ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ the way it all unraveled « You built a giant castle With walls so high I couldn't see The way it all unraveled And all the things you did to me You lied, you lied, you lied (...) 'Cause if rain don't pour and sun don't shine Then changing you is possible I guess love is never logical (...) 'Cause loving you is loving every Argument you held over my head Brought up the girls you could have instead Said I was too young, I was too soft Can't take a joke, can't get you off Oh, why do I do this? »
L’alcool est devenu noir dans les veines de Madison. Elle connaît ces moments-là, quand quelque chose tourne en elle et tombe dans le bas de son estomac. Et elle reconnaît, dans l’éclat des yeux d’Oliver, que le même processus de macération émotionnelle est en train de se produire chez lui.
Tout a commencé normalement, pourtant. Ils sont sortis dans un bar avec des amis d’Oliver, ont enchaîné les verres, puis il a été proposé d’aller danser et si Madison a cherché une excuse pour partir et rejoindre Albane à sa soirée, le regard d’Oliver, sombre et piquant, l’a rappelé à l’ordre, et elle a accepté son sort. Elle a repris un shooter, ils ont trouvé une boîte de nuit aux néons acides, elle a pris une petite pilule colorée, s’est laissée prendre au jeu. Ses mouvements se sont décomposés dans les flashs de lumière, elle a eu l’impression de flotter, assez pour croire que la soirée serait légère cette fois-ci. Mais c’était sans compter leur retour chez eux, et la main d’Oliver qui a joué avec la ceinture de Madison alors qu’ils étaient dans le bus. Elle a commencé à sortir d’elle-même, comme à chaque fois, parce qu’elle sait toujours ce qui l’attend dans ces moments. Et dès qu’ils sont rentrés chez lui, Oliver a commencé à l’embrasser, de cette façon qu’il a parfois, et elle a essayé de temporiser, d’avoir l’air fatiguée, mais ses lèvres étaient lourdes, pâteuses, des sables mouvants. Elle a senti que l’atmosphère a changé. Autour d’eux. En elle. En Oliver.
Elle s’écarte, murmure qu’elle est fatiguée. Mais les mains d’Oliver sont des araignées qui courent dans ses cheveux, attrapent sa nuque, retiennent les lèvres de Madison prisonnières. Bientôt, les araignées se glissent entre ses cuisses, et elle a un mouvement, bredouille un non, se demandant bien pourquoi elle perd son temps. Ce n’est pas comme si Oliver avait déjà écouté ses refus. Alors à nouveau, elle se laisse flotter au-dessus d’elle, entend sa gorge produire des sons faux, rouillés, son corps a des gestes mécaniques qui lui donnent envie de se couper le bras. Madison se regarde, au-dessus d’elle, et se dit que quelque chose est sérieusement cassé en elle au point de ne rien ressentir pour quelqu’un qu’elle pense pourtant aimer.
A moitié allongé sur le canapé, Oliver est encore à moitié nu, et Madison réajuste sa jupe, ses cheveux. Il observe ses mouvements, et pousse un soupir. Madison sait instinctivement ce qui l’attend.
Tu n’es pas obligée de bondir hors du canapé dès qu’on a terminé est la première reproche qui tombe. Puis bientôt, le ton se durcit. Tu détestes que je te touche, je dois être un affreux amant pour qu’elle s’empresse de le rassurer, mais cela ne le calme pas, il s’agite, se lève brusquement, et les critiques pleuvent sur Madison, tu ne fais jamais d’efforts, tu ne m’aimes pas, qu’est-ce qui ne va pas chez toi, tu ne veux pas me faire plaisir, tu es égoïste, elle les connaît, essaie de se défendre vaguement, de se rattraper, mais elle a l’impression que tout ça est tellement injuste, la colère boue en elle, et elle tente de signaler qu’elle a dit être fatiguée, qu’elle a dit non. Erreur stratégique, réalise-t-elle trop tard, car elle provoque l’implosion et bientôt Oliver hurle, et elle hurle aussi, arrête d’hurler supplie-t-elle, et elle pleure, ses émotions en rebond contre les murs de l’appartement. Oliver jette un verre par terre, elle sursaute, sanglote, lui demande de se calmer, lui dit qu’il lui fait peur - une nouvelle erreur, oh Madison, se dit-elle, que tu es stupide - Oliver explose comme un volcan et pousse Madison contre le mur, agite son doigt devant son visage pétrifié, tu me fais sortir de mes gonds, connasse, c’est ta faute qu’il accuse et Madison se demande s’il va la frapper.
Ce n’est pas la première fois qu’elle se le demande.
Elle le pousse, s’enfuit dans la salle de bain qu’elle verrouille. Il tape à la porte plusieurs fois, violemment, l’injure, et elle s’assoit sur le sol, ses larmes chaudes tombent sur le carrelage glacial. Sa tête est lourde, ses mouvements incertains. Elle regarde ses mains qui tapent sur le téléphone et ne les reconnaît pas. Elle ne sait plus qui elle est, comment elle en est arrivée là.
Le temps se distend, elle attend le sms qui lui permettra de s’échapper, un “j’arrive” ou “je suis là”, et quand elle le reçoit, elle ressent un tel soulagement qu’elle pourrait vomir. Elle se redresse, encore affreusement ivre, et sort de la salle de bain, espérant qu’Oliver se soit endormi, ou calmé. Mais c’est tout l’inverse, et la dispute reprend. Où tu vas, on a pas fini de parler, sa main qui attrape le bras de Madison qui marche sur le verre brisé au sol et s’ouvre le pied, fuck elle lâche, mais putain fais gaffe tu vas tâcher le sol mais t’es trop conne c’est pas possible et les injures recommencent alors et Madison pleure et bourre sa chaussette ensanglantée de sopalin, enfile sa chaussure en grimaçant pendant qu’Oliver continue d’hurler. Une tâche rouge commence déjà à se former sur la toile beige de sa basket. Où tu vas hein, retrouver un autre mec ? revoilà la lubie d’Oliver, l’idée que Madison le trompe, et il l’attrape par le teeshirt, la pousse, lâche moi qu’elle crie, mais il essaie de la retenir pourquoi tu me fais ça Madi, pourquoi, pourquoi et elle sanglote et se débat et il la repousse dans un geste énervé, son dos se cogne contre le canapé, elle lâche un gémissement de douleur, attrape son sac et se précipite hors de l'appartement d’Oliver avec l'impression d'y laisser un bout d'elle. Oliver ne la suit pas.
