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{the most wonderful time of the year}
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Ce n'est pas ton idée ce repas de fêtes organisé en avance. Mais celle de tes parents. Comme tu l'as dit à Evelyn par message, Cassandra et Trevante Pearson semblent avoir trouvé un terrain d'entente. Loin de leur petite joute verbale habituelle, loin des quelques moments que tu partages avec tes parents et franchement ? Tu ne vas pas t'en plaindre. Tu l'as déjà dit, haut et fort, avec le tact qui te caractérise d'ordinaire (à savoir aucun ), tu restes loin de tout ça. Et tu ne comptes pas les ignorer non plus.
Leur tendre la main n'a pas été facile et si les choses ont toujours été plus faciles avec Trevante, il a fallu arrondir les angles avec ta mère. Et accepter le fait que vous êtes bien différentes et que peut-être, tu ne l'avais pas complètement déçue. Elle s'est excusée pour ses mots durs et tout cela semble remonter à des mois en arrière, tellement que tu as passé la matinée et une partie de l'après-midi dans sa cuisine. À suivre ses instructions et à la regarder rire de te voir aussi incompétente. Tu as ravalé le : c'est la première fois qu'on fait ça aussi, alors que tu aurais pu le dire. Avant, il y avait quelqu'un de payé pour faire la cuisine, tu ne savais même pas que ta mère était aussi compétente qu'un chef. Mais si, visiblement, elle l'est et tout a été préparé en un temps record. Elle t'a remercié pour ton aide, même si objectivement, tout ce que tu as fait, c'est mélanger çà et là, couper beaucoup d'ingrédients et finir la réserve de chips de Cassandra. Et l'écouter te parler de sa vie de femme séparée, apparemment, elle voit ton père une fois par semaine et elle aide beaucoup avec l'effort collectif après la tempête. C'est là qu'elle se retrouve le mieux et elle songe à rejoindre une association à temps plein. Tu lui as conseillé de le faire avant de lui parler de tes propres plans, l'université, le MBA, tout ce que tu as prévu. Oui, tu vois les choses en grand et même Cassandra a admis ne pas savoir d'où tu tenais cela. Ça ne vient pas d'elle ou de Trevante, visiblement.

Tu n'en sais rien, tout ce que tu sais, c'est que des heures plus tard, maquillée, pomponnée et changée, tu as troqué ton jean pour une longue robe rose pâle et semi-transparente avec une fente au niveau de ta cuisse droite; chez ton père, les choses sont un peu bizarres. Cassandra fait des efforts, visiblement, elle n'avait jamais vu son nouvel appartement et Trevante aussi."Lara, tu veux plus de champagne ?" Tu reviens à toi, tu observais l'échange de tes parents un peu sur la touche, un peu à te demander comment briser la glace. Ta coupe de champagne, dans ta main droite, est bien vide. Tu hoches négativement la tête."Non, ça ira, ma limite, c'est un seul verre et..." Et la porte sonne à ce moment-là. "Je crois que c'est Evie, je m'en occupe, ne bougez pas." Tu poses ton verre vide sur la table basse et tu te diriges vers la porte d'entrée dans un claquement de talons, contente de mettre de la distance entre toi et tes parents. L'atmosphère n'est pas pesante, c'est juste incroyablement maladroit et timide, deux choses que tu n'aurais jamais associées à eux, tout simplement. Tu ouvres la porte et tu as un soupir de soulagement en voyant Evelyn.
"Oh merci, c'est toi, je veux dire... hey, comment ça va ? Rentre, tu as trouvé facilement ?" Tu te pousses pour qu'elle puisse rentrer. Non, tu ne fais pas exprès de l'inviter aux pires moments, vraiment pas, il s'agit juste d'échanger des cadeaux et des petites attentions avant le vrai jour du réveillon, alors oui, tu as pensé à Evie. Sans t'y reprendre à deux fois, sans te dire que c'était une mauvaise idée. Et tous les repas de famille entre Pearson ne doivent pas être malaisants à souhait, n'est-ce pas ?"Désolée, l'atmosphère est super bizarre, mes parents essayent, mais on dirait que c'est tous les deux leur premier jour en tant qu'être humain." Tu as un léger rire à alors que tu expliques la situation et que tu refermes la porte derrière elle. Autant la prévenir, pour qu'elle se prépare psychologiquement et sache que le bon repas chaud et les cadeaux vont avoir un prix pour le coup.
"Bref, comment tu vas ?" C'est sincère pour le coup et tu lui fais signe de te donner ta veste pour que tu l'accroches au grand porte manteau juste là.

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Evie avait accepté de venir à ce repas de famille pour une seule et unique raison : Lara. Elle n’aimait pas ce genre de sauterie familiale, où les comptes étaient rendus entre les huîtres arrosées au champagne, et la bûche de grand pâtissier. Elle faisait en sorte de les éviter d’ordinaire, prétextant souvent le travail pour ne pas avoir à subir ce genre de choses, et s’autorisant à distribuer ses cadeaux quand bon lui chantait, souvent deux ou trois jours après, comme la tantine soi disant originale qu’elle était. Les fêtes de fin d’année avaient toujours une saveur particulière pour elle, elles lui rappelaient que sa vie aurait été différente si elle avait continué à célébrer Noël à la manière dont ils le fêtaient tous à l’époque, quand son père était encore en vie. Ce n’était que des souvenirs de petite-fille, donc un peu fantasmés par l’âme blessée par le deuil qu’elle avait gardé toute sa vie durant, et c’était grotesque de s’y raccrocher autant, mais une chose était certaine à ses yeux : dans sa vie d’adulte, elle n’avait jamais réussi à apprécier ce genre de contexte, pas même récemment, quand il avait fallu qu’elle donne de son temps aux bonnes oeuvres engagées près des sinistrés d’Olga. Elle aimait organiser des fêtes, c’était une évidence dans un passé pas si lointain, seulement y participer s’avérait une torture, surtout quand sa famille était impliquée. Cette année, elle le serait davantage pour Lara qui vivait là son premier Noël en tant que fille de parents séparés, alors faire un effort pour elle était à sa portée. Elle avait accepté de venir pour la soutenir, c’était aussi simple que ça. Ça ne pouvait pas être pire que toutes les autres fois où elle s’était retrouvée en présence de Trevante et Cassandra. Si seulement Rhett avait été là, elle aurait eu un allié dans cette bataille, mais elle avait préféré ne pas lui imposer les regards scrutateurs de sa cousine. Ils tachaient de recoller les morceaux, elle n’avait pas besoin qu’elle y mette son grain de sel, aussi c’est seule qu’elle arriva sur les lieux du dîner, et c’est seule qu’elle actionna la sonnette de l’entrée, les mains pleines et le sourire en demi-teinte.

"Tu es magnifique." fit-elle d’abord à sa cousine, avant de se rendre compte de son entame, et de lui demander tout bas, entrant dans le vestibule sur la pointe des pieds "C’est aussi terrible que ça ?" Elle savait que Lara avait toujours tendance à extrapoler un peu, mais la vérité c’était aussi que ses parents étaient tout de même très spéciaux dans le genre. Evelyn ne les appréciait pas autant qu’elle l’aurait dû, pour autant elle avait tout de même bon espoir que cette invitation soit une main tendue à leur fille qui, même si elle ne le disait pas de cette façon, souffrait tout de même de la situation dans laquelle elle s’était retrouvée sans qu’aucun d’eux ne crie gare "On a déjà fait ça des tas et des tas de fois, je suis persuadée qu’on va s’en sortir comme des cheffes." continua de murmurer Evelyn, se comportant un peu comme une gamine facétieuse, celle qui essaye de découvrir se qui se cache sous les emballages des cadeaux avant l’heure d’arrivée officielle du père Noël "Tiens, c’est pour mettre sous le sapin." Elle tendit un ensemble de paquets à la jeune femme pour qu’elle s’en charge, et rempoigna la bouteille qu’elle avait posé sur le secrétaire de l’entrée pour retirer son manteau dont elle se chargea seule, et ajouta dans la foulée "Et ça, c’est pour la table. J’espère que ta mère ne trouvera rien à redire sur mon choix de grand cru." Pas que ça la dérangerait d’être à nouveau critiquée, elle en avait l’habitude, mais disons qu’elle s’était tout de même donnée la peine de faire les choses bien, elle aussi, aussi méritait-elle qu’on lui accorde un peu de crédit, et qu’on se satisfasse de sa présence. Compte tenu de son nouveau statut au sein d’une entreprise comme la MHI, elle était certaine que son oncle et sa tante se montreraient on ne peut plus cléments avec elle ce soir — était-ce un peu mesquin de le penser ? Elle s’en fichait, elle connaissait leur rapport à l’argent, elle savait que  ça ferait briller leurs yeux de l’avoir avec eux pour ce soir. Peu importait pour elle ceci dit, elle n’était pas devenue quelqu'un d’autre depuis sa prise de fonctions, et son argent ? Il avait terminé dans les caisses des associations des environs, voilà qui feraient grincer leurs dents si elle leur disait. Lissant le devant de sa robe d’un bordeaux aussi foncé que le liquide qu’il y avait dans sa bouteille, elle dégagea son épaule du long rideaux lisse de ses cheveux pour répondre à la question de Lara "Ne t’inquiète pas comment je vais —" Elle allait bien de toute façon, ça ne servait à rien de s’y attarder "— c’est toi qui comptes ce soir, d’accord ?" Une façon comme une autre de lui faire savoir qu’elle n’était pas là parce que ça lui faisait plaisir, mais qu’elle était là pour elle, et pour la soutenir dans cette épreuve que c’était de devoir traiter avec la pression parentale.

