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 tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli)

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Message(#)tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) EmptyJeu 1 Fév 2024 - 9:36

12 novembre 2023

C’est le jour-J, son jour de sortie. Il peine à y croire alors qu’il a presque fini de se persuader que ce jour ne finirait jamais par arriver. Le voilà désormais, à quelques heures - que dit-il, minutes - de sa sortie, il peut déjà sentir le soleil contre sa peau, cette odeur de liberté et de vie. Bien sûr, son imagination ne rend pas justice et il sait que dès qu’il franchira les grilles, toutes les sensations qu'il imagine seront décuplées et il se prendra une vague de sentiments - il ne le dira à personne, bien sûr, ça restera son petit secret à lui.

Pour une fois, il ne parle pas beaucoup, trop concentré sur chaque étape qui se déroule, sur les mots d’au revoir, sur les conseils, sur les choses à faire, la paperasse, chaque seconde qui passe le rapproche un peu plus du moment fatidique et il se laisse porter par les différents protagonistes ; tous sont certainement très surpris de ne pas l’entendre déblatérer ses habituelles âneries. Il entend qu’on le chahute, mais il est trop perdu dans ses pensées alors qu’il voit la porte au loin : elle est là, à quelques mètres seulement et bientôt il pourra prendre ce grand bol d’air frais et revivre, c’est ainsi qu’il voit cette sortie, il s’agit-là de sa renaissance. Et il voit apparaître peu à peu la personne qui va le conduire jusqu’à ce renouveau ; il ne peut pas empêcher un petit sourire de s’afficher sur son visage, il baisse la tête, un peu honteux mais c’est bien là.

Si les débuts de collaboration ont été franchement honteux - mais drôles, ce n’est pas vraiment la faute d’Eli si Samuel n’est pas sensible à son humour, il a fait de son mieux, ce dernier n’a pas été réceptif, ce sont des choses qui arrivent - aujourd’hui, Eli espère que les choses ont pu évoluer dans un bon sens, bien qu’il ne sache pas vraiment dire lequel. Est-ce qu’Eli pense à cet homme plus qu’il ne le devrait ? Peut-être, peut-être que ces yeux viennent parfois le hanter tout au bout de la nuit et peut-être qu’il n’en dort plus certains jours, et peut-être qu’il aimerait s’arracher les cheveux pour ne plus avoir à y penser mais qu’après ça vient placer un sourire sur son visage, pour ensuite lui donner envie de tout oublier. Peut-être qu’il est perdu mais qu’il aime ça, peut-être que le voir le rassure tout autant que ça lui donne envie de fuir, peut-être qu’il ne sait pas ce que l’autre pense mais qu’il donnerait tout pour entrevoir un petit bout de ses pensées, pour ensuite les piétiner et ne plus jamais y revenir.

Mais pour le moment, il est là, droit comme un i et prêt à prendre le relai ; c’est lui la dernière étape, et toutes les autres après, une fois qu’il sera dehors. C’est lui qui va lui glisser son bijou au pied, puis qui va le conduire dehors pour le laisser redécouvrir une vie qu’Eli n’est pas certain d’avoir connue un jour, c’est lui qui va le remettre peu à peu sur le droit chemin comme il a tenté de le faire tous ces derniers mois depuis leur rencontre chaotique. C’est lui. Et Eli ne sait pas quoi faire de toutes ces informations alors il décide de pousser tout ça dans un coin alors qu’il récupère ses affaires - trois fois rien. Enfin, il salue le gardien et se dirige vers le CPIP qui l’attend au bout du couloir. Quand enfin il arrive à son niveau, Eli ne peut que prendre une grande inspiration. Il est prêt. « On y va ? » Qu’il demande alors, tentant de camoufler au mieux l’appréhension qui vient l’attraper.

@Sami Cadburry tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) 3287410889
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Message(#)tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) EmptyDim 4 Fév 2024 - 21:16

Le plus bizarre dans toute cette histoire, c’est que Sami avait réussi à s’y faire, de l’humour agaçant d’Eli. Au départ, il lui faisait froncer les sourcils et lui donnait envie de claquer des portes. Désormais, chaque remarque chelou et chaque commentaire déplacé lui arrachent un soufflement par les narines. Sur le lieu de travail, il s’empêche d’être trop expressif. S’il se montre trop investi, voir trop léger, il ne sera plus pris au sérieux par les autres détenus qui passeront au scalpel à leur tour. Il faut dire qu’Eli a réussi à fendre sa coquille et à se glisser en-dessous. Bien sûr, ce n’est pas de l’amour. Sami n’a jamais ressenti ce sentiment-là. Il se confond à d’autres et ne le distingue pas de la haine. Parce qu’il a déjà aimé son père avant qu’il ne devienne un monstre. Quelque chose s’est produit dans son cerveau, quand il avait sept ans. Un court-circuit qui lui a brûlé quelques neurones et qui l’empêche de contempler le bien chez les autres sans penser qu’il cache du mauvais. Mais, avec Eli, c’est différent. Il n’a jamais fait semblant d’être une bonne personne. Dès le départ, il s’est amusé à ridiculiser son CPIP comme s’ils étaient des amis de longue date. Il n’a jamais rien caché. Quand il feignait d’être coopératif, ses yeux disaient le contraire. Il est un livre ouvert et il faut croire que c’est le genre de personnalité qui arrive à toucher Sami.

