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 there's an endless road to rediscover (sami)

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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptyMar 9 Jan 2024 - 23:20


domaine viticole où travaille le père de Louis - janvier 2001
@sami cadburry

C’est l’été, et Louis s’ennuie. Il avait tenu toute l’année scolaire en pensant à ces semaines bénites sans devoirs à la maison et sans remontrances de professeurs agacés. Mille fois, il avait imaginé ce à quoi il pourrait occuper son temps. Du haut de ses neuf ans-presque dix, il rêve d’aller à la mer et de plonger dans les vagues comme un dauphin. Il rêve de grimper aux arbres comme un singe habile. Mieux encore, il rêve de passer son été à jouer au rugby avec ses copains. Un stage avait bien été organisé, mais ses parents ont refusé qu’il y participe, décrétant qu’ils n’avaient pas le temps de l’emmener et qu’il serait bien plus utile à les aider sur le domaine viticole. Une perspective qui ne réjouissait guère le petit garçon. Certes, déambuler dans les vignes était plus agréable que de passer la journée enfermé à l’intérieur, mais toute perspective de liberté s’arrêtait là justement, au pied des vignes. Il fallait chasser les mauvaises herbes plutôt que jouer au chat. Arracher les jeunes pousses ne donnant pas de fruits sans abîmer les rameaux. Garder les yeux rivés sur les vignes sans pouvoir observer le vol des oiseaux, la course des nuages ou les traces de petits animaux sur le sol. Et surtout, surtout, ne pas croquer en douce quelques raisins par ci par là. Alors Louis fait de son mieux, mais ça ne suffit pas toujours pour éviter les remarques déçues de son père.

Aujourd’hui, il a commencé à agacer ses parents dès les premières lueurs de l’aube, lorsqu’il a réveillé toute sa famille en faisant tomber une étagère de sa chambre après une passe hasardeuse avec son ballon de rugby. Il tentait juste de perfectionner son lancer, mais un accroc sur le mur avait détourné le ballon de sa trajectoire. Peu de temps après la chute en cascade de quelques livres et de la coupe gagnée à la fin de l’année scolaire, sa mère avait débarqué en furie dans sa chambre et avait confisqué son précieux ballon pour une durée indéterminée. Louis avait eu du mal à retenir ses larmes, lui qui avait décidé que quand on allait bientôt avoir dix ans, on ne pleurait plus. Sauf quand on est une fille pleurnicharde comme sa sœur. Toujours est-il que depuis ce réveil en fanfare, Louis fait profil bas en restant le plus possible hors du champ de vision de son père et de sa mère. Sami semble avoir eu la même idée, puisqu’ils se retrouvent vite nez à nez, à côté de la porte qui mène à l’une des caves. Sami, c’est son cousin. Mais c’est aussi un peu plus compliqué que ça. Birdie, Lila, Aurora et Elwyn sont aussi ses cousins, mais Louis les voit moins souvent. Sami, lui, vit avec les Dalton. Louis lui a laissé sa chambre et dort maintenant avec son petit frère. Ce qu’il a encore un peu de mal à digérer, pour être honnête. Sami vit avec eux depuis que sa mère est morte et que son père est en prison. Ce n’est pas tout à fait comme ça que les parents de Louis ont expliqué la situation à leurs enfants, mais il n’est pas si bête, il a compris ce que elle est partie dans le ciel et il ne peut pas s’occuper de Sami pour le moment voulaient dire. Sami vit avec eux, mais ses parents n’ont pas voulu qu’il le présente comme son frère à l’école. Les deux garçons sont cousins, mais Louis n’est pas sûr de ce que ça veut vraiment dire au fond. Et puis Sami ne parle pas beaucoup, alors ce n’est pas facile de savoir ce qu’il pense, s’il voudrait essayer d’être copains ou s’il préfère rester seul dans son coin.

Aujourd’hui, c’est l’été et Louis s’ennuie, alors il décide de voir si Sami veut bien jouer avec lui. Et comme il ne sait pas très bien comment faire, il lui lance un défi. « Cap de descendre dans la cave ? » Louis sait qu’ils n’ont pas le droit. Il ne compte plus le nombre de fois où ses parents lui ont répété que les enfants n’avaient rien à faire dans une cave. Trop de bêtises à y faire. Trop de choses fragiles à y casser. « Moi je suis cap ! » Il y a de l’arrogance dans sa voix. L’arrogance des aînés à qui on a souvent répété qu’ils devaient donner l’exemple. Louis n’est pas sûr de ce que ça veut dire, mais ce qu’il sait, c’est qu’il ne montrera pas à son petit cousin qu’il a quand même un peu peur. Alors il s’engouffre dans la cave, en regardant derrière son épaule pour savoir si Sami le suit. « Ça te dit on compte le nombre d’aller-retour qu’on peut faire en moins d’une minute ? » Avant même d’entendre la réponse de son cousin, Louis s’élance entre les rangées étroites où sont précieusement stockées des centaines de bouteilles de vin. Tout se passe bien, jusqu’à ce qu’en voulant demander à Sami combien de temps il lui reste, il trébuche et, pour éviter de tomber, se raccroche à l’étagère la plus proche. Etagère qui vacille sous son poids, au point que les bouteilles tombent sur le sol les unes à la suite des autres. Pendant quelques secondes, Louis reste immobile, le visage figé dans une expression d’horreur. Ses parents vont le tuer. Ou l’abandonner sur le bord de la route. Crever tous ses ballons de rugby. L’enferme dans sa chambre jusqu’à la fin des temps. « Flûte, flûte, flûte ! » Il regarde frénétiquement autour de lui, comme pour trouver une issue de secours au cauchemar dans lequel il vient de se mettre lui-même. Seulement il ne voit que des éclats de verre et un sol en pierres tâché de rouge. Entendant des bruits de pas précipités dans les escaliers, Louis se retourne pour faire face à son père, le visage furieux qui, après avoir jeté un œil à la situation, laisse échapper sa colère. « LOUIS ! QU’EST-CE QUE TU AS ENCORE FAIT ?! TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TES CONNERIES VONT NOUS COÛTER ?! JE T’AI DIT MILLE FOIS DE NE PAS VENIR JOUER DANS LA CAVE ! MAIS COMME D’HABITUDE, TU N’EN FAIS QU’A TA TÊTE. » Charles se rapproche et empoigne violemment le bras de son fils. « REGARDE CE QUE TU AS FAIT, REGARDE ! » Blanc comme un linge et les mains tremblantes, cette fois Louis ne parvient pas à contenir les larmes qui envahissent ses yeux. Même s’il a bientôt dix ans.  
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptyDim 21 Jan 2024 - 19:43

La journée a commencé comme les autres. Incapable de dormir, Sami s’était réfugié toute la nuit sous sa couverture, la lampe frontale presque vidée de batteries vissée à sa tête. Même si la lumière clignotait à l’image de guirlandes de Noël, il arrivait à distinguer les couleurs sur son Rubik’s Cube. Cela faisait des mois qu’il tentait de terminer la seconde couronne du jouet, n’ayant jusqu’à présent réussi qu’à compléter une seule face, la jaune, sans oser la défaire. Il n’était pas encore assez futé pour comprendre que certaines choses doivent être détruites pour mieux se reconstruire. Alors il n’avait pas compté les heures, les constellations avaient fait leur chemin dans le ciel sans qu’il n’observe leur trajet, et c’était le pépiement des oiseaux qui l’avait prévenu que le matin était arrivé. Encore une nuit d’insomnie.