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Tu n'as jamais été douée pour cacher tes émotions. Ou pour les maquiller, ou les pousser de côté pour revenir les analyser plus tard quand tu te sens un peu moins à fleur de peau et un peu moins à vif. Tu n'as pas ce mécanisme malheureusement et tu sais que sur ton visage, le sourire forcé trahit ta véritable humeur et toute l'étrangeté de la situation. Ce qui ne devrait pas être le cas, pas avec la famille, pas pour une telle occasion, n'est-ce pas ? Ou pas, tu le sais depuis longtemps, il n'y a rien de normal ou même de prévisible avec les Pearsons, alors même aujourd'hui ne le sera pas. Tu accueilles le compliment de ta cousine avec un autre type de sourire, beaucoup plus sincère pour le coup."Est-ce que je fais semblant d'avoir trouvé cette robe au fin fond de mon placard ? Je plaisante, merci !" Tu as fait un effort pour l'occasion, parce que c'est bien toi encore une fois, et que tu veux que tout se passe bien. Sincèrement et réellement, c'est tout ce que tu peux demander, un de ces repas de famille longs et ennuyeux dont beaucoup se plaignent. Ou le seul sujet de discorde c'est de savoir si on mange deux desserts ou un seul, si on ouvre les cadeaux pendant le repas, ou après tous autour du sapin. Cela te changerait... non, correction, cela vous changerait, autant Evelyn que toi.
"Disons que ma mère s'est déjà excusée trois fois parce qu'elle ne sait pas comment est organisée la cuisine de mon père donc... ? Oui ?" Tu réponds cela rapidement avant d'hocher la tête, car Evie, encore une fois, est la voix de la raison. Vous avez déjà fait cela, cela devient un peu redondant et fatiguant, mais ce sont tes parents et tu ne peux pas les échanger pour des nouveaux modèles. Et ils font des efforts tous les deux, même toi, tu dois et peux l'admettre. Evie te tend des paquets l'instant suivant et tu les attrapes sans y réfléchir à deux fois, la délestant un peu au passage."Merci, ton cadeau est déjà sous le sapin." Le sapin que tu as décoré avec Trevante il y a quelques semaines de cela. Pas vraiment une tradition mais quelque chose de facile, léger et de saison à faire avec ton père."Je m'inquièterai toujours déjà et oui, allons-y." Evie a évité avec brio la question que tu lui as posée, et tu ne comptes pas l'oublier. Une chose à la fois, après un clin d'oeil pour ta cousine, tu la guides dans l'appartement spacieux de ton père. Tu veux la croire, que tout ça, c'est bien pour toi, le repas, les cadeaux, la nouvelle paix entre tes deux parents.
"Maman, Papa, Evie est là !" Tu fais l'annonce alors que vous quittez le vestibule pour la pièce principale, le salon et la cuisine ouverte. Tes parents étaient en pleine discussion, qui se termine pour se tourner vers toi et Evelyn alors que vous vous approchez du comptoir de la cuisine, où différents apéritifs se trouve déjà."Et je vais mettre ça sur le sapin, je reviens." Tu informes plus Evie que tes parents en réalité et il ne te faut faire que quelques pas pour trouver le fameux sapin."Evelyn... tu as réussi à trouver facilement ?" Tu entends ton père questionner ton ainé alors que tu arranges la pile de cadeaux d'une façon un peu plus stable. Cela te prend quelques secondes avant d'être satisfaite et une fois que cela est fait, tu retrouves les autres Pearson. Pour voir ta mère s'emparer de la bouteille de vin rapportée par Evelyn."Ravie que tu aies pu nous rejoindre pour notre petite célébration et..." Tu connais assez ta mère pour savoir qu'elle est impressionnée, c'est elle l'experte en vin et Evelyn vient de marquer quelques points supplémentaires comme cela, c'est certain."Oh très bon choix, je vais aller ouvrir ça pour que ce soit encore plus agréable pendant le repas." Hochement de tête et tu regardes Cassandra faire quelques pas supplémentaires dans la cuisine, avant de taper dans tes mains. Toi tu es déjà devant l'ensemble de verres et de bouteilles, parce que quelque chose te dit que c'est le genre de soirée où il ne faut pas être sobre. Ou alors, il faut l'être ? Peu importe, dans les deux cas, tu sais t'adapter.
"Tu veux boire autre chose en attendant ? Grâce au club, je suis devenue une experte pour faire des cocktails avec ou sans alcool, la proposition tient pour tout le monde d'ailleurs." La question est posée à Evelyn, elle vient d'arriver après tout. Tu dis cela avant d'être rattrapée par Cassandra, qui rejoint de nouveau la conversation, les mains vides."Oui, on a une petite barmaid en herbe visiblement, je suppose qu'on va uniquement l'expérimenter ici et pas sur ton lieu de travail..." Et ta mère a beau dire cela avec le sourire, une partie de toi entend bien la critique audible et palpable dans cette simple phrase. Tu fais de ton mieux pour conserver ton sourire, adressant un regard appuyé à ta cousine. Qu'est-ce qu'elle t'a dit déjà ? Que c'est toi qui comptes ce soir ? Si c'est le cas, la soirée démarre très mal.

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Le dernier repas de ce genre avec Trevante et Cassandra s’était terminé en désastre, mais il semblait à Evelyn que ça s’était déroulé il y avait un million d’années maintenant. Beaucoup de choses avaient évoluées depuis, et pas forcément pour le meilleur d’ailleurs, aussi se demandait-elle à quelle sauce elle avait être mangée ce soir. Non, en vérité, elle ne s’en inquiétait pas outre mesure, c’était davantage pour Lara qu’elle se faisait du souci. Elle faisait la forte, elle faisait la grande fille, mais elle savait à quel point tout ce conflit avec ses parents l’avait atteinte, et elle n’avait pas envie qu’elle ressorte d’ici avec le moral dans ses talons de douze centimètres. Elle tenait à sa cousine comme elle aurait dû tenir à ses soeurs, une certitude qui la faisait prendre sur elle et jouer les boucliers pour que personne ne lui fasse de mal. C’était sa mission de prendre soin d’elle et d’éviter les balles pour qu’elle ne la touche pas, et c’était avant tout pour ça qu’elle était là ce soir "Ça va être une bonne soirée, j’en suis sûre." fit-elle à la jeune femme alors qu’elles prenaient la direction de l’endroit où Trevante et Cassandra se trouvaient. Par curiosité, elle jeta des petits coups d’oeil à droite et à gauche, trouvant les lieux agréables et chaleureux, bien qu’elle savait que son oncle et sa tante ne faisaient pas vraiment partie de ceux à qui on pouvait attribuer ces adjectifs. Peut-être que Trevante l’était un peu plus que Cassandra, alors comme ils se trouvaient chez lui, ce n’était pas si étonnant que ça finalement qu’elle ressentait une ambiance particulière.

