what if i'm someone i don't want around
ft  @Mateo Alvarez

La soirée avait pourtant bien commencé, l’ambiance était légère et Diego avait même consenti à se rendre dans l’un des endroits qu’il affectionnait le moins. Il avait tiré un trait sur une nuit tranquille chez lui pour suivre Emery dans ce qui était supposé la rendre heureuse. Il avait fait tous les efforts du monde et il semblait que même décrocher la lune n’aurait pas été suffisant pour la jeune femme qui avait d’autres projets. Sa petite-amie avait bien d’autres façons d’atteindre un sentiment de plénitude, et même s’il ne désirait que son bonheur, il était incapable d’accepter que l’une d’elle prenne la forme d’une poudre blanche. Il s’était rendu au bar parce qu’il voulait goûter à l’un de ces poisons dont tout le monde raffolait. L’alcool semblait être l’option la plus sage pour un Diego qui n’avait jamais montré le moindre vice. Emery avait ouvert la voie, avec ce cocktail chargé en alcool qu’elle lui avait fait boire et avec la façon dont elle avait confirmé l’ensemble de ses doutes. Ce soir, il n’avait plus rien à perdre. Même lui pouvait anticiper à quel point ce mélange était dangereux et le menait dangereusement vers l’inconnu, mais c’était plus fort que lui.

Assis sur un tabouret bien trop haut, cherchant à attirer l’attention d’un barman bien trop occupé auquel il avait dû passer commande en criant à cause de la musique bien trop forte, Diego se confrontait à des sentiments qu’il avait rarement vécu. Bien sûr, il y avait eu quelques histoires ici et là qui s’étaient terminées et l’avait rendu malheureux. Mais ce n’était pas comparable à ce qui semblait être la suite logique de son altercation avec Emery. Elle représentait quelque chose de plus à ses yeux, ayant été un pilier en plus de l’une de ses plus grandes histoires. L’espoir que tout s’arrange était maigre, mais toujours présent, et il s’y raccrocher de toutes ses forces en tentant de chasser la culpabilité qui l’avait gagné, parce qu’il savait qu’il était dans le vrai. La jeune femme se ruinait la santé et gâcher toutes ses opportunités et c’était peut être la manière brutale dont la vérité lui était enfin apparue concrètement qui l’avait fait exploser. Lui aussi avait du fuir, et devant l’impasse, il avait eu une attitude à l’opposé de qui il était, continuant dans sa lancée en abordant ce garçon assis à sa droite qui regardait les mouvements des fêtards sur la piste. Et ce sourire qu’il avait sur les lèvres avait eu raison du dernier filtre que s’imposait encore Diego. « Ma petite soeur est malade, je passe ma vie à étudier la médecine pour tenter de comprendre mais la vérité c’est que je vais être diplômé et elle, elle sera toujours au même point. Et ce soir, ma copine m’a fait boire un cocktail avec de l'alcool sans que je le sache et elle est ressortie des toilettes le nez rempli de poudre. » Le temps de son monologue, Diego avait gardé les yeux rivés sur le liquide dans son verre qu’il remuait de sa main gauche. Si Emery le voyait, se laissant aller à goûter cette boisson enivrante qu’était l’alcool, peut-être qu’il remontrait dans son estime. « Quoi ? T’allais bien finir par me demander ce que j’avais pour faire cette tête, non ? » Son air étonné et son sourire avaient quelque chose de rassurant, un pouvoir assez grand pour anesthésier Diego qui, le temps d’un regard, avait oublié les raisons qui l’avait mené jusque là. « Désolé. Je m’appelle Diego et même si je suis pas réputé pour être le plus marrant des mecs, je suis pas aussi sombre d’habitude. » Mais d’habitude, Diego était sobre et bien plus à même de contrôler ses réactions. De s’empêcher d’aborder un inconnu qui semblait passer une bonne soirée avant qu’il ne l’accable de ses soucis. Réalisant ce qu’il venait de faire, il s’était repris, avait tendu sa main et s’était autorisé un rire. La démarche était étrange mais il ne craignait rien en parlant à coeur ouvert à un inconnu, alors il ne s’était pas retenu comme il le faisait parfois avec ses proches. Et malgré les doutes, la gêne et ce sentiment de totalement perdre le contrôle, il s’était senti plus léger.