On frappe au mur. Pour la majorité, cette tournure d’événement et inhabituelle, mais pour Sami, c’est la routine. Dans la chambre adjacente à la sienne, Louis se prend pour un joueur de rugby professionnel. C’est le ballon qui percute le mur à chacun de ses coups de pieds et plus il prend confiance, plus la trajectoire de la balle est fortuite. Bientôt, il fera une bêtise et…

PACLAM !

Une avalanche de livres fait gronder le plancher et toute la maison aussi. Sami esquisse un soupir en posant son cube plein de couleurs sur son tabouret. Il n’est pas encore certain d’apprécier cette chambre qui ne lui appartient pas alors il ne s’y sent pas en sécurité quand les pas lourds et énervés de sa tante franchissent les marches des escaliers deux par deux. Heureusement, elle ne se trompe pas de direction et dévale dans la chambre de Louis pour lui crier dessus. Ce n’est jamais Sami qui provoque des accidents. Sami est silencieux, calme et en retrait. Sa voix a sûrement accompagné son père en prison. Du haut de ses huit ans, il a ficelé un plan bien clair et précis : il se ferait tout petit jusqu’à ses dix-huit ans, quand la loi lui permettra de partir sans inconvénient. C’est ce que son oncle lui a dit lorsqu’il lui a posé les questions qu’un enfant de son âge ne devrait pas poser. Parce qu’il lui avait répondu sans hésiter, Sami avait tiré la conclusion qu’il ne l’aimait pas et qu’il avait hâte de se débarrasser de lui. Ça ne l’avait pas dérangé parce que lui-même n’aimait personne. Qu’est-ce qu’il avait hâte d’être majeur pour tracer sa propre vie…

Vers onze heures, après avoir mangé un bol de céréales, Sami prend la direction des champs avec son fameux cube duquel il n’arrive pas à détacher le regard. C’est toujours mieux que les jeux vidéo, disait sa tante en levant les yeux au ciel. Dans les vignes, il se bat contre des fourmis qui lui mordillent les mollets. Il y a des sauterelles qui se joignent à la bataille alors il plie en retraite et rejoint l’entrée de la cave à vin, ne pensant pas croiser le chemin d’aucun des Dalton. Quelle surprise, lorsqu’il tombe nez à nez avec Louis, auquel on avait confisqué le ballon de rugby !  « Cap de descendre dans la cave ? » Les traits affaissés, il jette un regard détaché à la porte de la cave. Elle semble les défier, elle aussi. Pour seule réponse, il hausse les épaules et se remet à remuer son jouet dans l’espoir de terminer cette foutue couronne. « Moi je suis cap ! » Il ne relève pas les yeux, se fiche bien de ce qu’il dit. Il y a une rangée de cases rouges à former. Chacun ses priorités ! « Ça te dit on compte le nombre d’aller-retour qu’on peut faire en moins d’une minute ? » Il doit vraiment s’ennuyer, s’il insiste de la sorte. Lâchant un soupir, Sami relève enfin son nez de son jouet pour lâcher : « Tu vas faire une bêt… » Mais il n’a pas le temps de terminer sa phrase que son cousin s’élance aveuglément dans la cave, la semelle de ses chaussures claquant contre les dalles de pierre. Un minuscule sourire étire ses lèvres tandis qu’il pénètre à son tour dans la pièce, mais son amusement est vivement coupé par l’accident : une étagère s’effondre de tout son poids sur le côté, et si le mur l’empêche de percuter le sol, toutes les bouteilles de vins glissent et se fracassent en mille éclats. Son premier réflexe, le même qu’un lapin, est de prendre ses jambes à son cou et se cacher derrière une autre étagère. À peine un instant plus tard, la voix du père de Louis se met à gronder comme le ferait le pire des orages. La peur prend le dessus et Sami lâche son cube pour plaquer ses mains sur ses oreilles. C’est beaucoup trop bruyant, et ses sens sont surstimulés ! « REGARDE CE QUE TU AS FAIT, REGARDE ! » Ce vacarme doit absolument cesser !

« C’était moi ! » Que Sami beugle sans réfléchir. Il ne veut plus entendre crier. Son oncle ne lèvera pas la main sur lui. Il ne se sentirait pas légitime de le faire. Sami peut préserver son cousin de quelques baffes sans que ça ne lui coûte trop cher. Il n’a rien à perdre, et dans dix ans il partira (…). « J'ai trébuché en voulant attraper une souris. » Sortant de sa cachette, il fait face au monstre en colère et le vin rouge sang vient tacher ses souliers. Le dégât sera permanent. Confus, l’adulte observe les deux enfants un après l’autre. Il ne semble pas avaler le mensonge si facilement parce que Sami ne fait jamais de bêtises. « C’est vrai ce qu’il dit, Louis ?! » Posant ses deux yeux bien ronds sur son cousin qui a fondu en larmes, il acquiesce doucement pour l’inciter à suivre ce nouveau rythme de danse qu’il a imposé en se sacrifiant à sa place.      

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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptySam 27 Jan 2024 - 18:16


domaine viticole où travaille le père de Louis - janvier 2001
@sami cadburry

Cette année, Louis a, pour la première fois de sa jeune vie, imaginé qu’il avait été adopté. Que ses parents n’étaient pas ses vrais parents. Il y avait pensé le jour où ils avaient refusé de l’inscrire au stage de rugby. Reclus dans sa chambre après le dîner, avec pour seule lumière le reflet de la lune, il avait imaginé un homme aussi grand qu’un géant, qui serait venu frapper à la porte des Dalton pour demander à ce que son fils lui soit rendu. Ils auraient joué au rugby ensemble, ils auraient mangé des céréales à tous les repas et il ne lui aurait jamais dit qu’il l’embêtait avec ses questions. Ce père adoptif serait tout ce que ses parents n’étaient pas, et surtout, avec lui, Louis n’aurait pas besoin de s’excuser d’exister. Il le comprendrait mieux que quiconque. Il saurait que les journées sont longues, quand il faut rester assis dans une salle de classe pendant de longues heures, alors il ne dirait rien quand Louis a besoin de se dégourdir les jambes. Il le laisserait jouer au rugby quand ça lui chanterait, et surtout il assisterait à ses matchs debout au bord du terrain, applaudissant bruyamment à chacune de ses actions. Depuis que ce père géant a fait son apparition dans son imagination d’enfant, Louis le convoque auprès de lui à chaque fois que les remontrances de ses parents le font se sentir pas à sa place. Cette fois pourtant, même le plus géant des géants ne parvient pas à se frayer un chemin entre les coups de tonnerre déclenchés par la colère de Charles Dalton. Louis est tétanisé par la peur. Il sait que même un père surprise ne le sauvera pas de la punition qui apparaît à l’horizon. Il est coupable. C’est lui, et lui seul, qui a causé la chute de toutes ces bouteilles. Le tourbillon d’énergie boue en Louis depuis ce matin et qui a causé ce cataclysme s’est enfin apaisé, mais désormais, il doute que cela satisfasse ses parents. Alors il attend que les éclats de voix laissent la place aux gifles. C’est dans ce sens-là que ça fonctionne quand son père est vraiment fâché. Ensuite, Louis n’aura plus qu’à sécher ses larmes et faire comme si de rien n’était. Il ne s’attendait toutefois pas à voir Sami émerger de derrière une étagère en criant « C’était moi ! » Il ne comprend pas tout de suite ce qu’il veut dire par là. Ce n'était certainement pas lui qui avait causé la chute de toutes ces bouteilles. Il était resté planté là, quittant à peine des yeux son cube coloré qu’il traînait partout avec lui. « J'ai trébuché en voulant attraper une souris. » Louis fronce les sourcils. Il n’avait pas vu de souris pourtant. Il croise finalement le regard de Sami, alors que son père lui demande de confirmer que ce qu’il vient de dire est vrai. Le plus jeune hoche doucement la tête, et le mouvement est si léger que Louis se demande s’il a bien vu. Il ne comprend pas bien ce que son cousin veut lui dire ; il ne veut quand même pas se dénoncer à sa place ? C’est idiot, pourquoi voudrait-il être grondé alors qu’il n’a rien fait ? Le silence s’étire entre eux, et Louis sent que la patience de son père est sur le point de claquer de nouveau, comme les élastiques avec lesquelles sa sœur coiffe ses poupées. Alors sans y réfléchir davantage, il acquiesce. « Je… Oui ? » C’est plus une question, qu’une réponse, et le doute persiste dans les yeux de son père. Depuis son arrivée chez les Dalton, Sami a semblé tout faire pour passer inaperçu. Il a certainement du mal à croire qu’une telle bêtise soit de son fait, pas alors que Louis est également sur la scène du crime et bien plus habitué à être la cause de ce genre de situation apocalyptique. Pour donner plus de corps à la version de Sami - ou peut-être parce qu’il culpabilise de le laisser porter seul le chapeau, Louis poursuit ses explications. « Je voulais qu’on joue à cache-cache. » Louis tremblait encore un peu, mais il savait qu’un cache-cache serait moins incriminant que la course qu’il avait proposée à son cousin. « Et puis Sami est tombé à cause de la souris. » Il essuie furieusement les larmes qui ont coulé silencieusement sur ses joues sans même qu’il s’en aperçoive et regarde son père se frotter le visage d’un air fatigué. Louis est comme suspendu à la réaction de Charles, qui ne se fait pas attendre. « Sortez de là, tous les deux. Je ne veux plus vous voir. » La colère froide a remplacé sa fureur passée, et Louis ne se fait pas prier pour déguerpir au plus vite. La voix de son père accompagne sa fuite précipitée. « On reparlera ce soir de votre punition ! » Louis a conscience que sans l’intervention de Sami, il n’aurait pas eu autant de chance, alors une fois qu’il a mis autant de distance possible entre lui et son père, il se retourne vers son cousin, et murmure un « merci » à peine audible. Il garde les yeux fixés sur le sol, la honte comme un poids sur son estomac. « Pourquoi t’as dit que c‘était toi ? » Louis a suivi le mouvement, mais il ne comprend toujours pas les raisons qui ont poussé son cousin à se dénoncer pour lui.
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptyJeu 15 Fév 2024 - 17:29

