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01 décembre 2023
lieu: #45 james street, fortitude valley.

L’alerte avait été donnée depuis plusieurs jours, mais il était toujours impressionnant de constater à quel point la météo pouvait se dégrader en quelques heures. Le vent s’était levé durant la nuit, rien d’anormal jusque-là, mais le ciel n’avait cessé de s’assombrir depuis la fin de matinée, laissant une impression imminente d’apocalypse venant recouvrir la ville. Suivant les instructions diffusées sur les réseaux sociaux, j’ai calfeutré mes fenêtres du mieux possible. Ce n’était pas très solide, mais c’était au moins quelque chose, pour se donner un air rassurant. Mon téléphone était branché sur le secteur pour conserver la batterie le plus longtemps possible en cas de coupure de courant, j’avais réuni tout un tas de bougie à différents points stratégiques de l’appartement et les placards étaient remplis de nourritures et de bouteilles d’eau, au cas où. Reposant mon téléphone après avoir répondu à Megan pour la rassurer quant à ma situation, je finis par demander à mon enceinte connectée de jouer le dernier album de Taylor Swift. Ce calfeutré pour une tempête d’accord, mais je n’avais pas l’intention de vivre enroulé dans un plaid pour les prochains jours. Et puis quoi de mieux qu’un peu de rangement pour faire passer le temps ? J’ai l’impression de me retrouver dans mon appartement pour la première fois depuis des jours et des jours. Malgré la météo catastrophique et l’approche des fêtes de fin d’année, ma charge de travail n’avait fait qu’augmenter, me laissant peu de temps libre. Je n’allais pas m’en plaindre, mais il était tout de même temps que je m’attaque un peu à l’état de mon salon.

Le bruit assourdissant de la pluie venait à couvrir les bruits provoqués par mon concert improvisés. La tempête était entrée en pleine action dans la dernière heure, rendant l’atmosphère encore plus sombre qu’auparavant. Pas réellement rassurer parce qu’elle pouvait apercevoir par la fenêtre, ma petite boule de poil ne cessait de me suivre de partout, miaulant parfois son mécontentement de voir un tas de tissus correctement ranger dans un tiroir. « T’as tout un tas de coussins pour toi ! » Me défiant du regard, elle s’entêta tout de même à aller jeter un œil à ce que je venais de ranger. Un rire m’échappe alors qu’enfin, je parais voir le bout de tout ça. On peut à nouveau s’asseoir dans le canapé, la table à manger, c’est vider de son tas de courrier et autres paperasses et j’ai mis de l’ordre dans mon coin de couture. Il me reste à passer un coup d’aspirateur et de serpillière, mais avant ça, je décide de rassembler les derniers trucs que j’ai à jeter pour tout descendre au local.

Après avoir enfilé ma plus belle paire de claquette, on peut pas être mode tout le temps non plus, je descends avec mes deux gros sacs en direction du local à poubelle. Rien d’une folle expédition, si ce n’est le bruit que j’attends vers l’entrée du hall. J’hésite un instant pensant que c’est simplement le vent qui s’engouffre entre les joints de la porte, mais après une seconde hésitation, je réalise que quelqu’un paraît frapper à la porte. Appuyant à nouveau sur la lumière automatique, je me dirige vers l’entrée pour découvrir une jeune femme trempée jusqu’à l’os qui tambourine sur la porte alors que le vent semble faire voler ses cheveux dans tous les sens. Je ne l’ai jamais vue dans l’allée, mais ne connaissant pas tous mes voisins et ne voulant pas la laisser dehors par ce temps, je m’empresse d’aller lui ouvrir, l'aidant à trouver refuge après avoir lutter pour refermer la porte derrière elle. « Tout va bien ? Est-ce que tu es blessé ? » Est-ce qu’elle était venue chercher de l’aide après un accident ? Qui sortirait par ce temps franchement ? Elle paraissait comme essoufflée avant que je ne réalise qu’elle semblait tout simplement frigorifiée. « Tu vis dans l’immeuble ? » Trop de questions à la suite, mais ma nature inquiète ne pouvait que reprendre le dessus dans cette situation.

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L'avis de tempête n'a pas été si surprenante finalement. Mais la réalité avait été plus surprenante qu'à l'attente. Olive avait pensé avoir le temps de rejoindre la maison familiale des Sterling avant que le plus gros ne ravage la ville de Brisbane. Bien sur, tout cela n'aurait été que dans un monde meilleur où Olive été prévoyante et prête à partir depuis longtemps déjà. Mais elle avait immanquablement repoussé son départ pour retrouver ses parents parce qu'elle avait eu peur de faire une terrible erreur en retournant là-bas après les derniers événements de sa vie. Olive avait bien sentie que malgré le pardon de sa génitrice, il y avait encore une grande tension entre elles, et qu'à la différence son père quant à lui, n'était pas prêt de l'excuser. Olive était bien consciente que le chemin de la reconquête de ses parents seraient longues, mais elle ne pensait pas autant galérer. Alors forcément, quand Madame Sterling avait proposé d'héberger sa fille le temps que la tempête passe, Olive avait pris le temps de faire les pour et les contres de cette situation. Trop longtemps pour pouvoir dire que c'était le bon jour pour partir, mais elle avait promis, et Olive ne revenait jamais sur ses promesses. Ses affaires empaquetaient, la jeune Australienne prit le chemin pour la campagne, une certaine boule au ventre tout de même présente à l'idée que tout ne dégénère davantage. Bien sûr Olive n'avait pas fait attention à ce qui pourrait l'attendre une fois qu'elle aurait mis les pieds dehors, bien sûr, elle n'avait pas prévue que tout se passe si vite.

Le bagage dans sa main prit la poudre d'escampette en se faisant embarquer par la première ravale de vent qui déferla sur Olive. Signe non prometteur de la suite à venir. Décidément, elle avait été bien sotte de partir au dernier moment et surtout, de ne pas rester bien à l'abri. Olive n'est pas prévoyante, et c'est un défaut qu'elle a acquis avec les années à se tourner les pouces en attendant qu'une opportunité digne de ce nom ne se présente à elle. Voilà qui la met aujourd'hui dans une situation périlleuse alors que le monde tourne au chaos autour d'elle. Après cette première malchance, la deuxième s'imposa à elle alors que le taxi qui avait accepté de la déposer, venait subitement de s'arrêter devant une résidence à Fortitude Valley, ce qui n'était clairement pas la destination principale d'Olive. « Désolée m'dame, mais je n'irai pas plus loin. » Ce qui mettait lourdement Olive en péril, mais surtout dans l'embarras. A cause d'elle, cette homme était également en danger et ce n'était pas du tout ce qu'elle avait souhaité, alors même si elle était dans de beaux draps, Olive ne pouvait lui en tenir rigueur. A son bon cœur la perdra un jour, son sens du timing également. La brune le remercia, payant sa course avant de se retrouver sous une trombe d'eau et un vent menaçant, sans savoir où elle pourrait se mettre à l'abri et si le pire n'était pas sur le point de se produire pour elle. Relativiser n'était clairement pas son fort. Il n'y avait pas âme qui vive au dehors et Olive était seule contre les intempéries.

