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 (Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING

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Message(#)(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING EmptyVen 12 Jan 2024 - 18:56




Doors Opening, Doors Closing
Deviner la chute du moineau nous a été profitable. Rae et moi avons soufflé sur l’ambiance une dose de nostalgie et une autre de sensualité. Souvenirs et passion ont conspiré à nous resourcer, à colmater les fissures dans les murs de notre château de complicité. L’enfermement et ses conséquences l’avaient endommagés, mais faiblement. Elle n’a pas été marqué au fer rouge par mes colères ou par la lassitude de Raelyn. Notre connivence a repris ses droits et, en ce soir de tempête, nous nous sommes de nouveau aimé aussi simplement que passionnément, comme avant. Il m’a semblé que nous étions simplement endormis, si bien que cette paix aura duré durant quelques jours, une période durant laquelle je n’ai pas alimenté la frustration d’avoir à éteindre mes émotions ou d’avoir à fournir des efforts pour maintenir l’illusion que je ne rends pas ma partenaire malheureuse à force d’être idiot. Certes, j’ai été affecté par ce que le catamaran perdait peu à peu en substance. Photos et rapport d’expert étant formel - il est sinistre total - j’ai accusé le choc à mesure que les heures s’écoulaient. Cela étant, ma peine n’a pas ressuscité ma colère. Elle n’a pas effectué, sournoisement, un travail de sape sur notre quiétude. Je crois que, pour m’aider, je me suis accroché à la certitude que le pire était derrière nous et que, selon Reagan, l’avenir à court terme sera synonyme de liberté. Dès lors, assis à la table de la cuisine, la tête posée sur mes bras croisés, mes jambes battant la mesure nerveuse de la marche turque de Mozart, le coeur ébranlé par le message renvoyé par la facture qui m’est tombée dans les mains, je promets que j’aurais préféré ne pas ouvrir le courrier. La lettre ne giserait pas là, sous mes yeux, à côté d’un verre de whisky vide sans qu’une quelconque bouteille ne puisse le remplir. Si l’envie existe, je lutte pour ne pas faire appel aux services d’un livreur indépendant puisque Rhett ne me sera d’aucune utilité. Rhett ni même aucun autre de mes proches de confiance.

Si le désir de boire, pour des raisons qui m’échappent, est contournable, je présume que c’est parce que je suis davantage nargué par l’adresse de l’expéditeur de cette note de frais que par le contenant. Je la connais par coeur : c’est celle de la clinique privée reconnue pour sa discrétion et qui regorge d’une multitude de médecins appartenant à l’élite. C’est au corps professionnel de cette dernière que nous avons confié la santé de ma femme et de notre enfant à l’époque à naître. Des décomptes comme celui-là, nous en avons reçu assez pour que j’imprime les coordonnées dans ma mémoire à long terme et comme le doute n’est pas autorisé, j’en déduis avec conviction que Rae a été hospitalisée - dans la version la plus effrayante de mon imagination, version facile à contredire si je prenais le temps d’analyser les informations de la missive - ou qu’elle a rencontré un spécialiste. Or, je ne suis pas au courant. Je n’ai pas été averti qu’elle était tombée malade, qu’elle s’était blessée ou qu’elle aurait été victime d’un malaise. D’aucun n’a jugé utile de me tenir au courant de ce qui a frappé mon foyer, d’anodin ou d’important, durant mon absence, absence non désirée, absence décidée avec des intentions louables. Ma conjointe les a trouvées insultantes et c’était réglé. J’avais accepté que la forme ne justifiait pas le fond. Sur l’heure, j’ai reculé d’une vingtaine de pas. J’ai considéré et considère encore que le silence dont j’ai la preuve sous les yeux défalque tout raisonnement de son équité. J’ai de nouveau juré que j’étais victime d’une injustice sans précédent et, par conséquent, j’ai perdu les pédales. J’ai retourné l’appartement, non pas en quête d’indices incriminants, mais par besoin. J’ai arraché des armoires les tiroirs, envoyé valser les décorations des meubles, cogné les chaises au sol ou contre les murs à cause de cette nécessité d’exprimer enfin, une bonne fois pour toute et sans pondération, toute cette rage ranimée par l'aliénation à mon domicile, mais avec le mauvais prétexte de ce que je décris comme un secret. La raison de son existence ? Je n’y ai pas réfléchi. Quand bien même une justification aurait-elle pu me sauter aux yeux que je l’aurais ignorée et c’est triste, finalement. ça l’est d’autant plus que l’hypothèse de picoler me vient de la honte de m’être comporté comme un fou et que je suis incapable d’en prendre conscience.

C’est pendable parce que je ne me sens pas mieux d’avoir agi tel un aliéné revanchard auquel on aurait ôté sa camisole de force. C’est condamnable de baigner dans le nombrilisme au point d’oublier la notion même de la remise en question, au point de mésestimer le pouvoir de la communication, au point de soustraire à toute éventualité le bénéfice du doute et de ne pas sauter sur ma famille rentrant d’une balade d’un “je suis désolé. J’ai pété les plombs.” grâce à un regain de rationalité, d’intelligence émotionnelle et, d’une certaine manière, d’altruisme. Je n’envisage pas de ce que j’ai pu provoquer cette situation à cause de mes comportements avant d’être embarqué et lors de la première visite au parloir de ma conjointe. J’ai perdu au milieu de mon ire mon aptitude à être bon, raisonnable et, plus largement empathe et altruiste. Je ne me ressemble tout simplement plus. Je ne suis plus moi-même quand le regard que je jette à Raelyn est d’une noirceur insoupçonnée pour une âme comme la mienne. Je ne suis pas parfait. Je ne suis pas mauvais non plus. Mais, où suis-je ? A quel moment me suis-je égaré dans le dédale de mes émotions ? A quel moment ai-je autorisé à ma colère pathologique d’écraser tout mon amour sincère pour mon épouse ? Ces questions auraient été légitimes : elles ne me traversent pas l’esprit. Elles sont supplantées par une phrase, une bille dans ma tête plus large qu’une boule de flipper ou une balle de ping-pong : «Tu me mens. Depuis combien de temps tu me mens ?» Le débit est lent. Le volume, plutôt bas. Le ton est d’une agressivité assumée. «Sur quoi d’autres tu mens ? Parce que tu le fais…» Logique implacable du fou : si l’on cache ce qui ne relève pas du détail, on est coupable de cachotteries encore plus graves.


