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    @Olive Sterling     
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Perth. Fin Janvier 2024. « Et elle s’appelle comment déjà ta copine ? » « Olive », il ajoute aussitôt, « Sterling. Sois pas en retard, ça me ferait chier de pas au moins la saluer avant que ça commence. » Un des roadies lève un sourcil tout en toisant celui qui avait une réputation un peu trop connue. « Ah ok, tu sais qu’on aurait pu t’trouver quelqu’un ici … t’étais pas obligé de faire venir tes groupies de Brisbane.» Les sourcils du guitariste se froncent. « Quoi ? Non ! Putain non ! » « Bah quoi, j’en sais rien moi … Cams me dit que tu es plus du genre à t’enchaîner les soirées, que t’es même devenu père mais je dois aller chercher une nana qui n’est pas la mère de ton fils à l’aéroport, avoue que c’est chelou ton plan, mec.» « Faut que j’y aille moi-même ? » Il se redresse, le toise et décide de sortir le numéro du connard. Putain de jeu de pouvoir pour qu’on lui rende un service. Il soupire alors que celui qui les accompagnait depuis toujours se contente de hausser les épaules en acceptant. Pas vraiment le choix. Après tout, il était payé pour rendre ce genre de petit service. A une époque, il avait même aidé le guitariste à capturer la sœur Lewis pour une soirée.

Une pensée pour Olive qui devait se taper les six heures de vol environ. Et, il retrouve le groupe pour parler des dernières finitions. S’assurer du son. S’assurer de la position de chacun. Rencontrer la première partie. Échanger quelques mots. Se concentrer. Parler musique. Parler du Loophole à ce groupe local qui allait se charger de chauffer le public. Puis, doucement, ils se retrouvent chacun dans leur « monde ». Edison a toujours préféré se caler dans un fauteuil, écouter de la musique tout en jouant à des jeux débiles sur son téléphone. C’est son truc. D’autres préfèrent foutre le bordel, parler fort, rire. C’est dans le calme qu’il trouve son énergie. Une tape sur l’épaule de la part de Cam et il va se vautrer dans un canapé pour continuer sa petite tradition. Les heures défilent et enfin, le groupe de la première partie apparaît. Une étreinte. Il les rassure. Il les rassure ? Le concert est prévu dans environ quatre heures. Ils ont le temps de stresser …
« Et le voilà, l’abruti ! » lance Gus au bout du couloir. Edison se tourne aussitôt vers la voix et reconnaît aussitôt la silhouette menue de son amie d’enfance. Un soupir de soulagement. Un sourire rassuré. Un poids énorme se libère de ses épaules alors qu’il se dirige aussitôt vers elle pour la prendre dans ses bras, la soulever presque du sol tout en l’enlaçant. Autant dire qu’il était ravi de la voir ici. Il avait plus que sous-estimer ce qu’un retour en tournée signifiait. Ses lèvres se déposent sur ses joues alors qu’il la fait retrouver le sol. « Bordel, ce que ça fait du bien de te voir » ici ou pas que ici d’ailleurs. « Ça a été ton vol ? », qu’il lui demande tout en l’emportant avec lui vers sa loge, loin des allées et venues des derniers préparatifs.

Olive n'avait pu que saisir l'invitation de rejoindre Edison en tournée. Ce n'était pas dans ses habitudes de tout lâcher pour partir à l'autre bout du pays sans réfléchir, mais au vu des messages de son ami, il n'était pas question qu'elle fasse la bouche fine à se demander si oui ou non ce ne serait pas trop dangereux. De toute évidence, elle ne serait pas seule et elle ne partait que pour quelques jours. Alors oui, elle pouvait bien faire au moins une fois dans sa vie cet effort. Et peut-être que de toute manière, cela ne se reproduirait plus jamais. Alors autant saisir l'opportunité avant que sa conscience ne ruine ça. C'était la première fois depuis son séjour à Paris qu'Olive reprenait l'avion seule, et le stress était toujours son meilleur ami à ce moment précis. Ce n'était que pour quelques heures, pas pire que son dernier vol de toute manière. Elle y arriverait, elle s'en sortirait. Son casque sur les oreilles et un bouquin en main, le paysage défila dans son hublot alors que peu à peu le stress commençait à prendre son envol. Comme quoi, il ne lui fallait qu'un peu de temps pour s'habituer aux changements. Peut-être que de cette manière, elle serait prête à se dire que ce n'était pas si difficile, et qu'elle trouverait en revenant de son périple à Perth, le bon chemin. Olive était un peu perdue, et elle savait que de se retrouver loin de chez-elle ne ferait qu’agrémenter ses réflexions quant à son avenir non-prometteur. Mais l'idée de ne pas être là pour son ami, qu'elle venait en plus de retrouver par le hasard des choses, ne lui convenait guère. Alors oui, elle forcerait les choses en gardant les pensées négatives de son esprit pour elle et en se focalisant uniquement sur Edison.

Olive chercha du regard le moindre signe de la personne que lui avait indiqué Edison. « Alors, c'est toi qu'Edison fait venir de l'autre bout du pays pour son petit plaisir? » Olive haussa un sourcil surprise de cette façon de dire bonjour. Après tout pourquoi pas. Elle était habituée aux sales types lors des tournées, celui-là devait en être le chef. « Olive Sterling. Une amie d'Edison oui. » Elle avait souligné un peu plus que nécessaire le mot "amie" voulant être certaine que ce type ne se méprenait pas sur sa venue. Le reste du chemin se passa dans un silence de mort, visiblement le jeune homme avait perdu toute son enthousiasme de se moquer de la présence d'Olive alors qu'il conduisait jusqu'à la salle de performance du groupe. L'Australienne ne savait pas à quoi s'attendre, mais elle avait hâte de sortir de cette voiture pour retrouver son ami, le type ne lui assurant rien de bon. Enfin, la voiture s'arrêtera à l'arrière des backstages d'une salle de concert, Olive attrapa sa valise et suivi son exécrable accompagnateur jusqu'à l'endroit où était Edison. « Et le voilà, l’abruti ! » Olive leva les yeux au ciel à la remarque de l'homme. Elle n'a le temps de voir ce qui arrive que quand ses pieds retouchent enfin le sol, Edison à quelques centimètres d'elle. « Bordel, ce que ça fait du bien de te voir » - « Je te le dois assurément. J'suis contente de te voir aussi Ed. » Il avait l'air en forme, et c'était ce qui comptait pour l'instant. Cela rassura quelque peu Olive qui s'était attendu à pire. « Ça a été ton vol ? » La jeune femme suit le pas d'Edison à travers les couloirs pour rejoindre une pièce ou ils seraient plus tranquille pour les retrouvailles. Olive était épuisée de son vol, mais ravie d'être enfin ici. « C'était moins pire que d'être avec ce type. C'est qui d'ailleurs ? » Autant dire qu'il ne lui avait pas laisser une très bonne impression. « Mais j'suis heureuse d'être arrivée. L'avion, c'est vraiment ma hantise. » Elle grimace avant de pouvoir laisser son corps s'avachir dans l'un des fauteuils de la loge d'Edison. Heureuse de toucher enfin terre.