Tant bien que mal, la jeune femme se précipita vers un hall d'immeuble où la lumière venait de s'allumer, persuader que sa bonne étoile lui souriait enfin. Même si ce n'était clairement qu'un bon timing finalement, enfin un. De toutes ses forces, Olive tambourina à la porte de l'immeuble espérant qu'on viendrait lui ouvrir et que c'était bien quelqu'un qui venait à elle. Tant pis si elle devait ainsi passer le reste des jours de tempête sur le palier d'un immeuble à des kilomètres de chez elle. Un blondinette vient lui ouvrir la porte et son cœur bat la chamade face à cette sauveuse inespérée. Olive dégouline et frissonne d'avoir été trop longtemps dehors. Une situation grotesque qu'elle aurait pu éviter, elle le concède oui. Et maintenant, elle doit beaucoup à la nouvelle arrivante qui lui offre le réconfort d'un endroit moins humide. « Tout va bien ? Est-ce que tu es blessé ? » Olive dégage l'eau sur son visage même si ce n'est clairement pas suffisant avec son vêtement trempé. « Tout va bien, je te remercie. » Elle grelotte quelque peu la brune. « J'ai échappé au pire je pense, merci de m'avoir ouvert. » Elle avait l'impression que maintenant, elle serait plus en sécurité qu'à l'extérieur. « Tu vis dans l’immeuble ? » Olive secoue la tête de gauche à droite, elle aurait préféré oui. « Non du tout, j'étais sur la route pour rejoindre la campagne, quand le chauffeur de taxi a estimé que c'était trop risqué d'aller plus loin. » Et il avait eu totalement raison. Lui aussi devait se mettre à l'abri et Olive lui avait fait prendre un risque considérable. « J'suis navrée de t'importuner ainsi, je pensais pas que c'était un tel enfer dehors. » Bien sur, car Olive n'avait fait attention à rien d'autre que son objectif de se sortir vivante de chez ses parents. Un point pour la tempête, zéro pour Olive.

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Ce ne devait être qu’un rapide voyage jusqu’au local à poubelle, rien de bien exceptionnel. Alors que je descendais les marches, je me dressais déjà le programme du reste de la journée. J’allais sûrement profiter de l’électricité pour préparer un gâteau et m’installer devant un film. Bon, cela va certainement me prendre une heure pour choisir le fameux film, mais ce n’est pas comme si j’avais autre chose à faire de ma journée avec le temps qu’il fait dehors. Alors que j’ouvre la porte du local, je me mets à penser qu’il serait peut-être judicieux de laisser mon ordinateur portable ainsi que ma tablette sur la prise secteur tant que c’est possible, afin d’avoir un peu d’occupation si jamais on venait d'être privé d’électricité. À faire ma liste mentale, je sursaute violemment lorsque j’entends un bruit sourd du côté de la porte d’entrée principale. D’abord, je pense à une branche d’arbre qui serait venu heurter la baie vitrée, mais après coup, j’entends la voix d’une femme qui accompagne chaque tambourinement sur la porte. Il me faudra une demi seconde pour me mettre en action, me précipitant vers la porte pour lui ouvrir. La jeune femme s’engouffre dans l’entrée en même temps qu’une bourrasque qui manque de me faire perdre mon équilibre. « Tout va bien, je te remercie. » Elle paraît trembler de tout son être et je dois me retenir de ne pas venir passer un bras autour de ses épaules pour la réchauffer. Après tout, elle n’est qu’une étrangère et j’entends encore Megan me rappeler de me méfier de tout le monde. « J'ai échappé au pire, je pense, merci de m'avoir ouvert. » Un sourire s’étire sur mes lèvres. « C’est normal. » Je n’allais tout de même pas lui passer sous le nez sans rien faire. « C’est vraiment l’horreur ce temps, c’est dangereux d’être dehors. » Surtout, qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire dehors par ce temps ? Est-ce qu’elle cherchait à s’échapper ou à revenir chez elle ? « Non, du tout, j'étais sur la route pour rejoindre la campagne, quand le chauffeur de taxi a estimé que c'était trop risqué d'aller plus loin. » Je grimace quelque peu. « Et il t’a abandonné sur le chemin ?! » Je pouvais comprendre l’inquiétude du professionnel, mais il avait tout de même laissé une jeune femme au milieu de la ville avec sa valise et aucun endroit où s’abriter. « J'suis navrée de t'importuner ainsi, je pensais pas que c'était un tel enfer dehors. » Je secoue la tête, pas le moins du monde déranger. « Le temps à tourner super, vite. » Je crois que malgré les alertes, personne n’était réellement préparé à l’enfer qui se jouait actuellement à l’extérieur. « Attends tu va pas rester sur le palier ? » Oui, je sais. Je ne devrais pas ouvrir ma porte à n’importe qui, mais elle est trempée, le temps ne va pas se calmer en cinq minutes et après tout, j’ai de la place chez moi. « Je… Enfin, si tu veux t’abriter chez moi le temps que ça se calme. » Je ne voudrais pas la voir repartir au milieu de cette tempête, ce serait vraiment trop dangereux. « Je m’appelle Shiloh. » que je lui précise en souriant à nouveau. « J’habite au troisième, juste avec mon chat et j’ai une chambre de libre en ce moment. » Au moins, elle aurait même un vrai lit pour se reposer. « Et des vêtements chaud pour pas que tu choppes la mort. » Parce que depuis le début de notre conversation, elle ne cesse de trembler de plus en plus fort. « Si ça te dit, sinon… Je t’amène un truc pour que tu attendes là. » Vraiment, je ne sais pas me retenir lorsqu’il s’agit de tendre la main à quelqu’un.