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34323 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
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Message(#)(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING EmptyVen 12 Jan 2024 - 23:40


doors opening, doors closing
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor

Micah grandit à vue d’œil et, surtout, son vocabulaire s’étoffe trop vite pour que je ne sois pas surprise à chaque fois que je l’entends pointer du doigt et prononcer un mot que je ne l’avais jamais entendu prononcer – un peu maladroitement certes – en ajoutant un verbe pour indiquer son intention ou son opinion. Elle devient une petite fille, c’est la réflexion que je me fais alors que, sortie avec elle pour l’emmener manger une glace et acheter de nouvelles chaussures – un prétexte pour qu’elle puisse prendre un peu l’air tant son père semble parfois vouloir la garder pour lui et que sortir lui est impossible – elle sautille plutôt qu’elle ne marche tandis que je tiens fermement sa petite main dans la mienne pour qu’elle ne m’échappe pas. « Pour papa ? » Elle pointe du doigt une paire de chaussures dans une vitrine – hideuse, à deux ans on ne lui demande pas encore d’avoir du goût après tout, je choisis encore toutes ses tenues avec soin – avec un grand sourire sur les lèvres et moi, je m’abaisser à son niveau. « Papa a assez de chaussures. Des chaussures que maman lui achète pour qu’il mette toujours la même paire usée jusqu’à la corde. » Bien sûr, il a trop de mots pour la petite fille qui me regarde avec ses grands yeux interrogateurs qui me font fondre à chaque fois. Elle ne se satisfait rarement que d’une seule réponse, surtout si cette dernière ne pas va pas dans le sens qu’elle aimerait. « Non, on prend pas de chaussure pour papa. Par contre, quand tu auras fini ta glace - » Ou que cette dernière aura totalement fondu et fini de dégouliner sur ses doigts. « - on pourra s’arrêter dans une pâtisserie pour que tu lui choisisses ce que tu veux. » Le compromis semble convenir à madame, je m’en tire à bon compte pour une fois.  

C’est donc chargées d’un sac en plastique de plus et les doigts collants que nous entrons dans l’immeuble qui abrite notre logement temporaire. Le sucre de la glace a rendu des siens poisseux et, moi, bien que dégoutée, j’ai malgré tout mis un point d’honneur à garder sa petite main dans la mienne sans laisser la moindre émotion se peindre sur mon visage. Pour ma fille, je me suis déjà sali les mains de bien des façons.

Je tourne la clé dans la porte sans anticiper une seule seconde ce qui m’attends derrière. Lorsque mon regard se pose sur la pièce à vivre, j’ouvre les yeux en grand : mon premier réflexe est de craindre que nous ayons été cambriolés. Sauf que c’est ridicule, puisqu’Amos vit la en permanence et que les voleurs attendent bien souvent que plus personne ne soit dans la maison pour la retourner à la cherche de bien précieux. Retourner. Le mot est bien choisi puisque tout semble sans dessus dessous. Les coussins du canapé sont éparpillés sur le sol – l’un d’eux semble même avoir été ouvert ou éventré – et les jouets de Micah, habituellement soigneusement empilés, sont eux aussi répartis sur le tapis. Dans la cuisine attenante et ouverte sur le salon, de la vaisselle est cassée, mais la plupart de nos possessions semblent juste sorties des placards pour être étalées, renversées et quelque fois oui, brisées. Je n’ai pas le temps de m’inquiéter qu’il soit arrivé quelque chose à Amos : il est là et braque un regard noir sur moi. « Tu me mens. Depuis combien de temps tu me mens ? » Son ton me glace le sang avant que ses paroles ne m’interpellent. Je fronce les sourcils et, entendant un léger chouinement au bout de mon bras, je me penche sur ma fille pour la prendre sans les bras et je mets une main à l’arrière de son crâne pour l’inciter – la pousser – à cacher son regard dans mes cheveux. « Sur quoi d’autres tu mens ? Parce que tu le fais… » Son agressivité transpire par tous ses pores. « Je t’ai dit de ne plus jamais me parler comme ça. » Je le lui ai dit lorsqu’il m’a agressée verbalement à propos de Callum. Je hais ce ton. Il me donne l’impression d’avoir un inconnu face à moi, un être défiguré par cette ire qui je trouvais attirante parce que dangereuse à nos débuts, mais qui me rend malheureuse aujourd’hui lorsqu’elle prédomine, qu’elle semble être la seule chose qui fait battre son cœur. « T’es malade ou quoi ? » Oh je ne soupçonne pas un quelconque virus ; le sens derrière le mot malade est limpide et, comme par instinct de protection maternelle, celui d’une lionne, je referme mes doigts autour du crâne de Micah, sur ses cheveux doux, pour éviter qu’elle ne soit tentée de tourner la tête pour comprendre ce qu’il se passe. « Mais putain qu’est-ce que tu racontes ? » Notre fille apprendre bien les jurons quelque part, il y a de toute façon de grande chance que ce soit de moi, alors inutile de retarder l’inévitable. Si je comprenais ce qu’il se passait, je lui rirais au nez. Si je comprenais ce qu’il se passe, face à sa mauvaise foi et pour me défendre par l’attaque, je lui cracherais qu’il est aussi ironique qu’hypocrite de me traiter de menteuse et de me traiter comme une traîtresse. J’ai mal au cœur. J’ai peur pour Micah, dont les gesticulations m’interpellent plus encore que le foutoir que j’ai sous les yeux : je ne fais que retarder l’inéluctable, pourtant, elle n’a pas besoin de voir ça.





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Message(#)(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING EmptyMer 17 Jan 2024 - 21:08




