Pas de secrets entre nous
@Savannah Williams ☆ Pénélope

Chez Pénélope – Bayside J’avais l’impression que des siècles s’étaient écoulés depuis que je n’avais pas fait de soirée avec Savannah. Dans les faits, on ne devait pas en être loin parce qu’entre son boulot, son fils, sa vie, mon boulot, ma vie chaotique … C’était compliqué de trouver un créneau commun. Finalement nous y étions arrivées. J’avoue que je lui avais envoyé plusieurs messages dans la semaine pour m’assurer qu’elle serait bien là. Je lui avais même dit qu’elle pourrait rester dormir à la maison si elle venait avec Mathis et que ce dernier s’endormait pendant la soirée. Non vraiment, j’avais tout balisé. Cette soirée devait se faire.

J’avais dépoussiéré ma terrasse, remis en place les transats, chaises et la table que j’avais rangé à la hâte à cause de la tempête et après, pendant les travaux dans la maison. J’avais remis des guirlandes lumineuses et deux paniers pour que les chats puissent profiter de cette chaude soirée d’été. Le dîner était franchement simple : des tomates, des concombres, de la sauce light … et de quoi faire un barbecue. J’avais été fatiguée cette semaine – on avait parlé avec Tony mais ça ne me suffisait pas, et ça me bouffait, ça m’empêchait de dormir – mon sommeil était perturbé alors je ne m’étais pas trop cassée la tête tant au niveau du menu, qu’au niveau de ma tenue. J’avais enfilé un short en jean qui mettait en valeur mes longues jambes et un tee shirt un peu large qui cachait mon petit ventre. Pas de quoi affoler les gens, ni même deviner que je pouvais être enceinte … juste que j’avais peut-être un peu trop abusé de la pizza cette semaine. Mais j’étais tout de même plus à l’aise dans un tee shirt plus large (et je voulais brouiller les pistes pour les yeux de lynx de ma meilleure amie si si).

Je me préparer un jus de mangue lorsque la sonnerie de la porte d’entrée retentit. Je lâchais mo n extracteur à jus et allais ouvrir à la jolie blonde avec un grand sourire : « T’est enfin là ! » lui dis-je, tellement heureuse de la voir. Je la pris dans mes bras pour la saluer puis m’effaçais de l’entrée pour la laisser pénétrer dans la maison. J'étais en train de me dire qu'une soirée ne suffirait pour nous mettre à jour sur nos vie. Sur la mienne en tout cas ... oh et puis merde ! J'étais pas obligée de tout dire non ?

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@Pénélope Danbury ☆ Savannah

Ma vie était loin d'être tout repos depuis plusieurs mois. Les emmerdes s'accumulent à ma porte sans que je ne parvienne à réellement m'en débarrasser. Entre les ennuis professionnels, les démêlés avec la justice et les problèmes personnels, ce quotidien devenait parfois invivable. Je tente de faire de mon mieux pour gérer tout ça, mais je dois dire que la plupart du temps, je me sens complètement submergée par cette vague déferlante. Est-ce la raison qui explique pourquoi je ne trouve pas de temps pour ma meilleure amie? Probablement. Mais je mentirais si je disais qu'il n'y en avait pas d'autres. Je n'ai pas envie de l'inquiéter avec tous ces soucis, et il y a aussi ces choses, celles que je redoute d'évoquer avec elle, de peur de recevoir un avis que je ne serais en mesure d'entendre. Alors peut-être que j'essaie simplement de me préparer psychologiquement pour être solide comme un roc et lui éviter la partie de la fille désemparée qui gère très mal sa vie, soit je repousse le moment où je serais contrainte de lui confier toutes ces choses dont je ne suis pas toujours fière. En appliquant un rouge à lèvre devant le miroir, je me dis que je ne suis pas obligée de tout lui confier par ailleurs, et j'espère surtout que sa vie aura connu autant de retournements que moi pour que l'attention ne soit pas focaliser sur ma propre personne. Après autant de temps, les chances doivent être élevées, pas vrai?