Mateo s'était fait traîner dans cet espèce d'endroit mi boîte de nuit mi bar. On lui avait promis qu'il passerait une superbe soirée et même s'il était du genre à aimer relâcher la pression et à danser, il n'était absolument pas d'humeur à se frotter à des inconnus bourrés tout transpirants. Il était plutôt du genre à apprécier faire la fête en petit comité, et même à ne pas faire la fête du tout depuis qu'il était en période d'examens. Il était particulièrement stressé mais conscient que couper quelques heures d'une routine épuisante pouvait lui faire du bien ; c'est pour ça qu'il avait accepté d'être embarqué ce soir et qu'il n'avait émit aucune résistance. Ce n'est pas pour autant qu'il avait réussi à se mettre totalement dans l'ambiance de la soirée. Il avait bien bu quelques coups et énormément ri pendant la première partie de la soirée. Mais à présent qu'ils étaient tous partis danser et qu'il se retrouvait seul assis au bar, les choses avaient pris une tournure différente ; encore plus alors qu'après avoir croisé le regard de la personne installée à côté de lui, il s'était mis à lui raconter sa vie sans préavis. « Ma petite sœur est malade, je passe ma vie à étudier la médecine pour tenter de comprendre mais la vérité c’est que je vais être diplômé et elle, elle sera toujours au même point. Et ce soir, ma copine m’a fait boire un cocktail avec de l'alcool sans que je le sache et elle est ressortie des toilettes le nez rempli de poudre. » C'était intime, c'était inattendu, c'était surprenant et Mateo n'avait aucune idée de comment prendre cette information. Il s'était contenté de fixer l'inconnu avec des grands yeux étonnés. « Quoi ? T’allais bien finir par me demander ce que j’avais pour faire cette tête, non ? » Au moins il venait de prouver qu'il n'était pas juste complètement sou et inconscient de ce qu'il venait de lui dévoiler, et ça c'était déjà une bonne nouvelle. « Euh ouais, peut-être, mais même si je l'avais fait c'est sûr que je me serais pas attendu à cette réponse. » Qu'il répondait franchement, son regard cherchant à observer précisément son voisin de tabouret. « D'habitude les mecs se plaignent assis au bar parce qu'ils se sont faits remballés par une fille, pas parce qu'ils ont tout le poids du monde sur leurs épaules. » En tout cas pas le genre de mecs qui passaient tous leurs week end dans ce genre d'endroits à se bourrer la gueule. Il n'avait rien contre eux, non, lui même appréciait de se laisser aller de temps en temps. Mais les phénomènes dont il était le témoin ce soir étaient particulièrement affligeants. « Désolé. Je m’appelle Diego et même si je suis pas réputé pour être le plus marrant des mecs, je suis pas aussi sombre d’habitude. » « Mateo. » Diego lui avait tendu la main. Il avait prit une seconde pour réaliser ce geste mais après quelques secondes Mateo l'avait attrapée, riant de bon cœur avec lui. Il ne pouvait que songer que cette personne était trop polie pour se trouver là, mais gardait la réflexion pour lui. « Pourquoi tu t'excuses ? T'as rien fait de mal que je sache. » S'épancher ainsi sur ce qui le travaillait était peut-être inapproprié et inattendu, mais il ne s'était montré ni agressif ni intrusif ni quoi que ce soit qui aurait pu gêner Mateo. Au contraire, ça le changeait un peu de tout ceux qui se trouvaient là et qui lui paraissaient tous plus débiles les uns que les autres. « Comment ça se fait que tu sois là alors que t'as clairement pas l'air d'en avoir envie ? »

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Diego était capable de supporter beaucoup de choses : il avait vu son grand frère partir en prison, son père les abandonner et sa soeur tomber malade. Tout semblait plus supportable à côté de cet enchaînement de désastres mais ce soir, pourtant, il n’avait pas réussi à relativiser ce qu’il venait de se passer. Il avait confié trop de choses à Emery et s’était peut-être, sans s’en rendre compte, trop reposé sur la jeune femme. C’était un pilier de sa vie qui semblait s’être effondré à la seconde où il avait eu la confirmation de ses doutes et Diego se sentait vaciller au point de ne pas réussir à gérer ce problème là. Un problème de trop, et il s’était éloigné d’elle pour tenter de se laisser le temps de comprendre comment le régler. Cet inconnu n’avait rien demandé, mais Diego l’avait choisi comme défouloir, simplement parce qu’il était là où il avait décidé de se poser pour prendre du recul. « Euh ouais, peut-être, mais même si je l'avais fait c'est sûr que je me serais pas attendu à cette réponse. » C’était pourtant la réalité du mexicain, une accumulation de choses négatives que les choses positives de la vie n’arrivaient pas à effacer et il était las. Alors il y avait l’évocation de ce verre alcoolisé qu’Emery lui avait vendu comme un soft, un point en totale contradiction avec l’alcool qu’il s’était lui-même commandé. Il assistait littéralement à la réalisation de l’expression la goutte d’eau qui fait déborder le vase et il n’avait aucune idée de là où cela le mènerait. « D'habitude les mecs se plaignent assis au bar parce qu'ils se sont faits remballés par une fille, pas parce qu'ils ont tout le poids du monde sur leurs épaules. » Il avait laissé s’échapper un rire. « Il y a quand même une histoire de fille dans le lot. » Ils avaient échangé un regard et ce sentiment désagréable dans sa poitrine s’était légèrement apaisé.