Doors Opening, Doors Closing
A peine ai-je ouvert la bouche qu’elle serre Micah contre son sein, Raelyn. Avant de se défendre de mes accusation, elle se pose en lionne, elle protège son petit comme si je représentais un danger potentiel pour mon propre enfant et c’est violent. ça l’est pour le gars qui a été accusé, dans une autre vie, de ne pas avoir été capable de prendre soin de son aînée. ça l’est pour celui qui souffrira toujours de cette perte. ça l’est parce que ma conjointe réveille de vieilles douleurs. Est-ce de moi qu’elle cache son bébé ? Je suis aveugle au carnage qu’a laissé ma colère derrière elle. J’ignore ce que mangent mes pupilles sur mes iris. Je statue donc sur ce que mon épouse me juge responsable de traumatiser notre bébé. Peut-être que, plus lucide, je ne me serais pas vexé comme un pou d’être traité comme le père indigne. Peut-être que j’aurais effectivement changé de ton afin d’amener une discussion constructive au lieu de cracher le venin de la discorde sur le sol de l’appartement et sur ma compagne. A contrario, je me lève de ma chaise et je persifle : « De quel ton tu parles ? Et tu fais quoi, là ? » Essaie-t-elle de m’humilier ? De noyer le poisson ? Pis encore, serait-elle en train d’éluder ma question parce qu’elle s’est rendu coupable d’un autre crime que celui reproché ? Lequel ? L’adultère ? La raison beugle dans mes oreilles pour que je n'emprunte pas cette voie-là, surtout pas. Elle n’est pas timide, la logique, et malgré cela, je m’enfonce dans la fange de mes travers et, pour cause, elle me traite de malade. Elle m’insulte de la même façon qu’après son overdose, après que j’aie croisé l’un de ces types qui ont récupéré mes droits sur son corps. Elle me compare à un fou et ça suffit à ce que mon cerveau se fraie un raccourci vers l’impensable. «Tu as viré Callum. Pourquoi ? Tu en pinçais pour lui ? Il s’est passé un truc que tu avais peur qu’ils me disent et tu as préféré l’éloigner, c’est ça ? L’éloigner de moi ? Tu lui as promis quoi contre son silence ? Si c’est pas lui, c’est un autre alors… Quoi ? Je dis n’importe quoi, je suppose.» Au fond de moi, je me jetterais au feu : je ne suis pas un cocu. Sur l’heure, je suis l’allégorie de la rage, sa définition. Dans le dictionnaire, on trouverait ma photo à côté du mot. «Parce que si tu es capable de me cacher ça.» Ma main a balayé d’un geste la facture d’hôpital, preuve d’un “si peu de choses” que ma folie refuse d’accepter. «Qu’est-ce que tu pourrais me cacher d’autres, en fait ? Maintenant que tu ne m’as plus dans les pattes puisque je suis coincé ici ?» Mentir serait de prétendre que, cette fois, je n’ai pas haussé le ton. Micah en gesticule et blêmit dans les bras de sa mère et, moi, ça m’agace : les fils ne se touchent toujours pas dans ma tête. «Tu l’as vu ? Tu as vu ce que tu fais ? Tu la gardes près de toi comme si j’avais un problème.» Comme si j’étais, le problème. «Résultat, tu lui fais peur. Bravo. Tu peux être fière de toi.» J’ai fait mine d’applaudir. Puis, j’ai amorcé un pas en direction de mon enfant quand une tour de duplo s’est enfoncée dans la plante de mon pied nu. La douleur fut si fulgurante que je n’ai pas seulement pesté, j’ai crié. De fureur, j’ai ramassé l’objet pour m’en servir de projectile. Il a fini sa course contre le mur. Il a éclaté avec fracas. Le bruit a agité un reste de ma bonne foi trop assommée pour recouvrir ses esprits et, par conséquent, reprendre le contrôle… le contrôle sur ce moi qui divague, qui perd tout simplement les pédales. En revanche, Micah est passée du stade du gémissement aux sanglots si bien qu’une terrible impression d’être coupable de quelque chose m’a happé. La sensation s’est emparé de moi, elle m’a perforé de part en part, preuve que je suis effectivement responsable. Oui. mais, de quoi ? Quoi de plus grave que les cachotteries de sa mère ? «C’est ta faute. C’est entièrement de ta faute.» Notre bébé pleurant, je m’efforce de redescendre, mais l’exercice est incoercible. Je parviens tout juste à accélérer le débit. Quant à mon ton, il est moins glacial désormais et, quoique je sois toujours furibond, les larmes de ma gamine me bouleverse assez pour que je ne distingue plus le bon grain de l’ivraie dans l’ensemble de mon attitude. Les dégâts que j’ai provoqués durant l’absence de ma complice me sautent aux yeux : l’appartement est ravagé. Mes yeux s’agrandissent : ce sont des soucoupes. «Donne-la-moi.» Que je puisse m’excuser auprès d’elle, aurais-je pu exprimer si je n’étais pas tremblant de mille émotions. «Donne-la-moi, s’il te plait.» Cette fois, j’ai tendu les mains en direction d’une Micah qui, préservée de l’incident par sa mère - plus tard, je la bénirai. Sur l’heure, je me sens comme jugé -, a toujours le visage enfoui contre l’épaule de sa maman.


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SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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RPs EN COURS :
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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Message(#)(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING EmptyJeu 18 Jan 2024 - 15:55


doors opening, doors closing
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor

Le carnage qui règne derrière lui ne semble pas préoccuper Amos. De fait, il semble à peine en être conscient, et je me demande s’il réalise l’image qu’il renvoie, négligé, les yeux rouges de rage ; il ressemble à un fou. A un aliéné qu’il faudrait maîtriser avant qu’il se fasse du mal ou qu’il en fasse à quelqu’un d’autre. Avant même de comprendre ce qui motive son ire, je sais que c’est sa colère, cette foutue colère qui le transfigure, qui le rend aussi délirant qu’à l’époque où il souffrait du manque d’alcool. Et si je cache le visage de ma fillette, si je tente d’empêcher son regard de se poser sur la scène désolante qui se joue devant nous, c’est parce que je devine que le pire est inévitable : je ne reconnais pas Amos dans cet être de rage et d’hostilité. « De quel ton tu parles ? Et tu fais quoi, là ? » Plutôt que de me battre avec lui, de m’écharper avec mon époux qui semble incapable de raisonner correctement, je me concentre sur Micah qui ne comprends pas ce qu’il se passe mais qui, comme la petite fille qu’elle est, s’agite déjà et voit sa nervosité monter en flèche. De ses petits bras, elle tente de me repousser mais Amos, toujours dans un état second et centré sur lui-même ainsi que son propre délire, ne voit rien de tout ça, évidemment. « Tu as viré Callum. Pourquoi ? Tu en pinçais pour lui ? Il s’est passé un truc que tu avais peur qu’ils me disent et tu as préféré l’éloigner, c’est ça ? L’éloigner de moi ? Tu lui as promis quoi contre son silence ? Si c’est pas lui, c’est un autre alors… Quoi ? Je dis n’importe quoi, je suppose. » - « Pardon ? » J’écarquille les yeux, plus surprise que je ne le devrais. Qu’il revienne sur le licenciement de Callum ne devrait guère me surprendre puisqu’il m’a déjà attaquée sur ce terrain-là. En revanche, je reste muette qu’il ose m’accuser d’adultère. Il se comporte comme un tyran paranoïaque et, dans ces conditions, je ne peux plus rester patiente et compatissante. « Parce que si tu es capable de me cacher ça. » Mes yeux sont attirés par la feuille de papier posée sur la table, que je remarque pour la première fois. Je fronce les sourcils, fais un pas en avant – un seul – pour en lire l’en-tête et deviner ainsi de quoi il est question. C’est une facture. La facture de ma consultation à la clinique privée et des examens effectués pendant son arrestation à cause d’une entorse à la cheville idiote. C’est ça, la cause de sa fureur ? C’est à cause d’une chose si anodine, qu’il a retourné notre apparemment et se comporte comme un aliéné ? Qu’il m’accuse de le tromper ? D’avoir cherché la chaleur des bras d’un autre homme pendant qu’il était tenu à l’écart de sa famille, de Micah et de moi, alors que je me suis démenée pour le faire libérer ? « Qu’est-ce que tu pourrais me cacher d’autres, en fait ? Maintenant que tu ne m’as plus dans les pattes puisque je suis coincé ici ? » - « Vas te faire foutre. Tu n’as pas le droit de porter ce genre d’accusation. » Concernant le bout de papier qui a déclenché sa crise, il n’a pas non plus gagné celui de recevoir un peu plus d’informations, plus maintenant.

« Tu l’as vu ? Tu as vu ce que tu fais ? Tu la gardes près de toi comme si j’avais un problème. » Dans cet état, il en est un : Micah est terrorisée d’entendre son père hausser le ton, même si elle n’est pas sa cible. Elle serait terrifiée aussi si elle voyait à quoi ressemble cet endroit qui, à ses yeux, est son chez elle depuis plusieurs mois. Les enfants sont des créatures d’habitude. Contrairement à nous, elle considère certainement cet appartement comme sa maison tout autant que le loft, puisqu’elle n’y a pas mis les pieds depuis presque cinq mois ; c’est beaucoup, à son âge. « Résultat, tu lui fais peur. Bravo. Tu peux être fière de toi. » - « Tu lui fais peur Amos, toi et personne d’autre que toi. » Il s’approche d’ailleurs de nous et, si je n’esquisse pas de geste de recul – je n’ai pas peur de lui – je sens les petits bras de ma fille se resserrer autour de ma nuque. La petite fille insouciante qui a mis plusieurs minutes avant de choisir la pâtisserie à ramener à son père – rien ne semblait être assez bien à ses yeux – est déjà loin. J’ai dit à Amos qu’il n’était pas la seule victime de la situation, et je ne parlais pas uniquement de moi. Micah a du mal à appréhender ses crises de colère, quand bien même elle n’en est pas systématiquement la victime directe.