Alors, au fil des rencontres, il a appris à apprivoiser la personne qu’il est. Ses défauts ont pris des allures de qualité. Il apprécie la couleur de ses yeux, parfait contraste à son uniforme désaturé et ses cheveux sales. Mais Sami est Sami, son cœur est emprisonné dans une cage, et il refuse de laisser quiconque lire dans ses pensées. Il préfère manipuler la scène, poser les accessoires là où ça l’enchantera, et voler le premier rôle pour faire dos aux autres acteurs.

C’est le grand jour. Pas pour lui, pour Eli. Sami ne sortira jamais d’ici, sauf s’il décide de changer de carrière. Mais ce n’est pas dans ses plans. Autant il déteste l’allure gris de l’établissement et l’air sec qui y règne, autant il s’y sent à sa place, de l’autre côté des criminels, à tenter de comprendre comment ils fonctionnent. Peut-être qu’il comprendra pourquoi son père a fait ça. Il ne capte pas que l’humanité est constituée de personnalités bien plus disparates qu’il le croit. Il place tout le monde dans le même bocal, c’est plus simple ainsi, et ça peut lui éviter une autre déception.

À l’autre bout du couloir, près de la porte de sortie, Sami replace le nœud de sa cravate. Ça lui fait bizarre, de voir Eli vêtu de vrais vêtements, et il accueille la vision avec un sourire discret. Il croit qu’il peut y arriver, à l’extérieur. Il n’est pas mauvais au fond. Bien sûr il ne lui dira pas. Plutôt préserver ce secret – ces sentiments. « On y va ? » Gardant un sourcil relevé, il l’observe de bas en haut quand il arrive à sa hauteur. Il laisse s’échapper un gloussement puis fait signe à Eli, au citoyen libre, de le suivre. À la sortie, il lui ouvre la porte comme un parfait gentleman : c’est la première fois qu’il se montre serviable. Dès l’instant où la silhouette d’Eli se baigne dans l’air pur – l’air libre, il se permet de délaisser son masque professionnel. Plus aucune caméra, ici. Enfin, si, il y en a une au-dessus de la porte, mais elle ne fonctionne plus depuis des mois, et le budget de l’établissement est limité. « Viens, c’est par ici. » Qu’il introduit en l’invitant à le suivre jusqu’au parking des visiteurs. Quelqu’un doit venir chercher Eli. Sami ne connait pas son nom, et ça ne l’intéresse pas. Replaçant ses cheveux vers l’arrière, il hésite à peine quand il s’immobilise nettement et se retourne pour faire face au jeune homme. Sans prévenir, il lui accroche le col, le plaque doucement contre la façade en briques de l’immeuble, et lui adresse un dernier regard ressemblant à une recherche de consentement. Voyant qu’Eli ne lutte pas, il vient plaquer ses lèvres sur les siennes. À l’abris du monde, le travail derrière lui, la liberté de l’autre droit devant. Il prolonge, glisse sa langue, découvre la sienne et la ligne de sa dentition, lâche un soupir chaud et se recule sans détacher ses perles bleues de celles d’Eli. Durant l'échange, sa main est venue chercher la sienne pour y glisser un papier. Son numéro de téléphone personnel. Derrière lui, une voiture s’engage et s’arrête à leur hauteur. Le conducteur d’Eli. « Amuse-toi bien. Et ne fais plus trop de conneries. On se voit la semaine prochaine. » Puis il tourne des talons, un sourire fier séparant son visage en deux, parce qu’il sait absolument ce qu’il vient de faire. Le roi des manipulateur, plutôt que le grand lover.      

