Malheureusement, Leïlan a appuyé sur le bouton « Snooze » de son réveil, ce qui a eu pour effet de le lever plus tard que prévu. Foutu décallage horaire qui lui donne envie de rester callé au fond de son lit. Pourtant, le brun se lève d’un bond, ce qui surprend Ostende, qui dormait encore paisiblement à ses côtés. Aussi rapidement qu’il le peut, Leïlan se prépare pour aller attaquer sa journée de travail. Dire qu’il est content de revoir Rhy est un euphémisme, disons qu’il est plutôt ravi de sentir à nouveau l’odeur des pâtisseries, de la farine ainsi que de toutes les épices qui sont présentent au Morton Cake. Lorsqu’il est prêt, le jeune home met le harnais à son chien et prend la route pour son lieu de travail. Aidé de son guide, il n’a pas besoin de la canne, ce qui est un avantage puisqu’il va un petit peu plus vite.
>>A la patisserie!
Bien évidemment, Ostende se met directement en mode travail et prend le chemin qu’il connait par cœur pour se rendre au Morton Cake. Quand ils arrivent devant, Leïlan se saisie de sa clé, qu’il reconnait au touché et la met dans la serrure avant de la tourner pour ouvrir la porte. L’odeur si particulière de la pâtisserie pénètre dans ses narines, ce qui le fait soupirer de bonheur. Elle lui avait manquée. Comme à son habitude, le border collie ne rentre pas dans la cuisine, et va directement se mettre dans le panier derrière la caisse. Leïlan pose son attention sur la provenance de la voie de Rhy, du moins là où il pense qu’il est.
>>Bonjour, content de te revoir… enfin façon de parler hein te voir.
Son ton est légèrement sarcastique, bien évidemment. La journée commence super bien. Rhy sait tellement mettre l’ambiance !
>>Plus en forme que toi on dirai. Rien qu’à t’entendre je peux jurer que t’as pas dormi. Tu t’es pas mis dans des situations de folie ?
Alors qu’il veut se rendre jusqu’à son plan de travail, Leïlan se heurte à un meuble, qui ne se trouvait pas là auparavant. La raison lui est donnée rapidement par Rhyrhy.
>>Koppig* ! Tu te tape une meuf feng-shui que tu veux tout aménager ?! Dire que je t'ai ramené un souvenir... je ne sais pas ce qui m'est passé à l'esprit...
Comme il est censé connaitre l’emplacement de tous les meubles Leïlan ne se sert pas non plus de sa canne blanche au Morton Cake. Il lui faut plusieurs tentatives ainsi qu’un boucan infernal avant d’arriver à son plan de travail.
>>Bon, si tu me donnais des nouvelles ? J’ai loupe quoi en trois semaine ?
Forcément, les retrouvailles ne sont pas les plus agréables du monde. Rhy se montre directement piquant en attaquant la virilité de Leïlan. Ce dernier décide tout de même de se montrer un petit peu mature et de ne pas répondre à cette attaque. Pas parce qu’il n’a pas de répondant, juste car il trouvera mieux comme réplique plus tard, quand le blond ne s’y attendra pas. Meilleure stratégie ! Bien évidemment, les petites piques de Rhy sont encore déplacées sous la ceinture quand il parle de ce qu’il a bien pu faire durant son voyage, c’est qu’il n’est pas si inventif que ça, le petit.
>>Oh, je crois que je ne dois pas être le seul à avoir une maladie vénérienne. Vu certains de tes ex.
Quand le brun veut se rendre jusqu’à son plan de travail, il se cogne à pleins de coins de meubles, et fait tomber toute une collection de casseroles, ce qu’il pensait impossible jusqu’à ce moment. Bien évidemment, Rhy fait savoir que ça vient de lui cette petite idée de réaménagement. Il est bien au courant que tout ça doit handicaper encore plus Leïlan.
>>J’connais p’tet pas, mais au moins jme tape pas des meufs Feng-shui qui doivent puer le Patchouli jusque dans le lit. Enfin, si tu aimes avoir ton p’tit biscuit qui a cette odeur, tant mieux pour toi.
Le petit point sur le souvenir fait tout de même tiquer Rhy, qui se montre curieux, quoi que son timbre de voix puisse laisser penser.
>>Je sais que tu n’aimes pas le chocolat, donc je n’ai pas pu te ramener des pralines, mais je t’ai ramené de la bière.
