clung to the nearest lips

@scarlett bridgers

lieu: manly boat harbour, bayside.
(c): junkfoodcinemas (gif), luleaby (codage).

***
« Je sais pas trop à quelle heure je vais rentrer, donc m’attends pas pour aller te coucher. » Ben déposa un baiser sur la joue de Nina avant de capturer ses lèvres pour les embrasser de façon un brin plus appuyé. Peut-être qu’il releva son visage avec un sourire un brin amusé. Pour une fois qu’il pouvait se permettre de dire ça en le pensant, c’était bon à prendre; d’ordinaire, il serait rentré plus tard que prévu mais pas parce-qu’il avait profité des festivités initiales plus que prévu - mais parce-qu’il s’était rendu dans un autre lit avant de revenir chez lui. « T’as quand même le droit de m’envoyer un message si je te manque. » Et c’était surement ce qui lui faisait se sentir pousser des ailes, à jouer avec des paroles et des actions qu’il ne saurait assumé si un jour elles lui étaient pointées du doigt dans d’autres circonstances - il s’enfuit plutôt rapidement de leur appartement à la suite, ayant en horreur d’être en retard.

Et bien sur que ce fut tout le contraire, alors qu’il rangeait sa voiture en double-file en bas de chez Scarlett. Regardant sa montre, il plissa le bout du nez: il était même trop en avance pour se permettre le moindre commentaire sur la ponctualité de la jeune femme. Ruben avait qu’elle ne le ferait pas attendre mille et une années, et puis après tout: ce n’était pas sa soirée à lui à laquelle ils se rendaient, donc s’ils n’étaient pas là-bas à temps, ce serait son problème à elle. Il lui avait de toutes façons fallu se plaindre dans sa barbe inexistante un instant un seul pour qu’il n’aperçoive la lumière du hall s’allumer et Scarlett sortir du bâtiment. Parce-qu’il était initialement un parfait gentleman, il sortit de la voiture pour en faire le tour et pour ouvrir la portière la brune - avec un sourire amusé mais pas pour le moins sincère accroché à ses lèvres. « Madame Bridgers, je vous en prie. » Il ne se priva pas, comme à son habitude et à son horreur à elle, de lui coller une bise sur la joue avant de refermer à sa suite et de reprendre sa place derrière le volant.

En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, il fut de nouveau sur la route, ayant rentré l’adresse du lieu de la soirée dans le GPS du véhicule en amont. « Alors, le soleil de Brisbane a des choses à envier à celui de Los Angeles ou on est sauvés ? » Elle avait prévenu Ben qu’elle serait de retour depuis peu de temps en ville après avoir fait un saut aux Grammys Awards - il ne pourrait décidément pas mener la vie qu’elle avait choisi, à supporter autant de projecteurs en permanence pour le plaisir des autres. « Juste pour savoir si j’aurais plus facilement eu la marque de bronzage de ma nouvelle bague là-bas par rapport à ici. » Et joignant les gestes à ses paroles, il releva sa main à hauteur de regard de Scarlett - celle portant son alliance, bien sur. Ce n’était pas tant qu’il était pressé de lui annoncer la nouvelle, même si cette dernière restait une bonne nouvelle aux yeux du reste du monde, mais plutôt que Ruben la savait observatrice et qu’elle aurait repéré rapidement qu’un quelque-chose s’était ajouté à son accoutrement habituel. Et autant être celui mettant en avant ce détail plutôt qu’elle ne vienne lui pointer du doigt avec une expression de jugement sur son visage - même si cette dernière risquait d’être visible dans tous les cas, à bien y réfléchir.

Scarlett s'observe dans le miroir de l'entrée, passe son index entre ses sourcils comme pour en lisser le petit pli qui se creuse ces derniers mois, et se fait la note mentale de réserver une session de botox. Elle secoue ses cheveux bruns qui tombent en cascade contre sa robe blanche aux manches bouffantes. Sous sa poitrine, un demi-corset noir, aux détails de dentelles, attrape sa taille et en marque les courbes. Elle récupère son petit sac à main, enfile des mocassins à plateforme, et termine d'appliquer son rouge à lèvres bordeaux. Elle jette un coup d'œil à son téléphone, elle est pile à l'heure, et connaissant Ruben, il est sûrement déjà devant chez elle. Dehors, le crépuscule de Brisbane avale les maisons alentour et l'air s'est radoucit. La silhouette de Ruben, à quelques mètres de là, l'attend déjà hors de sa voiture et dès qu'elle arrive à sa hauteur, il lui ouvre la portière, dans un insupportable numéro de gentlemen dont il a le secret. « Madame Bridgers, je vous en prie. » Elle n'a pas le temps de soupirer qu'il a déjà déposé une bise sur sa joue, et elle se demande vaguement quand est-ce que leur relation a pris le tournant où Ruben a l'autorisation de la toucher ainsi, elle qui serait capable d'arracher les yeux de plus d'un homme qui prendrait cette liberté avec elle. « Tu sais, si je voulais qu'on me fasse autant la bise, j'aurais immigré en France », elle commente en s'installant dans la voiture, prenant soin de ne pas froisser sa robe lorsqu'elle s'assoit. Ruben retourne derrière le volant, elle lui jette un coup d'oeil, et ajoute « Tu devais être le parfait prom date au lycée, toi. » Une sorte de compliment qu'elle concède, probablement le seul qu'elle fera à Ruben ce soir. Elle pourrait pourtant lui dire qu'elle est contente qu'il l'accompagne, qu'il est le bon +1 pour ce genre d'événement, mais elle considère que son égo n'a pas besoin d'être caressé plus qu'il ne l'est déjà par tout l'entourage du jeune homme.

« Alors, le soleil de Brisbane a des choses à envier à celui de Los Angeles ou on est sauvés ? » Scarlett regarde par la fenêtre les rues qui défilent. « D'un point du vue météorologique l'hiver californien est moins ensoleillé que notre fin d'été.  Mais les américains compensent en se comportant comme des walking human sunshine. Insupportable », elle ajoute d'un air entendu. Elle est beaucoup trop anglaise pour supporter l'exubérance américaine. Les Australiens la perturbent déjà assez comme ça, avec leur façon d'être toujours parfaitement casual, elle qui a grandi avec toutes les règles implicites anglaises, les marqueurs de classe sociale, les politesses qu'elle a intégrés trop jeunes pour compenser.  « Juste pour savoir si j’aurais plus facilement eu la marque de bronzage de ma nouvelle bague là-bas par rapport à ici. » Le regard de Scarlett se décolle du paysage et elle se tourne vers Ruben, les sourcils froncés. Il lui tend fièrement sa main gauche, sur laquelle une bague brille à l'annuaire. « Oh wow », elle commente, surprise - pas du mariage spécialement, mais parce qu'elle ignorait qu'il était question d'enfin mettre fin à aux fiançailles interminables qui unissaient Ruben et Nina. « Être marié avec le médecin le plus prometteur de St Vincent, bravo à.. toi, Nina est une perle rare. » Elle sait pertinemment que Ruben a pensé qu'elle parlait de lui, et elle est ravie de l'embêter. Elle sort son téléphone de son sac pour noter d'envoyer des fleurs de félicitations au domicile des mariés, et remarque une série de notifications. Des messages de Lucy. Elle les balaie du pouce, retourne à sa note pour le bouquet avant de ranger à nouveau le téléphone. « C'était prévu depuis longtemps, ou ça a été une cérémonie de dernière minute ? » Elle ne le questionne pas sur la date, la liste d'invités, ne se vexe absolument pas à l'idée ne pas avoir été invitée à de quelconque festivité. Elle ne s'imagine pas que sa relation avec Ruben justifierait une invitation. « Est-ce que tu es un homme moderne et que je dois maintenant te présenter comme Ruben Hartfield-Craine ? » Elle demande, tout à fait sérieusement. « Ça serait pas mal de rendre officiel le fait que tu fais officieusement parti de leur famille depuis des années, après tout. »


@Ruben Hartfield  

clung to the nearest lips

@scarlett bridgers

lieu: manly boat harbour, bayside.
(c): junkfoodcinemas (gif), luleaby (codage).