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Olive, elle a pourtant l'impression d'avoir de la chance dans son malheur, parce que le taxi aurait très bien pu l'abandonner en pleine campagne et là, les choses auraient été bien pires que maintenant. Elle ne relativisait pas pour autant la brune, parce qu'elle était clairement dans de beaux draps. Si elle avait été plus prévenante, elle n'aurait pas quitter le domicile de son frère. La pluie est violente, et le vent pire encore. Le monde est sombre et Olive se retrouve dans cette tempête sans comprendre pourquoi elle s'est pensée plus maligne que l'orage. Ses vêtements sont trempés, et elle est frigorifiée. Mais cette petite lueur s'allume et elle à l'impression que le ciel décide finalement d'être clément avec elle. La porte du hall s'ouvre et sa sauveuse se présente à elle, Olive sent le soulagement s'emparer d'elle malgré le froid. Elle ne passera pas la nuit dehors. « C’est normal. » Bien d'autres auraient sûrement eu une autre réaction, mais Olive était reconnaissante d'être enfin à l’abri. « C’est vraiment l’horreur ce temps, c’est dangereux d’être dehors. » Olive était bien d'accord avec le jeune femme, même si elle n'avait pas réfléchie d'abord de cette manière en voulant quitter Brisbane pour rejoindre ses parents au dernier moment. « Oui, je confirme. » Et pas juste parce qu'elle ressemblait à un vieux chien mouillé à cet instant, mais parce qu'elle avait eu peur de voir le temps lui voler le reste de sa vie. Cela même si elle n'arrivait pas encore à lui donner un sens, il était certain que ce n'était pas ainsi qu'elle voulait partir. Elle aurait dû être plus prudente oui, ne pas partir au dernier moment et surtout vérifier les conditions. « Et il t’a abandonné sur le chemin ?! » Olive hocha la tête. « Je ne peux clairement pas lui en vouloir, c'était pas prudent et je n'aurai pas dû le mettre en danger avec ma bêtise. » Olive pardonnerait le diable si c'était nécessaire. Alors oui, elle ne pouvait en vouloir au chauffeur de taxi qui avait besoin lui aussi de se mettre à l'abri avant que le pire arrive. « Le temps à tourner super, vite. » Plus vite qu'elle ne l'aurait cru oui. « C'était tout d'un coup oui. » Sans se présenter, le vent avait balayé tout devant lui sans laisser aucune chance à ce qui se présenter devant lui. « Attends tu va pas rester sur le palier ? » Olive grimace. « Je pense être à l'abri ici, donc oui, c'est mieux que dehors. » Elle désigna l'extérieur de sa main alors que le vent ne ménageait rien sur son passage. Au moins, Olive était au sec, enfin façon de parler dans cet immeuble. « Je… Enfin, si tu veux t’abriter chez moi le temps que ça se calme. » Olive ne pouvait pas abuser de son hospitalité, elle ne voulait pas abuser de la gentillesse de la jeune femme tout court. Même si l'idée de se mettre plus au chaud était réconfortant. « Je m’appelle Shiloh. [...] J’habite au troisième, juste avec mon chat et j’ai une chambre de libre en ce moment. » Olive ne veut pas s'imposer plus que de raison, mais l’invitation lui fait de l’œil tout de même. « Je suis Olive, et je te remercie pour ta gentillesse, vraiment. » Olive n'était pas habituée à autant de bonté, mais elle admet que cela lui fait du bien à l'âme. Elle a l'impression de se retrouver en Shiloh. « Et des vêtements chaud pour pas que tu choppes la mort. » Olive pince ses lèvres. Il est vrai que son corps ne cesse de trembler et que la chaire de poule recouvre chaque partie de son être tellement elle a froid. « Si ça te dit, sinon… Je t’amène un truc pour que tu attendes là. » -  « Je suis d'accord pour te suivre, mais je ne veux vraiment pas que ça t'embêtes, tu avais sûrement mieux à faire que de recueillir un chat errant ce soir. » Avec la proposition de Shiloh, Olive serait au moins au sec pour ce soir et au chaud surtout. « L'idée de me débarrasser de mes vêtements ne me déplait pas. Mais promis, ce sera juste le temps que le ciel s'éclaire de nouveau. » Et bien sûr, Olive trouverait le moyen de remercier la jeune femme pour son aide. « As-tu besoin de quelque chose en échange ? Quoi que ce soit ? » Olive se gratta l'arrière de la nuque, ce n'était pas son genre de profiter des autres, encore moins sans quelque chose en retour. Olive, elle avait l'impression d'être en trop et de déranger, constamment. « Je te remercie sincèrement pour ton geste Shiloh. » Même si elle étai transie de froid, l'espoir de pouvoir passer une nuit dans le calme la réchauffait doucement.

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« Je ne peux clairement pas lui en vouloir, c'était pas prudent et je n'aurai pas dû le mettre en danger avec ma bêtise. » Olive paraissait consciente de son imprudence, mais cela ne venait en rien justifier le fait que le chauffeur de taxi ait décidé de l’abandonner en pleine rue à des kilomètres de sa destination. Ce n’était pas le débat, certes, et dans le fond, je suis tout simplement rassurée d’être descendue à ce moment précis pour la recueillir dans le hall de l’immeuble. « Je pense être à l'abri ici, donc oui, c'est mieux que dehors. » Certes, le hall était toujours mieux que l’extérieur, mais j’aurais l’impression d’être une horrible personne si je ne lui offrais pas au moins la possibilité de pouvoir venir s’abriter chez moi. Je pouvais déjà entendre la voix de Megan qui se ferait une joie de me rappeler de toujours me méfier des étrangers, mais cette fille était en train de se transformer en glaçon sous mes yeux et je ne pouvais dignement pas la laisser sur le palier froid. Ce n’était peut-être pas très malin, mais ma générosité finissait toujours par prendre le dessus sur ma raison. « Je suis Olive, et je te remercie pour ta gentillesse, vraiment. » - « C’est normal. » Non ce ne l’était probablement pas pour une majorité de personnes, mais à mes yeux, cela restait la moindre des choses. Et déjà un plan d’attaque paraissait se mettre en place alors que nous n’avions toujours pas bougé du hall et qu’Olive continuait à trembler sur place. « Je suis d'accord pour te suivre, mais je ne veux vraiment pas que ça t’embête, tu avais sûrement mieux à faire que de recueillir un chat errant ce soir. » Je ne pus m’empêcher de rire légèrement. « Oh oui, c’est vrai que regarder des films en mangeant des bonbons en compagnie de mon chat, c’était un sacré programme. » Ou comment lui assurer que je vivais seule et que par conséquent sa présence n’allait gêner personne, même si j’ose imaginer que la petite boule de poil qui me servait de compagnon allait sûrement moyennement apprécier la présence de la jeune femme. « L'idée de me débarrasser de mes vêtements ne me déplait pas. Mais promis, ce sera juste le temps que le ciel s'éclaire de nouveau. » Et c’est uniquement à cet instant que je réalise que nous sommes toujours en train de discuter près de la porte d’entrée. « Et moi, je te fais discuter sur le palier alors que tes lèvres tournent au bleu. » Je lui adresse un signe de la main en me dirigeant vers les escaliers. « On va aller se mettre au chaud. » Je pourrais sûrement lui offrir une tasse de thé pour qu’elle puisse se débarrasser de ses frissons. « As-tu besoin de quelque chose en échange ? Quoi que ce soit ? » Surprise par sa question, je m’arrête dans mon ascension pour me tourner vers elle. « Je n’ai besoin de rien. » Je sais qu’il paraît étonnant de donner en soi sans rien attendre en retour, mais je n’avais pas l’intention de lui faire payer quoi que ce soit. « J’aurais été mal pour le reste de la journée si je t’avais laissé sur le palier, vraiment. » Ce n’était qu’une action qui venait du cœur. « Je te remercie sincèrement pour ton geste Shiloh. » - « Tu me remerciera quand tu seras au chaud, viens. »

