Here they come, all eyеs on the gathering of the famous thundеrous ones are. Freezing cold but I know we'll burn forever I don't care how they look at me, I'll always say what I have to say. I choose my own path with a tough attitude, like a locomotive going recklessly down the track. There's no way they can lower my ego, I stick to my principles, horns get louder and grander.
Il règne un étrange parfum dans les couloirs de la Maison Weatherton, où les venues du danseur aux casquettes toujours plus nombreuses tendent elles-mêmes à se multiplier. La nouvelle année apporte avec elle son lot de projets et le premier à se profiler n'est autre que celui que James lui avait présenté, dont le lancement prévu en février ne flirtera pas par hasard avec une fête bien connue. La Saint-Valentin n'est plus seulement synonyme de fleurs à acheter et d'un cadeau à dénicher pour Eddie, il sera cette année le visage d'une collection de parfums aussi inédite qu'attendue et cette pression sur ses épaules, le jeune père s'en nourrit bien plus qu'il ne la subit ou la redoute. Ce nouveau monde s'ouvrant à lui n'est pas le cadeau empoisonné qu'Halston s'est plu à y voir, elle n'en comprend peut-être pas les enjeux mais depuis la signature de son contrat avec le célèbre couturier, Eddie vit au rythme des séances photos sans que l'exercice ne le lasse, car il y a quelque chose de très stimulant à briller sous d'autres lumières que celles d'un théâtre. La seule ombre au tableau réside dans cette atmosphère presque surréaliste qu'il découvre en passant les portes de l'empire Weatherton ce jour-là, interpellé bien vite par ces bruits de couloirs laissant entendre que le père du créateur principal est porté disparu depuis le passage de la tempête, remontant maintenant au mois dernier. Les théories sur le sort de Norman contournent alors Eddie qui ne souhaite pas alimenter celles-ci, préférant même se montrer pour sa part optimiste car après tout, ne pas avoir de nouvelles ne constitue pas toujours une mauvaise chose, si ? Une part de lui espère surtout un heureux dénouement pour James, bien assez pris par les échéances d'une période signant aussi le retour de la Fashion Week, et exigeant là encore des petites mains de l'entreprise un travail considérable. Les choses s'actionnent déjà avec célérité tout autour de lui, Eddie le remarque au détour de chaque couloir alors il ne serait pas surpris que sa séance photos du jour nécessite aussi de ne pas perdre une seconde, et que l'on attende de lui de se mettre rapidement en action. Bien plus habitué que quiconque à devoir suivre la cadence, le danseur se tient prêt à offrir son meilleur profil sans imaginer que même ici, certaines histoires sont susceptibles de le poursuivre.
Il aligne tranquillement les pas à travers le studio photo après qu'un membre de l'équipe l'ait dirigé vers la photographe, avec laquelle Eddie n'a pas encore eu l'honneur de travailler ni même d'échanger. C'est un peu les choses sérieuses qui commencent, il le comprend au décor et aux lumières que l'on ajuste alors que jusqu'à présent, ses passages devant l'objectif se résumaient surtout à quelques essais. Cette fois, on parle bien d'une véritable campagne dont il sera sous peu la tête d'affiche et ce sont certainement les petits yeux de son fils qui scintilleraient en le voyant ici, de curiosité plus que d'admiration compte tenu de son jeune âge, mais tout de même. « Bonjour. » débute-t-il, désormais face à la photographe qu'Eddie gratifie même d'un sourire, car rien n'indique encore que cette collaboration débutera sous de très mauvais auspices. « Eddie Yang, je suis le modèle de la campagne de parfums. On ne m'a pas encore dit quelles tenues je suis censé porter mais mon teint a été fait, par contre. » Une étape qu'il connait bien là encore, pour se produire sur les planches d'un théâtre presque chaque soir depuis huit ans. Les passages en loge ne diffèrent pas beaucoup d'une préparation d'avant shooting, à la seule différence qu'Eddie troque officiellement ses lumineux costumes de scène contre des tenues Weatherton, d'un tout autre standing. « J'imagine qu'on sera souvent amenés à travailler ensemble alors autant que je retienne votre nom. » s'amuse-t-il, sans doute plus détendu que la plupart des égéries effectuant leurs premiers pas ici. Il ne craint pas grand-chose Eddie, remplacer les projecteurs qu'il a presque toujours connus par le flash d'un appareil photo ne lui fait pas peur alors il part confiant, jusqu'à se demander s'il n'en viendra pas bientôt à tutoyer la jeune femme car après tout, ils sont en quelque sorte collègues à présent.
Dernière édition par Eddie Yang le Lun 22 Jan 2024 - 20:56, édité 1 fois
Janvier 2024. Maison Weatherton, Spring Hills. C’est une nouvelle journée qui commence et le ton est donné dès l’arrivée de la photographe à la maison de couture alors qu’on lui donne un planning à n’en plus finir de shooting à faire expressément dans la journée. Il n’y a pas de temps à perdre, la nouvelle collection sort bientôt, la Fashion Week approche à grands pas et, dans tout ce remue-ménage, le big boss a disparu. Zoya ne fait pas partie de ceux qui alimentent les bruits de couloirs, même si elle est curieuse de savoir où est passé Norman Weatherton notamment parce que sa disparition coïncide avec cette terrible tempête qui a causé de nombreux dégâts autant matériels que humains. Zoya espère du fond du cœur qu’une mauvaise nouvelle ne finira pas par tomber dans les jours à venir et préfère imaginer que le grand patron en a profité surtout pour prendre la poudre d’escampette, car être à la tête d’une maison aussi prestigieuse doit sûrement être éreintant à la longue et elle ne pourrait que le comprendre d’avoir préféré aller se faire dorer la pilule sur une île déserte pour prendre une retraite anticipée bien méritée. C’est en tout cas ce qu’elle souhaite du fond du cœur à James aussi, quand celui-ci semble sous l’eau avec tout ce que la disparition de son père implique et qu’elle peut remarquer l’air éteint qui est le sien depuis plus d’un mois aujourd’hui. Elle n’a pas pu en discuter avec lui depuis, s’étant contenté jusque-là d’une simple main compatissante sur son épaule et d’un sourire qui se voulait réconfortant, lui disant qu’elle espérait que les choses finiraient par rentrer dans l’ordre. En attendant, le travail doit être accompli et même si c’est en ronchonnant que Zoya rejoint le studio photo dans lequel elle va rester enfermée toute la journée – d’ailleurs, elle en profite aussi pour envoyer un petit message à Mickey pour s’en plaindre – elle compte bien respecter son carnet des charges et terminer dans les temps les shootings qui sont énumérés sur sa feuille de route.
Le premier shooting de la journée se passe assez rapidement, une mannequin avec qui elle a l’habitude de travailler et la complicité entre les deux jeunes femmes rend le déroulé de la séance assez fluide. A peine ont-t-elles terminé qu’un nouveau fond est installé, sous les recommandations d’une Zoya qui n’hésite pas à dire ce qu’elle pense des choix qui ont pu être fait en amont et de bousculer un petit peu les plans initiaux. Son deuxième shooting est une publicité pour un nouveau parfum, tout aussi nouveau que le modèle avec lequel elle va devoir travailler pendant l’heure qui suit. En attendant que tout soit installé et après avoir fait le changement d’objectif sur son appareil, Zoya hume les effluves du nouveau parfum et il est fort possible qu’elle n’en soit pas particulièrement fan, au vu de la grimace qui vient tordre ses traits. « Bonjour. » Elle repose le flacon dès l’instant où une voix derrière elle parvient jusqu’à ses oreilles, se retourne et offre un sourire à son interlocuteur qui est sûrement le nouveau modèle en question. « Eddie Yang, je suis le modèle de la campagne de parfums. On ne m'a pas encore dit quelles tenues je suis censé porter mais mon teint a été fait, par contre. » « Bonjour Eddie, enchanté » qu’elle fait alors en lui tendant une main pour le saluer comme il se doit. « Je vais appeler quelqu’un pour tes tenues, normalement, c’est toutes celles qui se trouvent sur le portant là-bas » qu’elle fait en désignant celui-ci qui se trouve à quelques pas d’eux. « D’ailleurs, vu le nombre de tenues qu’il y a, j’espère que tu t’es entraîné à te changer rapidement, on a exactement une heure pour faire ce shooting, pas une minute de plus » et bien que cela puisse paraitre être le contraire, Zoya ne cherche pas à lui mettre une quelconque pression, juste le mettre au courant que les choses risquent d’aller très vite aujourd’hui. Elle fait signe au loin à l’une des habilleuses qui lui demandent de patienter quelques minutes – ce qui ne manque pas de faire grimacer la photographe – et reporte son attention sur Eddie. « J'imagine qu'on sera souvent amenés à travailler ensemble alors autant que je retienne votre nom. » « Tu peux me tutoyer, tu sais » qu’elle fait d’un air amusé avant d’ajouter « Zoya. Zoya Lewis ». Au même moment, quelqu’un l’interpelle pour lui dire qu’ils vont avoir quelques minutes de retard avant de commencer car un éclairage dysfonctionne. « Incroyable » Elle se mord la langue pour ne pas en dire davantage, soupirant avant d’ajouter à l’attention d’Eddie « C’est pas ton premier shooting, rassures-moi ? »
Here they come, all eyеs on the gathering of the famous thundеrous ones are. Freezing cold but I know we'll burn forever I don't care how they look at me, I'll always say what I have to say. I choose my own path with a tough attitude, like a locomotive going recklessly down the track. There's no way they can lower my ego, I stick to my principles, horns get louder and grander.