***
« Tu sais, si je voulais qu'on me fasse autant la bise, j'aurais immigré en France » Bien sur que cette réflexion intervint juste après qu’il lui ait claqué une bise sur la joue - ce fut à son tour de lever les yeux au ciel, mais avec amusement de son côté. « Tu saurais pas tenir plus d’une journée avant de revenir ici. » Il savait pertinemment qu’elle râlait de la sorte mais que dans le fond, elle ne savait pas vraiment lui en vouloir d’agir de la sorte. Etant donné qu’il n’avait pas encore pris la moindre gifle à agir de la sorte, c’était qu’elle tolérait voire même qu’elle appréciait qu’il le fasse. Il referma la porte de la voiture à sa suite avant de prendre place derrière le volant. « Tu devais être le parfait prom date au lycée, toi. » Le sourire de Ben s’agrandit un instant, lui offrant un clin d’oeil avant de démarrer le moteur. « Je mentirai si je disais que c’était pas le cas. » Et que bien des personnes avaient attendu de savoir qui irait au bal de fin d’année avec lui, pour être déçu de ne pas être invités à la place de la personne en question.

« D'un point du vue météorologique l'hiver californien est moins ensoleillé que notre fin d'été.  Mais les américains compensent en se comportant comme des walking human sunshine. Insupportable » - « Trop d’amabilité pour ton sarcasme britannique ? »

La réponse à cette question, en plus d’être aussi évidente qu’un nez au milieu de la figure, n’était pas tant importante que cela puisqu’elle servait uniquement de tremplin à ce que le jeune homme voulait mettre en avant. Si elle ne l’avait pas encore remarqué, cela risquait de ne pas tarder - et il préférait mettre en avant ce qui commençait à être une information de notoriété publique plutôt que de se faire prendre la main dans le sac une fois de plus. Surtout qu’il savait que Scarlett ne se gênerait pas pour faire les remarques qui lui passaient par la tête concernant le sujet s’il ne prenait pas l’initiative. « Oh wow » La surprise de la brune à voir la bague au doigt de son ami était sincère, et peut-être que cela lui tira à lui un petit rire amusé. « Fais pas comme si c’était étonnant. » Il y avait de fortes chances pour qu’elle n’ait pas venu voir l’événement arriver, surtout. Parce-que ce n’était pas pares-que les fiançailles étaient de mise depuis quelques temps qu’il en était de même pour le mariage. « Être marié avec le médecin le plus prometteur de St Vincent, bravo à.. toi, Nina est une perle rare. » Le sourire de Ruben avait continué de s’agrandir sur la première partie de la phrase de Scarlett - pour se retrouver pincé sur la seconde partie. « Je sais, je suis chanceux. » Il répondait d’un air un brin vexé, mais en même temps ses paroles étaient on ne pouvait plus vraies: il se savait chanceux sur la question, Nina étant une femme extraordinaire. Il aurait simplement préféré qu’elle parle de lui et inverse la place de sa femme et la sienne.

« C'était prévu depuis longtemps, ou ça a été une cérémonie de dernière minute ? » Il secoua quelque peu son visage alors que c’était pourtant une question à choix multiples. « On en avait pas mal parlé ces derniers mois, de faire ça un peu au dernier moment que nous deux. » Ce n’était pas la question qu’elle avait posé, mais il savait que cela y répondait en partie. « Mais c’est en décembre qu’on s’est décidé à prendre rendez-vous à la mairie. » Et étant donné qu’une disponibilité s’était montrée rapidement, ils avaient cessé d’attendre. « C’est ni l’un ni l’autre finalement, les deux en même temps aussi. » Il haussa vaguement les épaules; aux côtés de Scarlett, il savait que cela n’avait pas réellement d’importance, contrairement à ce que cela pouvait en avoir auprès d’autres membres de leurs familles par exemple. « Est-ce que tu es un homme moderne et que je dois maintenant te présenter comme Ruben Hartfield-Craine ? » Il eut un petit rire. « Ça serait pas mal de rendre officiel le fait que tu fais officieusement parti de leur famille depuis des années, après tout. » - « Ca aurait été une bonne raison oui. » Ruben faisait partie du décor depuis tant d’années qu’il était surement même compliqué de se rappeler une période où il n’était pas dans les pattes de Rory ou dans les bras de Nina. « Mais non, je suis pas un homme assez moderne pour ça, désolé de te décevoir. » Le pire était que la question s’était posée, d’une façon ou d’une autre, au cours du processus. Mais la raison pour laquelle les choses ne s’étaient pas passées de cette façon là était simple et il ne perdit pas un instant de plus pour l’exposer à la brune. « Je tiens trop à mon titre, je le changerai pas. » Docteur Hartfield était sa marque de fabrication, et il n’était pas question d’en changer après avoir autan travaillé pour l’obtenir. L’autre raison était que c’était également le nom de ce frère qu’il ne pourrait plus voir, et qu’à ses yeux il n’était pas question de se débarrasser de son nom et ne plus porter le même que lui. Mais Ben taisait cette partie là - cela le montrait trop sensible aux yeux du reste du monde.

« J’espère que tu seras pas trop déçue de ma réponse. » Disait-il alors qu’il se garait le long de la marina. Il tourna son regard vers la jeune femme, haussant un sourcil dans la foulée. « Et que je suis pas trop vieux jeu pour que tu continues de trainer avec moi. » L’amusement était autant perceptible dans son regard que dans son sourire en coin. Les portières s’ouvrirent en simultanée à la suite, valets présents pour s’occuper de l’accueil des convives. Jetant un coup vers sa porte désormais ouverte, Ruben eut un petit rire. « J’oublie toujours à quel point les soirées sont chics avec toi. » Et à partir de ce moment là, il ne garderait que le masque de gendre idéal accroché sur son visage pour le reste de la soirée.

« Tu saurais pas tenir plus d’une journée avant de revenir ici. » Scarlett pince ses lèvres pour tenir un petit sourire. « Plutôt mourir que vivre au pays dans un pays aussi romantique », elle ironise, pourtant sincère. Elle apprécie le charme de Paris, les rues sinueuses et les monuments, les terrasses de café où l’on peut observer les gens à loisir. Mais elle ne se verrait jamais vivre là-bas, leur culture trop tir-au-flanc à son coup, qui valorise à tout prix l’amour et l’envie de flâner. Cela est loin de lui ressembler.

Les Etats-Unis ne lui ressemblent pas non plus, à vrai dire. Trop souriant, trop faux. Si elle n’avait pas autant de mauvais souvenir en Angleterre, elle sait qu’elle aurait continuer à y vivre, qu’elle est un pur produit de cette culture : réservé, pinçante, sarcastique, toujours très consciente des enjeux de classe sociale dans les cercles sociaux. Avare de compliments aussi, même si elle accepte d’en donner un à Ruben, regrettant déjà à la vue de son grand sourire un peu trop heureux. « Je mentirai si je disais que c’était pas le cas. » Elle secoue la tête. Au moins, il ne ment pas, ne joue pas la fausse modestie. Scarlett aime les gens assurés qui savent ce qu’ils valent - et déteste à l’inverse les gens insecures, ou ceux qui font mine de l’être par politesse.

« Trop d’amabilité pour ton sarcasme britannique ? » Répond Ruben tandis qu’elle évoque sa fatigue de cotôyer les americains. « Les anglais sont aimables, Ben. C’est juste qu’on ne ressent pas le besoin de rajouter cinquante-six superlatif en guise de ponctuation », elle note. A Los Angeles, rien n’est juste bien ou cool. Non, tout est extra, super, incroyable, merveilleux, hilarant, génialissme. Tout le temps.

Si elle avait été americaine, Scarlett se serait sûrement extasiée sur la bague de Ruben, poussant des petits “oh myyyy gooood” strident. Mais elle se contente de plisser les yeux, d’avoir son éternel sourire en coin. « Fais pas comme si c’était étonnant. » Non, en effet, Ruben est du genre à suivre un certain schéma qu’on lui impose. Etude, copine, mariage. Probablement pas d’enfants tout de suite, pour la carrière, par contre.  « Ce n’est pas étonnant, non, mais j’ai l’impression que tu es fiancé depuis si longtemps, j’avais commencé à m’habituer. » Et même à se demander si Ben voulait vraiment se marier, au fond.