« Mateo. » Il lui avait serré la main, cependant, ces quelques secondes de réflexion avaient semblé bien plus longues pour Diego. Devant l’étonnement visible et justifié du garçon, il s’était excusé d’un comportement qui n’était absolument pas celui qu’il adoptait en temps normal. « Pourquoi tu t'excuses ? T'as rien fait de mal que je sache. » Il n’était pas sûr de savoir répondre à cette question, si l’égo d’Emery ne s’autoriserait jamais à le dire tout haut, il avait conscience d’avoir pu la blesser. Il aurait pu la soutenir, choisir d’appréhender le problème d’une manière différente et pourtant, il avait fui en refusant de l’affronter. C’était selon lui encore l’un des nombreux caprices d’Emery plutôt qu’une réelle addiction qui nécéssitait son intervention alors il s’était simplement attardé sur la façon dont elle lui avait menti. « Tout le monde serait peut-être pas de ton avis. Et je m’excuse parce que j’avais pas envie de te pourrir ta soirée avec mes histoires. » Un haussement d’épaules avait accompagné le début de sa phrase, un sourire la suite. Diego s’apprêtait à replonger son regard dans son verre, dont chaque gorgée qu’il buvait était une épreuve pour lui, mais Mateo ne semblait pas enclin à mettre un point final à la discussion. « Comment ça se fait que tu sois là alors que t'as clairement pas l'air d'en avoir envie ? » Se tournant sur son tabouret, il avait cette fois-ci repris une gorgée de son verre sans trop hésiter. Il avait fait des efforts qui avaient été remerciés par une prise de cocaïne dans les toilettes pour rendre la soirée plus amusante. Et en un geste, Emery lui avait signifié tout ce qu’elle pensait de lui - un homme ennuyeux à qui on pouvait mentir si cela permettait d’ajouter un peu de piment dans leurs vies monotones. « J’ai voulu faire plaisir à ma copine. Mais tu connais déjà la suite. » avait-il répondu en inclinant son poignet pour désigner le verre dans lequel il s’était réfugié. « Tu bois un truc ? Je bois pas, normalement, mais je dois avouer que ça aide. » A ne pas penser à ce qui le rongeait. A ne pas se laisser gagner par ce mélange d’émotions qui menaçait de le rendre encore plus impulsif. « C’est tes potes là bas ? Tu sais que t’as pas l’air beaucoup plus heureux que moi d’être là… » avait-il ajouté avec un sourire en coin, ayant peut-être trouvé quelqu’un qui comprendrait son besoin d’éviter les endroits bondés et bruyants. Il lui laissait encore une fois l’opportunité de terminer la conversation, de prétendre qu’il s’amusait et de partir rejoindre ses amis. Mais Mateo restait là, face à lui, et Diego se raccrochait à cette opportunité de penser à autre chose.

« Il y a quand même une histoire de fille dans le lot. » La remarque le fit sourire. « C'est vrai. Comme quoi y'a toujours une histoire de fille. Ou de mec parfois. » Mateo n'avait pas dit ça par hasard et son regard en coin suffisait à le prouver. C'était plus fort que lui, instinctif. Il n'était pas du genre militant, il ne se devait pas de faire comprendre à tous qu'il était totalement naturel de pouvoir aimer qui on veut, mais ça l'était pour lui et ce genre de commentaires ressortait naturellement et sans avoir besoin d'en faire une histoire. Et vu les raisons qui avaient amenées l'inconnu à venir s'asseoir à côté de lui pour se décharger, il évitait d'insister et se concentrait sur le fait d'essayer de calmer son camarade de bar. « Tout le monde serait peut-être pas de ton avis. Et je m’excuse parce que j’avais pas envie de te pourrir ta soirée avec mes histoires. » Il secouait la tête de gauche à droite en riant. « Je suis pas tout le monde, et t'as rien pourri du tout. » Au stade où il en était, l'interruption de ses pensées par Diego était certainement l'interaction la plus intéressante qu'il avait eu depuis un moment ce soir. « J’ai voulu faire plaisir à ma copine. Mais tu connais déjà la suite. » Nul besoin de réfléchir très longtemps à la situation pour se rendre compte que ce couple n'avait rien de sain et qu'il était au bord de sombrer totalement. « Tu bois un truc ? Je bois pas, normalement, mais je dois avouer que ça aide. » Mateo s'interrogeait de savoir si c'était une bonne idée de laisser boire autant quelqu'un qui n'en avait pas l'habitude et qui était visiblement dans un état émotionnel intense, mais qui était-il pour juger ou dire quoi que ce soit ? Il se contentait de répondre à la question. « Ouais je vais reprendre un verre. » Puis, il levait la main en direction du barman pour qu'ils soient servis. Il laissait Diego commander ce dont il avait envie avant de passer commande à son tour. « Un dry martini s'il te plaît. » Il attrapait sa carte pour payer les deux verres sans rien dire, pas du genre à vouloir faire plaisir uniquement dans le but que son geste soit remarqué. « C’est tes potes là bas ? Tu sais que t’as pas l’air beaucoup plus heureux que moi d’être là… » Mateo regardait au dessus de son épaule pour voir le spectacle affligeant de ses amis en train d'essayer de danser - alors qu'ils devaient déjà essayer de tenir sur leurs jambes, au vu de leur état. « Ouais, c'est eux. » Qu'il lançait sans cacher sa honte avant de répondre à la remarque de Diego. « J'avais pas spécialement envie de sortir, j'ai la tête dans mes examens. » Et l'état de stress qui allait avec, évidemment. « Et puis ça m'arrive d'apprécier ce genre d'endroits mais en ce moment je suis plus d'humeur à faire des soirées en privé. » Qu'il précisait, refusant pour autant de lui laisser croire qu'il était du genre à ne jamais s'amuser du tout. « Mais je suis content d'être venu finalement. » Un air charmeur s'était glissé sur son visage sans qu'il n'en soit tout à fait conscient et alors qu'il dévisageait Diego, le serveur s'approchait pour leur servir enfin leurs boissons. A la vue de son verre, Mateo grinçait des dents. « Tu les veux ? Je déteste ça. » Qu'il lançait en lui désignant le cure dents piqué de deux olives que le barman avait mis dans son verre - alors qu'il lui avait dit déjà au dernier verre qu'il n'en voulait pas.

