Ocean blue eyes, lookin’ in mine, I feel like I might sink and drown and die.
@Marceline Griffiths  

« Il me manque quoi ? » demandait-elle à Raph alors qu’elle mettait une seconde cannette de coca dans le cabas qu’elle avait déjà trop rempli. Le regard se son colocataire en disait long. « Je sais, je sais. Ça fait beaucoup pour un pique nique à deux. J’ai assez pour quatre au moins…» elle refaisait l’inventaire de ce qu’elle avait dans son sac : deux canettes de coca zéro, une bouteille d’eau plate, une bouteille de vin blanc, plusieurs verres en carton, des sandwichs qu’elle avait fait un peu plus tôt et emballés individuellement, (mais ne sachant pas pour quel gout opté, elle en avait fait six différents), un Tupperware refermant du fromage coupé en morceau, un autre avec du raisin, un sachet de crackers, deux petits paquets de chips…. Bref, le sac allait déborder et Andrea se demandait s’il ne fallait pas qu’elle prenne une ou deux canettes de coca en plus. La sonnerie de son téléphone la rappelait à l’ordre. « Merde, je vais être en retard. Bon tant pis, j’y vais. S’il manque un truc c’est pas grave j’imagine, on sera pas loin du centre ville, on part pas en road trip. » Se rassurait-elle à voix haute, hochant la tête vivement sous le regard de son colocataire qui l’abandonnait pour rejoindre le canapé, alors qu'elle rejoignait la porte d’entrée. Elle glissait ses pieds dans des sandales, posant sur son nez ses lunettes de soleil avant de quitter l’appartement en portant à bout de bras son cabas.
Le rendez-vous était pris pour se rejoindre directement vers la plage. Non pas une plage à une heure de route de là mais la plage artificielle de la ville, certainement plus fréquentée, car plus facile d’accès, mais Andrea connaissait un coin plutôt calme, avec un peu de chance, elles seraient tranquille, sans paparazzi.

« Désolée, désolée, désolée ! » répétait-elle en arrivant à la hauteur de Marceline qui l’attendait sagement près d’un arbre. « J’ai été prise dans la confection de sandwich, puis je me suis un peu emportée…» notait-elle, indiquant le cabas qu’elle laissait tomber à ses pieds. « J’vais avoir des courbatures demain je pense. » Elle tirait une nouvelle fois le sac pour le mettre sur son épaule droite avant de faire signe à Marceline de la suivre, longeant une partie de la plage pour rejoindre un coin presque caché derrière des arbustes. Elle laissait tomber son sac de son épaule, lâchant celui ci dans le sable. « Ah j’ai oublié un truc. » soupirait-elle. « J’ai pas de nappe sur laquelle s’installer. » Elle s’en voulait déjà, c’était la base du pique-nique non? Un draps sur lequel se poser pour manger. Elle échappait un petit grognement face à son incompétence.

Je reconnus sa silhouette au loin, sa petite tête brune et ses lunettes de soleil, son pas bondissant parce qu’elle se pressait pour me rejoindre. Mon cœur fît une embardée dans ma poitrine - Andy ! - et je me raclai la gorge, me redressai pour l’accueillir avec un visage parfaitement composé, comme si rien n'était. Les petits papillons dans mon ventre se rangèrent gentiment dans mon intestin. « Désolée, désolée, désolée ! » J’agitai ma main pour chasser ses excuses. Je n’étais moi-même pas toujours ponctuelle. C’était simplement un peu étrange d’attendre quelqu’un que l’on avait vraiment envie de voir, le temps devenait affreusement long. Le temps qu’Andy arrive, j’avais pu remuer toutes mes pensées dans tous les sens, réfléchir à si j’étais assez bien habillée, si j’aurais dû prendre mon maillot de bain plus échancrée, avant de me dire que j’étais stupide et qu’Andy n’allait pas regarder mon maillot de bain, et puis moi non plus, tout allait être parfaitement normal, nous allions parler de sujets normaux comme, euh, par exemple, la météo, l’océan ?! Punaise, pensai-je, je commençai à ressembler à une adolescente qui vivait son premier crush. Habituellement, les mind games de la plupart des filles sur qui mon affection se portait m’empêchaient d’être niaise. J’étais trop occupée à être intense et jalouse. Là, j’étais juste stupide. « J’ai été prise dans la confection de sandwich, puis je me suis un peu emportée…» Je regardai le cabas d’Andy qui ressemblait à des courses pour une famille pour six personnes. J’eus un petit rire affectueux - et un peu niais, aussi, je me raclai la gorge pour me reprendre.  « God, j’aurais pas dû te laisser en charge des sandwichs, c’était sûr qu’Andy la tornade allait être de sortie », plaisantai-je. J’ébourriffai ses cheveux affectueusement. « J’vais avoir des courbatures demain je pense. » Elle avait l’air de porter un sac à dos de randonnée pour trois mois de tour du monde.

Je la suivis le long de la plage, elle m’avait dit connaître un coin un peu discret où je pourrais peut-être abandonner mon immense capeline et mes lunettes de soleil qui couvraient la moitié de mon visage. Et effectivement, on posa bagages - non mais littéralement, c’était une valise son cabas !! - dans un petit coin derrière des arbustes. Au loin, une famille jouait avec des petits enfants, occupés à éviter qu’ils ne mangent du sable. Les gens n’allaient sûrement pas se préoccuper de moi. Je sentis un soulagement dans ma poitrine. « Ah j’ai oublié un truc. J’ai pas de nappe sur laquelle s’installer. » Je me remis à rire. Elle était adorable. Il fallait que j’arrête de rire, ce n’était pas si drôle. Je secouai la tête. « On a qu’à se mettre sur nos serviettes, c’est pas grave. Peut-être que tes beaux sandwichs seront un peu assaissonnés de sable, j’espère que c’était dans ta recette ? » On s’installa, posant une partie des vivres sur le cabas pour les protéger du sable, et sur nos serviettes. Le cabas était devenu un sac de Mary Poppins, et quand Andy en sortit une quatrième canette de coca, je recommençai à rire :  « Andy, c’est pour partager ou pour ta consommation personnelle ? Il y en a trop dans tous les cas », pouffai-je. Et ne parlons même pas des sandwichs.  « On attend quinze personnes ou quoi ? » Plaisantai-je. Je pinçai l’avant-bras gauche d’Andy.  « Tes pauvres petits bras, t’as raison, c’était le sport de l’année !! » Je reposai ma main sur ma serviette, consciente que je cherchais des excuses pour la toucher et que c’était stupide. Il fallait que je sois normale. Heureusement que connaissant Andy, elle ne se douterait de rien. Une fois installée, j’ouvris la bouteille de vin pour remplir nos deux verres. « Allez, trinquons à notre pique-nique et à la nouvelle année. C’est quoi tes résolutions de l’année, à part ouvrir une sandwicherie ? »