L'air est moite, dehors, et Madison essaie de calmer ses sanglots, mais dès qu'elle reconnaît la voiture d’Archie, la détresse l'étrangle, elle sent la crise de panique, la nausée, et se précipite, ouvre la portière, tout son corps tremble. Elle s'assoit, incapable de regarder Archie dans les yeux, elle pose sa main sur son avant-bras, pour s'assurer qu'il est réel, et pour le retenir aussi, parce qu'elle sait qu'il ne l'a jamais vue dans un tel état, qu'il en connaît le coupable, et Madison ne veut pas qu'il monte voir Oliver. « S'il-te-plaît », elle murmure entre deux sanglots, « je veux juste partir. ». Le plus loin possible.
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
Sur la route, Archie remercie Dieu de ne mettre aucun obstacle sur son passage. La ville est endormie ; seules quelques lumières fatiguées demeurent au ras des appartements, où les oiseaux de nuit épuisent la batterie de leur ordinateur portable. Le conducteur ne tient pas en place sur son siège. C’était comme s’il s’y brûlait, et ses mains aussi, qui se repositionnent sans cesse à la surface du volant cuivré. Le capot de la Tesla dévore la route. Même, il traverse à un feu rouge, celui qui ne sert à rien aux dires de l’actionnaire qui passe dans le coin tous les jours et qui n’a jamais vu de voiture le frôler perpendiculairement. Par chance, aucun policier ne campe dans le cartier, et le frère en colère peut poursuivre sa route de seize minutes sans jamais ralentir. Il s’est fait mal aux ongles, les a recourbés en les enfonçant dans la partie cousinée du volant. Il a déjà commencé à gerber des insultes à un public absent, préparation à la suite qui, il fantasme, se conclura en match de boxe où il ne peut que sortir vainqueur. Énième médaille. Il se sent revivre par le biais de cette rage qui arrive à balayer le reste de ses problèmes, projetant les faisceaux des projecteurs sur sa sœur et seulement elle.
Il lui avait suffi d’envoyer quelques fautes de frappe dans leur conversation pour qu’Archie comprenne que quelque chose de grave se passait. Madison faisait toujours attention à l’orthographe même en échangeant des sms. Ça n’avait pas été difficile de détecter l’alcool dans la conversation, d’ailleurs, et cet indice supplémentaire avait fait bondir le jeune homme sur ses pieds. S’il y avait quelqu’un dans la famille qui se plaisait à contacter Archie lorsqu’elle était bourrée, c’était Saddie, pas Madison. Des dizaines de discussions alimentées par l’alcool défilent en un simple coup de doigt sur l’écran lorsque les deux ainés de la fratrie sont de sortie. Pour Madison, et surtout depuis quelques semaines, c’est d’un silence punitif qu’est fait l’échange inactif. L’appel à l’aide avait fait son effet et le protecteur de la famille, aux failles de plus en plus nombreuses, traversait la nuit avec la l’empressement d’un taureau qui a vu rouge.
L’adrénaline monte en flèche quand la voiture s’engage dans la rue du bloc appartement d'Oliver. Il ne ralentit pas, freine avec brusquerie juste devant la fine silhouette désemparée de sa sœur. Elle pénètre dans l’habitacle avec l’intégrité d’un soldat qui a vu son collègue marcher sur une mine juste sous ses yeux. Bien sûr qu’il est le premier à aboyer : « Où il est, que je lui fasse bouffer les dents ? » Il n’a même pas pris le temps de couper le moteur ou de garer le véhicule électrique. Sa main est venue se poser sur celle de Madison, qui a empoigné son poignet – sa boutée de sauvetage. « S'il-te-plaît » Le ton pétrifié avec lequel elle lui implore vient lui briser quelque chose dans le ventre. Le cœur, certainement, s’il en possède encore un. « je veux juste partir. » Il doit prendre sur lui pour délier ses yeux de l’appartement, où il imagine Oliver déambuler sans conséquences au travers la façade en briques. « Mais il t’a fait du mal. » Il grince entre ses dents, faisant preuve d’un peu de contenance, juste pour elle. « Il t’a frappé ? Tu saignes ? J’ai des lingettes humides dans la boîte à gants… » Il insiste en se penchant vers sa sœur pour ouvrir la boîte à gants dont il est question, se mettant à chercher entre toute la paperasse. Il ne se rend pas compte qu’il empiète complètement dans la bulle de celle qui a besoin de respirer. La fureur le conduit et obscurcit sa capacité à réfléchir à ce que cet appel à l’aide signifiait vraiment.