Une fois dans l’appartement, je lui fais signe de m’attendre alors que je me dépêche de rejoindre ma chambre pour lui trouver une tenue. Je choisi un jogging ainsi que l’un de mes pulls les plus chauds avant de la rejoindre à nouveau. « La salle de bain c’est la deuxième porte à gauche. » Qu’elle puisse se changer en paix. Je lui donne la pile de vêtements et récupère en échange son manteau encore trempé de sa petite aventure à l’extérieur. J'étends le tissu sur le dossier d’une des chaises de la cuisine et m’affaire à préparer du thé alors que mon chat vient se frotter à mes jambes. « On a de la visite Freya, alors soit sympa. » Et bien sûr qu’elle m’adresse l’un de ses regards hautains avant de filer renifler les affaires qu’Olive avait pu laisser dans l’entrée. Alors que l’eau était en train de bouillir, j’entends Olive revenir dans le salon. « Tu te sens mieux ? » Son visage avait déjà repris des couleurs. « Je suis en train de faire du thé. » À l’extérieur, le temps paraissait se dégrader de minutes en minutes, ce qui avait le don de me rendre un peu nerveuse, malgré tout. « Est-ce que tu as besoin de prévenir quelqu’un ? Je sais pas s’il y a beaucoup de réseau, mais sinon, tu peux utiliser mon PC. » Pour envoyer un mail ou un message via un réseau social ? Je me sentais un peu timide d’un coup, à me retrouver avec une fille inconnue dans mon appartement, mais c’est moi qui lui ai proposé de venir et je n’allais tout de même pas me renfermer dans ma bulle. « Assied-toi. Est-ce que tu as faim ? » Être une bonne hôte, ça, j’ai toujours su le faire.

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Shiloh était le petit miracle d'Olive. En outre, sans la jolie blonde, Olive aurait sûrement rendu l'âme à cause d'une pneumonie, si ce n'est terrasser par le vent. Ce que bien évidement, elle tentait tant bien que mal de faire sortir de sa tête. Elle était en sécurité maintenant, et c'est tout ce qui comptait, même si oui, tout cela n'était que sa faute finalement. « C’est normal. » C'est ce qu'elle aurait répondu aussi Olive. Parce qu'elle était la première à tendre la main à tout le monde, quand parfois même ce n'était pas adapté. Alors forcément maintenant, elle ne pouvait que en remercier le retour qu'on lui conférait. Elle tâcherait d'en tenir rigueur en continuant de se dire qu'un jour ou l'autre, on lui rend la pareille. Pour autant, il n'était pas question qu'elle s'impose, et Olive voulait être certaine de ne pas déranger plus que de raison sa sauveuse même si elle admettait que se mettre doublement au chaud lui ferait le plus grand bien. « Oh oui, c’est vrai que regarder des films en mangeant des bonbons en compagnie de mon chat, c’était un sacré programme. » Olive émit une grimace. « Je trouve l'idée carrément cool. » Peut-être qu'à l'inverse, c'est ce qu'elle aurait dû faire plutôt que de s'aventurer dehors sous cette tempête. Elle penserait à se prendre un chat, peut-être que ça lui fera reprendre raison plus tard. A défaut, ça la retiendra assez pour ne pas commettre un nouvel impair de ce style avant longtemps. Olive promettait de ne pas embêter plus que de raison Shiloh, ce qu'elle ferait. C'était pour se réchauffer et retrouver de la contenance, pas pour devenir invivable. Quelques heures tout au plus, et tout irait mieux non? « Et moi, je te fais discuter sur le palier alors que tes lèvres tournent au bleu. » Olive ne pouvait pas lui en vouloir, c'était déjà bien aimable de la part de Shiloh de lui ouvrir le hall. Le reste n'était qu'un léger détail. « On va aller se mettre au chaud. » - « J'admets te suivre avec plaisir, merci beaucoup. » L'hospitalité de Shiloh était une bénédiction et la Olive frissonnante avait hâte de se mettre au chaud et dans de meilleures circonstances que celles-ci surtout. Tout cela en tentant de ne gêner le moins possible. « Je n’ai besoin de rien. J’aurais été mal pour le reste de la journée si je t’avais laissé sur le palier, vraiment. » - « D'accord, mais réfléchis-y quand même. » Olive pouvait donner au centuple ce qu'elle recevait. « Tu me remerciera quand tu seras au chaud, viens. » L'Australienne accepta l'invitation en suivant Shiloh dans la cage d'escalier jusqu'à l'appartement de cette dernière.

« La salle de bain c’est la deuxième porte à gauche. » Olive accepte avec gratitude les vêtements chauds que lui tend Shiloh avant de s'exécuter. Elle ne voulait pas trainer mais reconnu tout de même qu'elle eut du mal à retirer ses vêtements trempés qui lui collaient tant à la peau. Une fois les tissus secs sur elle, Olive repasse de l'autre côté de la salle de bain pour faire face à Shiloh. Tout d'un coup, elle se sent bien mieux. « Tu te sens mieux ? » En écho à ses pensées, la question de la jeune femme la fait sourire. « Tellement, merci pour ça. » Il était clairement plus agréable de ne pas sentir son corps transit de froid. La sensation de chaud revenant peu à peu dans l'ensemble de son être. « Je suis en train de faire du thé. » Merveilleuse idée qui plaisait beaucoup à Olive. Être au chaud tout en ayant l'estomac au chaud était parfait. « Est-ce que tu as besoin de prévenir quelqu’un ? Je sais pas s’il y a beaucoup de réseau, mais sinon, tu peux utiliser mon PC. » La jeune Australienne profita de cette réflexion pour sortir son téléphone portable qui s'était éteint sous ses yeux alors qu'elle tentait de trouver un moyen de sauver les apparences lors de sa sortie sous l'orage. Effectivement, la proposition de Shiloh était bonne à prendre. « Si je peux juste prévenir ma famille que je suis en sécurité, oui, je veux bien. » Cela ne prendra pas plus de temps que quelques secondes. « Ils doivent être mort d'inquiétude depuis mon dernier message. » Olive grimaça. Elle n'avait pas eu le temps de prévenir qu'elle ne serait pas là ce soir, et que les plans avaient changés. Maintenant, elle était aussi pleine d'inquiétude à l'idée qu'ils s’inquiètent. Un cercle vicieux. « Assied-toi. Est-ce que tu as faim ? » Olive sourit timidement à la jeune femme. « Pour l'instant ça va, je ne veux pas trop t'en demander non plus. » Elle avait déjà l'impression d'être un énorme poids. « Enfin, sauf si tu as de quoi faire des enchiladas. Et dans ce cas, je cuisine. Qu'en penses-tu? » Ce n'était pas grand chose, mais ça plaisait à Olive de pouvoir faire ça pour sa sauveuse. Et puis, cela permettrait peut-être qu'elle se sente aussi plus à l'aise. Parce que l'inconnu avait tendance à lui nouer les entrailles. Alors tout ce qu'elle pourrait faire pour Shiloh, elle le ferait avec grand plaisir.

