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@anna constantine

lieu: sirromet winery, noël solidaire - event de décembre.
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Les dernières journées et même semaines n’avaient pas été de tout repos. La tempête qui avait ravagé nombreux bâtiment et habitations dispersés ici et là dans la ville, et le travail afin d’aider à maintenir ce qui restait debout dans cet état et aider pour restaurer le reste ne faisait que commencer. Lorsqu’Olga avait été annoncée arrivant sur la ville, Malone savait que cela risquait de chambouler son quotidien et ce qui pourrait se passer dans ses journées pendant quelques temps; qui plus était, avec l’arrivée de Noël cela rajoutait une couche de difficulté pour tout le monde: nombreux étaient ceux qui auraient préféré se réunir autour d’un barbecue chez le patriarche de la famille plutôt que de faire la queue pour obtenir de l’aide à joindre les deux bouts.

Cela peina Malone de se détacher de son nouveau quotidien qui consistait à donner davantage - comme si c’était possible - de son temps pour aider ceux qui se retrouvaient dans le besoin, mais une promesse restait une promesse et il ne couperait pas au fait qu’il avait promis à Anna qu’il se dégagerait du temps pour qu’ils puissent chercher les cadeaux de Noël pour Oscar ensemble. Qui plus était: il allait avoir besoin malheureusement d’un coup de main car il n’était pas réellement apte à trouver seul ce qui ferait plaisir à son fils.

« Je suis en retard désolé, j’ai pas vu l’heure. » Il avait parcouru d’un pas rapide le trajet entre le lieu où était montée la tente de l’association pour laquelle il donnait un coup de main, jusqu’au Sirromet Winery - il avait donné rendez-vous à Anna là-bas car il savait que ce serait bien plus simple pour lui de se rendre sur place. D’ordinaire, il se pliait aux conditions imposées par la jeune femme - cette fois ci, il avait pris les devants pour être sur de ne pas s’absenter trop longtemps. « Je sais que t’as pas beaucoup de temps et que tu dois repartir chercher Oscar à l’école après, promis je marcherai plus vite à tes côtés dans les magasins pour pas que tu sois en retard pour aller le récupérer. » Malone étira un petit sourire, plein de bonne volonté: il essayait de faire au mieux pour tout le monde dans cette situation sans précédent. Inspirant longuement, il laissa ses mains se plonger dans les poches de son pantalon. « Est-ce qu’il t’a fait sa liste de Noël ou ça y est il est trop vieux pour ça ? »

Son pied tapote nerveusement sur le sol, témoignant toute l’impatience qui l’habite. Toute l’angoisse qui la taraude devant le temps qui défile. Anna ne cesse de jeter un oeil à sa montre faisant le lien sur le peu d’heures qui restent avant d’aller chercher Oscar à l’activité où il est inscrit durant ces vacances scolaires. Elle a posé son après midi pour se libérer. Forcément, elle se fait du souci. Il est peut être arrivé quelque chose à Malone. Ou même, leur plan tombera à l’eau parce qu’ils n’auront pas eu assez de temps. Puis, il y a ce monde, cette foule qui est présente, se ruant dans les magasins de jouet pour finir les achats de Noël. Tout ce combo ne l’aide pas. Bien sûr, elle pourrait prendre son courage à deux mains pour appeler Malone et être rassurée en deux secondes. Mais Anna se l’interdit, estimant qu’elle n’a plus à s’immiscer dans sa vie. Ne voulant pas afficher l’inquiétude de ne le pas le voir arriver. C’est idiot au fond, comme elle se le dit. Et pourtant, ça a toute son importance.

Fort heureusement, elle finit par le voir arriver au loin. Elle reconnait les traits au travers de toute la masse humaine qu’il y a, identifie déjà son expression et ce qu’il lui dira. Comme une impression de déjà vu, le sentiment de le connaître par coeur. Elle se redresse de l’endroit où elle s’est assise, une fontaine lui offrant un effet de fraîcheur. Et Anna ne peut s’empêcher de sourire en venant à sa rencontre. « Je suis en retard désolé, j’ai pas vu l’heure. » - « Ce n’est pas grave, ne t’en fais pas. » Avec Manone, tout est pensé et mesuré désormais. Les mots sont choisis avec trop de soin pour être naturels. Alors les réponses sont simples. « Je sais que t’as pas beaucoup de temps et que tu dois repartir chercher Oscar à l’école après, promis je marcherai plus vite à tes côtés dans les magasins pour pas que tu sois en retard pour aller le récupérer. » Elle ne peut s’empêcher de pouffer de rire et de rétorquer « Si tu marches trop vite, je serai obligée de courir pour tenir le cap. » Et la scène serait des plus cocasses. « en vérité, ne t’inquiète pas. Si on a pas fini à temps, Oscar est venu avec un copain. Je n’aurais qu’à appeler sa maman pour lui demander de le prendre avec elle. » Les habitudes sont rodées. Il faut dire qu’en ayant la garde exclusive et bien avant de rencontrer Samuel, Anna a su se débrouiller. Et aujourd’hui, elle est devenue une pro dans les dernières minutes d’une vie de maman célibataire. Là, c’est différent. C’est même pour la bonne cause. « Est-ce qu’il t’a fait sa liste de Noël ou ça y est il est trop vieux pour ça ? » Poussant une petite exclamation amusée, Anna ouvre alors son sac pour en sortir une enveloppe qu’elle tend à Malone. « Ton fils ne croit plus au Père Noël. En revanche, il a compris que Papa, Maman et toute la famille ne représentaient qu’un gigantesque  compte en banque prêt à se vider pour des cadeaux. » Et pas qu’un peu puisqu’avançant dans l’âge, Oscar dévoile des gouts plus prononcés dans des cadeaux. Plus électroniques. Plus élaborés. Anna lui a même fait retirer certains accessoires comme la Playstation qu'elle juge pas forcément adapté à son jeune âge. Elle a toujours cru qu'elle serait une maman ouverte d'esprit. La vérité est en est parfois toute autre. « Tu es prêt à vendre un de tes reins, toi aussi ? » Ajoute Anna, d’une voix amusée, ne ratant pas une miette du visage de l’ancien militaire quand il verra la longue, longue, très longue liste de cadeaux de Noël que leur fils aimerait.

@Malone Constantine

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« Ce n’est pas grave, ne t’en fais pas. » Le sourire qu’elle lui accorda de paire avec ses paroles poussait Malone à croire qu’effectivement, ce n’était pas si grave s’il était en retard. « Désolé quand même. » Parce-que ce n’était plus de cette façon là qu’il voulait se présenter à Anna, depuis quelques années maintenant; ce genre de comportement appartenait à une version de lui-même qui était mieux à laisser à un autre temps. A la solution qu’il apportait avec un sourire en coin amusé pour rattraper ce dit-retard, elle lui offrit un rire - et il sut à cet instant là qu’il était réellement pardonné. « Si tu marches trop vite, je serai obligée de courir pour tenir le cap. » Il mentirait s’il disait que l’image ne l’avait pas fait sourire davantage. « En vérité, ne t’inquiète pas. Si on a pas fini à temps, Oscar est venu avec un copain. Je n’aurais qu’à appeler sa maman pour lui demander de le prendre avec elle. » Il opina du chef. « C’est mieux si on arrive à terminer à temps quand même. » Parce-que même sans le savoir, il était sur que le petit préférait que ce soit sa mère qui le récupère plutôt que n’importe qui d’autre.