@Edison Dorn

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Perth. Fin Janvier 2024. « Je te le dois assurément. J'suis contente de te voir aussi Ed. » Un soulagement. Un poids disparaît quand elle apparaît car elle, elle peut le comprendre. Les autres, Cams, ils se battent contre leur propre démon, en addition au stress de la tournée et de ce que tout cela peut avoir pour conséquence. Pour le groupe. Pour chacun d’entre eux. Un moment charnière pour le groupe. Alors, instinctivement, il l’emporte avec lui dans les loges, loin du chaos et du brouhaha. Un endroit où elle pourra respirer et où lui, pourra également respirer. Etre à son aise. « C'était moins pire que d'être avec ce type. C'est qui d'ailleurs ? » Edison laisse échapper un éclat de rire, tournant aussitôt la tête vers le type dont il est question, qui n’est plus dans son champ de vision et doit être occupé à une autre tâche confiée par un autre ou une autre. « Il t’a dit quelque chose ? C’est un abruti mais un abruti plutôt sympa en fait. ‘Gus, il est sur presque toutes les tournées depuis quelques années … connu pour pouvoir dénicher les meilleures soirées sur les étapes de tournée. » Gus aurait voulu qu’Edison précise ce petit détail, important à son CV. Selon lui. « Mais j'suis heureuse d'être arrivée. L'avion, c'est vraiment ma hantise. » Il accompagne le mouvement de son amie pour prendre à son tour place sur un des fauteuils tout en gardant un œil sur elle. Edison pose une main sur son genou avant de le tapoter doucement. L’enthousiasme de l’avoir près de lui, ici, cachant le fait qu’il oscille, tangue au-dessus du vide. « Merci d’être venu. Vraiment. Je te revaudrai ça, tôt ou tard … je te revaudrai ça …» Il lui offre un large sourire.

« Je suis à deux doigts de devenir dingue et je me disais que qui de mieux qu’Olive Sterling pour assister aux premières loges … » Il essaie de garder son sourire, de rire, d’aiguiser son air détendu et maître de la situation alors que bon, il n’était pas maitre de grand-chose. Mais prétendre, c’était son truc. « T’as besoin de quelque chose en particulier ? Tu veux boire un truc ? Manger un truc ? Tu es mon invité alors tu as absolument tous les droits … et je te promets qu’on profitera de Perth dès ce soir … dès que les obligations ont été faites… » Le concert. Les quelques sourires. Les high fives. Les échanges de quelques verres avec les autres membres du groupe et de l’équipe. Mais il voulait surtout un moment normal au milieu de cette folie pour ne surtout pas retomber dans ses travers : oh oui, il avait peur de se perdre de nouveau.

C'était toujours une grande bouffée d'air frais que de pouvoir être avec Edison. Olive en venait presque à regretter ces dernières années sans lui dans sa vie. Peut-être qu'ainsi, les choses auraient été différentes. Peut-être qu'elle aurait pris un autre chemin. Mais peu importe, elle n'était pas là pour refaire le monde, simplement et surtout pour aider son ami. Ce qu'elle ferait avec plaisir et enthousiasme tout au long de son séjour à Perth. Et cela même si ce n'était pas un week-end de rêve. Surtout que ça avait plutôt mal commencer avec l'ours mal léché qui avait récupéré l'Australienne à l'aéroport. « Il t’a dit quelque chose  ? C’est un abruti mais un abruti plutôt sympa en fait. ‘Gus, il est sur presque toutes les tournées depuis quelques années … connu pour pouvoir dénicher les meilleures soirées sur les étapes de tournée. » Olive leva les yeux au ciel à la réponse d'Edison. Cela voulait donc dire qu'il serait dans le coin et pour l'ensemble de la présence d'Olive, ce qui n'était pas vraiment une bénédiction. « Disons qu'il pense que je suis une fille de joie pour rester polie. » La brune grimaça à cette mention. La remarque de Gus ne lui avait clairement plu, mais Olive n'était pas du genre à chercher la bagarre pour autant. Mais peu importe, ce malotru n'était maintenant plus qu'un lointain souvenir, du moins cela finirait par l'être dans l'esprit d'Olive. Le plus important maintenant, c'était son ami. Pas le reste. « Merci d’être venu. Vraiment. Je te revaudrai ça, tôt ou tard … je te revaudrai ça …» - « Tu ne me dois rien Ed, c'est un plaisir pour moi d'être là. » Et cela même si elle avait détesté devoir prendre l'avion pour faire le tour du pays. « C'est pas le but des amis ? D'être présent dans n'importe quelle circonstance ? » En tout cas, c'était la définition de l'amitié pour Olive. Pouvoir faire n'importe quoi pour ceux qu'on apprécie. Et puis il fallait en profiter, il n'était pas nombreux dans l'entourage d'Olive, alors elle pouvait aisément faire cet effort.