Laquelle éclata lorsqu’elle arriva devant eux "Bonsoir, je suis contente de vous voir." Une politesse qu’elle agrémenta d’une bise sur la joue de sa tante à qui elle donna sa bouteille avec un sourire, et une autre bise sur celle de son oncle dont elle évita le regard, toujours trop troublée par la ressemblance avec son propre père pour que ça ne lui fasse pas de mal "Je ne conduis toujours pas, alors j’ai laissé le gentil monsieur qui m’a conduite ici faire son travail, et il l’a fait à la perfection. C’est très beau, j’aime beaucoup." ponctua-t-elle en désignant l’endroit, puis enfin en lançant un regard fixe à son oncle alors que Lara les quittait brièvement pour aller déposer les cadeaux qu’elle avait ramené sous le sapin de la maisonnée. Cassandra les laissa un instant également, et Evelyn ne sut quoi dire de plus à Trevante. Elle qui était pourtant une adepte du small talk resta étonnement silencieuse, ses yeux se délogeant de ceux de son oncle pour se poser sur le plafond de la pièce. Elle eut une sorte de sursaut lorsque Lara refit son apparition. Elle posa une main sur son bras, puis désigna le coin où était disposé les bouteilles en riant doucement à ce qu’elle lui disait à propos de ses talents de préparatrice de cocktails "C’est la fête, je te laisse me faire la surprise de ce que tu me prépareras. Pas trop corsé en revanche, j’ai une réputation à garder." Une touche d’humour pour détendre l’atmosphère, encore qu’elle eut l’impression que ça faisait pire que mieux, mais elle ne s’en soucia pas là encore, s’installant sur un tabouret haut pour suivre les gestes de Lara qui fût plus ou moins alpaguée par Cassandra. Intérieurement, Evelyn roula des yeux, ces derniers se posant sur sa tante à qui elle demanda, bonhomme malgré le sentiment qu’elle ressentait à son égard et qui n’était rien d'autre que de l’agacement — et qui le serait toujours d’ailleurs, elle craignait que jamais elle ne réussisse à vraiment apprécier les parents de Lara "J’imagine que vous êtes au courant de ses projets pour l’année prochaine ?" Lara lui avait parlé de sa reprise d’études après avoir été certaine d’être acceptée, elle imaginait donc qu’elle avait tenu ses parents au courant juste après. Tendant la main vers sa cousine pour qu’elle la presse dans un geste de soutien timide, mais plus que sincère, elle détourna son regard de sa tante pour continuer en regardant la jeune femme cette fois "Elle sait déjà à quel point je suis fière d’elle, mais ça ne fait pas de mal de le répéter : je suis si fière de toi, Lara." Etait-ce un moyen comme un autre d’encourager son oncle et sa tante à l’être également ? Surement que oui, comme l’illustrait le regard qu’elle glissa sur eux avec une mine qui signifiait qu’elle serait intransigeante sur les remarques désobligeantes faites à l’encontre de la plus jeune de la pièce.

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Ce n'est pas ton premier repas un peu tendu avec tes parents et malheureusement, c'est aussi évident que le nez au milieu de la figure, tu sais que cela ne sera pas le dernier. Pourquoi ? Parce que les années, ta colère et les déceptions sont passées par là, tu n'es définitivement pas la fille qu'ils voulaient, celle qu'ils ont tenté de façonner et de guider. Pour suivre leur propre voie, tendre à l'excellence au sein de la famille, et pour avoir une vie simple, rangée et conventionnelle. Ce qui te fait un peu rire intérieurement car bien des aspects, ta vie est tout ce qu'il y a de plus normale. Oui, ton métier est un peu hors du commun, mais en dehors des heures d'ouverture, Paradise City est un lieu qui doit fonctionner : il y a les emplois du temps à faire, les employés à recadrer, les stocks à vérifier... tout ceci à gérer, le reste, les petits détails un peu barbants mais que tu trouves plus que passionnants. Que tu fais avant de retrouver ta colocataire et de tout recommencer. Ta vie est simple et rangée sur bien des points et tant pis si tes propres parents ne le voient pas. Ou ne peuvent pas l'accepter. "La barmaid en herbe qui va faire quelque chose de rose et sucré pour Evie, comme ça, ça passera mieux avec le goût de l'alcool !" Que tu réponds, un sourire un peu crispé sur le visage alors que tu t'actives. Peu importe, Cassandra l'a déjà dit qu'elle n'approuvait pas, à quoi est-ce que tu t'attendais ? Un retour de veste du jour au lendemain ? Non, malgré la période, tu le sais que les miracles n'existent pas réellement.
Evie est là, tu n'es pas seule et tu hoches la tête aux mots de ta cousine, ils sont au courant, ils ont été prévenus en deuxième mais tant pis. Leur avis ne compte pas autant que celui de ta cousine qui te tend la main et tu arrêtes tes mouvements pour saisir celle d'Evelyn sans y repenser à deux fois, comment est-ce que tu pourrais le faire ? C'est rassurant et tu es contente du regard que vous échangez et des mots suivants d'Evelyn. C'est beaucoup et cela te réchauffe le cœur et te conforte dans ton idée que tu ne fais pas tout de travers, non, merci bien. Et tu choisis même d'ignorer le regard qu'Evelyn adresse à tes parents ensuite, pour sûrement leur faire comprendre que c'est à eux de s'exprimer sur le sujet. "Merci, je retourne sur les bancs de la fac à trente ans, je vais faire tache au premier rang, mais on s'en moque, n'est-ce pas ?" Tu coupes court, avec une blague, parce que c'est bien vrai et que tu vas être un peu plus âgée que la moyenne des étudiants. Tu as de la chance, ton âge n'est pas écrit sur ton visage, pas comme certains ou certaines, et le doute pourra planner. Mais là encore, tu t'en fiches, ce n'est pas comme si tu retournais sur les bancs de l'université pour sociabiliser ou trouver toute une floppée d'amis. Tu veux acquérir de nouvelles compétences, être prise au sérieux et devenir une femme d'affaires encore plus aguerrie qu'avant.
"Oui, le plus important c'est que tu te concentres sur tes projets et tes études." Que ton père ajoute, il ne saisit pas la perche tendue par Evelyn et ça ne t'étonne guère alors que tu termines le cocktail de ta cousine. Ce sera un Cosmopolitan revisité pour Evie. "Oui le plus important." Cassandra se joint à Trevante, un sourire un peu plus faible sur le visage, tu le vois du coin de l'œil, mais tu ignores ta mère alors que tu fais glisser le verre d'Evelyn devant elle. Ton père semble avoir la même idée vu qu'il a un signe vers la bouteille de champagne et tu comprends le message, remplissant un verre pour lui et Cassandra la seconde suivante. "Trinquons donc à cela, à la réussite de Lara, autant sur le campus que dans son établissement." Paradise City, que te hurles ton esprit, mon club de strip-tease. Personne ne va oser le dire et cela te fait autant mal que cela t'irrite mais plutôt que de regarder Trevante lever son verre, tu te concentres sur Evelyn et tu trinques avec elle. Avec ton propre cocktail.
"Hmm, on ne peut qu'espérer." Que tu murmures, un sourire uniquement pour Evelyn. Tu ne crois pas en une quelconque chance ou aide externe, il suffit de voir à quelle vitesse tu as arrêté de te rendre sur les bancs de l'église dès que ce n'était plus obligatoire, tu crois en toi, c'est le plus important. Tu sais ce que tu peux faire, ni plus, ni moins. Tu bois une longue gorgée et tu as peine le temps de reposer ton verre, que tu entends déjà ta mère questionner Evelyn."Oui, mais j'ai ouïe dire que Lara n'était pas la seule qui passait à autre chose, n'est-ce pas Evelyn ?"

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Personne ici n’était doué pour les relations familiales, c’était une évidence sur laquelle il n’était pas difficile de statuer. Evie aurait aimé dire qu’au moins, ils essayaient, mais ce n’était pas le cas de tout le monde, le prouvait l’entame des parents de Lara qui évidemment, ne trouvaient pas mieux que de faire subtilement poindre leur avis à propos des choix de vie de leur fille. C’était sa vie en l’occurence, alors lui faire confiance et ne pas lui mettre de bâtons dans les roues, c’était encore la chose la plus honnête à faire, peu importait qu’on comprenne ses choix ou pas. Il s’agissait des siens, point final "On s’en moque totalement." Se mettant d’accord avec Lara, elle haussa doucement les épaules "Il y a des histoires d’octogénaires qui se sont retrouvés au milieu de classes de lycéens pour passer leur baccalauréat, alors tu as de la marge avant d’être traitée de vieillarde." rassura-t-elle sa cousine lui lâchant la main en lui souriant. Elle avait vraiment de la marge Lara en effet, elle ne faisait pas ses trente ans, et quand bien même : son entreprise était louable, peu importait son âge. Fixant un instant son oncle et sa tante, Evelyn les quitta des yeux pour dire à nouveau à Lara "Où est mon cocktail ?" Histoire d’insuffler un certain rythme à la conversation, et ne pas camper sur la menace que représentaient les potentielles remarques désobligeantes de ses parents.