Et pour ce faire, ils allaient avoir besoin des souhaits d’Oscar en terme de présents pour les fêtes de fin d’année. « Ton fils ne croit plus au Père Noël. En revanche, il a compris que Papa, Maman et toute la famille ne représentaient qu’un gigantesque  compte en banque prêt à se vider pour des cadeaux. » Fronçant le bout du nez, il grommela quelque peu dans le vide. « Je me doute qu’il croit plus au Père Noël, mais il a été vite à comprendre ce qui se passait à la place hein. » Parce-qu’en venir à comprendre que les demandes pouvaient être davantage ciblées et onéreuses parce-que ce n’était pas un inconnu qui confectionnait les cadeaux… Les enfants étaient sans pitié. « Tu es prêt à vendre un de tes reins, toi aussi ? » - « Tu me fais peur. » Il attrapa d’entre les mains de la jeune mère la liste confectionnée par leur fils… Et écarquilla quelque peu les yeux face à la longueur de cette dernière. Comment un enfant si jeune pouvait-il désirer autant de choses pour une seule occasion ? « Je vais vendre les deux reins de mon père à cette allure ça ira plus vite. » La blague était de mauvaise gout, il s’en aperçut à peine prononcée - il fit une petite moue d’excuse avant de reporter son attention sur les souhaits d’Oscar. « Il est conscient qu’il a même pas la place de mettre tout ça dans sa chambre ? » Malone releva son regard vers Anna; sa chambre étant celle qu’il avait chez sa mère puisque son appartement à lui n’en avait qu’une, malheureusement pas assez grand pour que son fils ait une pièce pour lui seul. « Au moins, si ma famille me demande des idées, j’aurais où piocher. » Il inspira longuement, se grattant l’arrière de sa tête. « Y’a des trucs que tu veux pas qu’il ait ? »

Anna s’efforce toujours de faire son mieux avec Malone, et ça dans le seul intérêt de leur fils. La situation n’est jamais évidente quand il s’agit de trouver un équilibre entre le fait de maintenir des habitudes et de pouvoir vivre sa vie en laissant place au bonheur. Aussi, dans ce genre de situation rimant avec séparation, Anna fait de son mieux pour être plus compréhensive. Plus humaine. pour avoir vu des connaissances vivre ce genre de situations, elle a vite remarqué combien tout est fragile et peut si vite dégénérer. Aussi, simplement ne pas tenir rigueur est déjà un effort - pas naturel en soi - qu’elle tient à conserver. « C’est mieux si on arrive à terminer à temps quand même. » Anna se contente d’un bref sourire. C’est sûr que ce sera plus simple de devoir finir à temps pour récupérer Oscar sans avoir besoin de devoir le justifier du pourquoi elle se retrouve à arriver en retard. La pianiste n’a jamais apprécié de mentir à son fils. Et il aurait été plus difficile de devoir expliquer, au petit garçon, pourquoi elle voyait son père.

« Je me doute qu’il croit plus au Père Noël, mais il a été vite à comprendre ce qui se passait à la place hein. » Anna ne peut s’empêcher de pouffer de rire, parce qu’effectivement, Oscar est un boulet de canon qui comprend très vite les choses. « Il percute vite et de surcroit, est rude en affaires. » Elle pourrait ajouter que le film du samedi soir est souvent emporté par leur fils qui sait comment arranger les avis de chacun à son avantage mais Anna ne va pas au bout de sa pensée car la suite ne pourrait que trop rappeler, à Malone, qu’il s’agit d’une bribe de vie qu’il ne côtoie pas. Qu’il s’agit de cette vie créée avec Samuel. Et c’est délicat. En attendant, l’ancien militaire découvre donc la liste érigée par l’enfant de neuf ans. Et Anna ne peut s’empêcher de sourire de plus belle tant il a l’air dépité. « Je vais vendre les deux reins de mon père à cette allure ça ira plus vite. »  Elle se contente de hausser, alors, les sourcils en l’attendant. Un peu surprise. « Il est conscient qu’il a même pas la place de mettre tout ça dans sa chambre ? » En vérité si, mais Anna se garde de le faire savoir. « C’est ce que je lui ai expliqué. Mais bon, ce petit prince a des désirs bien précis. » Lui répondit-elle, en jetant un oeil à la liste, à l’écriture encore enfantine. « Au moins, si ma famille me demande des idées, j’aurais où piocher. » Elle se contente alors d’afficher une mine coupable et d’ajouter : « Tu me croiras si j’ai pensé exactement la même chose ? J’avais prévu de donner les cadeaux les plus inutiles à mes parents et ma soeur. » Non pas qu’elle soit en froid avec sa propre famille, mais Anna a toujours nager à contre courant de ce que ses parents ont toujours voulu qu’elle soit. Il lui a toujours été inconcevable de suivre une voie toute tracée qui ne lui convenait pas. « Y’a des trucs que tu veux pas qu’il ait ? » Anna reprit la liste des mains de Malone pour jeter un oeil rapide et se rappeler de ce qui a été noté. « En vérité, il m’a demandée des jeux vidéos. Notamment, un truc qui s’appelle Fortnit parce qu’apparemment, Jason je-sais-quoi l’a. Et l’a amené à l’école en cachette. Et ça a l’air .. violent. » En ayant un papa qui a fait l’armée, ce raisonnement doit paraître étrange aux yeux du petit. Cela dit Anna a regardé sur google pour savoir ce qu'il en est du jeu et son avis n'a pas été des plus favorables. « Du coup, je voulais voir avec toi ce que tu en pensais. Après tout, tu es son père… » Ajoute Anna en relevant ses yeux noisettes vers les prunelles du Constantine.

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« Il percute vite et de surcroit, est rude en affaires. » - « Le combo parfait quoi. » Le combo de l’enfer pour les parents, surtout. Il espérait en réalité que les paroles d’Anna contenaient davantage d’humour que de réalité, sinon cela ne devait pas être réellement amusant pour elle de jongler avec le garçon concernant les cadeaux de Noël - et concernant d’autres sujets dont il était probablement pas au courant aussi. Le but de cette sortie n’était pas de se demander quels étaient les sujets et les situations qu’il manquait au quotidien cependant, mais de réussir avec brio la chasse aux cadeaux de Noël pour Oscar, la liste de ce dernier était plus longue que le bras de Malone presque. Point positif: il ne manquait pas d’idées, ce n’était pas quelque-chose qui pouvait lui être reprochée. Point négatif: sa famille allait manger d’argent à la fin du mois de décembre si elle cochait toutes les cases de cette feuille c’était sur. « C’est ce que je lui ai expliqué. Mais bon, ce petit prince a des désirs bien précis. » Malone eut un petit rire faussement amusé. « C’est ce que je vois. » Au moins, ils pourraient partager les idées entre les différentes personnes qui demanderaient ce qu’elles pouvaient offrir pour cette fête au petit. « Tu me croiras si j’ai pensé exactement la même chose ? J’avais prévu de donner les cadeaux les plus inutiles à mes parents et ma soeur. » Le sourire qu’il étira là fut davantage amusé. « Ca sera une année où y’en a aucun qui va râler parce-qu’on donne pas d’idée au moins. »

