Depuis plusieurs semaines maintenant mes journées se ressemblent et ça fait longtemps que je n’avais pas autant aimé la routine. Je vais bosser bien sûr, selon les jours je vais chercher Ale à l’école ou je vais à la galerie et en suivant je passe ma soirée et une partie de la nuit à peindre. Je bosse sur plusieurs projets en même temps, différentes propositions que je vais proposer au concours et ça me prend un temps fou. J’ai réalisé un nombre d’esquisses incalculables et j’ai commencé et recommencé des tableaux un bon nombre de fois. Je ne compte plus le nombre de productions que j’ai montré à Auden ou à Emery. Elle est consciente que je suis très occupé en ce moment à cause des deadlines qui se rapprochent alors nous avons trouvé des solutions. Elle passe la soirée à la maison, on mange des pizzas et on discute pendant que je peins, je lui montre ce que je fais et il y a même des fois où elle joue les modèles et muse pour moi. Elle croit beaucoup dans ce concours, pour elle je vais gagner, elle en est certaine et je finirais par être connu à un moment ou à un autre. J’aimerais beaucoup, très sincèrement, mais ce n’est pas aussi simple. En face de moi il y a sûrement des types plus doués, des filles qui prennent des cours depuis qu’elles savent tenir un pinceau et moi je suis complètement amateur. Je prends des cours avec Auden depuis Auden oui mais j’ai presque toujours été autodidacte et ça vaut ce que ça vaut par moments. Je n’ai pas la technique de certains et c’est le genre de choses qui me font douter. Parce qu’il s’agit d’un concours, où seul le meilleur gagne à la fin, ce n’est pas comme un examen ou autre chose où il suffit seulement d’être pas trop mauvais. J’ai toujours eu confiance en moi, en mes capacités, mais en bon Gutiérrez j’ai un égo fragile et l’échec ça me fait flipper. J’ai peur qu’on me trouve complètement nul, à côté de la plaque ou totalement inintéressant et c’est le genre de trucs qui ferait beaucoup de mal à ma confiance en moi. Parce que si je ne suis pas assez bon pour assurer à un concours régional alors comment je peux imaginer faire carrière un jour ? Je sais que ça ne veut rien dire, qu’on peut se planter et quand même être talentueux, que la perception de l’art est parfois subjective. Mais je crois que ça me ferait trop mal de prendre une claque et de voir mes rêves mis à la poubelle. C’est donc pour ça que je me donne autant, je bosse autant que je peux pour frôler la perfection, pour être le meilleur et avoir ma chance. Gagner un prix comme ça pourrait lancer ma carrière, cela pourrait m’ouvrir tellement de portes qu’il y a trop d’enjeux pour juste candidater avec quelque chose de moyen. Travailler autant a une conséquence évident : j’ai des toiles et du matériel absolument partout. Une bonne partie de mon salaire y passe d’ailleurs et à tel point que je ne sais plus où stocker tout ça. Donc progressivement je les range où je peux. Ma chambre suffisait au début mais j’ai dû faire de la place, donc certaines ont terminé au garage et même au salon dans un coin où on va pas souvent.