« Je suis à deux doigts de devenir dingue et je me disais que qui de mieux qu’Olive Sterling pour assister aux premières loges … » Olive émit un petit rire à la remarque de son ami. « J'suis la dernière personne à être de bonne compagnie dans ce genre d'endroit. » Olive n'était pas une grande fan des bains de foules et elle n'aimait pas non plus le genre de musique de son ami. Mais forcément pour Edison, elle ferait tous les sacrifices du monde si ça pouvait lui rendre la vie plus facile, mais surtout plus agréable. « T’as besoin de quelque chose en particulier ? Tu veux boire un truc ? Manger un truc ? Tu es mon invité alors tu as absolument tous les droits … et je te promets qu’on profitera de Perth dès ce soir … dès que les obligations ont été faites… » Il n'y avait aucune urgence et Olive ne repartirait pas maintenant, alors elle pouvait bien profiter de l'instant présent. « Rien en particulier pour l'instant, ne t'en fais pas pour moi va. » Elle balaya la pièce de la main pour accompagner ses paroles. « Et pour Perth ne t'en fais pas, pour tout t'avouer, je suis née ici donc je connais plutôt bien les environs, même si depuis le temps, il y a des choses qui ont dû changer. » Elle grimaça en se souvenant qu'un peu plus de vingt-années s'étaient écoulées depuis son départ de Perth. Autrement dit, une éternité. « Mais j'ai quand même hâte de me dégourdir les jambes, j'admets. » Olive avait passé un long vol assise, et maintenant, elle avait envie de gambader. Dans tous les cas, elle ne bougerait pas tant que tout n'était pas ok avec Edison.

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Perth. Fin Janvier 2024. « Disons qu'il pense que je suis une fille de joie pour rester polie. » Edison a un geste de recul, irrité par la manière dont cet abruti avait pu se comporter avec son amie d’enfance. « Désolé pour ça … je traîne derrière moi une vieille réputation », qu’il lâche sur un ton las et blasé. « Tu ne me dois rien Ed, c'est un plaisir pour moi d'être là. C'est pas le but des amis ? D'être présent dans n'importe quelle circonstance ? » Les lèvres du musicien s’étirent et il acquiesce, silencieux et docile. Il partage tout comme elle ces valeurs. L’amitié est au cœur de son existence. Il est prêt à tout pour ceux et celles qui comptent comme ses amis. C’est ce qui se passe quand on n’a rien d’autre que des amis. Aucune relation amoureuse, passionnée. Aucun lien familial. Edison avait construit sa famille.

« Rien en particulier pour l'instant, ne t'en fais pas pour moi va. Et pour Perth ne t'en fais pas, pour tout t'avouer, je suis née ici donc je connais plutôt bien les environs, même si depuis le temps, il y a des choses qui ont dû changer. Mais j'ai quand même hâte de me dégourdir les jambes, j'admets. » Si elle avait besoin de se dégourdir les jambes, lui il avait le besoin vital de prendre ses distances avec une partie du monde de la musique. Celui des excès auxquels il s’était tant de fois prêtées. « Sûr, l’horreur de t’avoir contraint à prendre l’avion », il a une petite grimace désolé. « Je me rattraperais. » Une fois encore. Il fera en sorte que le voyage en vaille la peine. Sa lourde main tatouée vient se poser sur Olive. Besoin vital de nouer le contact, d’avoir cette connexion, de la voir et l’avoir elle. « T’es pas obligée de nous supporter en live, c’est promis. Tu peux très bien squatter ici et te reposer le temps que je joue au troubadour avec la compagnie ... » Un sourire complice apparaît sur ses lèvres. « … je t’en voudrais pas ... », et il lève son index, « … même si t’es sensée être la fan numéro un. » Un écho à leur adolescence. Un écho à ces instants passés dans le jardin de l’autre, à refaire le monde, à se projeter mille années dans l’avenir … ils y étaient.

« Désolé pour ça … je traîne derrière moi une vieille réputation » Olive ne pouvait lui en vouloir. Ce fameux Gus avait au moins dit les choses sans se cacher derrière qui que ce soit. De cette façon, Olive était prévenue qu'elle devrait être vigilante pour éviter toute mauvaise catégorisation de la part des amis d'Edison. Et, elle savait aussi qu'elle n'était pas là pour écouter les rumeurs, ou se faire un avis négatif sur son ami, non, bien au contraire, elle était là pour l'aider et c'est ce qu'elle ferait avec plaisir. Alors pour toute réponse, elle balaya la phrase du jeune homme de la main. Peu importe ce qu'il avait été, Olive savait que c'était moins le cas aujourd'hui et que peu à peu, il changerait cette fameuse mauvaise réputation. « Sûr, l’horreur de t’avoir contraint à prendre l’avion » Olive planta ses prunelles brunes dans celles de son ami. « Il est vrai que cette partie était horrible, j'sais pas pourquoi mais l'avion me retourne l'estomac. » Parce qu'il n'y avait rien de logique sûrement dans le fait de parcourir les airs dans une grosse machine en aluminium. La jeune Australienne n'aimait pas cela, et n'aimerait sûrement jamais cela. L'avantage au moins, c'est qu'ainsi elle pouvait faire un max d'économie en évitant de voyager. Brisbane, c'était finalement pas si mal. « Je me rattraperais. » - « Arrête de me dire ça, je vais finir par avoir des attentes trop grandes sinon. » Elle lui fit un clin d’œil avant de rire. Olive ne voulait rien avoir en retour puisqu'elle faisait avant tout cela pour Edison. « T’es pas obligée de nous supporter en live, c’est promis. Tu peux très bien squatter ici et te reposer le temps que je joue au troubadour avec la compagnie ... » Olive soupire. Il est vrai que la perspective de rester dans la loge de son ami était agréable, mais elle n'était pas certaine de vouloir rester seule non plus. « … je t’en voudrais pas... même si t’es sensée être la fan numéro un. » Olive sourit de toutes ses dents à cette évocation. Oui, effectivement, c'est ce qu'elle avait toujours dit à Edison lorsqu'ils étaient jeunes et qu'un grand avenir de musicien attendait son ami. Elle n'en avait jamais douté à l'époque et elle aurait aimé pouvoir suivre le jeune homme pendant ses débuts, malheureusement la vie en avait décidé autrement, ce qu'elle regrettait profondément. « Justement, en tant que fan numéro un, je me dois d'être présente. » Autant pour Edison, que pour voir de quoi il est capable. « Et puis j'suis curieuse aussi. » De savoir ce que ce monde là renferme. Elle se doute bien Olive, que ce sera totalement différent de la tournée de son ainé. « Mais avant de faire quoi que ce soit, tu as envie de me raconter ce qui ne va pas ? » Olive n'était pas non plus dupe, et elle savait qu'à un moment ou un autre, il faudrait qu'elle pose la question. Les messages alarmant d'Edison n'étaient qu'un début. Alors autant mettre les pieds dans le plat dès maintenant.