Arrêté en chemin par une tour construite par Micah en briques de construction colorées pour les tout-petits, Amos s’interrompt, attrape l’œuvre de notre fille et, dans un geste de rage qui ne me fait pas ciller, mais qui fait sursauter ma princesse contre moi, la projette contre le mur où elle s’exploser en plusieurs morceau. C’en est trop pour notre enfant qui dégage sa tête de mon épaule, se tord le cou pour essayer de comprendre ce qu’il se passe – je l’en empêche – et éclate en gros et lourds sanglots. Elle est inconsolable, et furieuse contre mon âme-sœur, je la remonte sur ma hanche et je caresse sa joue de ma main libre pour tenter de la rassurer. « Ne pleure pas princesse, c’est rien. » Bien sûr que non, ce n’est pas rien. Son foyer est saccagé, les cris de son père lui font peur et il vient de casser l’un de ses jouets. Au mieux, elle est angoissée, au pire, elle pense être la cause de sa fureur et doit être terrifiée. « C’est ta faute. C’est entièrement de ta faute. » - « J’ai rien fait. » Micah s’exprime d’une petite voix faible et, moi, je lance un regard furibond à Amos et, en l’espace d’une seconde, je décide. Je décide que je dois nous préserver Micah et moi – surtout elle – de l’incontrôlable colère d’Amos. Je lui ai demandé de la contrôler. Je lui ai demandé de trouver un autre exutoire que moi et, à présent, la coupe est pleine. Il est peut-être coincé ici, mais je ne le suis pas et si mon cœur se brise déjà à l’idée que je m’apprête à le laisser, c’est la seule chose qu’il convient de faire. Pour mon bébé, je dois nous éloigner. Pour mon couple aussi. L’après tempête était une parenthèse enchantée, mais tout est déjà balayé et je me sens idiote d’avoir cru que le pire était passé. Je ne supporte plus ses sautes d’humeurs violentes. Je ne supporte plus d’être le récipiendaire d’une colère que je n’ai pas méritée. Je n’en peux plus d’être patiente et être compréhensive quand j’ai le sentiment que ses efforts à lui sont systématiquement de courte durée. « Donne-la-moi. » Les petits bras de Micah se resserrent autour de mon cou et ses poings se referment sur d’épaisses mèche de mes cheveux.

« Donne-la-moi, s’il te plait. »
« Non. »

Furibonde, je soutiens son regard, la respiration rapide et le cœur en miette. « Tu te conduis comme un tyran. Je ne te reconnais même plus. » Finalement, je laisse tomber à terre le petit sachet en papier qui contient nos achats à la pâtisserie et je referme mes deux bras autour de notre fille. Je décroche mon regard de celui de son père puis le contourne pour l’abandonner ici. C’est vers la chambre de Micah que je me dirige ensuite, la chambre parentale suivra juste après. J’embrasse le front de ma poupée, que je dépose à terre : ici, pas de carnage. Ici et tant que la porte reste fermée, je l’épargne du chaos ambiant. Je m’agenouille auprès d’elle et, avec délicatesse, j’embrasse son front. « C’est rien poupée. On va aller faire une soirée ailleurs, juste toute les deux. On peut même choisir un hôtel où il y aura une piscine. » Je sèche ses larmes de mon pouce, avant de me redresser. « Tu vas choisir le maillot de bain que tu veux mettre ? Quand on reviendra, papa sera plus calme. » Ou plutôt, nous ne reviendrons pas tant qu’il ne le sera pas. Moi, j’attrape un grand sac de week-end en tissu dans son armoire, que je dépose sur la commode de ma fille avant d’ouvrir ses tiroirs pour le remplir uniquement des essentiels et de quelques tenues, incertaine du temps qu’il nous faudra passer loin de mon âme-sœur avant qu’il ne revienne à la raison.





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Message(#)(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING EmptyJeu 18 Jan 2024 - 19:32




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«Tu as très bien entendu.» Dieu ce que j’ai envie de lui demander si elle se fout sciemment de ma gueule quand elle me dévisage de ses grands yeux ronds qui présupposent que je suis fou, que je pète les plombs pour des conneries et que rien ne justifie l’ampleur de ma colère. Je n’ai pas besoin qu’elle l’exprime à voix haute pour le pressentir. C’était voué à dégénérer bien avant qu’elle ne me traite ouvertement de malade. Elle aurait ajouté l’épithète : “grand” qu’elle ne m’aurait pas heurté davantage. Rae n’avait pas encore ouvert la porte que mes nerfs approchaient déjà le rupteur. Ne m’étais-je pas imaginé des scénarios tous plus fous les uns que les autres, non pas autour de cette facture, mais à partir du mensonge qu’elle a suggéré ? Des affaires avec des fournisseurs dont je ne sais rien, de l’adultère, peut-être même avec ce spécialiste qui, pour les couvrir, a facturé leur rencontre. En ai-je cherché des notes de frais antérieures dans les tiroirs, comme si nous avions toujours habité ici ? Est-ce parce que je n’ai rien trouvé de probant que j’ai tout retourné ? Un morceau de moi aimerait, mais il y a autre chose, quelque chose de plus profond qui m’empoisonnait hier et qui recommence aujourd’hui. Tout est provoqué par de la rancoeur dont j’ai oublié l’origine. La seule cause est ma fichue fureur et les mots choisis par ma complice pour me qualifier ne sont qu’un prétexte pour justifier mon attitude, une façon lâche de refuser l’évidence : j’effraie ma gamine. je refuse de le voir et, pour me cacher des vérités - j’ai cassé de la vaisselle, détruit des meubles, tout dévasté sur mon passage comme une pâle imitation d’Olga - je continue à attaquer. «Oh non. Ce n'est pas moi qui vais me faire foutre visiblement. J’ai le droit de porter toutes les accusations que je veux parce que je ne mens pas, moi. » Je ne mens plus serait plus honnête compte tenu que j’ai soufflé sur son existence un vent de chaos avant qu’elle n’apprivoise les dégâts comme une chance de se reconstruire, avec moi et non plus sans moi puisque j’ai cessé d’être son ennemi le jour où je me suis autorisé à l’apprécier. J’ai fini par l’aimer, de toutes mes forces, si bien que cette scène n’est rien d’autre qu’une mascarade si, d’aventures, j’avais été raisonnable. Sauf que je fais peur à ma gosse et j'ai l'air de m'en foutre. C’est à cause de moi qu’elle se tortille dans les bras de sa maman. C’est le bien-être de la prunelle de mes yeux qui devrait me tracasser au lieu de toutes ces conneries que je me suis enfoncées dans le crâne parce que j’ai été seul trop longtemps dans cet appartement, que je n’ai pas supporté d’être exclus de leur petite sortie entre filles, que la barque de ma raison a chaviré vers la folie tandis que je découvrais la note de frais. Micah est un essentiel : elle l’a toujours été. Alors, pourquoi l’avertissement ne s’imprime-t-il pas ? Pourquoi est-ce que je trie les informations que je choisis de retenir de celle que je repousse avec force ? Pourquoi parmi ces dernières retrouvent-on la réalité de ce qu’il n’est pas correct vis-à-vis de mon épouse et, surtout, de notre gamine ? «Oh non non. c’est toi qui te comportes comme si j’avais un problème. Tu m’étonnes. C’est tellement plus commode comme ça. Tellement mieux que de répondre à mes questions et de me dire la vérité. Qu’est-ce qu’il se passe ? Elle te fait peur ?» ai-je avancé en même temps que mon corps trébuchant sur des cubes de construction, moi qui en ressort furibond, moi qui de rage aggrave mon cas auprès de Micah.