***

Les cheveux trop longs et en bataille, je suis encore en train de travailler les ombres d’un de mes projets, celui que je préfère. Une nouvelle tache de peinture tombe sur mon pantalon qui est tâché d’absolument partout depuis plusieurs mois. Au moment où je prends un peu de recul pour observer l’oeuvre la porte de la chambre s’ouvre : Maman. « Je vois que tu as retrouvé l'inspiration... » Je hoche la tête, visiblement elle a remarqué le bazar un peu partout dans la maison. “Beaucoup oui.” Ce qui tranche sérieusement avec l’an dernier où j’ai presque rien dessiné ou peint. « Je suis contente que tu peignes mais... Tu pourrais essayer de ne pas en laisser partout dans la maison ? » J’ai un petit rire nerveux avant de lui répondre. “Ah oui euh c’est vrai que je me suis peut-être un peu étalé.” Un peu le mot est faible, si ça continue on aura l’impression d’être dans une galerie d’art et pas dans une maison. Mais bon la maison est grande, il y a de la place et on est pas souvent là entre tout. « Depuis quand tu t'es remis à peindre comme ça ? » Je lève les yeux le temps de réfléchir et de compter dans ma tête les semaines ou plutôt les mois maintenant. “Oh ça doit faire un mois et demi, un truc comme ça.” Je fais une petite pause avant de poursuivre mes explications. “Mais j’aurais bientôt fini. Je vais participer à un concours et la date limite c’est dans deux semaines.” J’espère qu’elle n’essaiera pas de me dire que c’est une mauvaise idée, que ça ne sert à rien et que je dois me concentrer sur ma carrière professionnelle, parce qu’elle peut être sûre que ça rentrera dans une oreille pour sortir de l’autre. “T’en penses quoi ? Bon c’est pas totalement fini, mais j’avance bien.” Et je lui montre la toile sur laquelle je travaillais quand elle est arrivée : le portrait d’une petite fille de trois quarts avec en face d’elle un miroir. La petite fille a une robe rouge, de belles boucles brunes, on distingue des fossettes et aussi une petite boucle d’oreille dorée avec un dauphin. Une petite fille que maman devrait reconnaître facilement puisqu’il s’agit de Maria. Le reflet du miroir n’est cependant pas le reflet de la petite fille mais un papillon qui s’envole, le tout mis en valeur par un rayon de soleil qui est placé sur le papillon. Les couleurs sont chaleureuses, le reste du décor est très sobre et je mise beaucoup sur les éclairages pour rendre le tableau plus vivant. En tout cas, il était évident pour moi de rendre hommage à ma petite soeur et j’espère que Maman sera du même avis.

Spoiler:

« Oh ! Je ne savais pas. C'est quoi comme concours ? Et ça se déroule où ? » Maman est surprise mais dans le bon sens et je suis content qu’elle réagisse comme ça. Je m’attendais vraiment à ce qu’elle me prenne la tête pour le rangement -ce que j’aurais pu comprendre vu mon bazar- ou qu’elle me fasse tout un discours pour me dire que je perds mon temps. En clair qu’elle ait le même discours que Rudy a pu avoir dans le passé et qui m’avait fait beaucoup de mal. Mais elle le prend bien, très bien même et le fait qu’elle s’y intéresse, qu’elle pose des questions ça me touche. “C’est un concours qui se fait à l’échelle du Queensland. En fait chaque artiste envoie ses oeuvres et après y a un jury qui tranche. Et pour les gagnant la cérémonie est à Brisbane.” Je fais une petite pause avant de lui donner davantage d’informations. “Le thème c’est la métamorphose et en fait y a pas mal de catégories différentes, je me suis inscrit dans la catégorie artiste émergent. Sinon sur le reste c’est assez libre et de mon côté comme t’as pu le voir j’ai choisi la peinture.” Je mets la main sur le haut du cadre de mon tableau avant de le retourner et de lui demander ce qu’elle en pense. J’ai le coeur qui bat vite parce que je sais que c’est un tableau très personnel et si elle pense que c’est raté ou que je ne devrais pas représenter Maria alors ça remettra en question tous mes plans. Elle ne le sait pas mais son avis va être déterminant pour ma candidature. Je l’observe à mesure qu’elle prend connaissance du tableau et je ne sais pas trop comment interpréter sa réaction, elle a l’air sous le choc. Est-ce que c’est bon signe ? Elle ne devait pas s’attendre à ça, j’en suis certain. Et elle se met à pleurer, ce qui ajoute encore de la confusion. « C'est parfait... » Je suis soulagé et je laisse échapper un sourire de soulagement. Elle me prend dans ses bras et à ce moment-là je me sens ému moi aussi. J’ai l’impression qu’elle est fière de moi et ça, ça n’a pas de prix. « Elle l'aurait adorée. » J’ai les larmes aux yeux à mon tour, elle n’aurait pas pu me faire un meilleur compliment. “J’espère. J’ai même mis ses boucles d’oreille préférées.” Et là je lâche une larme avec un petit rire nerveux. Elle m’avait tanné pendant des semaines pour avoir ces boucles d’oreille dauphin pour son anniversaire et j’avais failli ne pas pouvoir les acheter à cause d’un vendeur sans aucune empathie. Heureusement que Laoise avait été là pour m’aider, elle n’en a pas conscience mais elle a vraiment rendu une petite fille heureusement ce jour-là. « C'est cette œuvre que tu vas présenter au concours ? » Je hoche la tête. « Et après, que va devenir ta peinture ? » Je comprends ce qu’elle veut dire, elle aimerait la récupérer et je la comprends parfaitement. “Si je gagne, je dis bien “si”, elle sera exposée pendant deux semaines à la galerie avec les autres oeuvres des gagnants et après ils me la rendent.” Enfin ça c’était dans le scénario le plus optimiste. “Mais sinon si je suis pas retenu ils me la renvoient dans tous les cas ne t’en fais pas.” Je lui fais un petit sourire timide. “En tout cas ça me fait plaisir que tu l’aimes bien, j’avais peur que ça te plaise pas du tout ou que ça te pose un problème.” Je hausse les épaules. “Enfin je sais pas trop mais je savais pas trop comment tu réagirais à tout ça.”