@Andrea Welch  

Ocean blue eyes, lookin’ in mine, I feel like I might sink and drown and die.
@Marceline Griffiths  

« God, j’aurais pas dû te laisser en charge des sandwichs, c’était sûr qu’Andy la tornade allait être de sortie » Et elle n’avait encore rien vu. Elles longèrent la plage, retrouvant le coin calme qu’avait mentionné Andrea. « On a qu’à se mettre sur nos serviettes, c’est pas grave. Peut-être que tes beaux sandwichs seront un peu assaisonnés de sable, j’espère que c’était dans ta recette ? » Andy haussait les épaules, tirant déjà sa serviette des profondeur de son sac pour l’étendre sur le sable. « ça apportera du croquant. » notait-elle a mi-voix, réfléchissant si ses sandwich avait une recette ou non. Une fois installée, elle se mettait à vider son sac, sous les yeux plein de jugement de Marceline. « Andy, c’est pour partager ou pour ta consommation personnelle ? Il y en a trop dans tous les cas » « Partagé ? » répétait-elle machinalement. « Ah euh oui on peut partager évidemment. » elle esquissait une sourire coupable. « C’était au cas ou. On sait jamais, si l’eau monte et qu’on est coincé, ou si un tempête nous empêche de rentrer : paf, on a de quoi survivre tu vois ! » Elle inventait ça sur le moment, parce que clairement à la base c’était juste pour cette après midi plage, trois canette pour elle, une pour Marceline au cas ou elle en veuille une. Ça lui semblait raisonnable mais visiblement elle avait du se trompé dans ses calcules. Pour ce qui était des sandwich par contre là oui, elle méritait tout ce jugement : « On attend quinze personnes ou quoi ? » « Ah oui, je t’ai pas dis ? » lâchait-elle, faussement sur le point d’annoncer une Beach party avant de pouffer de rire. « J’ai voulu te donner des options. » avouait-elle. « J’avais pas envie de t’envoyer quinze sms pour savoir si tu voulais des tomates, ou pas, du poulet ou du jambon ou des falafels, ketchup, mayo, Sriracha…donc j’ai fait plusieurs combinaison dans l’espoir que t’en aime au moins une. » expliquait-elle, sortant les boules d’aluminium qui renfermait des sandwichs. Quelques lettres au marqueur indiquant ce qu’il renfermait dans un code que seul Andrea pouvait déchiffrer… a condition qu’elle se souvienne et arrive à se relire.
« Tes pauvres petits bras, t’as raison, c’était le sport de l’année !! » « C’est Bruce qui a porter tout ça. » lâchait-elle en pouffant de rire avant de se masser les bras dans un mouvement étrange, les bras croisés par dessus sa poitrine alors que ses mains massaient ses biceps. Marceline remplaçait deux verres et elles trinquaient déjà pour la nouvelle année. « Allez, trinquons à notre pique-nique et à la nouvelle année. C’est quoi tes résolutions de l’année, à part ouvrir une sandwicherie ? » Le verre d’Andy cognait doucement contre celui de Marceline alors qu’elle pouffait de rire comme une idiote. « Honnêtement : ça pourrait être cool. Mais je tiendrais pas deux jours. » admettait-elle. « Mes résolutions seraient déjà d’apprendre a connaitre tes gouts, pour ne plus refaire quinze sandwich pour deux. Oser demander quand j’ai besoin d’information supplémentaire, sans avoir peur de toujours déranger. » elle marquait une pause réfléchissant un instant. « Réduire ma consommation de coca …? » elle grimaçait, pas certaine que ce soit une résolutions qu’elle puisse tenir, déjà compte tenu du nombre de cannette qu’elle avait prise aujourd’hui. Elle prenait une gorgée de vin, hochant la tête comme si elle s’y connaissait. « C’est du bon vin. » notait-elle, cherchant l’étiquette du regard pour appuyer ses propos. « Enfin ça a un gout de vin donc j’imagine que c’est bon du coup. » admettait-elle en toussotant, manquant de s’étouffer de sa propre bêtise. « Et toi alors, tes résolutions ? »

Habituellement à l’aise et assurée, j’avais l’impression qu’un bout de mon cerveau en surchauffe analysait absolument toutes mes interractions avec Andy. Est-ce j’avais l’air suspecte, est-ce que j’étais débile, intelligente, drôle, est-ce que je l’amusais, est-ce qu’elle appréciait ma compagnie, est-ce que ça faisait des mois qu’elle était amie avec moi accidentellement mais n’aimait pas vraiment ma compagnie ?! J’essayais de chasser les pensées spiralles en me concentrant sur le contenu du cabas qui, comme je m’y attendais, contenait plus de canettes de coca-cola que je n’en buvais en trois mois.« Partagé ? Ah euh oui on peut partager évidemment. » Je me mis à rire devant la tête coupable d’Andy. « C’était au cas ou. On sait jamais, si l’eau monte et qu’on est coincé, ou si un tempête nous empêche de rentrer : paf, on a de quoi survivre tu vois ! » Je pouffai affectueusement : « Tu vas boire ses cannettes en un après-midi, et si une tempête nous coince, je devrais probablement gérer ton sevrage », plaisantai-je. Andy avait une consommation de sucre qui aurait envoyé n’importe quel dentiste en arrêt cardiaque, et qui rivalisait avec celles d’enfants de huit ans. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un qui avait une telle sweet tooth.