Mon doigt appuie longuement sur la sonnette, alors que mon regard bleuté se perd un instant autour de moi. Elle m'ouvre la porte, m'offrant l'image d'une femme à l'allure décontractée, mais qui me semble surtout fatiguée. « T’es enfin là ! » Je souris, subissant bien assez vite son étreinte dans laquelle je m'enfonce avec plaisir en souriant, fermant quelques secondes les paupières pour me perdre la douceur de cette dernière. «Déconne pas, j'ai juste dix minutes de retard» En réponse à sa réplique, sachant pourtant très bien qu'elle parle du temps qui a séparé notre dernière rencontre de celle-ci, et non du retard que je lui ai imposé en débarquant ici. Elle se recule, et j'en profite pour l'observer plus longuement, confirmant mon ressenti précédent. «T'as une seule mine Danbury» Le genre de remarque qui ne fait jamais plaisir à entendre, mais est presque naturel venant de moi, soulignant un point qui pourrait justifier cet état de fatigue. Elle libère l'entrée, me permettant d'envahir les lieux, et de déposer mon sac à main dans l'entrée, comme s'il s'agissait de ma propre maison. Une aisance qui se justifie par le temps que j'ai pu y passer. «Ca va, elle semble avoir tenu le coup» déclarais-je en observant autour de nous, faisant un état des lieux de cette bâtisse, qui a subi elle aussi la tempête désastreuse d'il y a plusieurs semaines. Les températures restent particulièrement élevées à cette partie de l'année, et cette robe pourtant légère que je porte pour l'occasion suffit à peine à me le faire oublier. «Dis moi que tu nous as préparé de bons petits mojitos» Un espoir que je fonde en elle, un besoin inespéré d'absorber assez d'alcool pour parvenir à me détendre «Je meurs de soif»

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@Savannah Williams ☆ Pénélope

Chez Pénélope – Bayside Je l’avais attendu ce date avec Savannah. Mais nos vies étaient compliquées et j’étais consciente que ce n’était plus comme quand nous étions des étudiantes qui pouvaient faire la fête quand ça nous arrangeait. Savannah était maman d’un adorable petit garçon de 6 ans et ce n’était pas facile avec le papa. Et moi … De mon côté, j’allais bientôt être maman et ça allait encore moins me laisser de temps pour moi. J’attendais avec impatience la prochaine échographie. Pour la première, celle de datation, j’étais dans le floue. Affolée par la nouvelle et j’avais vu sans voir. Là, je pourrais voir si les petits grumeaux - ils étaient si petits, comme des grumeaux quand j’avais appris être enceinte – avaient bien grandis.

Savannah sonna enfin et le sourire qu’on pouvait lire sur mon visage confirmait à quel point j’étais contente de la voir. Notre étreinte, même brève, fut chaleureuse. Je m’effaçais pour la laisser enfin rentrer. «Déconne pas, j'ai juste dix minutes de retard» Elle savait que je ne parlais pas de son soi-disant retard de 10 petites minutes mais bien de tout ce temps passé loin l’une de l’autre. Le téléphone, les vocaux, les textos c’était marrant cinq minutes mais on avait plus 15 ans. Le regard de la belle me détailla rapidement – pourtant j’avais cette impression de passer au rayon X – et le sentence tomba : «T'as une seule mine Danbury», J’haussais les sourcils avant de rouler les yeux, un sourire ironique collé aux lèvres, « Je dors mal en ce moment. » lui répondis-je sans plus d’explications. Je dormais mal parce que j’avais avoué à mon meilleur ami, mon ami d’enfance, mon âme sœur platonique (ahem) , que je ne voulais pas le partager et il était d’accord avec ça. Je dormais mal parce que j’avais passé beaucoup de nuits, ces deux derniers mois dans ses bras et que – ça m’emmerdait de l’admettre tel quel – mais ça me manquait cette proximité avec lui. Je dormais mal parce que – ne nous mentons pas – j’avais les hormones en ébullition et que je mangeais comme un ogre. En particulier des donuts au sucre. Je tuerais n’importe qui pour des donuts au sucre, alors que bon, j’ai toujours aimé ça mais sans plus.

La jolie blonde déposa son sac à main sur le meuble de l’entrée et regardait autour d’elle : «Ca va, elle semble avoir tenu le coup», Je souris à sa remarque et en profitais pour refermer la porte derrière nous. « Que tu crois ! » ironisais-je avant de soupirer longuement, « Toutes les vitres des chambres ont explosé, j’ai dû les changer. » commençais-je, « Je pensais que la baie vitrée exploserait mais elle s’est juste fendue, mais là aussi j’ai dû la remplacer. J’ai dormi dans le salon pendant 2 semaines, et j’ai dû refaire les peintures dans les chambres. Une galère, je te raconte pas. Et toi ? Ta maison a tenu le coup ? Mathis était avec toi le soir de la tempête ? Il a pas eu trop peur ? » Je n’osais pas imaginer à quel point ça pouvait être stressant pour un petit garçon. Comme la nature pouvait se déchainer sans rien pouvoir y faire.