Leïlan sors de son sac à dos deux bouteilles de bières d’une petite brasserie du centre de Bruxelles et les tend à Rhy avec un sourire sincère.
>>J’espère que tu les apprécieras.
Après s’être défoulés tous les deux, il est temps de bosser. Rhy lui apprend donc qu’il ne veut pas intégrer une référence Vegan dans leur proposition, tant pis. Ils ont aussi quelques commandes qu’ils vont devoir honorer.
>>Pas grave pour les propositions Vegan. Tu as eu raison de laisser des parts de marchés. Ca ne sert à rien de se marcher dessus. Je peux proposer de tenter d’importer les pralines ? C’est des petites bouchées de chocolat. Ca sort de ce qu’on fait à Brisbane et c’est exotique du coup.
Un gâteau de mariage noir… c’est assez… Original. Du moins, ils vont devoir honorer la commande.
>>Tu veux que je fasse des essais de gouts ? A moins qu’ils aient aussi donné des directives en plus de la couleur étrange…
>>Un homme qui sent le patchouli c’est trop spécial. Enfin, tu peux kiffer, pour ce que ça me touche.
Leur petite bataille stérile doit prendre fin, sinon ils ne pourront jamais travailler correctement. Cependant, avant, Leïlan sort de son sac les souvenirs qu’il a ramené pour Rhy. Ce n’est pas parce qu’ils aiment s’ennuyer mutuellement qu’il ne doit pas penser à lui. Au fond, ils se connaissent depuis tellement longtemps qu’au moment de faire la liste de cadeaux le prénom du châtain s’est imposé dans son esprit. Ces petits cadeaux semblent le surprendre, ce qui est un bon point pour Leïlan.
>>Et gaspiller mon argent? Nee, autant que tu en profite.
Le geste qu’appose Rhy sur lui le surprend énormément. Leïlan ne peut malheureusement pas reculer puisqu’il se trouve contre son plan de travail. C’est surtout qu’il n’a pas du tout vu la main de Rhy se tendre vers son front. Bien évidemment, c’est pour se moquer un petit peu de lui et de l’attention gentille qu’il vient d’avoir à son égard.
>>Tout va bien, juste j’ai pensé à toi. Je peux m’abstenir la prochaine fois.
Leur petite guerre étant finie, ils peuvent parler boulot. Leïlan a tout de même hâte de reprendre après trois semaines d’arrêt. Le jeune homme se met au courant des dernières nouvelles concernant la pâtisserie ainsi que les commandes qu’ils pourraient avoir. Sa proposition de pralines semble pas être si appréciée que ça de la part de son associé.
>>Pas forcément importer, mais on peut les faire. Travailler le chocolat ici ainsi que trouver des gouts à mettre à l’intérieur. Importer ça risque de couter, donc autant faire sur place.
Leïlan a réellement à cœur de faire prospérer la boutique et renouveller la carte en apportant quelque chose d’unique est une excellente chose ! Ils seraient les seuls à avoir cette proposition, ce qui les démarqueraient d’autres pâtisseries. A voir comment son collaborateur va le prendre. La demande de gâteau de mariage entièrement noir le surprend. Ca change de chaque pièce montée déjà faite par le passé. Le gout aussi est loin d’être classique.
>>On peut faire un mélange fruit des bois pour un peu d’acidité et des cerises plus sucrées. Je vais faire des tests. Je ne mettrai pas d’alcool s’il y a des enfants présent. Pour le fait que ça coule, on va devoir faire un caviar de fruit. La taille des billes sera un challenge…
>>Nee, heureusement je ne pense pas tous les jours à toi. T’es pas la première personne à qui je pense, ne t’en fais pas.
Leïlan lui fait un petit sourire, bien qu’en réalité il ne le regarde pas dans les yeux, mais ça il ne peut pas le savoir. En général, le brun regarde dans la direction d’où vient le son de la voix, rien de plus. Il sait que des fois, ça surprend certaines personnes, qu’il sache plus ou moins où elles se trouvent. Lorsqu’ils se mettent tous deux à parler de travail, ils sont tout de suite plus sérieux. Le brun, connaissant les réticences de son collaborateur, tente de faire au mieux pour que sa proposition soit acceptée. Proposer de nouvelles choses, ce n’est pas une mauvaise idée. Il faut juste convaincre le petit.