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ the way it all unraveled « You built a giant castle With walls so high I couldn't see The way it all unraveled And all the things you did to me You lied, you lied, you lied (...) 'Cause if rain don't pour and sun don't shine Then changing you is possible I guess love is never logical (...) 'Cause loving you is loving every Argument you held over my head Brought up the girls you could have instead Said I was too young, I was too soft Can't take a joke, can't get you off Oh, why do I do this? »
Archie est exactement comme Madison l’a prédit : tremblant d’une colère noire qui avale tout le reste. Et si Archie n’a jamais vu Madison dans une telle détresse, Madison ne l’a jamais vu dans une telle rage. C’est une aura qui irradie autour de lui, si vive et puissante que lorsque Madison pose sa main sur le poignet d’Archie, elle est surprise de ne pas se brûler. Dans la voiture, l’air est saturé, quelque chose bouillonne, entrecoupé par ses larmes qui ont reprises et qu’elle est incapable de calmer. Au milieu du maleström d’émotions, elle se demange comment il est possible d’être à la fois si terrifiée et si soulagée. « Où il est, que je lui fasse bouffer les dents ? » L’agressivité d’Archie rebondit entre les portières, et Madison n’a aucun doute que s’il était face à Oliver, ce dernier ne tiendrait pas longtemps debout. Pendant un instant, elle se dit qu’elle aimerait presque qu’Oliver souffre aussi, qu’il ai peur, peur face à Archie comme elle a peur face à lui. L’idée de lui souhaiter de la souffrance la dégoûte, elle a l’impression de ne plus être elle-même - un sentiment qui grandit en elle ces derniers mois, au contact rapproché d’Oliver qui veut toucher la voir plus, la posséder plus. Elle ne veut pas devenir acide et amère, ne veut pas souhaiter que quelqu’un qu’elle aime (?) souffre, elle voudrait juste partir, disparaître, ne jamais remettre les pieds dans cet appartement - et elle sait qu’elle y retournera, quand Oliver l'appellera demain, sobre, désolé, s’excusant, promettant de ne jamais recommencer, et qu’elle voudra le croire une fois de plus, parce qu’elle a besoin d’y croire, besoin de croire qu’elle n’a pas perdu trois ans de sa vie avec une mauvaise personne, et besoin de croire qu’elle peut l’aimer, qu’elle peut aimer un homme.
« Mais il t’a fait du mal. » Autrement dit : il a fait la pire chose aux yeux d’Archie. « Archie », elle prononce son prénom dans un murmure à peine audible que la colère de son frère happe. Elle voudrait qu’ils partent, elle voudrait qu’il se calme. Elle voudrait que tout s’arrête de tourner. « Il t’a frappé ? Tu saignes ? J’ai des lingettes humides dans la boîte à gants… » « Archie », elle répète d’une petite voix, mais il se penche par dessus elle pour ouvrir la boîte à gant et fouiller et elle entend son sang qui bat dans ses tempes, et celui d’Archie aussi, et elle a l’impression qu’elle va imploser si elle ne respire pas correctement dans les trente prochaines secondes et s’ils restent là, parce qu’il faut qu’elle parte, qu’elle soit loin, qu’Oliver soit loin, mais Archie continue de s’agiter et tout est électrique et brûlant et « ARCHIE ! » Madison crie malgré elle, lui attrapant le bras pour qu’il réagisse enfin et s’écarte et elle se rend compte qu’elle respire mal, des inspirations trop rapides qui l’empêchent de remplir réellement ses poumons, et ses membres tremblent tellement fort qu’elle a mal, encore plus mal qu’à son stupide pied qui saigne et risque de tâcher la belle voiture d’Archie. « Je,je.. Je suis dé…désolée », elle articule difficilement - désolée d’avoir crié, désolée de l’avoir appelé, désolée de risquer de tâcher sa voiture, désolée d’être stupide, désolée d’avoir besoin de lui. Elle inspire. « Il ne m’a pas frappé. J’ai juste marché sur un verre brisé, c’est ma faute, je », elle essaie d’inspirer, mais recommence à hoqueter. « Je veux juste être… Loin d’ici, loin de lui », elle lâche entre deux sanglots, parce qu’elle a peur qu’Oliver descende, qu’Archie et lui en viennent au moins, peur de ce qu’Oliver pourrait dire à Archie, peur qu’il le croit aussi. « S’il-te-plaît, juste… Partons, conduis où tu veux », elle murmure, son visage baigné de larmes.
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
Il s’époumonne, à chercher des lingettes humides qu’il n’est pas certain de trouver et qui ne panserait pas le mal qui a été commis. Sa propre respiration lui martèle les tympans et supprime les supplications de sa sœur, qui prennent la forme de son prénom. Une fois elle l’appelle d’une voix cassée comme leur complicité, une seconde fois il l’ignore, affolé, sa main faisant s’envoler la paperasse qui s’entasse dans la boîte à gants. Il y a certainement quelque chose pour aider ! Il DOIT y avoir quelque chose pour aider. Madison l’a appelé à l’aide, s’il ne la sauve pas alors il ne sera plus son frère, ce sera terminé, tout ce qu’ils ont construit n’aura plus aucune valeur. Il comprime sa cage thoracique qui puise déjà mal son air tant la panique a pris le contrôle sur lui, une quête bien précise en tête, celle de réparer la Terre et, surtout, de répondre à la promesse qu’il avait faite à Lola quand elle s’est éteinte. « ARCHIE ! » Il sursaute en reprenant ses esprits, se recule enfin pour la laisser respirer, ses yeux parcourant son visage et s’arrêtant sur chacune de ses larmes pour y lire sa douleur. Elle panique. Il reconnait les signes. À peine quelques jours plus tôt, il s’est retrouvé dans un état similaire sur le sol de la cuisine, lorsque Carmine lui a offert son ultime étreinte. L’impression de ne pas arriver à avaler l’air, d’avoir une masse immensément lourde sur la poitrine, la claustrophobie aussi et, surtout, penser que c’est la fin du monde. Madison se confond en excuses alors que c’est Archie qui devrait être le premier à le faire. « Non, arrête, ne t’excuse pas. » Qu’il lui supplie en reprenant place sur son siège à lui pour sortir de sa bulle. Il a envie de replacer ses cheveux derrière ses oreilles, d’essuyer ses joues humides avec la manche de son haut, de la prendre dans ses bras pour lui faire une promesse. Mais il a besoin de comprendre ce qu’il s’est passé avant tout, pour ensuite tirer les bonnes conclusions et entreprendre la bonne manœuvre. « Il ne m’a pas frappé. J’ai juste marché sur un verre brisé, c’est ma faute, je » Elle lui partage son besoin de disparaître et, avant de se précipiter sur la pédale de l’accélérateur, il lui prend le menton entre les doigts pour lier ses yeux aux siens avec une intensité rigoureuse. Il inspire lentement, gonfle ses poumons, lui commande de se calquer à lui et de faire la même chose. « Respire. » Une voix ferme mais rassurante. Celle d’un frère qui fait semblant de savoir ce qu’il fait dans l’espoir d’apporter l’apaisement. Elle n’a pas à savoir qu’il ne sait pas comment gérer ses propres crises de panique. Il lui suffit de croire en lui. « Doucement. Regarde-moi. » Il insiste en serrant un peu plus son menton pour qu’elle cesse de s’agiter comme une pile électrique. À nouveau, il gonfle sa poitrine d’un air terriblement difficile à venir chercher pour lui montrer l’exemple. Seulement quand Madison a réussi à calmer sa respiration, il rompt le silence pour satisfaire sa requête. « On va chez moi. N’oublie pas de respirer. » Son doigt presse le bouton pour faire s’ouvrir la vitre du côté de la passagère et il reprend le contrôle du volant, s’engageant dans la rue en s’empêchant de jeter un regard vers l’appartement. S’il voyait la silhouette d’Oliver à travers la fenêtre, il ne pourrait pas empêcher ses jambes de se jeter vers lui et de lui faire rencontrer le mur.