La chance qu’on avait en Australie, c’était qu’à cette période de l’année, il faisait particulièrement chaud donc ça n’avait pas été très compliqué de vivre dans une maison avec des fenêtres de fortune et que la peinture avait pu sécher rapidement. J’étais incapable de remplacer des fenêtres, en revanche j’étais assez bricoleuse pour me charger des peintures. «Dis moi que tu nous as préparé de bons petits mojitos» Je riais de bon cœur, c’était bien ma meilleure amie ça ! «Je meurs de soif», je lui montrais du doigt la baie vitrée ouverte, la table prête et le barbecue qui était prêt à recevoir la viande, « Installes-toi, j’attendais que tu arrives pour préparer le mojito. » Je ne précisais évidemment pas que je n’allais préparer qu’un seul mojito et me contentais d’aller lui préparer notre boisson fétiche. Rhum blanc, menthe, citron vert, eau gazeuse. Rien ne manquait dans ma cuisine et je lui amenais rapidement le breuvage magique. Mon jus de mangue dans une autre main, je lui tendis son verre et avançais le mien pour qu’on puisse trinquer dans les yeux: « Salud ! » en espérant, non en priant, qu’elle ne relève pas que je sois sans alcool pour le moment. « J’ai sorti quelques trucs pour grignoter si ça te dit. » lui dis-je en prenant une petite tomate… ce que je regrettais instantanément parce qu’elle me semblait beaucoup trop acide. J’aurais dû prendre des chips !!

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@Pénélope Danbury ☆ Savannah

Derrière la joie de pouvoir enfin la retrouver à travers un quotidien plutôt chargé, l'appréhension de devoir évoquer certains sujets avec elle. Non pas parce que je peine à me confier sur l'intégralité de mes histoires, bien que je me contenterais bien de passer certaines sous silence pour me préserver, mais surtout parce qu'elle émettra parfois un avis qui n'aura pas dans mon sens. C'est pourtant exactement ce que j'aime chez elle. Sa capacité à se montrer franche sans prendre de pincette, quitte à se montrer parfois particulièrement cruelle. J'espère simplement que les nouvelles seront tout aussi nombreuses de son côté pour permettre de faire dévier la conversation dès lorsque je me sentirais perdre le contrôle sur celle-ci. «Déconne pas, j'ai juste dix minutes de retard»  Une ironie qu'elle me connait. Une capacité à rendre tout échange particulièrement dérisoire pour éviter les véritables sujets. Pour autant, je suis complètement en accord avec elle, ces retrouvailles auraient dû avoir lieu bien plus tôt, cela nous aurait peut-être permit de pouvoir profiter de la soirée sans avoir cette liste de choses astronomiques à évoquer, au risque de partir dans tous les sens à certains moments. «T'as une seule mine Danbury» Un fait qui mérite d'être évoqué, et qui peut-être se verra justifier par quelques aveux au cours de la soirée. « Je dors mal en ce moment. » Ou pas. Je souris, ne pouvant pourtant m'empêcher de penser que même ces petits cernes sous les yeux, elle n'en reste pas moins ravissante. Une des ces beautés naturelles qui nous saute aux yeux, et qu'on ne peut que remarquer, même dans un moment pareil. Je m'approprie les lieux sans plus attendre, observant autour de moi. « Que tu crois ! » Mes yeux poursuivent leur analyse. « Toutes les vitres des chambres ont explosé, j’ai dû les changer.Je pensais que la baie vitrée exploserait mais elle s’est juste fendue, mais là aussi j’ai dû la remplacer. J’ai dormi dans le salon pendant 2 semaines, et j’ai dû refaire les peintures dans les chambres. Une galère, je te raconte pas.» Mon regard est posé sur elle, exprimant à lui seul la surprise que j'éprouve face à ces révélations. «Merde. J'suis désolée Pen', j'ignorais que tu avais autant subi! T'aurais dû venir à la maison pendant les travaux.» Une proposition qui arrive bien trop tardivement, malheureusement. «Et toi ? Ta maison a tenu le coup ? Mathis était avec toi le soir de la tempête ? Il a pas eu trop peur ? » Je hoche négativement la tête. «Nan…Il était avec James. Et heureusement, j'sais pas si je serais parvenue à le rassurer, j'étais moi même pas sereine par ce qui s'passait dehors.» Comme la plupart de la population de ce pays. « Fort heureusement, il n'y a eu que des petits dégâts pour ma part. Mise à part que j'ai retrouvé un trampoline dans ma piscine» Un léger sourire se dessine sur mon visage, me souvenant parfaitement de l'air perplexe que j'avais eu au petit matin face à cette découverte.