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Diego commençait à se demander si lui faire boire de l’alcool avait été une tentative déséspérée d’Emery pour s’assurer de pouvoir dépasser les limites sans qu’il ne se rende compte de rien. Après ce premier verre, sa vision des choses avaient changé mais pas assez pour fermer totalement les yeux sur ce qu’elle avait fait, mais ce second verre, celui qu’il avait lui-même commandé, avait encore une fois agi sur son comportement et il n’était plus sûr de sa capacité à analyser le bien et le mal. Il restait passablement énervé contre Emery et ses cachotteries mais il était cependant totalement disposé à engager la discussion avec un total inconnu, et, qui plus est, à apprécier le moment. « C'est vrai. Comme quoi y'a toujours une histoire de fille. Ou de mec parfois. » Si Diego avait reporté son attention sur son verre pour fuir une conversation à laquelle il n’était pas sûr de voir l’inconnu donner suite, son regard s’était remis à analyser son visage après la seconde partie de sa phrase. Il n’avait rien dit, avait pris le temps de laisser ces mots résonner dans son esprit. « Je suis pas tout le monde, et t'as rien pourri du tout. » Les lèvres de Diego ne semblaient pas disposées à retomber et ce sourire ne le quittait plus, mimant celui de Mateo. Puisqu’il ne semblait pas dérangé et que son attitude démontrait d’ailleurs tout le contraire, Diego lui avait offert un verre. « Ouais je vais reprendre un verre. » avait-il demandé et le médecin avait opté pour une bière pour ne pas laisser l’ivresse totalement prendre possession de lui. « Un dry martini s'il te plaît. » Sans qu’il n’ait eu le temps de dire quoique ce soit, il avait encaissé les deux verres. « Tu sais que normalement quand on te demande ce que tu veux boire c’est pour te payer ce verre? » Cela aurait été trop banal que de le remercier et quelque chose semblait s’installer entre eux, quelque chose qui laissait à Diego un sentiment de plénitude s’emparer de lui et chasser peu à peu la colère qu’il ressentait avant que la discussion ne démarre.