Il saisit sans attendre la main tendue par la photographe, saluant celle-ci en bonne et due forme sans rien perdre de son sourire. Eddie ne pourrait pas être plus professionnel qu'en cet instant, ses yeux détaillent même le moindre élément qui les entoure comme pour imprimer à quel environnement il devra rapidement s'adapter et déjà, il s'interroge sur ce qui lui sera demandé de porter. « Je vais appeler quelqu’un pour tes tenues, normalement, c’est toutes celles qui se trouvent sur le portant là-bas. » Il reporte automatiquement le regard sur ce qu'elle lui désigne, analysant brièvement les tenues qui lui seront en principe réservées sans trop savoir quoi en penser. Eddie n'aura de toute façon pas son mot à dire sur celles-ci et ça tombe bien, puisque son avis n'est ici pas franchement requis. « D’ailleurs, vu le nombre de tenues qu’il y a, j’espère que tu t’es entraîné à te changer rapidement, on a exactement une heure pour faire ce shooting, pas une minute de plus. » Et déjà la photographe semble voir en lui le parfait débutant qu'il n'est pas, loin d'imaginer sans doute qu'il a bien plus d'expérience que son physique de jeune premier peut le laisser penser. Il remue alors la tête, sans même s'en sentir vexé. « Je suis danseur professionnel dans un théâtre alors je m'y connais en changements de tenues express, ce ne sera pas un problème. » Il pourrait même ajouter que cela fait partie intégrante du métier, à raison de plusieurs représentations par semaine et d'une sacrée cadence à assurer sur scène. « Et travailler dans l'urgence est aussi ce que je fais très souvent, si quelqu'un doit nous ralentir je peux déjà annoncer que je ne serai pas cette personne. » S'il le souligne cette fois dans un sourire tranquille, Eddie est en réalité le premier à souhaiter que ce shooting se déroule sans l'ombre d'une complication car il aime travailler avec efficacité, un point sur lequel tous deux devraient en principe très bien s'entendre d’après ce qu’il comprend. « Tu peux me tutoyer, tu sais. » Il n'osait peut-être pas avant ça c'est vrai, trop bien élevé sans doute pour prendre d'emblée ce genre de liberté mais puisqu'elle l'y invite, Eddie ne voit plus aucune raison de s'en priver. « Zoya. Zoya Lewis. » – « Enchanté Zoya, et c'est noté pour le tutoiement. » Il possède désormais un nom mais étrangement, ce dernier ne lui inspire pas les meilleurs sentiments. Sur le moment, le danseur préfère se dire que les Lewis sont assez répandus en Australie car tout de même, le monde ne peut pas être à ce point petit.
Il se joint presque au soupir de Zoya lorsque celle-ci réagit au fait que le shooting est déjà assuré de prendre du retard, le coupable n'étant autre qu'un éclairage bien peu coopératif. « Incroyable. » Eddie se garde bien d'émettre tout commentaire pour sa part car on ne peut pas dire que sa position l'y autorise, mais il trouve lui aussi que rencontrer ce genre de problème d'entrée de jeu n'est pas très sérieux. Personne n'a donc vérifié que toutes les lumières fonctionnaient avant ça ? Si cela arrivait à la Northlight, sa voix ne tarderait pas à retentir pour exprimer son agacement mais ici, Eddie n'est pas celui qui supervise. « C’est pas ton premier shooting, rassures-moi ? » Une nouvelle fois, Zoya semble peiner à croire qu'il puisse avoir pas mal d'expérience derrière lui et peut-être bien qu'il se retient de rouler des yeux pour le principe, à deux doigts malgré tout de dérouler rien que pour elle son curriculum dont il n'a vraiment pas à rougir. « Non, pour ça aussi j'ai l'habitude. Weatherton n'est pas mon premier contrat et les objectifs ne me font pas peur, c'est même plutôt le contraire. » Rien d'étonnant pour un artiste qui a toujours été attiré par la lumière et par le fait de pouvoir briller sous celle-ci, peu importe que ce soit sur la scène d’un théâtre ou dans un studio photo. « J'ai même déjà défilé pour James si tu veux tout savoir. » il ajoute non sans une certaine fierté dans la voix, car une part de lui cherche certainement à surprendre Zoya pour qu'elle ne puisse surtout pas se dire qu'ils ont attribué le statut d'égérie à n'importe qui. Ajustant une mèche de cheveux face au miroir le plus proche, c'est dans le reflet de ce dernier qu'Eddie remarque la jeune femme se glissant entre eux pour s'adresser à la photographe. « Dis Zoya, il paraît que le groupe de ton frère va faire un concert dans quelques jours. Il te resterait pas une place ou deux, par hasard ? » Si cette conversation ne le concerne pas, c'est pourtant bien une oreille attentive qu'il tend pour ne rien en manquer avant de tourner finalement sur lui-même, l'air plus que jamais intrigué. « Oh pardon, vous avez sûrement une tonne de travail alors je repasserai un peu plus tard ! » Il n'irait pas jusqu'à dire que la jeune femme avait de quoi les déranger mais ses paroles ont en revanche le don de l'amener à se questionner, car les informations mises bout à bout n'ont pas vraiment de quoi lui plaire. Eddie n'est pas seulement curieux, il en devient quelque peu suspicieux et c'est sans l'ombre d'un détour qu'il demande, pour en avoir le cœur net. « Alors ton frère a un groupe, il est musicien j'imagine ? » Guitariste, à tout hasard ? Il espère plus que tout se tromper et ne se rend pas vraiment compte que le ton de sa voix se durcit en même temps que son regard, quand bien même Eddie ne fait pas le moindre effort pour amener la chose en douceur. « Je connais un Lewis qui joue dans un groupe lui aussi mais c'est un sale type, alors j'espère qu'on parle pas du même et que t'as rien à voir avec un certain Cameron. » Et si c'était le cas, si cette Zoya était bien liée à celui qu'il a toutes les difficultés du monde à encadrer ? Disons que travailler ensemble risquerait d'être sacrément compliqué et ses efforts, eux, particulièrement limités.
Janvier 2024. Maison Weatherton, Spring Hills. Le temps leur est compté pour ce shooting et c’est ce que Zoya précise à Eddie en le taquinant à propos du fait qu’elle espère qu’il sait se changer à un éclair – et même si elle utilise le ton de l’humour, il n’en reste pas moins que la nouvelle égérie sera bousculée par le superviseur du shooting et de ceux qui s’occupent de ses tenues. Car même si Zoya n’a pas envie de prendre du retard, elle n’est pas non plus des plus ravies de devoir travailler dans la précipitation et c’est sûrement ce qui l’agace le plus parfois en travaillant pour cette maison de couture. « Je suis danseur professionnel dans un théâtre alors je m'y connais en changements de tenues express, ce ne sera pas un problème. » C’est d’une oreille distraite que la photographe l’écoute – parce que ça s’agite derrière lui – mais les bribes de mots qu’elle attrape au vol la laisse quelque peu perplexe. Non pas parce qu’elle ne le croit pas mais plus parce qu’elle trouve dans le ton de la voix de son acolyte du jour une certaine vantardise qui la titille un peu « Et travailler dans l'urgence est aussi ce que je fais très souvent, si quelqu'un doit nous ralentir je peux déjà annoncer que je ne serai pas cette personne. » Certains diront que c’est de la confiance, Zoya laisse ses sourcils qui se relèvent exprimer qu’elle voit ça plus comme un modèle de plus qui est un tantinet imbu de sa personne mais, haussant les épaules « J’imagine que c’est une bonne chose alors, tu nous feras pas perdre notre temps sur ça ». Précision importante parce qu’il est peut-être le roi du changement en un claquement de doigt, mais rien ne dit que son professionnalisme aille jusqu’à être un excellent modèle – mais quelque chose lui dit qu’à ce sujet, Eddie lui dirait sûrement qu’il est tout aussi doué en la matière. « Oh et ce ne sera pas moi non plus qu’elle précise au bout d’un moment de la plus sérieuse des façons en poursuivant qui nous ralentira ». Et ils sont les principaux protagonistes de ce shooting et c’est sa manière à elle de se défendre et de lui prouver que s’il se pense être au-dessus de tout le monde, il se trompe – parce qu’elle aussi en a de la ressource. « Enchanté Zoya, et c'est noté pour le tutoiement. » Ils vont être amenés à travailler ensemble pendant une bonne heure et sûrement même que leurs chemins se croiseront à nouveau dans les locaux de Weatherton, alors autant ne pas chipoter.