« Je sais, je suis chanceux. » Il dit d’un air assuré, qui cache pourtant une pointe d’agaçement à ce qu’elle ai complimenté Nina et pas lui. Cela amuse évidemment énormément Scarlett. « On en avait pas mal parlé ces derniers mois, de faire ça un peu au dernier moment que nous deux. Mais c’est en décembre qu’on s’est décidé à prendre rendez-vous à la mairie. C’est ni l’un ni l’autre finalement, les deux en même temps aussi. » Un mariage en petit comité… Scarlett aime l’idée, est presque surprise que Ruben l’ai choisi. « Je suis plus surprise que vous n’ayez pas fait une grande cérémonie. Avec tout le built-up de vos fiançailles. Mais si ça vous convient, c’est l’essentiel. Les gigantesques mariages sont overrated, de toute façon », elle plaisante en souriant. « Vos familles ne sont pas trop déçues ? » Elle demande, étonnament curieuse de la vie de Ruben - probablement un effet secondaire de passer un peu trop de temps avec lui, ces dernières années. Elle finirait presque par vraiment s’intéresser à lui.

Elle en profite même pour lui demander s’il compte changer de nom de famille. « Ca aurait été une bonne raison oui. Mais non, je suis pas un homme assez moderne pour ça, désolé de te décevoir. » Elle plisse les yeux, feint d’être outrée. « Je tiens trop à mon titre, je le changerai pas. » Evidemment, après tout le mal qu’il s’était donné pour l’avoir. « Tu m’étonnes, après toutes ses années de travail. Dis-moi que Nina garde son nom aussi alors ? Je serais presque déçue d’elle, sinon », elle commente d’un ton mi-sérieux mi-sarcastique. Après tout, Nina aussi a travaillé dur pour être Docteur Craine.

« J’espère que tu seras pas trop déçue de ma réponse. » Scarlett pousse un faux soupir dramatique. « Ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude que les hommes me décoivent. » Une plaisanterie qui pourtant révèle sincèrement le fond de sa pensée. « Et que je suis pas trop vieux jeu pour que tu continues de trainer avec moi. » « Je vais devoir y réfléchir », elle fait mine de considérer l’option, tapotant son menton de l’index, tandis que les deux portes de la voiture s’ouvre sous le sourire amusé de Ruben. « J’oublie toujours à quel point les soirées sont chics avec toi. » Elle lui jette un coup d’oeil, murmure en forçant son accent britannique « Always darling », avant de sortir de la voiture, son visage parfaitement composée. Elle se tourne vers Ruben, lui aussi hors de la voiture, et reconnait dans ses traits que quelque chose a changé en lui, quelque chose de subtile mais qu’elle remarque. Il est prêt à performer. Et quand Ruben la regarde, elle sait qu’il sait, lui aussi, qu’elle est prête à performer. Elle ressent une pointe d’agacement à l’idée qu’il sache reconnaître cela en elle, qu’il la connaisse assez pour voir ce changement. Qu’est-ce que cela veut dire de leur relation ?

« En parlant de jeu, je compte sur toi pour sortir le grand ce soir », elle explique, tout à fait sérieuse. « Il y a un investisseur à la soirée, quelqu’un avec qui j’aimerais travailler dans le futur. Sa fille a été soignée pour un cancer à St Vincent’s, une histoire tragique, blabla », elle agite sa main comme pour chasser l’empathie qui ne l’intéresse pas. « Il est très reconnaissant de ce qu’a fait l’hôpital pour lui. C’est un bon point pour moi que d’être là avec l’un de ses neurochirurgiens les plus brillants. » Un deuxième compliment, pas tout à fait désintéressé cette fois-ci. « Et avant que tu te sens utilisé, sache que je ne fais que lier l’agréable de ta compagnie à l’utile ! »

@Ruben Hartfield  

clung to the nearest lips

@scarlett bridgers

lieu: manly boat harbour, bayside.
(c): junkfoodcinemas (gif), luleaby (codage).

***
« Plutôt mourir que vivre au pays dans un pays aussi romantique » Bien sur qu’un petit sourire se fit voir sur ses lèvres - il n’aurait pas parié une autre réaction de la part de Scarlett, et il aurait déçu si elle avait prétendu autre chose. Elle n’apprécierait pas vivre à Paris - Ben ne saurait dire d’expérience, il n’y avait jamais mis les pieds mais les clichés savaient voyager jusque l’autre côté du globe. Et si c’était le cas pour les français, ça l’était pour les anglais aussi. « Les anglais sont aimables, Ben. C’est juste qu’on ne ressent pas le besoin de rajouter cinquante-six superlatif en guise de ponctuation » Il haussa un brin les épaules; en tant qu’australien qui se respectait, il avait tendance à dire que bien des populations n’étaient pas véritablement aimables parce-qu’ils l’étaient particulièrement ici. Pas autant que les américains qui sonnaient souvent trop faux, mais c’était tout de même à souligner.

« Ce n’est pas étonnant, non, mais j’ai l’impression que tu es fiancé depuis si longtemps, j’avais commencé à m’habituer. » Un certain sarcasme empli de réalité était entendable dans les paroles de la brune, et une fois de plus il s’y était attendu. Il ne prenait pas la remarque de travers, parce-que s'i était honnête il dirait qu’il avait commencé à s’y habituer aussi de son côté - et ce n’était pas pour le meilleur, bien sur. « Ca faisait un bout de temps oui. » Ca, il pouvait le concéder sans efforts. « Je suis plus surprise que vous n’ayez pas fait une grande cérémonie. Avec tout le built-up de vos fiançailles. Mais si ça vous convient, c’est l’essentiel. Les gigantesques mariages sont overrated, de toute façon. » La façon dont il plissa quelque peu le bout de son nez parlait pour lui - ce fut la raison pour laquelle il ne tarda pas à enchainer pour ne pas laisser le silence répondre à la place de ses paroles. « On fera une réception avec les familles et plus en grandes pompes plus tard, mais on voulait rendre ça officiel et avec nos emplois du temps impossibles à suivre, ça allait encore repousser les fiançailles pendant un bout de temps. » Il pencha quelque peu sa tête sur le côté, gardant toujours son attention sur la route. « T’auras le droit de porter ta plus belle tenue promis. » Parce-que pour lui il était évident qu’elle serait invitée et de la partie - il ne la lâcherait pas tant qu’elle ne se pointerait pas sur place. « Vos familles ne sont pas trop déçues ? » Il inspira longuement, dodelina quelque peu de la tête, expira l’air retenu en otage. « C’est une autre histoire. » Il mit son clignotant. « Je me suis fait remonter les bretelles par mon frère et par ma soeur, donc je pense que la réponse est ils sont déçus. » Il roula ses lèvres l’une sur l’autre. « J’ai pas encore prévenu mes parents, je sais que ma mère va m’assassiner. » Et elle était à peu près la seule personne de qui Ruben avait peur sur cette planète.

« Tu m’étonnes, après toutes ses années de travail. Dis-moi que Nina garde son nom aussi alors ? Je serais presque déçue d’elle, sinon » Il eut un petit rire franc qu’il ne retint pas. « Elle garde Craine, t’en fais pas. Faut bien que l’un de nous deux soit moderne, voyons. » Autant pour sa carrière que parce-que Ben l’aurait poussé à le faire si cela n’avait pas été dans ses premières intentions; il était possessif et jaloux, mais à ses yeux il n’était pas question qu’elle change de nom pour lui alors qu’elle paradait déjà avec son nom de naissance dans le milieu depuis des années maintenant mine de rien.

« Ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude que les hommes me décoivent. » Touché. « Je vais devoir y réfléchir » - « Promis je saurais me rattraper s’il faut. »

Rien qu’à voir la façon dont ils étaient accueillis, la soirée s’annonçait chic: c’était là un quelque-chose qu’il oubliait à chaque fois qu’il s’accrochait au bras de Scarlett pour une soirée ici ou là. « Always darling » Bien sur qu’il leva les yeux au ciel sourire en coin avant de sortir de la voiture et de laisser les clefs au voiturier avec un sourire de circonstance. Ruben était ce qu’il était dans la sphère du privé, mais il savait être bien mieux et davantage surtout lorsqu’il se trouvait en public. C’était un quelque-chose qu’il savait être apprécié par son amie, il le savait avant même que leurs regards se croisent à cet instant là. Discrètement, il lui dégaina un peu clin d’oeil avant de fermer la portière lui-même. « En parlant de jeu, je compte sur toi pour sortir le grand ce soir. Il y a un investisseur à la soirée, quelqu’un avec qui j’aimerais travailler dans le futur. Sa fille a été soignée pour un cancer à St Vincent’s, une histoire tragique, blabla » Elle ne lui donnait pas les détails et semblait mépriser ces derniers - mais pour Ben, c’était du pain béni sans ces derniers dans tous les cas. « Il est très reconnaissant de ce qu’a fait l’hôpital pour lui. C’est un bon point pour moi que d’être là avec l’un de ses neurochirurgiens les plus brillants. » Il plissa quelque peu les yeux, avant de secouer un brin la tête. « Un investisseur très très important alors. » Elle n’était pas du genre à distribuer ses compliments de façon légère, alors il savait que ce n'étiat pas pour rien qu’elle les lui adressait en cet instant. « Et avant que tu te sens utilisé, sache que je ne fais que lier l’agréable de ta compagnie à l’utile ! » Faisant le tour de la voiture pour lui proposer son bras, il haussa quelque peu un sourcil sur son visage. Il en profita qu’il n’y ait pas encore d’oreilles indiscrètes autour d’eux. « J’espère en vrai que tu m’utilises: c’est ce que j’aurais fait si les rôles avaient été inversés. » Ce n’était pas une insulte pour lui, ce n’était pas un manque de respect mais plutôt un compliment. Emmener quelqu’un à votre bras dans un événement important n’était pas rien, cela pouvait changer certaines donnes - qu’elle ait assez confiance en lui pour lui donner des cartes en mains et le laisser jouer ces dernières comme bon lui semblait, c’était une marque de confiance pour lui. « Je sortirai mon meilleur jeu, t’en fais pas. Et tu sais à quel point il est bon. » Il retourna autant son buste que son regard vers l’entrée de la soirée. « Tu mènes la danse, je te suis. »

Scarlett s’est imaginé que le mariage Hartfield-Craine serait l'événement de Brisbane, avec une localisation incroyable, une robe trop chère et trop blanche, des parents tout souriants et mielleux de voir leurs enfants s’unir enfin, avoir officialisé avec un si bon parti. « On fera une réception avec les familles et plus en grandes pompes plus tard, mais on voulait rendre ça officiel et avec nos emplois du temps impossibles à suivre, ça allait encore repousser les fiançailles pendant un bout de temps. » Trop de travail pour se marier pour l’instant, en somme. Beaucoup de gens auraient soupiré devant cette constatation, mais Scarlett la comprend tout à fait, et elle esquisse un sourire. « T’auras le droit de porter ta plus belle tenue promis. » « Il faudra que je vois dans mon emploi du temps si je suis disponible », elle répond, plaisantant avec un rire soupiré. Mais derrière sa pseudo blague, elle se sent étrangement sur la défensive, ou brusquée peut-être, à l’idée d’être invitée de façon si évidente au mariage ; mais elle suppose que ça sera ce genre de mariages où la liste des invités est à rallonge, que l’entourage lointain est aussi convié. Tout ça pour faire plaisir à Papa et Maman, probablement.

Papa et Maman Hartfield qui ne doivent pas être ravis d’avoir raté l’échange des alliances, suppose Scarlett, et la réponse de Ruben le lui confirme bien vite : Je me suis fait remonter les bretelles par mon frère et par ma soeur, donc je pense que la réponse est ils sont déçus. J’ai pas encore prévenu mes parents, je sais que ma mère va m’assassiner. »[/color] Scarlett eut un petit rire. Elle ne sait pas vraiment à quoi ressemble une mère investit dans la vie de ses enfants, mais elle a cru comprendre aux détours de quelques conversations que Madame Hartfield correspond plutôt bien à l’image qu’elle s’en fait. « C’est votre mariage, vous avez le droit de le faire comme vous l’entendez. Mais j’imagine que ce genre de conséquences est inévitable… » … Inévitable quand on a une famille comme celle de Ruben. De ce côté-là, elle ne pourra pas parler d’expérience.

« Elle garde Craine, t’en fais pas. Faut bien que l’un de nous deux soit moderne, voyons. » Scarlett a un sourire sincère, satisfaite de la situation. Elle n’en attendait pas moins de Nina.

Scarlett visse son plus beau sourire sur son visage à la minute où elle sort de la voiture. Elle commence à expliquer à Ruben l’idée qu’elle a derrière la tête, et il ne manque pas de relever que si elle complimente Ruben, l’enjeu doit être de taille. Elle plisse des yeux et retient un petit rire, amusé de sa propre transparence en cet instant. Ruben arrive à sa hauteur et lui propose son bras, qu’elle lui prend presque par habitude - une habitude qu’elle ne semble avoir cultivé qu’à ses côtés. C’est étrange, se dit-elle, d’arriver à une soirée avec quelqu’un comme Ruben, qui la connaît plutôt bien, et qui saura être un allié. Elle a tendance à ne se reposer que sur elle-même - après des années de travail à ses côtés, elle commence à peine à faire sincèrement confiance à Julia, son assistante. Elle ne dirait pas qu’elle a confiance en Ruben, cependant, non, simplement qu’elle sait qu’il est de son côté ce soir-là. Et que c’est plutôt plaisant. Et qu’elle n’aime pas beaucoup cette sensation. Heureusement, Ruben lui répond dans un murmure :  « J’espère en vrai que tu m’utilises: c’est ce que j’aurais fait si les rôles avaient été inversés. » Scarlett a un sourire presque soulagé. Oui, voilà. Ruben et elle ont une relation quasi-amicale, mais principalement utilitaire. Comme toutes les autres relations que Scarlett cultive.

« Je sortirai mon meilleur jeu, t’en fais pas. Et tu sais à quel point il est bon. Tu mènes la danse, je te suis. »

Il n’en faut pas plus à Scarlett pour se sentir dans son élément. La soirée commence tranquillement, elle ne se tourne pas immédiatement vers ce fameux investisseur, il est trop tôt. Non, elle commence d’abord par papillonner, par présenter Ruben à des gens qu’elle connaît et qui seront intéressés par le jeune homme. Elle l’observe du coin de loin, il se comporte exactement comme elle s’y attendait. Charismatique, drôle, chaleureux sans être trop familier. Il a tous les codes. Après une petite heure, et quand Mr Kelce - le fameux investisseur - a terminé son premier verre de whisky, Scarlett tente l’approche après avoir jeté un coup d'œil entendu à Ruben. Une nouvelle fois, ce dernier est parfaitement dans son rôle, encore plus lorsque l’hôpital est mentionné - après tout, il est passionné par son métier, et sait parfaitement en parler et le mettre en avant. Scarlett le laisse faire le show, avec une petite envie de rire qu’elle retient, devant toute la mise en scène dont elle et Ruben sont capables. La discussion est fluide, agréable, et se termine par une carte de visite échangée, que Scarlett glisse dans son petit sac à main avant de s’éloigner.