Un peu plus loin, quelques personnes visiblement alcoolisées les regardaient. « Ouais, c'est eux. » Diego avait levé le menton avant de boire une gorgée de sa bière et d’essuyer la mousse blanche sur ses lèvres d’un geste rapide du pouce. Que faisait-il assis ici alors que son groupe semblait prendre du bon temps sur la piste ?  « J'avais pas spécialement envie de sortir, j'ai la tête dans mes examens. » Le bras posé sur le bas et la main tenant son verre, Diego s’était définitivement tourné vers lui pour indiquer qu’il était prêt à continuer la discussion jusqu’à ce que quelque chose, ou quelqu’un, ne les sépare.   « Oh je vois, tu étudies quoi ? » Ce n’était pas une question posée à la va-vite pour meubler une conversation qui devenait pesante, c’était le résultat du réel intérêt pour son interlocuteur qu’il développait sans réellement s’en rendre compte. Quelque chose lui donnait envie d’en savoir plus, et il n’était pas certain de comprendre la façon dont leur échange participait à le calmer - le son de sa voix, ses sourires ou la spontanéité de tout cela. « Et puis ça m'arrive d'apprécier ce genre d'endroits mais en ce moment je suis plus d'humeur à faire des soirées en privé. » Diego avait acquiescé, ils étaient sur la même longueur d’onde. « Mais je suis content d'être venu finalement. » La tête de Diego s’était inclinée dans un réflexe parce qu’il venait d’être déstabilisé par cette remarque. Il n’avait pas relevé, préférant noyer ses lèvres dans le houblon sans jamais le quitter des yeux. « Tu les veux ? Je déteste ça. » avait-il demandé en désignant le cure-dent où étaient piquées les deux olives. « Ah ouais ? J’adore ça moi. » Et en répondant il avait attendu l’approbation de Mateo pour attraper le cure-dents et en tirer la première olive du bout des dents. « Et de tous les cocktails que tu pouvais choisir tu as pris celui avec des olives alors que tu détestes ça. T’es vraiment pas tout le monde. » Il avait laissé s’échapper un rire et avait retrouvé son regard, le silence rendant cet échange bien plus intense qu’il n’aurait dû l'être. Il y avait cette impression de réussir à lire tout un tas de choses dans le regard de l’inconnu qui, mélangé à l’effet de l’alcool sur lui, laissait une étrange sensation à Diego. « Je suis content d’être venu, moi aussi. Même si je repars célibataire, au moins je t’aurais rencontré. Et j’aurais gagné des olives. » Et sur cet aveu rendu parfaitement fluide par le contexte, Diego avait attrapé la dernière olive pour croquer dedans dans un mouvement bien plus suggestif qu’il n’aurait dû l’être.

« Tu sais que normalement quand on te demande ce que tu veux boire c’est pour te payer ce verre? »
« Tu paieras le prochain si tu veux. »

L'entrée en matière de Diego avait beau être surprenante et pas de bon augure concernant l'ambiance qui finirait par s'installer dans leur discussion mais il n'avait pas suffit de grand chose pour faire naître sur leurs deux visages des sourires complices et d'installer dans l'esprit de Mateo une certaine curiosité. Une aubaine quand on sait qu'il avait accepté de sortir à reculons. « Oh je vois, tu étudies quoi ? » Bizarrement, il avait la sensation qu'on s'intéressait vraiment à lui, pas que cette question était posée comme pour poliment continuer la conversation. « Histoire de l'art. Ça fait moins prestigieux que médecine, c'est sûr. » Il était en train de faire de sa passion de toujours son futur métier et il ne pouvait qu'en être fier. Contrairement à d'autres, Mateo avait eu la chance d'avoir un père là pour le soutenir dans son choix de carrière, ayant lui aussi travaillé dans le domaine de l'art. Et même s'il savait que les places y étaient chères, il l'avait laissé tenter sa chance sans jamais omettre un quelconque doute. Ça n'empêchait pas Mateo d'être conscient que pour une majorité de personnes dans ce monde, le cursus qu'il suivait n'avait rien de très glorieux face à médecine ou droit. Et alors que la conversation suivait son cours et que les boissons commandées venaient de leur être servies, Mateo râlait de voir que le serveur n'avait pas respecté sa demande. « Ah ouais ? J’adore ça moi. » Il s'amusait d'une fausse mimique dégoutée en voyant Diego attraper le cure dent. « Et de tous les cocktails que tu pouvais choisir tu as pris celui avec des olives alors que tu détestes ça. T’es vraiment pas tout le monde. » Il hochait la tête, l'air fier de ne pas être "comme tout le monde". « J'ai dit au barman un peu plus tôt que j'en voulais pas mais il a dû oublié. Moi qui pensais que j'étais du genre à marquer les mémoires, j'suis un peu déçu. » Qu'il avait lancé en prenant un air déçu comme un gamin ferait un caprice. « Je suis content d’être venu, moi aussi. Même si je repars célibataire, au moins je t’aurais rencontré. Et j’aurais gagné des olives. » Sans s'en rendre compte il avait pincé ses lèvres, vraiment désolé de savoir que Diego traversait une période aussi dure. Il n'avait certainement pas besoin d'avoir auprès de lui une idiote incapable de voir la chance qu'elle avait d'être avec lui, mais prononcer ces mots à voix haute feraient plus de mal que de bien et il ne s'y tenterait pas, ne connaissant pas assez son interlocuteur pour se le permettre. Au lieu de ça, il se voulait rassurant. « Tu sais y'a pleins d'avantages à être célibataire. » Et qui de mieux placé que Mateo pour le lui prouver ? « T'as aucune raison de te prendre la tête, tu passes du temps avec qui tu veux sans avoir de compte à rendre, tu peux faire toutes les expériences que tu veux sans personne pour te juger... » Il avait fait son discours sans jamais laisser ses yeux quitter ceux de Diego, y mêlant des sous entendus plutôt clairs qu'il n'avait pas prévu d'y mettre. « Je serais toi, j'en profiterais. » Qu'il finissait par conclure en attrapant son verre pour en boire une gorgée sans même quitter Diego des yeux. A croire qu'en restant assis au bar, il avait plus de chances de gagner la compétition du jour qu'en ayant suivi les autres sur la piste - alors même qu'il n'avait pas adhéré à leur défi puéril au départ, refusant d'embrasser un ou une inconnu pour y gagner de l'argent.