Trevante ne semblait pas réfractaire à l’encourager, ce à quoi Evie réagit avec un sourire et un léger hochement de tête dans sa direction "Le plus important, c’est surtout qu’elle garde ses objectifs en tête et qu’on l’encourage à le faire." Un peu plus, elle hocha la tête, ses sourcils se fronçant très doucement en même temps "C’est une femme accomplie maintenant, ce qu’elle apprendra sur les bancs de la fac, ça ne fera qu’ajouter du plus à ce qu’elle a appris seule, comme une grande." Était-ce une pique dirigée vers les parents de la jeune femme ? Evelyn ne le voyait pas de cette manière, mais elle les laissait à leur interprétation, laquelle serait forcément erronée puisqu’ils étaient prompts à la susceptibilité. Elle ne s’en soucia pas, attrapant son verre préparé par Lara, et suivit le mouvement pour trinquer à sa cousine à qui elle adressa un clin d’oeil par-dessus son verre qui termina à ses lèvres. Elle en but une gorgée, et donna son approbation à propos de sa préparation avec un pouce levé dans sa direction, la félicitant d’abord en silence, pour retrouver la parole juste après "C’est parfait." lui fit-elle alors, gardant son verre dans sa main en retournant la tête vers Cassandra qui l’interrogeait enfin sur ce qui avait fait l’événement au sein du clan "On peut dire que ton ouïe fonctionne bien, tante Cassandra." Elle était sur la défensive Evelyn, mais toujours avec une sérénité qui la rendait surement plus dangereuse qu’elle ne l’était vraiment — elle tenait ça de sa mère, assurément. Se recalant sur son tabouret, ses chevilles se croisant en même temps, elle fit un léger mouvement pour poser son verre sur le comptoir derrière elle, et opina par anticipation à ce qu’elle s’apprêtait à répondre à sa tante "J’ai de plus grandes responsabilités c’est vrai, mais ce n’est pas si différent de ce que je faisais avant finalement." Il y avait juste beaucoup plus d’enjeux derrière "Je suis toujours en charge de beaucoup trop de choses à la foi si tu veux mon avis, sauf que je mentirais si je disais que ça ne me plaît pas. Ce n’est pas le cas, je ne regrette pas d’avoir accepté cette offre." Elle eut un sourire bouche fermée, sa tête se penchant sur le côté quand elle décida avant que les questions de sa tante ne deviennent intrusives "Et si on arrêtait de parler du travail et qu’on profitait un peu de ce moment pour se déconnecter de tout ça ?" Joignant le geste à la parole, elle empoigna à nouveau son verre en se levant de son tabouret, et fit quelques pas pour se retrouver au centre de la pièce, et demander à la cantonade, un sourire fendant son visage de part en part "Quel est le menu de ce soir ?"

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"Yep, et moi je n'ai pas de rides alors..." Voilà ce que tu marmonnes, un léger sourire aux lèvres, alors qu'Evie te rassure d'une façon qui est bien à elle. Avec tact et douceur, tout en insistant bien sur le fait qu'elle croit en toi. Et oui, c'est facile à faire, tellement facile à faire que tes propres parents devraient suivre l'exemple donné par ta cousine plutôt que de se tourner les pouces et de ne pas t'encourager. Dans un sens, tu y es habituée, et tu l'as déjà dit à ta cousine, tu ne t'attends pas à un miracle ce soir. Tu es réaliste, fin de l'année ou non, esprits des fêtes présents ou pas, les Pearsons restent les Pearsons. Peu importe les beaux vêtements, l'alcool et les sourires échangés, certaines choses ne changeront pas. Jamais même. Evie a son cocktail et elle a le droit à un clin d'œil de ta part alors que vous trinquez et que la conversation reprend. Si c'était poli de rouler des yeux, tu le ferais, avant de demander à ta mère si maintenant, est le meilleur moment pour questionner Evelyn de la sorte. Oui, elle a changé de métier, un métier tout aussi prenant et avec des responsabilités, cela ne veut pas dire qu'elle a changé de camp parce qu'elle ne travaille plus pour la Fondation Pearson. Evie répond à ta mère alors que tu prends une autre gorgée de ton cocktail, le sucre et l'alcool se mêlent sur ta langue et c'est presque assez pour ne pas entendre qu'Evelyn est sur la défensive. Presque.
Tu n'hésites donc pas à venir à sa rescousse, alors que du coin de l'oeil, tu peux voir ta mère songer à sa prochaine interrogation. Non, le sujet est clos, Evelyn vient de le dire, elle s'est même levée. "Et n'est-ce pas cela le plus important ? Ton nouveau métier te plait, ça répond à ma question et oui, parlons d'autre chose. C'est bien d'être des femmes accomplies cinq secondes mais..." Le sourire est là alors que tu pivotes sur ta droite pour rejoindre Evie, tu es persuadée de ce que tu avances. "Si je dois décrocher et faire des pauses, cela s'applique pour tout le monde." Evelyn, toi, tes parents, tu as un petit mouvement de sourcils appuyé en direction de ta mère, suivi d'un sourire. Cassandra hoche la tête, tu la vois mal te contredire maintenant, dans le fond, elle aussi souhaite que la soirée se passe bien. Et que tout le monde reparte avec un bon ressenti. Une fois le regard échangé avec ta génitrice, tu te tournes de nouveau vers Evelyn, ton verre dans ta main droite. "Maman s'est chargée du menu... Je pourrais te dire que j'ai aidé, mais on a vécu ensemble suffisamment longtemps pour que je t'épargne ce mensonge éhonté." Un petit rire t'échappe, avant que Cassandra ne détaille le menu.
La dinde est dans le four, pour la touche finale et être prête quand tout le monde sera installé. Il y a du fois gras, mais pas que, un assortiment de petits-fours avec du saumon fumé, du homard, du jambon ainsi que différents fromages et des crudités ; le tout présenté avec une petite touche d'élégance que tu ne peux qu'associer à ta mère. "Oh il manque une entrée.. et il faut finir de dresser la table." Cassandra est en mouvement l'instant suivant et tu attrapes un des petits fours, avec du saumon dessus alors que Trevante hoche la tête. "Je m'en occupe." Tes parents sont en mouvement et si la nourriture est bonne, on ne peut pas remettre en doute les talents culinaire de ta mère, tu es contente de te retrouver un peu plus seule avec Evelyn. Tu finis ton verre, le posant sur le comptoir avant de reprendre la parole. "Merci. De tenter de leur faire entendre raison mais..." Mais même si ce serait un super cadeau que tes parents acceptent enfin qui tu es et qui tu ne seras jamais, tu sais que cela ne va pas arriver. Tu as cessé d'attendre leur aval depuis des années et tu t'en portes très bien. Oui, l'enfant en toi est toujours blessée et leur accordera toujours plus de chances, mais l'adulte occupé et réaliste que tu es, sait à quoi s'attendre maintenant.  "Je crois que c'est une cause perdue, ma chère Evelyn." Tu hoches la tête. "La vodka me rend un peu plus sérieuse."

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Elle était certaine que si elle laissait Cassandra continuer ses questions, elle finirait par vouloir s’en aller d’ici sans demander son reste. Elle la connaissait sa tante, c’était le genre de fouine qui trouvait son salut dans l’action de remuer les mauvaises choses, trop malheureuse pour savoir se satisfaire du bonheur de ceux qui l’entouraient et se complaisant dans l’hypocrisie du milieu duquel elle venait. Ainsi, elle mettrait en perspective les crimes de Saül Williams, lui demanderait si elle dormait bien la nuit en sachant qu’elle reprenait les rênes d’une entreprise dont le nom était souillé par les vices d’un homme violent ; et ça l’agacerait, puisque c’était bien pour ça qu’Evelyn avait accepté le poste en vérité, enthousiaste et dévouer à l’idée de laver la MHI de toutes les injures essuyées à cause des méfaits de son ancien dirigeant. Sa tante n’était pas la seule à se poser ce genre de questions, c’est pourquoi potentiellement les entendre à nouveau, ça la gênait au plus haut point, tellement qu’elle se sentit obligée de faire tourner court la conversation, appuyée par Lara à qui elle accorda un sourire en lui disant "Les mots d’une femme sage, vous devriez en prendre de la graine." La pique, cette fois, n’était pas cachée sous des sourires ou des courbettes, mais bel et bien dirigée vers son oncle et sa tante qui pouvaient bien la regarder avec des yeux ronds s’ils le voulaient.