Assourdi par mon ire, je n’ai pas entendu le bruit significatif de mon coeur se brisant en deux morceaux. Bien sûr, je lance à ma merveille un regard que j’espère rassurant, mais rien n’y fait. Elle pleure toujours et je soupçonne que ses larmes, emplissant ses yeux à ras bord, la rendent aveugles à mes tentatives d’approches maladroites. Et quand bien même, comment pourrait-il s’en rendre compte, mon bébé, si Raelyn s’oppose à ce que je la console. «Fais pas ça.» ai-je lancé moins en colère que je ne suis déçu d’être renvoyé dans mes buts comme si je n’étais plus qu’un étranger dans la demeure qu’est notre famille. «C’est ma fille aussi.» La phrase résonne à mes tympans avec une terrible sensation de déjà-vu. Je l’ai répété souvent, d’antan, quand je vivais à Kilcoy avec une femme différente, mais qui m’aura ébranlé, changé, abîmé, ce qui explique que Rae ait parfois à ramasser les pots cassés. Sans cela, je n’aurais pas crié un «Donne-la-moi.» qui aura brusqué tout le monde sauf mon épouse. Elle n’en démord pas : elle maintient notre enfant pleurant contre son épaule et elle me fait mal. Elle me blesse et, au lieu d’aider l’atmosphère à redescendre, je jette de l’huile sur un feu qui n’a pas besoin d’être nourri. «Tu n’as rien fait, mon ange. Papa, il…» Que dire ? Il en veut à maman ? Il a des histoires de “grandes personnes” à régler ? Le cas échéant, m’abstenir de détruire la moitié de notre mobilier aurait été préférable. J’en prends étrangement conscience à présent que je boitille derrière ma famille dans le couloir : «Papa, c’est pas un tyran.» Et, pourtant, il est trop bête pour redescendre et se pencher sur le sachet qui est tombé au sol. Il y aurait remarqué le logo d’une pâtisserie et j’aurais deviné qu’il détenait alors une attention pour moi, une toute particulière qui aurait certainement ravi mon coeur de papa. Au lieu de ça, j’entre dans la chambre intacte de ma fillette que je n’ose même plus approcher. Je m’accroupis simplement à son niveau pour essayer d’attirer son attention et ne récolter que des preuves pour le moment indéchiffrables de mon exagération. «Tu fais quoi, là ? » Une petite voix me murmure à l’oreille que si elle rassemble ses affaires dans l’espoir de me fuir, je n’aurai pas le droit de m’autoriser à tout balancer par la fenêtre. Ce ne sont pas les siennes : elles appartiennent à Micah. Et, soudainement, je panique. A la fureur se mêle la peur et, machinalement, je referme la porte et je la défends à mon corps défendant. «Tu ne peux pas faire ça. Pas comme si c’était moi le problème. C’est toi, c’est toi qui mens. Et c’est ma fille… si tu t’étais contentée de dire la vérité, elle ne pleurerait pas. Non.» Ces affirmations, je les sérine à plusieurs reprises, mais dans des ordres différents. Un vieux souvenir du passé m’a ensuite donné l’impression que je n’étais pas plus rationnel à l’époque où de mes sevrages naissaient des délires. «Et moi je me serais calmé et j’aurais écouté. C’est ta faute pas la mienne, il est hors de question que je te laisse emmener ma fille loin de moi.» Un joyau que je n’ose approcher tant sa détresse est palpable et, quoique je ne sois pas prêt à l’admettre, je suis coupable d’avoir amplifié un problème qui, au départ, avait le volume d’un bol et non d’un chaudron. «Si tu pars, je te suis. Si je te suis, je repars d’où je viens.» me suis-je toutefois traîné dans la boue d’un odieux chantage.



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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

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Message(#)(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING EmptySam 20 Jan 2024 - 15:11


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor

« Oh non. Ce n'est pas moi qui vais me faire foutre visiblement. J’ai le droit de porter toutes les accusations que je veux parce que je ne mens pas, moi. » Je laisse échapper un bref soupir sarcastique, seule réaction possible face à sa mauvaise foi, son agressivité, sa vulgarité devant notre petite fille qui mérite mieux d’entendre son père accuser sa mère de se faire foutre par la terre entière. « Non, toi tu enfermes les gens pour les empêcher d’avoir leur mot à dire. Toi tu prends tout seul des décisions qui concernent tout le monde. » Il a présenté des excuses. Mais qui m’accusera de rouvrir une plaie, si pas totalement refermée, sur la voie de la guérison pour répondre à ses inepties ? A des accusations viles que je ne mérite pas, si ce n’est la pire des accusations ? Peu de choses pourraient avoir raison de notre couple, mais l’adultère en fait partie et le voilà qui me pointe du doigt, qui m’accuse du pire des péchés et pour quoi ? Pour une facture de consultations en clinique privée dont il n'a pas connaissance ? Parce qu’il est bouffi d’orgueil au point de considérer qu’il doit tout savoir et tout contrôler ? Parce que lui, qui n’est pas le dernier à priver les gens de leur libre arbitre lorsqu’il estime seul qu’il s’agit de la meilleure solution, a été tenu à l’écart d’une information qui n’a pas la moindre importance. Comment ai-je pu oser lui faire ça, à lui ? C’est certainement ça qu’il se dit, et moi je me retiens de lui présenter mon majeur au nom de notre petite fille. « Oh non non. c’est toi qui te comportes comme si j’avais un problème. Tu m’étonnes. C’est tellement plus commode comme ça. Tellement mieux que de répondre à mes questions et de me dire la vérité. Qu’est-ce qu’il se passe ? Elle te fait peur ? » Le visage déformé par la colère et le dégoût que m’inspirent ses accusations, je le dévisage. « Tu as un problème Amos. » Et je suis en train d’en comprendre l’étendue. En train de comprendre que contrairement à ce que j’ai voulu croire, à ce que j’ai espéré, rien n’est sous contrôle. Sa colère le bouche et, petit à petit, elle ne laisse plus rien de lui. « Je n’ai jamais eu peur de la vérité. Tu peux en dire de même ? » Je me détourne de lui, consciente que je ne peux plus passer une minute de plus dans cet appartement tant qu’il n’aura pas compris qu’il doit agir pour ne pas laisser sa colère nous gâcher tous les deux. J’ai mal au cœur, et je lui en veux de me mettre dans cette situation mais parce que je l’aime et que je tiens à ce que nous avons, je ne peux pas être avec lui, pas cette fois.