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ft  @Mateo Alvarez

La soirée avait déjà pris un tournant inattendu, parce que même si Diego avait eu des doutes quant aux agissements d’Emery, il avait osé espérer qu’ils ne soient pas fondés. Alors peut-être que l’idée de se retrouver à accoster un inconnu, à lui raconter ses problèmes et à rester à ses côtés en discutant comme s’il s’agissait d’un vieil ami n’avait plus rien d’étrange à côté de ce qu’il venait de se passer. Ou peut-être que c’était cette connexion qui s’était faite presque instantanément entre eux qui rendait le tout aussi limpide. « Tu paieras le prochain si tu veux. » avait répondu Mateo et le médecin avait difficilement dissimulé son contentement à l’idée que celui-ci songe déjà à un deuxième verre. Mais il n’était pas sûr du temps qui lui serait imparti, Diego n’avait aucune idée de quand Emery reviendrait vers lui ni même si elle reviendrait tout court : elle était capable de prendre un taxi seule ou même de se lier d’amitié avec quelqu’un pour ne pas avoir à repartir avec son petit ami. Et après leur dispute, plus rien ne pourrait réellement l’étonner. Plutôt que de s’inquiéter de où se trouvait la blonde contre qui il était encore passablement énervé malgré l’effet de l’alcool qui participait à le détendre, c’était sur Mateo qu’il avait posé son attention. « Histoire de l'art. Ça fait moins prestigieux que médecine, c'est sûr. » D’un mouvement de la main et de la tête, Diego avait chassé cette idée d’une quelconque concurrence. « Je trouve ça tout aussi prestigieux, crois-moi. Et j’ai pas fait ça pour le prestige mais par vocation et j’imagine que c’est pareil pour toi ? Tu comptes faire quoi avec un diplôme en histoire de l’art ? » Le médecin était sincère, il n’avait aucune connaissance en art mais savait que le milieu avait quelque chose de chic qu’il saurait apprécier. Ses questions étaient tout aussi sincères que son attitude, sans réellement comprendre pourquoi il s'intéressait autant à lui.

En plus d’attiser sa curiosité, le garçon le faisait sourire. « J'ai dit au barman un peu plus tôt que j'en voulais pas mais il a dû oublié. Moi qui pensais que j'étais du genre à marquer les mémoires, j'suis un peu déçu. » Son visage s’était changé en une moue boudeuse qui avait amené un sourire sur celui de Diego. C’était le hasard qui les avait amenés à parler, ou plutôt la soudaine adrénaline de Diego, et pourtant, il voyait en Mateo quelque chose de différent.  « Tu marqueras la mienne, tu peux déjà être sûr de ça. » avait-il dit en songeant à la façon dont il avait déversé ses émotions sur lui, mais il avait pu lire sur le visage de Mateo à quel point ses mots prêtaient à confusion. L’esprit embrumé par l’alcool, Diego n’avait pourtant pas pris le temps de préciser son propos et avait laissé le doute planer sans s’en inquiéter. « Tu sais y'a pleins d'avantages à être célibataire. » Le mexicain avait froncé les sourcils, prêt à entendre la longue liste qu'il semblait avoir en tête. « T'as aucune raison de te prendre la tête, tu passes du temps avec qui tu veux sans avoir de compte à rendre, tu peux faire toutes les expériences que tu veux sans personne pour te juger... » Au fur et à mesure de ses explications, Diego réalisait qu'il était tout à fait possible pour lui de faire tout cela même avec Emery dans sa vie et il se questionnait sur le réel intérêt que lui portait sa petite-amie. « Je serais toi, j'en profiterais. » « Qu’est ce que tu entends par en profiter ? » avait-il demandé en remuant le contenu de son verre, réalisant les vertues apaisantes qu’il pouvait avoir. « Je suis pas un coureur de jupon et y’a pas grand chose que la vie de couple m’empêchait de faire.. » Il avait poussé un long soupir avant de se réinstaller sur sa chaise et de se pencher vers Mateo, leurs visages s’étant dangereusement rapprochés alors qu’il souhaitait simplement accentuer ce moment de confidence. « Je te l’ai dit, je suis pas réputé pour être marrant. Je fais jamais rien qui me sort réellement de ma routine… » Et plonger dans le regard bleu du garçon avait presque pour effet de lui donner le sentiment de s’évader un peu - la musique autour était comme étouffée et l’agitation ne le préoccupait plus.