« J’ai voulu te donner des options. » Expliqua Andy devant la montagne de sandwichs qui pourraient nourrir une armée. « J’avais pas envie de t’envoyer quinze sms pour savoir si tu voulais des tomates, ou pas, du poulet ou du jambon ou des falafels, ketchup, mayo, Sriracha…donc j’ai fait plusieurs combinaison dans l’espoir que t’en aime au moins une. » « Andy… T’aurais juste pu me facetimer ? » Proposai-je en riant à nouveau. Son cerveau anxieux s’était clairement emballé et ne lui avait pas laissé la place pour réfléchir à l’évidence. Résultat, elle s’était retrouvée avec un sac qui pesait la moitié de son poids. « C’est Bruce qui a porter tout ça. » Punaise, me dis-je, j’ai un crush sur une fille qui a comme surnom une référence à un super-héro de Marvel. C’était encore pire que tous mes crushs sur des theater kids girlies. Oh god. Allez, Marcel, changeons de sujet, parlant de la nouvelle année, essayons de ne pas être malaisante… Tiens, parlons de la future boulangerie d’Andy ! « Honnêtement : ça pourrait être cool. Mais je tiendrais pas deux jours. Mes résolutions seraient déjà d’apprendre a connaitre tes gouts, pour ne plus refaire quinze sandwich pour deux. Oser demander quand j’ai besoin d’information supplémentaire, sans avoir peur de toujours déranger. Réduire ma consommation de coca …? » J’eus un petit rire.  « Pour le coca, je n’y crois pas une seule seconde. Pour mes goûts, c’est simple, je mange de tout. Il n’y a que trois aliments que je déteste : les aubergines, la noix de coco, et les anchois. Ce sont pas des aliments communs dans les sandwichs, non ?... » Demandai-je, un brin amusé à l’idée qu’Andy me sorte une composition personnelle à l’anchois et la noix de coco entre deux tranches de pain.
Elles goûtèrent toutes les deux le vin, un blanc légèrement acide sur le palais. « C’est du bon vin. Enfin ça a un gout de vin donc j’imagine que c’est bon du coup. » On eut un rire ensemble, amusée de notre bêtise.  « J’ai fait des soirées pour découvrir l’oenologie. Après trois verres j’étais trop ivre pour suivre les conseils du sommelier. Apparemment il faut recracher le vin au fur et à mesure qu’on le goutte, pour éviter ce genre de souci… Mais j’aime pas gâcher ! » M’excalamai-je. Joignant le geste à la parole, je portai mon verre à mes lèvres et bus une longue gorgée qui calma légèrement mes nerfs.

« Et toi alors, tes résolutions ? » Hmmm, hmmmm. Terrain miné, pensai-je.  « Être moins sur les réseaux sociaux. Ne pas lire les articles de presse sur moi. Arrêter d’attendre quelque chose de mes parents. » Je dressai la liste avec une grimace. « Wow, désolée, ça a pris un tournant trop sérieux. » Je secouai la tête.  « Soyons plus positives ! J’aimerais bien reprendre des cours de poterie. Continuer à réparer ma relation avec ma cousine Mabel. Et… Trouver l’amour ? » Terminai-je dans un rire, pour prétendre que c’était une blague, mais ce n’était pas une blague et pourquoi je m’étais le sujet sur la table j’étais débile débile débile aaaaah Maaaarceline !!!  « Tu te vois te remettre à faire des dates, rencontrer des gens, toi ? » Ouuuuui allons-y Marceline, tout en subtilité, oui oui, mon Dieu heureusement qu’Andy était beaucoup trop gentille et clueless pour - je l’espérais - capter ma question detournée qui ne servait qu’à savoir je devais arrêter de me projeter.


@Andrea Welch  

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@Marceline Griffiths  

« Tu vas boire ses cannettes en un après-midi, et si une tempête nous coince, je devrais probablement gérer ton sevrage » Andrea avait envie de la contre-dire, de lever les yeux au ciel pour lui faire comprendre qu’elle exagérait mais … non, au lieu de ça un timide : « Probablement. » s’échappait d’entre ses lèvres. Il était vrai qu’elle buvait certainement plus de coca zéro qu’elle ne buvait d’eau et que clairement ces quelques canettes serait consommées avant qu’elle ne rentre chez elle ce soir. Il fallait qu’elle fasse face à la réalité : elle buvait trop de coca zéro et elle avait fait trop de sandwich. Deux faits indéniables. Mais elle tentait de justifier tout de même le nombre de repas disponible devant elles, expliquant qu’elle avait voulu donner des options à Marceline. « Andy… T’aurais juste pu me facetimer ? » « Facetimer ? Mon téléphone fait ça ? » demandait-elle, naïvement. « Ah ba oui. » notait-elle alors qu’elle avait sortie son téléphone du fond du cabas pour constater qu’elle avait bien un iPhone. Elle ne c’était jamais servit de FaceTime avant. Des visio elle en faisait mais uniquement depuis son ordinateur.

« Pour le coca, je n’y crois pas une seule seconde. Pour mes goûts, c’est simple, je mange de tout. Il n’y a que trois aliments que je déteste : les aubergines, la noix de coco, et les anchois. Ce sont pas des aliments communs dans les sandwichs, non ?...  » « aubergine, coco, anchois… » répétait-elle dans un murmure comme pour s’assurer qu’elle s’en rappellerait. « Pas commun comme sandwich en effet. » notait-elle un peu plus fort, imaginant un sandwich regroupant les trois ingrédients. Elle goutaient rapidement le vin et Andy lâchait une remarque idiote qui montrait bien son ignorance face à cette boisson. « J’ai fait des soirées pour découvrir l’oenologie. Après trois verres j’étais trop ivre pour suivre les conseils du sommelier. Apparemment il faut recracher le vin au fur et à mesure qu’on le goutte, pour éviter ce genre de souci… Mais j’aime pas gâcher ! » Andrea pouffait de rire. « ça se comprend, j’aurais fait pareil ! » assurait-elle alors qu’elle regardait Marceline prendre une longue gorgée de vin. « Pas besoin de le boire cul sec, je vais pas te demander de le cracher ! » plaisantait-elle alors, notant à quelle vitesse la blonde descendait son verre.