«Dis moi que tu nous as préparé de bons petits mojitos» Une sorte de supplication, alors que c'est devenu presque un rituel dès que nos chemins se croisent. Ce besoin de partager la même boisson, et de laisser échapper nos problèmes au travers des saveurs mentholées de cette dernière. Elle s'en amuse, pas tellement surprise de subir cette demande, alors qu'elle me désigne l'extérieur, m'invitant à rejoindre cette jolie terrasse sur laquelle nous pourrons nous détendre sous cette chaleur de plomb. « Installes-toi, j’attendais que tu arrives pour préparer le mojito. » J'acquiesce d'un signe de tête. «T'es la meilleure.» Et je ne dis pas ça uniquement parce qu'elle a devancé mes envies. Je m'installe sur l'une des chaises, rapidement rejointe par la jolie blonde qui me tend mon verre. Son regard croise le mien lorsque nos verres cognent l'un contre l'autre dans un tintement parfait. « Salute ! »  Mes traits s'étirent « Salute ! » répondis-je dans cette langue qui m'est si chère. Mes lèvres se posent sur la paille, savourant la fraîcheur de ce délicieux breuvage, alors que rapidement je fronce les sourcils en constatant qu'elle a opté pour un autre choix. «Tu fais une entorse à la règle?» Une curiosité innocente face à cette boisson qui diffère de la mienne. «Dis moi pas que c'est sans alcool, je n'te croirais pas!» m'amusais en m'emparant de quelques biscuits apéro.

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@Savannah Williams ☆ Pénélope

Chez Pénélope – Bayside J’étais heureuse de passer cette soirée avec la jolie blonde. Une joie mêlée à de l’appréhension parce que je savais qu’entre nous l’honnêteté était de mise mais toujours très cash. Tiens d’ailleurs, ça ne manqua pas d’arriver. Oui, j’avais une sale mine. j’avais de bonnes raisons entre mon sommeil perturbé et ces nuits où il manquait quelqu’un dans mon lit. Savannah ne releva pas plus mais je me doutais, à son sourire, que je n’allais pas m’en tirer à si bon compte. Elle en reparlerait… probablement dans la soirée et sans que je ne le vois venir. C’était sa technique pour m’arracher des aveux. Heureusement, je suis sauvée par la tempête Olga. J’avais fait faire les travaux relativement rapidement et j’avais eu de la chance que ce soit fait dans les temps. «Merde. J'suis désolée Pen', j'ignorais que tu avais autant subi! T'aurais dû venir à la maison pendant les travaux.» Je balayais ces paroles d’un geste de la main et lui offrais un sourire rassurant : « Oh t’inquiètes pas. J’ai eu la chance de pouvoir entamer les travaux rapidement et puis après,  » d’un signe de main, je montrais les murs, « La peinture c’est pas sorcier. »  finis-je par dire en haussant les épaules. J’avais l’habitude de me débrouiller, surtout en matière de travaux et cela depuis des années. De son côté, Sav’ n’avait pas eu de dégâts chez elle et Mathis se trouvait en sécurité chez son père… par chance toujours, d’après la belle blonde, qui n’avait pas été rassurée par ce qui s’était passé dehors. « Oui c’était dingue ce qui se passait dehors. J’ai cru que ma maison allait s’envoler. » J’avais passé une partie de la soirée dans la cuisine, là où je n’avais pas peur que les fenêtre n’explose. « Un trampoline dans la piscine ? Sérieusement ?! » plaisantais-je tandis que je plantais mon regard surpris dans le sien.