« Il n'y a pas de « si ». Tu vas gagner. » C’est le genre de compliment qui me va droit au coeur. La voir m’encourager après toutes ces années où je me sentais seul dans ma quête artistique ça n’a pas de prix. On a passé tellement de temps à se disputer au sujet de l’art, je ne compte plus le nombre de portes claquées et de punitions que j’ai pu avoir à cause de ça, alors je savoure que pour une fois mes créations nous rassemblent au lieu de nous diviser. “J’espère que t’as raison.” J’esquisse un petit sourire. C’est normal qu’elle me dise ça mais je ne suis pas le seul dans ce concours : il ne suffit pas d’être bon, il faudra être le meilleur et ça je ne peux pas en avoir la certitude. « En pleurant évidemment. » J’avais peur qu’elle soit en colère, qu’elle trouve que représenter Maria serait irrespectueux mais c’est tout le contraire : elle a compris que je voulais lui rendre hommage en sublimant son portrait du mieux que je le pouvais. “Je crois que c’est la meilleure réaction que je pouvais espérer.” Je m’approche de mon bureau pour attraper un paquet de mouchoirs et lui en tendre un.  « Je suis fière Cesar. Je suis fière de toi. » Ces mots j'ai rêvé de les entendre pendant longtemps. J’ai un grand sourire, savoir que ma mère est fière de moi me touche beaucoup. Je me suis trop longtemps senti comme le raté de la famille -après Rudy- c’est une sorte de revanche pour moi de voir qu’il n’y a pas qu’Alma ou Diego qui peuvent la rendre fière. “Merci maman.” J’ai les larmes aux yeux aussi et j’en profite pour attraper un mouchoir à mon tour pour essuyer mes yeux humides. Il est rare de me voir dans des états pareil mais c’est un instant très émouvant auquel je ne peux pas rester de marbre. « Et je suis touchée que tu aies choisi de représenter ta sœur. Ca n'a pas dû être facile. » Je hoche la tête. Je me suis beaucoup remis en question, j’ai fait beaucoup de brouillons, j’ai fait, fait et refait jusqu’à être pleinement satisfait de moi. Avec cette peinture je me suis placé la barre haut et j’ai eu de très hautes attentes pour lui rendre hommage. J’ai aussi beaucoup hésité, je ne voulais pas que ce choix soit mal interprété mais c’est réellement ce que je voulais choisir comme sujet : Maria ou rien. “J’ai jamais fait un truc aussi difficile je crois.” Mes cernes sont le témoin des nuits blanches que j’ai passées à cogiter et à travailler. « Je pourrai la garder ? » Je ne lâche pas on regard alors que je hoche la tête. « Je veux dire, après qu'elle ait été exposée à la galerie. » Elle m’imagine déjà en grand gagnant, c’est plutôt mignon. “Oui bien sûr, on pourra la mettre dans le salon ou ailleurs, c’est comme tu veux.” Je repose le paquet de mouchoirs, mes larmes ont arrêté de couler mais l’émotion reste palpable grâce à mes yeux rougis. « Tu l'as montrée aux autres ? » Pas encore. Personne n’a vu cette peinture elle est la première. Emery est au courant pour le concours puisque c’est elle qui m’en a parlé mais je ne lui ai pas encore montré la peinture que je compte proposer. Le reste de la famille n’est pas encore au courant non plus. “Non, je voulais te la montrer en premier pour avoir ton avis. Et vu que j’appréhendais un peu j’ai préféré rien leur dire. Mais je le ferai bientôt.” Je hausse les épaules avant d’ajouter. “En espérant qu’eux aussi trouvent ça bien.”