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Alors qu’Olive s’échappe dans la salle de bain pour retirer ses vêtements trempés par la pluie, je me dirige vers mon panel de chauffage pour en augmenter légèrement la température. Je ne voudrais pas qu’elle continue à grelotter et si la température ambiante serait une aide non-négligeable, je m’empresse tout de même de mettre de l’eau à chauffer pour lui servir une tasse de thé brûlante. Me hissant sur la pointe des pieds, je descends ma boîte en fer qui contient tout un tas de sachets de thé aux saveurs différentes. Je fouille dans l’un de mes placards pour tenter de trouver des gâteaux ou quelque chose qui pourrait s’allier avec un peu de thé. « Tellement, merci pour ça. » Je lui adresse un sourire alors qu’elle paraît reprendre des couleurs. C’est étrange de la voir dans mes vêtements, se tenir dans l’entrée de la cuisine sans trop savoir quoi faire de son corps. D’un signe de tête, je lui indique la table à laquelle elle peut s’asseoir, mais je la vois sortir son téléphone qui paraît sans plus aucune batterie. « Si je peux juste prévenir ma famille que je suis en sécurité, oui, je veux bien. » - « Mon chargeur est sur le comptoir. » Je retire mon propre téléphone qui semble être du même modèle du sien, pour qu’elle puisse s’en servir. Réalisant que son téléphone allait prendre quelques minutes pour se rallumer, je tourne sur moi-même dans le vague espoir d’apercevoir l’endroit où j’ai laissé mon PC. « Mon ordi est sur le canapé si jamais, il est chargé. » Est-ce qu’elle veut envoyer un mail ? Ou un message sur un réseau social ? Je n’ai pas à lui demander, je comprends qu’elle souhaite prévenir les siens. « Ils doivent être morts d'inquiétude depuis mon dernier message. » Et c’est quelque chose que je peux amplement comprendre, je n’étais pas sereine jusqu’à ce que mon frère réponde à mon dernier message. « Bien sûr, préviens-les. » Je lui souris à nouveau. « Ils habitent loin ou ils sont en ville ? » Est-ce qu’elle devait s’assurer que toute sa fratrie était en sécurité ? Comme si la météo avait senti cette tension, dehors le vent paraissait redoubler de force. « Je suis quand même contente de t’avoir trouvé rapidement. » que je soupire sans jamais décoller mon regard de la fenêtre. « Meilleure idée qui soit d’avoir fait mon ménage avant de me poser. » Si je l’avais fait après, combien de temps serait-elle restée à l’extérieur ? Je préfère ne pas l’imaginer.

Et si je me trouve timide la plupart du temps, je crois que j’ai su trouver mon double en Olive. Elle paraît tellement gêner debout dans la cuisine que je ne cesse de lui sourire. « Vraiment, mets toi à l’aise. » Je voudrais qu’elle puisse s’asseoir, que l’on partage un moment, ce n’est pas comme si la tempête allait se calmer d’un coup. « Pour l'instant, ça va, je ne veux pas trop t'en demander non plus. » Je comprends qu’elle ne veut pas s’imposer. « Enfin, sauf si tu as de quoi faire des enchiladas. Et dans ce cas, je cuisine. Qu'en penses-tu? » Et je préfère la voir tenter quelque chose comme cela. « Alors, faut pas se moquer. » Que je commence en souriant à nouveau avant de me diriger vers mon frigo pour ouvrir la porte et dévoiler ce dernier qui paraît déborder à ras bord. « Mon frère est militaire, il m’a obligé à faire des réserves. » Et pour continuer mon exemple, j’ouvre quelques placards pour illustrer mon propos. « Donc y’a vraiment de quoi faire. » Et sans le vouloir, elle venait d’évoquer un de mes plats favoris. « Et puis alors si tu sais faire des enchiladas, je crois que l’on va bien s’entendre. » Est-ce que cela aidera à briser la glace ? J’ose l’espérer. En attendant, je viens déposer une tasse d’eau brûlante devant elle, et fait glisser la boîte de thés à ses côtés. « J’ai toute une réserve de films genre comédie romantique ou autre. Tant que l’électricité veux bien nous accompagner. » On pourrait sûrement s’entendre autour d’un film. « Et si tu as des questions, hésite pas. J’ai conscience qu’on se connaît pas, mais je veux que tu te sentes à l’aise. » C’est le plus important à mes yeux, le temps de son séjour.