Et en effet, ce n’est ni de la faute d’Eddie, ni de la faute de Zoya si ce shooting est ralenti puisque voilà déjà qu’un problème technique se présente, retardant le début de la séance. La brune est agacée parce qu’elle sait très bien que c’est à elle qu’on va demander de rattraper ce retard ensuite et, comme elle n’est pas toute seule, elle demande à Eddie, presque suppliante pour que sa réponse soit positive, s’il est habitué au shooting « Non, pour ça aussi j'ai l'habitude. Weatherton n'est pas mon premier contrat et les objectifs ne me font pas peur, c'est même plutôt le contraire. » « Je vois ! » est-ce qu’elle le juge à ce moment même ? Totalement. Monsieur semble aimer être sous le feu des projecteurs, c’est en tout cas comme ça qu’elle l’interprète et cette fois, c’est certain, il commence à l’agacer. « J'ai même déjà défilé pour James si tu veux tout savoir. » Pas spécialement mais bon… « Nous sommes sauvés dans ce cas » qu’elle fait, accompagné d’un sourire tout aussi ironique que le ton qu’elle emploie, tournant la tête la seconde suivante pour lever les yeux au plafond sans qu’il ne la voit. Manquerait plus qu’il lui propose de voir les clichés ou la vidéo qu’il doit garder précieusement dans son téléphone de lui se dandinant sur le podium. « « Dis Zoya, il paraît que le groupe de ton frère va faire un concert dans quelques jours. Il te resterait pas une place ou deux, par hasard ? » Amber, toujours la même, qui pointe le bout de son nez pour jouer une nouvelle fois les groupies au concert de son frère, ce qui l’exaspère d’autant plus que la conversation précédente. Et sûrement peut-t-elle le lire sur les traits de la photographe puisqu’elle se reprend « Oh pardon, vous avez sûrement une tonne de travail alors je repasserai un peu plus tard ! » Zoya soupire et parce qu’elle est sympa – et que, de toute façon, elle est coincée et ne peut rien faire d’autre « Attends. Ça peut s’arranger mais tu m’en devra une après ça ». Zoya a quelques idées en tête et Amber sait de quoi elle parle, quand la brune a longuement lorgné sur un ensemble de lingerie confectionné par l’apprentie styliste dans le cadre de son projet personnel. C’est donnant donnant cette fois et après un échange de regards complices, la photographe reporte son attention sur son outil de travail, se faisant toutefois interpeller par celui qui sera sous son objectif aujourd’hui – pourvu qu’il ne lui sorte pas les fameuses photos. « Alors ton frère a un groupe, il est musicien j'imagine ? » « Bien vu, Sherlock » qu’elle lui répond du tac au tac quand elle trouve sa question un peu stupide – s’il fait des concerts et fait partie d’un groupe, bien sûr qu’il est musicien. Sans accorder un moindre regard à son interlocuteur, elle continue ce qu’elle est en train de faire « Je connais un Lewis qui joue dans un groupe lui aussi mais c'est un sale type, alors j'espère qu'on parle pas du même et que t'as rien à voir avec un certain Cameron. » Là, en revanche, son regard se lève aussitôt pour retrouver celui d’Eddie, son sourcil s’arquant « Sinon quoi ? » parce que ça sonne un peu comme des menaces son affaire « J’ai tout à fait à voir avec "un certain Cameron", comme tu dis elle mime les guillemets après avoir délaissé son appareil sur une table Et d’ailleurs, je t’interdis de parler de lui comme ça. Tu te prends pour qui ? Monsieur parfait peut-être ? ». Le ton emprunté par le Yang ne lui plait guère et encore moins quand il qualifie son cadet de sale type. Qu’elle se permette de dire une chose pareille sur son frère est une chose, que quelqu’un le fasse à sa place, sans raison apparente, en est une autre. « C’est quoi ton problème ? ». Et il est possible que Zoya, sous le coup de l’énervement, a fait un pas en avant vers l’égérie.
Here they come, all eyеs on the gathering of the famous thundеrous ones are. Freezing cold but I know we'll burn forever I don't care how they look at me, I'll always say what I have to say. I choose my own path with a tough attitude, like a locomotive going recklessly down the track. There's no way they can lower my ego, I stick to my principles, horns get louder and grander.
Il n'a pas à échanger bien longtemps avec la jeune photographe pour déjà sentir une pointe d'agacement teinter les mots de celle-ci, à tel point qu'Eddie se demande combien de modèles elle peut réellement fréquenter au quotidien et combien, surtout, ont le mérite d'afficher une confiance semblable à celle qu'il peut avoir en lui. Il ne s'excusera pas de souligner son expérience lorsque la brune semble tout naturellement douter de celle-ci, et parce qu'on lui a appris à se vendre dès que l'occasion se présente dans un monde où la concurrence reste grande, aussi. Eddie entretient depuis toujours sa polyvalence en tant qu'artiste et c'est pourquoi il promet déjà d'être aussi réactif que malléable au cours de ce shooting, un discours assuré qui a déjà séduit plus d'un professionnel dans le monde du spectacle comme en dehors, sans qu'il puisse toutefois garantir le même effet sur celle qui se trouve aujourd'hui devant lui. « J’imagine que c’est une bonne chose alors, tu nous feras pas perdre notre temps sur ça. » En l'occurrence non, Eddie a bien d'autres ambitions pour son premier jour en tant qu'égérie et s'il ne voulait pas encore se convaincre qu'une entente avec la photographe peut être possible, il pourrait déjà croire que la communication sera difficile ou du moins, plus compliquée que ce sur quoi il aurait originellement parié. « Oh et ce ne sera pas moi non plus qui nous ralentira. » Le préciser, oui, mais dans quel but ? Si Eddie hausse un sourcil, c'est parce qu'il est celui effectuant ses débuts dans l'arène qu'est Weatherton quand son interlocutrice n'a – en principe – plus rien à prouver par ici. Peut-être l'a-t-il piquée dans son égo sans s'en rendre compte, quand ses précédentes paroles ne visaient qu'à appuyer sa volonté de mener cette première collaboration avec efficacité. Pas de quoi l'empêcher d'imprimer le nom et le prénom de la jeune femme, quand bien même Eddie ne sait pas si enchanté sera encore le terme à employer d'ici quelques minutes d'échange avec la concernée. Le bon moment, sans doute, pour préciser qu'il n'est pas étranger aux objectifs et projecteurs en tous genres, mais aussi et surtout que James Weatherton lui a déjà fait confiance – car défiler pour ce dernier est une fierté que le jeune père est de toute évidence incapable de garder pour lui, d'autant plus avec un contrat fraichement signé pour donner suite à cette précédente opportunité. « Nous sommes sauvés dans ce cas. » Le célèbre couturier n'est pas connu pour miser sur les gens par hasard mais il jurerait que la photographe se fiche pas mal de le savoir, à moins qu'apprendre qu'il n'est pas un petit ingénu débarquant dans le métier ne l'arrange pas. Que croyait-elle, au juste ? Loin de se laisser déstabiliser par la fausseté évidente de son sourire, Eddie reprend d'une voix toujours plus tranquille. « Je crois bien que ça signifie qu'on s'envolera tous les deux pour la prochaine Fashion Week. » Et celle-ci les conduira donc à Paris dans tout juste quelques semaines, sa participation ayant été confirmée par les équipes de James car les égéries sont aussi faites pour être montrées, qui plus est avant la grande campagne de février. « Même si je présume que les photographes ne manquent pas ici. » il reprend alors, son regard rencontrant celui de Zoya dont il viendrait presque supposer qu'elle peut être remplaçable, même si ses mots ne vont tout de même pas jusque là. Ses pensées, par contre...
Le shooting n'a lui par contre toujours pas débuté et Eddie pourrait avouer commencer à trouver le temps long, le feu vert ne lui étant même pas encore donné pour enfiler une première tenue tant que la gestion des éclairages laisse à désirer. Et ce n'est pas l'arrivée d'une autre jeune femme qui risque de leur faire gagner du temps, aussi conscient semble être cette dernière d'interrompre quelque chose car avant tout, Eddie bloque sur l'allusion faite à un certain groupe. Le frère de la photographe ferait prochainement un concert et avec le nom de famille intercepté plus tôt, difficile de ne pas effectuer le parallèle qui s'impose. « Attends. Ça peut s’arranger mais tu m’en devra une après ça. » C'est depuis le miroir et bien peu discrètement qu'Eddie profite de leur échange, lançant un regard curieux vers l'intruse qui finit par disparaître après avoir passé un marché avec la Lewis dont il se fiche pas mal de savoir ce qu'il peut englober. Ce qui l'intéresse est surtout de savoir si son frère est bien celui auquel il s'empresse de penser, auquel cas leur collaboration ne risque pas d'évoluer très positivement, il le craint. « Bien vu, Sherlock. » Un musicien portant un nom qui ne lui inspire rien de bon, jusque là les choses ont le mérite de coller et ce n'est pas franchement pour l'arranger. Eddie se jure alors d'en avoir le cœur net et tant pis si sa prochaine question semble cruellement manquer de délicatesse, car la photographe n'a après tout pas brillé non plus pour sa subtilité jusqu'ici. « Sinon quoi ? » C'est un aveu, celui confirmant qu'il n'a hélas pas fait erreur sur le fameux Cameron et cela explique surtout beaucoup de choses, vis-à-vis de leur échange. « Tu peux te détendre, c’était pas une menace. » qu'il précise, loin de se laisser impressionner par l'animosité qu'il pourrait bien avoir réveillé chez l'intéressée car il n'y peut rien, lui, si son frère est bien le sale type que l'on désigne. « J’ai tout à fait à voir avec "un certain Cameron", comme tu dis. Et d’ailleurs, je t’interdis de parler de lui comme ça. Tu te prends pour qui ? Monsieur parfait peut-être ? » Une chose à savoir sur Eddie est bien qu'on ne peut rien lui interdire, ses propres parents ayant été les premiers à essayer sans jamais y parvenir. Son regard confronte alors celui de la photographe avant de remarquer que celle-ci fait un pas vers lui, pas de quoi le faire bouger de son côté ni même franchement sourciller en vérité. « C’est quoi ton problème ? » Il croise les bras comme première réponse, observant encore et toujours la photographe en silence sans pouvoir s'empêcher de penser que le trait de famille avec Cameron ne peut être que flagrant. « Je commence vraiment à questionner l’éducation qu’on vous donne chez les Lewis. Parce que t’es à deux doigts de me sauter à la gorge là, on est bien d’accord ? » Ce dernier constat le fait même un peu sourire car il en faudra beaucoup pour lui faire perdre son calme en retour, Eddie étant même connu pour ne presque jamais s'emporter. Il peut aller au conflit sans même hausser le ton, professionnel quel qu'en soit le contexte. « Et entre nous, je suis libre de parler de lui comme j’en ai envie. » Y compris sur son lieu de travail, oui, car que quelqu'un lui dise franchement où il peut avoir menti. « Tu trouves ça normal, toi, de jeter les femmes comme des vieux mouchoirs et d’en faire même une habitude ? » La question appelle bien évidemment une réponse et son regard insiste sur les agissements d'un frère qu'elle semble déjà prête à défendre, au cas où elle choisirait de ne pas les considérer. « C’est ça mon problème, et le fait que deux amies à moi soient tombées dans le piège de ton irrespectueux de frère. » Rien à voir avec le fait d’être parfait ou non, il dirait plutôt qu'il s'agit là de bon sens et s'il n'était pas trop occupé à maintenir son regard dans le sien, Eddie pourrait rattraper la groupie pour lui dire de se méfier du musicien avant qu'il ne fasse d'elle sa prochaine victime. « Défends-le si ça te chante mais tente au moins de rester professionnelle, hm. » il souffle finalement, devinant que ce sera compliqué pour elle car sa réaction indique déjà tout l'inverse, une façon sans doute de l'inviter à se calmer sans même se demander si ce n'est pas un peu risqué.