Toutes les idées n’étaient cependant pas bonnes à donner, ni même à prendre. Si Malone n’appréciait pas l’idée d’être toujours celui mis à part - même s’il savait l’avoir mérité - de la vie de son fils, il n’irait pas à l’encontre de l’avis d’Anna sur bien des sujets et les cadeaux de Noël autorisés en faisait partie. Elle connaissait le petit, savait ce qui était bon pour lui ou non, il ne reviendrait jamais sur cette partie là de leur équilibre précaire entre eux. « En vérité, il m’a demandée des jeux vidéos. Notamment, un truc qui s’appelle Fortnite parce qu’apparemment, Jason je-sais-quoi l’a. Et l’a amené à l’école en cachette. Et ça a l’air .. violent. » Elle releva son regard vers lui. « Du coup, je voulais voir avec toi ce que tu en pensais. Après tout, tu es son père… » - « C’est hors de question. » Sa réponse avait peut-être été un brin trop virulente et rapide sur la question, mais son avis était arrêté depuis bien longtemps sur bien des choses - et la violence n’avait pas sa place dans le quotidien du petit. Il inspira longtemps, soupira de la même façon. « Je veux dire, c’est pas une bonne idée. » Il croisa les bras sur son torse. « Je suis bien et mal placé pour parler de ça, mais je veux pas qu’il soit confronté à la guerre et aux armes comme ça. » Même si l’armée avait été une salvation pour lui, il n’avait aucune envie de voir Oscar côtoyer d’une façon ou d’une autre cet univers. « Quand il sera plus grand et qu’il comprendra mieux… Ouais, pourquoi pas. Il est trop petit là. » Il délogea son regard de celui d’Anna. « T’as bien vu chez moi comment ça peut marquer. » Pas par rapport à son accident qui n’avait rien à voir avec son poste, mais rien qu’à chaque fois qu’il rentrait en permission: Malone avait perdu une part de lui-même là-bas.

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« Tu me croiras si j’ai pensé exactement la même chose ? J’avais prévu de donner les cadeaux les plus inutiles à mes parents et ma soeur. » Bien sur que la remarque fit sourire Malone - certaines choses ne changeraient donc jamais avec le temps, qu’importait les épreuves qui leur tombaient dessus au fil des années. « Bon après, on est pas à l'abri qu'ils ne respectent rien et décident de faire comme ils l’entendent. Je n'ai jamais oublié le lapin chanteur qui s'allumait en pleine nuit. Sa voix me hante encore. » Bien sur que lui aussi laissa échapper un petit rire: il arrivait à s’en rappeler sans trop faire d’efforts. « J’ai détesté ta soeur ce jour là. » Parce-que ça avait beau être l’un des cadeau avec lequel Oscar avait le plus joué, ce n’était effectivement pas celui que les parents avaient le mieux supporté. « Dis moi qu'il a trouvé le chemin de la poubelle depuis s’il te plait. » C’était la seule justice à lui rendre.

La réponse primaire de Malone à la question d’un jeu vidéo fut peut-être un peu abrupte, mais elle était celle qui était nécessaire d’émettre: ce n’était pas une bonne idée. « Je suis d'accord avec toi. » Cela le rassura, qu’elle n’essaie pas de convaincre son avis. Il n’avait pas envie d’aller à l’encontre du sien également, mais ils avaient tous les deux vus la façon dont la partie de la vie de Malone qui était reliée à la violence et aux armes l’avait abimé avec les années. Certes, ce n’était pas exactement la même chose avec un jeu sur console, mais il ne voyait tout de même pas ça d’un bon oeil. « Tu revenais, à chaque fois, un peu plus brisé... C'est vrai. » Il savait que les souvenirs étaient autant douloureux pour lui qu’ils l’étaient pour elle, si ce n’était pas davantage même; elle avait été le plus gros dommage collatéral de toute cette partie là de son histoire à lui, après tout. Il ne sut retenir malgré lui un petit soupire. « Ouais. » Il fut reconnaissant envers Anna de reprendre le fil de leur conversation pour appuyer sur des points plus faibles à aborder: le bien être de leur fils de façon plus générale. « C'est pour ça. Je me dis que ce n'est pas l'idéal. Et puis, on entend des histoires assez tristes sur les jeux vidéos et les enfants. Je ne sais pas si c'est vrai mais… Je suis contente que tu sois du même avis que moi. » Il se força à un petit sourire - ce ne fut pas très concluant.

« J'ai eu une idée aussi sur des jeux de réflexion ou d'énigmes. Un peu comme des escapes games. Je ne sais pas si ça lui plairait. » Cette piste là était davantage plaisante à explorer. « Il est tout le temps en train de fouiller partout, ça devrait lui convenir ce genre de choses. Faut être curieux, et il l’est beaucoup. » Un jour, il commencerait à poser les mauvaises questions aussi mais ce n’était pas le sujet abordé là. Pour le moment, cela pouvait effectivement être tout à fait le type de cadeau qui plairait à leur fils. « Il a écrit qu'il voulait un chien. Mais je te préviens, s'il en a un, il vivra chez toi. » Aux mots et sourire d’Anna, il eut un petit rire amer, à moitié étranglé. « Hors de question une nouvelle fois. » Sa voix était bien moins tranchante que quelques minutes plus tôt, plus de l’ordre d’étonnée. « J’ai déjà du mal à juste avoir la place pour deux quand il est là, pas question qu’un clébard squatte le canapé le reste du temps. » Et puis, il n’avait pas l’emploi du temps qui lui permettait ça. « Tu veux pas de chien chez toi, toi ? » Malone haussa un sourcil en direction d’Anna - il pensait que c’était pourtant le genre de chose qui entrait dans son image à elle plutôt qu’à lui.