Rapidement, une supplique prononcée avec théâtralisation, ce qui m’arrache un éclat de rire. Un mojito et vite ! «T'es la meilleure.» Je la laisse s’installer dehors tranquillement tandis que je prépare le précieux breuvage dont elle raffole tant. Je le lui tends et nous trinquons immédiatement. J’avais espéré qu’elle ne remarquerait pas que j’étais au « sans alcool ». «Tu fais une entorse à la règle?» Mes lèvres posées sur la paille, je prends une gorgée de mon jus de fruit et pose mes fesses sur le transat. . «Dis moi pas que c'est sans alcool, je n'te croirais pas!» Sans oser croiser son regard, je regarde partout – en particulier l’horizon, l’océan : « Oh tu sais … j’ai l’estomac en vrac depuis quelques jours…  » Je marmonnais sans grande conviction, espérant qu’elle ne pose pas plus de questions parce que … Eh bien pas parce que je voulais lui cacher des choses mais parce que je ne savais même pas comment le lui dire. Ce qui était complètement idiot parce que c’était quand même pas sorcier de dire que j’étais enceinte ! Au lieu de ça, je me contentais de saisir quelques chips de légumes que je gobais ensuite. « Alors … Et toi le boulot ? ça en est ou ? » Je savais qu’elle avait eu des soucis avec la justice. Evan Campbell était le seul responsable mais c’était à elle que la justice s’en prenait et je trouvais ça injuste.

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@Pénélope Danbury ☆ Savannah

La perspective de passer cette soirée en compagnie de Pen est à la fois source de réconfort et d'appréhension. Parce que cela inclut forcément de devoir partager des morceaux de notre quotidien, et que les miens ne seront pas forcément vus sous le meilleur œil par la jolie blonde, et peut-être même à juste titre. Elle dira probablement ces choses que je refuse de me rentrer dans le crâne, et s'affairera à vouloir me remettre dans le droit chemin lorsque pour ma part je préfère m'enfoncer dans un certain déni. Pour autant, j'ai besoin de savoir qu'elle est là, besoin de m'assurer que les décisions que je peux prendre ne sont pas là un moyen de fuir les réels problèmes, et les peurs qui peuvent y être associées. A défaut de sauter dans une discussion d'entrée de jeu, je préfère avant tout me détendre autour d'un verre, une tradition entre nous qui n'a rien d'exceptionnelle, mais qui suffira probablement à chasser les contrariétés que nous pouvons éprouver de part et d'autre.  «Merde. J'suis désolée Pen', j'ignorais que tu avais autant subi! T'aurais dû venir à la maison pendant les travaux.» Cette tempête était parvenue à créer le chaos dans cette ville, et si j'avais été plutôt épargnée par les différentes rafales, ce ne fût pas le cas de mon amie, qui les avait subi de plein fouet. La culpabilité de ne pas avoir été au courant et de ne pas avoir pu l'aider durant la période des travaux suscite un léger poids dans ma poitrine. « Oh t’inquiètes pas. J’ai eu la chance de pouvoir entamer les travaux rapidement et puis après,  La peinture c’est pas sorcier. » Je relève les sourcils, appréciant qu'elle puisse alléger ce dernier, mais pas suffisamment pour le faire disparaître totalement. «J'aurais quand même pu t'aider» J'avais connu le poids des travaux, puisque j'y avais été moi-même confrontée lors de la rénovation de ma maison. Je sais parfaitement combien il est parfois difficile de joindre les deux bouts. Et encore, beaucoup de mes travaux ont été réalisés par des artisans afin de me décharger de certaines tâches. « Un trampoline dans la piscine ? Sérieusement ?! » Je relève les sourcils, ne pouvant m'empêcher de m'en amuser, alors que sur le moment, cette scène m'avait surtout parût invraisemblable.