Janvier 2024. Maison Weatherton, Spring Hills. Si elle avait franchement apprécié la bonne humeur avec laquelle l’apprenti mannequin – et ce malgré ce qu’il dise – débarque dans la salle de shooting, Zoya déchante minutes après minutes en l’entendant parler. Elle se retient pour ne pas jouer la gosse qu’elle peut être parfois avec un bla bla bla pour l’imiter et surtout lui faire comprendre qu’il faut qu’il arrête un peu de s’écouter parler. Parce qu’elle a l’impression que c’est ce qu’il fait depuis le début, lui vendant son curriculum vitae dont elle se fiche royalement, elle étant simplement là pour prendre sa tronche en photo pour une nouvelle publicité à venir, point barre. Les mannequins qui pètent plus haut que leur cul, Zoya ne les supporte pas et sait très bien leur faire comprendre, et Eddie Yang entre définitivement dans cette catégorie – avec une liste qui ne cesse de se rallonger. « Je crois bien que ça signifie qu'on s'envolera tous les deux pour la prochaine Fashion Week. » « Merveilleux ! » qu’elle murmure dans sa barbe, ses yeux se levant au ciel alors qu’elle fait les derniers réglages nécessaires sur son appareil. « Même si je présume que les photographes ne manquent pas ici. » Là, en revanche, elle cesse tout ce qu’elle était en train de faire, relève le regard lentement en direction du Yang et il ne peut pas être plus sévère « Mais je suis celle qui serait du voyage ». Sa remarque lui est insupportable, quand il semble sous-entendre qu’elle n’est peut-être pas celle que James souhaite prendre avec lui pour un tel événement « Pour les gros événements, je suis celle que James choisit » s’il veut jouer à celui qui se la raconte le plus, elle sait aussi très bien faire ça Zoya.
Que le shooting prenne du retard est regrettable, surtout quand Zoya souhaite déjà vite en finir avec la nouvelle égérie, davantage encore quand la situation vient à s’envenimer entre les deux. Il semblerait que le Eddie connaisse Cameron et vient donc à faire le rapprochement quant à son lien de parenté avec la photographe, ce qui ne semble pas l’enchanter. « Tu peux te détendre, c’était pas une menace. » Menace ou pas, la Lewis n’a pas apprécie le ton qu’il a adopté à son égard mais rien qui ne lui fait peur – c’est pas un gringalet comme lui qui va l’effrayer, déjà que rien ne l’effraie de base – et c’est pour ça qu’elle prend tout de suite la défense de son frère, interrogeant avec sévérité et avec une colère non dissimilée le Yang sur son véritable problème, venant même à le défier en faisant un pas vers lui. « Je commence vraiment à questionner l’éducation qu’on vous donne chez les Lewis. Parce que t’es à deux doigts de me sauter à la gorge là, on est bien d’accord ? » L’enflure ! Zoya bouillonne dès l’instant où il se permet d’évoquer leur éducation et donc ceux qui en sont à l’origine, leurs parents. Qu’il traite Cameron d’abruti est une chose, parler de ses parents en est une autre et qu’importe ce qu’il en pense, elle fait un pas de plus vers lui, index braqué à son encontre « Ne t’avise pas d’aller plus loin, Yang ! » elle s’interrompt, deux secondes à peine, en ajoutant « Et oui, pour ma part, c’est une menace ! » Qu’il continue il est certain qu’elle lui sautera à la gorge, parce qu’il s’attaque là à sa famille et ce n’est rien qu’elle ne puisse tolérer et qu’importe ce qu’il en pense et qu’importe si cette démarche viendrait à confirmer ce qu’il pense être une vérité. « Et entre nous, je suis libre de parler de lui comme j’en ai envie. » « Non ! Pas devant moi ! » qu’elle répond immédiatement, le coupant presque à la fin de sa phrase, son regard toujours aussi noir sur lui. « Tu trouves ça normal, toi, de jeter les femmes comme des vieux mouchoirs et d’en faire même une habitude ? » « Alors quoi, tu t’es réveillé ce matin en te disant que t’aller devenir le porte-parole de la cause féministe ? C’est ça ? » Elle laisse échapper un rire qui ne manque pas d’attirer un peu plus l’attention sur eux. Personnellement, elle s’en fiche « T’emballes pas avec ton minois et ta soi-disant expérience, personne ne te prendra pour ça. Et juste pour que tu redescendes un peu, tu ne peux pas être le centre de l’univers, Yang ! » C’est bien sûr sur son côté imbu de sa personne qu’elle pique de son côté, ne prenant pas la peine de répondre à sa question, estimant qu’elle n’a en rien à aborder ce sujet avec lui. « C’est ça mon problème, et le fait que deux amies à moi soient tombées dans le piège de ton irrespectueux de frère. » « Je crois pas que Charlie ait besoin de chien de garde en tout cas ». Elle sait très bien que l’une des deux citées est la blonde et si Charlie a un problème avec Cameron, elle est assez grande pour le régler toute seule. Zoya a déjà discuté avec son amie de ce point d’ailleurs et ce n’est pas avec cet Eddie qu’elle va le faire. D’ailleurs, elle ne manquera sûrement pas de lui toucher deux mots à propos du trou de balle qui se trouve devant elle. « Défends-le si ça te chante mais tente au moins de rester professionnelle, hm. » C’est sûr que les regards sont tous braqués sur eux depuis un petit moment et régler ce problème d’éclairage semble prendre un peu plus de temps que prévu. Rien qui ne perturbe Zoya cependant qui ne marche pas dans son petit jeu, où il cherche à s’attribuer – encore et encore – le bon rôle « Gardes tes ordres pour quelqu’un d’autre ! ». Il ne va pas lui apprendre son métier, ni comment rester professionnelle et, de toute façon, Zoya n’est pas de celle que l’on interdira à agir comme elle l’entend quand quelque chose – et en l’occurrence, ce quelque chose aujourd’hui, c’est lui – l’emmerde. « Tu repasseras niveau professionnalisme quand tu te permets d’émettre un jugement sur la famille d’une personne qui est censé te mettre à ton avantage pour que ta sale gueule convainc définitivement James de refaire appel à toi à l’avenir ». Elle, en tout cas, c’est la dernière fois qu’elle veut avoir à faire à lui, au risque d’elle finisse par lui balancer son appareil photo à la figure ou tout autre chose qui pourrait lui passer sous la main. « Vaut mieux pour toi que tu la fermes à partir de maintenant et que tu te contentes de jouer l’apprenti mannequin sans cervelle qui est un rôle qui te va comme un gant ». Ce n’est pas une catégorisation générale qu’elle fait ici, ayant bien plus d’estime et de respect pour tous les mannequins, mais définitivement pas pour celui qui se trouve en face d’elle aujourd’hui.
Here they come, all eyеs on the gathering of the famous thundеrous ones are. Freezing cold but I know we'll burn forever I don't care how they look at me, I'll always say what I have to say. I choose my own path with a tough attitude, like a locomotive going recklessly down the track. There's no way they can lower my ego, I stick to my principles, horns get louder and grander.