Le tonnerre gronde dans la cave à vin. Si les éclairs percutent le sol, des dégâts importants suivront sans aucun doute. Il y a le père en colère et le fils coupable, l’un pointe du doigt et l’autre baisse les yeux avec toute la honte qu’un enfant peut éprouver. Il a déçu son paternel, et il n’y a rien de pire que d’en arriver là. Qu’est-ce qui se passera par la suite ? Plus jamais Charles n’aura confiance en Louis, tout comme Sami n’a plus confiance en son propre père qui l’aura lui aussi déçu. Parce que, des déceptions, il en a déjà vécu des dizaines. Qu’est-ce qu’une de plus pourrait bien changer ? Il n’a rien à perdre, contrairement à son cousin qui voit sa vie défiler devant ses yeux.

Alors il le fait, sans réfléchir plus que nécessaire. S’il avait pris le temps de peser le pour et le contre, à l’abris dans sa cachette derrière les étagères, il aurait peut-être changé d’idée et se serait terré dans le mutisme qui le distingue si bien. Et pourtant, il avance et sort de l’ombre comme le preux chevalier prêt à sauver sa princesse. Aussitôt sa voix levée, les yeux se tournent vers lui. Ceux en feu du père, ceux plein d’interrogations, du portrait tout craché haut comme trois pommes. D’abord, on remet en question sa parole. Sami doit compter sur le jeu d’acteur (sûrement absent) de Louis pour que les conséquences de son mensonge soient moins pires que la sentence première qui allait être attribuée. « Je… Oui ? » D’un hochement de la tête confiant, il acquiesce et repose ses yeux sur Charles. La suite coule comme l’eau d’une rivière. Pas trop de détails, juste assez pour que le mensonge devienne une réalité envisageable. Le père semble détendre ses membres au fur et à mesure que les explications de l’accident se profilent. Discrètement, Sami grimace quand son cousin mention sa chute, parce que ça ne s’était pas passé comme ça dans sa tête, ce n’était pas à cause de la souris qu’il était tombé, mais bien parce qu’il avait essayé de l’attraper au creux de sa paume. Le garçon n’a jamais craint la vermine. Mais il doit s’empêcher de corriger l’histoire de Louis, parce que ce serait de s’emmêler les pieds et de corrompre la mission. Ils doivent dire les mêmes choses, qu’importe si ça dérange Sami et son cerveau carré qui se met à grincer quand quelque chose ne fonctionne pas. Il a toujours son cube dans ses mains, pour faire tourner les couleurs et évacuer la nervosité. « Sortez de là, tous les deux. Je ne veux plus vous voir. » Hop ! C’est le moment de fuir ! Les deux lapins bondissent vers la sortie, l’un plus rapide que l’autre par défaut, et la voix de Charles résonne en fond. Elle promet une punition tardive. Sami serre les dents mais n’ajoute rien. Il se contente de suivre son cousin, dont les pas le mènent naturellement vers les champs où les hautes herbes pourront cacher leur petite hauteur d’enfants. Quand c’est au tour des oiseaux de bavarder, Louis reprend parole et remercie Sami, qui ne détache toujours pas ses yeux de son jouet cubique. Il lâche un « unh unh » pour signifier que c’est terminé et qu’il n’a pas envie d’en parler davantage. Seulement, il comprend que Louis ait besoin de comprendre ce qui l’a poussé à se sacrifier ainsi, alors qu’il n’était déjà pas bien aimé dans cette famille empruntée. Il doit penser que ça empirera son cas, mais le cas de Sami ne peut pas s’aggraver. Depuis qu’il a été déplacé sous le toit de son cousin, il n’accorde plus d’importance à grand-chose. Il compte les jours avant son départ. C’est tout. Son cerveau d’enfant n’est plus aussi coloré. Son imagination, les astronautes, les dragons et les sorciers se sont évaporés. « Pourquoi t’as dit que c‘était toi ? » Il renifle en haussant mollement les épaules. Ses yeux ne se détachent pas de son puzzle, sur lequel il préfère poser toute son attention dans l’espoir de ne pas laisser des émotions néfastes l’atteindre. « Ch’ais pas. » Qu’il prononce avec flegme. « J’ai déjà plus d'père, alors ça aurait été nul si tu avais perdu le tien aussi. » Il raisonne avec les éléments qu’il possède. La trahison de son père était irréversible. Il avait tué sa mère. C’était un accident, certes, mais pas vraiment non plus, selon monsieur le juge. Il ne réalise pas que de casser des bouteilles de vin n’est pas aussi grave que de conduire en état d’ébriété.  

« Tu sais ce que ce sera, la punition ? J’espère qu’il me confisquera pas mon cube. » Sa voix est tellement détachée de la situation. Il ne réalise pas. Ne peut pas réaliser. Il vit sur une autre planète, et tout ce qui se passe ici, c’est comme si ça se passait ailleurs. Ses chaussures tachées de rouge trainent au sol. « Tu le connais plus que moi. » Louis, il s’était fait confisquer son ballon le matin-même. Que ferait Sami sans son précieux cube ? Il est le seul élément qui le raccroche encore à la réalité.  