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Il y a quelque chose d'agréable à trouver du réconfort dans le quotidien de quelqu'un d'autre. Certes, Olive Sterling n'est pas du tout à l'aise dans cet environnement qu'elle ne connait pas, mais par rapport à d’habitude, elle ne se sent pas non plus submergée par l’inconfort et l'envie de mettre les voiles. C'est donc sûrement une première à marquer dans les annales. Ou alors, tout cela n'est qu'une illusion et elle ne se rend compte encore de rien, ce qui serait sûrement plus probable à tel point ça la dépasse complétement. Une fois ses vêtements mouillés en dehors du contact de sa peau, Olive se sent un peu moins tremblante. Son corps se réchauffe en même temps que sa sensation de sécurité. La brune tire légèrement sur la manche du tricot pour l'ajuster alors qu'elle reprend place près de Shiloh dans la cuisine. « Mon chargeur est sur le comptoir. » Un sourire se dessine sur le visage d'Olive alors qu'elle repère le chargeur du coin de l'oeil. Une brève pause dans cette rencontre pour lui permettre de donner des nouvelles à sa famille qui devait l'attendre depuis bien trop longtemps maintenant. Note à elle-même, toujours sortir dans une tempête avec une batterie de secours, à défaut d'avoir une charge pleine sur son téléphone. Olive accepte volontiers le fil tendu et branche son téléphone dessus, attendant qu'il ne daigne revenir à la vie dans une étincelle lumineuse. « Mon ordi est sur le canapé si jamais, il est chargé. » - « Ne t'en fais pas, je vais attendre qu'il se rallume. J'imagine que nous ne sommes plus à cinq minutes maintenant. » Elle émit un petit rire en y pensant. Après tout cela faisait des heures que son téléphone était dans le noir, alors quelques minutes de plus ça ne devait pas être bien grave si? Et puis Olive, elle ne voulait pas abuser non-plus de la gentilesse de Shiloh qui venait déjà de faire tellement pour elle. Attendre, c'était le minimum dans cette situation. Même si oui, l'idée que sa famille s'inquiète plus que de raison, l'inquiète aussi énormément. « Bien sûr, préviens-les. Ils habitent loin ou ils sont en ville ? » - « Mes parents sont à deux-heures de voiture d'ici, en pleine campagne. » Autant dire que ce n'était pas vraiment la porte à côté, et surtout très dépaysant. « Pour le reste, je sais qu'ils ne m'attendent pas, donc je me fais moins de soucis même si j'espère sincèrement qu'ils sont en sécurité. » Elle n'en doutait que très peu à vrai dire parce qu'elle savait que ses ainés étaient prévoyants, pour le reste, les Taylor avaient aussi l'habitude de ce genre d’intempérie, c'était presque le quotidien pour eux, donc pas de doute qu'ils étaient parés. « Je suis quand même contente de t’avoir trouvé rapidement. » Olive grimace en suivant le regard de la blonde. Le pire aurait pu se produire si elle n'était pas intervenue. « Meilleure idée qui soit d’avoir fait mon ménage avant de me poser. » - « Oui, finalement ça a du bon de s'y mettre. » Sans cela, Olive aurait sûrement attire dans un arbre. « C'est trop si j'annonce officiellement que tu es ma sauveuse ? » Un genre de messie, mais sans trop de pression bien évidement. Olive lui devait beaucoup, elle en était consciente.

« Vraiment, mets toi à l’aise. » Une nouvelle grimace se dessine sur le visage d'Olive. Elle sait qu'elle devrait se décoincer un peu, mais elle a peur d'être de trop dans le quotidien de la demoiselle, alors oui si elle pouvait raser les murs, elle le ferait sans hésiter. Alors, la jeune Australienne prend ce qui lui vient à l'esprit, proposant de cuisiner. Cela lui permettra d'avoir les mains occupés pour ne pas se focaliser sur les mauvaises pensées qui l'assaillent. « Alors, faut pas se moquer. » La brune est toute ouïe, regardant la demoiselle changeait de cap pour le frigo. « Mon frère est militaire, il m’a obligé à faire des réserves. » Olive émit un rire sincère en découvrant le contenu des placards. « Ah oui, il déconne pas du tout dis. » C'était impressionnant de voir à quel point elle ne manquait de rien dans ses placards trop plein. Mais comme quoi, cela sauverait sûrement bien des estomacs en cas de besoin. « Donc y’a vraiment de quoi faire. » - « Je suis impressionnée vraiment. » Elle-même n'aurait jamais eu le courage d'accumuler autant de réserve "au cas où", parce que cela l'aurait fait paniqué à l'idée qu'à un moment ou un autre, quelque chose se passe mal. C'était ça le problème avec Olive, elle paniquait pour un rien et se posait bien trop de questions. « Et puis alors si tu sais faire des enchiladas, je crois que l’on va bien s’entendre. » Olive lui sourit franchement à cette évocation. « Attention, je te promets pas qu'elles soient excellentes, mais je ferai mon mieux. » Et voilà, elle doutait inconditionnellement de tout. Alors que pourtant oui, elle maitrisait plutôt bien cette recette l'ayant apprise par sa mère des années plus tôt. « J'espère être à la hauteur. » Pour ne pas décevoir les papilles de Shiloh qui a l'air d'aimer ça. Elle remercie la jeune femme d'un hochant de tête en voyant la tasse brulante près d'elle. « J’ai toute une réserve de films genre comédie romantique ou autre. Tant que l’électricité veux bien nous accompagner. » Le visage d'Olive s'illumina à cette idée. « Et si tu as des questions, hésite pas. J’ai conscience qu’on se connaît pas, mais je veux que tu te sentes à l’aise. » - « Dis-moi que tu as "Orgueil et Préjugés" et je ne dirai plus un mot jusqu'à la fin de la tempête. » Elle émit un petit rire suave en évoquant sa passion pour ce film qui a n'en pas douter la ferait taire à tout jamais. « Enfin, si j'arrive à tenir ma langue pendant les dialogues. » Ce qui ne serait pas gagner d'avance tellement elle le connaissait par cœur. En outre, l'idée de se caler devant un bon film à l'eau de rose lui plaisait énormément. Fallait dire qu'elle n'avait jamais grand fan pour l'accompagner d'habitude. « Je.. je pense que cette situation est particulière pour nous deux, mais je te remercie sincèrement. Parce que oui, ce n'est pas facile pour moi d'être à l'aise, disons que c'est pas ma qualité première. » Une énième grimace. « Mais j'suis ravie d'être tombée sur toi. » Parce que même si la jeune femme n'était qu'une inconnue, Olive sentait les points communs entre elles. Elle sentait qu'elle pouvait étrangement lui faire confiance et ne pas douter plus longtemps que nécessaire.

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Comme toujours, j’ai soudainement ce besoin d’être l’hôte la plus parfait qui soit. Je pourrais me plier en quatre pour m’assurer qu’Olive se sente à l’aise. Au moins le temps que la tempête se calme un peu. Je ne sais rien d’elle, mais je ne veux pas qu’elle ait l’impression de me déranger alors que je ne faisais rien de particulier et que clairement j’étais prête à replonger tête la première dans mes projets de couture pour faire passer le temps. Elle est arrivée comme la parfaite distraction et je ne peux m’empêcher de l’accueillir les bras ouverts quand bien même une petite voix intérieure me rappelle de ne pas trop m’emballer. « Ne t'en fais pas, je vais attendre qu'il se rallume. J'imagine que nous ne sommes plus à cinq minutes maintenant. » Je hoche la tête pour confirmer ses propos. Le vent ne va pas se calmer dans la minute et désormais, elle est bien au chaud. Tout peut se permettre d’attendre quelques minutes supplémentaires tant qu’elle réussit à au moins prévenir ses proches. J’ose imaginer qu’ils doivent s’inquiéter de la savoir sur le départ au milieu du chaos qui se joue à l’extérieur. « Mes parents sont à deux-heures de voiture d'ici, en pleine campagne. » Je ne peux m’empêcher de l’observer avec des yeux écarquillés. Elle pensait pouvoir s’échapper dans la campagne avec ce temps ? Je ne peux pas lui reprocher d’avoir essayé, cela fait des jours que les alertes nous annoncent que tout sera bien plus sécuritaire dans les terres. « Pour le reste, je sais qu'ils ne m'attendent pas, donc je me fais moins de soucis même si j'espère sincèrement qu'ils sont en sécurité. » Je lui adresse un léger sourire ne pouvant m’empêcher d’ajouter un petit commentaire en douceur. « C’était vraiment dangereux de partir maintenant… » Mais j’ose imaginer qu’elle n’avait pas pu faire autrement et qu’elle avait souhaité ne pas se retrouver seule à l’approche des fêtes de fin d’année. Si Nate m’entendait, il serait en train de me traiter de mère poule. « C'est trop si j'annonce officiellement que tu es ma sauveuse ? » Un éclat de rire m’échappe alors que j’observe la jeune femme. « Arrête, je vais prendre la grosse tête après. » Comme si cela pouvait être mon genre. Mais elle ne sait rien de tout cela, mon inconnue sauvée de la tempête.