La Fashion Week à venir symbolisera sa toute première venue sur le sol français et Eddie se surprend à avoir assez hâte, quand bien même cette jeune femme et sa manie de le prendre de haut pourraient être amenées à prendre l’avion avec lui. Si ce doit être le cas, Eddie suppose qu’ils ne seront pas forcés d’être collés l’un à l’autre mais il a le malheur de sous-entendre que Weatherton doit avoir l’embarras du choix parmi ses photographes car après tout, une Maison d’un tel prestige ne peut certainement pas confier l’ensemble de ses missions à une seule personne, aussi qualifiée – cela reste à voir – soit-elle. « Mais je suis celle qui serait du voyage. » Piquée, là encore ? Il semblerait que oui et que tout cela confirme au moins qu’ils devront se tolérer à l’autre bout du monde, où Eddie entend bien mener sa barque de son côté. « Pour les gros événements, je suis celle que James choisit. » Et elle n’est sans doute pas la seule détentrice de ce privilège car à moins de n’avoir absolument aucune attache dans cette ville, elle ne peut pas assurer l’ensemble des déplacements annuels que l’on imagine. Il hausse alors les épaules, soufflant sans même envisager de la contredire : « Si tu le dis. » Grand bien lui fasse, c’est tout ce qu’il en pense car la confiance que semble fonder James en elle lui fait à cet instant une belle jambe. Mais pas son lien fraternel avec un certain Lewis en revanche, donnant aussitôt à leur échange un caractère nettement plus tendu alors que le danseur ne mâche officiellement plus ses mots. Il ose mettre le doigt sur une éducation qui est selon lui à revoir, et cela pour mieux s’attirer les foudres d’une Zoya d’ores et déjà prête à sortir les griffes. « Ne t’avise pas d’aller plus loin, Yang ! Et oui, pour ma part, c’est une menace ! » Allons bon, se dit-il. Plus elle perd son calme et plus Eddie s’emploie à garder le sien, plus amusé qu’autre chose par les réactions d’une sœur tout sauf objective. Et lui, ne chercherait-il pas à défendre Callie si elle était en tort ? Chez les Yang, au moins, on ne traite pas les gens comme s’ils ne valaient rien. « Comme tu peux le voir, je tremble de peur. » Non, bien sûr. Elle revendique haut et fort ses menaces mais en comparaison, il croyait Diana bien plus capable de l’écraser avec sa voiture à l’époque. « Non ! Pas devant moi ! » Il fait mine de regarder autour de lui comme pour chercher où cette interdiction peut être affichée, avant de décréter qu’il continuera de blâmer son frère devant elle selon un droit qu’il octroie à lui-même. « Alors quoi, tu t’es réveillé ce matin en te disant que t’aller devenir le porte-parole de la cause féministe ? C’est ça ? » Non. Sa conscience là-dessus est éveillée depuis bien longtemps mais pas celle de cette photographe, s’il en juge son incapacité à admettre les torts de son cadet. « La solidarité féminine, très peu pour toi pas vrai. » Quelle ironie, vraiment. Eddie ne prétend pas en être étonné, à peu près certain que Zoya doit être du genre à rejeter la faute sur n’importe quelle femme plutôt que son frère et c’est un peu minable, si on lui demande son avis. « T’emballes pas avec ton minois et ta soi-disant expérience, personne ne te prendra pour ça. Et juste pour que tu redescendes un peu, tu ne peux pas être le centre de l’univers, Yang ! » S’il fronce légèrement les sourcils, c’est pour tenter de se rappeler à quel moment il a été question de lui. Cameron ne lui a rien fait mais il a blessé deux de ses amies, et c’est la nuance qu’elle ne semble pas saisir. « Qu'est-ce que tu ferais pas pour détourner l'attention de ton frère, hein ? Remarque, je reconnais bien la mauvaise foi d'une Lewis. » Rien de bien surprenant là encore, ils ne sont au moins pas de la même famille pour rien. Les prochaines paroles de la photographe pourraient bien cependant le tendre un peu plus, et cela même si Eddie n’en montre pas grand-chose. « Je crois pas que Charlie ait besoin de chien de garde en tout cas. » Oh, si elle savait seulement que personne sur terre ne connaît mieux Charlie que lui. Ce n’est pas une question de partir au front à sa place car comme Zoya le dit assez justement pour une fois, la blonde n’a pas besoin qu’on la défende et ce n’est pas son intention ici. « Évite de parler d’elle quand tu n’es même pas fichue d’être de son côté. » Qu’elle continue donc de chercher des excuses à son frère, mais qu’elle ne prétende pas derrière porter la moindre estime à Charlie. « Et quelque chose me dit que ton discours changerait si un type te jetait comme si tu n’étais rien, toi aussi. » Il songe cette fois surtout à Meryl, dont le nom ne sera toutefois pas mêlé à cette discussion sur son initiative.
Avec tout ça, le shooting n’en finit plus de prendre du retard même s’il ne peut au moins pas reprocher à Zoya d’en être responsable. Leur discussion n’échappe néanmoins pas à grand monde, et il fallait certainement s’y attendre avec une interlocutrice déterminée à monter dans les tours car son propre calme fait sacrément contraste avec les éclats de voix de la photographe. « Gardes tes ordres pour quelqu’un d’autre ! » C’était davantage un conseil, celui de ne pas perdre de vue le cadre professionnel car Eddie, lui, n’a pour sa part aucun mal à faire la part des choses. Non, travailler avec elle ne sera assurément pas synonyme de plaisir mais il prendra sur lui, attaché avant tout au fait d’honorer son contrat et de donner raison à celles et ceux qui ont choisi de parier sur son profil. « Tu repasseras niveau professionnalisme quand tu te permets d’émettre un jugement sur la famille d’une personne qui est censé te mettre à ton avantage pour que ta sale gueule convainc définitivement James de refaire appel à toi à l’avenir. » Il ne sait même pas ce qui est le plus drôle, au final. Que cette Zoya prétende qu’il n’a aucun atout pour lui quand sa génétique lui a ouvert plus de portes qu’elle ne peut l’imaginer, ou qu’il soit d’après elle le genre de modèle à l’avenir très incertain par ici ? Eddie pourrait jurer qu’il sait être modeste et qu’il était le premier à s’étonner que James voit en lui le prochain visage de cette Maison, mais comment est-il censé le rester ? Comment ne pas saisir l’occasion de remettre cette petite photographe à sa place, dont le seul boulot consiste à capturer des traits tellement harmonieux qu’Eddie a été complimenté à leur sujet toute sa vie ? Il se fiche pas mal de tout ça lui, il n’a pas choisi ses gènes et n’a jamais cherché non plus à les vendre à tout prix, mais il trouve assez risible que cette jeune femme soit tellement piquée qu’elle en perde une nouvelle fois toute son objectivité. « Refaire appel à moi ? Je pense qu'on s'est pas bien compris alors je vais le redire : j'ai signé un contrat d'égérie, ce qui signifie que ma « sale gueule » est pas près de disparaître de ton objectif. » Est-ce que c’est assez définitif pour elle ? Il faudra bien car si la signature de ce contrat prouve quelque chose, c’est que James est déjà convaincu, lui. Et c'est souligné sans l'ombre d'une vantardise, simplement pour rappeller à la jeune femme qu'il n'est pas un modèle de passage et qu’elle devra composer avec, aussi vrai que l’inverse sera valable. « Et je souligne des faits avérés, tant pis pour toi si tu ne désires pas les entendre. » Par ailleurs, juger l’attitude d’un homme à qui le respect ne parle pas est encore son droit car Eddie a bien trop de principes pour ne pas faire savoir ce qu’il en pense – en l’occurrence, beaucoup de mal. « Vaut mieux pour toi que tu la fermes à partir de maintenant et que tu te contentes de jouer l’apprenti mannequin sans cervelle qui est un rôle qui te va comme un gant. » Elle s’évertue à le faire passer pour le débutant qu’il n’est plus et face à elle, Eddie ne peut s’empêcher d’en sourire. La fermer n’est hélas pas au programme, pas plus qu’il ne compte donner raison à l’adage sois beau et tais-toi car il n’est certainement pas qu’une plastique, et il se fiche de savoir ce qui vaudrait mieux pour lui selon elle. Zoya peut donc remballer ses menaces car il doute qu’elle détienne ici le moindre pouvoir, si ce n’est celui de se rendre bien peu appréciable. « Ou sinon, tu vas faire en sorte de rater toutes les photos j’imagine ? Fais donc, c’est ton travail qu’on remettra en question, pas le mien. » Pour quelqu’un qui tient absolument à son voyage à Paris, elle n’y met pas beaucoup de bonne volonté. Si ce shooting est un échec, ce n’est pas Eddie que l’on viendra blâmer et cette idée le rend serein, jusqu’à même converser un calme olympien dont bien d’autres seraient incapables. « Tu te donnes toujours autant en spectacle ou c'est un honneur que tu me réserves ? » il questionne alors, son regard confrontant le sien avant d’aller balayer la pièce, où le caractère animé de leur échange ne semble pas passer inaperçu. « T'as peut-être l'habitude de mener les autres à la baguette mais tu risques d'y perdre inutilement ton énergie cette fois. » Ce n’est pas faute d’avoir déjà connu des inimitiés sur son lieu de travail par le passé, mais c’est bien la première fois que le fait de coopérer avec quelqu’un s’annonce aussi compliqué. Il ne perçoit pour ainsi dire pas la moindre perspective d’entente avec Zoya et à en juger ses réactions, le jeune père peut au moins se dire qu’il ne perd pas grand-chose. « Je suis pas ton pantin, j’espère juste que c’est clair et maintenant j’apprécierais qu’on travaille si ça te dérange pas. » Sous-entendant donc : où diable en est ce problème de lumière ? Et il ne parle même pas de celle que son interlocutrice ne semble pas avoir à tous les étages.