« J’ai détesté ta soeur ce jour là. » Elle ne peut s’empêcher de pouffer de rire parce qu’ils ont ce point commun de ne pas apprécier la soeur d’Anna. Et autant que par sa personnalité, Ellinor a toujours eu le don pour trouver les cadeaux les plus bruyants à offrir à son neveu. Et ce lapin là, Anna ne l’a jamais oublié. « Dis moi qu'il a trouvé le chemin de la poubelle depuis s’il te plait. » Les yeux d’Anna se mettent alors à pétiller de malice. « Disons qu’un jour les piles ont choisi de mourir. Et pouf, il n’a plus jamais marché mais a fait l’objet d’une décoration sur une étagère jusqu’à ce qu’Oscar se décide à la donner. J’ai béni ce jour émouvant. » Avec une pointe de regret, Anna ne peut s’empêcher, à chaque fois, de songer que ces souvenirs là, Malone ne les a pas vécu. Et c’est parfois difficile d’en parler avec autant de légèreté. Parce qu’il y a encore quelques années auparavant, elle aurait donné cher pour qu’ils revivent ce genre de moments à trois. Et non pas à être rappelé de la sorte, au détour d’une conversation bien trop polie pour ce qu’elle a été autrefois. Ça manque de spontanéité et Anna a l’impression de marcher sur des oeufs. C’est bien pour ça qu’elle se décide à ne plus évoquer le sujet de l’armée. Parce que c’est une pente glissante qui amène à d’autres sujets encore plus en pente. Jusque’à la ligne droite de la fin de leur histoire et Anna tient à ce que tout se passe pour le mieux.
Aussi, elle est contente de constater qu’il est du même avis et que tout s’accord avec une facilité déconcertante. Elle expose les idées qu’elle a eu. « Il est tout le temps en train de fouiller partout, ça devrait lui convenir ce genre de choses. Faut être curieux, et il l’est beaucoup. » Anna acquiesce avec beaucoup d’enthousiasme. « Oh oui, je suis d’accord avec toi. Je le verrai bien être archéologue plus tard. » Ou chercheur. Ou peu importe tant qu’il décide de faire ce dont il a le plus envie. A défaut d’avoir un chien, ce dont elle expose avec une pointe d’humour mêlée à la conviction que le chien n’ira pas chez elle. « Hors de question une nouvelle fois. » Elle se contente de sourire. De ce côté-là, ils continueront de s’entendre. « J’ai déjà du mal à juste avoir la place pour deux quand il est là, pas question qu’un clébard squatte le canapé le reste du temps. » Durant un court instant, elle s’imagine bien un énorme berger allemand dormant dans le petit appartement de Malone. Elle l’a entrevu, quelque fois, en amenant Oscar. Mais n’a jamais pris le temps d’en faire une visite approfondie. « Tu veux pas de chien chez toi, toi ? » Elle ne peut s’empêcher de froncer les sourcils légèrement, avant de secouer la tête en signe de dénégation. « Entre nos emplois du temps surchargés, les deux enfants, la maison qui est grande, je n’ai pas le temps de m’occuper d’un chien. » Puis peut-être qu’Helena en est allergique aussi. Mais ça, Anna l’ignore car il n’y a jamais eu de chien dans la vie de Samuel. Et puis, ça demande tellement d’attention. « Non, le chien c’est hors de question. » Et de toute façon, ils sont arrivés vers le magasin de jeux et ils entrent rapidement. Il y a du monde se justifiant par les fêtes de fin d’année qui approchent. Il y a du monde aux caisses aussi. Et Anna espère qu’ils trouveront vite leur bonheur. « Je crois que les jeux de société sont au fond. » Dit-elle, passant entre des personnes tenant de nombreux cadeaux dans leurs mains. Il y a surtout du monde au rayon des jouets. Mais étrangement, le rayon jeu est plus calme. A moins le vent en poupe. Et il y a du choix, beaucoup de choix. Et Anna soupire déjà « Va falloir faire des choix. » Mais son regard est amusé et si elle s’écoutait, elle prendrait tout ce qu’il y a dans ce rayon. « ça doit être tordant ce jeu, non ? » Dit-elle en montrant un jeu où à priori, il faut se caler un support en plastique dans la bouche et le but du jeu est d’en prononcer des mots. « ça t’irait comme un gant. » Elle taquine Anna pour apporter de la légèreté dans ce moment. Elle a sincèrement envie que tout se passe pour le mieux entre eux, pour le bien être de leur fils. « Comment va se passer ton Noël ? Entre Constantine j’imagine ? Chez Flora ? » Le questionne-t-elle en évoquant une des personnes avec qui elle s’entend le moins depuis sa séparation. Le fait est là : Anna est beaucoup plus proche d’August qu’elle ne l’est de Flora.
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Reparler de bons souvenirs pouvait être dangereux tant ils n’étaient pas seuls et pouvaient appeler d’autres souvenirs qui l’étaient bien moins; mais là cela faisait du bien d’entendre le rire franc d’Anna lorsqu’ils parlèrent du cadeau que sa soeur avait pu offrir à Oscar et qui avait hanté leurs nuits pendant de trop longues semaines. « Disons qu’un jour les piles ont choisi de mourir. Et pouf, il n’a plus jamais marché mais a fait l’objet d’une décoration sur une étagère jusqu’à ce qu’Oscar se décide à la donner. J’ai béni ce jour émouvant. » Il eut un petit rire. « C’est une histoire qui finit bien, Dieu merci. »

« Oh oui, je suis d’accord avec toi. Je le verrai bien être archéologue plus tard. » Malone se mit à imaginer leur fils avec un chapeau à la Indiana Jones, et peut-être qu’il étira un petit sourire autant amusé qu’attendri. « Ca lui irait bien. » Surtout parce-qu’il était extrêmement curieux oui, mais il le voyait bien aussi toujours entre ici et là-bas, à courir après les pistes de recherches et les traces d’une histoire perdue avec le temps.

Ce qui commençait par une question amusée de la part de Constantine mena forcément à une réponse qu’il ne s’était pas attendu à entendre aujourd’hui, même si la partie plus logique de son esprit lui soulignait que c’était là une logique qu’il aurait pu anticiper. « Entre nos emplois du temps surchargés, les deux enfants, la maison qui est grande, je n’ai pas le temps de m’occuper d’un chien. » Nos emplois du temps dans lesquels il ne faisait bien sur pas partie de cette composition, puisque ce n’était pas lui qui vivait sous le même toit qu’Anna désormais. Il l’avait cherché, il le savait: il avait eu tout ça à portée de mains, à ses côtés pendant bien longtemps et avait décidé de tout jeter par la fenêtre plutôt que de s’y accrocher. Plus ou moins consciemment, mais il l’avait tout de même fait. Alors bien sur que ça lui faisait quelque-chose de l’entendre en parler aujourd’hui, bien sur qu’il était idiot de ne pas avoir vu ce vent là tourner dans cette direction - mais bien sur qu’il ne ferait aucun commentaire, puisque ce n’était pas sa place que d’en faire. « Non, le chien c’est hors de question. » Il se força à esquisser un petit sourire, puisque c’était lui qui avait posé la question sur le ton de l’humour avant de se rendre compte finalement qu’il ne désirait pas entendre la réponse. « Ca règle la question comme ça: pas de chien du tout. » Ce n’était pas là un non définitif pour Oscar, mais ce serait la réponse collégiale pour cette année.

« Je crois que les jeux de société sont au fond. » - « Je te suis. » - « Va falloir faire des choix. » Puisqu’une fois devant le rayon en question, ils n’avaient que l’embarras de ce dernier tant les jeux de société étaient nombreux. Il releva son regard lorsqu’Anna l’interpella. « Ca doit être tordant ce jeu, non ? » Attrapant la boite qu’elle désignait, il retourna cette dernière pour avoir un meilleur aperçu du jeu; le sourire qu’il esquissa était davantage authentique cette fois-ci. « Ca ferait beaucoup rire Oscar ça. » - « Ca t’irait comme un gant. » L’expression de surprise qui se glissa sur son visage aurait pu être feintée, mais elle était on ne pouvait plus véritable en cet instant: il ne s’attendait pas du tout à une remarque de cet acabit de la part de la jeune femme. « Tu sais quoi ? On va le prendre et voir à qui ça va le mieux. Ce sera Oscar le juge. » Oh, cela risquait d’être marrant.

Bien plus que la réponse qu’il aurait à donner à la prochaine question d’Anna. « Comment va se passer ton Noël ? Entre Constantine j’imagine ? Chez Flora ? » Effectivement, il n’en parlait déjà pas avec ses frères et soeurs, ce n’était pas pour entamer une discussion par messages avec Anna à ce propos - même s’il aurait peut-être du finalement, puisque cela allait rapidement concerner Oscar aussi d’une certaine façon. Perdant toute trace d’amusement sur son visage, il détourna son regard vers la foule au delà du rayon dans lequel il se trouvait. « Je suis pas sur qu’on fasse Noël cette année. » Ce n’était déjà pas une période de l’année très joyeuse chez les Constantine, cette année ne faisait que s’aligner au reste. « Norman est porté disparu depuis la tempête. » Il parlait à voix basse désormais, car c’était là une information qui ne devait pas s’échapper ni être entendue par n’importe qui; bien du monde avait de mauvaises intentions. « Ca affecte pas mal le moral des troupes. » Lui ne s’incluait pas dans cette troupe là, comme il disait, mais cela n’empêchait pas que c’était un événement important pour sa famille.