>>Non, ce n’est pas comme travailler un bête fondant, mais ce n’est pas plus compliqué. Il faut juste tempérer correctement le chocolat et on est bon ! L’idée du mélange des cultures est super ! Ca va donner quelque chose de frais avec des fruits d’ici. Je vais pencher sur des gouts simples, pour que ça donne envie.
Bon, ce ne sera sûrement pas Rhy qui va y gouter, mais les employés vont sûrement aimer, et puis il pourra toujours en donner une ou deux à un ami afin qu’il lui dise ce qu’il en pense. Le brun sait qu’il va devoir faire des bons prototypes afin que son idée soit approuvée. Mais ce défi, il n’a pas peur de le relever. Leïlan sait qu’il va aussi faire quelques esquisses sur sa tablette afin de savoir à quoi vont ressembler ses futures pralines.
>>Je te laisse regarder à tout ça. J’en suis bien incapable.
Le gateau de marriage sera un sacré defi, mais Leïlan est prêt à le relever. Il faut bien se surpasser dans la vie, ce genre de petites épreuves sont faites pour ça.
>>Ouais… Faire plein de petites billes ça ira pas. On va devoir faire beaucoup d’essai erreur avant de trouver ce qu’il faut.
Bien qu’il ne puisse pas voir Rhy, le jeune homme imagine très bien la tête de ce dernier quand il parle des billes qui vont lui éclater dans la face
>>Qu’est-ce que je suis déçu de ne pas pouvoir voir ça ! S’il te plais prend des photos que je puisse rire aussi !
>>Ahah, je suis sûr que tu tenterai de trouver pour les traduire uniquement pour m’emmerder !
C’est qu’il commence à avoir un petit peu de répondant le petit, Leïlan est étonné qu’il tente de l’attaquer sur son handicap. Un léger sourire se dessine sur les lèvres du brun, qui change d’attitude quand ils parlent de travail. Ses idées fusent déjà dans son esprit. Toute cette agitation lui avait manquée, il s’en rend compte.
>>Beaucoup de patience.
Se doutant que plus d’une fois, Rhy va avoir le visage couvert de la préparation, Leïlan lui demande des photos, ce qui ne semble pas plaire au plus jeune des deux, qui ne manque pas une petite réplique cinglante. Un petit sourire sarcastique orne les lèvres du brun, qui n’a pas le temps de répondre, leur vendeuse à temps plein vient d’arriver, il la reconnait à la voix. Elle semble très heureuse de le revoir, ce qui est tout de même signe qu’il a manqué à des gens.
>>Content d’être de retour ! Ostende t’attend déjà à l’avant. Il est prêt !
Lorsqu’elle repart, Rhy vient lui glisser à l’oreille qu’elle vient de lui faire les yeux doux. Leïlan est surprise par la gentillesse dont vient faire preuve Rhy à son égard.
>>Jaloux?
Ils se mettent tous deux au travail, le brun devant se pencher à fond sur les pralines s’il veut que son collaborateur accepte sa nouvelle proposition. Tout est silencieux, jusqu’à ce que le blondinet jure comme un charretier, ce qui fait sursauter Leïlan. Il semble avoir quelques chose dans les yeux et tente, tant bien que mal, de se diriger vers le lavabo. Cependant, son chemin est compliqué, il se cogne à tous les meubles présents dans la cuisine. Le brun sort alors de son sac à dos sa canne blanche qu’il déplie d’un coup et se dirige vers la provenance des sons. Rapidement, il arrive à la hauteur de son partenaire en affaire et pose une main sur l’épaule. D’un ton légèrement taquin, il lui dit :
>>Tu veux ma canne?
Leïlan prend une des mains de Rhy et lui met sa canne dedans.
Leïlan lève les sourcils au commentaire de Rhy, il n'y a rien à répondre de toute façon. Il préfère se concentrer sur ses idées pour ses pralines. Ils ne vont pas avancer de la journée s'ils se lancent constamment des piques au visage. Tout se passe dans le silence, jusqu'à ce que son collaborateur commence à sortir tous les jurons les plus colorés les uns que les autres. Instinctivement, il se retourne vers la provenance du bruit, ne sachant de toute façon pas discerner ce qu'il vient de se passer. Pour se moquer de Rhy, Leïlan se dirige vers lui avec sa canne et la lui pose dans sa paume.
