Tout avait commencé quand il avait passé la porte de cette librairie de son quartier. Il cherchait un cadeau pour Lyla et il savait qu’en allant acheter un livre, il lui ferait plaisir. Il avait demandé conseil à la gérante, une jolie blonde, appelée Joyce. Rapidement et sans s’en rendre compte, un jeu de séduction avait pris place entre eux deux, et la simple relation commerçante avait basculé vers une relation bien plus intime. Ils avaient bu un verre un soir, avant de se retrouver chez l’un ou chez l’autre - il ne souvient plus vraiment à cause de l’alcool. Lucas pensait que ce plan d’un soir en resterait un, mais il l’avait recroisée et ils avaient remis ça. Depuis, ils se voient par intermittence, de nuit, sans aucun autre but que de s’envoyer en l’air. Il ne la connaît pas beaucoup : même s’ils n’en ont jamais parlé, leur relation est purement physique, et il semble qu’ils se soient mis d'accord pour ne jamais parler de choses trop personnelles. Alors comme parfois, alors qu’il n’arrive pas à fermer l’oeil et que la nuit est déjà bien avancée, Lucas se saisit de son téléphone et pianote dessus pour écrire un message à l’attention de la libraire.

Lucas
tu dors ?

Évidemment, elle est comme lui, ne pouvait que très rarement trouver le sommeil. Il l’avait simplement remarqué, puisqu’elle répondait toujours à ses messages en plein milieu de la nuit. Sa réponse ne se fait d’ailleurs pas attendre et elle lui propose de la rejoindre chez lui. Ni une, ni deux, l’ancien pompier se lève de son lit pour prendre un douche rapide, avant de prendre le chemin de l’appartement de Joyce, laissant Jazz encore endormi chez lui. Il fume une cigarette sur le chemin, profitant de l’air tiède de l’été qui souffle dans ses cheveux. La relation qu’il entretenait avec la jeune femme était assez particulière, mais elle lui convenait parfaitement, l’aidant à oublier le temps d’une nuit ses névroses et mettant ses cauchemars à distance. Une poignée de minutes plus tard, Lucas se tient devant la porte de l’appartement de la blonde et toque de trois coups secs. Elle ne tarde pas à lui ouvrir et il lui adresse un sourire franc. « Bonsoir, Madame la libraire. Alors comme ça, on arrive pas à dormir ? » Il la taquine, alors qu’il est dans la même situation qu’elle, préférant ignorer les symptômes et s’envoyer en l’air. Mais c’était le deal qu’ils avaient conclu sans se le dire et ça lui allait très bien comme ça.

@Joyce Carry

Il ne peut s’empêcher de rire en entendant la blonde l’appeler « pompier ». Il ne sait pas grand chose sur elle et elle ne sait pas grand chose sur lui. Lors de leurs seuls échanges qui n’impliquaient pas d’être nus dans un lit, il lui avait seulement dit qu’il était pompier à Brisbane, sans d’autres détails. Elle n’avait pas posé de question sur les cicatrices des brûlures qui recouvraient son torse et son dos, et ça lui allait très bien comme ça. « Je suis pas de service ce soir, mais on devrait pouvoir s’arranger. », répond-il sur le même ton que le sien. Il aimait ce jeu qu’il y avait entre eux, car c’était léger et sans prise de tête. Elle l’attrape par le poignet pour le faire entrer chez elle. Elle le complimente, déclenchant chez lui un sourire à peine dissimulé. « Je te retourne le compliment. » Sa tenue dévoile ça et là son corps et sa peau que Lucas observe sans retenue depuis quelques minutes maintenant. Il dépose sa veste sur un porte-manteau dans l’entrée, quand elle lui propose un verre de vin. Il n’avait pas spécialement l’habitude de cette entrée en matière lorsqu’il se voyait, mais il n’a pas le temps de refuser quand il la voit dans la cuisine le servir. Lucas sourit en observant Joyce se pencher pour verser le vin, captivé par la façon dont elle joue avec son regard. « Un verre de vin, ça ne se refuse pas. », répond-il d'un ton taquin. Il s'approche d'elle, son regard ne quittant pas le sien, et prend délicatement le verre qu'elle lui tend. « Surtout quand on voit qui le propose. », dit-il en trinquant avec elle. Ils échangent un sourire complice. Ils s'installent sur le canapé du salon, leurs échanges teintés d'une légèreté qui dissimule à peine le désir qui brûle entre eux. « Tu sais, si tu bois pour oublier ce qui t’empêche de trouver le sommeil, je connais un moyen de te changer les idées… » Il était à peine subtile quant à ses intentions pour cette nuit. S’il s’écoutait, il ferait disparaître la distance entre eux en un instant, mais elle semblait vouloir prendre son temps ce soir, alors il allait entrer dans son jeu.