@Louis Dalton I love you trop joli ton vava there's an endless road to rediscover (sami) 206649278
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptySam 17 Fév 2024 - 16:23


domaine viticole où travaille le père de Louis - janvier 2001

Louis ne sait pas bien quoi faire de l’entremêlement d’émotions qui tourbillonnent en lui. D’habitude, quand la gifle prend la suite des éclats de voix, il arrive plus facilement à les faire taire. À les enfermer dans un coffre fermé à double tour et abandonné dans un coin. En se concentrant sur la douleur qui irradie de sa joue, sa cuisse ou sa main, il parvient à les étouffer. Aujourd’hui, alors que la menace d’une punition plane toujours au-dessus de lui et Sami, mais qu’avoir pu s’échapper de la cave sans dommage sonne comme un petit miracle, ces émotions emmêlées se diffusent dans tout son petit corps d’enfant et prennent le pas sur tout le reste. La peur, proéminente, prend toute la place ou presque, même après s’être éloigné à toutes jambes de l’endroit où gisent encore au sol des dizaines de bouteilles brisées. Mais elle n’est pas seule. Elle est accompagnée du soulagement, mais aussi de la honte. Des regrets et de l’envie de remonter le temps pour effacer tout ce qu’il s’est passé dans la dernière demi-heure. Et Louis ne sait pas quoi faire de tout ça. Il voudrait pouvoir enfermer ces émotions dans son ballon de rugby et taper dedans le plus fort possible pour les envoyer tournoyer dans les airs. Si haut qu’elles disparaîtraient dans l’espace et ne l’embêteraient plus jamais. Il a envie de pleurer aussi. De s'asseoir dans la terre des vignes et de laisser ses larmes drainer ce trop plein d’émotions. Il se retient, parce qu’il a bientôt dix ans et qu’il a décidé qu’il n’avait plus l’âge de pleurer comme un bébé. Alors il détourne son attention vers Sami, et vers les raisons qui l’ont poussé à se dénoncer à sa place. Un geste qu’il ne comprend pas, mais pour lequel il est infiniment reconnaissant. Ils n’échapperont certainement pas à la punition, mais Sami a permis de la retarder, et peut-être que pour cette fois, il n’y aura pas de golfe à la clé. « Ch’ais pas. » Louis ne le comprend toujours pas. D’ailleurs, depuis l’arrivée de Sami chez les Dalton, il a du mal à le comprendre. Lui qui parle fort et n’arrive pas à rester en place, il reste pantois face à la discrétion qui mène à l’effacement de son cousin. « J’ai déjà plus d'père, alors ça aurait été nul si tu avais perdu le tien aussi. » Louis tourne son raisonnement dans tous les sens avant de répondre. Il n’y avait pas pensé comme ça. C’est vrai que ça aurait été nul, de perdre son père - même si parfois il aimerait bien qu’un autre père géant vienne le chercher et l’emmène ailleurs. Mais ce n’était pas sa première bêtise et jusqu’ici aucune n’avait été assez grave pour que ses parents s’en aillent et le laissent tout seul. Peut-être que Sami a raison et qu’il devrait faire plus attention. « Tu penses vraiment que j’aurais pu le perdre ? » Il ne peut pas s’empêcher de poser la question. Même si Sami est plus petit, et que normalement les plus grands ne posent pas de questions aux plus petits. Ce sont les plus grands qui sont censés avoir les réponses. « Parce que c’est pas ma première bêtise, et pour l’instant… » Sa phrase reste en suspens, mais la suite lui paraît évidente. À ses yeux au moins. « Tu vas le retrouver, ton père, non ? » Louis n’a pas tout compris ce que ses parents ont cherché à leur expliquer avant que Sami arrive chez eux, avec ses valises et son visage fermé. Ils leur ont dit de ne pas lui parler de sa mère, ça, il s’en souvient. Parce qu'elle ne reviendra jamais. Son père, par contre, reviendra peut-être un jour. Les parents Dalton ont été plus que vagues à son sujet, et Louis s’est dit que c’était sûrement des histoires d’adultes et qu’il comprendrait quand il sera plus grand. C’était ce que ses parents lui répétaient souvent, quand ils ne voulaient pas répondre à ses questions.

« Tu sais ce que ce sera, la punition ? J’espère qu’il me confisquera pas mon cube. » La voix de Sami le ramène à la réalité, alors que l’attention de son cousin ne quitte pas le cube coloré qu’il triture entre ses mains. « Tu le connais plus que moi. » Louis hausse les épaules, même s’il n’est pas sûr que Sami verra son geste. Trop content d’échapper à une gifle, il n’a pour l’instant pas réfléchi à ce que sera leur punition. « J’sais pas. On sera peut-être privés de sortie. » C’est à chaque fois une torture, pour Louis, de passer ses journées enfermé à l’intérieur. Mais il n’est pas certain que Sami vive ça de la même manière. Il a l’air d’aimer être seul dans sa chambre. Traîne des pieds pour en sortir, même. « Ou il faudra aider maman à faire le ménage dans la maison. Passer la serpillère. Ils ont déjà confisqué mon ballon, mais c’est pas à cause de ton cube que les bouteilles sont tombées. » Contrairement à son ballon et à l’étagère de sa chambre ce matin. Si Sami est autant attaché à son cube que Louis a son ballon, il comprend pourquoi il préférerait éviter que ce soit ça, leur punition.


@Sami Cadburry  there's an endless road to rediscover (sami) 1949770018  oh merci there's an endless road to rediscover (sami) 2523491165  je suis fan de tes signatures, les crocodiles d'Archie sont tellement accordés au forum there's an endless road to rediscover (sami) 206649278  et le racoon de Joseph me fait beaucoup rire there's an endless road to rediscover (sami) 3217047551
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptySam 9 Mar 2024 - 19:33

Il y a de l’insouciance qui fait avancer Sami un pas après l’autre sans qu’il ne tangue. Il a bloqué les émotions négatives pour faire cesser la souffrance quand elle montre ses racines. S’il n’arrose pas la graine, elle ne pousse jamais. Et comment ne pas y verser d’eau ? En concentrant sa tête ailleurs. En se divertissant avec la première chose qu’il peut trouver et, dans le cas présent (et dans la majorité des cas, d’ailleurs), son cube coloré répond bien à son besoin. Le jour où il réussira à former les six faces, il se trouvera un autre moyen pour bloquer les pensées et les enfermer dans une petite boîte. Alors il ne réalise pas ce qu’il a fait. Il a agi sans penser parce qu’il ne pense pas justement. Il acte puis il continue sa vie sans se poser de questions quand les conséquences viennent. Il a compris que c’était inutile de ressasser le passé et faire tourner en boucle la même séquence pour pointer du doigt les choses qu’il aurait pu faire autrement. Il n’a plus rien à perdre depuis qu’il a tout perdu. « Tu penses vraiment que j’aurais pu le perdre ? » Il ne possède pas la réponse universelle à ce genre de question. Peut-être que oui, peut-être que non. Alors, avec toute sa désinvolture qui le caractérise si bien en ce moment, il tape dans une roche et répond le même « Ch’ais pas » sans ralentir sa marche. Entre les lignes de vignes bien rangées, il se sent en sécurité et caché de toutes les possibilités. Charles qui frappe son fil pour le punir, Charles qui le sort de sa vie, et Louis qui perd son père. Ces idées n’existent pas au creux de leur cachette. Il n’y a que le son des racines qui craquent sous leurs semelles, et celui du frottement des petits cubes qui composent le gros cube. Aussi la voix de son cousin qui insiste. « Parce que c’est pas ma première bêtise, et pour l’instant… » Il hausse les épaules. Il faut dire que ses parents ont toujours été patient avec lui. Sami était un gamin bien plus calme, lorsqu’il avait encore une famille. Il exigeait beaucoup, boudait beaucoup aussi, mais il n’était pas assez maladroit pour casser une assiette ou décrocher un cadre du mur. Le bordel se faisait dans sa tête, pas dans sa chambre. « Tu vas le retrouver, ton père, non ? » Un gloussement sans cœur s’échappe par ses narines. Il s’arrête net et détache ses yeux du cube pour dévisager Louis, qui s’est lui aussi immobilisé par défaut. « Qu’est-ce qui t’fait croire que j’ai envie d’le revoir, en fait ? » Il n’emploie pas un ton agressif, plutôt une neutralité déconcertante. Il essaye de prouver au monde, et de se prouver à lui-même par conséquent, qu’il n’a jamais eu besoin de cet homme ivrogne qui lui a fait plein de promesses. « Il te fait des promesses, le tien, parfois ? » Qu’il demande ensuite avec détachement, se remettant à jouer avec son cube sans pour autant reprendre la marche. Il cherche peut-être une anomalie chez Charles pour à la fin se sentir mieux. Il ne serait pas le seul.