« Fais pas ça. C’est ma fille aussi. » Bien sûr que Micah est sa fille, et que rien ne changera jamais ça. Sauf que Micah s’agrippe à moi et que je dois la protéger. Pour l’instant, il n’est pas capable de le voir, mais j’espère qu’il reviendra à lui et qu’à ce moment-là, il m’en sera reconnaissant. « Donne-la-moi. » - « Je suis désolée. » Je suis désolée, mais non. Je suis désolée de m’apprêter à partir. Je suis désolée mais je n’ai pas le choix, parce que tu me brises le cœur, pas aujourd’hui uniquement, mais depuis des semaines. Mais ce n’est pas grand-chose au regard de la douleur que je ressens lorsque Micah, qui ne comprends pas grand-chose à ce qu’il se passe et que je tente de préserver de ce qui l’entoure interprète les paroles de son père pour elle. Elle n’aurait pas dû être au milieu. Même irrationnel, même dans une fureur motivée par sa paranoïa, il aurait dû être capable d’attendre de faire autrement que de me prendre à parti alors qu’elle était là, dans mes bras. « Tu n’as rien fait, mon ange. Papa, il… » Pour Micah, je me tais et je m’immobiliser, pour elle, je lui laisse le temps d’expliquer à notre fille qu’elle n’a rien à se reprocher, que ce n’était pas d’elle qu’il parlait. Pour elle, et pour lui : il aurait du mal à vivre qu’elle se couche en étant persuadée que son père lui en veut. « Papa, c’est pas un tyran. » Je dépose un baiser sur les cheveux de ma fille, et je le contourne sans un mot de plus. C’est le cœur gros que je me dirige vers la chambre de ma fille pour préparer un petit sac, mais je suis au pied du mur.

« Tu fais quoi, là ? » Il ne peut pas le réaliser tout de suite, mais je nous protège, je nous sauve du naufrage, voilà ce que je fais. Je tiens assez à nous pour partir alors que le quitter me déchire les entrailles. Je ne réponds rien, consciente que je n’ai pas besoin de grand-chose pour vaciller et désireuse de garder la tête haute pour ma fille, mais aussi pour mon amour-propre. Et si pour mon couple, j’ai appris à le mettre de côté, j’ai aussi besoin de le conserver pour ne pas nourrir de rancœur dangereuse à son égard. Je ne réponds rien : il sait ce que je fais. « Tu ne peux pas faire ça. Pas comme si c’était moi le problème. C’est toi, c’est toi qui mens. Et c’est ma fille… si tu t’étais contentée de dire la vérité, elle ne pleurerait pas. Non. » - « Je ne t’ai jamais menti. » Et si ma voix chevrote de façon presque imperceptible, c’est qu’en plus de ma colère apparente, je souffre surtout de son horrible accusation. « Et moi je me serais calmé et j’aurais écouté. C’est ta faute pas la mienne, il est hors de question que je te laisse emmener ma fille loin de moi. » La porte refermée derrière lui, Amos fait barrière avec son corps. A partir de là, je sais que je ne peux pas me payer le luxe de répéter l’opération dans la chambre parentale. Vivre la scène une première fois est déjà assez difficile pour tout le monde : je n’aurais pas la force de la vivre une seconde sans vaciller. Des vêtements et des affaires pour passer une nuit ou deux à l’hôtel, j’en achèterai, j’utiliserai même le service de conciergerie de l’hôtel pour me permettre de ne pas mettre un pied dehors, et cela n’aurai rien d’un luxe, je n’aurais pas la force de faire autrement. « Je n’ai pas le choix et, plus tard, j’espère que tu le réaliseras. » Si pas, c’est que je me serais trompée sur lui et cette possibilité n’existe même pas, parce que je sais qui il est, l’homme qu’il est sous cette couche de colère d’une laideur insupportable. « Je t’ai demandé de faire quelque chose pour contrôler ta putain de colère. » Je n’irai pas jusqu’à l’accuser de ne rien avoir essayé. En revanche, peut-être a-t-il besoin d’un électrochoc plus important pour le faire. « Parce que je t’aime, mais que je ne la supporte plus. Regarde autour de toi. » Pas ici dans la chambre de notre fille qui a été épargnée de la tempête, mais dans le reste de l’appartement. « On peut pas rester ici. » Micah et moi. « C’est invivable. » Pas seulement le chaos ambiant, mais ses sautes d’humeur et ses crises imprévisibles avant toute chose. « Si tu pars, je te suis. Si je te suis, je repars d’où je viens. » Le sac de notre petite fille terminé, je le referme et le glisse sur mon épaule. J’attrape ensuite la main de Micah dans la mienne, avant de déglutir difficilement, pour l’approcher de moi et poser délicatement mes deux mains sur ses oreilles pour tenter une fois de plus de la préserver du mieux que je peux de tout ça. « J’espère vraiment pour toi que ce sont des foutues menaces en l’air. » Et je l’espère pour nous, aussi : je ne le pardonnerai pas s’il me punissait en choisissant de retourner en prison. « Laisse-moi passer. » Je n’ai pas envie d’avoir à jouer des coudes, à m’opposer physiquement – même qu’un peu – à lui en présence de Micah, je n’ai pas envie de le faire tout court.





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Message(#)(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING EmptyMar 23 Jan 2024 - 15:29