Evie n’avait pas envie de prétendre que ça ne la dérangeait pas, le traitement qu’ils avaient toujours imposé à leur fille unique. Néanmoins, elle calma le jeu en s’intéressant au menu, faisant tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas gâcher les efforts de Lara qui avait mis la main à la pâte, comme elle l’apprit juste là, alors qu’elle passait un bras autour de ses épaules en lui faisant, espiègle "Je suis en partie venue pour bien manger, je t’en supplie, ne me dis pas que c’est toi la cheffe de la soirée." Elle récolterait peut-être un petit coup dans les côtes, mais ça faisait du bien de retrouver un semblant de complicité avec la jeune femme. Tout n’avait pas été rose cette année entre elles, mais elle avait espoir que ça change, et qu’à défaut de vivre à nouveau ensemble, chacune à l'aise avec leur indépendance, elles puissent au moins supporter d’être dans la même pièce à nouveau. C’était le cas. Le reste de la phrase de Lara la rassurant quant à l’état dans lequel se trouverait son estomac à la fin du repas, elle fit mine de laisser un soupir de soulagement lui échapper pendant que son oncle et sa tante étaient soudainement pris à autre chose. Se tournant de nouveau vers Lara, elle se permit de la mener jusqu’au bar où elle-même harponna son verre dont elle but une longue gorgée, sa main balayant les remerciements qu’elle lui présentait avec une nonchalance sereine "Je maîtrise ce genre de ballet à la mesure près depuis des lustres, je sais comment m’y prendre." Faire passer des messages tout en restant polie et bienveillante, c’était sa marque de fabrique. Se hissant sur l’un des tabourets, elle reprit dans la continuité de ce que la jeune femme était en train de lui dire "Tu t’en moques. Regarde-moi." L’ordre était doux, mais déterminé. Elle la laissa s’exécuter, et les sourcils haussés, elle lui dit avec le sérieux inhérent à ce genre de discours "Toi, tu es sûre de ce que tu as envie de faire, et tu es fière des projets que tu comptes mettre sur pied ?" Pour en avoir discuté avec elle, elle savait que c’était le cas. Alors, peut-être lui coupa-t-elle la parole ou non, laissant un blanc filer avant de se remettre à parler, mais ce n’était pas grave "Je ne plaisantais pas quand j’ai dit que ton discours, c’est celui d’une femme sage. Tu as mûri, tu n’as plus besoin de l’aval de qui que ce soit pour faire ce que tu as envie de faire, et surtout pas de celui de tes parents qui sont des éternels insatisfaits de toute façon." Et ça, elle l’affirma avec un petit signe de tête sûr, se fichant pas mal que Trevante et Cassandra puissent l’entendre, et reprenant son verre qu’elle sirota avec l’air de ne pas y toucher.

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Tu suis Evelyn quand elle te guide sans broncher. Où est-ce que tu pourrais fuir en réalité ? Et tu te dis même qu'un autre verre serait une bonne idée. Tu appelleras un taxi pour rentrer chez toi de toute façon et tu pourras raconter à Diana à quel point la soirée n'était pas un fiasco total. Ou alors il est trop tôt pour le dire ? Sûrement, vous ne vous êtes pas encore rempli l'estomac, c'est là qu'il faudra s'asseoir, se regarder dans le blanc des yeux et échanger des vérités."Hmm?" Evie veut que tu la regardes justement, et tu le fais, un de tes sourcils dressés. Qu'est-ce que ta cousine cherche ? Tu ne sais pas, tu lui fais confiance et tu hoches la tête à la question posée. Tu es sûre, tu l'es, et tu as appris beaucoup de choses en gérant Paradise City. Que le succès ne se fait pas en une nuit, qu'il faut se montrer à la fois patiente et flexible quand on est en charge, et que même des mauvais résultats, sont des résultats quand même. Après tout, il faut savoir essuyer des périodes même difficiles pour se considérer patronne et savoir tenir bon et perdurer. Alors qu'Evie ne se fasse pas de soucis, la décision est prise, l'absence notable de réaction de tes géniteurs ne va pas te faire faire demi-tour. "Je ne pense pas qu'une femme sage serait en train de boire autant en compagnie de ses parents, mais..." Mais tu vois ce qu'Evie veut dire et tu l'entends surtout. Ce n'est pas à prendre à la légère, tu ne sais pas si tu as mûri, mais il est clair que tu vois les choses sous un angle différent.
Les caprices sont devenus des choix assumés et conscients, de même que les décisions professionnelles et financières, elles apportent leur lot de risques et de conséquences que tu considères avant. Ce n'est pas juste pour faire du bruit que tu te lances dans tout ça, ou pour être différente, tu prends de la place et tu as des choses à dire. "Merci, ça me touche vraiment, au moins une personne qui croit en moi." Tu le dis, te fichant bien de savoir qui peut vous entendre, Cassandra et Trevante peuvent s'enfouir la tête dans le sable, tu ne réagirais même pas en réalité. Ton verre est vide et tu ajoutes un:"Enfin deux, la première, c'est moi." Avec un sourire avant de songer à ton prochain cocktail. Tu attrapes le mixeur et de nouveau la vodka, pour refaire une série de cocktails roses. Alors que tu expliques ton raisonnement de pensée à Evelyn. Tout devient toujours plus réel quand tu peux lui exposer ta pensée, ça, ça ne change pas. "Ma décision est prise, je retourne à la fac, dans un an, j'aurais le diplôme, de l'expérience et toutes les affaires qui vont avec." Tu n'es pas une débutante, mais pas une experte non plus, ça, tu as assez de jugeote pour le voir. Et tu retournes à l'université pour pallier tes lacunes, si ce n'est pas une décision réfléchie, tu ne vois pas ce que tu dois prouver de plus.
"J'investis dans moi-même comme une grande." Là, tu ne parles pas juste d'un investissement financier, Evelyn le comprendra très bien. Cela viendra plus tard, quand tu auras prouvé que tu pouvais être sérieuse, assez pour avoir le bon diplôme, une affaire florissante et la tête sur les épaules."Je me serais jamais lancée si on n'était pas aussi proches, tu le sais, ça?" Tu arrêtes de mélanger les tons, les couleurs et les saveurs pour adresser un regard long et appuyé à Evie. Il faut qu'elle le sache, sans son soutien constant, peut-être que tu serais retournée gratter à la porte de la demeure familiale après avoir quitté la fac. Prête à admettre que c'était une erreur et prête à accepteur leur façon de penser et de voir les choses. "Et je suis sérieuse, je ne dis pas juste ça parce que c'est décembre, l'esprit des fêtes et blablabla... Je suis tout à fait sérieuse." Tu te répètes, tant pis, il y a des choses qui méritent d'être dites plusieurs fois. "On pourrait me dire que contrairement à certains, je... non, on part avec beaucoup d'avantages, mais ça ne doit pas minimiser nos efforts, non?" Là, tu parles autant d'Evelyn que toi pour le coup. Juste au moment où tu dis cela, Cassandra reprend la parole, élevant la voix pour se faire entendre. "Je pense que nous pouvons passer à table, je ramène les entrées, ne vous inquiétez pas." Pour Evie, tu as un autre haussement de sourcils qui ne signifie qu'une seule chose: allez, continuons le cirque.

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"Hm, je ne suis pas sûre de ça." Le définition de la femme sage devait varier selon les avis, Evelyn n’en ferait pas un débat. Elle était convaincue qu’au cours de cette année en particulier, Lara avait gagné bien plus de sagesse, et elle basait sa certitude sur ses observations récentes. Elle était un peu plus posée dans ses réactions, prenait la critique de façon plus positive que négative, et ne comptait pas sur ses battements de cils pour qu’on lui pardonne ses excès de verbe ; qu’elle boive ou non en compagnie de ses parents, ce n’était pas un paramètre qui comptait dans son barème personnel, elle devait l’avoir compris grâce à ses mots qu’elle ne répéta pas.