Malgré tout, il ne souhaite pas montrer trop d’intérêt. Bien rapidement, il retrouve le chemin du seul sujet qui l’aide à oublier : son jouet. Il n’apprécierait pas de se le faire confisquer même s’il ne croit pas que son oncle et sa tentent auraient le courage de faire ça à un garçon « orphelin ». En héritant de ce statut, il a gagné quelques faveurs. Il a l’impression qu’il pourrait le dire à quiconque il veut voler la place dans la queue pour acheter des popcorns au cinéma. C’est de la pitié, il paraît. Ça s’accompagne de moues et de gros yeux tristes. « J’sais pas. On sera peut-être privés de sortie. » Il esquisse un sourire en opinant du chef, ravi et réconforté. Pas une bien grande punition pour lui qui passe déjà la majorité de son temps dans sa chambre. Il a plein de jeux à essayer sur sa Gameboy color. « Ou il faudra aider maman à faire le ménage dans la maison. Passer la serpillère. Ils ont déjà confisqué mon ballon, mais c’est pas à cause de ton cube que les bouteilles sont tombées. » Rien qui l’effraie, vraiment. « Non, c’est à cause de toi. » Il fredonne en tournant le rouge vers le bleu. Puis il jette un regard furtif à Louis pour voir sa réaction. « Tu sais, c’est peut-être pas plus mal que t’aies brisé tout cet alcool. Il paraît que c’est pas conseillé d’en boire. T’as remarqué qu’à la fin des pubs de vin, y’a un texte qui dit que c’est dangereux pour la santé, et tout. Ton père c’est peut-être le chef de la mafia. » Et c’est peut-être sa faute si le sien a tué sa mère derrière le volant.            

@Louis Dalton encore merci hihihi I love you I love you I love you
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptyJeu 14 Mar 2024 - 21:31


domaine viticole où travaille le père de Louis - janvier 2001
Jusque là, ça n’est pas venu à l’idée de Louis de se mettre à la place de son cousin. Quand ses parents lui ont expliqué la situation, il s’est contenté d’acquiescer en imaginant déjà pouvoir passer des après-midis entiers à jouer au rugby ensemble. Puis il a grogné parce qu’il fallait qu’il lui prête sa chambre et qu’il aille dormir avec son frère. Puis il a traîné des pieds parce qu’il ne voulait pas jouer au rugby avec lui. Puis il a soupiré parce que sa mère lui demandait avec insistance d’être gentil avec son cousin. Il ne voit pas le problème. Ce n’est pas comme s’il était méchant avec lui. C’est comme sur la cour de récréation, ce n’est pas possible de jouer avec tout le monde, alors on joue avec ceux qui aiment les mêmes jeux. Ce n’est pas pour ça qu’on est méchant avec les autres. Sami préfère passer des heures les yeux rivés sur son fichu cube coloré ? Tant mieux. Et Louis ne l’en empêche pas. Par contre, ce serait trop lui demander de faire la même chose. Il préfère courir dehors et lancer son ballon. Pour la première fois, alors qu’il s’inquiète quand même un peu de savoir si l’incident aurait pu lui faire perdre son père, Louis essaie de se mettre à la place de son cousin. Et il doit bien avouer que ce n’est pas sa position préférée. Changer d’école et ne plus connaître personne. Ne plus avoir de maman et ne pas savoir quand il reverra son papa. Il n’y a jamais réfléchi jusque-là, mais il imagine que ce n’est pas vraiment une partie de rigolade. « Ch’ais pas. » La réponse de Sami ne le satisfait qu’à moitié. Et une petite moitié. Ce n’est pas une vraie réponse, ça, ch’ais pas quand on parle de la possibilité de perdre son père. Alors Louis insiste, il tente de se rassurer lui-même, et au fil de ses questions, il en vient à parler de son oncle. C’est plus simple que de réfléchir à une vie où il aurait perdu son père. Du moins c’est ce qu’il croit, au départ, mais la réponse de Sami fuse et fige Louis. « Qu’est–ce qui t’fait croire que j’ai envie d’le revoir, en fait ? » Il n’en sait rien. Rien du tout. Il se demande comment c’est possible, de ne pas avoir envie de revoir son père. Même quand il est en colère contre le sien, il a du mal à imaginer ce que ça donnerait s’il disparaissait à tout jamais. Louis ne sait pas quoi répondre, alors il ne dit rien. Il reste là, les bras ballants et les yeux fixés sur Sami, comme s’il pouvait trouver une réponse sur son visage. « Il te fait des promesses, le tien, parfois ? » Encore une question que Louis a du mal à comprendre. Qu’est-ce que cela a à voir avec la discussion qu’ils ont ? « Ch’ais pas. » Sa réponse en écho à celle de Sami, quelques minutes plus tôt. Ça l’embête un peu, de ne pas avoir de réponse à une question posée par un petit, mais tant pis, il est trop tard pour tenter de masquer sa méconnaissance désormais. « Des fois il me dit que si je fais mes devoirs, j’aurai le droit d’aller jouer dehors après. » Louis n’est pas sûr que ce soit vraiment une promesse. Mais ce sont les seuls échanges qui lui reviennent à l’esprit lorsqu’il y réfléchit. Il est vrai que les confessions sont rares, entre les murs de la maison des Dalton. On entend plus souvent des remontrances que des promesses. « Il t’avait promis quoi, ton père ? » Louis est curieux de savoir à quoi ça ressemble, une promesse d’un père à son fils, mais il oublie que peut-être que Sami n’a pas envie d’en parler.

Les deux garçons reprennent leur marche dans les vignes, alors que Louis tente d’imaginer à quoi pourrait ressembler leur punition. « Non, c’est à cause de toi. » Instinctivement, il est tenté de nier. De dire que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas de sa faute. Et il se reprend juste avant que les mots ne passent la barrière de ses lèvres. Sami a raison, c’est de sa faute, et uniquement de sa faute, si les bouteilles sont tombées. Alors il baisse la tête et sent le rouge de la honte lui monter aux joues, manquant le regard furtif que lui lance son cousin. « Tu sais, c’est peut-être pas plus mal que t’aies brisé tout cet alcool. Il paraît que c’est pas conseillé d’en boire. T’as remarqué qu’à la fin des pubs de vin, y’a un texte qui dit que c’est dangereux pour la santé, et tout. Ton père c’est peut-être le chef de la mafia. » « C’est pas un chef, mon père. » De ça, il en est certain. Il l’a suffisamment entendu marmonner que s’il était aux commandes, ce n’est pas comme ça que ça se passerait et que son patron n’est qu’un bon à rien. « C’est pas à lui les vignes. Ni les bouteilles. » Tout en parlant, Louis effleure de sa main d’enfant les grappes de raisins qui finissent de mûrir au soleil. Bientôt, il faudra les vendanger et il ne verra plus son père pendant des jours, parce qu’il partira de la maison avant le lever du soleil et qu’il ne rentrera qu’après que ses enfants soient couchés, fourbu après une dure journée de travail. « Pourquoi ils en vendent si c’est dangereux pour la santé ? Mon père dit que c’est pas l’alcool le problème, c’est les gens qui ne savent pas se contrôler. » Il répète une phrase déjà entendue mille fois, sans vraiment en comprendre le sens.
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptyJeu 21 Mar 2024 - 0:37