Sur toute la durée du trajet, il s’assure de jeter des coups d’œil à sa sœur, par précaution. Il conduit lentement, faisant décélérer la Tesla à tous les panneaux stop et les lumières rouges, et le ronronnement de la friction des roues contre l’asphalte les berce. Il ne lui pose pas encore de questions parce que ce n’est pas le moment. Quand ils arrivent chez lui, une vingtaine de minutes plus tard, il vient lui ouvrir la portière. « Je te prête la chambre d’amis. J’ai encore un des pyjamas d’Autumn. J’oublie toujours de le lui remettre. Il est sur l’armoire, si tu veux être plus confortable pour la nuit. » Archie lui propose alors qu’ils s’engouffrent dans la salle de bains, Bucky venant à Madison pour sentir sa tristesse, qu’il a flairée dès son arrivée. Il n’ose pas aborder le sujet, de peur de ranimer la braise, mais ses yeux s’interrogent à la place de sa voix, et son visage est plus démonstratif que jamais. Il tapote le rebord du bain. « Assieds-toi et retire ta chaussure. » Bucky, quant à lui, trouve le tapis pour s'y coucher.
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
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PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ the way it all unraveled « You built a giant castle With walls so high I couldn't see The way it all unraveled And all the things you did to me You lied, you lied, you lied (...) 'Cause if rain don't pour and sun don't shine Then changing you is possible I guess love is never logical (...) 'Cause loving you is loving every Argument you held over my head Brought up the girls you could have instead Said I was too young, I was too soft Can't take a joke, can't get you off Oh, why do I do this? »
« Non, arrête, ne t’excuse pas. » Pourtant la liste des excuses de Madison peut courir sans fin, pendant des heures durant, et pendant un instant, elle se demande si elle ne préférerait pas s’excuser sans s’arrêter pour ne pas avoir à parler du reste. L’idée même de mettre des mots sur la terreur qui lui ronge l’estomac lui donne envie de vomir, elle sent ses organes qui se replient comme des origamis. Ce n’est pas la première fois qu’elle panique ainsi - les crises d’angoisses rythment sa vie depuis qu’elle est enfant - mais celle-ci lui paraît si immense qu’elle oublie qu’elle y a déjà survécu, et s’imagine sincèrement qu’elle va en mourir, puisqu’elle ne sait plus respirer.
Ce n’est que quand elle sent les doigts d’Archie sur son menton qu’elle se rappelle qu’elle a un corps, des poumons, des cellules. Elle regarde les yeux de son frère, presque surprise de le voir. Elle l’a appelé et il est venu, se dit-elle, en se remettant à pleurer, parce qu’il lui a manqué, qu’il lui manque, qu’elle a peur qu’il parte à nouveau. « Respire. » Ce n’est pas un ordre, pas tout à fait. Plutôt un rappel, une ancre dans la tempête. Et Madison s’y accroche de tout son être. Elle inspire, mais suffoque, s’emmêle les poumons. Elle n’arrive pas à respirer, à regarder son frère, elle a l’impression qu’elle va imploser sur le siège de la voiture, jusqu’à qu’Archie la rappelle à nouveau : « Doucement. Regarde-moi. » Elle calque enfin sa respiration sur celle de son frère, se rappelle qu’elle sait inspirer, en réalité. « On va chez moi. N’oublie pas de respirer. » L’air frais par la fenêtre lui rappelle le monde autour d’elle, le ronronnement de la voiture aussi. Elle est reconnaissante du silence qu’Archie lui offre pendant ces longues minutes où elle continue de pleurer, capable cette fois-ci de respirer assez pour oxygéner son cerveau. Elle se demande vaguement si Archie a déjà conduit aussi prudemment, doucement, ou s’il essaie de la bercer, comme sur les photos d’eux enfants où il la tient, cette toute petite nouveau-né au visage rosi, et semble vouloir l’apaiser.
« Je te prête la chambre d’amis. J’ai encore un des pyjamas d’Autumn. J’oublie toujours de le lui remettre. Il est sur l’armoire, si tu veux être plus confortable pour la nuit. » Elle hoche la tête, évitant le regard de son frère, se concentrant sur Bucky qui les suit, silencieusement, captant intelligemment la détresse - elle a toujours aimé se dire qu’il veille sur Archie et ses émotions vérouillées.
« Assieds-toi et retire ta chaussure. » Elle obéit sans protester. Le tissu clair de sa basket est devenu vermillon, probablement irrécupérable - tant pis, elle voudrait brûler tous ses vêtements qu’elle a portés ce soir, brûler sa propre peau. Son pied pique, mais le verre n’a pas entaillé trop profondément, cela a simplement beaucoup saigné. Elle observe Archie, ses gestes lents, complètement tournés vers elle, et la douceur dont il fait preuve est puissante, tellement différente de la violence qu’elle a ressenti au contact d’Oliver que la dissonance en est trop forte. Madison n’arrive pas à comprendre comment elle peut mériter à la fois d’être traîtée comme un pantin que l’on utilise, pousse et force, mais aussi comme une créature fragile et délicate que l’on aime. Elle ne comprend pas qui elle est, ce qu’elle vaut.