Au moins une personne qui croit en moi, c’est ce que dit Lara après avoir remercié Evie qui pencha la tête sur le côté. Ça lui brisait le coeur d’entendre ça de la bouche de sa cousine qu’elle encouragerait toujours, quoi qu’elle déciderait de faire "Tu te trompes. Je sais qu’Itziar et Diana croient en toi autant que moi." lui fit-elle remarquer, sachant très bien que les deux jeunes femmes comptaient beaucoup pour elle au point d’avoir fait de l’une d’elles son associée. L’ajout que Lara fit juste ensuite, il fit pointer le doigt d’Evelyn dans sa direction et lui faire, aussi malicieuse qu’elle était fière d’elle "Ça, c’est le genre de réponse que j’adore. Même si personne ne croit en toi, tant que toi, tu crois en toi, c’est l’essentiel." Elle y croyait dur à cette maxime. Elle pourrait paraître cliché, mais c’était une base solide sur laquelle fonder ses projets — elle était bien placée pour le savoir. Se recalant sur son tabouret haut, elle trempa à nouveau ses lèvres dans le cocktail que Lara lui avait concocté, et avala vite sa lampée pour réagir à ce qu’elle lui disait en même temps "Et tu n’auras de comptes à rendre à personne, c’est important." D’ailleurs, ça lui fit penser à quelque chose. Se penchant très doucement vers elle, elle murmura dans l’espace qui les séparait "C’en est où d’ailleurs, cette histoire avec la police ?" Elle ne voulait pas que son oncle et sa tante captent leur discussion, d’où les messes basses.

"Arrête, je suis certaine que même sans ça, tu aurais trouvé le moyen de faire ce que tu as envie de faire." Elle était flattée Evie, mais elle refusait de s’approprier le mérite de sa cousine dont la démarche, courageuse, venait uniquement d’elle "Je n’y suis pour rien, c’est à toi que tu le dois, et à toi seule." Et elle ne voulait pas qu’elle l’oublie, elle voulait qu’elle le garde à l’esprit tout le temps dont elle aurait besoin pour mettre toutes les chances de son côté et continuer à avancer comme elle était en train de le faire "Oh, je sais que tu le penses, mais je te le redis : je n’y suis pour rien." Elle insistait, le sourire aux lèvres, son verre se vidant enfin pour de bon quand elle inclina la tête en arrière pour le terminer, et puis que le posant sur le comptoir, elle ajouta "Si je ne savais pas que ta mère allait bientôt nous appeler pour dîner, je t’aurais bien dit de m’en servir un autre un peu plus corsé." Elle laissa filer un clin d’oeil, sous-entendu que ce verre en plus ne serait pas de trop pour supporter la fin de la soirée quand la voix de sa tante résonna derrière elle. Grossissant ses yeux en direction de sa cousine, elle lui dit en même temps "Tu te sens d’attaque à supporter la suite, ou on doit s’inventer une urgence pour échapper au tête-à-tête ?" Elle connaissait déjà la réponse. Lara avait donné de sa personne tout au long de la journée pour préparer le repas, Evelyn ne lui ferait pas l’affront de ne pas y goûter. L’attrapant par les épaules pour la conduire jusqu’à la salle à manger, elle lui dit dans l’intervalle "On va s’en sortir à merveille, comme toujours." N’est-ce pas ? Voulait dire le petit regard en coin qu’elle lui adressa, un léger rire lui échappant en même temps.

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"Le plus important si tu veux mon avis." Que tu dis avec un petit hochement de tête alors qu'Evie te fait remarquer que c'est important de croire en soi. Sur ce point-là, tu n'as pas d'inquiétudes à te faire, tu n'as jamais manqué de confiance en toi. Jamais. Que ce soit il y a des années en arrière, ou même maintenant, tu as de la chance d'avoir toujours su qui tu étais et si ce que tu veux a bien changé au fil des années, tu sais que tu peux obtenir ce que tu veux si tu y œuvres de toutes tes forces. Et tu n'en douteras jamais. Et oui, le soutien des personnes dans ta vie, Evie, Diana et même Itziar, est important, mais Evelyn sait très bien que lorsque tes objectifs sont concernés, tu peux être très efficace et plus que déterminée. Autant une qualité qu'un défaut et tu peux même lever un verre à ce propos. Enfin, un verre vide pour le moment, c'est pour cela que tu as de nouveau attrapé les bouteilles. Sans même grimacer alors qu'Evie parle de la police. "On attend encore le contre coup, il y a eu une fouille de fond en comble de Paradise City et ils ont interrogé certains de nos employés, mais vu qu'ils n'ont rien trouvé, ils ont dû se faire une raison." Si traffic de substances illicites il y a à Brisbane, ce n'est définitivement pas dans votre établissement, décidément pas sous votre nez ou celui de votre clientèle, vraiment pas. L'expérience n'était pas très plaisante et cela a même fait déserter quelques clients. Mais Itziar et toi vous avez décidé de surfer sur la vague, de proposer une série de cocktails gratuits, toutes les danseuses se sont vues offertes une tenue de policièrs plus que sexy et... les affaires reprennent petit à petit. Non, les chiffres de novembre et décembre ne vont pas être bons, mais toi et Itziar, vous vous y êtes déjà préparés psychologiquement, alors il n'y a rien d'autre à faire, vraiment pas en réalité.
"L'inspecteur en charge de l'enquête vient de temps en temps, mais en tenue de civil, je ne sais pas si ça veut dire qu'il est fan du club, mais vu que nous n'avons rien à nous reprocher... et qu'il vient en tant que simple visiteur, je n'ai rien à dire." Et il peut venir s'asseoir au comptoir du bar autant qu'il veut, ça ne changera rien à ce simple fait. Il n'est pas très généreux avec les pourboires, mais ça, c'est une information que tu gardes pour toi. Pour l'heure, il est temps de passer à table. Encore une fois, Evie t'offre une issue de secours et tu lui renvoies un sourire, avant de remplir de nouveau les verres. Tu vas en avoir besoin. "Nan, je garde l'excuse de quelqu'un a mis le feu à mon club pour une autre fois." Est-ce une bonne chose de le dire à voix haute et avec autant de désinvolture ? Probablement pas et pour te rattraper, tu presses la paume de ta main libre sur le comptoir. "Je touche du bois hein." Tu n'es pas superstitieuse, mais on ne sait jamais, autant ne pas tenter le diable ; Evelyn a cependant raison, vous allez vous en sortir, comme d'habitude, tu n'en doutes pas. Verre en main, tu te diriges vers la table, ta mère se charge de tout, elle a déjà dit, et tu ne te sens même pas coupable de ne pas aider alors que tu trouves ta place. En face d'Evelyn, tes parents eux se font face et quand tout le monde est là, Trevante se relève, verre en main.
"Cela m'a l'air absolument délicieux." Il commence doucement, et si pendant quelques secondes, tu te demandes où va ton cher papa avec son air si sérieux, cela finit par arriver et tu as la réponse à ta question. "Je mélange un peu les traditions, mais peut-être qu'avant de commencer le repas, ou de le continuer d'ailleurs... On pourrait faire un tour de table... et dire nos résolutions pour l'année à venir ? Ou ce qu'on attend de 2024 ?" Une bonne idée sur le papier, ça, tu peux en convenir et plutôt que de donner une réponse directe, tu prends une autre gorgée de ton verre. Que quelqu'un se jette à l'eau en premier, toi, là tout de suite, tu ne te sens pas brave... Du tout.

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Evelyn s’enquit des soucis avec la police que le club de Lara essuyait depuis quelques temps maintenant, cherchant à se rassurer, elle qui s’était tant inquiétée d’apprendre la nouvelle. Elle pensait ce qu’elle lui avait dit quand elle avait appris qu’il y avait des soupçons de traffic autour de son club : quand une rumeur de ce genre courrait, ce n’était non seulement pas bon pour les affaires, mais ça finissait surtout par se répandre comme une traînée de poudre, et les clients devenaient plus frileux à s’associer à un endroit qui traînait une mauvaise réputation. Les clients et les associés d’ailleurs. Lara lui assurait que ce n’était que de l’histoire ancienne désormais, et Evie aurait bien aimé la croire, mais son côté rationnel ne pouvait s’empêcher de songer aux répercussions que tout ça engendrerait sur la durée. Elle se dit que c’était une bonne chose au fond que la jeune mûrissait d’autres projets, d’autres envies, parce qu’à ce rythme-là, à cause de la rumeur, son club pourrait tout aussi bien vivre ses derniers instants. Attentive, elle enregistra les propos qu’elle lui rapportait avec un léger hochement de tête et un léger froncement de sourcils, et ne tenant pas à paraître trop pessimiste en lui rappelant qu’il fallait se méfier de l’eau qui dort, elle se contenta de ça, se taisant et finissant son verre avant que sa tante ne les appelle enfin pour dîner.