Deux aventuriers qui louvoient dans les vignes, épée en main, bouclier dans l’autre, le menton bien levé pour guetter l’arrivée des dragons. Si Sami arrivait à faire encore preuve d’imagination, il verrait cette histoire se fabriquer à chacun de ses pas, et son cousin à sa droite serait vêtu d’une armure en argent, et ensembles ils seraient forts, ensemble ils vaincraient le monde, mais le monde dans lequel ils sont nés a empêché Sami d’imaginer comme un gamin. Il a perdu son enfance le jour où il a trouvé son père évanoui dans le canapé du salon – il savait qu’il était évanoui parce qu’il ne répondait pas à ses questions et ne bougeait pas lorsqu’il lui secouait la main. Il avait perdu son travail plus tôt dans la journée, c’était lui qui était allé chercher son fils à l’école, et maman travaillait encore, parce que maman travaillait dans un restaurant à l’époque. Le lendemain matin, Sami avait senti l’haleine putride de son père au petit déjeuner, et ce dernier était retourné se coucher avant-même que l’autobus jaune n’arrive devant la porte d’entrée. Ça avait été la toute première fois. Le début d’une chaîne, d’une boucle infernale, des bouteilles pleines puis vides, des voix qui s’haussent de plus en plus, des disputes entre papa et maman dans la cuisine.

Il ne fallait absolument pas y penser. L’attention de Sami est rivée sur son cube qui lui permet d’oublier momentanément. S’il regardait Louis et tentait de l’imaginer avec une armure en argent et une épée gainée, il verrait le visage du traître à la place, et il serait triste à nouveau. Le truc, c’est qu’il ne veut plus jamais voir son père et ses mille promesses, parce qu’il lui a volé plus que sa mère : il l’a aussi dérobé de la confiance qu’il pouvait ressentir à l’égard d’une autre personne. Désormais, Sami est entouré de montres qui ne cherchent qu’à profiter de lui. Parfois il se demande s’il est le seul à ne pas avoir été accepté par la planète Terre. « Des fois il me dit que si je fais mes devoirs, j’aurai le droit d’aller jouer dehors après. » Visiblement, les promesses que fait le père de Louis ne son pas de la même envergure. Il n’est pas question de ne pas mourir ou de ne pas tuer par accident. C’est une jalousie sèche qui fait souffler Sami du nez, alors qu’il détache ses yeux du garçon pour se remettre à avancer. « Il t’avait promis quoi, ton père ? » Pour seule réponse, il lâche un : « Ça te concerne pas. Tu peux garder tes questions. » qui a pour but de détourner les caméras de lui. Il apprécie de tâter le territoire des autres, mais dès qu’on tente de poser le pied dans le sien, il se braque et sort les crocs. Tout connaître des autres, ne rien partager sur soi. C’est comme ça qu’il a décidé d’opérer pour se trouver une place.

Parler de la bêtise de Louis ne le met pas en danger, alors il s’y adonne à cœur joie. Même s’il s’est désigné comme l’élément déclencher de la chute de bouteilles de vin, c’est encore Louis, aux dernières nouvelles, qui est le seul responsable. Dans un espoir naïf de le rassurer, il lui fait part de son avis quant à l’alcool. Il croit que ce n’est pas plus mal que l’inventaire se soit répandu sur le sol de la cave. Ce sera toujours mieux qu’il finisse là que dans la gorge d’une personne qui pourrait avoir la mauvaise idée de prendre sa voiture ensuite. « C’est pas un chef, mon père. » Peut-être qu’il ne lui dit pas tout. Les pères ont tous des secrets, sans exception. « C’est pas à lui les vignes. Ni les bouteilles. » Pour dissimuler sa surprise, Sami se mord le bout de la langue. Il jette un coup d’œil lunatique aux raisins que frôle Louis de ses doigts, puis glousse, avant de reporter son attention sur son cube. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire, si ces champs sont à quelqu’un d’autre. C’est le problème d’un autre. « Pourquoi ils en vendent si c’est dangereux pour la santé ? Mon père dit que c’est pas l’alcool le problème, c’est les gens qui ne savent pas se contrôler. » Le rire qu’il lâche est le tout premier, mais il est aussi faux que de la neige chaude. « Tu sais ce que ça fait, au moins ? » Il interroge sur une pointe arrogante, ses yeux plantés dans ceux de Louis comme s’il le mettait au défi. Est-il complètement idiot ou ses parents lui ont expliqué ce qu’ils faisaient avec tous ces raisins, et ce que ces raisins pouvaient faire au cerveau ? « J’veux dire… Tu sais que les gens n’en boivent pas seulement parce que ça a bon goût ? » Ce serait surprenant d’ailleurs, parce que la seule fois que Sami a trempé ses lèvres dans du jus de raisin pour adulte, il a grimacé et a tout recraché.  

@Louis Dalton je le trouve trop mignon ce rp there's an endless road to rediscover (sami) 613854477 (oui, bon, triste aussi, mais mignoooon)
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptySam 30 Mar 2024 - 21:54


domaine viticole où travaille le père de Louis - janvier 2001
« Ça te concerne pas. Tu peux garder tes questions. » Louis fronce les sourcils, vexé de se faire envoyer balader par son cousin de la sorte. Le rejet est d’autant moins bien vécu, que c’est précisément un reproche qu’il entend souvent, de la bouche de ses propres parents. Tu poses trop de questions. Arrête de te mêler des affaires des autres. Occupe toi de toi. Tais toi, tu parles trop. Il avait fini par s’y habituer, mais ça n’empêchait pas de ressentir un pincement au cœur à chaque fois. Peut-être qu’un jour, il arriverait à en faire abstraction, mais pour le moment, à dix ans, il ne pouvait s’empêcher de chercher continuellement leur approbation, malgré tout. Avec Sami, Louis préfèrerait que ça se passe autrement. Ce n’est pas facile, parce qu’il voit bien que son cousin ne s’intéresse pas aux mêmes choses que lui. Le rugby le laisse de marbre et il passe tout son temps les yeux rivés sur son petit cube coloré, à le triturer dans tous les sens et à froncer les sourcils comme s’il détenait tous les secrets de l’univers. Louis ne le comprend pas toujours très bien, mais il s’accroche à une phrase que sa mère a prononcé juste avant que Sami débarque chez eux : Sami fait partie de la famille, et la famille c’est important. Parce que comme Louis n’a pas vraiment l’impression d’avoir une place si importante que ça dans la famille Dalton, il s’est dit que peut-être qu’en l’élargissant un peu, à Sami, à Birdie aussi, il comprendrait enfin pourquoi c’est si important, la famille. Alors il ravale son ego blessé par la rebuffade de Sami, il force ses sourcils froncés à se détendre, et il expire profondément avant de lui répondre. « Ça va, pas la peine de t’énerver. » C’est le mieux qu’il peut faire, alors qu’il sent encore la vexation faire battre son cœur un petit peu plus vite que d’habitude. Déjà, il n’a pas tourné les talons pour aller bougonner dans son coin, et c’est suffisamment inhabituel pour être remarqué.