« Bien joué », elle murmure à Ruben, glissant à nouveau son bras autour du sien pour qu’ils se dirigent dans un coin, proche du buffet mais tranquilles. Elle s’appuie contre le mur, observe toute la pièce qui s’étend devant eux, les robes à pailettes, les coupes de champagne qui clinquent. Elle porte son verre de tonic à ses lèvres, laissant les petites bulles éclater sur son palais, avant de le tendre à Ruben pour qu’il lui tienne et qu’elle puisse sortir la carte de visite et son téléphone de son sac, pour rentrer discrètement le numéro. Elle n’a jamais perdu une carte de visite de sa vie, mais elle a toujours été précautionneuse. Sur l’écran, une nouvelle liste de notifications portant toutes le même nom s’affiche. Encore Lucy. Scarlett secoue la tête et soupire, les balaie, et rentre le numéro dans son répertoire. « Je savais qu’avec Dr Hartfield, j’avais toutes les chances de mon côté », elle plaisante avant de ranger son téléphone et reprendre son verre des mains de Ben. « Je n’ai pas d’autres missions pour toi. » Elle scanne la foule, remarque une petite blonde avec qui elle a fait plusieurs eye-contacts durant la soirée. Elle lui adresse un signe du menton, plisse les yeux avec un petit sourire mesquin, puis tourne la tête vers Ruben, comme si de rien était. Il faut bien construire la tension.  « Est-ce que tu te débrouilleras tout seul si je t’abandonne un instant pour aller discuter avec quelqu’un ? » Elle demande d’un ton dégagé, la figure de la jeune femme dans un coin de sa tête. « Je peux te présenter à quelqu’un si tu as repéré une personne qui t’intéresse », elle commente, et remarque qu’une expression étrange passe sur le visage de Ruben. « Pour le boulot, je veux dire », elle précise, alors que cela lui paraît évident.



@Ruben Hartfield  

clung to the nearest lips

@scarlett bridgers

lieu: manly boat harbour, bayside.
(c): junkfoodcinemas (gif), luleaby (codage).

***
« Il faudra que je vois dans mon emploi du temps si je suis disponible » Il eut un petit rire amusé. « C’est pas une question, tu seras disponible. » Ce n’était pas parce-qu’ils n’avaient pas fait le grand mariage pour commencer que la moindre personne invitée saurait trouver une excuse pour manquer la seconde cérémonie. Dans l’esprit d Ruben, cela ne saurait se dérouler sans que son amie ne soit parmi les convives présents pour cette journée là, qu’importe l’avis de cette dernière concernant les unions sacrées de ce type. « C’est votre mariage, vous avez le droit de le faire comme vous l’entendez. Mais j’imagine que ce genre de conséquences est inévitable… Il plissa quelque peu le bout du nez, ajouta là un petit grondement de circonstances - bien sur que c’était une partie inévitable, mais il appréciait avoir raison de bout en bout et aurait préféré l’être sur l’idée que leurs proches allaient prendre correctement la nouvelle de son union à Nina parce-que justement, ils faisaient bien de leur relation ce qu’ils voulaient.

Alors qu’elle attrapait le bras qu’il lui proposait, il put voir un petit sourire étirer les lèvres de Scarlett lorsqu’il lui avoua qu’à rôles inversés, il aurait aussi tiré bénéfice de sa présence à ses côtés pour tirer son épingle du jeu pendant cette soirée. Ce n’était pas mauvais, c’était savoir utiliser ses cartes pour le mieux - elle était bien placée pour comprendre tout ça, il n’épiloguerait pas sur la question. A la place, il assuma à la perfection le rôle qui lui avait été attribué, jouant autant de ses qualités d’excellent chirurgien que de son charme pour mener la discussion d’une main de maitre lorsqu’ils furent aux côtés de l’investisseur qu’elle souhaitait se mettre dans la poche. Que faisait-il ici ce soir ? Bien sur qu’il était là parce-qu’il ne s’entourait que des meilleurs, voyons - il n’y avait pas d’autre réponse possible. « Bien joué » Que Scarlett finit par lui glisser alors qu’ils s’éloignaient du principal intéressé pour trouver un coin plus tranquilles où reprendre leur souffle. « Même pas besoin d’y mettre le moindre effort, en plus. » Il aurait aimé que cela soit une blague de sa part, mais ce n’en était aucunement une: il était né pour agir de la sorte, et il le savait. Glissant son verre dans l’une des mains de Ben un instant, elle s’empressa d’enregistrer le contact précieusement obtenu dans son portable. « Je savais qu’avec Dr Hartfield, j’avais toutes les chances de mon côté » Il eut un petit rire, haussant un sourcil dans sa direction. « Quand tu mises sur le meilleur cheval, tu gagnes à tous les coups, darling. » Il transforma son accent australien en britannique un instant pour prononcer son dernier mot. « Je n’ai pas d’autres missions pour toi. » Il afficha une mine presque déçue. « C’était trop facile alors. Si j’avais su, j’aurais fait durer le plaisir. »

« Est-ce que tu te débrouilleras tout seul si je t’abandonne un instant pour aller discuter avec quelqu’un ? » Il haussa l’un de ses sourcils en laissant son regard s’attarder davantage sur les traits du visage de Scarlett. « Je peux te présenter à quelqu’un si tu as repéré une personne qui t’intéresse. Pour le boulot, je veux dire » Un rire qu’il ne retint pas lui échappa alors qu’il portait son verre à ses lèvres, secouant quelque peu son visage. « J’ai cru que t’allais me proposer de me présenter quelqu’un alors que je t’ai dit y’a pas deux heures que je venais de me marier. » A noter qu’il y avait uniquement de l’amusement dans sa voix et aucune trace d’offusquement à dénoter; il devrait faire un brin plus attention, mais aux côtés de Scarlett il avait cette tendance à se sentir un brin trop à l’aise. « Je sais m’occuper de moi-même, t’en fais pas. » Il étira un petit sourire autant provocateur qu’amusé avant d’enchaîner. « Mais je te laisse m’abandonner seulement si tu me dis que c’est pour aller voir la petite blonde avec qui t’arrêtes pas d’échanger des regards depuis qu’on est arrivés ici. » Il n’accepterait pas d’autre excuse. « Et si c’est relié à ton téléphone qui te fait lever les yeux au ciel depuis autant de temps. » Et qu’elle ose lui dire qu’il n’avait pas raison, qu’il exagérait ou qu’importe l’excuse qu’elle tenterait de trouver pour se sortir de cette situation: Ruben était bien trop fin observateur pour que ce type de détails lui ait échappé - qu’importe que cela plaise à Scarlett ou non, d’ailleurs.

Scarlett et Ruben s’éloignent, triomphant, la démarche assurée de ceux  qui n’ont pas peur de revendiquer leur succès. « Même pas besoin d’y mettre le moindre effort, en plus. » Scarlett a un léger rire, portée par l’euphorie de la victoire. Elle sait que Ruben est sincère, et c’est ce qu’elle apprécie chez lui : comme elle, il ne ressent pas le besoin de s’enrouler dans de la fausse modestie. Elle aime les gens qu’elle sait être fiable, et Ruben ne ment pas sur ses qualités - ni ses défauts. « Quand tu mises sur le meilleur cheval, tu gagnes à tous les coups, darling. » L’accent anglais fait sourire Scarlett. « Et en tant qu’anglaise, j’y connais quelque chose en courses hippiques », elle commente avec un sourire, en référence aux fameuses courses où la haute société va s’afficher le dimanche, y compris la famille royale, toujours bien habillée dans leurs petits gradins réservés. C’est un pur mensonge de la part de Scarlett que de prétendre qu’elle connaît quelque chose à ce monde-là. Les seules courses qu’elle a pu voir, c’était sur l’écran du pub en bas de chez elle où sa mère s’enfilait pinte après pinte, tandis que Scarlett, du haut de ses quatre ans, jouait dans les pieds des autres clients.

Mais ces jours-là sont lointains. Maintenant, elle est libre, en contrôle, et elle a accompli sa mission principale de la soirée. Elle pense déjà à la prochaine, qui prend les traits beaucoup plus plaisants d’une jeune blonde qui lui sourit au loin. « C’était trop facile alors. Si j’avais su, j’aurais fait durer le plaisir », commente Ruben quand elle lui signale ne plus avoir besoin de lui. « Oh je suis sûre qu’on peut te trouver quelqu’un d’autre à qui faire ton numéro de charme », elle réplique, portant son verre à ses lèvres, les yeux plissés par sa propre petite pique.