Janvier 2024. Maison Weatherton, Spring Hills. Zoya a conscience de la stupidité de son frère quand cela concerne ses relations amoureuses – enfin pas que mais c’est ce dont il est question ici. Il n’a jamais excellé dans le domaine, a toujours fait les mauvais choix et Cameron connait parfaitement l’opinion de sa sœur à ce sujet car elle a toujours pris la défense de ses ex plutôt que de son idiot de frère. Et si elle pourrait en faire de même aujourd’hui, en acquiesçant aux dires d’Eddie et en lui donnant un certain crédit, cela lui en est impossible parce qu’il a tout pour l’insupporter. Déjà, rien que par sa façon d’être imbu de sa personne et par sa manière d’avoir assimilé Zoya à Cameron pour ensuite se permettre de critiquer l'éducation même donnée par les parents Lewis à leurs progénitures. Parler de son frère de la sorte alors qu’il ne lui a pas directement fait quelque chose ne lui plait pas mais qu’en plus il s’en prenne à leurs parents, c’est une chose qui fait bondir la jeune femme, la faisant entrer dans une rage telle qu’elle n’a aucun mal à formuler une menace envers le Yang « Comme tu peux le voir, je tremble de peur. » Il devrait pourtant car il est loin de la connaître et surtout de savoir de quoi elle peut être capable. Le seul avantage pour lui aujourd’hui c’est qu’ils se trouvent dans les locaux de Weatherton et c’est ce qui la retient donc de lui mettre une gifle pour avoir osé parler de ses parents comme il l’a fait. Son regard noir tente en tout cas de lui faire comprendre qu’il ne devrait pas prendre à la légère ses mots, surtout quand le dicton la vengeance est un plat qui se mange froid est un de ceux que Zoya aime appliquer. « La solidarité féminine, très peu pour toi pas vrai. » Elle ne répondra pas parce qu’elle estime n’avoir rien à lui prouver, surtout quand elle sait qu’elles sont ses valeurs à elle et qu’elle déteste voir le Yang vouloir jouer les bons samaritains de mes deux. « Qu'est-ce que tu ferais pas pour détourner l'attention de ton frère, hein ? Remarque, je reconnais bien la mauvaise foi d'une Lewis. » « Tu nous connais même pas alors ferme ta bouche un peu et économise ta salive pour autre chose » Il parle de mauvaise foi alors qu’il n’a jamais côtoyé son frère et qu’il côtoie que depuis quelques minutes seulement la jeune femme et ce côté monsieur je sais tout tend encore plus la photographe. En tout cas, Zoya comprend très vite qu’Eddie connaît Charlie et que c’est en son nom qu’il parle aujourd’hui et c’est pour cette raison que là où lui ne la nomme pas, elle le fait. Elle prouve ainsi qu’elle la connait très bien aussi car quiconque connaît la jolie blonde sait qu’elle n’a pas besoin d’un chien de garde. « Évite de parler d’elle quand tu n’es même pas fichue d’être de son côté. » « Oh, je te sens piqué tout à coup non ? » Les rôles s’inversent là où elle lui demandait un peu plus tôt de ne pas parler de son cadet, lui le fait concernant Charlie « J’évoque Charlie si j’en ai envie et tu ignores quelle est ma position dans l’histoire alors juste tais-toi ». Une position qu’elle ne lui donnera pas évidemment, de toute façon, il a déjà tranché à ce sujet en prétextant qu’elle a pris le parti de son frère alors, à quoi bon. « Et quelque chose me dit que ton discours changerait si un type te jetait comme si tu n’étais rien, toi aussi. » Là, elle se crispe, Zoya. Il va trop loin à nouveau quand il fait encore des suppositions sur sa vie et qu’il ignore tout de ce qu’elle a pu connaître ou non « Parle pas sans savoir ! » qu’elle répond d’un ton mauvais, laissant paraître une certaine vulnérabilité ce qui l’agace d’autant plus quand ce n’est sûrement pas avec lui qu’elle veut parler de ses peines de cœur – elle ne le fera pas, c’est évident.
« Refaire appel à moi ? Je pense qu'on s'est pas bien compris alors je vais le redire : j'ai signé un contrat d'égérie, ce qui signifie que ma « sale gueule » est pas près de disparaître de ton objectif. » « Un contrat, ça va, ça vient, surtout dans ce milieu » . En somme, il peut être tout aussi vite rompu qu’il a pu être signé et il serait bien idiot le Yang que de se reposer sur ses lauriers désormais parce qu’il a signé ce contrat avec James. Il n’y a pas plus impitoyable que le milieu de la mode, Zoya s’en est bien rendu compte, tout comme celui du milieu du cinéma qu’elle a longuement fréquenté. Et bien sûr que Zoya a aussi en tête d’aller toucher deux mots à James quant à cette nouvelle égérie qu’il a choisi car il est certain que cette mésentente ne restera pas cloitrer entre ces quatre murs – et au vu des regards braqués sur eux, il est certain que cette dispute restera secrète. « Et je souligne des faits avérés, tant pis pour toi si tu ne désires pas les entendre. » « Tu devrais peut-être te reconvertir dans autre chose alors puisque tu tiens tant à faire justice. Avocat ou flic ou que sais-je, je m’en fou » si cela lui permet de ne plus revoir sa tronche en plus, elle en serait évidemment ravie. Mais bon, pour faire de tels métiers, il faudrait déjà qu’il est un peu plus de cervelles que ça, un crédit d’intelligence que Zoya ne lui accorde nullement et à défaut donc, elle lui demande de se contenter de jouer les mannequins écervelés afin qu’ils en finissent au plus vite de cette séance de shooting qui ne semble plus en finir – le pire, c’est qu’elle n’a même pas réellement commencée. « Ou sinon, tu vas faire en sorte de rater toutes les photos j’imagine ? Fais donc, c’est ton travail qu’on remettra en question, pas le mien. » « Je te ferai pas ce plaisir ». Elle ne foutra pas en l’air sa carrière pour lui, d’ailleurs ce n’est pas lui qui va la lui gâcher non plus et si elle tient vraiment à lui mettre des bâtons dans les roues, il peut compter sur elle pour trouver bien d’autres subterfuges pour se faire. « Tu te donnes toujours autant en spectacle ou c'est un honneur que tu me réserves ? » Zoya balaye la pièce du regard et constate effectivement tous les yeux braqués sur eux. Elle ne manque pas d’ailleurs de lâcher à leur encontre « Vous n’avez pas mieux à faire ?! » qu’elle interroge alors ce qui semble avoir son effet puisque tout le monde vient à reprendre ses occupations. « T'as peut-être l'habitude de mener les autres à la baguette mais tu risques d'y perdre inutilement ton énergie cette fois. » « Tu sais, Yang, si tu ne te plies pas un minimum à ce que je te demande, je n’aurai d’autres choix que d’aller en toucher deux mots à James pour lui dire que tu ne coopères pas. C’est toi qui voit ». Les menaces fusent des deux côtés, à celui qui aura le dernier mot d’une bataille sans fin quand ni l’un ni l’autre ne semble capable de mettre un peu d’eau dans son vin pour calmer les choses. « Je suis pas ton pantin, j’espère juste que c’est clair et maintenant j’apprécierais qu’on travaille si ça te dérange pas. » Elle en a rencontré des personnes insupportables mais Eddie tient la palme du pire, c’est certain. Son côté hautain qui ressort l’agace à nouveau et heureusement, ils sont interrompus par quelqu’un qui leur indique enfin que « Le problème est réparé, on va pouvoir commencer ». Une maquilleuse vient faire quelques dernières retouches maquillage sur le visage d’Eddie et avant qu’elle n’aille prendre place derrière le trépied sur lequel elle fixe son appareil photo, elle s’adresse à nouveau au Yang « On a pris du retard à cause de tout ça alors tu as tout intérêt à ne pas jouer ta starlette et à te montrer un minimum docile ». Un sourire mauvais prend place sur ses lèvres alors qu’elle ose lui parler de la sorte, tournant les talons la seconde suivante sans lui laisser le loisir de réagir.
La séance débute alors que les derniers réglages sont faits et rien que de voir la tronche d’Eddie au travers du son viseur donnerait presque la gerbe à la Lewis. Mais il faut en finir avec ce shooting mais il est certain que ce sera la première et la dernière fois qu’il passera sous son objectif. D’autres photographes se chargeront de lui s’il le faut, elle cède sa place avec plaisir. Ils effectuent quelques prises sans trop d’encombres – et elle pourrait d’ailleurs le féliciter pour son aisance mais elle ne risque pas de le faire, il a déjà suffisamment le melon – jusqu’à ce que « Bon, ce serait bien d’innover un peu niveau pose. Fais preuve d'un peu d’originalité ». Mise à part la tenue qui a changé, elle a l’impression de refaire les mêmes photos qu’avec la tenue précédente « Dirige ton regard vers le plafond et tends tes bras à l’horizontale » qu’elle fait, son œil toujours dans le viseur « Mais reste pas statique et joue de ton regard ensuite en fixant l’appareil, relâche moi tes bras … ». Et le cliquetis de l’appareil ne cesse de s’enclencher sous ses mouvements, Zoya regardant de temps à autre le résultat, sans toutefois féliciter l’apprenti mannequin car oui, le résultat n’est pas si décevant. « On va se contenter de ça » qu’elle finit par dire alors qu’il doit à nouveau changer de tenue.