Elle voudrait presque qu’Archie la rejette à son tour, parce qu’au moins, elle saurait quoi faire de la haine et du mépris, elle n’aurait pas à remettre en question le traitement que lui réserve Oliver, qu’elle se réserve à elle-même, elle n’aurait pas à se dire que ça peut être différent.
Ses membres sont tremblants et enkylosés d’avoir été si contractés de terreur, ils essaient de se détendre maintenant qu’elle est en sécurité, mais à chaque inspiration, la tristesse et la confusion remplacent l’angoisse, et Madison se remet à pleurer. Mais ce n’est plus les larmes paniqués, non, ce sont des sanglots lourds, bas, qui viennent de si profonds qu’ils résonnent en elle comme si sa poitrine était une caverne. Elle est si fatiguée. « Je suis désolée Archie, je sais que tu voulais que je te laisse tranquille, qu’on se voit pas, et je le respecterais, promis, j’ai juste paniqué, et - », elle a un hoquet de tristesse « et je suis si désolée de ce que j’ai dit sur Lola, c’était tellement méchant » « j’espère vraiment que Lola ne peut pas te voir. » Comment a-t-elle pu taper si bas, là où elle savait pouvoir briser son propre frère ? « J’espère que c'est moi qu'elle ne peut pas voir », elle souffle, ses épaules affaissés, ses larmes salées qui ne s’arrêtent plus - comment peut-elle avoir encore assez d’eau en elle pour inonder la salle de bain d’Archie ?
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
Madison est muette, touriste dans cette villa dont elle maîtrise pourtant chaque recoin. Son point d’encrage est Bucky. Elle le regarde comme si sa vie en dépendait, refuse de croiser le regard de son frère qui le guide jusqu’à la salle de bains. Archie interprète ce silence comme de la honte et ça alimente la colère qu’il s’évertue à enfermer dans sa poitrine. Assez de dommages ont été causés. Une fois que sa sœur, docile et pétrifiée, s’installe sur la bordure du bain immense, il se tourne vers l’armoire pour récupérer une trousse de premiers soins. Pansements, alcool, crème, cotons. Il trouvera tout ce dont il a besoin pour appliquer un peu de baume sur la souffrance physique de Madison. Pour celle qui empoisonne son esprit, il devra trouver un autre moyen. S’installant en tailleur sur le tapis, il vient récupérer le pied de la jeune femme, vêtu d’une chaussette gorgée de vermillon. Avec toute la délicatesse dont une personne qui s’inquiète peut faire preuve, il le dénude et se mord la lèvre inférieure en trouvant la source du saignement : une coupure bien nette qui traverse le tier de la plante de son pied. La vue de la plaie ne lui lève pas le cœur. Il a l’habitude des blessures, des ecchymoses, de la chair à vif. Sa courte carrière de boxeur lui en a fait voir de toutes les couleurs.
Alors, dans un mutisme presque religieux, il s’attèle à imbiber un coton d’alcool. Il a posé une serviette noire au ras du bain, pour éviter de tacher le carrelage blanc. Il est un parfait contraste à Madison, traversée par des soubresauts incontrôlables. Bucky s’est couché près d’eux, pour leur apporter un peu de soutien moral. « Je suis désolée Archie, je sais que tu voulais que je te laisse tranquille, qu’on se voit pas, et je le respecterais, promis, j’ai juste paniqué, et - » Il écoute sa confession d’une seule oreille, concentré dans cette tâche, souhaitant soigner Madison plutôt que de lui affliger plus de torts. Sa fierté a été rangée quelque part ailleurs, dans un tiroir, bien au fond. « et je suis si désolée de ce que j’ai dit sur Lola, c’était tellement méchant » Son cœur se serre. Il se mord plus fort la lèvre en secouant la tête. Quand elle lui a dit ça, la colère leur inspirait des émotions injustes. Un frère et une sœur, ça se bat par défaut. Il ne lui en a pas tenu rigueur. C’est difficile, de faire du mal à Archie jusque dans ses racines. Sur le coup, les propos l’avaient bouleversé, puis il avait compris une chose : c’était la colère qui l’avait poussé à frapper là où elle savait que ça pourrait laisser des traces. Bien sûr qu’elle ne le pensait pas. Soufflant tout son air par ses narines, il rapproche le coton saturé d’alcool de la coupure et il applique une pression délicate mais efficace. Il s’excuse quand elle sursaute. « Ça va piquer un peu. » Il la prévient, bien en retard, le mal ayant déjà été fait.
« J’espère que c'est moi qu'elle ne peut pas voir » À nouveau, il secoue la tête puis finit par relever les yeux pour les planter dans ceux de Madison, rougis et striés de veines. « Tu dis des bêtises. » Le coton devenu carmin, il en prend un second et recommence le même processus. « Ça va piquer encore. » Qu’il l’avertie en avance cette fois, pour qu’elle se prépare au choc électrique.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé, Madi ? » Le néon de la salle de bain bourdonne, rend l’atmosphère surnaturel. « Je ne veux pas parler de nous. Qu’est-ce qui s’est passé avec Oliver ? »
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ the way it all unraveled « You built a giant castle With walls so high I couldn't see The way it all unraveled And all the things you did to me You lied, you lied, you lied (...) 'Cause if rain don't pour and sun don't shine Then changing you is possible I guess love is never logical (...) 'Cause loving you is loving every Argument you held over my head Brought up the girls you could have instead Said I was too young, I was too soft Can't take a joke, can't get you off Oh, why do I do this? »
Archie est complètement concentré, son visage fermé. Si Madison ne pleurait pas autant, elle pourrait se rappeler qu'elle aime voir son frère ainsi, lorsqu'il cesse de performer pour une audience, se contente d'aimer quelqu'un d'autre, d'en prendre soin. Elle se demande combien de personnes ont eu la chance de voir ce côté de lui, s'inquiète d'être l'une des seules. Même avec Saddie, c'est différent, elle est plus forte et charismatique, elle et Archie sont réellement amis. C'est avec Madison qu'il partage ce lien là. Il la protège, c'est leur langage. Dans un nuage d'alcool et d'angoisse, elle se demande ce que cela nourrit en elle d'avoir besoin de souffrir pour attirer l'attention d'Archie, mais le désinfectant contre son pied la tire de ses méandres. « Ça va piquer un peu. » Il prévient trop tard, et elle n'a pas la force de lui répondre que l'étrange piqûre ne la dérange pas, au contraire. Elle apprécie le rappel à la réalité, la douleur tangible qui occulte un instant le fossé dans sa poitrine.