« J’ai cru que t’allais me proposer de me présenter quelqu’un alors que je t’ai dit y’a pas deux heures que je venais de me marier. » Ruben a un rire franc, qui fait sourire Scarlett. « Tu pourrais être un homme vraiment moderne et avoir un mariage ouvert », elle propose en levant un sourcil. Elle sait que ce n’est pas le cas : Ruben veut sa petite vie parfaite de médecin brillant, marié à une autre médecin brillante. Il ne serait pas du genre à vouloir que Nina soit brillante au bras de quelqu’un d’autre.  « Mais je suis sûre que tu aimes trop Nina pour la partager, pas vrai ? » Scarlett soulève la possessivité de Ruben, mais pas sa fidélité : elle le connaît assez pour savoir que, comme elle, il a la manie de flirter avec la terre entière, et il serait bien possible qu’au fil des années, il finisse par tromper Nina un soir ou deux. La fidélité absolue semble de toute façon un concept obsolète pour Scarlett, qui fréquente assez le milieu des célébrités ou autres riches aux égos surdimensionnés pour savoir que la tromperie est monnaie courante. Cela fait partie des aléas du couple.

« Je sais m’occuper de moi-même, t’en fais pas. » Elle n’en attendait pas moins de lui. « Mais je te laisse m’abandonner seulement si tu me dis que c’est pour aller voir la petite blonde avec qui t’arrêtes pas d’échanger des regards depuis qu’on est arrivés ici. » Scarlett fait claquer sa langue entre ses dents et secoue la tête, ne niant pas cependant les faits.  « Cela se pourrait bien », elle admet. « Et si c’est relié à ton téléphone qui te fait lever les yeux au ciel depuis autant de temps. » Elle soupire, et se retient de donner un coup d’épaule à Ruben.  « D’abord mon agenda, maintenant mon téléphone. Quand est-ce que ton affreuse curiosité comprendra que je n’aime pas qu’on se mêle de mes affaires ? » Elle le sermonne, souriant néanmoins beaucoup plus que lorsqu’il a mis son nez dans son agenda pour y voir le nom de Swann. Et puis, ce soir, elle est plutôt de bonne humeur : Ruben lui a rendu un service, elle a réussi son coup, et prédit déjà qu’elle réussira le prochain - finir la soirée avec la petite blonde. Elle sort à nouveau son téléphone de son sac, et montre distraitement à Ruben la pastille qui indique 12 messages non-lus. Tous du même numéro. « Je ne comprends pas pourquoi quand je dis que je ne veux pas d’une relation, les gens pensent qu’il s’agit d’un challenge, qu’ils peuvent me faire changer d’avis, ou que c’est un espèce de mensonge que je raconte parce que je suis en réalité terrifiée par l’amour mais cherche la personne qui me fera changer…  » Elle pousse un petit grognement qui marque son dédain. « Tiens, voilà une nouvelle mission pour toi, Dr Hartfield. Va rompre avec cette fille pour moi ? Je ne sais même pas pourquoi je parle de rompre. Il n’y a pas de relation, et j’ai été très claire », elle explique, plaisantant en imaginant Ruben rompre pour elle. « Et tu tiens probablement trop à ton image de gentleman pour accepter de briser le cœur de quelqu’un », elle ajoute avec un rire.


@Ruben Hartfield  

clung to the nearest lips

@scarlett bridgers

lieu: manly boat harbour, bayside.
(c): junkfoodcinemas (gif), luleaby (codage).

***
« Et en tant qu’anglaise, j’y connais quelque chose en courses hippiques » - « Surement plus que moi sans effort. » Ce n’était pas un domaine qui l’attirait d’une quelconque façon.

La petite moue déçue ne fut pas faussée, lorsqu’il l’adressa à Scarlett: il était réellement déçu que sa mission de la soirée s’arrête déjà, lui qui était prêt à jouer à coups de grands sourires et de beaux discours des heures durant encore. « Oh je suis sûre qu’on peut te trouver quelqu’un d’autre à qui faire ton numéro de charme » Il n’y avait surement qu’à avoir un regard circulaire pour la pièce dans laquelle ils se tenaient pour que ce soit quelque-chose de véridique, effectivement: ils étaient entourés de personnes qui adoraient autant se faire mousser qu’être impressionnés par d’autres. Ruben appartenaient lui-même aux deux catégories, et il ne le cacherait pas. La chose sur laquelle il tiqua quelque peu en revanche dans le discours de la jeune femme - et ce fut vraiment parce-qu’il était plutôt attendu de sa part que ce soit le cas -, ce fut l’ambiguïté de son discours quand à l’idée de présenter Ben à quelqu’un dans l’assemblée. Mais encore une fois, il était avec Scarlett et bien sur que la remarque fut accompagnée d’un rire. « Tu pourrais être un homme vraiment moderne et avoir un mariage ouvert » Tournant son visage dans sa direction, il haussa un sourcil qui soulignait un tu m’as bien regardé silencieux. Etre ouvert dans son mariage, Ruben l’était déjà sans que Nina ne soit au courant de rien; avoir un mariage ouvert en revanche ne cochait pas les cases qui lui faisaient plaisir puisque cela voulait dire être plus ou moins publique sur cette idée et surtout, surtout - « Mais je suis sûre que tu aimes trop Nina pour la partager, pas vrai ? » Plissant le bout du nez, il secoua quelque peu son visage: elle voyait facilement clairement dans l’idée qu’il n’était pas assez moderne pour partager sa femme, c’était chose sure. « Si tu insinues que ça me rendrait jaloux comme un poux, c’est déjà le cas rien que de l’imaginer. » C’était le comble dans toute cette affaire: il partageait son temps libre avec qui voulait bien prendre une part du gâteau mais ne savait imaginer la même chose pour celle qu’il avait épousé - et pour les autres personnes, en réalité. Il inspira longuement. « J’aime bien garder à moi ce qui est à moi. » Il secoua quelque peu sa tête. « Façon de parler, tu comprends l’idée. » Nina ne lui appartenait pas vraiment, mais elle était sa femme désormais et ce n’était pas rien à ses yeux, pas dans ce sens là.

Qu’importait avec qui il irait discuter ensuite, Ruben en revenait au même point cependant: il était un grand garçon capable de s’occuper de lui-même. Il était surtout plus intrigué par la raison qui poussait Scarlett à lui fausser compagnie qu’autre chose. « Cela se pourrait bien » Bien sur qu’il était tout ouïe désormais. « D’abord mon agenda, maintenant mon téléphone. Quand est-ce que ton affreuse curiosité comprendra que je n’aime pas qu’on se mêle de mes affaires ? » Il étira un grand sourire satisfait. « Jamais. » Elle n’avait pas vraiment fait beaucoup d’efforts pour ne pas qu’il se mêle de cette affaire là, si elle était honnête avec lui et elle-même. Tournant son téléphone dans sa direction, la brune lui laissa voir une information sur son écran avant de ranger ce dernier de nouveau. « Je ne comprends pas pourquoi quand je dis que je ne veux pas d’une relation, les gens pensent qu’il s’agit d’un challenge, qu’ils peuvent me faire changer d’avis, ou que c’est un espèce de mensonge que je raconte parce que je suis en réalité terrifiée par l’amour mais cherche la personne qui me fera changer… » Il étirait de son côté un fin sourire amusé. « Tiens, voilà une nouvelle mission pour toi, Dr Hartfield. Va rompre avec cette fille pour moi ? Je ne sais même pas pourquoi je parle de rompre. Il n’y a pas de relation, et j’ai été très claire » Il laissa siffler un rire franc, amusé alors qu’il n’attendait pas à ça de sa part à elle. « Et tu tiens probablement trop à ton image de gentleman pour accepter de briser le cœur de quelqu’un » - « Et toi je te pensais pas du genre à te défiler. » Un sourcil se trouva haussé sur son visage alors qu’il penchait quelque peu sa tête. « Je tiens à mon image de gentleman, mais si je rends un service à une amie, ça la détériore pas vraiment. » Et même si tout son être était amusé en cet instant, la main qu’il tendait en direction de Scarlett était sincère. « Si tu veux vraiment que je m’en occupe pendant que tu vas flirter avec la petite blonde, ça me va. » De toutes manières, il n’avait pas foncièrement autre chose de plus amusant à faire pour le moment - alors il pouvait bien prendre soin des affaires de la jeune femme. Cela risquait d’être intéressant - surtout que la connaissant, il savait qu’elle disait vrai lorsqu’elle soulignait avoir été directe sur la façon dont les choses se dérouleraient entre l’inconnue dans son téléphone. « Promis, je sais être gentleman en toutes circonstances et je saurais faire ça avec douceur. »