« Être moins sur les réseaux sociaux. Ne pas lire les articles de presse sur moi. Arrêter d’attendre quelque chose de mes parents. » Andrea hochait lentement la tête. « Wow, désolée, ça a pris un tournant trop sérieux. » « T’as le droit d’être sérieuse, pour changer. » lâchait aussitôt Andy d’un air détacher malgré le côté taquin de sa remarque. « Soyons plus positives ! J’aimerais bien reprendre des cours de poterie. Continuer à réparer ma relation avec ma cousine Mabel. Et… Trouver l’amour ?  » « La poterie c’est so gay comme activité. » notait-elle, posant son verre de vin dans un coin pour ouvrir une canette de coca et en boire une ou deux gorgées. « Un très bon cru. » lançait-elle d’un air sérieux avant de pouffer de rire et de s’arrêter net en entendant la question ed Marceline : « Tu te vois te remettre à faire des dates, rencontrer des gens, toi ? » Andrea reprenait une gorgée de coca tout en réfléchissant. « Je sais pas… En même temps ça fait maintenant un peu plus d’un an que je me suis faite largué, donc il serait peut-être temps de m’y remettre… » Elle calait sa canette dans le sable avant d’attraper son verre de vin. « Mais j’ai un peu peur que, si je me remet dans le bain, ce soit encore à sens unique. Chaque fois je m’attache beaucoup plus que l’autre personne, je m’investie d’avantage et à la fin je me fait largué et je remet toute ma petite personne en question. Et… j’ai pas vraiment hâte de ressentir tout ça du coup. » elle hochait lentement la tête. « je sais bien que c’est un peu bête de penser à la rupture avant même d’avoir rencontrer quelqu’un, mais bon, ça se passe chaque fois comme ça, donc j’vois pas d’autre issue et ça me donne pas trop envie de retenter. J’ai pas envie de souffrir encore. » admettait-elle. « Et voilà maintenant c’est moi qui part sur du sérieux déprimant ! » remarquait-elle dans un rire nerveux, prenant une gorgée de vin. « Et toi alors, t’as dis que tu voulais trouver l’amour, ça veut dire que tu vas t’inscrire sur Tinder ou un truc du genre ? Ya un équivalant pour les gens connus je crois en plus, non ? » Demandait-elle, sincèrement curieuse de savoir comment une célébrité comme elle faisait pour rencontrer des gens, sans que son profil se fasse bannir pour suspicion de faux compte. Andrea attrapait un sandwich au hasard et le tendait à Marceline. « pas d'anchois, ni d'aubergine, ni de coco. Je le jure. »

« Pas besoin de le boire cul sec, je vais pas te demander de le cracher ! » Oh Lorde (oui, la chanteuse, ma seule religion) sweet summer child!!!! Je ricanais maladroitement, essayant de trouver la plaisanterie drôle, et reposais mon verre, l’air de dire que je me calmais, que j’étais calme, que tout allait bien, oui, évidemment. Il allait vraiment falloir que je fasse quelque chose parce qu’il était hors de questions que je sois aussi stupide et nerveuse devant Andy pour le restant de ma vie. Il fallait juste que ce débile de crush se calme !! Je me connaissais, je pouvais être trop intense très vite, mais ça pouvait retomber. Je me fantasmais souvent des choses mais la réalité me rattrapait. Il fallait juste que je me rappelle qu’Andy était juste une amie qui n’avait probablement aucun sentiment pour moi.

« La poterie c’est so gay comme activité. » Je souriais. « J’ai une réputation à tenir !! » M’exclamai-je. La réputation d’être la lesbienne la plus chaotique et fleur bleue de Brisbane, probablement. Andy, elle, était fidèle à sa réputation d’addict au coca, car elle délaissa son verre de vin pour une canette en aluminium. « Un très bon cru. » Je me mis à rire, à nouveau trop amusée par une blague qui était pourtant juste une petite plaisanterie, pas le spectacle de stand-up le plus incroyable du siècle. Il fallait que j’arrête de rire comme ça à chaque blague d’Andy, goddamn it.

Je ne décidais pas d’aider ma situation, puisque je mentionnais à Andy le sujet du dating. Quoi, il fallait bien que je tate le terrain, non ? « Je sais pas… En même temps ça fait maintenant un peu plus d’un an que je me suis faite largué, donc il serait peut-être temps de m’y remettre… »  J’écoutai, attentive, essayant d’avoir l’air neutre, détachée, alors que j’avais juste envie de lui répondre ah bon ah oui t’y remettre euh par exemple avec des inconnus ou des amis ou une amie ou une amie grande blonde lesbienne qui veut faire de la poterie et est train de crusher sur vous à l’extrême non je demande comme ça hein ???!!! « Mais j’ai un peu peur que, si je me remet dans le bain, ce soit encore à sens unique. Chaque fois je m’attache beaucoup plus que l’autre personne, je m’investie d’avantage et à la fin je me fait largué et je remet toute ma petite personne en question. Et… j’ai pas vraiment hâte de ressentir tout ça du coup. » Ouch. Sans le savoir, Andy tapait pile dans mes propres insécurités aussi, et ses mots résonnaient un peu trop en moi. « je sais bien que c’est un peu bête de penser à la rupture avant même d’avoir rencontrer quelqu’un, mais bon, ça se passe chaque fois comme ça, donc j’vois pas d’autre issue et ça me donne pas trop envie de retenter. J’ai pas envie de souffrir encore. » « Non, c’est pas bête, je comprends totalement. J’ai exactement le même problème. J’ai l’impression qu’une rupture est toujours inévitable. » Et le dire à voix haute me rappelait pourquoi je ne voulais finalement peut-être pas tenter ma chance avec Andy, et ruiner notre amitié au passage.

« Et voilà maintenant c’est moi qui part sur du sérieux déprimant ! » J’agitai mes mains, chassant sa remarque. « Rendre tout un peu drama, c’est so gay », répliquai-je avec un petit rire. Après tout, je n’étais pas connue pour toujours mettre les sentiments et les questions sérieuses sur le tapis pour rien.

« Et toi alors, t’as dis que tu voulais trouver l’amour, ça veut dire que tu vas t’inscrire sur Tinder ou un truc du genre ? Ya un équivalant pour les gens connus je crois en plus, non ? » Je grimaçai. « God, les autres gens célèbres sont chiants, j’ai pas envie d’aller sur Raya », protestai-je dramatiquement. « Je veux rencontrer quelqu’un the old lesbian way : tomber amoureuse de l’ex de mon ex, dans un triangle amoureux dramatique digne de The L World, où on finit toutes les trois par adopter un chat et monter un café librairie !! » Plaisantai-je, tandis qu’Andy me tendait un sandwich. « pas d'anchois, ni d'aubergine, ni de coco. Je le jure. » je mangerais n’importe quel sandwich que tu me ferais Andy, même si c’était de la coco entre deux tranches d’auberpigne, parce que je suis obsessed with you, non Marceline reprend toi!!!!! « Merci !! » Je croquai dans le sandwich. Il était trop bon, en plus. « Mais en vrai, je comprends ce que tu veux dire, tu sais. Moi aussi je suis toujours la plus investie, et j’en ai marre de me faire piétiner le cœur par des filles fermées émotionnellement. » J’haussai les épaules. « Mais t’es a catch, Andy, je suis sûre que tu pourrais trouver une fille avec qui ouvrir un ranch or something », dis-je d’un ton détaché, avant de m’inquiéter d’être trop suspecte, et de rajouter : « Quand t’auras envie, je t’aiderais à créer ton profil tinder pour qu’on voit que t’es cool et pas juste une petite nerd !! » Je lui tapai l’épaule avec un rire. Marcel, t’es trop conne aaaAAAAH !!!