>>Mais quoi, mais quoi? Je t'offre la possibilité d'être autonome. A moins que tu préfères que je sois tes yeux.
Leïlan retourne vers son plan de travail en touchant tout ce qu'il l'entoure.
>>Qu'un con? P*tain j'aurai pu te laisser te blesser et tout! Je viens encore à ton aide et voila. J'te jure, la prochaine fois tu te démerde. Si c'est comme ça qu'on est remercié par toi, ça vaut même pas la peine. Ingrat.
Il retrouve sa place et ne travaille plus, il écoute les déboires du blond pour se rendre jusqu'au lavabo. Bien évidemment, ça prend un petit peu plus de temps que ce qu'il ne faudrait. Ce qui, au fond, met Leïlan dans un état d'éréthisme incroyable. Rien que d'imaginer la tête blonde Rhy râler à cause de sa blague qui se retourne contre lui. Quand l'eau coule, c'est signe qu'il est arrivé à bon port, ce qui est bien. Au fond, il a réussi à se débrouiller tout seul. Quand il ne s'y attend pas, le brun sent une main se saisir d'une des siennes et lui rendre sa canne. Un faible sourire se dépose sur ses lèvres
>>De rien.
Il retourne à son travail, se disant que de toute façon Rhy le remerciait plus par principe que parce qu'il ne le pensait réellement. Ils se sont toujours détestés, ce n'est pas pour l'aide apportée sur le moment que ça va changer. Contre toute attente, il s'intéresse à l'avancée du travail de son collaborateur. Leïlan se retourne vers lui.
>>Là c'est à moi de te demander si tu va bien, RhyRhy. Tu t'intéresse sincèrement à ce que je fais...? Ca avance, j'ai déjà trouvé le fourrage d'une praline.
La petite pique sur ses yeux fait sourire Leïlan, qui découvre que Rhy se lâche un petit peu plus et arrive à le taquiner sur son handicap. Ce qui ne dérange pas du tout le brun. Comme demandé, Leïlan le laisse donc se débrouiller seul afin de rejoindre le lavabo et pouvoir se laver le visage. L’eau qui coule est un bon indicateur, Rhy a réussi à s’y rendre seul ! Le brun se concentre donc à nouveau sur ce qu’il est occupé de faire. Ses petites bouchées ne vont pas se faire et s’imaginer toutes seules. Un peu de calme s’installe entre les deux hommes, jusqu’à ce qu’il sente le blond se saisir d’une de ses mains afin de lui rendre sa canne. Un maigre sourire se dessine alors sur les lèvres de Leïlan, qui est surpris une fois de plus quand il entend la question de l’avancement des pralines. Il se permet même une petite taquinerie, qui semble mal reçue. Bien qu’ils ne sachent pas s’entendre correctement, leur concurrence s’est toujours arrêtée là où le bien-être de la pâtisserie commençait. Les deux hommes mettent leur rancœur de côté et parle affaire comme s’ils n’avaient aucun souci entre eux.
>>J’sais. Heureusement d’ailleurs que tout ce qui touche à la pâtisserie t’intéresse.
Le petit mot possessif rajouté devant son surnom fait sourire Leïlan de toutes ses dents. Lapsus révélateur ou non, le brun préfère ne pas y répondre, mais il garde précieusement cette information pour plus tard.
>>Glandouiller? Rappel moi un jour où tu ne m’a pas vu bosser ? J’crois qu’on fait les mêmes horaires de fou en fait, et on veut la même chose, faire prospérer la pâtisserie. Donc glandouiller n’est pas dans mon dictionnaire je crois.
Des fois, Leïlan à l’impression que Rhy aimerai prendre le dessus sur lui, imposer certains de ses choix mais se retrouve confronté au fait qu’ils sont associés, et non qu’il y en a un qui est censé avoir plus de pouvoir que l’autre. Il n’a toujours pas accepté le fait que Leïlan ait été noté sur le testament de son père. Pourtant, le travail que dois faire le brun va bien au-delà du simple pâtissier, Kit Morton le lui a bien fait comprendre avant de quitter ce monde.
>>Afin de mettre le pays en avant, j’ai pensé à incorporer de la noix de Macadamia en praliné dans unes des pralines. C’est en effet une bonne idée de garder une sélection à l’année, et une séléction qui tourne. Ainsi, on à moins de travail à fournir en recherche de gouts.