Si l’idée du couple n’intéresse pas Scarlett, celle de la fidélité lui paraît encore plus aberrante. Elle se demande  souvent pourquoi c’est ce modèle que la société a choisi, alors qu’il semble si difficile à tenir pour la plupart des couples. « Si tu insinues que ça me rendrait jaloux comme un poux, c’est déjà le cas rien que de l’imaginer. » Scarlett pousse un petit soupir, mais elle n’est pas surprise. Ruben réagit exactement ce qu’elle l’a imaginé - force de constater qu’elle finit par plutôt bien le connaître. « J’aime bien garder à moi ce qui est à moi. » Le rire de Scarlett se coince légèrement dans sa gorge. « Tu parles d’un jouet ou d’une femme là ? » Elle réplique en secouant la tête, le tâclant sans gêne. « Façon de parler, tu comprends l’idée. » A vrai dire, Scarlett ne comprend pas. Ou plutôt, elle comprend de la même façon abstraite qu’elle comprend le principe de la gravité. Elle trouve la liberté et le sexe trop intéressants pour vouloir s’attacher à une seule personne. Pire encore, elle se dit souvent que si quelqu’un trouve son partenaire si incroyable, il ne devrait pas avoir de souci à le partager à d’autres. Pourquoi ne pas en faire profiter les autres ? Cette possessivité lui semble immature. Mais elle sait que son raisonnement est inhabituel. Cela ne l’empêche pas de penser que c’est elle qui a raison, comme d’habitude.

Elle a beau d’ailleurs expliquer aux autres ses attentes, elle a l’impression qu’on ne l’écoute pas. La fameuse Lucy, en tout cas, semble désespérée à l’idée que leur relation s’arrête. Elle voulait plus, comme les gens demandent souvent, et Scarlett n’a pas souhaité donner plus. Et maintenant, c’est le drame. Cela fatigue Scarlett, qui a trop vécu ce scénario, et a tout à coup presque envie de déléguer. « Et toi je te pensais pas du genre à te défiler. » Scarlett claque sa langue derrière ses dents, et donne un coup d’épaule à Ruben. « Je ne me défile jamais. Mais je n’aime pas perdre mon temps à me répéter. Et là, en l'occurrence, c’est la fille qui ne m’écoute pas », elle explique avec mauvaise humeur.

« Je tiens à mon image de gentleman, mais si je rends un service à une amie, ça la détériore pas vraiment. » Scarlett tique immédiatement sur le mot amie, prétend ne pas l’avoir entendu. Elle sait que ce n’est qu’une expression dans la bouche de Ruben, une façon de parler, et choisit de ne pas le relever ; et d’encore moins relever la pointe d’angoisse qui a monté en elle. « Si tu veux vraiment que je m’en occupe pendant que tu vas flirter avec la petite blonde, ça me va. » Elle a à nouveau un petit rire. « Prêt à tout pour que j’aille flirter, ça c’est un wingman efficace », elle plaisante. « Non pas que j’ai besoin d’un wingman, cela dit. Avant que tu te fasses idées sur ton rôle », elle siffle d’un air entendu. Elle sait que Ruben sauterait un peu trop sur l’occasion.

« Promis, je sais être gentleman en toutes circonstances et je saurais faire ça avec douceur. » Elle secoue la tête. « C’est tes réflexes de docteur qui annonce des mauvaises nouvelles ça », elle souligne, avant de se tourner vers Ruben avec un petit sourire. « Mais je plaisantais, Ben. Je préfère encore me jeter dans le port que te donner l’accès à mon téléphone portable », elle explique tout à fait sérieusement. « Hors de question de nourrir ta vilaine curiosité ! » Malgré elle, elle sent qu’elle a un petit sourire. Elle sort son téléphone de son sac, soupire, et tourne l’écran loin des yeux de Ruben. « Regarde, je vais être correcte et régler mes affaires avant de commencer autre chose. » Elle inspire, lit en zigzag les messages de Lucy. Tout ça ne l’intéresse pas. « “Je suis désolée que tu te sentes ainsi. J’ai été très claire sur ce que je cherchais. Je te souhaite une bonne continuation”. Clair, net, efficace, non ? » Elle propose, se demandant vaguement pourquoi elle demande son avis à Ruben, mais plus amusée qu’elle ne veut l’admettre par la situation.


@Ruben Hartfield  

Spoiler:

clung to the nearest lips

@scarlett bridgers

lieu: manly boat harbour, bayside.
(c): junkfoodcinemas (gif), luleaby (codage).

***
Le rire étranglé qu’elle lui accorda allait parfaitement de pair avec les paroles que Ruben prononçait en réalité - et les mots qu’elle apposa avec jugement par la suite s’intégraient tout autant dans le décor. « Tu parles d’un jouet ou d’une femme là ? » Touché, c’était mérité; il plissa le bout du nez. « J’ai pas dit que c’était une jalousie jolie à voir. » Certaines personnes étaient jalouses mais cela se reflétait dans des situations du quotidien qui finissaient par être attendrissante; ce n’était pas le cas pour Ben et il ne s’en était jamais caché. Lorsqu’il était jaloux, il faisait ressortir le pire de son comportement et de son caractère, et il ne savait se défaire de tout ça malheureusement. Il tentait, faisait de son mieux, mais ce côté de lui ressortait bien souvent de la pire des façons sans son consentement - et il savait que ce n’était pas la plus belle image de lui-même qu’il pouvait donner. Lorsqu’il était face à d’autres, il feintait d’être meilleur que cela; Scarlett faisait partie de ceux face à qui il ne prenait pas la peine de cacher ce qui se devait de l’être.

Il récolta un coup d’épaule, cette fois ci. « Je ne me défile jamais. Mais je n’aime pas perdre mon temps à me répéter. Et là, en l'occurrence, c’est la fille qui ne m’écoute pas » Il haussa un sourcil. « Et ça t’énerve pour de vrai en plus. » Ce n’était pas une question: il voyait que c’était le cas. Dès que son téléphone avait commencé à vibrer dans ses mains à plusieurs reprises alors qu’elle montait à peine dans sa voiture, il avait vu que cela l’énervait. Si elle désirait, il pouvait véritablement se charger de répondre aux messages de cette femme un peu trop insistante - il n’avait de toutes façons rien de mieux à faire pour le moment. Au moins, l’idée eut le don de faire sourire Scarlett. « Prêt à tout pour que j’aille flirter, ça c’est un wingman efficace. Non pas que j’ai besoin d’un wingman, cela dit. Avant que tu te fasses idées sur ton rôle » Il n’avait même pas eu le temps de faire le moindre commentaire - il se contenta d’ajouter un petit rire en plissant le bout du nez. « J’ai cru que j’allais avoir mon moment pour briller mais même pas, pas de répit avec toi. » Pourtant, le rôle qu’elle réfutait à lui donner en cet instant était exactement celui pour lequel elle l’avait invité; pas pour les mêmes objectifs, mais les actions qu’il se devait de mener se trouvaient être de la même trempe.