Au moins, elle se veut souriante et pas sauvage. Je vois bien qu’il lui est difficile de prendre place sur une chaise ou de se détendre complètement et je ne peux que le comprendre, mais une fois encore, je cherche à l’aider à se sentir à l’aise. On va clairement devoir partager mon espace pendant un long moment alors autant se détendre un peu. Et il faut croire que Nate veille toujours sur moi, même lorsqu’il est absent, parce qu’il me permet de briser un peu la glace. « Ah oui, il déconne pas du tout dis. » Mon rire vint se mêler au sien. « Et encore, je lui ai dit de se calmer. C’est limite s’il voulait pas me filer des rations de survie. » Oui, parfois, il est extrême à ce point-là, mais je peux pas lui en vouloir d’avoir toujours conservé ce qu’il avait appris dans l’armée. « Je suis impressionnée vraiment. » - « C’est un super pouvoir si banal pourtant. » que je plaisante pour la voir sourire à nouveau. Et peut-être que l’on venait de trouver une idée pour partager un repas ensemble. « Attention, je te promets pas qu'elles soient excellentes, mais je ferai mon mieux. » Une nouvelle fois, je hausse des épaules. Ce n’est pas comme si j’étais un fin gourmet moi-même ou que j’avais des exigences dignes d’un quatre étoiles. « J'espère être à la hauteur. » - « Je suis sûre qu’à deux, on devrait pouvoir s’en sortir. » Peut-être que cela serait un moyen de faire connaissance sans avoir l’impression de faire subir un interrogatoire à l’autre.

« Dis-moi que tu as "Orgueil et Préjugés" et je ne dirai plus un mot jusqu'à la fin de la tempête. Enfin, si j'arrive à tenir ma langue pendant les dialogues. » Cette fois, je ne peux empêcher de sourire un peu bêtement. « Oh Olive, je crois que l’on va vraiment bien s’entendre toutes les deux. » Peut-être qu’Orgueil et Préjugés n'est pas mon film préféré de tous les temps, mais il reste assez haut dans le classement. Tout du moins, assez pour que je n’en vienne pas à juger les goûts de la brunette. « Je.. je pense que cette situation est particulière pour nous deux, mais je te remercie sincèrement. Parce que oui, ce n'est pas facile pour moi d'être à l'aise, disons que c'est pas ma qualité première. » D’un signe de la main, je lui fais à nouveau savoir que ce n’est rien. Je l’aurais fait pour n’importe qui. Enfin… Peut-être pas pour un homme, mais pour une autre fille de mon âge ou même plus ? Je n’aurais pas hésité une seule seconde. « Mais j'suis ravie d'être tombée sur toi. » - « Le plaisir est partagé. » Ce n’est pas grand-chose, cela ne mènera peut-être même à rien. On ne se reverra probablement jamais lorsqu’il sera de nouveau possible de sortir, mais cela n’a pas réellement d’importance pour le moment. « Et si on préparait à dîner ensemble et après, on se pose devant ce film ? » Déjà, je retourne à mes placards pour sortir les ingrédients dont on aura besoin pour les fajitas. « T’as une recette spéciale ou c’est à l’instinct ? » Est-ce qu’elle était comme moi, à mesurer à la louche en priant pour que cela donne un goût correct ? Ou bien est-ce qu’elle préférait suivre une recette à la lettre ? « C’est toi la chef. » que j’ajoute en lui tendant un tablier dégoter au fond du placard.

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« C’était vraiment dangereux de partir maintenant… » Olive grimace. Elle s'en rend compte oui de tout ça. Qu'elle aurait sûrement pu attendre que la tempête passe avant de se faufiler dehors pour braver les éléments comme si ce n'était qu'une simple petite bourrasque. Sur le coup, elle n'avait pas réfléchi réellement aux conséquences, voulant se rendre le plus rapidement possible jusqu'au domicile de ses parents. Parce que comme à sa grande habitude, Olive avait mis du temps à comprendre que c'était la meilleure solution pour elle, et quand ça avait enfin fait tilte dans sa tête, il était trop tard. Mais dans son malheur, Olive avait trouvé du bonheur finalement, et c'était ce qu'elle retiendrait de sa virée dans l'orage. « Arrête, je vais prendre la grosse tête après. » Olive émit un petit rire à cette réponse. « Rien ne t'en empêche après tout. Promis, ça restera entre nous. » Un clin d’œil subtil à la jeune femme. Olive n'était pas très douée pour être taquine avec les autres, mais elle faisait de son mieux pour faire face à un potentiel malaise qui pourrait s'installer. Elle n'est pas très douée avec l'humain en général, mais elle fait de son mieux. Préférant ne pas se terrer dans un coin jusqu'à ce que la tempête passe. Justement, c'était peut-être l'occasion de se faire confiance pour une fois, et de ne pas avoir peur de l'inconnu. Elle pouvait le faire pour cette fois. Juste pour cette fois. La discussion est légère, et la blonde à ses côtés semble accepter la situation avec bien plus de facilité. Ce qui en un sens n'est pas étonnant quand on connait le côté si réservé de l'Australienne. Pourtant, elle fait vraiment de son mieux, et elle a vraiment envie de s'intéresser à sa sauveuse. « Et encore, je lui ai dit de se calmer. C’est limite s’il voulait pas me filer des rations de survie. » - « Ah oui, il est prévoyant alors. » Un nouveau rire, sans barrière sort des lèvres d'Olive. « Comme quoi, même si c'est un peu flippant, il avait raison non? » Parce que la tempête pouvait durer encore des jours. Le soleil n'était pas prête de pointer le bout de son nez de nouveau, et pour l'instant, cette réserve de nourriture semblait la bienvenue. « C’est un super pouvoir si banal pourtant. » Olive hausse les épaules pas totalement d'accord avec la réponse de la blonde. Même si ses parents étaient en pleine campagne et qu'ils devaient être parés à toutes épreuves, les placards étaient bien plus vides. Ce que bien sûr Olive garda pour elle par peur d'ennuyer Shiloh avec cette comparaison. A la place, elle prit le temps de prévenir la blonde que ce ne serait pas le repas de l'année mais qu'elle ferait de son mieux pour s'en sortir. Après tout, elle n'avait pas non-plus envie de rendre la jeune femme malade. Ce serait le comble. « Je suis sûre qu’à deux, on devrait pouvoir s’en sortir. » - « Quatre mains, c'est encore mieux oui. » Et c'était même un plaisir de pouvoir en profiter pour échanger avec Shiloh autour d'une préparation de repas.