Tenant la boite dans ses mains, Anna s’imagine déjà les rires d’Oscar. Il faut dire qu’Anna n’a jamais eu peur d’être ridicule aux yeux de son fils. Se déguiser, aller plus loin dans les jeux n’ont jamais été un souci. Et bien qu’elle se sait maman poule, Anna a toujours fait en sorte d’être « cool » et de partager bon nombre de jeux avec son fils. Pour les mamans parfaites qui attendent à l’école, la pianiste leur répondra qu’elle est soucieuse du bien être de son enfant. La réalité, c’est qu’Anna a toujours adoré découvrir les jeux de gosses. Que ce soit des heures dans les légos, ou ce genre de jeux de société, elle n’a jamais dénié se prêter aux éclats de rire d’Oscar. « Ca doit être tordant ce jeu, non ? » Bien évidemment qu’elle s’y imagine déjà. Et Anna se mord même la lèvre pour ne pas rire franchement et acheter compulsivement sans même attendre l’aval de Malone. « Ca ferait beaucoup rire Oscar ça. » - « Ca t’irait comme un gant. » Et cet éclat de joie franchit ses lippes, dans un son pareil à celui d’une petite fille. Il n’y a jamais d’âge pour retomber en enfance. Encore plus de s’imaginer la scène. Au fond d’elle, Anna sait que le jour venu sera moins léger. Qu’il y aura peut être des tensions entre Malone et elle. Mais là, dans cette atmosphère de fin d’année et de fête qui se prépare, Anna savoure l’instant présent, apaisée. « Tu sais quoi ? On va le prendre et voir à qui ça va le mieux. Ce sera Oscar le juge. » – « Mon dieu, je sens que je ne vais pas pouvoir garder mon sérieux. » Et elle perdra sûrement. Mais elle est certaine – en cet instant – que tout se passera pour le mieux.

Elle continue de chercher d’autres jeux, afin de pouvoir offrir à Oscar d’autres cadeaux pour son Noël. Et bien qu’elle soit sur la réserve avec Malone, la curiosité est plus forte que tout. Et forcément, Anna l’interroge sur le Noël qu’il va passer, espérant qu’il sera avec sa famille. Cette année, c’est aussi le premier Noël qu’Anna passera avec Samuel. Et c’est un tout nouveau moment qui s’offre à elle, tout en conservant ce sentiment de tristesse à l’idée que ça ne sera pas comme Oscar aurait aimé. Avec ses parents réunis, comme il le lui a dit une fois. « Je suis pas sur qu’on fasse Noël cette année. » Anna tourne le regard vers Malone, un œil interrogateur, surprise de sa réponse. « Pourquoi ? » Il n’y a point de curiosité malsaine dans sa voix. Anna sera toujours soucieuse du bien être de Malone et ce, même si elle en a choisi de s’en éloigner.  « Norman est porté disparu depuis la tempête. » C’est plus fort qu’elle, elle réagit par le geste, rythmé par les échos du cœur et éloigné de toute forme de raison. Sa main se pose sur le bras de Malone. « Mais non… Mais c’est horrible… » Lui répond-elle en baissant d’instinct la voix, tout comme l’ancien militaire vient de faire. La mine d’Anna se fait grave et bien qu’elle soit séparée de Malone, la famille Constantine / Weatherton aura toujours une importance pour elle, peu importe que certains puissent la considérer comme la méchante de l’histoire.
Néanmoins, elle se rend bien vite de sa main et elle la retire aussitôt, gênée d’avoir agi ainsi. « Ca affecte pas mal le moral des troupes. » Anna fronce les sourcils, une vague de tristesse qui l’envahit en pensant à Normal dont elle n’a jamais eu la possibilité de le connaître davantage. « Je veux bien te croire… Mais ça s’est passé quand ? Est-ce que… Est-ce qu’il y a des pistes ? » Elle se demande même si Malone s’est inclus dans le mouvement du moral des troupes comme il l’a dit bien qu’Anna pense tout le contraire. Elle l’a toujours connu comme n’ayant jamais vraiment apprécié son oncle, fruit d’une époque lointaine où ils étaient fusionnels au point de tout se dire et de ne rien se cacher. « Mais ça va, toi, avec tout ça… ? » La mine d’Anna est sincère, elle est vraiment inquiète des conséquences si Malone venait à replonger si c’était difficile à supporter.

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« Ca doit être tordant ce jeu, non ? » Bien sur qu’il levait un brin les yeux au ciel, tant il savait que cela allait finir par le tourner lui au ridicule. « Ca t’irait comme un gant. » Un petit rire lui échappa: il n’avait pas fallu bien longtemps à Anna pour confirmer le peu de doutes qu’il pouvait avoir. Pouvait-il lui en vouloir, cependant ? Il n’arrivait pas à se rappeler la dernière fois qu’ils avaient réussi à faire une sortie de cette sorte et à rester autant de temps ensemble sans qu’il n’y ait le moindre reproche ou la moindre gêne qui puisse s’installer entre eux. Il fallait en profiter, et étirer cet instant autant que possible dans toutes les directions possibles. « Mon dieu, je sens que je ne vais pas pouvoir garder mon sérieux. » - « Rends pas les armes si vite sinon je vais gagner avant même de jouer. » Ce n’était qu’une façon de parler: il y avait de fortes chances pour que leur fils choisisse sa mère comme gagnante de n’importe quel jeu, dans tous les cas.

Il y avait également de fortes chances pour qu’Oscar ne puisse pas montrer ses prouesses à sa dernière acquisition au sein de la famille Constantine; pas cette année en tous cas - et c’était peut-être la première fois où Malone était bien heureux que le petit vive chez sa mère et qu’il ait des festivités qui l’attendent de ce côté là. Bien sur que la première réponse qu’il apporta à la question de la jeune femme suscita l’étonnement, la curiosité. « Pourquoi ? » D’ordinaire, il aurait tout fait pour qu’un quelque-chose puisse être possible et qu’il ait l’occasion d’accueillir Oscar parmi les siens; cette année rien ne serait pareil, tant tout était en train de changer. Cela faisait plusieurs jours que Norman était porté disparu, et si c’était une information confidentielle, Malone savait qu’il pouvait en parler à Anna - elle était celle à qui il avait confié plus d’une fois sa vie, après tout. « Mais non… Mais c’est horrible… » La main d’Anna se referma sur son bras, et il ne sut s’empêcher de fermer les yeux un instant. Ce serait mentir de dire que ce contact ne lui faisait pas un bien fou, malgré tout. Il n’était pas touché par cette nouvelle comme il aurait du l’être, il le savait, mais la présence de sa femme à ses côtés avait toujours eu un effet particulier sur lui. Il rouvrit les yeux en soupirant quelque peu. « Ouais, c’est horrible. » Surtout que cela pesait sur le moral de tous les membres de sa famille, et qu’il n’y avait malheureusement pas grand chose à faire. « Je veux bien te croire… Mais ça s’est passé quand ? Est-ce que… Est-ce qu’il y a des pistes ? » Mordant de ses incisives sa lèvre inférieure, faisant jouer sa langue sur ces dernières, il hésita à répondre - autant parce-qu’il n’y avait pas grand chose à en dire que parce-qu’il ne prenait surement pas assez de nouvelles. « Pendant la tempête. James nous a prévenu un soir qu’il avait plus de nouvelles de son père depuis le début de journée, ou quelque-chose comme ça. » Il avait surement été rayé de l’arbre généalogique lors de cette discussion là. « Pas beaucoup de pistes apparemment, j’ai pas eu beaucoup de nouvelles. » Et il n’en avait pas cherché plus que cela.