@Andrea Welch  

Ocean blue eyes, lookin’ in mine, I feel like I might sink and drown and die.
@Marceline Griffiths  

« Non, c’est pas bête, je comprends totalement. J’ai exactement le même problème. J’ai l’impression qu’une rupture est toujours inévitable. » Ça rassurait un peu Andrea que d’entendre ça. Enfin, qu’à moitié, parce que si même Marceline pensait comme ça, c’était vraiment que l’idée d’une relation durable devait être un mythe et que tout couple était voué à se séparé un jour. « Rendre tout un peu drama, c’est so gay » Andrea esquissait un sourire amusé avant de retourner le sujet vers Marceline et sa recherche de l’amour. « God, les autres gens célèbres sont chiants, j’ai pas envie d’aller sur Raya » Andy était un peu surprise d’entendre ça, elle c’était toujours imaginée que les personnes de notoriété public voulaient être en couple avec quelqu’un du même statu qu’eux, histoire d’être avec un personne qui comprend le star système et qui sait ce que c’est que de vivre sous la lumière des projecteur. Mais visiblement Marceline était bien loin de tout ça. Même si parfois elle avait l’air d’apprécier les paillettes et les lumières de la scène, elle semblait aussi vouloir retrouver un brin d’anonymat, une tranquillité qu’elle avait perdu en foulant les tapis rouge et qu’elle espérait visiblement retrouver « Je veux rencontrer quelqu’un the old lesbian way : tomber amoureuse de l’ex de mon ex, dans un triangle amoureux dramatique digne de The L World, où on finit toutes les trois par adopter un chat et monter un café librairie !! » « L’ex de ton ex… » répétait-elle songeuse. Elle n’était pas ultra renseigner sur les histoire d’amour de Marceline, elle savait simplement que cette dernière avait visiblement souvent un faible pour les filles qui papillonnait un peu trop, alors Andy ne pouvait s’empêcher d’imaginer que les ex de la blonde avaient certainement beaucoup d’ex, et que, par conséquent, Marceline avait du choix. « ça me semble un peu problématique de sortir avec l’ex de son ex….non ? Côté revanche ça doit être satisfaisant, mais pour le reste, ça doit tout compliqué. » Elle tendait un sandwich à Marceline, continuant de réfléchir à tout ça. « Merci !! » La brune imitait l’actrice, prenant à son tour un sandwich, le déballant pour mordre dedans. C’était pas mal du tout, ses efforts avaient payés. Elle mastiquait tout ça en hochant la tête d’un air satisfait. « Mais en vrai, je comprends ce que tu veux dire, tu sais. Moi aussi je suis toujours la plus investie, et j’en ai marre de me faire piétiner le cœur par des filles fermées émotionnellement. » « On est trop romantique pour ce monde de brute. » notait Andy en haussant les épaules. « Mais t’es a catch, Andy, je suis sûre que tu pourrais trouver une fille avec qui ouvrir un ranch or something » Andrea toussotait aussitôt, manquant de s’étouffer avec son sandwich. « Je suis l’inverse d’un catch. Je suis un … let go. » lâchait-elle. « Je suis petite, je passe trop de temps devant mon ordi ou mes consols de jeux, j’ai tendance à vouloir être en contrôle de la situation pour éviter tout angoisse, mais à côté de ça je panique pour un rien… et en plus je suis certainement sous écoute par des groupes de trafiquant chelou du dark web. » Elle prenait une autre croc dans son sandwich, réfléchissant ce qu’elle pouvait ajouter a cette longue liste problématique. « Quand t’auras envie, je t’aiderais à créer ton profil tinder pour qu’on voit que t’es cool et pas juste une petite nerd !!  » La brune pouffait de rire, couvrant sa bouche de peur de recracher sa nourriture. Elle secouait rapidement la tête à la négative. « Pitié, non. Tinder ça fait trop peur. Les gens sont méchant sur ces app et trop thirsty. » Elle reposait son sandwich sur ses genoux pour prendre une gorgée de vin blanc. « La dernière fois que j’ai matché avec une personne qui sur son profil avait l’air adorable et qui a lancé la conversation en me demandant si « j’aimais être dominé »,  j’ai unmatch directe. C’est pas ma vibe. Sexualité débridé okay, good for them, mais moi j’ai pas demandé a avoir ce genre d’infos avant même un ‘bonjour’. » ronchonnait-elle. « Puis je pense pas qu’il y ai moyen de rendre mon profil ‘cool’, ou alors ce serait un peu mensonger. » notait-elle. Elle réfléchissait un instant, sirotant son vin blanc avant d’ajouter : « Toi tu veux pas un profil ? » Et soudain ses yeux s’illuminait alors qu’elle reposait son verre, manquant de le renverser : « Oh ! Je pourrais créer une app de rencontre spécialement pour toi ! Tout le monde s’inscrit sur l’app dans l’espoir de te parler et c’est toi qui décide avec qui tu matches ! » Elle avait l'impression d'avoir eu l'idée du siècle et on notait sans mal l'excitation dans le moindre de ses mouvements. Elle attrapait déjà son téléphone portable pour prendre des notes à ce sujet déjà prête à se mettre au travail.

« ça me semble un peu problématique de sortir avec l’ex de son ex….non ? Côté revanche ça doit être satisfaisant, mais pour le reste, ça doit tout compliqué. » Je regardais Andy d’un air attendri, comme on regarde un petit animal mignon. « Oh, Andy… Tu ne tiendrais pas une semaine dans les cercles lesbiens de New-York », plaisantai-je, en référence à l’époque où j’y avais vécu. A côté, les dramas queer de Brisbane était a walk in the park, honnêtement. Sortir avec l’ex de son ex, c’était une expérience quasi universelle dans les milieux queers que j’avais fréquenté, bourrés d’artistes, theater kids, sex positive et messy polyamoureux. Je taquinais Andy, mais il était évident que j’avais moi-même été brûlée plus d’une fois.

