bittersweet symphony
Cassie Edwards & @Midas Sterling ☆ crédit/rampldgifs

Vraiment, tu pourrais le taquiner pendant des heures tellement c’est facile et divertissant. Si tu t’écoutais, tu le ferais sûrement mais ça serait extrêmement peu professionnel. « Tu sais que le pire, c’est que t’aurais même pas ton mot à dire si jamais ça arrivait ? » Et ça arrivera, c’est une certitude, la grande question c’est surtout de savoir quand. Il n’y a aucune exagération dans tes propos, « techniquement c’est pas toi, donc y a pas de question de droits à l’image ou quoi que ce soit. » Le personnage principal ne sera qu’une version romancée et l’acteur choisi aura forcément les mêmes yeux bleus profonds qui sont si facilement distingables. « Mais promis, si jamais ça se fait, je te mentirai en disant que c’est basé sur un autre chanteur populaire. » Petit clin d’oeil complice pour venir appuyer tes dires. Après, peut-être que sa sœur ou Jo n’auront pas cette délicatesse, mais tu peux pas promettre à leur place.
« Prends pas cet air surpris Sterling, bien sûr que je sais chanter. » Bon, peut-être que t’es pas à son niveau ou à celui de sa meuf, mais tu te débrouilles plus que correctement et pour ça il faut dire merci à maman. « Quand j’étais gamine j’ai eu des prof particuliers pour pouvoir devenir une artiste complète et accomplie. » Le chant, la danse, le théâtre, t’as même quelques notions d'instruments basiques comme la guitare. Dans tout ça, ce qui te plaisait le plus c’était bien évidemment de jouer la comédie et de déjà t’imaginer reine du monde prête à conquérir Hollywood. C’est une sacrée chance qu’elle t’a offert, ta mère, et tu comptes bien en profiter à fond et autant que possible. Le plan maintenant, c’est de te faire un nom, un vrai, de recevoir des centaines de propositions et de faire les meilleurs choix pour qu’on te considère comme la prochaine Katharine Hepburn, aka l’actrice la plus oscarisée au monde encore aujourd’hui, qui a elle aussi endossé le rôle de Mary Stuart au début de sa carrière au cinéma, tu prends ça comme un signe de réussite future. « T’es loin d’avoir tout vu. » En toute modestie, toujours.
« Bon, si je suis ce genre de tyran, ça me va. » Le genre dont on a besoin, le genre qui lâche rien jusqu’à obtenir des résultats, quitte à se faire détester dans le procédé mais à qui on vient adresser excuses et remerciement une fois que ça a payé.
Au moins il a l’air de bien prendre tes excuses à toi et la façon dont tu présentes la situation avec Jo. Il a sûrement compris que si les choses sont tendues entre la chanteuse et toi, vous avez chacune ses intérêts à lui comme priorité et que c’est pas une bête guerre d’égo qui va remettre ça en question. Tu ricanes lorsqu’il te bouscule gentiment l’épaule, « ah oui ok, tu crains déjà de les voir faire une alliance contre toi, je vois. » Ca serait terrible pour lui, il faut l’avouer. « Mais attends pas à ce que je trouve quelqu’un que toi tu mettras dans ta poche, hein. » Ca va être un sacré défi de trouver le juste milieu, mais t’es née pour relever les plus corsés d’entre eux. A sa seconde demande, tu acquiesces légèrement. « Ca je peux faire. » Ca sera un point essentiel de la recherche de candidat potentiel, juré. T’as pas toujours été dans cette direction sur ce point précis, t’as souvent pris le parti du label avant de te rendre compte que c’était ni ce qu’il fallait, ni ce qu’il voulait. Une fois que t’as compris ça, t’as su le motiver autrement et t’as fait en sorte qu’ils lui lâchent un peu la grappe pour qu’il puisse bosser à sa façon. « T’as jamais pensé à lancer ton propre label ? » Tu remarques alors, sachant très bien que l’indépendance c’est un peu à double tranchant. « Avec les bonnes équipes pour gérer, bien sûr, mais avec un nom comme le tien en tête de proue, les investisseurs signeraient les yeux fermés. » Il n’aurait aucun mal à lancer quelque chose et à bosser à sa façon, t’en es persuadée.