Installées sur la terrasse, je ne peux que remarquer un choix différent pour la boisson que la jeune femme s'est elle-même concoctée. Un léger détail qui suscite rapidement ma surprise, habitué à ce que nous partagions souvent un goût pour les mêmes choses. «Tu fais une entorse à la règle?» demandais-je en souriant. «Dis moi pas que c'est sans alcool, je n'te croirais pas!» Un haussement de sourcils pour appuyer mes mots alors que je peine à trouver son regard, et donc partager mon amusement. « Oh tu sais … j’ai l’estomac en vrac depuis quelques jours…  » Sérieusement. Je crois à une vilaine blague et me penche pour m'emparer de son verre afin de venir tremper mes lèvres dedans, m'attendant à découvrir la supercherie, et une capacité à me faire marcher bien plus tenace que celle à laquelle elle a pu m'habituer. Étrangement, le seul goût qui s'impose à moi n'est autre qu'un mélange de jus de fruits. Un froncement de sourcils alors que je grimace presque face à la banalité de cette boisson. «Et tu mens pas!» relevais-je à voix haute, cherchant à accepter mon erreur de jugement. «On soigne le mal par le mal Danbury….Pas besoin de t'comporter comme une femme enceinte!» Une comparaison qui devrait suffire à provoquer un amusement chez elle, parce que j'ai cette tendance à en faire beaucoup trop. Pourtant, l'air troublée de mon amie suffit à changer radicalement l'expression de mon visage alors qu'une sorte de sixième sens se met en place. «Quoi, t'es enceinte?!» Je dois probablement faire fausse route, parce que les éléments ne sont clairement pas présents pour qu'elle puisse porter à ce jour un enfant, mais peut-être ai-je suffisamment manqué les derniers événements de sa vie pour que quelques détails aient pu la pousser à vivre une grossesse soudaine. Mon regard est suspendu au sien, attendant la moindre expression qui viendrait m'apporter un début de réponse, bien que ça me semble presque impensable.


HS:

Spoiler:

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@Savannah Williams ☆ Pénélope

Chez Pénélope – Bayside Je ne pouvais pas empêcher mon amie de s’inquiéter alors que je ne lui en voulais pas du tout. Elle avait été tellement occupée ces derniers avec son travail de fou et Mathis. Je le comprenais et ne lui en tenais absolument pas rigueur. Un instant, je pensais même lui proposer de monter certains meubles de bébé avec moi le moment venu mais … ça aurait été un peu trop violent comme annonce, même pour moi. « Quand j’ai acheté cette maison en 2018, tu m’as entendu parler de travaux pendant des mois, t’en as assez supporté crois-moi ! » plaisantais-je pour détendre l’atmosphère parce que je ne voulais pas que cette nouvelle plombe l’ambiance de la soirée. Si j’avais eu besoin d’être hébergée ou d’autre chose, je sais que j’aurais pu l’appeler et elle m’aurait aidé, je n’en ai aucun doute.

Maintenant que nous étions installées sur la terrasse je pouvais enfin m’affaler dans un transat. La soirée s’annonçait détente et rigolade … Mais c’était sans compter sur le flair de la belle blonde. Évidemment qu’elle allait relever que je ne prenne pas de mojito. C’était notre boisson à toutes les deux. Et je dois dire que je dosais plutôt bien les mojitos … Et mon excuse de l’estomac en vrac ne l’avait pas convaincue. J’aurais dû m’en douter.  C’est sans doute pour ça que je n’osais pas croiser son regard et que je regardais partout sauf dans sa direction. Savannah prit même mon verre parce qu’elle était persuadée que je lui faisais une blague. Une soirée sans mojito ça n’existe pas ! «Et tu mens pas!» Je pouffais de rire à sa remarque, «On soigne le mal par le mal Danbury….Pas besoin de t'comporter comme une femme enceinte!» je me stoppais alors que j’allais porter une chips à ma bouche. Je n’avais pas eu le temps de me composer un visage neutre parce que … Parce que je n’en revenais toujours pas qu’elle lise en moi comme dans un livre ouvert. «Quoi, t'es enceinte?!» J’haussais les épaules, reposais le chips dans le bol, sentant mes joues prendre une teinte rosée. Je me pinçais les lèvres. Pas pour pousser un peu plus loin le suspens mais parce que j’étais surprise. Surprise qu’elle devine si vite, surprise parce que physiquement ça se voyait à peine, j’avais juste l’air d’avoir abusé de la pizza, d’être simplement ballonnée. « Ouai … » finis-je enfin par dire. Soulagée de pouvoir le dire à quelqu’un … autre qu’à Tony bien sûr. Je me mis à glousser et me relevais du transat pour m’asseoir. Je relevais mon tee-shirt pour laisser apparaître mon ventre. Ok, j’avais l’air un peu plus que ballonnée. « Ouai je suis enceinte ! » Et j’étais vraiment heureuse et soulagée que ma meilleure amie fasse partie des premières au courant, même si le plan c’était d’attendre l’écho du premier trimestre. Mais comment cacher ce genre d’info à Savannah œil de lynx Williams ! « Mais comment tu fais pour tout deviner ?! » finis-je par m’écrier, mi-hilare, mi-impressionée par sa capacité surhumaine.