Elles abandonnèrent le bar pour la table, dressée dans la salle à manger. Evelyn s’installa auprès de Lara, et alors qu’elle jetait un oeil à l’agencement du plan de table, elle regretta que Rhett ne soit pas là "Qu’est-ce que tu as cuisiné sur cette table, Lara ?" lui demanda Evie avec une taquinerie dans le ton qui voulait bien dire ce qu’il laissait sous-entendre, soit histoire que je n’y goûte pas. Elle plaisantait bien sûr, sa tête opinant juste après les propos de son oncle qui s’enthousiasmait sur ce qu’il avait sous le nez "Je ne regrette pas d’être venue, oui. En plus d’avoir l’air très bon, c’est aussi très beau." Un mensonge poli, qu’elle offrit à l’assemblée en déplaçant ses couverts à sa convenance, et en dépliant sa serviette de table pour la poser sur ses genoux joints sous la table. Elle n’était certes pas fan de son oncle et de sa tante, elle devait reconnaître qu’ils savaient recevoir, comme tous les Pearson qui n’étaient pas du genre à ne pas mettre les petits plats dans les grands. Ça se vérifiait ici : la vaisselle était chic et coûteuse, le chemin de table était personnalisé selon les codes des fêtes de fin d’année, l’or se mariant avec le vert sapin, et les bougies faisaient danser leur flamme au-dessus des plats cuisinés par sa tante. Prenant une légère inspiration en s’apprêtant à demander aux autres par quoi ils commençaient, la suggestion de son oncle la fit caler, puis froncer le bout du nez en tournant la tête vers Lara un air de lui dire on peut toujours s’enfuir, si tu veux. Mais c’était important pour Lara d’être là, alors Evelyn reposa ses yeux sur son oncle, essaya de passer au travers de la douleur que ça lui faisait de se dire qu’il ressemblait beaucoup trop à son propre père, et lui répondit "C’est une très bonne idée." Une très bonne idée à laquelle elle ne se plierait pas la première, expliquant dans la foulée "J’ai pour ma part arrêté de prendre des résolutions depuis un bon bout de temps maintenant, mais je suis curieuse de connaître les vôtres." Elle se ferait surement reprocher de ne pas faire d’effort, mais à ce stade, elle s’en moquait pas mal ; elle n’avait pas envie de parler de ce qu’ils avaient prévu avec Rhett ni même de l’idée à laquelle ils croyaient farouchement, et qui mettait en avant le fait que c’était leur année — c’était rien qu’à eux, ça leur appartenait. Elle n’était pas venue pour satisfaire son oncle et sa tante, elle était venue pour que Lara ne se sente pas seule à leurs côtés. Empoignant la carafe de vin qui était sur la table, elle commença à servir tout le monde, les gratifiant d’une rasade généreuse, avant de reprendre avec un sourire "Je vous laisse l’honneur de commencer. Lara ?" dit-elle à sa cousine qu’elle encouragea à prendre la parole avec un sourire, déposant à nouveau la carafe de vin au centre de la table. Ensuite, elle joignit ses deux mains pour mieux poser ses deux coudes au bord de la table, se parant d’une mine aussi attentive qu’elle était intéressée par ce que tout le monde avait à dire, mais surtout par ce que Lara avait à dire.

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"Ne t'inquiète pas Evelyn, toi et ton estomac, vous êtes saufs, on ne m'a pas laissé dans la cuisine sans supervision." Tu réponds cela à ta cousine avec un sourire sur le visage. Tu ne le prends même pas mal, elle a raison de poser la question, tu es beaucoup de choses, mais une bonne cuisinière ? Non, cela n'est très certainement pas sur la liste. Tu pourrais te pencher sur la question un jour, mais après avoir passé l'après-midi dans la cuisine de Cassandra Pearson ? Tu sais que ce n'est pas fait pour toi. Ta mère prend clairement du plaisir à cuisiner et à vous remplir l'estomac, pour toi, c'est une corvée. Une corvée qui peut être vite résolue, en quelques clics sur l'écran de ton téléphone, en allant embêter Diana ta nouvelle colocataire... Pas un souci à l'ère du numérique et pas pour ce soir quand Cassandra s'est occupée de tout et ce, avec un soin particulier. Tu as envie de passer au repas, le très bon repas, mais ton père semble être un peu nostalgique. Tu ne peux pas lui en vouloir, c'est une soirée importante et ce n'est pas comme si vous étiez souvent, tous les quatre, en compagnie de l'un l'autre. À faire un effort. Ou à être aussi réceptifs et attentifs. Ouais, Trevante a sûrement raison, il faut faire quelque chose pour marquer le coup et être sûr et certain qu'il ne s'agit pas d'un rêve.
"Bien dit, ça ne sert à rien les résolutions." Tu le dis à la suite d'Evelyn, parce qu'une date sur un calendrier ne t'a jamais fait bouger ou aller de l'avant. C'est pour les gens qui sont un peu plus faibles d'esprit et de beaucoup moins motivés que toi. Tu as donc beaucoup de chance en fait, peut-être que c'est de ça dont tu devrais être le plus fière et remercier une quelconque entité pour ta nature de bosseuse. Quand Evelyn prononce les deux syllabes de ton prénom, tes parents se tournent également vers toi."Je ne prends pas de résolutions mais..." Mais tu peux bien faire plaisir à ton cher papa. Et te prêter à ce petit jeu, pour le symbolisme, parce que tu aimes bien l'attention et que ça ne te coûte rien du tout. Tu as un hochement de tête pour ton père et alors que Trevante se rassoit, toi tu te lèves. Tu attrapes ton verre l'instant suivant, ton autre main se pose sur ta hanche droite et tu réfléchis un peu. À ce que tu pourrais dire. 2024, douze longs mois, tu ne vois pas pourquoi et comment cette année serait différente mais... tu as bien le droit d'espérer."J'espère que je serais capable de suivre le cursus sans trop de difficultés. J'espère que le club tiendra un an de plus avec les comptes dans le positif." Tu as un petit rire nerveux à la fin de ta phrase en disant cela, cela parait être un peu anodin, mais c'est important à tes yeux. Peu importe si certaines personnes assises à cette table désapprouvent, ce n'est pas le propos. Tu commences, il s'agit de tes aspirations pour les prochains mois à venir alors tu as le droit de penser à ton club. Ton bébé comme tu aimes si bien le dire et ce même si c'est un très mauvais descriptif pour une boite de strip-tease.
"J'espère que quelqu'un va enfin inventer une pizza qu'on mange sans prendre un seul gramme et..." Une cause qui est très chère à ton cœur-là encore, et tu marques une pause, alors que ton regard passe sur les autres membres de ta famille. Tu finis par trouver les mots, et tant pis si tu passes pour trop naïve et sentimentale, tant pis. "J'espère qu'il y aura plus de réunions de Pearsons de ce genre. Sans les caméras, sans prétention et juste pour partager de la nourriture et se tenir compagnie, parce que c'est important." Important pour toi, important pour se rappeler que vous êtes une famille justement. Et que ce n'est pas juste pour faire joli ou pour la Fondation. Evie connaît déjà ton avis à ce sujet, mais il est sûrement important de le rappeler devant tes parents. Tu n'as rien de plus à ajouter et pour le prouver, tu lèves ton verre, dans une sorte de salut improvisé, pour enfin boire une longue gorgée. "Bien dit, Lara." Ton père te félicite alors que tu finis par retrouver ton siège. Pourquoi est-ce que tu as l'impression d'avoir réussi un test très important ? Aucune idée, tu te tournes vers ta cousine l'instant suivant, histoire de lui passer le bâton."Hmm... Evie tu veux prendre la suite ?"

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Personne ne souffrirait des talents de cuisinière de Lara ce soir, une aubaine à laquelle Evelyn sourit, rassurée par sa cousine elle-même quant à ce qu’on l’avait autorisée à faire ou pas pour préparer ce dîner succulent qu’ils s’apprêtaient à déguster. Visiblement pas avant d’avoir fait un tour de table pour connaître les résolutions de chaque membre de la tablée, ce qui força d’ailleurs Evie à passer lâchement son tour pour refiler la patate chaude au plus motivé, soit Lara qu’elle sollicita naturellement après avoir servi un verre de vin à tout le monde. Elle ne voulait personnellement pas se lancer dans l’exercice parce qu’elle n’était pas une grande amatrice du concept, mais surtout parce qu’elle ne voulait pas parler de ses projets avec des gens qu’elle n’appréciait que par convenance, aussi proche de son oncle et de tante qu’elle l’était d’une famille plus éloignée en encore. Elle n’était pas connue pour être rancunière, elle savait néanmoins parfaitement ce qu'ils avaient fait vivre à Lara ces dernières années, et son côté protecteur s’en voudrait de l’oublier  sous le prétexte qu’ils l’avaient invitée à dîner ce soir "Je suis d'accord avec toi, ce n’est fait que pour se donner bonne conscience. Nous, on n’a rien à se reprocher, pas vrai ?" fit-elle à sa cousine, jouant le jeu de la complicité en lui offrant un clin d’oeil, ses yeux posés sur leurs hôtes, plus spécifiquement sur son oncle qui se rasseyait pour écouter les doléances que sa fille avait à faire à l’encontre d’un avenir qu’elle espérait forcément prospère.

