read in your silences

   @Juliet Rosenthal    
gif par cott-rps

Au restaurant. dans son bureau. 25 janvier 2024. « Je vais m’en aller. C’est mieux. » Il se pince les lèvres et la libère de son étreinte, à regret mais ses mains demeurent posées sur ses hanches. Dernier lien. Dernière connexion. Et parce qu’il est le roi des idiots, il envisage un instant de venir déposer ses lèvres sur les siennes. L’embrasser. Ils ne peuvent pas se séparer comme ça. Cela ne leur ressemble pas. Il doit y avoir une explosion de sentiments, d’émotions. Il doit y avoir cette fougue, cette passion. Leur monde. Il s’imagine un instant l’embrasser et se laisser envoler vers le nirvana. Ici. Dans son bureau. Qu’importe où. Agir de manière spontanée. Irréfléchie. Spontanée. Oui, il se l’imagine cette scène en fixant les lèvres de son amante. Il se l’imagine et sans doute elle devine le fond de sa pensée en croisant son regard. « OK --- ouais --- t’as raison », qu’il dit en se rendant compte que chaque mot est un moyen de s’éloigner du fond de sa pensée. Il retire ses mains, croise les bras, les décroise avant de sourire, les lèvres pincées. Ne pas faire l’idiot. Ne pas flancher. Rester concentré. Son cœur bat un peu trop vite. Il a même le sentiment d’avoir une suée froide.

Première fois de sa vie que cela lui arrive, qu’un au revoir (ou adieu) le mette dans un tel état. Normalement, il tourne le dos. Il tourne la page. Histoire terminée et tout va pour le mieux. Cette fois-ci, il y laissait une partie de lui-même. « J’ai de toute manière un rendez-vous d’ici … », il cherche une excuse pour se planquer, disparaître, se cacher. Il ne finit pas sa phrase. Elle sait. Il sait. Il est mal à l’aise. Et quand la porte se referme … quand elle disparaît, il reste debout derrière la porte et vient caler son front sur cette dernière en tapant son front doucement deux trois fois. Tout avait été possible. Un monde fait de si … et si … et si … Parce que Juliet, il l’aimait. Il l’aime. Il l’aimera sans doute toute sa vie.

 

read in your silences.

vingt cinq janvier

Juliet resta immobile pendant de longs moments derrière la porte de son bureau. Elle se sentait comme vidée de toute énergie, comme si une partie d'elle-même venait de lui être arrachée. Les larmes coulaient silencieusement sur ses joues, et elle ne fit rien pour les arrêter. Elle se sentait anéantie. Les paroles d'Anthony résonnaient dans sa tête. Elle comprenait ses peurs et ses doutes, mais cela ne rendait pas la situation plus facile à accepter. Elle l'aimait d'une intensité inimaginable, et la pensée de le perdre la faisait souffrir au-delà de toute mesure. Elle se souvint des moments où elle avait voulu dire à son père qu'elle ne voulait plus lui obéir, qu'elle ne voulait pas suivre le chemin qu'il avait tracé pour elle. Elle avait fait tant de sacrifices pour cette vie, pour ce mariage qu'elle n'avait pas choisi. Mais aujourd'hui, plus que jamais, elle réalisait que perdre Anthony était le sacrifice le plus difficile qu'elle ait jamais eu à faire. Elle se demanda si elle avait fait le bon choix en lui laissant partir, en acceptant de prendre du recul. Elle savait que leur relation était compliquée et destructrice, mais elle ne pouvait pas nier ce qu'elle ressentait pour lui. Elle se demanda si elle pourrait vraiment vivre sans lui, si elle pourrait trouver la force de tourner la page et d'aller de l'avant. Mais une partie d'elle savait que c'était la seule option. Ils ne pouvaient pas continuer à se faire du mal mutuellement, à se déchirer entre deux mondes différents. Elle se souvint de ce qu'il lui avait dit, qu'ils finissaient toujours par revenir l'un vers l'autre, comme des aimants irrésistiblement attirés. Elle savait que cela était vrai, mais elle ne pouvait pas ignorer la réalité de leurs vies respectives. Elle essuya ses larmes d'un geste rageur et se mit en route. Elle savait qu'elle devait prendre soin d'elle, qu'elle devait trouver un moyen de guérir de cette douleur qui la déchirait de l'intérieur. Mais au fond d'elle, elle savait aussi que rien ni personne ne pourrait jamais remplacer Anthony dans son cœur.

FIN DU RP

@Anthony Lewis