« Mais ça va, toi, avec tout ça… ? » Le regard de Malone se décala pour tomber dans celui d’Anna, et il comprit avant même de poser la moindre question où elle voulait en venir. « Ca va, ça va, t’en fais pas sur ça. » Mais comme il savait qu’il avait déjà sorti plus d’une fois cette phrase là sans la penser, il inspira longuement pour reprendre la parole et ajouter des précisions. « Je… Tu sais à quel point j’ai pas les mêmes attaches avec Norman et James que les autres. » Les autres étant ses frères et soeurs - elle avait été assez longtemps à ses côtés pour connaitre les tenants et aboutissants des pensées et ressentis de Malone sur cette partie là de son histoire. « Je suis pas en danger, j’ai pas d’envie particulières. » Il ne mettait pas les mots mais il clarifiait les maux pour être sur qu’elle ne s’inquiète pas pour rien.

Aussi rapidement qu’elle est arrivée, la légèreté s’est envolée. Elle a, pourtant, apporté du réconfort dans le coeur d’Anna. Elle s’est dit qu’enfin leurs rapports pouvaient être cordiaux pour le bien être d’Oscar. Et pas une seule fois un désaccord n’a été rencontré. Pour autant, la nouvelle a suffi à balayer tout cela sans que Malone puisse en être tenu rigueur. Il ne manquerait plus que ça. De toute manière, Anna n’y a pas songé une seule seconde. Son geste, de poser sa main sur son bras, n’a été motivé que par cet instinct primaire, ce besoin de lui faire savoir qu’en dépit de tout, elle sera toujours là. Son visage n’est qu’un masque d’inquiétude tant la nouvelle est affreuse à entendre. Et bien qu’elle ne le connaissait pas intimement, qu’elle n’avait pu le voir que durant des repas de famille où il y avait bien trop de monde, elle se souvient encore de cet homme d’âge bien mûr et de combien Malone ne le portait pas spécialement dans son coeur.  « Ouais, c’est horrible. » Et Anna ne peut que tristement acquiescer de  la tête, parce qu’effectivement, elle serait dans un bien triste état si ce genre de de drame venait à arriver à Oscar ou à Samuel. Et même Malone. Ce serait comme perdre un bout de son âme. « Pendant la tempête. James nous a prévenu un soir qu’il avait plus de nouvelles de son père depuis le début de journée, ou quelque-chose comme ça. »  Anna ne peut s’empêcher de tilter sur la façon dont il présente la chose. Non pas qu’elle le trouve nonchalant. Mais… C’est un comme l’intuition que ça n’a pas l’air de lui faire quelque chose. Et elle s’en veut aussitôt d’avoir pu penser une telle chose. « Pas beaucoup de pistes apparemment, j’ai pas eu beaucoup de nouvelles. » Anna le dévisage pendant quelques seconde avant de reporter son regard vers le rayon empli de jeux. La pianiste ne peut s’empêcher de se dire que la vie porte un gout bien étrange durant laquelle, indolents sont les gens qui font leurs achats de Noël pendant que d’autres vivent un drame. « Tu pourras m’en donner dès que … tu en sais un peu plus ? J’espère que James tient le coup face à cette tragédie… » Finit-elle par demander, d’une voix un peu plus timide. Elle ne se sent pas forcément légitime à l’accaparer ainsi, surtout quand il s’agissait une personne dont il n’était pas spécialement proche. Néanmoins, elle s’inquiète Anna, et bien plus qu’elle ne veut l’admettre. Elle ne le remarque même pas à vrai dire. Et forcément, elle se fait déjà du souci pour Malone, sur comment il doit vivre la chose. Si une personne dans ce monde, à part elle, a pu lui demander comment il allait, comment il vivait la chose. « Ca va, ça va, t’en fais pas sur ça. » Elle ne peut éviter ce sourire, en demi teinte, qui craque son visage. Non pas qu’elle se moque ou que cela veut dire que le sujet est clos. Mais bien parce qu’il est le spécialiste du « ça va imotep » à toutes les sauces de n’importe quelle conversation.  « Je… Tu sais à quel point j’ai pas les mêmes attaches avec Norman et James que les autres. » - « Je le sais… » Répond doucement Anna, comprenant qu’il est détaché de tout cela. En son for intérieur, elle se met une note dans sa tête pour contacter August et savoir comme il vit cette tragédie. Auguste est celui avec qui elle a le plus d’affinités de tous les frères et soeurs de Malone. « Mais si toi ça va, alors ça me va… » Se contente-t-elle d’ajouter en se disant qu’il y a bien trop de politesse dans cette conversation, bien différente de toutes celles qu’ils avaient pu avoir jusqu’à présent. « Je suis pas en danger, j’ai pas d’envie particulières. » A ces mots, Anna sent un poids s’envoler en elle, comme un soulagement que ça ne pourra éveiller des envies endormies. Cette peur que tout puisse reprendre ne la quitte jamais. Elle sait que la guérison est longue et quand bien même, la rechute n’est jamais loin. Et elle ne peut empêcher ce vent d’affection et de tendresse la saisir en appréciant sa sincérité. C’est un parfois un grain de sable qui fait toute la différence pour faire changer les choses. « Je ne suis pas forcément légitime à te dire ça… Mais tu sais, je suis là si tu as besoin. » Elle a mis de la distance dans son coeur vis à vis de tout ce qu’elle éprouve mais elle ne cessera jamais de lui venir en aide s’il en ressent le besoin. « On est là pour le cadeau d’Oscar mais tu sais que tu peux compter sur moi même si c’est étrange de le dire ainsi. » Elle ne peut s’empêcher de rougir un peu, mal à l’aise. Elle se sentirait presque redevenir cette gamine qui doit se présenter dans un repas mondain dans l’ombre de sa soeur et qui attire encore tous les regards. « Je te proposerai bien de passer le 25 avec nous mais je suppose que tu vas dire non… » Ajoute-t-elle en se disant que ça serait clairement bizarre bien que la volonté soit là de vouloir faire que ça aille bien. Elle pense aussitôt que même Samuel risque de ne pas bien le prendre. Alors, Anna se reprend aussitôt : « Ou alors vous n’avez qu’à vous retrouver tous les deux pour un Noël au bord de la plage. Et Oscar te montrera le résultat des activités extra scolaires. » Et elle se dit qu’ils apprécieront d’être tous les deux. Avec la nouvelle qu’elle a appris, Anna n’est pas forcément heureuse à l’idée que Malone puisse être seul pendant les fêtes de Noël.

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« Tu pourras m’en donner dès que … tu en sais un peu plus ? J’espère que James tient le coup face à cette tragédie… » Après avoir gardé un instant et un autre son regard dans le vague, Malone opina du chef. « Je te tiendrai au courant ouais, pas de soucis. » Même s’il y avait de fortes chances pour que les nouvelles ne soient pas bonnes - contrairement au reste de sa famille, il était bien plus lucide sur cette partie là de l’histoire -, il donnerait les nouvelles à Anna sans broncher. Parce-qu’elle était toujours une partie de cette famille malgré tout, presque plus que lui à certains moments. Il inspira un moment. « Et James tient presque le coup. Je crois. » Le peu d’échanges qu’il avait eu avec son cousin laissait entendre la peine et la détresse dans laquelle il se trouvait présentement, mais même Malone ne pouvait lui en vouloir sur ce point: il savait ce que c’était de savoir son père entre la vie et la mort.