@Joyce Carry

Lucas sent la tension palpable entre eux, une électricité chargée d'anticipation. Joyce jouait avec lui, taquinait ses sens, et il était plus qu'heureux de participer à ce jeu enflammé. En entendant sa proposition, la jeune femme femme se mordille la lèvre : il ne s’attendait pas à une autre réaction de sa part. Alors qu'elle se dévoile légèrement, laissant apparaître ses sous-vêtements sans aucune retenue, il ne peut s'empêcher de sourire face à son audace et au prétexte qu’elle donne pour se déshabiller. La lueur dans ses yeux trahissait un désir intense, et Lucas était prêt à explorer chaque recoin de son corps. « Chaud, hein ? » dit-il d'un ton joueur, ses yeux ne se détachant pas d'elle. « Ça se voit. » Il lui adresse un sourire complice, tout en déposant son verre sur la table basse. Lucas s'approche lentement, savourant chaque instant de ce moment. Il pose une main sur sa taille, frôlant doucement sa peau à travers le tissu fin. « Tu sais, je suis prêt à suivre ton rythme ce soir, » murmure-t-il, sa voix chargée d'une promesse sensuelle. « On peut jouer à ce jeu autant que tu le souhaites. » Lucas incline légèrement la tête, capturant ses lèvres dans un baiser empreint de désir contenu. Il sent la chaleur monter en lui, et la proximité de la blonde ne fait qu'attiser les flammes de cette connexion naissante. Joyce, quant à elle, répond à son baiser avec une passion évidente. Leurs souffles s'entremêlent, créant un ballet enivrant. Il prend alors l'initiative de l’attirer à lui doucement. Leurs regards se perdent l'un dans l'autre, exprimant des désirs que les mots ne pouvaient pas toujours transmettre. L’ancien pompier se penche pour capturer à nouveau les lèvres de Joyce, savourant le goût du vin mélangé à la douceur de ses baisers. « Joyce, » souffle-t-il entre deux baisers, « si tu veux changer de scène ce soir, je suis tout à fait partant. » Son ton est empreint d'une sincérité mêlée de désir, exprimant son empressement à explorer ce que la soirée avait à offrir.

@Joyce Carry  

La réponse de Joyce ne se fait pas attendre. Ses doigts fins se glissent sous son tee-shirt et le font passer au-dessus de sa tête, découvrant son torse marbré de cicatrices. Comme d’habitude, la blonde n’y prête aucune attention, préférant s’attarder sur son corps bien dessiné. Son vêtement rejoint le haut de la jeune femme, quelque part sur le canapé. Son regard finit par attraper le sien à nouveau, tandis que ses mots finissent par faire voler en éclats les derniers remparts qui empêchaient Lucas de céder à la tentation de déshabiller Joyce de tous ses vêtements. Ses mains se glissent derrière sa nuque pour rapprocher son visage du sien et échanger un baiser enflammé. Les pièces de tissus tombent une à une, tandis que la pièce est baignée dans un silence, uniquement brisé par le son de leurs baisers et de leurs souffles qui s’entremêlent.

***

L'intimité partagée entre Joyce et Lucas a créé une atmosphère apaisante. Le silence qui avait enveloppé la pièce s'est transformé en un murmure doux et chaleureux. Leurs souffles réguliers résonnent encore dans l’air. La lueur tamisée dans la pièce souligne les contours de leurs corps nus, des témoins silencieux de leur échange intime. La sérénité et le calme qui règne ont eu raison du pompier qui somnole l’espace de quelques minutes. Il n’est pas réellement endormi, mais plutôt coincé entre ses rêves et la réalité. Des murmures de conversation réapparaissent lentement, les mots réchauffant l'air déjà chargé d'électricité. Les doigts de Joyce glissent doucement le long du torse de Lucas, créant des trajectoires invisibles dans cette intimité partagée. Cela a pour effet quasi instantané d’ouvrir les yeux du trentenaire. « Qu’est-ce que tu fais ? Une oeuvre d’art ? », demande-t-il, dans un murmure. Il reprend sa main, pour lier ses doigts entre les siens. S’il n’était pas dérangé par le fait d’être totalement nu contre une femme, il n’était pas non plus très à l’aise à l’idée que cette femme puisse observer à loisir les marques sur son torse qui témoignaient de cet accident qui avait changé sa vie il y a bientôt deux ans. La relation qui la liait à Joyce était pour l’instant purement physique et il n’était pas sûr de vouloir qu’elle devienne plus que cela.