Lorsqu'elle convoque la présence de Lola et la honte collante à l'idée de son regard, Archie relève enfin les yeux et les plongent dans ceux de sa sœur. « Tu dis des bêtises. » Est-ce qu'il est gentil, est-ce qu'il y croit seulement ? « Ça va piquer encore. » Elle ne proteste toujours pas, docile comme elle sait si bien l'être. Ses larmes coulent toujours, mais elle commence à l'impression de glisser dans un autre état, un peu ailleurs, l'adrénaline a fondu, l'angoisse reste en fond, il ne lui reste qu'un entre deux, une immense fatigue qui la berce et commence à la déconnecter d'elle-même. Ce n'est pas la première fois, cela lui arrive souvent après une grosse crise de larmes ou d'angoisse, ses mains ne sont plus les siennes, son cerveau une boule de coton douce qui se délite.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé, Madi ? Je ne veux pas parler de nous. Qu’est-ce qui s’est passé avec Oliver ? »
Je ne veux pas parler de nous. Il sait ce qu'il s'est passé entre eux, alors, se demande tristement Madison, qui n'a toujours pas réussi à expliquer complètement la bascule.
Que s'est-il passé avec Oliver ? Madison voudrait dire que ce n'est rien, juste une dispute, son excuse favorite pour justifier tout ce tourment que son couple lui inflige. Mais elle a contacté Archie en pleine nuit, et elle est tout à coup terrifié qu'il s'énerve qu'elle l'ai dérangé pour rien. Elle se retrouve coincée entre son besoin d'excuser Oliver et celui de ne pas mettre en colère son frère. Cela fait deux ans et demi qu'elle est avec Oliver, et elle n'a jamais dit de mal de lui devant Archie. Elle commence à se mordre l'intérieur de la joue pour chercher ses mots.
« Je crois qu'Oliver sent que je ne l'aime pas comme il faut et ça le met hors de lui », elle concède d'une petite voix « On se dispute parfois, et... Moi aussi, parfois, j'hausse la voix, c'est pas que lui le problème », elle admet les yeux baissés, consciente qu'Archie serait surpris de la colère qu'elle maintient en elle et qui la fait crier quand elle a bu. « Et j'essaie vraiment d'être ce qu'il veut, mais je n'y arrive pas. Et je suis fatiguée qu'il me reproche toujours des choses, fatiguée de lui dire non et qu'il ne m'écoute pas », elle sent ses joues se colorer, sa voix se brouiller, parce qu'elle a été trop loin tout à coup dans ses mots et qu'elle a peur qu'Archie comprenne un peu trop bien ce qu'elle sous-entendu, « enfin, euh, bref, on s'est disputé, et je crois qu'on avait un peu trop bu, qu'il était fatigué, ça s'est emballé, je... Je l'ai fait sortir de ses gonds », elle s'entend dire cette phrase qu'Oliver lui a asséné, plus tôt dans la soirée. Elle parle d'elle-même comme il parle d'elle. Elle en a la nausée et ne sait plus ce qu'elle croit. « Il se calme toujours, après. J'ai juste eu peur. » Elle ne réalise pas, en cet instant, à quel point elle avoue un pattern dans leur relation - ou peut-être qu'elle le sait et qu'elle a besoin de le dire, en réalité.
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
Ils sont de retour dans le terrier familial. Les deux petits lapins ont fui les prédateurs pour se cacher à l’abris des crocs, des yeux perçants et, si Archie le comprend bien, de la colère du volcan. Il n’y a plus de maman lapin ou de papa lapin pour soigner les blessures et poser un peu de baume, alors c’est l’ainé qui doit prendre l’initiative. Ça se fait naturellement. Parce qu’il a toujours hérité de cette responsabilité quand il est devenu, du jour au lendemain, le plus vieux des quatre. L’une de ses sœurs avait cessé de vieillir. Il fait de son mieux pour que ses doigts ne tremblent pas malgré l’ouragan qu’il traverse actuellement. Sa rupture est encore jeune et ses souvenirs frais ne sont pas en noir et blanc dans sa mémoire. Il se souvient la poigne de Carmine autour de sa poitrine, de cette pression à la fois possessive et pleine de colère qui l’empêchait de respirer. Puis de la masse qui est tombée, et du vide qui a suivi.