« J'ai toujours raison. » Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un petit sourire quand elle me dit ça. Elle n’a pas complètement tort, même si ça me coûte de l’avouer elle a souvent raison. Pas toujours, on n’est pas toujours d’accord tous les deux mais elle est en général de bons conseils. Enfin, sauf quand il faut choisir des activités sécurisées et paisibles avec ses enfants comme pendant le stage de survie. Mais c’est une autre histoire et avec le recul c’est sûrement une histoire dont on rigolera d’ici quelques temps. En tout cas, j’espère qu’elle a effectivement raison et que je vais gagner ce concours. « Merci ! » Voir le sourire et la fierté sur le visage de maman ne pourrait pas me rendre plus heureux. J’ai attendu si longtemps de la voir fière de moi, de mes créations auxquelles elle ne croyait absolument pas. Même si je ne gagne pas ce concours, je considérerais que j’ai gagné d’une façon ou d’une autre en faisant changer le regard de ma famille sur mes capacités. « Je suis flattée d'avoir eu la primeur de voir ton chef-d'œuvre. Et... Ne t'en fais pas, ils vont tous l'adorer. » Tous n’est pas le bon mot. Même si Papa, Alma Diego ou Sara apprécient ma toile, il y aura toujours quelqu’un dans cette famille qui ne me soutiendra pas et qui essaiera de me dissuader. Il n’y a pas si longtemps Rudy m’a plaqué contre un mur avec une main sur la gorge quand je lui parlais de mes créations et que je voulais en faire quelque chose de sérieux. Un épisode que maman ne connait pas. J’en ai des frissons rien que d’y penser. “On verra ça.” Je hausse les épaules. “Ca plaira pas à Rudy, mais tant pis, c’est pas grave.”Je lui dis avec un air un peu attristé. De toute façon il n’a pas donné de nouvelles depuis des mois. « Si tu n'as pas d'autre idée de sujet pour ta prochaine toile... » Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un petit rire quand elle se montre elle-même. « N'hésite pas ! J'ai l'impression que je ne pourrais jamais être aussi belle que derrière tes coups de pinceau. » Elle ne croit pas si bien dire puisque j’avais pensé à la peindre elle plutôt que Maria au début. “J’y avais pensé, j’avais même fait quelques croquis.” Croquis qui sont dans un tiroir de ma chambre et que je lui montrerai avec plaisir. « Non vraiment, tu sais déjà ce que tu vas faire après ? » Je hausse les épaules, difficile à dire. J’ai un millier de projets qui bouillonnent dans ma tête mais difficile de savoir ce qui pourrait se concrétiser ou pas. Même avec la plus grande volonté du monde et un travail d’acharné, le milieu de l’art est cruel et difficile à prévoir. “Dans l’hypothèse où je gagnerais le concours il  y a une résidence de deux semaines à la clé donc déjà il y aurait ça...” Je cherche mes mots pour ne pas l’affoler inutilement mais pour qu’elle puisse mesurer à quel point je suis déterminé à réussir dans ce milieu. “Et je me dis que si je gagne je réussirais à me faire connaître un peu plus, ça pourrait vraiment m’ouvrir des portes.” Etre sous le feu des projecteurs comme ça c’est vraiment le coup de pouce dont j’ai besoin en ce moment. “J’aimerais bien pouvoir faire que ça tu vois ? J’en ai marre d’être amateur et de devoir me faire chier au boulot à côté mais…” L’argent, c’est bien ça le problème. Si j’étais un gosse de riche, un rentier ou un truc dans le genre j’aurais consacré ma vie entière à la création depuis très longtemps. “Financièrement…. je sais pas trop. Donc je me dis qu’on verra ce qui se présentera à mois, un jour après l’autre.”