« On est trop romantique pour ce monde de brute. » on, relevais-je, mon cœur s’agitant à l’idée qu’Andy nous trouve des points communs. J’avais envie de lui dire qu’on était assez romantiques pour bien s’entendre, du coup… Je secouais la tête, mordis ma langue. « Je suis l’inverse d’un catch. Je suis un … let go. » J’eus un rire, cachant le nœud dans ma gorge. « Je suis petite, je passe trop de temps devant mon ordi ou mes consoles de jeux, j’ai tendance à vouloir être en contrôle de la situation pour éviter tout angoisse, mais à côté de ça je panique pour un rien… et en plus je suis certainement sous écoute par des groupes de trafiquant chelou du dark web. » « Mais n’importe quoi !!! » M’exclamai-je. « Enfin, je veux dire. Oui tu es toute ses choses, et alors ? C’est pas des défauts. Et puis tu oublies que t’es super douée dans la tech, t’es créative en jeux de rôle, t’es curieuse et à l’écoute, toujours prête pour l’aventure, et… » Oh oh oh TERRAIN GLISSANT MARCELINE !!!! « Une bonne amie. » … pire rattrapage ever……

Mon dieu, j’étais vraiment la pire des imbéciles. Fallait vraiment que j’apprenne à fermer ma bouche, je me retrouvais comme une idiote avec mon espèce de pirouette pour ne pas paraître suspecte. Voilà que je lui proposais carrément de lui créer un profil Tinder. Si Théo et Suzy pouvaient m’entendre, ils se fouteraient bien de moi. « Pitié, non. Tinder ça fait trop peur. Les gens sont méchant sur ces app et trop thirsty. » « Attends que Théo te montre gindr », répliquai-je du tac-au-tac avec un petit rire. Les hommes gays sur cette app pouvaient faire passer les gens sur Tinder pour des saints. « La dernière fois que j’ai matché avec une personne qui sur son profil avait l’air adorable et qui a lancé la conversation en me demandant si « j’aimais être dominé »,  j’ai unmatch directe. C’est pas ma vibe. Sexualité débridé okay, good for them, mais moi j’ai pas demandé a avoir ce genre d’infos avant même un ‘bonjour’. » J’éclatais de rire, à la fois horrifiée par l’histoire et amusée par le visage terrifiée d’Andy. « Puis je pense pas qu’il y ai moyen de rendre mon profil ‘cool’, ou alors ce serait un peu mensonger. » « Mais arrête, Andy, tu ES cool ! » M’exclamai-je en lui tapant l’épaule. Non mais sérieusement, je le pensais avant même de crusher sur elle, et je commençais à vouloir la secouer sérieusement pour qu’elle le comprenne.

« Toi tu veux pas un profil ? Oh ! Je pourrais créer une app de rencontre spécialement pour toi ! Tout le monde s’inscrit sur l’app dans l’espoir de te parler et c’est toi qui décide avec qui tu matches ! » C’était quoi le niveau de ridicule queer quand votre crush vous proposait de faire une appli pour vous aider à trouver l’amour ? Je retins un soupir. « Je crois que ça existe déjà, ça s’appelle mes commentaires instagram », plaisantai-je. « Et puis, non merci, les gens projettent déjà trop sur moi. En vrai, tout ces gens me connaissaient vraiment, ils ne seraient pas intéressés. Enfin, si, peut-être au début. C’est toujours comme ça. Mais les gens se lassent très vite », observai-je. « Je suis meilleure en petite quantité, je crois. Je dois être trop overpowering. Comme la noix de coco, en fait », plaisantai-je pour cacher mon désarroi, refaisant référence à ce fruit que je n’aimais pas.


@Andrea Welch  

Ocean blue eyes, lookin’ in mine, I feel like I might sink and drown and die.
@Marceline Griffiths  

« Oh, Andy… Tu ne tiendrais pas une semaine dans les cercles lesbiens de New-York » « Je tiendrais pas une semaine à New York, tout court. » corrigeait-elle. NYC semblait typiquement le genre de ville grouillante, où on se fait bousculer dans la rue et crier dessus si on prend trop son temps, Andrea ferait une crise de panique en un rien de temps, elle en était persuadée. Puis venait la session : low self-esteem, où Andrea énumérait les raisons pour lesquels elle n’était pas si bien que ça. Bon à côté de ça, elle admettait volontiers être pleines de petites attentions et dévouée en amour, mais bon, là c’était les points négatifs qu’elle listait. « Mais n’importe quoi !!!  » Marceline était visiblement très investie par cette conversation. « Enfin, je veux dire. Oui tu es toute ses choses, et alors ? C’est pas des défauts. Et puis tu oublies que t’es super douée dans la tech, t’es créative en jeux de rôle, t’es curieuse et à l’écoute, toujours prête pour l’aventure, et… » Andrea clignait de nombreuse fois les yeux, troublée par cette vague de compliment qui semblait déferler d’entre les lèvres de Marceline, comme si elle y avait longuement réfléchi. La petite brune restait silencieuse, immobile, avant de se détendre de nouveau en entendant Marceline conclure : « Une bonne amie. » « Ouais mais je suis scorpion donc bon. » concluait-elle en esquissant un sourire amusé.