L’inquiétude d’Anna ne mit pas bien longtemps d’ailleurs à ne pas s’arrêter simplement aux autres membres de la famille Weatherton et Constantine, puisque cette dernière se porta assez rapidement sur celui qui était officiellement toujours son mari. Il ne ressentait pas les choses de la même façon, n’ayant jamais eu une attache particulièrement déterminée envers Norman; il passait même plus de temps à le critiquer qu’autre chose. Une partie de Malone savait que ce n’était pas juste, mais il n’arrivait pas à écouter cette dernière assez pour qu’elle prédomine le reste. « Je le sais… » Il fit un petite moue. « Mais si toi ça va, alors ça me va… » Il opina quelque peu du chef. Et surtout: il rebondit sur autre chose, parce-qu’ils savaient pertinemment tous les deux que ce n’était pas qu’une question de ressenti et d’émotions, de sentiments, avec lui. A elle, il ne le cachait pas: elle avait vu le pire de lui, et aujourd’hui c’était presque une version agréable à voir puisqu’il était pleinement en contrôle de ce monstre qu’il gardait tapi à l’intérieur de lui. Il put voir, autant dans son regard que dans la façon dont ses épaules s’affaissèrent un peu, qu’un soulagement s’était emparé d’elle. Il pinça ses lèvres, hocha quelque peu sa tête: c’était bien la question silencieuse qu’elle se posait. Il ne pivotait lui en vouloir, il se la posait aussi assez régulièrement. « Je ne suis pas forcément légitime à te dire ça… Mais tu sais, je suis là si tu as besoin. » A ces mots là, son regard se reporta sur elle, et il ne sut s’empêcher d’avoir un maigre, mais bien présent, sourire aux lèvres. Ouvrant sa bouche un instant avant de la refermer, il prit un instant pour penser les mots qu’il voulait dire. Parce-qu’il aurait voulu lui faire entendre qu’elle était et serait toujours légitime à ses yeux de lui dire quoi que ce soit; elle avait gagné ce droit là des années plus tôt et ne comptait pas le lui retirer. Mais Malone était aussi parfaitement conscient que les choses n’étaient plus ce qu’elles avaient pu être entre eux, alors il ravala sa première réaction pour en donner une plus adaptée. « Merci. T’es pas obligée. » Parce-qu’il ne voulait plus être ce fardeau qu’il avait pu être pour elle pendant trop de temps - mais ses yeux criaient si fort en silence qu’il était on ne pouvait plus reconnaissant qu’elle saurait le lire sans soucis. « On est là pour le cadeau d’Oscar mais tu sais que tu peux compter sur moi même si c’est étrange de le dire ainsi. » - « C’est pas étrange. C’est… Ouais, merci. Ca fait du bien de l’entendre. » Et promis, il ne pousserait pas plus, s’arrêterait là pour aujourd’hui.

Puisque ce ne fut pas lui qui lança le reste de la conversation. « Je te proposerai bien de passer le 25 avec nous mais je suppose que tu vas dire non… » Il aurait choisi un autre sujet de conversation, si c’était lui qui avait choisi le sujet suivant. Disons que parler de Noël était déjà une chose en tant normal, cette année c’était d’autant plus étrange et de parler d’un Noël où un autre homme serait aux côtés d’Anna… Cela lui fila un frisson qu’il ne laissa pas paraitre. Il n’avait aucun droit de dire quoi que ce soit, mais il n’y avait aucune version de la réalité où il approuvait cette situation, malgré tout. « Je vais dire non, tu vises juste. » Sa voix gardait un ton chaleureux malgré tout. « Je suis pas assez mature pour réussir à faire ça. » Qu’il ajouta, avouant d’une petite voix, s’éclaircissant la gorge dans la foulée; Anna comprendrait de quoi il parlait. « Ou alors vous n’avez qu’à vous retrouver tous les deux pour un Noël au bord de la plage. Et Oscar te montrera le résultat des activités extra scolaires. » Ces mots là en revanche, Malone ne s’y était pas attendu; tout simplement parce-que ce n’était pas là une proposition qui faisait partie de celles de la brune d’ordinaire. Elle lui proposait de plus en plus de passer du temps auprès d’Oscar, il ne niait pas cette partie là. Mais de façon aussi spontanée et sans qu’il n’ait soufflé l’idée avant ? « Tu veux dire, que lui et moi ? » Il préférait reprendre pour être sur de ne pas se faire des idées. « Genre si je passe le prendre pour le vingt-cinq au soir pour passer la fin de journée avec lui, qu’avec lui ? » Oh, se rendait-elle compte à quel point c’était le meilleur cadeau de Noël qu’elle pouvait lui faire ? Constantine n’avait pas besoin de bien plus, en réalité: passer un moment de ce jour saint en compagnie de son fils et de personne d’autre, parce-que personne d’autre n’importait autant que lui, finalement et c’était ce à quoi il s’appliquait depuis qu’il avait arrêté d’être à la dérive.

Elle ne réalise pas encore la nouvelle. Et bien qu’elle ne l’a pas connu personnellement, Anna ne peut s’empêcher de s’inquiéter, d’être attristée. Même en ces temps heureux, le malheur n’est jamais très loin dans certaines familles. Et c’est d’autant plus légitime quand ça la touche au plus près des siens. Bien sûr, elle a refait sa vie mais n’en déplaise à ceux qui pensent le contraire, Anna a encore beaucoup d’estime pour les Constantine. Et quelque part, il y aura toujours ce lien au travers de son petit garçon. Ce pour quoi elle demande à son ex qui demeure encore son mari, de la tenir au courant. « Je te tiendrai au courant ouais, pas de soucis. » Elle se contente d’opiner du chef, demeurant silencieuse. Que pourrait-elle dire de plus ? Elle sait que Norman n’a jamais été une personne que Malone appréciait. Et elle comprend ce qu’il peut ressentir en cet instant. De toute façon, Anna comprendra toujours les réactions de Malone, non par volonté molle de dire oui à tout mais bien parce qu’elle le connaît trop bien. « Et James tient presque le coup. Je crois. » Et là encore, Anna acquiesca encore de la tête. Pareil pour James, elle espère que les nouvelles seront meilleures mais au fond d’elle, la pianiste sait que les miracles sont rares mais peut-être que finalement, Norman est coincé et blessé. Mais toujours vivant ? Elle l’espère sincèrement.
Cependant, l’inquiétude d’Anna demeure bien plus forte quand il s’agit de Malone. Elle est preque aux aguets que ce genre d’événement puisse le faire replonger de nouveau. Le choc peut amener des récidives et c’est tout ce qu’elle ne désire pas. Alors c’est dur. Dur de l’exprimer. Dur d’être détachée alors qu’en réalité, ça lui tort l’estomac de savoir qu’il traverse une telle épreuve, et ce en dépit de ce qu’il peut penser de Norman. Elle est pourtant hésitant dans ses mots. Elle bégayerait presque mais les mots sont là : quoi qu’il arrive, Anna sera là pour lui. Le timbre de sa voix y apporte toute la sincrité dont elle sait faire preuve. « Merci. T’es pas obligée. » A ses mots, Anna lève les yeux pour rencontrer ceux de Malone. Un peu peinée parce que si elle n’est pas obligée de le faire, elle se sent tout comme. Qu’au fond, elle s’accroche à ce qu’elle puisse être importante dans sa vie et ce, au travers des yeux d’Oscar. Mais en scrutant les iris de l’ancien militaire, Anna comprend. Et doucement, elle lui adresse un sourire parce qu’il n’y a pas besoin de parler pour deviner ce qui ne peut être murmuré jusqu’à rappeler à voix haute combien tout ceci demeure étrange. « C’est pas étrange. C’est… Ouais, merci. Ca fait du bien de l’entendre. » Elle se sent bien plus rassurée au fond d’elle. Et elle espère de tout son cœur qu’il saura la contacter s’il venait à en éprouver le besoin.