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Perth. Fin Janvier 2024. « Justement, en tant que fan numéro un, je me dois d'être présente. » Il ne lui en aurait pas voulu si jamais elle avait préféré passer la soirée loin de la salle de concert, au calme. Il aurait même compris. Le genre musical du groupe était … particulier et pas forcément au gout de tous. Mais, il ne pouvait pas dissimuler son large sourire quand elle lui annonce devoir être présente. Olive, dans le public. Olive, avec lui. L’idée est une étreinte à leur jeunesse, les promesses candides. Il pose une main sur son torse tout en levant les yeux au ciel, pour la remercier, elle ou le Ciel. « Et puis j'suis curieuse aussi. » Il lève un sourcil. « Curieuse ? » Elle va surtout en avoir pour son voyage. Le concert promettait explosif. Le concert avait été rapidement sold-out, apparemment certains étaient ravis de les revoir, d’autres voulaient voir comment ils se comportaient désormais. Il faut dire qu’ils avaient connu quelques bas, quelques challenges … de quoi attirer les regards. « Hâte de savoir ce que tu vas en penser … faudra être honnête, polie mais honnête », dit-il avec un sourire complice.

« Mais avant de faire quoi que ce soit, tu as envie de me raconter ce qui ne va pas ? » Le sourire disparaît doucement, il s’évanouit. Elle n’est pas dupe. Merde. Ou alors, ouf ! « Direct ?! », qu’il demande alors en passant une main sur sa nuque, essayant de dissimuler son incertitude derrière un sourire. « Je ne vais pas le dire à voix haute au cas où Cams passe dans le coin, » forcément, « mais je ne pense pas m’être suffisamment préparé pour ce début de tournée » et il tapote des doigts sa tempe. Physiquement, il était en forme. Pas le moindre doute. Pour ce qui est de sa mental health, on pourrait repasser. « J’avais complétement oublié combien tout était barré, déglingué … ou alors, je comprends plutôt combien il a été simple de sombrer dans les excès … », il roule des yeux en se replaçant dans le canapé, prennant doucement ses aises, « ajoute ça au fait que je suis pas là pour mon fils … et que je laisse sa mère toute seule, avec lui … alors que je devrais plutôt être en train de faire mes preuves et lui montrer que je ne suis pas que le géant aux tatouages et à la vie d’ancien toxico … tu parles. » Il marmonne un juron, forcément. « Pas si facile de sortir d’un rôle qu’on a joué trente ans… » Elle était la mieux placée pour parler de ce genre de problème. Elle pouvait le comprendre. Un peu. Il l’espérait.

« Curieuse ? » Le mot était sûrement faible. Après tout, c'était la deuxième fois qu'elle pouvait être présente au concert du jeune homme. Et encore, s'il était possible de compter cette représentation puisqu'ils s'étaient surtout vu dans les couloirs. Alors finalement, c'était peut-être la première fois qu'Olive Sterling pourrait voir son meilleur ami se représentait sur scène avec son groupe. Ce qu'elle avait toujours promis de faire, et cela depuis le début. Maintenant, elle pouvait tenir sa promesse et hurler à plein poumon le nom d'Edison pendant qu'il donnerait le meilleur sur scène. « J'ai vraiment hâte de te voir sur scène. » - « Hâte de savoir ce que tu vas en penser … faudra être honnête, polie mais honnête » Olive ne doutait pas qu'il se donne à cent pour cent malgré tout. Il était fait pour ça et elle le savait. Son rêve de toujours continuait d'exister et c'était quelque chose de merveilleux dont il ne pouvait qu'être fière. Même si forcément, les backstages sont loin d'être l'endroit idéal pour ne pas succomber aux moindres tentations qu'apporte la célébrité. Elle promettait d'être franche et droite dans son jugement pour cette représentation. Mais bien évidement, son avis sur Edison ne pouvait qu'être positif, cela même s'il malmenait une guitare en plein live pour faire le show.

« Direct ?! » Olive hoche la tête de bas en haut. Bien sûr, ce n'était peut-être pas la meilleure entrée en matière, et peut-être qu'Edison avait besoin de temps pour réfléchir à la manière de discuter avec Olive de ce qui n'allait pas. Mais l'Australienne avait la conscience à mal et ne pouvait s'empêcher de ruminer sur ce qui avait causé son voyage d'un bout à l'autre du pays. « Oui, je suis navrée, mais je m'inquiète tu sais. » Parce que le jeune homme comptait beaucoup pour elle et qu'elle ne lui souhaitait qu'un bonheur infini. « Je ne vais pas le dire à voix haute au cas où Cams passe dans le coin, » Olive penche la tête et écoute attentivement son ami. Refusant de dire quoi que ce soit tant qu'il n'aurait pas été jusqu'au bout pour ne pas le stopper net. Comme il l'a fait pour elle un mois plus tôt. « mais je ne pense pas m’être suffisamment préparé pour ce début de tournée » Olive fronce les sourcils, pas certaine de comprendre ou il veut en venir. « J’avais complétement oublié combien tout était barré, déglingué … ou alors, je comprends plutôt combien il a été simple de sombrer dans les excès...ajoute ça au fait que je suis pas là pour mon fils … et que je laisse sa mère toute seule, avec lui … alors que je devrais plutôt être en train de faire mes preuves et lui montrer que je ne suis pas que le géant aux tatouages et à la vie d’ancien toxico … tu parles. » La jeune femme fit la mou. Elle ne pouvait que comprendre même si elle n'avait jamais eu à vivre ce genre de situation. Olive avait vu les dégâts de ce métier, et savait que tout était attrayant. Surtout quand on avait déjà eu le goût pour ce genre de chose. Donc forcément que c'était tentant. « Mais ta vie, c'est aussi la scène. Bien sûr qu'un juste milieu est difficile à trouver, mais tu te sens heureux quand tu es sous les projecteurs non? » Pour le côté papa poule, elle pouvait gérer. Pour les excès, un peu moins. Après tout, Olive avait perdu sa cousine à cause de ce genre de connerie, donc forcément, elle n'était pas très à l'aise avec ce sujet. « Pour le reste, bien sûr que c'est difficile, enfin j'imagine. Mais justement, ta une nouvelle vie maintenant et replonger voudrait forcément dire perdre tout. Est-ce que ça vaut le coup ? » Elle l'interrogea du regard, connaissant malgré tout la réponse. « Pas si facile de sortir d’un rôle qu’on a joué trente ans… » - « Si seulement ça pouvait l'être. » Olive soupire douloureusement. « Mais y'a mieux à venir. Et tu t'en es sorti, c'est déjà une grande fierté. » Il faudrait juste garder ce bon équilibre et tout irait bien non?