« Et alors ? Tu crois qu'il a encore son mot à dire ? » Je hausse les épaules, ne sachant pas vraiment comment répondre à sa question. Oui on se fout de Rudy, de ce qu’il pourrait dire mais ce qui est fou c’est que même deux ans après qu’il ait foutu le camp, son avis compte toujours dans un petit coin de ma tête. « On se fiche bien de ce qu'il pourrait penser. » Je hoche la tête en guise de réponse pour clore le sujet Rudy qui a tendance à me crisper plus qu’autre chose. Je suis et je serai toujours en colère de me dire que je n’arrive pas à me passer de sa validation. En colère de me dire que même si tout le monde me soutient dans mon projet, si mon grand frère ne le valide jamais, alors il y aura toujours une pièce manquante du puzzle.

« T'es pas sérieux ? » Visiblement, Mama ne s’attendait pas à ce que je lui dise que j’ai fait des croquis d’elle. J’ai fait des centaines d’esquisses pour trouver le sujet que je voulais représenter pour le concours et le portrait de maman a fait l’objet de deux d’entre elles. « Je peux les voir ? » Je hoche à nouveau la tête. “Attends je vais te trouver ça.” Je me mets à chercher les fameux dessins qui sont perdus dans les méandres de ma chambre et du bordel occasionné par mon hyperactivité artistique. C’est dans un tiroir sous une pile de dessins peu convaincants et qui auraient dû finir à la poubelle que je les retrouve. “Tiens. Bon c’est pas terrible, c’était un début.” Je lui tends les esquisses l’une après l’autre. “J’ai fait ça à partir de photos que j’ai retrouvées dans un album.”

Je lui explique mes projets artistiques et la suite du concours si je suis lauréat, ce qui est loin d’être une évidence, et Mama est plutôt réceptive. « Je t'aiderai Cesar. » Très réceptive même. J’en demandais pas tant et je ne veux surtout pas leur demander d’argent, susciter leur pitié ou avoir des dettes contre qui que ce soit. « Je veux que tu sois heureux, et clairement c'est en peignant que tu l'es. » Elle l’a compris, enfin, et elle ne pouvait pas me faire davantage plaisir. Elle est là, la reconnaissance dont j’avais besoin et que j’ai attendu pendant de longues années. Je regrette qu’elle ne le comprenne que maintenant, et pas au lycée quand j’ai été obligé de m’inscrire dans une formation pour devenir maçon contre ma volonté. Mais mieux vaut tard que jamais, tout n’est pas perdu. « Si tu es sûr que c'est ce que tu veux faire de ta vie, je te soutiendrai. Quoi qu'il arrive. » Mes yeux sont brillants mais je retiens mes larmes. Ses mots me touchent et c’est presque trop beau pour être vrai, en tout cas j’en savoure chaque instant. « Je sais que tu peux y arriver. » Je ne réfléchis pas et je la prends spontanément dans mes bras, comme si j’avais à nouveau cinq ans. “Merci maman.” Je lui murmure tout en la serrant contre moi.