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Oui, je l’ai enfermée dans le bureau après avoir été averti que les flics débarqueraient bientôt pour embarquer l’un de nous deux. J’ai présumé que j’étais la cible à leur façon de se comporter et qu’étais-je supposé faire tandis que j’étais pressé par le temps ? Lui demander l’autorisation de prendre soin de ma famille ? Je lui ai présenté des excuses pour l’avoir enfermée, pour ne pas l’avoir consultée au préalable, histoire d’éviter l’humiliation d’être réduite à l’état d’objet que l’on protègerait sous une cloche tant il nous est précieux. Cela étant, je demeure persuadé que, prisonnier de l’urgence, assurer à Micah d’avoir sa maman à ses côtés était la nécessité, la seule. Autant dire que je suis fatigué qu’elle me tance perpétuellement de ce reproche. «Et si tu changeais de disque ? Pour répondre à mes questions ? On gagnerait du temps. A toutes mes questions... y compris concernant les enfants. Pourquoi tu dis pas que tu mens parce que tu me prends pour un fou ? Pourquoi tu le dis pas  que c'est pour ça que tu en veux pas d'autres ? » Accessoirement, la situation serait peut-être restée sous contrôle si à ma colère ne s’était pas mélangée à la peur d’avoir blessé ma fillette et à la peine d’être traité comme un danger pour elle. Comment ne pas déduire que cet épisode n’aura pas sur elle des répercussions pour l’avenir ? Comment, compte tenu de mes histoires, ne pas être envahi par un sentiment de déjà-vu qui amplifie mes émotions les plus noires, les plus tristes, les plus redoutées et redoutables pour mon inconscient ? Je crois même avoir été submergé par des souvenirs qui m’ont d’emblée secoués. Ce cocktail de sentiment est ravageur. Je ne parviens même plus à définir lequel d’entre eux prédomine sur les autres. «ça veut dire quoi, ça ? De quelle vérité tu parles ? De quelle vérité suis-je présumé avoir peur ? » Qu’effectivement, je suis le cocu de l’année ? Qu’au contraire, je ne suis que l’idiot qui bouleverse l’harmonie de son couple et la sérénité de mon bambin ? Les yeux ronds, je demeure inerte quelques secondes - moins de trois - avant de courir après ma complice et une Micah sanglotant. J’aimerais la consoler, lui expliquer que je ne lui en veux de rien, qu’elle est tout sauf mon problème. Je ne trouve pas les mots justes. Accroupi devant elle, je balbutie des essais, je soupire dans l’espoir de ralentir les battements de mon coeur supplicié par ce qui se prépare. Rae s’en va et, bien entendu, puisqu’elle remplit un sac pour notre enfant, elle va la prendre avec elle. Après avoir refusé de me la confier, histoire que je puisse respirer son odeur de bébé, m’apaiser et lui présenter de véritables excuses, elle va me l’arracher pour me laisser seul, au milieu d’une arène dans laquelle je suis destiné à combattre ma folie avec mes doutes pour unique spectateur. «Non, tu ne l’es pas. Si tu l’étais, tu ne ferais pas ça.» “Tu ne rouvrirais pas des cicatrices à peine refermées en me privant de tout ce qui compte : toi et ma gamine. Tu ne soufflerais pas sur les braises de mes peurs pour qu’elles reprennent. ” Vais-je en vouloir à mon épouse de m’avoir enfilé le costume de père indigne ? Ce bis repetita me blesse déjà et, quoique je ne jurerais pas que ma partenaire soit injuste, la douleur n’en reste pas moins cuisante et, plus tard, source de conséquences. Je sais par avance que tôt ou tard, lorsque la rage se retirera comme la marée haute de la mer du Nord, je perdrai tous les bénéfices de ma renaissance : ma confiance en moi chutera et l’atterrissage me brisera la nuque.

Mon amour-propre tailladé par la preuve que j’étais et que je suis ce maillon faible qui gâche tout, je garderai de nouveau pour moi mes émotions au profit de longues discussions autour des décisions à prendre à deux. Je veillerai à me montrer fort, indifférent au monde qu m’entoure. Je me barricaderai derrière de hautes murailles, non pour contrôler mon entourage, mais pour le préserver de ce que je suis.  Mes ressentis ? Je les enfermerai dans une casserole à pression que je veillerai à n’ouvrir qu’à l’occasion, pour qu’elle n’explose plus jamais et quand je serai à l’abri des regards. Les silences redeviendront monnaie courante. Il m’arrivera quelque fois de me braquer et de sortir prendre l’air dès que j’en recevrais l’autorisation du tribunal. Je risque de renouer avec ces vieux réflexes qui me font les yeux doux régulièrement. Je ne boirai pas : je n’ai pas envie d’être privé du loisir de voir ma fille grandir, pas une seconde fois. Malgré que mes démons dansent toujours la gigue autour de moi, je les maintiendrai à l’écart. Du reste, je ne garantis pas d’être aussi ouvert que je ne l’aurai été avant de perdre pied d’étouffer dans cet appartement. Je le pressens… mais, en attendant d’obtenir quelque certitude, je m’efforce de désamorcer les mines que j’ai posées sur le terrain. Resteraient-elles ici, toutes les deux, que je m’écrouerais dans mon bureau pour qu’elles n’aient pas à subir les conséquences de mon ineptie. Je me promets que je n’en sortirai pas même si je dois hurler mes frustrations dans un coussin, dussé-je y demeurer des jours durant et n’en sortir que pour assouvir des besoins utiles ou urgents. Je me fais des serments que je n’arrive pas à déclamer à voix haute. Peut-être aurais-je dû. Sans doute aurais-je réussi à la retenir. Au lieu de ça, je suis tellement possédé par une ire si ancienne que mes phrases ne font aucun sens pour ma merveille aux joues inondées par ses sanglots. « Mentir, cacher des choses, c’est du pareil au même. Je l’ai pas inventé, ça. Tu ne peux pas tout me mettre sur le dos parce que c’est plus facile que de me dire pourquoi tu me fais des secrets et combien tu en as.» ai-je tenté, le poids de mon corps contre la porte de la chambre de Micah. J’écarte les bras, les jambes, je ne bougerai pas et, si ma voix se veut plus suppliante, c’est d’être au pied du mur désormais. «Réfléchis bien, Rae, parce que tu as le choix de ce que tu vas me renvoyer comme message.» “Tu es libre de me pousser dans le précipice, celui si haut qu’il pourrait tuer celui que je suis devenu à tes côtés dès que je toucherai le sol rocailleux.” « C’est parce que tu m’aimes que tu ne vas pas m’infliger ça. S’il te plaît.» Bien sûr, mes pupilles sont toujours noires de rage. Elle, elle fait toujours bouillonner le sang dans mes veines et, pourtant, mon timbre est plaintif. Le paradoxe doit être saisissant, effrayant, mais qu’en sais-je, moi qui suis désormais perdu entre ma culpabilité et ma déception d’avoir été tenu à l’écart d’une visite chez un spécialiste - lequel, d’ailleurs ? -, à l’écart de la santé de ma femme. Je ne sais plus à qui en vouloir à présent. Je ne suis même plus en mesure de déterminer si retourner en prison est une option ou une menace en l’air. D’instinct, j’opte pour la première proposition : je ne suis pas un maître chanteur. Je ne suis corbeau que pour le plaisir du jeu. Or, nous ne sommes pas en train de nous divertir à la faveur du désir. Nous nous déchirons ou, tout du moins, je me déchire en deux, là, dans cette pièce qui cette nuit sera vide. «Quand je pars, je reviens toujours.» Mais, elle ? Qu'en sera-t-il ? Jamais elle n’a emporté ses affaires pour fuir. « Et si c’est pour être seul ici, je préfère retourner en prison.» ai-je conclu, mes pupilles cadenassées aux siennes. J’y cherche un indice qui assumerait qu’elle fera demi-tour, qu’elle videra le sac qu’elle tient fermement entre ses mains. Malheureusement, je n’y trouve que de la détermination si bien que je m’efface. Je me décale sur le côté pour libérer la porte et, décidé à ne plus les poursuivre - la détermination transpirait du regard de mon épouse - j’ai simplement ajouté dans une dernière tentative désespérée : «Le fais pas.»