Louis prend sur lui, et retient même les excuses toutes prêtes qu’il aurait pu utiliser pour minimiser sa responsabilité dans la catastrophe des bouteilles de vin. Il pince les lèvres et baisse la tête, mais ne peut s’empêcher de reprendre Sami lorsqu’il émet l’hypothèse que son père soit le chef de la mafia. Ça lui paraît impossible. Pas alors qu’il l’entend tous les jours ou presque se plaindre des tâches que son patron lui impose. Son père, c’est pas un chef, c’est certain. Il ne sait pas s’il a réussi à convaincre son cousin, mais ce qui l’intrigue le plus, c’est sa théorie selon laquelle l’alcool serait dangereux pour la santé. Ça lui parait bizarre, alors qu’on en trouve dans le magasin ou sa mère fait les courses. Il sait que les couteaux ou les pistolets sont dangereux, mais eux on ne les trouve pas à côté du rayon pâtes ou gâteaux pour le goûter par exemple. « Tu sais ce que ça fait, au moins ? » Louis hausse les épaules, mal à l’aise à l’idée de ne pas savoir répondre à une nouvelle question posée par Sami, mais il ne détourne pas le regard. C’est quand même lui le plus vieux, et il ne faudrait qu’ils l’oublient, avec tout ça. « J’veux dire… Tu sais que les gens n’en boivent pas seulement parce que ça a bon goût ? » « Je sais, ça, » réplique-t-il du tac au tac. « Ça fait rigoler plus fort aussi, et ça donne envie de danser. » Il le sait parce qu’il a vu ses parents en action. Ses parents et leurs amis. « Ça donne mal à la tête après aussi. » Ça aussi, il en a été témoin. « Parce que t’en sais plus, toi ? » Il fait le malin, Sami, à poser des questions, mais pour le moment il n’a pas répondu à beaucoup de celles posées par Louis.


@Sami Cadburry ouiiiii there's an endless road to rediscover (sami) 3956312242 j'ai développé une tendresse infinie pour les flashbak de Louis enfant
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptyMer 17 Avr 2024 - 16:28

Même si le transfert de Sami vers son oncle et sa tante s’était fait il y a de ça plusieurs années, ce dernier ne s’était toujours pas accommodé à ce nouvel endroit. Il n’avait fait aucun effort pour accepter ou se faire accepter par cette nouvelle famille. Trahis par son modèle, celui qui lui avait fait toutes les promesses qu’un Homme peut prononcer, il était désormais incapable de regarder quelqu’un dans les yeux et de lui accorder sa confiance. Par automatisme, il rejette. Il refuse qu’on entre en lui aussi, et qu’on voit le reflet de son père, que ce soit par la couleur similaire de ses yeux, la longueur de son front, le tracé angulaire de ses sourcils. Oui, il ressemble énormément à ce prisonnier qu’on en oublie les gênes que lui avait transmis sa mère en s’essoufflant et en se mutilant sur le lit de l’hôpital. « Ça va, pas la peine de t’énerver. » Et s’il en connaissait peu sur son cousin Louis, il avait été assez témoin de ses nombreuses crises pour être surpris de ne pas le voir partir se cacher dans les vignes pour éviter la confrontation. Peut-être qu’il sentait qu’il lui devait quelque chose, maintenant qu’il avait pris le blâme de la catastrophe à sa place. Mais il n’en a rien à faire, de cette loyauté redevable, Sami. Il voudrait continuer sa journée comme si rien ne s’était passé. Trouver la réponse à cette énigme aux six faces colorées qu’il serre dans ses mains.

Puis son cousin l’agace. Il prétend savoir ce que c’est, l’alcool. Que ça fait rire plus fort et danser. À ces remarques, Sami ne peut contenir sa grimace. Il n’a jamais pu voir les bons côtés de la boisson car il n’a subi que les mauvais. Il n’a jamais compris comment son père pouvait coller ses lèvres à ce goulot au goût amer et acre, parce que, oui, il y a goûté, et il a tout recraché dans l’évier de la cuisine. « Ça donne mal à la tête après aussi. » Agacé, il lâche un souffle contrarié en secouant de la tête. Si seulement c’était le seul effet néfaste de l’alcool ! « Parce que t’en sais plus, toi ? » Dents serrées, il détache enfin ses yeux de son cube. Il les plonge dans ceux de Louis avec une intensité nouvelle, deux pupilles remplies d’une incompréhension, d’une question aussi, qu’il n’a jamais su poser. « Alors tes parents vous préservent à ce point-là, ton frère et toi ? » Question rhétorique à laquelle il n’attend pas de réponse avant d’enchaîner : « Tu t’es jamais demandé pourquoi du jour au lendemain, ton cousin t’a volé ta chambre ? Tu crois que je suis venu ici comme on va en colonie de vacances ? » Il déglutit, plus ébranlé qu’il ne l’aurait espéré, à aborder le sujet. « Il a fallu faire signer plein de papiers bizarres, et ça a pris tellement de temps que j’ai cru que tes parents refusaient de me prendre alors que j’avais nulle part où aller. Ils ne m’ont jamais aimé parce qu’ils aiment pas mon père. Moi non plus je les aime pas, je veux juste m’en aller. Alors je m’en fiche de briser cinquante bouteilles de vin, ça ne change rien, ton père me supporte déjà pas, alors c’est tant pis, et toi tu récupéreras ton ballon bientôt, puis tout redeviendra comme avant. » Le plan s’est déroulé comme un tapis rouge, Louis devra s’en contenter et tourner la page sur cette anecdote.    

@Louis Dalton t'as vuuuu, c'est trop fun there's an endless road to rediscover (sami) 667269207
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptyJeu 2 Mai 2024 - 7:47