bittersweet symphony
Midas Sterling & @Cassie Edwards ☆ crédit/harley

« Prends pas cet air surpris Sterling, bien sûr que je sais chanter. » Je lève un sourcil interrogateur et, si je ne désire pas la vexer, je reste malgré tout dubitatif. Savoir chanter, savoir vraiment chanter, cela ne s’improvise pas comme apprendre à déclamer une ligne ou deux. Certes, un imposteur finirait par se faire débusquer dans le monde du cinéma également. Mais j’aime à croire que cela se ferait de façon bien plus rapide au bout de quelques répliques d’une chanson à voix. « Quand j’étais gamine j’ai eu des prof particuliers pour pouvoir devenir une artiste complète et accomplice. » - « Y’a des choses qui s’apprennent pas. » Bien qu’on puisse travailler un grain de voix particulier ou, plus largement, une graine de talent innée, je fais partie des romantiques et idéalistes qui voit la chanson comme une vocation, un cri du cœur, un besoin irrépressible et quelque chose que l’on ne peut développer en claquant des doigts si ce n’est pas là à la base. Toutefois, je ne veux pas non plus la rabrouer sans réellement savoir ce qu’il en est. Sauf que Cassie n’est pas timide : une part de moi pense que si elle était réellement douée, le genre de talent qui laisse sans voix, je serais déjà au courant. « Pourquoi je t’ai jamais entendue chanter ? » Malgré tout, ma curiosité reste sincère et bienveillante. « Je veux voir ça maintenant. » Un sourire insolent – bien que teinté d’une innocence qui m’est propre, étire mes lèvres auxquelles je porte mon verre pour conclure. « T’es loin d’avoir tout vu. » A ce sujet-là, je n’ai pas le moindre doute. Cassie en a encore énormément sous le pied, je suis le premier à en être persuadé, pour avoir été témoin de la force de caractère de la blonde, de sa détermination et de son obstination.

« Bon, si je suis ce genre de tyran, ça me va. » - « T’es bien tombée avec moi, aussi. Je sais que tu le penses, pas besoin de me le dire, va. » Un léger coup d’épaule affectueux plus tard, j’esquisse un sourire amusé. Je ne plaisante qu’à moitié : Cassandra n’est pas sentimentale, les effusions de sentiments, très peu pour elle.

« Ah oui ok, tu crains déjà de les voir faire une alliance contre toi, je vois. » - « J’aime Jo de tout mon cœur. » Bien que je réalise que je ne l’ai jamais formulé à voix haute à quelqu’un d’autre que la principale intéressée, je suis bien loin encore d’avoir osé exprimé mes sentiments dans la moindre interview également. « Mais une, ça me suffit. » Je n’ai pas les épaules pour réussir à composer avec deux femmes de la trempe de ma petite amie. Celle que je possède déjà dans ma vie me rend parfois aussi fou qu’elle m’éblouit, je suis déjà bien assez occupé comme ça. « Mais attends pas à ce que je trouve quelqu’un que toi tu mettras dans ta poche, hein. » - « J’ai pas nourri le moindre espoir dans ce sens. » Blague à part, j’ai confiance en elle pour trouver la personne parfaite : celle qui me soutiendra et prendra mon parti envers et contre tous face au label et à tous mes "adversaire" mais qui saura également me secouer les puces en privé lorsque cela sera nécessaire. La blonde était la bonne personne pour ça, ou en tout cas elle l’est devenue après que j’ai mis les choses à plat avec elle, faisant état de ce que j’attendais d’elle en tant qu’assistante.

« Ca je peux faire. » Et c’est tout ce que je lui demande. « T’as jamais pensé à lancer ton propre label ? » Je fronce les sourcils, surpris par cette question qui ne m’a – étonnement – jamais été posée jusqu’ici. Je suis un chanteur, un performer, un artiste et, généralement on ne mélange pas ce genre de personnage avec les hommes d’affaires comme ceux de chez Sony. « Avec les bonnes équipes pour gérer, bien sûr, mais avec un nom comme le tien en tête de proue, les investisseurs signeraient les yeux fermés ? » Bien sûr, elle n’a pas tort. Mais est-ce réellement le genre de projet fait pour moi ? Je ne ressemble pas à ces musiciens avant-gardistes qui lancent leur petite entreprise indépendante. J’ai tout de suite vu grand, j’ai été signé par l’un des cadors du domaine et je suis conscient que je dois en partie mon succès au contexte qui m’a entouré. Toutefois, ne serait-ce pas une bonne réponse à ces remises en question desquelles je suis en proie depuis des mois voire des années ? Peut-être, mais il ne s’agit pas du genre de projet qui se définit en quelques secondes, ni du genre de décision que l’on prend en triquant une soirée. « Non, pas du tout. » Songeur, je fais tourner mon verre entre mes doigts. « Tu me vois vraiment dans ce genre de rôle ? J’aime la musique et la scène. » Et cela s’arrête-là. Mais après-tout, ne pourrais-je pas engager les bonnes personnes pour me suivre dans ce genre de projet ? J’ignore si je serais capable de les identifier. Ce que je sais en revanche, c’est que l’idée, bien que lancée à la volée, mérite que j’y songe dans les moins à venir. « Je suis triste que tu nous quittes. » Même si c’est pour toutes les bonnes raisons du monde. « Mais finalement, y’avait peut-être pas de meilleure soirée pour tourner la page. » J’ai gagné deux Grammy Awards, titre le plus prestigieux du métier. Je le dois en partie à Cassandra à qui on ne pourra pas reprocher de ne pas avoir été "jusqu’au-boutiste". « C’est une conclusion parfaite. » Pour elle, et pour notre relation professionnelle. Levant mon verre dans sa direction, je lui propose donc implicitement et tout naturellement de trinquer à ça.