Peut-être que la majeure partie de la population de Brisbane aurait été d'accord avec le fait que les ambitions de Mateo ne valaient pas un dixième de celles de Diego. Qu'elles n'avaient pas les mêmes valeurs. Il le savait, et s'était prémuni de ce genre de réactions avant de laisser la possibilité à son interlocuteur de faire une remarque à ce sujet. Il semblait pourtant qu'il s'était justifié pour rien, la réaction de Diego étant tout à fait plaisante et sincèrement intéressée. « Je trouve ça tout aussi prestigieux, crois-moi. Et j’ai pas fait ça pour le prestige mais par vocation et j’imagine que c’est pareil pour toi ? Tu comptes faire quoi avec un diplôme en histoire de l’art ? » Il avait hoché la tête vivement. « Oui, j'ai toujours voulu travailler dans le domaine. Dans l'idéal, je deviendrai conservateur pour un musée réputé, ou une grande galerie. Un truc du genre. Je suis pas assez doué pour devenir artiste, mais j'ai envie de participer à mettre l'art en avant. » Il se sentait toujours idiot de parler de cette façon, surtout dans un contexte où ceux qui l'entouraient n'en avaient certainement pas grand chose à faire de ce genre d'aspirations. Le barman dont ils parlaient, en tout cas, devait en être loin.

« Tu marqueras la mienne, tu peux déjà être sûr de ça. » Sa remarque eu le don de faire sourire Mateo. Il concevait mal comment une rencontre si banale pouvait marquer les esprits, mais il appréciait qu'il puisse ne serait-ce qu'y songer. Et puis, il se disait qu'au fond ce n'était peut-être pas si faux que ça : il pouvait certainement aider Diego à avancer, à son niveau au moins. C'est ce qu'il tentait de faire en essayant de le rassurer quelque peu. « Qu’est ce que tu entends par en profiter ? » La réponse était plutôt évidente à ses yeux, mais avant qu'il ne puisse la prononcer, Diego avait poursuivit. « Je suis pas un coureur de jupon et y’a pas grand chose que la vie de couple m’empêchait de faire.. » Mateo vint attraper son verre pour en boire quelques gorgées. La seule chose qu'il parvenait à penser était de trouver dommage que Diego ne fasse pas profiter un peu plus les autres de sa personne. « Je te l’ai dit, je suis pas réputé pour être marrant. Je fais jamais rien qui me sort réellement de ma routine… » Il avait l'air d'être du genre à tout calculer. Il avait l'air d'avoir besoin de quelqu'un qui lui montrerait que la vie ce n'est pas seulement de faire ce qu'on attend de soi, mais de faire ce qu'on a envie. Il était à l'opposé de toutes les autres personnes présentes ce soir, et cette différence représentait un attrait inexplicable pour Mateo. A quel point c'était présomptueux, de croire qu'il pourrait être celui qui l'aiderait à sortir d'une situation qui ne lui convenait pas après si peu de temps en sa compagnie ? A quel point c'était mal d'imaginer la tête que feraient ses amis en voyant Mateo grand vainqueur dans leur jeu puéril ? Les réponses à ces questions, Mateo ne les avait pas. Ce qu'il savait en revanche, c'est à quel point l'ambivalence de ses pensées le perturbait, à cet instant précis. Il réalisait que leurs positions avaient légèrement changées, ce qui le fit sourire. « Il est pas trop tard pour s'y mettre. » Entre l'ambiance, l'ennui, la distraction qu'avait été Diego et le sentiment qu'il avait de devoir l'aider à débloquer une situation dans laquelle il était coincé, la façon dont il s'était rapproché naturellement de lui, cette compétition absurde et le simple fait que celui qui lui faisait face lui plaisait... Une seconde lui avait suffit pour peser le pour et le contre de ce qu'il s'apprêtait à faire - autant dire que c'était loin d'être très réfléchi. Lui qui venait de lui conseiller de se lâcher un peu ne pouvait que suivre ses propres conseils. « Mais du coup je sais pas trop par quoi tu pourrais commencer. Tu pourrais... » Il avait détourné le regard un instant sans pour autant reculer sa tête, balayant la foule des yeux en faisant mine de réfléchir, avant de replonger ses yeux dans ceux de Diego. « ...au hasard, te faire embrasser par un gars que tu viens de rencontrer ? » Il n'était pas venu là pour ça. Il n'avait pas imaginé que sa soirée prendrait un tel tournant. Pourtant, Mateo venait de glisser délicatement son index sous le menton du jeune médecin, approchant son visage à quelques centimètres du sien. Il bougeait lentement, son regard passant des lèvres qu'il s'apprêtait à prendre aux yeux de Diego, à la recherche d'un signe qui lui montrerait qu'il était en train de commettre une erreur - mais il n'en décelait pas. Alors qu'il laissait sa main remonter le long de sa mâchoire pour finir sa course dans sa nuque, Mateo vint presser ses lèvres contre les siennes. Et dès l'instant où leurs bouches s'étaient touchées, il avait décidé qu'il n'avait aucune envie de rompre ce baiser.