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Perth. Fin Janvier 2024. « Mais ta vie, c'est aussi la scène. Bien sûr qu'un juste milieu est difficile à trouver, mais tu te sens heureux quand tu es sous les projecteurs non? » Sa vie avait toujours tourné autour de la musique, autour de ce groupe de musique. Depuis son plus jeune âge, depuis l’existence de ce groupe, tout n’avait tourné qu’autour de ce groupe. Ses rêves d’adolescent étaient devenus sa réalité, sa vie, son monde. Il ne s’était jamais imaginé être autre chose, une autre personne que Spanky, le guitariste et chanteur des sand witches. Il hausse les épaules sans perdre son sourire. « Sur, la musique c’est toute ma vie » ou c’était toute sa vie ? « Il n’y a jamais eu rien d’autre que le groupe » Et, il essaie de s’en convaincre même si la création de sa salle de concert était la preuve qu’il avait essayé de se trouver autre chose, de vivre d’autre chose, d’élargir son horizon. Mais, il n’appréciait plus les zones d’ombre de la musique et du genre. Il ne se sentait plus totalement à son aise, dans son élément surtout maintenant qu’il avait cette minuscule pièce dans son pantalon qui représentait les semaines, les mois passés sans le moindre excès. Aucune goutte d’alcool. Aucune drogue. Que ce soit douce ou dure. « Pour le reste, bien sûr que c'est difficile, enfin j'imagine. Mais justement, t’as une nouvelle vie maintenant et replonger voudrait forcément dire perdre tout. Est-ce que ça vaut le coup ? » « Il est hors de question que je replonge », dit-il en acquiesçant d’un signe de tête, convaincu.

« Si seulement ça pouvait l'être. Mais y'a mieux à venir. Et tu t'en es sorti, c'est déjà une grande fierté. » Il prend une profonde inspiration et soupire lourdement. Si seulement elle savait qu’il avait passé les précédentes tournées avec les pupilles dilatées et toujours sous l’effet de l’alcool. Rien de sain. Mais il avait passé ses dernières tournées de la sorte … il découvrait en réalité le véritable stress, les véritables émotions. Il ne tuait pas ses émotions à coups de LSD. « Hm hm, je sais,… » il sait qu’elle a raison, il sait et pourtant. Il tourne la tête et pose son regard sur les traits de son amie. « Comment tu vas, toi ? Pas parce que je te fais traverser le pays pour jouer le rôle de la fan numéro un que cela ne signifie pas que c’est un moyen de garder un œil sur toi et de savoir comment tu vas. » Veiller l’un sur l’autre.

Il n’y aucun regret sur sa présence ici. Olive, au contraire, elle le fait avec bon cœur, mais surtout avec compassion. Il y a aussi un mélange de craintes et d’appréhension, parce qu’elle a aucune idée à quoi elle doit s’attendre. Ce que lui réserve Edison et tout le reste. Et pour l’instant, elle veut juste être là. Être la main tendue qu’il mérite d’avoir, le reste viendra en suite. « Sur, la musique c’est toute ma vie » - « Et c’est pas une moindre chose. » Il avait au moins cette passion. Ce petit truc qui faisait la différence avec les autres. Parce qu’il avait trouvé quelque chose de fort dans la musique, quelque chose qui lui donne envie. Olive aussi aurait aimé être animé par ce sentiment, mais pour ça malheureusement il n’y avait aucune équanimité entre elle et Edison. « Il n’y a jamais eu rien d’autre que le groupe » Et c’était déjà hyper important. Edison avait la chance d’avoir les garçons, d’avoir le groupe pour être à ses côtés. Peut-être que oui, ce n’était pas toujours beau et grandiose comme on l’attend, mais c’était déjà ça. « Il est hors de question que je replonge » Olive vient déposer sa main contre celle de son ami. Aucun doute qu’il s’accrocherait et qu’il serait fière de lui à la fin. C’était ça le plus important, pas le reste. « Hm hm, je sais,… » - « Qu’est-ce qui te permettrais de ne pas lâcher prise ? » De pouvoir maintenir le cap qu’il s’efforce de tenir depuis qu’il a commencé à se tenir à carreau. Bien sûr, ce ne serait peut-être pas évident, mais il y avait forcément quelque chose de plus puissant que les mauvaises substances pour garder la tête hors de l’eau. Ou peut-être aussi qu’Olive était un poil trop naïve. Parce qu’au fond, elle ne savait pas ce qu’était le ressenti d’avoir une addiction et d’y être confronté quotidiennement sans même le vouloir. « Comment tu vas, toi ? Pas parce que je te fais traverser le pays pour jouer le rôle de la fan numéro un que cela ne signifie pas que c’est un moyen de garder un œil sur toi et de savoir comment tu vas. » Le changement de direction de cette conversation n’est peut-être pas la meilleure idée, mais Olive comprend que son ami à besoin de se focaliser sur autre chose que ses propres problèmes, alors même si elle n’a pas très envie de rentrer dans les détails de son existence actuelle, elle ne refuse pas complétement de répondre à sa question. « Et bien, ça va. » Ce n’était pas un mensonge, elle allait bien. Ce n’était pas encore une perfection, mais ça allait et c’était sûrement déjà beaucoup quand elle avait traversé l’enfer un peu plus tôt. « Tu sais, tu n’as pas besoin de garder un œil sur moi. Le jour où je sombre, je promets de te tenir aussitôt en courant, mais ça va. » Réellement. Olive, tentait de garder ses pensées négatives le plus loin possible. Peut-être qu’à force, tout cela deviendrait de plus en plus facile. « J’suis contente d’être avec toi. Cela va aussi me faire du bien d’être un peu loin de Brisbane. » Elle admettait facilement que tout tourne en rond dans son quotidien, et que l’idée de trouver autre chose pendant un petit temps ne lui pose pas de problème. Olive a besoin de retrouver des intérêts, et cela pouvait commencer par être à l’autre bout du pays avec son meilleur ami.