La conversation n’accueille, pour autant, pas de nouvelles légèretés puisque là encore, Anna finit par réaliser qu’il devra passer Noël seul. Et encore plus avec cette menace au dessus de la famille Constantine qui pourrait leur tomber dessus à coup de nouvelle défaitiste. Et ça l’attriste de savoir que le père de son fils ne sera pas auprès des siens. Et bien que l’idée de passer le 25 tous ensemble soit étrange, elle le lui propose bien qu’elle devine la réponse qui s’ensuit aussitôt : « Je vais dire non, tu vises juste. » Elle ne peut empêcher son sourire de s’étirer sur les lèvres parce qu’au-delà du fait qu’il décline, le ton de Malone ne comporte aucune malveillance ou sarcasme. « Je suis pas assez mature pour réussir à faire ça. ». Et forcément, que peut-elle dire ? Elle comprend parfaitement et c’est vrai que la situation serait si bizarre pour lui. Pour elle, également mais elle pourrait alors considérer que tous les hommes qui sont importants dans sa vie sont là. Ce serait digne d’un téléfilm de Noël dont elle raffole en secret. C’est à ce moment-là que l’idée lui vient de lui proposer de passer le 25 avec son fils. Bien qu’elle ait la garde exclusive et qu’elle n’est pas encore prête à devoir la partager, Anna ne peut s’imaginer que le père de son fils puisse passer des fêtes seul. Ça lui en coute parce que dans ces histoires de séparation, il y a toujours un parent qui sera esseulé. Mais pour une fois… Elle se dit que son tour est arrivé. Et la réaction de Malone lui arrache un petit rire :« Tu veux dire, que lui et moi ? » - « Mais non, il y aura le pape et aussi Tom Hanks… Et j’oubliais un car entier rempli d’enfants bruyants et fan de chants de Noël qui hurleront dans tes oreilles. » Elle ne peut s’empêcher de rire encore et d’ajouter : « Bien sûr que vous deux. »  « Genre si je passe le prendre pour le vingt-cinq au soir pour passer la fin de journée avec lui, qu’avec lui ? » En entendant cette excitation presque perceptible dans la voix de l’ancien militaire, Anna sent son cœur qui se remplit d’une douce chaleur. Elle se sent aussi rassurée et se dit qu’elle a eu une bonne idée. « Oui, on pourra s’organiser comme ça ou même le midi. Je pense qu’entre passer la journée chez mes parents ou avec toi, le choix d’Oscar sera vite fait. » Bien sûr, il y a cette tristesse qui résonne en elle à l’idée qu’ils se verront sans elle. Et c’est tout le paradoxe de ressentir ça, de se dire que c’est insensé dans le fond. Il y a Samuel et ils sont deux familles maintenant. Qui est-elle pour réclamer d’être entre Malone et son fils ? « Et tu pourras lui offrir ça, il sera vraiment content. » Ajoute Anna en désignant le jeu. Oscar sera fou de joie c’est clair. Et tant que son fils demeure heureux, c’est le principal. « On devrait trouver deux autres jeux et je pense qu’on sera bon pour aujourd’hui. » Et finalement, il y a moins d’hésitation sur le choix des autres cadeaux, comme si tout se débloquait avec plus de facilité. Anna se sent d’humeur mitigée, à la fois triste pour Norman, triste de savoir son fils loin d’elle le vingt-cinq mais heureuse pour Malone. « Je suis vraiment contente que ça s’arrange ainsi. » Finit-elle par dire lorsqu’ils se dirigent vers la caisse pour payer.

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Le soutien d’Anna était quelque-chose d’important; cela l’avait toujours été et cela le resterait, c’était indéniable. Mais savoir en plus qu’elles rangeait de son côté, sans avoir l’entièreté de la situation exposée, et après toutes ces années soufflait un vent de chaleur sur le coeur de Malone. Ils aviner beau avoir des chemins de vie séparés maintenant, malheureusement - s’il avait eu le choix il n’aurait pas accepté de la voir partir -, ce n’était pas pour autant que ce n’était pas important pour lui de savoir qu’elle était de son côté surtout quand cela concernait sa famille.

Il ne s’attendait en revanche pas à ce qu’elle soit à tel point de son côté qu’elle puisse lui faire une telle proposition. Il en avait rêvé, souvent en secret parce-qu’il savait qu’il existait bien des situations où il n’avait pas son mot à dire; mais passer Noël avec Oscar cela voulait dire qu’une nouvelle étape était franchie, qu’il avait réussi à prouver un peu plus à la jeune femme à ses côtés qu’il était digne d’être de ceux à qui la confiance était de nouveau accordé. Il ne pourrait jamais complètement effacer tous ce qu’il lui avait fait subir, parce-que le passé restait le passé; mais il pouvait continuer de faire des efforts pour que les choses s’améliorent entre eux - pour eux, pour le petit aussi et surtout. Le petit rire qu’elle laissa échapper montrait déjà au moins à quel point elle n’était pas étriquée dans cette conversation et qu’elle comprenait sans qu’il n’ait besoin de le verbaliser que l’étonnement qu’il ressentait face à cette proposition n’était pas un reproche. « Mais non, il y aura le pape et aussi Tom Hanks… Et j’oubliais un car entier rempli d’enfants bruyants et fan de chants de Noël qui hurleront dans tes oreilles. » Peut-être qu’il se laissa aller à un petit sourire également à son tour. « Bien sûr que vous deux. » Et bien sur également que le coeur de Malone manqua un battement à cette confirmation. Il pouvait les compter sur les doigts de ses mains, les moments qu’il avait pu passer en tête à tête avec son fils depuis qu’il était sobre; parce-quel pendant longtemps, Anna n’avait pas confiance en lui et avec le recul il comprenait de plus en plus facilement pourquoi, même si cela continuait de lui faire mal. Mais cela avait toujours été pour des moments aléatoires de l’année - il n’avait pas encore eu accès à un moment aussi important que Noël par exemple. « Oui, on pourra s’organiser comme ça ou même le midi. Je pense qu’entre passer la journée chez mes parents ou avec toi, le choix d’Oscar sera vite fait. » Oh, que l’idée était on ne pouvait plus alléchante et bien sur que Constantine avait de plus en plus de mal à tenir une expression neutre sur son visage tant il se trouvait d’avance enchanté par l’idée; mais il savait où la limite se devait d’être tracée aussi. « Je sais qu’il serait trop content d’éviter d’aller chez tes parents, mais eux vont pas savoir te le pardonner si c’est ça. » Les relations étaient déjà assez compliquées comme ça, il n’était pas nécessaire d’en rajouter une couche supplémentaire non-nécessaire. Il reprit la parole. « Je peux passer le prendre après le repas chez tes parents, ça sera bien pour tout le monde comme ça. » Il supporterait les regards de travers de la part de ceux qui étaient officiellement toujours ses beaux-parents, il l’avait fait pendant des années. « Et tu pourras lui offrir ça, il sera vraiment content. » Il opina du chef. « Ce sera avec plaisir. » 

« On devrait trouver deux autres jeux et je pense qu’on sera bon pour aujourd’hui. » Sans montrer la moindre opposition, il suivit Anna dans la quête de la fin des cadeaux, et il finit par avoir les bras remplis de ce qu’il manquait. « Je suis vraiment contente que ça s’arrange ainsi. » - « Moi aussi. » Et alors qu’ils arrivaient à hauteur de la caisse, il se permit de se pencher dans sa direction pour déposer un baiser sur sa joue; il connaissait encore la douceur de sa peau par coeur. « Merci Anna. » De faire des efforts, de remarquer et récompenser les siens, de savoir passer outre certaines tensions entre eux désormais pour leur fils et pour qu’il puisse grandir avec son père à ses côtés - mais Malone n’avait pas besoin de préciser tout cela à haute voix tant c’était lisible dans son regard.