Here they come, all eyеs on the gathering of the famous thundеrous ones are. Freezing cold but I know we'll burn forever I don't care how they look at me, I'll always say what I have to say. I choose my own path with a tough attitude, like a locomotive going recklessly down the track. There's no way they can lower my ego, I stick to my principles, horns get louder and grander.
Cette collaboration avec la Lewis a déjà de quoi détrôner toutes celles qu'il a pu connaître par le passé et qui ne semblaient pas vouées à très bien évoluer car voilà que des menaces lui sont faites, tout juste bonnes à lui faire hausser un sourcil. C'était osé de sa part de mentionner l'éducation qu'elle et son frère ont pu recevoir, oui, mais Zoya est aussi très loin de lui donner tort en réagissant comme elle le fait – très impulsive s'il en juge sa capacité à monter dans les tours, et de quoi l'amener à penser que ses collègues ne doivent pas rigoler tous les jours. « Tu nous connais même pas alors ferme ta bouche un peu et économise ta salive pour autre chose. » Autant avouer qu'il n'a aucune envie d'apprendre à les connaître au-delà des choses qu'il peut reprocher à son frère, et l'inverse est certainement tout aussi vrai. Personne ne parierait sur une future amitié entre la Lewis et le Yang et cela tombe bien, car Eddie pourrait jurer qu'elle représente tout ce qui peut le dissuader de creuser autour de quelqu'un. « Je sais ce qu'il faut savoir, le reste ne m'intéresse pas. » Tu ne m’intéresses pas, pourrait-il même ajouter ici. Il se fiche par ailleurs de connaître les raisons qui ont poussé Cameron à traiter ses conquêtes avec autant d'irrespect car rien ne peut à ses yeux l'excuser, et ses rapports privilégiés avec l’une des jeunes femmes concernées tend aussi à le rendre tout sauf objectif car c'est à une amie très chère que l'on a fait du mal, son regard le sous-entend à défaut que ses mots ne le fassent. « Oh, je te sens piqué tout à coup non ? » Il n'avouera rien mais Zoya ne se trompe pas, cette histoire trouve un écho particulier en lui dès lors que l'on touche à son amie. « J’évoque Charlie si j’en ai envie et tu ignores quelle est ma position dans l’histoire alors juste tais-toi. » Mais désire-t-il la connaître là encore ? Avec un tel nom de famille, Eddie est d'avis que la position de Zoya dans cette histoire ne vaut absolument rien car elle a défendu son frère, et c'est bien tout ce qu'il retient. « Tu sais faire autre chose que de demander aux autres de se taire ? Car le disque commence à être un peu rayé, tu sais. » Et de toute évidence, ça ne fonctionne pas vraiment à moins que le danseur ne soit un interlocuteur doté d'un esprit de contradiction particulièrement grand – ce qui est fort probable, ne nous leurrons pas. Là où il sent les poils de la photographe s'hérisser, c'est sur les prochains mots qu'il s'autorise à formuler alors qu'il se demande si se retrouver à la place des petites amies de son frère ne serait pas pour elle un bon déclic. Rien qu'Eddie ne lui souhaite en vérité de connaître, mais Cameron n'est sûrement pas le seul type peu fréquentable dans cette ville. « Parle pas sans savoir ! » Son regard détecte quelque chose de nouveau chez Zoya, comme s'il venait d'ouvrir une petite brèche sans même le vouloir. Eddie pourrait en être satisfait mais il n'est pas cruel, c'est pourquoi il ne sautera pas sur l'occasion de lui faire deux fois plus mal. Que cela la fasse au moins réfléchir, préfère-t-il penser en silence.
Son avenir dans la mode, la photographe a en tout cas tout l'air de croire qu'il ne tient pas à grand-chose même s'il n'est pas bien difficile de comprendre que c'est surtout ce qu'elle souhaite ici. Elle devrait pourtant savoir qu'un contrat d'égérie chez Weatherton n'est pas le genre de chose que l'on décroche sans avoir préalablement fait ses preuves, ni un contrat que l’on offre à quelqu’un qui ne saurait pas s’en montrer digne, mais la mauvaise foi de la Lewis n'a plus rien pour le surprendre à ce stade. « Un contrat, ça va, ça vient, surtout dans ce milieu. » Pour les mannequins occasionnels sans doute, lui-même peut voir un certain nombre de figurants se succéder tous les jours au théâtre mais à trop insinuer que ceux qui l'entourent sont remplaçables, Zoya ferait peut-être bien de songer à sa propre place. « Et c'est valable pour tous les contrats j'imagine. » glisse-t-il d'une voix tranquille, son regard insinuant bien qu'une photographe dans le monde de la mode est certainement ce qu'il y a de plus simple à trouver. Les modèles ont quelque chose d'unique, une photogénie et une prestance qui leur est propre et c'est ce qui leur permet de se démarquer mais il serait assez curieux de savoir ce que Zoya croit avoir de si spécial de son côté, en dehors bien sûr d'un caractère qui finira par lui jouer des tours si elle n'apprend pas à le dompter, il en est au fond de lui persuadé. « T'en fais pas pour le mien, va. » Il sait ce qu'il vaut Eddie, il a travaillé dur toute sa vie pour mériter la moindre chance qu'on a pu lui donner alors ce sont bien les mots de James Weatherton qu'il garde en mémoire, et non ceux de cette Zoya qui aimerait tant se débarrasser de lui pour ne pas devoir regarder certaines réalités en face. Les nombreux torts de son frère, en tête de liste. « Tu devrais peut-être te reconvertir dans autre chose alors puisque tu tiens tant à faire justice. Avocat ou flic ou que sais-je, je m’en fou. » Aucun de ces métiers ne l'a ne serait-ce qu'un jour attiré et pour cause, Eddie est un artiste dans l'âme et un électron libre qui n'aurait jamais pu rester des journées entières derrière un bureau. Il note cependant qu'on ne peut pas être animé d'un esprit de justice sans en faire son boulot d'après elle, celui de Zoya consistant à prendre cette séance photos au sérieux dans l'immédiat. Il ne vaudrait alors mieux pas que leurs différends se remarquent à la qualité de son travail car il ne faudrait pas beaucoup y tenir pour en venir à l'auto-saboter, n'est-ce pas. « Je te ferai pas ce plaisir. » Ce n'est pas tant un plaisir à éviter de lui faire qu'un risque à ne pas prendre quand on dépend d'une Maison aussi prestigieuse que Weatherton, et c'est sûrement sur ce point que le peu de professionnalisme de la photographe aura quand même ses limites. Elle tient à sa place ici, il le comprend sans mal et si Zoya devait un jour avoir droit à des remontrances, il ne doute pas que ce serait pour sa tendance à attirer l'attention comme présentement. « Vous n’avez pas mieux à faire ?! » Elle s'insurge des regards rivés vers eux tandis que le danseur préfère en sourire, peu inquiet des marques que leur échange pourra laisser puisque demain, tout devrait être selon lui oublié. « Laisse-les profiter un peu, c'est le petit divertissement de leur journée. » Elle ferait bien de se détendre, voilà surtout ce qu'il pense avant de souligner qu'elle ne fera pas de lui sa petite marionnette sous prétexte qu'elle tient l'appareil et non l'inverse. « Tu sais, Yang, si tu ne te plies pas un minimum à ce que je te demande, je n’aurai d’autres choix que d’aller en toucher deux mots à James pour lui dire que tu ne coopères pas. C’est toi qui voit. » S'il pince à cet instant ses lèvres, c'est bien parce que cette nouvelle menace n'éveille rien d'autre qu'un sentiment de gêne en lui. Ce qu'il voit, en l'occurrence, c'est que Zoya est à peine plus mature qu'une enfant. « T'es quand même capable de régler tes propres histoires sans courir te plaindre à ton boss, rassure-moi. Car la dernière fois que j'ai vérifié, on était pas en maternelle. » Et quiconque connaît un minimum James sait que ce genre d'enfantillage lui passe très largement au-dessus. Elle peut donc aller lui en parler si ça la démange, Eddie ne garantit simplement pas qu'elle obtiendra de sa part la réaction qu'elle attend. « C'est pas mon premier shooting, tu te souviens ? Alors t'inquiète pas, je ferai correctement mon boulot si tu fais aussi le tien, c’est comme ça que ça marche. » Autant dire qu’il n’est pas un gosse ni quelqu'un de profondément décidé à n'en faire qu'à sa tête, Eddie ayant pour lui une très grande conscience professionnelle. Et justement, il semblerait qu'ils puissent enfin se mettre sérieusement au travail avant que tous deux ne perdent officiellement patience. « Le problème est réparé, on va pouvoir commencer. » Une dernière retouche maquillage et le voilà prêt à faire face à l'objectif de la Lewis, celle-ci installant également son matériel pour pouvoir commencer sans attendre. « On a pris du retard à cause de tout ça alors tu as tout intérêt à ne pas jouer ta starlette et à te montrer un minimum docile. » Eddie est déjà dans son rôle, répondre à ce pseudo avertissement est donc la dernière chose qu'il compte faire et à en juger la rapidité avec laquelle Zoya lui tourne le dos, il gagne à se concentrer sur la séance à venir.