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@Pénélope Danbury ☆ Savannah

Désormais installée sur la terrasse, nous pouvons enfin savourer les prémisses de cette soirée sous un joli soleil couchant. Le calme est agréable, et savoir la jolie blonde à mes côtés suffit à rendre ce moment bien appréciable. Pour autant, une simple boisson vient à perturber cette sensation de quiétude. Le comportement faiblement étrange de mademoiselle Danbury. Peut-être que cette fatigue ou le fait qu'elle puisse se sentir barbouillé la pousse à se la jouer raisonnable, mais j'ai bien l'intention de m'en amuser, et de m'assurer qu'elle ne me fasse pas une jolie farce. La surprise que de découvrir une boisson sans une seule goutte d'alcool me pousse à sortir une réplique digne de ce nom, ignorant une seule seconde que cette suggestion puisse être possible. Comment le pourrait-elle? Aux dernières nouvelles, Pen' fait elle aussi partie du très prisée club des célibataires. Pas de relation sérieuse à l'horizon, pas plus de projet bébé à venir. Pourtant, la mine déconfite qu'elle ne parvient à me dissimuler est une réponse à elle seule, bravant toutes mes convictions. «Quoi, t'es enceinte?!» Ca me semble complètement fou, ne serait-ce que d'oser lui poser cette question avec tout le sérieux dont je fais preuve, mais j'ai besoin de m'en assurer. Elle acquiesce avec une telle assurance que mes lèvres se détachent l'une de l'autre dans un air des plus ébahis. J'ai le souffle coupé, un semblant d'amusement sur le visage, parce que je suis incapable de mesurer l'attitude que je dois avoir dans ces condition. Une partie de moi, la plus authentique, aurait bien envie de lui sauter au coup en s'écriant de joie, mais l'autre, l'autre a besoin de s'assurer que ce soit une bonne chose selon elle. Je sais les choses qu'elle a vécu dernièrement, je sais combien tout cela a été difficile. Et si cette grossesse vient à être un terrible concours de circonstance, et qu'elle n'est pas souhaitée, je n'ai pas envie de la faire culpabiliser en allant à l'encontre de sa volonté, et de ce qu'elle ressent pour le coup. Alors je m'abstiens, attendant vaillamment quelques signes qui pourraient m'indiquer son état d'esprit actuel. Et elle le fait, elle se mit à glousser, et se lever pour me montrer l'étendue de cette modification physique, qui avons-le, aurait eu de quoi passer inaperçue selon moi, mais qui prend tout son sens en ayant cette indication. La bouche toujours grande ouverte, je me laisse pourtant submergée par le bonheur de la savoir bientôt maman maintenant qu'elle semble l'accepter, et l'apprécier. « Ouai je suis enceinte Un cri de joie s'empare de moi alors que je me lève sans plus attendre pour venir l'étreindre dans un échange des plus équivoques. «Bon sang! Pen!» Je ris en même temps, incapable de pouvoir assimiler en même temps cette vague d'émotion intense. «J'suis tellement contente pour toi » ajoutais-je en fermant les paupières un instant, ressentant avec toute l'intensité nécessaire cette magnifique nouvelle. «Tu f'ras une super maman!» Et je ne dis pas ça parce que j'ai besoin de la rassurer, mais parce qu'elle m'a montré à maintes reprises qu'elle pouvait avoir cet instinct maternelle en elle, et notamment avec mon propre fils. Je me recule, posant mes mains sur ses épaules afin de pouvoir mieux la sonder et savourer ce moment unique. « Mais comment tu fais pour tout deviner ?! » Je lâche un rire. «Le sixième sens!» Mon sourire persiste sur mes lèvres. «Bon par contre il va falloir m'expliquer… J'imagine qu'il ne vient pas d'une force divine». Je relève les sourcils, ayant bien l'intention de connaître tous les détails qui nous amènent à partager cet instant. Un flash s'impose à moi, mon esprit vivifiant s'attelant à vouloir résoudre l'énigme lui-même dans une certaine impatience. «Est c'qu'un certain Anthony se serait dévoué corps et âme pour proliférer sa descendance? » Je m'en amuse, mais ces deux-là sont tellement fourrés ensemble qu'il m'a toujours semblé évident qu'il finirait par se passer un truc entre eux. Bien qu'elle ait toujours prit la peine de me contredire sur la nature de leur relation.