domaine viticole où travaille le père de Louis - janvier 2001
« Alors tes parents vous préservent à ce point-là, ton frère et toi ? » Louis a à peine le temps de hausser les épaules avant que Sami enchaîne. « Tu t’es jamais demandé pourquoi du jour au lendemain, ton cousin t’a volé ta chambre ? Tu crois que je suis venu ici comme on va en colonie de vacances ? » Les sourcils froncés, Louis n’ose rien répondre aux questions que Sami assène d’une voix légèrement tremblante. Parce qu’il s’est posé des questions, évidemment, mais il n’est plus si sûr que les réponses qu’il a trouvées sont à la hauteur de ce qu’a vécu son cousin. Il en a posé à ses parents, aussi, mais les réponses ont toujours été évasives, floues. Il s’en est contenté. Parce que ça l’arrangeait, aussi, de s’imaginer une réalité plus douce que ce que vivait réellement Sami. Parce que c’est difficile, à dix ans, quand on voit encore ses deux parents tous les jours, de s’imaginer ce que ça fait, de vivre sans sa maman et avec un papa en prison. Alors Louis reste silencieux, et laisse - pour une fois - à son cousin tout l’espace dont il a besoin pour dire ce qu’il a sur le cœur. « Il a fallu faire signer plein de papiers bizarres, et ça a pris tellement de temps que j’ai cru que tes parents refusaient de me prendre alors que j’avais nulle part où aller. Ils ne m’ont jamais aimé parce qu’ils aiment pas mon père. Moi non plus je les aime pas, je veux juste m’en aller. Alors je m’en fiche de briser cinquante bouteilles de vin, ça ne change rien, ton père me supporte déjà pas, alors c’est tant pis, et toi tu récupéreras ton ballon bientôt, puis tout redeviendra comme avant. » Le silence s’étire pendant de longues minutes entre les deux enfants. Louis ne sait pas quoi répondre à tout ça. Incapable d’imaginer ce que Sami a vécu quand il attendait de savoir ce qu’il allait advenir de lui, quand il n’avait nulle part où aller. Ses yeux qui n’avaient pas quitté le visage de son cousin pendant qu’il parlait sont maintenant fixés sur le bout de ses chaussures, alors qu’il frotte la terre de ses semelles déjà presque lisses. Il a envie de proposer à Sami de repartir à zéro, d’oublier ce qu’il vient de se passer et de faire comme si de rien n’était. Fuir, c’est bien ce qu’il fait de mieux, en général. Mais il sent bien que ce n’est pas la bonne chose à proposer. « Tu pourras pas t’en aller avant d’avoir dix-huit ans, si ? » Son intention n’est pas de rappeler à Sami qu’il lui reste des années à vivre sous le toit des Dalton, il veut juste savoir s’il a d’autres projets en attendant sa majorité. « Si je pars de là avant toi, » que cela soit parce qu’il a réussi à percer dans le rugby et qu’il a réussi à signer dans une équipe professionnelle, ou simplement parce qu’il a un an de plus que son cousin et atteindra donc la majorité un an avant lui, « ça me dérangera pas que tu viennes habiter avec moi au pire. » Tout en parlant, Louis hausse les épaules d’un air nonchalant, comme si ce n’était pas grand-chose. « Si t’as envie. » Il précise quand même, sans oser croiser son regard, et fixant le sien quelque part au-dessus de son épaule. Parce qu’à l’heure actuelle, il n’est pas certain que Sami l’aime davantage que ses parents. Ça l’embête un peu d’ailleurs, il aimerait bien que ça change, mais il ne sait pas tellement comment faire. « Mes parents m’aiment pas beaucoup non plus. » Il ne peut pas s’empêcher de tout ramener à lui, même si, il le comprendra plus tard, leurs situations sont loin d’être comparables. « Mais moi je t’aime bien. Même si je comprends rien à ton cube là. Ça me dérange pas que tu prennes ma chambre. Au début un peu, mais maintenant ça va. Je préfère jouer dehors de toute façon. » Après ça, Louis ose enfin regarder Sami dans les yeux, même si ça ne dure pas longtemps, même s’il s’intéresse vite aux vignes qui les entourent. « Mais si tu préfères que je te laisse tranquille, ça me va aussi. » Il hausse les épaules une énième fois, nonchalante feinte qu’il ne maîtrise pas encore totalement du haut de ses dix ans. La balle est dans le cas de Sami, maintenant, Louis, il ne sait pas trop quoi dire de plus.


@Sami Cadburry ouiiii  there's an endless road to rediscover (sami) 667269207  bon, Sami me brise un peu le coeur, mais à part ça, c’est fun there's an endless road to rediscover (sami) 3217047551
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Message(#)there's an endless road to rediscover (sami) EmptySam 25 Mai 2024 - 17:20

Au fond, Sami n’a rien sacrifié. Il a seulement évité à Louis de se faire taper les doigts avec une règle. Il se fiche pas mal de son cousin maintenant qu’il a décidé qu’il n’aimait pas le concept de famille, mais il n’apprécie pas pour autant la violence. Oh, peut-être que le père de Louis n’aurait jamais levé la main, mais il a préféré prévenir que guérir. Parfois, il lui arrive de grincer des dents quand il est en colère, et il vire soudainement au rouge comme si on lui avait versé de l’eau bouillante dans le visage. La même couleur qui tachait maintenant le sol de la cave, strié de brisures de verre. Il préfère imaginer la beauté de cette scène que de se projeter dans cette famille et l’idéal qu’elle représente pour la majorité des enfants. Lui, il a été trahi une première fois, et Sami n’est pas du genre à pardonner. Déjà à neuf ans, une rancune tenace s’accroche à ses tripes comme des vers intestinaux. Il a l’impression que le seul moyen de se soigner réside dans la fuite et le départ à zéro. Sauf qu’il est encore trop jeune, et la société a décidé qu’il avait besoin de tuteurs. « Tu pourras pas t’en aller avant d’avoir dix-huit ans, si ? » Il n’a pas pu approfondir ses recherches. Il a besoin d’un ordinateur et d’accès à internet, peu importe ce que l’internet veut dire. Il n’a jamais mis la main sur un clavier ou une souris, mais il a vu des publicités partout. Il paraît que la toile permet de voyager en gardant les deux pieds sur le sol. Ça l’intéresse beaucoup, et il attend que la bibliothèque du quartier se procure l’une de ces machines, parce qu’il ne demandera jamais à papa ou maman de circonstance. « J’suis pas encore certain. » Il affirme d’une voix basse et un peu honteuse. Il aimerait tout savoir, et avoir la liberté de tout savoir aussi. Il est coincé ici alors qu’il veut découvrir partout. « Si je pars de là avant toi, » Ses dents se serrent. Bien sûr qu’il partira avant lui, il est plus vieux. Quel chanceux. « ça me dérangera pas que tu viennes habiter avec moi au pire. » Ses traits se détendent. Il détourne la tête pour ne pas montrer à Louis que son attention le touche. Il se remet à tourner les facettes de son cube multicolore. Pas question de se lier d’amitié avec lui ! « Si t’as envie. » Pour seule réponse détachée, il souffle un « j’sais pas » à peine perceptible. C’est le genre de promesse en laquelle il ne peut pas faire confiance. Les temps changeront, et quand viendra le temps pour Louis d’aménager dans son propre appartement, il aura d’autres projets, peut-être même une petite amie avec laquelle il voudra être seul. Il ne veut pas se faire fermer la porte au nez ce jour-là. « Mes parents m’aiment pas beaucoup non plus. » Il ne peut pas s’empêcher de lever les yeux au ciel. Ses émotions d’enfants sortent de lui comme de petites fusées. Il n’a pas appris à les dissimuler pour ne pas heurter. « Mais moi je t’aime bien. Même si je comprends rien à ton cube là. Ça me dérange pas que tu prennes ma chambre. Au début un peu, mais maintenant ça va. Je préfère jouer dehors de toute façon. » « Tu dis ça juste pour me faire plaisir. » Des mensonges, encore des mensonges, seulement des mensonges. Le schéma narratif de la vie de Sami est propulsé par les mensonges, et chaque chapitre en renferme un grand. Quand il croise le regard de Louis, qui n’avait pas osé le voir depuis quelques minutes déjà, ses yeux sont des pierres froides et inertes. « Mais si tu préfères que je te laisse tranquille, ça me va aussi. » Cette proposition lui tente plus. Ou, plutôt, il préfère se laisser tenter par celle-ci, parce qu’elle n’implique absolument rien. Pas de promesses, pas de liaisons amicales qui termineront comme l’anneau de pouvoir dans le volcan. Sami veut éviter les cassures en ne fabriquant absolument rien. « On se revoit pour le diner alors. Si tes parents trop méchants décident de te mettre une assiette sur la table. » L’enfant bredouille en tournant des talons, enjambant un amas de racines. Une petite voix dans sa tête le blâme d’être si méchant, mais il se sécurise en se rappelant qu’il fait la meilleure chose pour lui et pour Louis. S’il n’a pas d’amis, c’est pour une bonne raison. « Et ne parlons plus jamais de ce qu’il s’est passé, okay ? » Il s’assure en se retournant, levant l’index avec sévérité. Il ne veut plus jamais entendre cette histoire de cave à vin parce qu’elle lui rappellera que, pendant un instant, il a osé pensé aux autres avant lui.

Un jour, il réussira à compléter son cube. Un jour, il ne dépendra de plus personne.

@Louis Dalton je nous ai calmement menés vers la conclusion si ça te va ! :keur: Je passerai très bientôt dans tes mps pour parler d'une suite entre les deux cocos ! there's an endless road to rediscover (sami) 667269207
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