Il n’est pas question de ça. Archie doit balayer ses pensées toxiques et s’occuper de ce qui aura toujours été le plus important à la fin du voyage. Plusieurs fois durant le trajet il a laissé Madison sur le bord de la route, négligeant son rôle, mais ce soir il doit répondre à l’appel sans appuyer sur le freint. Sa sœur et lui bouffent ensemble l’autoroute en espérant se rendre loin d’ici. N’importe où. Il n’est plus question de se battre pour l’honneur. Quelqu’un d’autre a brisé le calme, Oliver pour être exact, et si Archie a les dents aussi serrées, c’est pour s’empêcher de reprendre les clefs de sa voiture et de faire le trajet en sens inverse pour faire regretter à cette mauviette ce qu’il a fait subir au lapin. « Je crois qu'Oliver sent que je ne l'aime pas comme il faut et ça le met hors de lui » Le premier conseil qu’il devrait lui donner serait de le quitter. De faire un trait sur cette relation une bonne fois pour toute. Mais il est le premier à comprendre les raisons qui poussent Madison à se coller à cet alibi. Il fait pareil. « On se dispute parfois, et... Moi aussi, parfois, j'hausse la voix, c'est pas que lui le problème » Le soupir qu’il lâche est quasi imperceptible. Il se retient de dire ce qu’il pense, pour le moment. Madison n’a jamais été un problème. Archie refuse de croire qu’elle ait pu faire éclater la bombe. Pour se soudre les lèvres ensemble, il s’applique à nettoyer la plaie encore rougie de sa sœur, qui supporte la douleur comme une boxeuse professionnelle. « Et j'essaie vraiment d'être ce qu'il veut, mais je n'y arrive pas. Et je suis fatiguée qu'il me reproche toujours des choses, fatiguée de lui dire non et qu'il ne m'écoute pas » Archie n’aime pas les tabous. Il utilise les mots sans les costumer. Ce n’est pas le cas de Madison qui a visiblement préféré camoufler les termes. Mais il a compris. Bien sûr qu’il a compris. C’est son rôle, de comprendre à travers les virgules qui ponctuent les allusions. La suite qu’elle s’empresse de bafouer n’est qu’un indice de plus. Elle a voulu changer de sujet sans laisser Archie poser la question fatale. « enfin, euh, bref, on s'est disputé, et je crois qu'on avait un peu trop bu, qu'il était fatigué, ça s'est emballé, je... Je l'ai fait sortir de ses gonds » Il relève deux yeux suspicieux tout en appliquant un peu de pression sur le pied de sa sœur avec une petite serviette. « Il se calme toujours, après. J'ai juste eu peur. »
Ses dents se desserrent. Le poison doit sortir ou le varan va s’intoxiquer lui-même. « Toujours. » Il répète, mettant l’emphase sur ce mot qui a tellement d’importance dans ces confessions. Il arrive à garder son calme malgré tout. « Pourquoi il y avait du verre brisé au sol ? » Cette interrogation-là l’avait accompagné dans l’habitacle de la Tesla et suivi jusque dans la salle de bains, où les éléments du crime se mettaient lentement en place. Attrapant un tube de crème antibiotique, il en enduit la coupure fraîche. « Je comprends que c’est un sujet délicat et parfois intimidant, Madi, mais… J’ai compris ce que tu voulais dire. » Oliver lui impose des rapports sexuels. Inutile de cacher les termes. Ça ne fera pas disparaître la situation. « Tu sais que c’est un crime, pas vrai ? »
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
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OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ the way it all unraveled « You built a giant castle With walls so high I couldn't see The way it all unraveled And all the things you did to me You lied, you lied, you lied (...) 'Cause if rain don't pour and sun don't shine Then changing you is possible I guess love is never logical (...) 'Cause loving you is loving every Argument you held over my head Brought up the girls you could have instead Said I was too young, I was too soft Can't take a joke, can't get you off Oh, why do I do this? »
Archie ne dit rien, laisse Madison s’embourber dans ses explications. Elle peut voir les muscles tendus de sa machoire ; il retient ses mots, serre les dents pour ne pas exploser. Elle sait qu’il est en colère, qu’il voudrait retourner sur ses pas, retourner jusqu’à l’appartement d’Oliver pour le jeter contre un mur et lui hurler dessus, lui aussi. Elle se demande vaguement si cela lui ferait du bien qu’Oliver ai aussi peur comme elle a peur, elle. S’il serait capable de menacer Archie en retour, ou si sa rage ne se tourne que vers Madison parce qu’il sait qu’elle se laissera faire. Elle est une proie trop facile, elle le sait.
« Toujours. » C’est au tour de Madison de serrer les dents. Elle a amené la confession un peu trop loin malgré elle. Elle ne sait même pas ce qu’elle attend, au fond. Qu’Archie lui dise de quitter Oliver ? Ou qu’il lui dise qu’elle est dramatique, que tous les couples se disputent, qu’elle n’avait pas besoin d’en faire une telle histoire ? « Pourquoi il y avait du verre brisé au sol ? » Madison ferme les yeux. Elle sait qu’elle devrait faire comme d’habitude, mentir, sauver les apparences. Dire qu’elle a renversé le verre accidentellement. Elle est tellement maladroite, Archie, la croirait en une seconde. Mais ses épaules sont lourdes de tout le blâme qu’elle porte constamment. Elle a le sentiment de n’avoir jamais été aussi fatiguée de sa vie, comme si l’épuisement s’était lôgé sous ses ongles rongés, dans les fourches de ses cheveux. « Parce qu’il a jeté un verre par terre », elle répond, tout simplement. La vérité est si facile, en réalité. Il suffit d’ouvrir la bouche pour la dire.
« Je comprends que c’est un sujet délicat et parfois intimidant, Madi, mais… J’ai compris ce que tu voulais dire. » Elle fronce légèrement les sourcils. Fatiguée et encore ivre, c’est elle qui ne sait plus ce qu’elle a sous-entendu. Qu’est-ce qu’elle a voulu lui dire ? Est-ce qu’elle cherche à se décrire en fautive ou en martyr ? « Tu sais que c’est un crime, pas vrai ? » La phrase suivante d’Archie lui provoque une réaction épidermique, et elle comprend ce qu’il a compris, lui, ces non qui ne sont pas écoutés, ce qu’elle a caché derrière cette phrase. Elle sent que son corps perd quelques degrés. La salle de bain entière est devenue glaciale. « Un crime a besoin d’une victime » , elle murmure. « Et je crois que j’ai renoncé à ce titre la première fois où je suis restée, et toutes les fois suivantes où je suis revenue. » Elle dit non, et Oliver continue. Et elle reste. Et elle recommence. Elle a choisi cette situation, au fond, elle aussi, pas vrai ? Elle doit l’avoir choisie, sinon que lui reste-t-il comme contrôle sur sa propre vie ? « Je dois être d’accord, au fond. Je dois me dire que c’est le genre d’amour que les gens comme moi méritent. » Qui sont les gens comme elle, elle ne le sait plus : ceux qui n’aiment pas le bon genre, ceux qui ne savent pas passer une journée sans boire, ceux qui ne savent pas parler sans rougir ?