« Attends que Théo te montre gindr » « J’ai entendu parlé de la réputation de Gringr, je sais pas si j’ai envie de voir ça de mes yeux. » assurait-elle avec son regard le plus innocent, avant de repartir dans une petite session low self-esteem (il en faut de temps en temps et aujourd’hui était visiblement le jour idéal pour se rabaisser tant et plus). « Mais arrête, Andy, tu ES cool ! » « Je suis cool pour Amir et Steph, oui. Pour les autres je suis celle qu’on pousse dans les couloirs parce qu’elle a eu un A en maths. » oops, too real? Elle préférait changer de sujet pour parler de Marceline et d’une potentielle application de rencontrer faite sur mesure pour elle. Un projet pas intéressant mais qui n’empaillait visiblement pas la blonde. « Je crois que ça existe déjà, ça s’appelle mes commentaires instagram » « Ah… » échappait Andrea, notant qu’en effet, son idée n’était peut-être pas si géniale que ça du coup. « Et puis, non merci, les gens projettent déjà trop sur moi. En vrai, tout ces gens me connaissaient vraiment, ils ne seraient pas intéressés. Enfin, si, peut-être au début. C’est toujours comme ça. Mais les gens se lassent très vite » Le regard d’Andrea ne voulait plus compatissant, un brin triste aussi, de voir que Marceline avait du mal à lié cette célébrité avec sa recherche de l’amour. Andrea tentait de s’imaginer a sa place, imaginer être assailli de message de personne ne la connaissant qu’au travers de ce qu’on pouvait voir au cinéma et à la télévision, c’était certain que ça ne devait pas être évidant. Être aimé pour quelque chose que l’on n’ai pas vraiment. Elle noyait une grimace avec quelques gorgées de coca. « Je suis meilleure en petite quantité, je crois. Je dois être trop overpowering. Comme la noix de coco, en fait » « La noix de coco ça va avec plein de truc. » assurait Andrea aussitôt sa gorgée de soda avalée. « Genre : fruit de la passion coco, ananas coco, chocolat coco… faut juste savoir trouver le bon match pour avoir un bon équilibre. » ça parlait pâtisserie maintenant ? Andrea n’était pas trop sur de ce qu’elle disait, enfin, si elle était certaine que la noix de coco allait avec tout un tas d’autre saveur, sur ça pas de doute, mais elle n’était pas sûr du double sens qu’elle tentait de communiquer. « Enfin j’veux dire, tu dois pas te retenir d’être toi même de crainte d’effacer l’autre. La bonne personne saura faire sa place à tes côtés. » Pourquoi elle disait ça déjà ? Pour être une bonne amie ? Pour se l’avouer psychologue à deux balles ? Elle se raclait la gorge avant de récupérer son sandwich pour étouffer tout autres remarques dans le genre. « Cha che trouve, t’as déjà rencontré ton fruit de la pachion. P’t-être tu connais déjà la bonne perchonne. » notait-elle soudainement, la bouche encore pleine de pain, manquant d’avaler de travers. Si ça se trouve c'était Steph, ou Deepika, ou une ex d'une ex d'une ex !

« J’ai entendu parlé de la réputation de Gringr, je sais pas si j’ai envie de voir ça de mes yeux. » Je me remis à rire, imaginant facilement Théo en train de traumatiser Andy en lui montrant les dessous de l’application, le genre de messages qu’il pouvait recevoir - et, si j’étais honnête, envoyer. « Non, il faut protéger ton innocence, baby », déclarai-je, affectueuse. Le surnom se voulait playful, juste là pour appuyer sa fameuse innocence, mais je sentais que mon estomac se contractait. J’étais le genre de personnes à donner des petits noms à tout le monde, ce n’était vraiment pas la première fois que je le faisais à Andy. Mais tout à coup, j’avais peur d’avoir l’air suspect, un peu too much, qu’elle commence à se douter d’un truc, ou qu’elle devienne mal à l’aise. Je bus mon verre de vin et mordis l’intérieur de ma joue. Je n’avais jamais autant réfléchi face à un crush - habituellement, les enjeux de séduction étaient évidents, c’était des dates, du flirt, et je n’avais pas à me poser la question. Là, je ne savais vraiment plus ce que je voulais, ou ce que je faisais.

« Je suis cool pour Amir et Steph, oui. Pour les autres je suis celle qu’on pousse dans les couloirs parce qu’elle a eu un A en maths. » « T’es cool pour moi », protestai-je à nouveau. Crush ou non, Andy était avant tout mon amie, et je détestais qu’elle se dévalorise ainsi. Même si je voyais pas l’ironie de dire ça alors que je m’apprêtais à faire plus ou moins la même chose. Cela dit, c’était un peu différent : je savais que j’étais cool, ce n’était pas le problème. Drôle, intéressante, charismatique, un tas de compliments, j’en avais consciente. J’étais juste trop intense. Et sur la durée, je fatiguais les gens.

« La noix de coco ça va avec plein de truc. Genre : fruit de la passion coco, ananas coco, chocolat coco… faut juste savoir trouver le bon match pour avoir un bon équilibre. » J’eus un petit sourire. C’était une métaphore qui tenait plutôt la route - et qui m’aurait presque donné faim si je ne détestais pas autant le goût de la noix de coco. « Enfin j’veux dire, tu dois pas te retenir d’être toi même de crainte d’effacer l’autre. La bonne personne saura faire sa place à tes côtés. » Mon cerveau ne pouvait pas s’empêcher de penser à Andy, son sourire, sa façon de me suivre dans mes aventures, de ne jamais me juger quand je partais dans mes émotions explosives ou mes tangentes passionnées. J’avais l’impression qu’elle me prenait juste pour qui j’étais. Et ça me touchait particulièrement. Mais ça, je ne pouvais pas lui dire. « La bonne personne, oui… » Murmurai-je pour toute réponse. « Tu vois, encore une de tes qualités, Andy : t’es de bons conseils ! » Ajoutai-je avec un sourire.

« Cha che trouve, t’as déjà rencontré ton fruit de la pachion. P’t-être tu connais déjà la bonne perchonne. » Oh, god. Oh, l’ironie. J’évitais son regard, faisant mine de réfléchir, de trouver mon sandwich passionnnnaaaaant. J’avais presque envie de rire tellement tout ceci était une vaste blague tout droit sorti d’un drama queer. « Hmmmm, je sais pas… » Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah. « Tu crois que c’est une bonne idée, de sortir avec quelqu’un qu’on connaît ? Genre, une amie ? » Je remerciais mes talents d’actrice de me permettre d’avoir l’air détachée et curieuse, alors que mon cœur battait à 100 à l’heure. « J’ai l’impression que c’est une recette désastreuse pour gâcher une amitié. Parce que toutes mes relations terminent toujours en rupture dramatique. »



@Andrea Welch  

Ocean blue eyes, lookin’ in mine, I feel like I might sink and drown and die.
@Marceline Griffiths  

« Non, il faut protéger ton innocence, baby » Oui elle avait certainement raison, Andrea n’était pas encore prête pour connaitre les dessous d’une telle application. Bon après …. son innocence était déjà bien loin, surtout quand elle jouait les justicier sur le dark web, mais bon ça c’était une détail, et puis elle n’en parlait quasiment personne, de toute façon. Après tout : pas besoin de partager ce genre d’horreur avec les autres, il y avait déjà tellement de chose terrible à la surface. Les cochonneries de Grindr, c’était trois fois rien à côté.