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Perth. Fin Janvier 2024. « Qu’est-ce qui te permettrais de ne pas lâcher prise ? » Aussi fou que cela puisse paraître, il n’est jamais posé cette question. Il ne s’est jamais demandé ce qui pourrait faire la différence et lui sauver la vie, la mise. Jenna. Que Jenna soit là ? Qu’Olive soit là ? Qu’il ait le sentiment de ne pas être seul au monde ? La putain de solitude qui l’angoisse. L’idée que tout soit vain, d’être vain. Avoir le sentiment que sa vie a un sens, que tout ça a un sens. Mieux ne vaut pas se poser la question pour ne pas sombrer, pour ne pas perdre la tête. Il penche légèrement la tête tout en la fixant, l’air innocent qui signifie : « tu crois que si j’avais la réponse à cette question, je serais encore dans cette situation ». « Absolument aucune idée », lâche-t-il d’une voix tristement rieuse. Le clown triste. « Avec Henry, je suis plus vraiment tout seul … si je fais la moindre couille, ça aura des conséquences sur lui, sur sa vie … j’ai pas franchement envie de répéter l’histoire Dorn … j’crois que c’est surtout pour lui que j’essaie d’être … un peu moins à chier » car dire qu’il voulait être quelqu’un de bien serait sans doute exagérer … et peu crédible. Un soupir et il prend une autre direction. L’autoroute de l’Olive. « Comment tu vas, toi ? Pas parce que je te fais traverser le pays pour jouer le rôle de la fan numéro un que cela ne signifie pas que c’est un moyen de garder un œil sur toi et de savoir comment tu vas. » « Et bien, ça va. » Premier acquiescement d’un signe de tête. « Tu sais, tu n’as pas besoin de garder un œil sur moi. Le jour où je sombre, je promets de te tenir aussitôt en courant, mais ça va. J’suis contente d’être avec toi. Cela va aussi me faire du bien d’être un peu loin de Brisbane. » « On va faire en sorte de passer un bon moment et de mettre le temps sur pause ... », il presse sa main dans la sienne avant de se faire interpeller par un membre de l’équipe.

« Spanky. Le groupe va pas tarder à commencer… », ce qui signifie que le premier groupe va disparaître du décor et il va pouvoir rejoindre son groupe, surtout Cameron, forcément. La culpabilité le ronge encore et il essaie de garder un œil sur lui. « Ça marche. » Un sourire poli et il repose son attention sur Olive. « Ils sont pas mal non plus si jamais ça te tente ? J’vais rejoindre les gars et on se retrouve à la fin … ? Mel pourrait te trouver une place tranquille près de la fosse … sans que tu te fasses percuter … promis. » Mais l’ambiance et le groupe était à vivre, à voir de ce côté des coulisses. Il se lève et lui tend la main pour la prendre dans ses bras et l’étreindre. Une longue étreinte silencieuse au cours de laquelle il prend une profonde inspiration. Un baiser sur le haut de son crâne et il relâche son étreinte. « A tout de suite Oli. » A tout de suite ? Disons qu’ils allaient se retrouver dans un peu plus de heures mais qu’importe. La silhouette du géant disparaît et une jeune femme apparaît pour s’occuper d’Olive et faire en sorte qu’elle soit à son aise. Encore mieux que le multipass de Leeloo dans le cinquième élément.

Le groupe se réunit. Les bras s’enroulent autour des épaules de chacun. Ils se penchent en avant et se concentrent. Donner tout et prendre son pied. L’origine et le cœur du groupe. Edison vient coller sa tempe contre celle de son ami d’enfance tout en lui soufflant au creux de son oreille « bonne chance, rockstar ». Il se hisse sur la pointe des pieds. Sa guitare est déjà préparée sur le côté. Une bouteille d’eau remplace la bière d’avant. Une autre vie. Un autre Edison. Et on les annonce. Sand Witches sont de retour. Et Perth est au rendez-vous, curieux et ravis. Au moment où son pied foule la scène, il se souvient du pourquoi … c’est ce qui le rend heureux, vraiment heureux. Ses poumons se remplissent. Un sourire complice apparaît sur ses lèvres alors qu’ils prennent place et que le batteur commence … pas d’introduction. Ils ont habitude de balancer leur premier morceau comme ça, de but en blanc pour qu’ensuite Cameron prenne la température et se mette à échanger avec le public. Et au cours de ce concert, entre deux gorgées, il aperçoit la silhouette d’Olive. Le public saute sur place, certains sautent et se bousculent derrière les barrières … animés et aiguisés par les membres du groupe qui sont connus pour assurer le show. Edison est plutôt du genre à être dans son coin, échangeant avec le batteur … pas la bête de scène. Un tendre sourire se dessine sur ses lèvres quand il pense apercevoir un sourire sur les traits de son amie. Que pense-t-elle du groupe ? du nouvel album ? de l’ambiance ? de ses gobelets de bière qui volent parfois au-dessus de la foule sans qu’on ne sache vraiment le but …

Après un rappel et quelques signes de mains, ils disparaissent dans les coulisses. Ils s’étreignent. Ils se saluent. Ils se félicitent avant de finalement laisser les roadies s’occuper du reste. Le boulot est pour eux terminé. Ils retrouvent la pièce principale dans laquelle les membres du groupe se retrouvent, entourés de quelques membres de l’équipe. Edison refuse d’un signe de main une bière ; putain, ils n’enregistrent pas encore. Les cheveux en sueur, il passe une main dans ses derniers pour les aplatir légèrement et secoue doucement son tee-shirt en cherchant du regard une solution. Aucune. Le tee-shirt est retiré … c’est un effet négatif de la scène … une douche chaude … suivie de la prise de conscience qu’une douche sera salvatrice. Les amis du groupe apparaissent et Olive …