@Joyce Carry  

Lucas observe Joyce, ses doigts entrelacés aux siens. Le calme avait remplacé l'effervescence qui avait envahi la pièce précédemment. Son regard parcourt le visage de Joyce, cherchant peut-être des réponses dans ses yeux. Il appréciait la connexion entre eux, mais il n’était pas sûre de vouloir dépasser le simple aspect physique de leur relation. Il prend une profonde inspiration avant de répondre, ses doigts caressant doucement le dos de la main de Joyce. « Oh, madame veut connaître mes terribles secrets ? », demande Lucas, avec une pointe d’humour. Il gagnait du temps, cherchant à réfléchir à s’il allait effectivement lui dévoiler cette partie de sa vie. Il ne voulait pas non plus plomber l’ambiance, d’autant que son histoire ne se terminait pas forcément bien, à l’inverse des contes de fées et de princesses. Le commentaire de Joyce lui fait se rendre compte qu’il n’a pas ouvert la bouche depuis plusieurs longues secondes maintenant. « Non, non, t’inquiète, je réfléchissais juste… » Pendant l’espace d’un instant, il hésite à raconter un bobard, mais trouver un mensonge qui viendrait correspondre aux cicatrices sur son corps n’est pas chose aisée. Il décide finalement d’opter pour la vérité, sans pour autant aller dans tous les détails. « Bah… j’ai un métier un peu dangereux, tu sais. », commence-t-il, en préambule. C'était un euphémisme. « J’ai été pris dans un incendie, il y a deux ans. Et toutes ces marques, là, c’est ce qui reste de mes brûlures. », finit-il par dire. Des flashs de son accident traversent son esprit, comme un éclair. Il ferme les yeux, comme pour les chasser, se concentrant sur la présence de la jolie blonde, encore nue contre lui. « Truc de pompier, quoi. On est tous plus ou moins brûlé quelque part. », conclue-t-il, avec un petit sourire. Évidemment, peu de pompiers avaient un corps aussi atteint que le sien, sans parler des séquelles psychologiques et physiques - sa jambe qui le faisait encore énormément souffrir parfois et qui l’avait plongé dans une addiction terrible aux antidouleurs. Sa jambe blessée, qui avait mis fin à sa carrière, après des mois nourris d’espoir. Mais ça, Joyce n’était pas obligée de le savoir. Alors qu’il était installé sur le dos, la tête de la libraire reposant sur son torse, Lucas décide de se décaler légèrement pour passer son poing sous sa tête, et ainsi faire face à la blonde. « Et toi ? T’as des secrets inavouables qui t’empêchent de dormir la nuit ? », finit-il par lui demander, avec un sourire.

@Joyce Carry

Lucas écoute attentivement Joyce dévoiler un peu de son passé, et il lui semble sentir la douleur qui se cachait derrière ses mots. Il comprend le poids des cicatrices invisibles et des blessures émotionnelles. Il ne peut pas s’en empêcher. Un élan de compassion le pousse à lui offrir un sourire chaleureux, cherchant à créer un espace sûr pour qu'elle puisse partager davantage. Il ne veut pas la juger, mais plutôt être le réconfort dont elle avait besoin. Il dépose doucement sa main sur la sienne, cherchant à la réconforter. « Tu sais, les amis viennent et vont, mais parfois, il y a des gens qui entrent dans nos vies pour rester, peu importe les histoires qu'on leur raconte. », déclare Lucas. Il ajuste sa position pour se rapprocher un peu plus d'elle. « Si tu as besoin de parler, de crier, ou simplement de rester silencieuse, je suis là. », propose l’ancien pompier, avec compassion. Il plonge son regard dans le sien, avant de dire : « On a tous nos bagages, nos cicatrices. Ça fait partie de ce qui nous rend humains. Et tu sais, parler peut parfois alléger le fardeau. » Lucas se rapproche un peu plus d'elle, sans la quitter des yeux. « Je ne suis pas là pour juger, Joyce. Si tu veux partager, je t'écoute. Et si tu préfères garder ça pour toi, je respecterai ça aussi. », lui dit-il. Il serre la main de la blonde dans la sienne, cherchant à la réconforter à sa manière. « Et tu ne perdras pas d'amis en partageant tes histoires avec moi. » Il espérait qu'en ouvrant son cœur, la blonde se sentirait un peu plus en paix. Après tout, même si leur relation avait été superficielle jusqu’à présent, le naturel du trentenaire revenait vite au galop : toujours à vouloir sauver tout le monde. Lucas laisse échapper un soupir, contemplant le plafond pendant un moment. « Parfois, la douleur ne disparaît pas, mais elle devient plus tolérable lorsque quelqu'un est là pour la partager avec nous. », dit-il, tant pour elle que pour lui. Il esquisse un sourire un peu triste. « On peut tous être un peu cassés. » Le silence s'installe à nouveau, mais cette fois-ci, c'était un silence différent. Un silence empreint de compréhension. Les doigts de Lucas continuent à caresser doucement la main de Joyce, créant une connexion silencieuse entre eux, prêts à partager leurs fardeaux.

@Joyce Carry