« Est-ce que je peux rester dormir ici ce soir ? » Elle demande d’une petite voix, trop remuée pour se souvenir qu’Archie lui a littéralement proposé l’un des pyjamas d’Autumn. En cet instant, elle est inquiète que son frère soit fatigué de s’occuper d’elle. Leur relation est si étrange, ces derniers temps. « Je rentrerais chez moi demain matin, promis. Je ne vais pas t’embêter plus longtemps. » Je vais respecter ce que tu m’as demandé. « Merci d’être venue me chercher. » Elle bredouille, un peu fatiguée. Elle regarde le visage d’Archie, inspire, et rajoute : « Il ne m’a jamais frappé, Archie. » Elle peut lui dire en le regardant les yeux, parce qu’elle ne ment pas. « Je veux juste que tu le saches. »
Ce que Madison ne sait pas encore en cet instant, elle, c’est que cette vérité ne restera pas vraie bien longtemps.
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Il y a des histoires à raconter et d’autres à entendre. Certaines relèvent du conte et de l’imaginaire, d’autres s’inspirent de faits réels. Archie a l’impression que le récit que lui dévoile Madison est un mélange entre les deux genres. Elle souffre : c’est un fait. Le grand méchant de l’histoire a cependant tendance à s’écarter des rétroprojecteurs même si le jeune homme a mis le doigt dessus depuis les sms. Il y a des choses qui ne se cachent pas à un frère ayant passé toute sa vie à s’occuper de deux personnes comme s’il n’y avait qu’elles à ses yeux. Madison a beau essayer de fuir son radar, c’est déjà peine perdue. Ce n’est pas pour autant qu’Archie lui en veut, tandis qu’il s’applique à nettoyer ses plaies. Il comprend les raisons derrière son silence. La peur inspire de nombreux mensonges. Elle a inspiré toute sa vie à lui. « Parce qu’il a jeté un verre par terre » Il aimerait la remercier de le dire, mais elle ne lui doit absolument rien. Elle a raison de ne pas avoir confiance en lui. Il lui a prouvé à maintes reprises qu’il pouvait dérayer et perdre ses qualités. Il ne peut que retranscrire l’information dans sa cervelle pour ne jamais l’oublier. Jeter un verre au sol, c’est de faire usage de la force physique. Et s’il lui avait jeté à la figure ? Et s’il l’avait dévisagé, rayé la lèvre, percé l’œil ? Il préfère ne pas trop approfondir ses réflexions pour ne pas resauter dans sa voiture et faire le chemin en sens inverse.
À travers les non-dits et les confessions détournées, Archie trouve la réponse à une ultime devinette. La plus sensible. La plus dangereuse. Il est question de viols ; il n’a plus aucun doute là-dessus. Que doit-il faire ? Il n’est pas bâti pour bien réagir à ce genre de situation. Il n’est pas psychologue ni travailleur social. Lui, son langage, ce sont les chiffres et les menaces. Les poings viennent en dernier recourt. « Un crime a besoin d’une victime » Elle le défend. Ce choix qu’elle prend le faire soupirer. « Et je crois que j’ai renoncé à ce titre la première fois où je suis restée, et toutes les fois suivantes où je suis revenue. » Relevant les yeux du bandage de fortune qu’il vient de ficeler, il attend une suite parce qu’il la sent poindre. « Je dois être d’accord, au fond. Je dois me dire que c’est le genre d’amour que les gens comme moi méritent. » Cette confession le détruit. Il sent tous ses muscles perdent leur soutien, sa silhouette abaissée basculer vers l’arrière. Il doit s’asseoir sur le tapis pour ne pas perdre équilibre. Il ne sait pas quoi dire. C’est douloureux. Sa bouche lui brûle, sa langue est lourde et pâteuse et il aurait presque l’impression de ne plus arriver à respirer. Il ressent la même chose que cette fois-là, quand les médecins ont annoncé la fin et qu’on lui a interdit de pleurer.
C’est comme un pincement dans son artère.
C’est comme un coup de soleil sur le cœur.
C’est une mort prématurée.
C’est peut-être la pire erreur qu’il ait commise de sa vie mais… Il ne répond pas. Il craint d’exploser de culpabilité s’il ose ouvrir la bouche. Il ne peut que contempler la base du bain avec une intensité calculée. C’est pourtant tout ce dont Madison aurait besoin d’entendre. Qu’elle mérite le meilleur amour qui existe. Et son lâche de frère n’arrive pas à la réconforter comme avant. « Est-ce que je peux rester dormir ici ce soir ? » Elle le réveille, il doit battre des cils pour chasser sa souffrance. En se râclant la gorge, il hoche de la tête. La chambre d’amis est tout à elle. « Je rentrerais chez moi demain matin, promis. Je ne vais pas t’embêter plus longtemps. » Sa tête se met aussitôt à se secouer et il arrive à formuler d’une voix incomplète : « C’est pas grave. » Et un nouveau raclement de gorge pour dégager le malaise qui s’y est logé, faute de se libérer par les mots ou les pleurs. Il aurait dû lui dire qu’elle pouvait rester aussi longtemps qu’elle le voulait, aussi, mais il n’est plus rien du tout. « Merci d’être venue me chercher. » « C’est normal. » Il doit la prendre dans ses bras ! Il doit lui dire que tout ira bien ! Il doit lui venir en aide ! Il n’y arrive pas. Et, quand Madison lui assure qu’Oliver ne l’a jamais frappée, il relève ses yeux en pierre froide vers elle pour souffler doucement : « D’accord. »