« Oh Olive, je crois que l’on va vraiment bien s’entendre toutes les deux. » Le sourire sur le visage de la brune fut si large qui lui fit presque mal. La réponse de Shiloh avait déclenché un petit bonheur en elle très plaisant. Même si elle s'attendait clairement à ce que la blonde lui rigole au nez en expliquant à quel point ce film est un navet. Ce qui aurait très certainement brisé le cœur d'Olive à tout jamais tellement c'est une fan inconditionnelle. Sûrement trop d’ailleurs. Mais peu importe puisque Shiloh semble respective à cette idée. Tout semblait ainsi se profiler pour le mieux. Olive était réellement reconnaissante de cette chance que lui offrait Shiloh. Que ce soit pour cet échange, que pour le toit sur sa tête à cet instant. Alors Olive ne pouvait que donner de sa personne pour rendre en retour ce qu'elle recevait. « Le plaisir est partagé. » Cela suffit à soulager la brune qui venait de retrousser ses manches pour se mettre à cuisiner. Peu à peu, elle prendrait confiance en elle pour se sentir assez à sa place le temps de cette soirée. « Et si on préparait à dîner ensemble et après, on se pose devant ce film ? » - « Oui, je trouve que c'est une très bonne idée, merci. » Elle attendit d'avoir l'ensemble des ingrédients devant elle pour assembler la recette dans sa tête et commencer. « T’as une recette spéciale ou c’est à l’instinct ? » - « Il y a à peine quelques mois, j'aurai certainement suivi une recette pour ne pas t’empoissonner avec un goût immonde. » Olive émit un rire franc à cette idée avant de reprendre. « Mais je me suis "perfectionnée" dans la confection de ce plat à force de vouloir en préparer pour mon frère Midas. » Olive hausse les épaules. Ce n'était pas une grande cuisinière, mais elle avait eu beaucoup de temps pour s'entrainer durant ces dernières années à ne pas vouloir sortir de chez elle. « C’est toi la chef. » Olive accepta le tissu tendu avant de l'enfiler. Ce n'était pas une mauvaise idée si elle ne voulait pas finir pleine de sauce maladroite comme elle est. « J'espère en tout cas que tu vas te régaler. » Elle sourit tendrement avant de s'attaquer à la préparation. Coupant oignon et poivrons sans se trancher un doigt au passage. « Et tu auras le droit de dire que c'est immonde, je t'en voudrais pas. » Et elle n'en serait pas le moins du monde vexée, même si elle n'était pas certaine que ce soit le genre de la jeune femme. « Est-ce que tu veux t'occuper du Guacamole ? » Elle n'était pas très douée pour déléguer Olive, habituée à vouloir faire plaisir aux autres. Et c'est ce qu'elle avait envie de rendre au centuple à Shiloh maintenant.

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Si, habituellement, je suis assez sauvage avec les autres, il faut croire que tout semble différent avec Olive. Parce qu’il s’agit d’une femme ? Ou tout simplement parce que je me sens assez détendue pour la laisser rentrer chez moi et échanger avec elle. Au point même de lui faire part de toutes les précautions que Nate était venu mettre en place au sein de mon appartement. J’ai l’impression que c’est tout ce dont nous avions besoin pour briser la glace, lentement. « Ah oui, il est prévoyant alors. » Cela à au moins le don de la faire rire tandis que je hausse les épaules. C’est que je ne suis plus vraiment surprise par le comportement de mon frère jumeau. « Comme quoi, même si c'est un peu flippant, il avait raison, non ? » - « Probablement. » Je ne voulais pas, non plus, qu’elle s’inquiète plus que de raisons à cause de Nate. « Il a tout de même une légère tendance à la dramatisation, je t’assure. » Néanmoins, elle avait raison. Au moins, je suis préparée pour toutes les éventualités. « L'avantage, c’est que si tu as un petit creux, je devrais pouvoir t’offrir de quoi. » que je plaisante quelque peu, toujours le sourire aux lèvres.

C’est presque naturellement que l’on s’organise dans la cuisine. Comme deux vieilles amies qui ont pour habitude de cuisiner ensemble. L’idée installe un sourire sur mes lèvres. C’est simple, mais c’est tout ce qui est nécessaire pour oublier la tempête qui fait rage à l’extérieur. C’est encore plus plaisant lorsque je réalise qu’Olive à probablement les mêmes goûts que moi en terme de comédie romantique. « J’aime beaucoup trop une bonne rom com. » que je lui avoue sans honte. « Celles de la fin des années 90, début des années 2000. Des pépites ! » Et si l'électricité voulait bien rester de notre côté, on allait sûrement pouvoir se faire plaisir à ce sujet. En attendant, il fallait s’occuper du dîner, le simple fait de sortir les ingrédients faisant grogner mon estomac. « Il y a à peine quelques mois, j'aurai certainement suivi une recette pour ne pas t’empoissonner avec un goût immonde. » Je lui jette un regard curieux, attendant la suite de son explication. « Mais je me suis "perfectionnée" dans la confection de ce plat à force de vouloir en préparer pour mon frère Midas. » Un nouveau sourire vient étirer mes traits. « Chouette ! » Et bien entendu, que je ne peux m’empêcher de relever un détail. « Ton frère s’appelle Midas ? » Ce n'était pas une moquerie, loin de là, mais je vois de suite comment cela pourrait être pris comme tel et me rattrape rapidement. « C’est juste… Enfin comme dans la mythologie grecque ? » J’ai soudainement l’impression de m’emmêler les pinceaux et rougis quelque peu. « Enfin, je trouve juste ça chouette. » Ouais, j’aurais probablement mieux fait de me taire.

« Est-ce que tu veux t'occuper du Guacamole ? » Elle me sauve presque la mise avec sa proposition que je m’empresse d’accepter. « C’est une mission que je suis capable de relever. » Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus complexe, même s’il s’agissait de toujours bien doser les épices. Et alors que je découpe les avocats, je me tourne légèrement vers elle. « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » Ce n’était pas une question indiscrète, mais le simple désir d’en connaître un peu plus sur la jeune femme qui allait partager mon toit, le temps d’une soirée. « En dehors de t’aventurer sous les tempêtes ? » que je plaisante un peu à nouveau dans le seul but de garder une ambiance détendue et ne pas transformer la conversation en un véritable interrogatoire.