« T’es cool pour moi » « Cute. » Lâchait-elle, presque automatiquement. Elle ne savait pas recevoir un compliment, c’était pas nouveau. Soit elle ignorait, soit elle niait, soit elle complimentait en retour. Là, c’était un mix du premier et du dernier. Un simple mot en guise de réponse, sorte de compliment et façon efficace de balayer le sujet d’un revers de main. Elle était cool chez les nerd. Marceline elle était cool au yeux du monde entier. C’était bien différent.
Andrea continuait de manger, réfléchissant au tout ce qui pouvait de marier avec la noix de coco. Et évidemment, quand on parlait se sucré : elle était inspirée. « La bonne personne, oui…  » Andrea mastiquait bruyamment, pas certaine d’avoir entendu. « Tu vois, encore une de tes qualités, Andy : t’es de bons conseils ! » Andy pouffait de rire. « C’est vrai. » Admettait-elle. « J’ai toujours de bon conseils pour les autres. » confirmait-elle en hochant la tête. « Par contre je suis jamais mes propres conseils. » Oui parce que bon, c’était facile de dire qu’il ne fallait pas se retenir d’être soit-même et blablabla. Andrea était pourtant belle et bien la première à le faire, surtout en amour à vrai dire. Si elle flashait sur quelqu’un, alors elle avait tendance, sans vraiment le faire exprès, à tenter d’adapter son comportement. Elle transitionnait doucement de ‘petite amie parfaite qui se plie en quatre’ à ‘scorpio qui garde tout pour elle’, et en général le résultat était le même : elle se faisait largué et finissait le coeur en miette.

« Hmmmm, je sais pas…  » Andrea haussait les épaules, mordant une nouvelle fois dans son sandwich dans l’espoir de ne pas ressortir une bêtise comme elle venait de le faire. Mais visiblement, même la bouche pleine de pain elle arrivait à parler. Damn it. « Tu crois que c’est une bonne idée, de sortir avec quelqu’un qu’on connaît ? Genre, une amie ? » Pourquoi avait-elle l’impression que Olivia était dans un coin entrain de rire diaboliquement ? Andrea avant envie de mourir face à cette question, en plus elle avait beaucoup trop de pain dans la bouche et n’arrivait plus à mâcher.  « J’ai l’impression que c’est une recette désastreuse pour gâcher une amitié. Parce que toutes mes relations terminent toujours en rupture dramatique. » Bordel, elle avait une crampe à la mâchoire. Help ! Elle se retournait vaguement, attrapant une serviette en papier pour cracher dedans, honteuse et défaitiste. Elle allait devoir répondre du coup, donner son avis sur la question…. « Pardon. J’ai littéralement ‘bite off more than I can chew’. » lâchait-elle, les joues rougis de honte. Au moins ça masquait facilement sa panique. « Je…. Euh… je sais pas si c’est une bonne idée. Dans un sens : oui, parce que si t’es déjà amie avec la personne, c’est que tu l’as connais suffisamment, que t’es à l’aise a ses côté et je pense que c’est le plus important dans un couple. » Puis ne disait ont pas que le mien était d’épouser son ou sa meilleur(e) ami(e) ? « Mais je comprend totalement l’angoisse de perdre l’ami si ça se passe mal… Je me fais tout le temps largué aussi, j’aurais trop peur de ruiner une amitié parfaitement saine en tentant de la changer. » Ugh pourquoi elle admettait tout ça à voix haute déjà ? Surtout à cette amie là ? Elle entendait déjà Olivia hurler face à la débilité de sa réponse. Elle avait commencé ce petit pique nique tranquillement, sans arrières pensés et voilà soudainement qu’elle cogitait tant et plus. Marceline envoyait d’étrange signaux et cette conversation était tout sauf innocente. Aussi naïve soit-elle Andrea n’était pas aveugle pour autant. Il y avait un drôle de changement dans l’air et elle ne savait plus trop ou se mettre. Elle récupérait son vin blanc pour le finir cul sec à son tour, toussotant un peu avant de prendre une gorgée de coca pour rincer tout ça. « Le sandwich te plait ? » lâchait-elle alors. Et le prix pour le changement de sujet le moins subtile de l’année goes to….

Le terrain était glissant, trop glissant. Tellement glissant que, dans une métaphore digne de films, Andy s’étouffa avec son sandwich. J’avais envie de disparaître sur terre. Elle a juste avalé de travers, essayai-je de me dire, détachée. Je me demandais comment j’en étais arrivée là, dans une conversation si bourbier, et jusqu’où l’innocence d’Andy sur ces questions allaient me protéger. « Je…. Euh… je sais pas si c’est une bonne idée. Dans un sens : oui, parce que si t’es déjà amie avec la personne, c’est que tu l’as connais suffisamment, que t’es à l’aise a ses côté et je pense que c’est le plus important dans un couple. » J’étais pendue à ses lèvres, attendant la suite. J’avais juste envie qu’elle s’arrête là, maintenant, dans sa tirade, qu’elle me dise que oui, c’était une bonne idée, et que d’ailleurs, elle s’y voyait bien, elle, avec moi, peut-être. Mais là, je prenais mes rêves pour des réalités, car je connaissais malheureusement assez bien Andy pour lire sur son visage qu’elle était un peu mal à l’aise. « Mais je comprend totalement l’angoisse de perdre l’ami si ça se passe mal… Je me fais tout le temps largué aussi, j’aurais trop peur de ruiner une amitié parfaitement saine en tentant de la changer. »

Le message était clair. Mon coeur dégringola dans mon estomac. Je murmurais un “hmmmmm” qui ne visait qu’à me faire gagner du temps pour me remettre sur pieds. J’avais foutu un froid dans la conversation, il y avait trop de couches d’analyses, et je ne savais même pas ce qu’Andy se disait. En tout cas, elle était décidée : ça ne valait pas le coup de ruiner une amitié saine. J’hochai la tête. « Oui, tu as clairement raison », murmurai-je d’un air sage.

Au moins, le sujet était enterré. Je fis un grand sourire à Andy pour balayer le sujet et faire comme si de rien était. « Le sandwich te plait ? » Je sentis mon coeur se fracturer dans ma poitrine, mais continuais de sourire. « Aucune trace de noix de coco, délicieux !! » M’exclamai-je, enjouée. Je sortis mon téléphone de mon sac. « Bon, du coup, tu m’aides à me créer un profil Raya ? » Proposai-je. Voilà, moi aussi je pouvais changer de sujet, prétendre que rien n’était arrivé. J’entends Mabel hurler dans un coin de ma tête. « On va mettre ma location à Los Angeles, je veux une chance de matcher avec Reneé Rapp ! »


terminé @Andrea Welch