aurait pu souffler fort pour démontrer sa désapprobation et se tirer sans demander son reste, mais n’était-elle pas là pour rendre visite aux résidents, elle aussi ? Elle ferait une pierre deux coups, et tant que Lyla et Hannah — elle vérifia leur prénom sur le badge qu’Annie avait épinglé sur leur poitrine — n’étaient pas trop bavardes, elle saurait se débrouiller sans tuer personne, juré "On reprendra notre conversation plus tard. Arrête de pleurer, hm ?" conseilla-t-elle à Annie en lui pinçant le nez quand elle passa devant elle, faisant à Lyla et Hannah en les rejoignant sans s’arrêter, faisant juste un gracieux tour sur elle-même pour les avoir dans son champ de vision "Suivez-moi, mais pas de trop près." Ça, c’était pour la blague, laquelle se tarit devant les suspicions de Lyla qui firent ricaner Jo alors qu’elle se plaça à ses côtés pour marcher dans le bon sens. Elle connaissait l’endroit par coeur, se dirigeant vers la salle commune sans avoir vraiment besoin de garder son regard  fixé devant elle, ce qui lui permit de le glisser vers la jeune femme qui était en train de se demander où elle l’avait déjà vue. Ça aurait été le moment idéal pour se la raconter comme elle le faisait plus souvent qu’à son tour, mais Jo avait appris une chose : depuis qu’elle avait accédé à la notoriété, elle trouvait ça moins drôle de se revendiquer célèbre devant les gueux de ce monde, et ce n’était pas son intention sur le moment, aussi elle lui répondit "Toi, tu m’as assurément vue quelque part, ouais." Pas de politesse avec Jo qui restait familière en toute circonstance, pas du genre à apprécier les courbettes. Sa réponse, elle était assez vague pour n’attirer aucune vraie question, celle qu’elle-même laissa filer l’instant d’après l’amusant bien plus pour qu’elle n’estime que ce soit affront que son nom ne vienne pas tout de suite à l’esprit de Lyla "On va jouer à un jeu, OK ? Tu prends le temps de réfléchir à l’endroit et aux circonstances où t’aurais pu me voir ou me rencontrer, et je te dis si tu chauffes ou si tu refroidis ? Tu peux jouer aussi." qu’elle fit à Hannah qu’elle pointa du doigt en même temps, se félicitant intérieurement d’être à peine courroucée qu’on puisse ne pas savoir qui elle était sans avoir besoin de le lui demander — même si ça lui paraissait tout de même hautement improbable étant donné que son nom était sur toutes les lèvres depuis des mois maintenant, mais peu importait, il fallait qu’elle bosse sur son humilité après tout.

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"Tu devrais plus espérer que leur dentier soit assez solide pour qu’ils puissent les manger." Une façon comme une autre de donner son assentiment au petit geste attentionné de la gamine posée à ses côtés. Elle lui donna un clin d’oeil dans la foulée, le chemin qu’elles prirent toutes les trois l’empêchant de s’attarder vraiment sur les gaufres d’Hannah puisque son accompagnatrice attira toute son attention en mettant en perspective l’idée qu’elle l’avait déjà vue quelque part. Certainement, Jo n’en doutait même pas une seconde, mais au lieu de se vanter de ses derniers exploits médiatiques, et de revendiquer son statut de nouvel espoir de la pop music, elle préféra tourner ça comme un activité ludique ; comme quoi côtoyer des vieux et des gamins, ça la faisait travailler sur ses compétences d’animatrice de colonie de vacances, sait-on jamais, si le star system la régurgitait, elle aurait de quoi rebondir. Dans tous les cas, ça enthousiasma Lyla que Jo regarda de haut en bas quand elle adhéra à son plan. Marchant à ses côtés, elle l’entendit penser tout haut, et visiblement, elle prenait les choses très au sérieux, passant au crible les endroits susceptibles d’avoir accueilli l’une de leur rencontre. Elle aurait pu l’arrêter tout de suite et lui dire simplement qu’elle l’avait vu à la télévision ou sur les réseaux sociaux, mais c’était tout de même vachement amusant ce petit jeu, et pas seulement parce qu’il était initié par son imminente personne, ça allait s’en dire.

Elle releva, ses sourcils se haussant aux mots de Lyla qu’elle questionna en même temps "Ah ouais, et tu fais quoi comme boulot ?" Elle lui parlait des cercles qu’elle côtoyait et soulevait l’idée d’un événement mondain, ce qui fit douter Jo quant à la possibilité qu’en effet, elles avaient peut-être bien pu se rencontrer autrement qu’au travers d’un écran. Le doute se leva pourtant à ce qu’elle ajouta par la suite et qui la fit ricaner et lui dire sans aucune espèce de doute, ni de honte d’ailleurs "Ouais, nan… je fais pas dans la pleurnicherie des soirées caritatives, tu dois confondre." Pourtant, remettre en doute son côté généreux, ce serait lui faire offense, mais Jo préférait encore passer pour une pétasse sans scrupules que pour mère Teresa. Elle se recentra, baissant le menton pour filer un coup d’oeil à Hannah qui pour l’instant était restée en dehors de leur petit jeu, elle la pointa cependant d’un doigt appréciatif quand elle souligna l’évidence : bien sûr qu’elle était une staaaar. Elle ne fit même pas semblant de ne pas mériter cette étiquette qui lui allait parfaitement au teint, battant exagérément des cils en prenant une posture de diva, son menton reposant brièvement sur son épaule alors qu’elle disait, sans gêne "Je sais, on me le dit très souvent." Elle exagérait pour la faire rire la gamine et elle avait la prétention de pouvoir réussir tandis que Lyla donnait l’impression d’avoir eu une illumination que Jo amortie avec un index sur sa propre bouche pour qu’elle baisse le ton et ne termine pas totalement sa phrase "Exactement, et même si je suis une habituée des lieux, c’est pas une invitation à en faire toute une histoire — t’auras une photo tout à l’heure si t’es sage." dit-elle à Hannah alors qu’elles arrivèrent toutes les trois dans la salle commune de la maison de retraite.

Jo se posa à l’entrée, et comme toujours, bien obligée d’attirer l’attention, elle fit à la cantonade qui était pourtant occupée ; mais plus très longtemps, son aura faisant des miracles et les faisant délaisser journaux et parties de cartes — leur distraction de choix était de retour "Regardez qui est de retour." Ses bras se levèrent au-dessus de sa tête dans une posture démonstrative des plus scéniques tandis que l’une de ses hanches se désaxa pour que sa silhouette menue attire les regards des petits vieux qui avaient un jour cru qu’ils avaient une touche avec la petite-fille d’Ava Carter. Au loin, elle vit Richie lui faire un grand sourire et montrer à sa grand-mère que Jo était dans la place, récoltant un petit signe de sa part qu’elle lui rendit du bout des doigts, alors qu’elle retrouvait enfin une posture somme toute normale, et qu’elle se tournait vers Hannah et Lyla pour mieux demander à cette dernière "Tu veux que je te guide en fonction des infos que je connais sur les résidents, ou tu préfère te débrouiller seule ?"

rp terminé.