@Eli Grayson  tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) 4052937387  tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) 4052937387  tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) 4052937387  tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) 4052937387  tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) 4052937387  tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) 4052937387  tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) 4052937387
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Message(#)tu vas rien d'autre d'autre de toute (sameli) EmptyMar 6 Fév 2024 - 8:37

Ce serait mentir que de dire que lui-même n’est pas surpris devant l’avalanche de sentiments qui prennent possession de tout son être - le stress étant l’élément prédominant alors que chaque étape et pas le rapproche d’un inconnu dont il ne se souvient même pas. Il sait que Dorian l’attend et qu’il va pouvoir loger chez lui, il sait qu’il a rendez-vous une fois par semaine avec Samuel, il sait qu’il aura un bracelet électronique au pied qui détectera ses moindres faits et gestes. Pour le reste ? C’est un canva blanc qu’il va devoir dessiner par lui-même, et même s’il refusera de l’avouer à qui que ce soit, ça fait peur. Il sait que les tentations seront nombreuses et qu’il lui faudra effectuer une certaine gymnastique pour les éviter ; il sait aussi que son cerveau s’amusera à lui jouer des tours et qu’il sera plus difficile de l’ignorer qu’en étant enfermé entre quatre murs ; il sait tout ça mais la sortie est là, face à lui et il en viendrait presque à ne plus être certain qu’il s’agit-là de la bonne chose à faire. Après tout, en ces lieux, il a un lit, une couette, à manger tous les jours et il connaît la prison comme sa poche. On pourrait même dire qu’il a des amis alors que tout à l’extérieur est incertain.

Forcément, ce ne sont pas ces pensées qui l’aident à avancer jusqu’aux portes menant tout droit à sa sortie, à cette renaissance qu’il imagine malgré l’inquiétude qui ne peut que l’envahir face à cette situation. Ce qui l’aide finalement à avancer ? C’est lui. Rien de leurs échanges ne devrait venir faire palpiter son coeur, c’est professionnel, c’est froid, c’est protocolaire. Si Eli avait le courage d’en parler ne serait-ce qu’à une seule personne, sûrement que celle-ci lui ferait voir la réalité en face : c’est ridicule, il n’y a rien à tirer de cette relation - d’ailleurs, il ne s’agit même pas d’une relation. Mais Eli est bien incapable de contrôler ce qui vient le torturer tout au fond de lui et malheureusement pour lui, il s’agit bien de cet homme-là. Et comme si cela ne suffisait pas, il faut que ce soit lui qui le conduise au reste de sa vie, comme une symbolique qui plongera Eli un peu plus dans un déni et un univers rien qu’à lui, où le conseiller prend une place sûrement un peu trop importante. « Viens, c’est par ici. » Quelle est la suite ? Pour combien de temps en fera-t-il partie ? Est-ce qu’Eli réussira enfin à faire taire ces pensées en lui ? Pour le moment, rien de tout ça, il avance.

L’extérieur le frappe de plein fouet, une claque sur son visage alors que le soleil vient l’éblouir un peu ; il est haut dans le ciel, le vent souffle, le brouhaha se fait moindre. Il n’a pas le temps de réagir à tous ces stimuli, pas le temps de profiter de ce renouveau, pas le temps de réfléchir, de réaliser, de comprendre. Il sent une poigne - va-t-il se faire frapper ? Il sent le mur froid contre sa tête, il ne comprend pas. Bouche ouverte en o, son regard se plonge dans celui qui lui fait face - pourquoi son cœur s’emballe-t-il de la sorte ? Pourquoi sa respiration se fait plus difficile ? Pourquoi est-ce qu’il lui semble vivre ce qui vient le hanter en rêve et qu’il chasse au matin ? Des questions, pas de réponse, puis des lèvres. Elles sont chaudes contre les siennes, et évidemment qu’il ne lutte pas - il s’agit peut-être d’un rêve en fin de compte, autant en profiter. Samuel l’embrasse, il sent sa langue et lui partage la sienne, lui offrant cet accès secret et interdit alors qu’Eli ne peut s’empêcher de se plaquer un peu plus contre ce corps chaud qu’il a tant de fois imaginé en secret.

C’est trop court, trop rapide ; il fait trop froid quand leurs corps se séparent finalement. Eli veut le tirer par la manche pour le garder encore un peu mais il n’y a rien de raisonnable là-dedans alors il accepte la distance. Il sent sa main, peut-il tirer dessus ? Il ne le fait pas, sent le bout de papier entre ses doigts, il comprend. « Amuse-toi bien. Et ne fais plus trop de conneries. On se voit la semaine prochaine. » Le moment est terminé, Samuel s’éloigne alors que le prisonnier - ancien prisonnier - reste quelques secondes à se repasser la scène pour tenter d’y mettre du sens ; il ne le peut pas. Dorian sort de la voiture, a-t-il imaginé tout ça ? Il se dirige vers son ami mais n’oublie pas. Et si ce soir, au fond de son lit, il pense plus que de raison au garçon dont les lèvres se font encore ressentir sur les siennes, personne ne sera là pour le voir. Et s’il finit la nuit les yeux scotchés au plafond et les ongles plantés dans la main - des mots résonnant tout au fond de lui, personne n’en saura rien non plus. Il tombe.

FIN
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