Olive l'interroge, le questionne sur ce qu'elle pourrait avoir louper pendant ces dernières années. Sur ce qui permettrait de lui faire tenir pied. De lui faire comprendre qu'il mérite mieux, qu'il vaut mieux que tout ce qu'il pense de lui. Edison n'est pas un mauvais garçon, loin de là-même. C'est un homme battant qui a du mérite, et maintenant, c'est un père accompli. « Absolument aucune idée » Alors, ce n'était pas grave, Olive l'aiderait à trouver. L'aiderait à lui montrer qu'il y a quelque chose qui lui permet de rester sobre et heureux, parce que même si c'est difficile d'y croire, la vie vaut le coup d'être vécue. « Avec Henry, je suis plus vraiment tout seul … si je fais la moindre couille, ça aura des conséquences sur lui, sur sa vie … j’ai pas franchement envie de répéter l’histoire Dorn … j’crois que c’est surtout pour lui que j’essaie d’être … un peu moins à chier » Olive lui sourit timidement. « Il est une bonne raison de pas lâcher prise maintenant et de continuer dans cette bonne voie, cela même si c'est difficile. » Qui aurait-cru qu'Olive Sterling puisse donner de tels conseils à son ami alors qu'elle n'a pas réussi à l'appliquer elle-même quelques mois plus tôt? Étonnant. Sujet dont ils viennent à parler, dont Olive confirme ses pensées en affirmant que tout va bien et qu'elle maintiendra ce cap même si ce n'est pas facile tous les jours parce que c'est important, parce que des gens comptent sur elle, parce qu'elle a envie de réussir à vivre un bonheur pleinement. Elle promet que si le bateau tangue, elle préviendra aussitôt Edison. « On va faire en sorte de passer un bon moment et de mettre le temps sur pause ... » Un large sourire se dessine sur le visage de l'Australienne. « Je suis partante à deux cent pour cent. » Il n'était pas question du contraire de toute manière, du moins, pas aujourd'hui. « Spanky. Le groupe va pas tarder à commencer… » Olive tourne la tête vers le nouveau venu, comprenant que l'imminence de sa solitude est sur le point de se tenir. « Ils sont pas mal non plus si jamais ça te tente ? J’vais rejoindre les gars et on se retrouve à la fin … ? Mel pourrait te trouver une place tranquille près de la fosse … sans que tu te fasses percuter … promis. » Elle n'avait pas vraiment le choix de toute manière, cela faisait partie des conditions à rejoindre son meilleur ami en pleine tournée, mais ce n'était pas grave. Elle s'adaptera Olive, au moins le temps de son séjour. Elle accepta donc la proposition de son ami, puis se leva à son tour. L'étreinte d'Edison lui fit du bien et elle ne le laissa partir que quand cela fut nécessaire. « A tout de suite Oli. » Elle lui sourit tendrement. « Merde Ed. » Un clin d’œil à son ami avant de le voir disparaitre dans les méandres de son concert.

La brune prend place dans les coulisses, loin de la foule, mais près du groupe. Assez pour pouvoir tout voir et tout entendre sans se faire bousculer. Moment qu'elle apprécie particulièrement. C'est la première fois qu'elle a l'occasion de voir Edison sur scène et elle n'en revient pas. Edison est une énergie électrique qui dévaste tout sur son passage. Il est clair que la scène est fait pour lui, et qu'ainsi, il est totalement dans son élément. Ce qui rend joyeuse Olive, c'est une belle image que de le voir ainsi. Le voir être différent de son habitude, le voir heureux. C'est un bon point en tout genre. La performance d'Edison est sans limite et cela même quand ça prend fin. Olive reprend ainsi sa place dans les corridors des coulisses, attendant le signal pour rejoindre son ami et le féliciter. Suivant sa nouvelle guide à travers le labyrinthe de couloir jusqu'à une nouvelle salle. La brune pénètre à l'intérieur suivie par d'autre. Une ambiance électrique règne dans cette pièce et tout d'un coup Olive se sent à l'étroit. Elle inspire longuement avant de croiser le regard d'Edison. Il fait chaud, et elle ne se sent pas très bien. Son teint virant au blanc alors qu'elle s'efforce de rester stable sur ses jambes. Olive recule de quelques pas, espérant pouvoir sortir de la pièce avant de s'effondrer devant autant de monde. Elle a besoin de prendre l'air, juste un instant. Elle suffoque alors qu'enfin, elle trouve la sortie, inspire et expire comme si sa vie en dépendait. Le monde tourne un peu trop vite autour d'elle et son corps s'affale contre un mur qui retient sa chute. « Outch. » Son coude cogne contre le béton alarmant ses sens. Que se passe t-il au juste, elle ne le comprend pas bien. Depuis combien de temps n'a t-elle pas avalé quelque chose ? C'est bien le problème. Le temps lui a filé entre les doigts bien trop rapidement et son coeur défaille péniblement.

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Perth. Fin Janvier 2024. Et, Olive apparaît. Juste un instant. Il cligne des yeux et il reconnaît sa silhouette s’éloigner, se détacher dans les coulisses, … Au moment où son regard se pose sur la jeune femme, le temps s’arrête. Au moment où son regard se pose sur la jeune femme, il n’entend plus qu’un brouhaha lointain. Son sourire rassuré semble s’évanouir. Quelque chose cloche. Il s’en rend compte bien trop rapidement. Quelque chose cloche avec Olive. Il abandonne son soda pour la rejoindre et son cœur se serre dans sa poitrine quand il la voit chavirer. « Oli ! », s’exclame-t-il quand il la voit s’écrouler sur le sol. Edison se précipite vers elle au pas de course et s’accroupit alors près d’elle. Une main se pose sous sa tête et il fait un signe de main pour qu’on vienne lui donner un coup de main. « Oli ! Bordel ! Est-ce que tout va bien ? Bouge pas … bouge pas … », dit-il à voix basse tout en veillant à ce qu’elle ne se soit pas blessée au cours de sa chute. « Tu veux un truc ? Boire un truc ? Manger un truc ? Faut que tu boives un truc, non … ? », car c’est elle normalement qui est maline. Le cerveau de l’opération. Il passe une main dans son dos alors qu’il vient l’aider à se positionner confortablement au beau milieu du couloir alors qu’on leur apporte pas mal de choses … enfin, juste une personne s’occupe d’eux, les autres, ils profitent de la petite fête et des petits échanges post-concert.