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@Savannah Williams ☆ Pénélope

Chez Pénélope – Bayside ça me soulageait tellement qu’elle sache enfin. J’en avais des amies qui étaient mamans mais il fallait que Savannah sache. Elle avait été témoin des instants difficiles l’année dernières quand, Andrew, mon ex, avait carrément fui ma présence quand je lui avais annoncé que j’étais enceinte et elle m’avait ramassé à la petite cuillère quand j’avais fait cette fausse couche tardive. Des évènements que j’espérais mettre derrière moi désormais. Savannah avait deviné que j’étais enceinte et c’est en gloussant que je lui confirmais qu’elle avait raison. Son cri de joie m’arracha un éclat de rire tandis qu’elle se lève pour me prendre dans ses bras. Je resserre son étreinte, clignant des yeux pour empêcher cette petite larmichette de couler sur ma joue … les allergies surement. «Bon sang! Pen! J'suis tellement contente pour toi. Tu f'ras une super maman! » Je me détache lentement d’elle et ce qu’elle me dit me touche beaucoup. Je ne sais pas si je serais une super maman mais ça me faisait du bien d’être rassurer. J’allais en avoir besoin dans ce chemin de la parentalité solo. « Merci. T’es une des premières au courant. » lui soufflais-je.

Elle me scrute et je ne peux m’empêcher de glousser une fois de plus. Le fameux sixième sens, et j’étais prête à la croire tant j’étais étonnée qu’elle ait devinée si rapidement. «Bon par contre il va falloir m'expliquer… J'imagine qu'il ne vient pas d'une force divine» Elle relève les sourcils et moi je roule des yeux. Évidemment qu’elle allait poser la question. Comme elle, je faisais partie du club des célibataires, pas de compagnon officiel … « C’est … compliqué. » Pas tant que ça mais j’avais l’intuition qu’elle n’en avait pas fini avec moi et je n’étais pas au bout de mes surprises. «Est c'qu'un certain Anthony se serait dévoué corps et âme pour proliférer sa descendance? » Mes yeux s’ouvrent comme des billes et mes joues prennent une teinte rosée, « ça va pas la tête !! » Et cette fois, j’étais incapable de lui sortir ma carte de notre amitié indéfectible avec Tony, de la beauté de cette amitié complètement platonique … J’étais incapable de mentir à la blonde en la regardant dans les yeux. « Je sais pas de qui je suis enceinte. » lâchais-je avant de prendre une gorgée de mon jus d’ananas et de me laisser tomber sur mon transat. « Il se peut que … entre aout et novembre dernier, je sois beaucoup sortie et que j’en ai profité. » Mon regard s’accroche au sien et j’hausse les épaules : « J’ai aucune idée de qui pourrait être le père. La gynéco dit que je suis tombée enceinte début novembre mais je suis beaucoup sortie à cette période et j’ai rencontré pleins de mecs. » ça ne me ressemblait pas d’enchaîner les aventures, j’étais plutôt la nunuche romantique, Savannah le savait et pouvait s’étonner de mon comportement. Je crois qu’après ma fausse couche et la séparation avec Andrew, j’avais eu besoin de me prouver quelque chose, de me dire que je pouvais plaire, … Un belle connerie en y pensant parce que celui à qui je voulais plaire était juste sous mes yeux mais bon. « Mais c’est pas grave parce que je suis prête à les élever seule. » Une grande inspiration. « Y’en a deux Sav … en décembre, c’était encore trop tôt pour confirmer que les deux allaient rester accrochés mais j’ai rendez-vous mi-février pour confirmer que tout va bien et … aucun soucis, je suis en pleine forme ! » Je pouffe rire une fois de plus …. Clairement c’est nerveux parce que j’ai du mal à réaliser ce qui est en train d’arriver. « Et j’vois pas de quoi tu parles pour Tony… » Aïe … j’aurais peut-être dû me taire parce qu’en disant, je venais de me vendre non ?