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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #94) ► DOORS OPENING, DOORS CLOSING EmptyMer 24 Jan 2024 - 17:20


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor

« Et si tu changeais de disque ? Pour répondre à mes questions ? On gagnerait du temps. A toutes mes questions... Y compris concernant les enfants. Pourquoi tu dis pas que tu mens parce que tu me prends pour un fou ? Pourquoi tu le dis pas que c'est pour ça que tu en veux pas d'autres ? »  Le voilà qui exige, qui fait pression pour obtenir des réponses sur un sujet qui n’a rien à voir et dont nous aurions pu reparler au calme dès qu’il l’aurait voulu parce que tant que je ne ressens pas de pression ou le message que je suis anormale selon ses critères conservateurs, il n’est pas tabou et je ne me braquerai pas. Nous pourrions encore le faire, mais pas maintenant, pas alors qu’il mélange tout et qu’il utilise tout ce qui lui passe sous la main comme arme à me jeter à la figure, comme preuve accusatrice que je suis une mauvaise femme et une mauvaise mère, par extension. « L’intimidation, ça marche pas avec moi, Amos. » Si je devais l’être par un homme dès qu’il hausse le ton, si entrer dans une colère noire suffisait à me faire cracher le morceau ou, plus largement, à me faire ployer pour une quelconque raison, je n’en serais pas où j’en suis aujourd’hui. « Je répondrai à tes questions le jour où tu mériteras que je le fasse. » Pas le jour où il considère visiblement qu’il ordonne et que j’obéis, où il considère le fait que je lui doive des comptes comme un dû, et ce quelle que soit la façon dont il me traite. « Ça veut dire quoi, ça ? De quelle vérité tu parles ? De quelle vérité suis-je présumé avoir peur ? » La seule chose que cela veut dire, c’est que s’il en est rendu à me traiter de menteuse en plus de femme infidèle, alors je n’ai plus rien à lui dire tant qu’il sera dans cet état et tant qu’il ne sera pas revenu la queue entre les jambes avec des excuses que je mériterai. Alors je ne prends pas la peine de lui répondre parce que sa question est à elle seule une insulte. Je me dirige vers la chambre de ma fille avec le cœur gros, autant à cause de ce que je m’apprête à faire – qu’il me force à faire – et que ces choses dont il m’accuse, ces choses qui en disent beaucoup sur son point de vue concernant la confiance mutuelle que nous sommes censés avoir l’un envers l’autre.

« Non, tu ne l’es pas. Si tu l’étais, tu ne ferais pas ça. »
« J’espère que quand tu seras redescendu, tu réaliseras que tu me laisses pas le choix. »

Au nom de Micah, dans un premier temps, et en le mien propre, celui de mon couple également. Sans Micah, je n’aurais peut-être pas fait de sac, mais le résultat aurait été le même : j’ai besoin qu’il comprenne qu’il a dépassé les limites. J’ai besoin qu’il comprenne qu’il l’a fait avant aujourd’hui et que, depuis plusieurs semaines il méprise mon ressenti et mon mal-être. Comment pourrait-il ne pas l’avoir remarqué, que je m’éteins parce qu’il me fait mal au cœur un peu plus à chaque fois ? « Mentir, cacher des choses, c’est du pareil au même. Je l’ai pas inventé, ça. Tu ne peux pas tout me mettre sur le dos parce que c’est plus facile que de me dire pourquoi tu me fais des secrets et combien tu en as. » - « Tu te sentiras bien con quand tu apprendras ce que c’était, cette facture. » Quand, pas si, mais certainement pas aujourd’hui. Pas tant que j’aurais l’impression que je suis en train de passer un interrogatoire duquel il serait aux manettes, pas tant qu’il me traitera comme il est en train de le faire ; comme on traite les traîtresses. « Réfléchis bien, Rae, parce que tu as le choix de ce que tu vas me renvoyer comme message. C’est parce que tu m’aimes que tu ne vas pas m’infliger ça. S’il te plaît. » Soufflée par sa tentative de chantage émotionnel, mes gestes se suspendent et je relève la tête pour l’observer de deux yeux ronds habités par la surprise – je le suis que son culot n’ait pas de limite – la sidération la colère et la peine que je ressens à l’idée qu’il utilise ce levier-là. « Tu as considéré ce que tu allais nous renvoyer comme message quand tu as fait ça ? » D’un geste vague de la main, je désigne le chaos qui règne dans le reste de l’appartement, celui dont la chambre de notre princesse a par miracle été épargné. « Parce que tu m’aimes, toi tu t’es abstenu de me traiter de menteuse ? D’infidèle ? » De trainée presque, même s’il ne l’a pas fait ouvertement c’est à mes yeux exactement la même chose puisqu’il a sous-entendu que j’allais me faire foutre à tout va et par d’autres que lui ? Je referme le sac de Micah, et si j’attrape la main de ma fillette, je la lâche bien rapidement pour poser les miennes sur ses oreilles lorsqu’arrivée au niveau de son père, je lui fais face.
 
« Quand je pars, je reviens toujours. » - « Je reviendrai. Mais pas tant que tu seras comme ça. » Comme ça. Tout ce que cela implique me donne presque le tournis tant je n’aurais jamais pensé que nous puissions en arriver jusque-là, qu’il pourrait un jour me donner l’impression d’être au pied du mur et n’avoir aucun autre choix que celui de partir pour protéger mon bébé et mon couple. « Et si c’est pour être seul ici, je préfère retourner en prison. » Je le foudroie du regard. Plus de peine, plus de douleur – elle est toujours là mais écrasée par l’immensité de mon ire qui grossit lorsqu’il affirme à nouveau se préférer derrière les barreaux. « Evidemment. » Ne s’offusque-t-il donc de rien ? « Puisque tu ne t’intéresse qu’à toi et tes ressentis. » Il s’efface du cadre de la porte et, bien que je sois déterminée à quitter l’appartement – j’en ai besoin, nous en avons besoin – mon cœur se brise. Toute devient plus tangible, plus réel maintenant que le chemin jusqu’à la porte d’entrée est parfaitement dégagé. « Le fais pas. » Mon regard un peu trop brillant plongé dans le sien, je déglutis difficilement et ma lèvre tremble un instant, comme si j’allais dire quelque chose, comme si j’allais lui demander de me convaincre de rester, lui dire que j’ai mal au cœur et que je ne veux pas partir. Mais Amos n’entend que lui, depuis plusieurs semaines, alors je ne dis rien. Je me contente d’ôter mes mains des oreilles de notre fille et de la prendre à nouveau dans mes bras pour à nouveau lui épargner le plus gros du triste spectacle de la pièce d’à côté. J’ai envie de pleurer, j’ai envie de m’effondrer mais je l’ai déjà fait, j’ai pleuré, j’ai hurlé, j’ai dégueulé toute ma colère et ma détresse au visage de mon âme-sœur et cette façon de faire là n’a rien changé. Sans petite fille à protéger, je serais restée. Sauf que maintenant qu’elle est là, dans mes bras, et que je l’entends sangloter à mon oreille, elle m’insuffle la force d’aller jusqu’au bout. Je dépose mes doigts sur l’avant-bras d’Amos, une seconde, peut-être un peu plus, avant de la retirer, de déglutir à nouveau, de battre des cils pour chasser mes larmes avant qu’elles ne viennent et, sans un mot de plus, je rejoins la porte d’entrée de l’appartement et je la referme derrière moi.

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