Docile, il parvient à l'être sans même que cela lui coûte et tant pis si face à lui, la photographe prend un malin plaisir à le diriger ou à le reprendre sur une posture qu'il pourrait selon elle améliorer. « Bon, ce serait bien d’innover un peu niveau pose. Fais preuve d'un peu d’originalité. » S'il n'a aucun mal à varier les poses quand on le lui demande, Eddie prend tout de même soin de ne pas entreprendre de trop vastes mouvements pour ne pas abîmer les pièces qu'il porte, soucieux de rendre justice au savoir-faire Weatherton comme de rester fidèle aux qualités qu'on a déjà pu lui trouver en tant que modèle : sa fausse nonchalance et sa tendance à ne jamais trop en faire quand il tente d'amadouer l'objectif, dans un juste équilibre entre la profondeur de ses yeux et la position subtile de son corps. Incarner un cliché sans en faire des tonnes, en somme. « Dirige ton regard vers le plafond et tends tes bras à l’horizontale. Mais reste pas statique et joue de ton regard ensuite en fixant l’appareil, relâche moi tes bras … » Elle est donc capable de communiquer sans avoir un mot plus haut que l'autre, de quoi rendre Eddie tout aussi disposé à faire preuve de bonne volonté car ses directives ne sont pas une chose contre laquelle il est prêt à aller si elles ne dépassent pas le rôle qui leur a été mutuellement confié. Il s'exécute donc tout en apportant sa petite touche personnelle à chaque pose, enchainant ainsi les positions et les tenues avant de saisir que cet ensemble bleu a également fait son temps sur lui. « On va se contenter de ça. » Il opine du chef, quittant alors sa place pour se diriger vers le portant à vêtements mais pas sans effectuer d’abord un crochet par Zoya avant d'effectuer un énième changement de tenue. « Satisfaite ? » Elle n’a pas le visage de quelqu'un qui viendrait de passer un mauvais moment alors il veut croire qu'il ne s'en sort pas si mal, pour un modèle que la Lewis voulait à tout prix considérer comme novice et éphémère. « Je suis pas contre de voir un premier aperçu, si c’est pas trop t’en demander bien sûr. » Mais il n'insistera pas non plus, simplement curieux de voir ce que les photos peuvent déjà donner pour gagner une certaine exclusivité sur leur rendu. Et si Zoya n’est pas prête à lui faire cette fleur, il passera simplement à la suite car ce n’est ni plus ni moins que ce qu’on attend de lui.
Janvier 2024. Maison Weatherton, Spring Hills. Voilà à peine quelques minutes qu’ils se sont rencontrés et déjà, le Yang se permet de juger la Lewis sans même avoir appris à la connaitre. La faute au comportement foireux de son frère Cameron avec Charlie et si, dans un autre contexte et face à quelqu’un qui ne serait pas aussi borné, Zoya aurait pu reconnaitre sans souci que son frère à merder, ce n’est pas la position qu’elle adopte ici devant l’apprenti mannequin. En effet, ce dernier se permet de mal parler de son frère et si elle est la première à le faire en temps normal, c’est aussi pour cette raison qu’elle souhaite en garder l’exclusivité. Hors de question d’entendre quelqu’un parler en mal de son cadet sans qu’elle bondisse et Eddie, ayant déjà été trop loin en remettant en question leur éducation, ne fait que s’attirer davantage encore les foudres de la Lewis qui lui demande tout simplement de se taire alors qu’il ne les connait même pas « Je sais ce qu'il faut savoir, le reste ne m'intéresse pas. » « Ca tombe bien, c’est réciproque » qu’elle répond immédiatement car elle non plus, en apprendre davantage pour lui alors qu’il est qu’un pauvre idiot sans cervelle ne l’intéresse pas. Au moins, ça leur évitera à tous les deux de perdre leur temps mais la joute verbale ne fait, en réalité, que commencer entre eux. « Tu sais faire autre chose que de demander aux autres de se taire ? Car le disque commence à être un peu rayé, tu sais. » Deux fois qu’elle lui demande de se taire mais, en même temps, le son de sa voix l’insupporte au plus haut point et surtout ce côté hautain de monsieur-je-sais-tout lui ai insupportable, alors… « Je le dirai autant de fois qu’il le faudra pour plus qu’un seul son ne sorte de ta bouche ! » qu’elle réitère car, à ce jeu, Zoya est assez forte quand il s’agit d’en devenir agaçante.
Il est bien sûr de lui, de cette place d’égérie qu’il a gagné au point de ne rien craindre pour sa place et c’est une chose sur laquelle Zoya se permet d’émettre quelques doutes. « Et c'est valable pour tous les contrats j'imagine. » Il lui renvoie à la figure que le sien est tout aussi éphémère et pourrait prendre fin aussi vite qu’il a été signé et cela la fait peut-être grincer des dents. Si Weatherton reste une opportunité en or pour la photographe, elle n’en reste pas moins indépendante, ne comptant pas que sur son contrat avec la maison de couture pour faire de sa passion son métier. Bien sûr, ce n’est pas un débat dans lequel elle se lancera avec le Yang, ça ne sert rien, il n’a pas assez de neurones pour comprendre. « T'en fais pas pour le mien, va. » « Pour le mien non plus ! » qu’elle répond à nouveau du tac au tac sur un ton qui se veut catégorique, preuve ainsi qu’ils vont devoir composer l’un avec l’autre désormais. Pour l’heure, c’est encore difficile car les éclats de voix entre les deux – enfin surtout de la part de Zoya, avouons-le – ne manquent pas d’attirer l’attention de tout le monde, ce qui a le don de l’agacer. « Laisse-les profiter un peu, c'est le petit divertissement de leur journée. » « Oh, et évidemment tu adores ça puisque tu aimes être le centre de l’attention , suis-je bête ». Il en jubile presque à son air encore bien hautain et amusé, qui réussit de la tendre encore plus et explique qu’elle l’avertit de se plier à ce qu’elle souhaite durant le photoshoot, autrement, elle n’aura d’autres choix que d’aller en toucher quelques mots à James. « T'es quand même capable de régler tes propres histoires sans courir te plaindre à ton boss, rassure-moi. Car la dernière fois que j'ai vérifié, on était pas en maternelle. » Oh, qu’elle meurt d’envie de lui bondir dessus, à cet instant, Zoya mais ce serait lui donner satisfaction et à ça, donc, elle se contente de serrer les poings, à défaut de pouvoir lui en balancer un en pleine figure. « C'est pas mon premier shooting, tu te souviens ? Alors t'inquiète pas, je ferai correctement mon boulot si tu fais aussi le tien, c’est comme ça que ça marche. » « T’avises pas à poser tes conditions, tu n’es personne ici, redescends ». Il aurait bien besoin que quelqu’un le lui rappelle, qu’importe que James lui fasse une confiance aveugle à lui aussi parce qu’il à, soi-disant, la gueule de l’emploi.
Heureusement, le shooting peut enfin commencer et sous les directives de Zoya, Eddie se montre coopératif, ce qui facilite grandement son déroulé. Il est temps d’ailleurs de passer à une autre tenue et si elle ne le montrera pas, Zoya doit reconnaitre que le rendu des photos est plus que satisfaisant. Elle pourrait même avouer qu’il a bel et bien cette photogénie et qu’il glorifie cette tenue qu’il porte, mais c’est évidemment un commentaire qu’elle gardera pour elle – mais qu’elle avouera à James, même si cela lui coutera. « Satisfaite ? » Eddie vient à sa rencontre avant son changement de tenue et face à sa question et alors qu’elle est en train de repasser certaines photos sous son œil aguerrit, elle répond, haussant les épaules et sans même lui adresser un regard « Uhm, ça passe ». C’est peut-être de la mauvaise foi de sa part mais il est hors de question, qu’après leur échange, elle lui fasse se plaisir de reconnaitre qu’il est bon dans son rôle. « Je suis pas contre de voir un premier aperçu, si c’est pas trop t’en demander bien sûr. » Là, son regard trouve le sien et voyant l’heure tourné, elle répond l’air sévère « On a pas le temps, tu dois aller te changer ». Ce qui n’est pas faux, en soi, puisqu’ils ont perdu déjà suffisamment de temps à cause du problème d’éclairage. Le shooting se poursuit encore une bonne heure et lorsque celle-ci est passé, et parce qu’on annonce à Zoya que le shooting suivant est reporté au lendemain, elle glisse quelques mots à un de ses collègues avant d’appeler Eddie pour lui dire qu’il peut venir voir le résultat sur ordinateur. Mais ce sera sans elle, le laissant justement avec son collègue, elle tournant les talons aussitôt qu’il les rejoint pour aller ranger son matériel avant d’aller rejoindre un des directeurs des shootings pour prévoir ceux du lendemain. Et il se peut qu’entre les deux, elle en est profitée pour se plaindre à son petit-ami par message concernant le comportement plus qu’exécrable de celui qui, s’il continue, se verra remettre les idées en place et pas d’une façon des plus plaisantes.