Elle délaissa sa contemplation du profil de Trevante pour s’intéresser davantage à Lara qui croyait dur à ce qu’elle disait, et ça la touchait Evelyn, surtout quand ça mettait en exergue les doutes de sa cousine au sujet de ses projets "Bien sûr que tu seras capable de suivre le cursus dans lequel tu te lances sans difficultés. Personne ici ne croit que tu vas échouer, hm ?" interjeta-t-elle au milieu pour interroger du regard son oncle et sa tante avec, presque, une lueur de menace dans ses yeux bruns. Qu’ils osent prétendre que leur fille est une incapable, et ils verraient de quel bois se chauffe leur nièce qui porta son verre à ses lèvres en même temps qu’elle ne les lâchait pas du regard pour observer leur réaction au discours de la jeune femme qu’elle finit par regarder à nouveau. Bien sûr, Lara ne pouvait pas rester sérieuse très longtemps, ainsi ce qu’elle ajouta par la suite fit sincèrement rire Evie qui ponctua au milieu de son discours "Comme si tu es du genre à devoir t’inquiéter de prendre le moindre gramme." Elle mangeait comme une enfant en bas-âge Lara et ce uniquement parce qu’elle pouvait se le permettre, son rythme de vie et sa pratique de la danse lui permettant bien des excès qu’elle-même ne risquerait pas de faire, bien qu’elle n’avait franchement pas à se plaindre de ce côté-là, elle non plus.

Au sujet de la fin de son petit laïus, elle ne dit pas grand-chose en revanche Evelyn. Ses rapports avec sa famille avaient beau être moins distendus, elle n’était pas soudainement devenue attachée à elle, peut-être le deviendrait-elle plus tard, quand elle deviendrait elle-même maman et qu’elle mesurerait la chance qu’aura son enfant de grandir dans un cocon comme celui qui avait été le sien à une époque ; de connaître sa grand-mère, ses tantes, ses cousins et ses cousines. Elle n’en était pas encore là, elle avait encore un peu de chemin à faire avant d’envisager d’accorder au clan Pearson le bénéfice du doute, alors poliment, elle se contenta de dire "Je n’aurais pas su dire mieux." Ses mots se confrontant à ceux de son oncle, elle lui accorda un léger mouvement de son verre avant de reprendre une gorgée, se faisant attaquer par le retour de bâton imposé par une Lara qui l’invita à prendre sa suite. Elle ne lui en voulait pas, mais elle aurait bien voulu y échapper. Elle se prêta à l’exercice cependant, et eut un léger rire avant de commencer, restant assise à sa place, bien qu’elle leva son verre pour porter son toast "Je n’ai pas grand-chose à ajouter de plus, je pense que Lara s’est très bien exprimée sur quoi attendre de l’année qui s’apprête à débuter. Peut-être que je devrais profiter de ce moment pour vous faire savoir que je suis confiante au sujet de notre avenir à tous ?" Ce n’était pas une vraie question, étant donné qu’elle prenait le coche pour leur faire savoir qu’en effet, elle l’était sincèrement. Accordant un dernier regard à son oncle et sa tante, elle conclut simplement en hochant la tête et en se rasseyant pour mieux laisser la place à celui qui voulait enchaîner derrière elle.

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crédit/(gif-hunts-for-you) ✰ w/@Evelyn Pearson

Toutes les personnes à cette table savent comment tu fonctionnes. Tu n'angoisses pas à propos du futur. Jamais. Tu fais des plans et tu dresses, dans ta tête, la liste de toutes les choses que tu dois faire pour accomplir les dits plans. Et tu tolères mal les refus ou les portes fermées, tu aimes bien les défoncer à coup de pied et avec ton franc-parler. Certes, cela s'est atténué avec les dernières années et maintenant que tu as plus d'expérience, tu comprends que tout le monde ne répond pas de la même manière. Surtout pas quand il s'agit du monde des affaires, alors oui, comme Evie le confirme bien, tu n'as pas d'inquiétudes. Si tes parents en ont, ils ne les partagent pas et pour une fois, tu es même contente qu'ils se complaisent dans leur silence et ce, même si c'est un peu hypocrite. Tant pis, tu as envie d'y croire dur comme fer ce soir, alors tu joueras le jeu, tu seras la gamine un peu naïve. Cela se prête bien à la saison et ira très bien avec le reste, maintenant que tu y songes bien. Personne ne se lève, ce que tu peux comprendre et tu hoches la tête à la question d'Evie. Tu ne sais pas ce qui va se passer entre tes parents maintenant, mais c'est à eux de décider comment ils veulent définir leur mariage et même cette famille. Tu l'as déjà dit, tu ne te mettras pas au milieu, tu ne choisiras pas de camp. Tu es leur fille et peut-être que ce sera cela ton camp.
Cassandra est celle qui lève son verre à la suite de ta cousine et qui ajoute à sa suite. "Oui, confiante à l'avenir également, je n'aurais pas pu mieux le dire Evelyn." Est-ce une technique un peu lâche pour ne pas donner le fond de sa pensée ? Un peu, mais tu décides de ne pas en tenir rigueur à ta mère ni même ton père, qui s'était lancé dans cette idée, mais qui n'a rien d'autre à ajouter. C'est assez pour les sentiments tu supposes, c'est plus que d'habitude et pour toi, c'est même un petit pas en avant et dans la bonne direction pour tes parents. "Je pense que nous pouvons passer à repas, pas vrai ?" Ta mère se tourne vers ton père et après un autre hochement de tête de la part de Trevante, il est temps de se pencher sur le repas. De remplir les assiettes et les estomacs. Ce qui te va parfaitement bien, tu as l'impression de ne pas avoir mangé depuis des jours avec l'attente et l'anticipation du repas.
Et ta mère s'est même surpassée, chaque bouchée que tu prends est un véritable régal et tu n'hésites pas à te resservir plusieurs fois. La conversation reste légère pendant le diner, tu partages quelques anecdotes de la vie en colocation avec Diana, ta mère parle du volontariat auquel elle participe depuis le passage de la tempête et comment il est rassurant de voir autant de personnes donner de leur temps et ressources pour aider ceux qui en ont besoin. Rien de conséquent donc et ce n'est pas un repas où les disputes peuvent arriver, ce qui arrive en revanche, c'est toi, qui finis par aller t'affaler sur le canapé de tes parents, juste à côté du sapin. Impossible de rentrer le ventre après tant de nourriture et si ce n'était pas pour le tissu de ta robe, tu aurais perdu ta taille de guêpe depuis longtemps, aucun doute à tes yeux. "Oh, que plus personne ne me laisse remplir mon assiette." Que tu dis à Evelyn alors que tu l'aperçois du coin de l'œil et qu'elle te rejoint. Tes parents sont en pleine conversation dans la cuisine et si ta mère a parlé d'un dessert plus tard, tu sais très bien que ce n'est pas de cela dont tes parents discutent. Tu ne veux pas les déranger et pour le moment, tu as juste besoin de digérer. "Un truc de plus et je vais exploser, je ne peux pas me le permettre dans cette robe." Et ce même si le vêtement t'appartient et qu'il n'a pas été loué, tu aimes bien cette robe, peut-être que tu pourras la remettre pour une autre occasion, qui sait ?"Bon avant que je ne fasse une sieste, il faut que je te donne ton cadeau, c'est ça le plus important." Tu te redresses lentement, te servant de tes coudes pour te hisser vers le haut et après un long soupir, tu te lèves, tu sais où tu as mis le cadeau d'Evelyn au pied du sapin, le papier cadeau a beau être rouge, le nœud rose sur le paquet, c'est du Lara Pearson tout craché.
"Joyeux Noel. En avance, mais qui s'en soucie, hein ?" Tu le dis et tu donnes le paquet à Evelyn avant de te rasseoir à côté d'elle. Tu as décidé d'opter pour quelque chose d'un peu plus personnel cette année et tu as fait faire un trophée transparent et élégamment décoré avec des lignes de diamants et d'or rose qui déclare Evelyn Pearson comme la meilleure cousine et grande sœur de l'année qui vient de passer. "Je me suis dit que ça irait bien sur ton bureau, ou sur ta table de chevet."