what if i'm someone i don't want around
ft  @Mateo Alvarez

Diego se retrouvait au milieu d’une conversation avec quelqu’un qu’il ne connaissait absolument pas, lui qui n’appréciait que peu les small talk. Ce n’était pas un exercice qu’il maîtrisait et l’experte en la matière semblait loin, un rapide coup d’oeil à sa montre lui avait indiqué qu’une demie-heure déjà s’était écoulée depuis leur désaccord. Un euphémisme pour parler de quelque chose qu’Emery verrait plutôt comme le début d’une guerre lente à laquelle lui choisirait plutôt de mettre un terme le plus rapidement possible. Il avait alors choisi d’oublier cette idée et toute notion du temps pour se concentrer à nouveau sur son interlocuteur à qui il en avait demandé un peu plus à propos de ses études d’art. « Oui, j'ai toujours voulu travailler dans le domaine. Dans l'idéal, je deviendrai conservateur pour un musée réputé, ou une grande galerie. Un truc du genre. Je suis pas assez doué pour devenir artiste, mais j'ai envie de participer à mettre l'art en avant. » Diego se surprenait lui-même tant il était concentré sur ce qu’il disait et quelque chose l’empêchait de savoir si son intérêt se portait sur les phrases que ceux-ci formaient ou plutôt sur la façon dont ils étaient prononcés. Il y avait quelque chose d’hypnotique en ce garçon, quelque chose qui l’avait empêché de répondre spontanément. A la place, il avait laissé un silence se créer sans que celui-ci ne soit gênant. « T’es bien dur avec toi même, en tout cas. » avait-il finalement conclu en perdant ses lèvres dans son verre pour s’autoriser un répit dans la discussion.

Mais plutôt que de calmer son flot de paroles et son envie irrépressible de tenter de mettre des mots sur cette étrange sensation, cette gorgée là l’avait comme libéré. Il en avait probablement trop dit mais l’alcool avait un effet anesthésiant qui l’empêchait de ressentir la gêne comme cela aurait normalement dû être le cas. Diego était à l’aise, bien plus qu’il ne l’avait été à aucune autre soirée et l’idée qu’elle puisse se terminer et, qui plus est, dans une dispute odieuse avec Emery, le contrariait assez pour se laisser distraire par ce que Mateo avait à lui dire. « Il est pas trop tard pour s'y mettre. » Sous cette emprise - la sienne et celle du contenu de son verre - un sourire était venu étirer le coin de ses lèvres comme s’il venait approuver l’idée. C’était lentement que l’alcool avait pris possession de ses veines mais la détente était maintenant totale et venait corrompre toute la personnalité de Diego. « Mais du coup je sais pas trop par quoi tu pourrais commencer. Tu pourrais... » Il avait continué à le fixer alors que lui regardait autour de lui. Il attendait patiemment ce qu’il avait à proposer parce que n’importe quoi aurait été mieux que de faire face à la rupture qui semblait inévitable entre le médecin et la mannequin en devenir. Et quand ses yeux s’étaient reposés sur lui, Diego n’avait pas pu se retenir de déglutir avant de prendre une grande inspiration, comme s’il avait pu anticiper la suite. « ...au hasard, te faire embrasser par un gars que tu viens de rencontrer ? » Si le geste n’avait pas suivi la proposition aussi rapidement, Diego aurait probablement pris le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre et de tenter de se raisonner. Il aurait tenté de se comporter de manière rationnelle comme il le faisait naturellement lorsqu’il était sobre. Tout s’était passé extrêmement vite, et ce court laps de temps durant lequel le médecin aurait pu l’arrêter avait plutôt été l’occasion de laisser place à cette respiration qui s’était coupée depuis de trop longues secondes. Ses yeux s’étaient fermés au moment où les lèvres de Mateo s’étaient posées sur les siennes et ce n’était plus l’alcool qui l’empêchait de faire le moindre mouvement pour le repousser mais bel et bien le plaisir que lui procurait le geste. Un geste rapide, résultat d’une discussion futile et qui, pourtant, avait laissé Diego sans voix pendant un long moment. Quand son regard avait enfin osé retrouver celui du garçon, l’urgence résidait dans le fait de balayer le moindre doute. « Ouais, nan, pas mon truc. » avait-il lancé avant de porter son poing à sa bouche pour tousser et feindre un rire. Il était incapable de lire ce que laissait passer le regard de Mateo mais il refusait de penser qu’il n’avait pas été guidé par l’euphorie procurée dans ce genre de soirée. La vérité pour Diego était que ce qu’il avait ressenti était en train de le terroriser au point de rendre les effets de l’alcool totalement obsolètes et lorsqu’il avait enfin réussi à faire un mouvement, sa tête s’était levée et son regard avait croisé celui d’Emery.