« On est à ce point à chier que t’en es à deux doigts de crever … », lâche-t-il quand il se rend compte qu’elle n’est pas en train de mourir. Elle est devenue une poupée de chiffon, et il essaie un sourire … qui se veut aussi rassuré que rassurant … ou plutôt complétement inquiet. Inquiet, oui. Il est plus qu’inquiet car il est dépassé. Les personnes qu’il a vu faire des malaises … sont surtout des personnes qui ont abusé de l’alcool ou des drogues … Il jette un coup d’œil par-dessus son épaule … oui, ses yeux crient à l’aide.

Olive regrette de ne pas avoir fait plus attention, de ne pas avoir pris le temps d'engloutir un repas ces dernières vingt-quatre heures. Avec le stress de l'avion, et tout le reste, elle en a malencontreusement oublié de prendre un truc à grignoter pour éviter le malaise. Il est rare qu'elle ne fasse pas attention aux signaux d'alarmes de son corps, et visiblement cette fois, elle a été trop concentrée sur le reste pour y faire attention. Ça lui apprendra à faire les choses trop vite. Maintenant, elle avait l'air maligne avec son teint blafard et son pouls ralentit. « Oli ! » Elle ne l'entend que de très loin alors que son corps s'affale douloureusement contre le mur dans son dos. Ce qui heureusement, la retient dans sa chute. Son coude la fait souffrir, et sa tête encore plus. Comment a-t-elle fait pour se retrouver dans un tel état bon sang ? Elle n'en est clairement pas fière. « Oli ! Bordel ! Est-ce que tout va bien ? Bouge pas … bouge pas … » De toute manière, elle n'avait pas la force de faire un seul mouvement. Son corps entier étant devenu trop lourd, comme s'il ne voulait plus lui répondre. Elle bafouilla, tentant de lui dire que tout allait bien, qu'il lui fallait un morceau de sucre, au pire une boisson sucrée. Quelque chose qui lui permettrait de reprendre un peu de force, un peu de contenance. « Tu veux un truc ? Boire un truc ? Manger un truc ? Faut que tu boives un truc, non … ? » Olive hoche la tête de haut en bas, signifiant que oui. Elle avait grand besoin de quelque chose pour que son corps accepte de lui répondre de nouveau complétement. Edison l'aide à se redresser, la tête lui tournant, elle lutte pour ne pas se rallonger sur le sol et fermer les yeux. Elle sait que ce n'est qu'un manque de nourriture, et que dans quelques minutes ça ira mieux, mais c'est difficile. « On est à ce point à chier que t’en es à deux doigts de crever … » Elle secoua la tête négativement. Non, Edison gérait parfaitement la situation même s'il semblait dépasser par les événements. De là à s'alarmer à ce point, non. Au pire, elle risquait surtout de tomber dans les pommes quelques instants. Elle luterait pour ne pas affoler plus que de raison son ami. Enfin quelqu'un accourt dans le couloir, un gâteau dans les mains. En outre, le salut de la jeune femme. « Tiens, ça devrait lui faire du bien. Bordel il s'est passé quoi? » Olive prit un élan pour attraper la nourriture qu'on lui tendait, croquant difficilement dans le bout de gâteau. Elle mâcha lentement pour ne pas aller trop vite et réhabituer son corps à tout ça. Quand elle se sentie prête, elle posa ses yeux sur Edison et articula lentement. « Je suis désolée Ed. » Elle prend un nouveau morceau pour s'assurer que son corps ne recommence pas. « Avec tout ça, j'ai pas eu le temps de prendre un repas. » Et cela depuis au moins 24H, ce dont elle n'était pas fière et qu'elle ne dirait pas à Edison. « Je voulais pas t'affoler. » Ni que ça lui arrive ainsi d’ailleurs. « Mais ça va mieux. » Elle se voulait rassurante et optimiste Olive. Pourtant, elle sentait encore son esprit vagabonder. « J'ai juste besoin d'un moment, d'accord ? » Elle sourit même si cela ressemblait davantage à une grimace. Olive tentait de reprendre contenance devant son ami.

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Perth. Fin Janvier 2024. « Tiens, ça devrait lui faire du bien. Bordel il s'est passé quoi ? » Une question à laquelle il ne répond pas. Il ne s’intéresse pas à cette question et vu sa tête, il ne saurait pas quoi y répondre. Son regard est de nouveau focalisé sur la jeune femme qui tient entre les mains un bout de gâteau comme s’il s’agit du Saint Graal. Toujours près d’elle, Edison ne la quitte pas du regard. « Je suis désolée Ed », ce sont les premiers mots qui sortent de sa bouche et Edison fronce aussitôt les sourcils. « Dis pas n’importe quoi », souffle-t-il simplement tout en s’emparant de la cannette de soda qu’on lui apporte, qu’il ouvre pour en boire une mince gorgée avant de la caler entre eux … histoire qu’elle comprenne qu’elle pouvait tout aussi en prendre une gorgée. Le soda noir, ça sauve des vies. « Avec tout ça, j’ai pas eu le temps de prendre un repas. » Sa langue claque et il a des airs soudainement paternels, à deux doigts de lui faire la leçon mais il se ravise. « Je voulais pas t’affoler. Mais ça va mieux. » Edison la toise, inquiet et pas encore tout à fait convaincu par le « ça va mieux. » « J’ai juste besoin d’un moment, d’accord ? » Il hoche d’un signe de tête, silencieux pour quelques secondes. « Tout ce que tu voudras », dit-il dans un souffle avant de se redresser pour jeter un coup d’œil autour d’eux.

« Tu reprends tes forces, tes esprits … et on se barre direct à l’hôtel. Je prends une douche et on commande à peu près tout ce qui est dispo dans le room service histoire que tu me clapses pas entre les doigts … », il baisse le regard vers elle alors qu’il s’accroupit de nouveau face à elle. Son regard recherche le sien. Accroupi, il vient caler ses avant-bras sur ses genoux. « Et ce n’était pas une proposition ni même une invitation, c’était juste un fait, une affirmation. » Un fin sourire se dessine sur ses lèvres alors que son cœur est toujours en train de battre la chamade dans sa poitrine.