« C’est tes réflexes de docteur qui annonce des mauvaises nouvelles ça » Il fit une petite moue: peut-être qu’il pouvait lui accorder ce point là. « Mais je plaisantais, Ben. Je préfère encore me jeter dans le port que te donner l’accès à mon téléphone portable. Hors de question de nourrir ta vilaine curiosité ! » - « Oh come on, je disais même pas ça pour ça pour une fois ! » Pour de vrai, même s’il était effectivement d’un naturel curieux et que ce trait de caractère se montrait présent trop souvent surement, pour une fois il le faisait vraiment de bon coeur. « Je te le proposais vraiment pour t’enlever une épine du pied. » Et qu’elle puisse profiter du reste de sa soirée sans être dérangée - en espérant que cela repousserait la jeune femme à l’autre bout de son téléphone. Mais puisqu’elle ne désirait pas de son aide… il attrapa son verre pour en boire une gorgée. « Regarde - » - « Hm. » - « - je vais être correcte et régler mes affaires avant de commencer autre chose. » Levant les yeux aussi haut que le ciel pouvait l’être, il tourna malgré tout son regard vers elle. « “Je suis désolée que tu te sentes ainsi. J’ai été très claire sur ce que je cherchais. Je te souhaite une bonne continuation”. Clair, net, efficace, non ? » Haussant un sourcil, il plissa le bout du nez. « Tu devrais dire ce que tu cherches pas, juste pour être sure de ton coup. » Ben haussa les épaules. « Si elle avait pas compris la première fois, ou pas entendu parce-qu’elle avait pas envie de se dire que c’était le cas. » Il parlait comme s’il était un habitué des relations se terminant, lui qui avait passé plus de temps de sa vie en couple que séparé. Mais disons qu’il savait à quel point ce type de détail pouvait être important, dans n’importe quelle relation engagée - puisque même lorsque les conditions de bases étaient posées, certaines semblaient être passée par la fenêtre à la première occasion, alors Scarlett ne perdait rien à repriser quelque-chose même si elle l’avait déjà fait par le passé. « Tu peux aussi bloquer son numéro après pour être tranquille. »

« J’ai cru que j’allais avoir mon moment pour briller mais même pas, pas de répit avec toi. » Scarlett secoue la tête pour balayer sa remarque. « Tu as bien assez de moments pour briller comme ça », elle taquine avec un sourire entendu, « et tu n’as pas besoin de moi pour ça, en plus », elle note. Elle y connait quelque chose, elle dont c’est le métier de mettre en avant les autres, les faire se présenter sous leurs meilleurs jours. Mais Ruben n’a pas besoin de son aide, au contraire. Lui et elle se ressemblent sur ce point-là, ils savent s’adapter à une foule sans aucune difficulté, se faire remarquer, plaire. Pire encore, ils adorent ça.

Ce que Ruben adore, surtout, c’est fouiner dans les affaires de Scarlett, qui est trop futée pour s’y faire prendre. « Oh come on, je disais même pas ça pour ça pour une fois ! » Scarlett pince les lèvres, n’y croyant pas un seul instant. Ruben est trop curieux, elle est trop mystérieuse, c’est un mauvais combo ; elle sait qu’il ne raterait aucune occasion de tirer deux trois informations là où il peut, y compris dans son téléphone. « Je te le proposais vraiment pour t’enlever une épine du pied. » Elle claque sa langue entre ses dents. « Mais oui, bien sûr, tu es vraiment un bon samaritain », elle commente avec un rire.

L’humour est à la taquinerie, Scarlett sort son téléphone, Ruben lève les yeux au ciel, elle a un petit rire. Elle aurait presque l’impression d’être une adolescente qui demande des conseils à sa camarade classe sur quoi répondre sur msn au garçon qui lui plaît - presque l’impression, car ce n’est pas l’adolescence qu’a pu vivre Scarlett. « Tu devrais dire ce que tu cherches pas, juste pour être sure de ton coup. » Scarlett lève un sourcil : « Je t’ai dit, je n’aime pas perdre mon temps à me répéter, je lui ai déjà dit », elle se plaint, de mauvaise humeur. « Si elle avait pas compris la première fois, ou pas entendu parce-qu’elle avait pas envie de se dire que c’était le cas. » Scarlett pousse un soupir. Elle doit bien avouer que Ruben est de bon conseil sur ce coup-là. « Tsss, d’accord », elle admet, incapable de dire à haute voix qu’il a raison. Elle se remet à pianoter sur l’écran : « Je ne suis pas intéressée par fréquenter régulièrement ou être exclusive avec quelqu’un, et encore moins être en couple, et de toute évidence, tu recherches quelqu’un de plus disponible émotionnellement que je ne le suis. » Elle énonce à voix haute. « Là, franchement, si elle ne comprend pas… » peste Scarlett.

« Tu peux aussi bloquer son numéro après pour être tranquille. » Scarlett regarde Ruben, presque surprise d’un tel commentaire venant de la part du supposé gendre idéal. « Eh beh, Ruben où sont tes manières de prince charmant », elle plaisante avec un rire. « Je n’aime pas ghoster ou bloquer les gens, je considère que c’est leur manquer de respect. Je préfère être claire avec eux, et s’ils ont un minimum d’amour propre, ils ne reviennent pas. Mais c’est vrai qu’en cas extrême, j’y ai déjà eu recours, mais j’ai toujours prévenu l’autre que j’allais le faire », elle admet. Elle regarde Ruben, plisse les yeux, amusée. « T’es plutôt de bons conseils pour quelqu'un qui fréquente la même femme depuis des années », elle note. « T’as brisé le cœur de combien de pauvres adolescents quand tu étais jeune ? »



@Ruben Hartfield  

clung to the nearest lips

@scarlett bridgers

lieu: manly boat harbour, bayside.
(c): junkfoodcinemas (gif), luleaby (codage).

***
« Tu as bien assez de moments pour briller comme ça » - « Selon tes critères, mais y’en a jamais assez pour de vrai. » - « et tu n’as pas besoin de moi pour ça, en plus » - « Non, c’est vrai. » Il papillonna quelque peu des cils dans sa direction avec un petit sourire un brin forcé. « Mais c’est plus amusant et plus gratifiant quand c’est toi qui fais en sorte que je brille. » Et bien sûr que pour couronner le tout et rajouter du brillant sur l’image parfaite que cela donnait déjà, il lui fit un petit clin d’œil. Il n’avait pas besoin d’elle effectivement en réalité pour s’en sortir seul et se démarquer du reste du commun des mortels, c’était un fait établi depuis bien des années - depuis qu’il avait été en âge de se faire remarquer, tout petit déjà à être celui qui devenait rapidement le plus intéressant à l’école.

« Mais oui, bien sûr, tu es vraiment un bon samaritain » - « Promis parfois ça m’arrive. » Rarement - si cela pouvait lui apporter quelque-chose dans la foulée il prenait cette option là en premier -, mais aujourd’hui il comptait réellement lui donner un coup de main si elle en avait besoin, si elle le désirait. Il aurait continué de la taquiner à souhait, cela n’aurait pas changé, mais il aurait fait en sorte de se rendre utile dans un premier temps. Ce fut ce qu’il fut malgré tout, peut être malgré elle aussi, alors qu’il se permit de commenter ce qu’elle lui racontait de la situation à désamorcer. « « Je t’ai dit, je n’aime pas perdre mon temps à me répéter, je lui ai déjà dit » - « Et si ça peut aider à ce qu’elle te laisse tranquille une bonne fois pour toute ? » Promis il comprenait sûrement mieux que bien des personnes, lui qui n’aimait en rien perdre son temps aussi de son coté; mais en l’occurrence la femme qui lui faisait face dans cette situation n’avait en rien compris les enjeux en cours puisqu’elle continuait, insistait. « Tsss, d’accord » Il haussa presque un sourcil: elle venait d’admettre qu’il avait raison, d’une tournure ou d’une autre peu importait, et c’était assez rare pour qu’il en vienne à le relever. Il ne dit en revanche pas le moindre commentaire. « Je ne suis pas intéressée par fréquenter régulièrement ou être exclusive avec quelqu’un, et encore moins être en couple, et de toute évidence, tu recherches quelqu’un de plus disponible émotionnellement que je ne le suis. Là, franchement, si elle ne comprend pas… » Ben laissa un petit rire échapper à sa vigilance. « Si elle comprend pas tu pourras plus rien faire pour elle, ce sera une cause perdue. » Et promis il serait témoin qu’elle aurait fait des efforts, en toute objectivité bien sûr. De toutes manières, l’autre option qu’il lui proposait en guise de conseil n’était pas forcément bien brillante mais elle avait au moins le don d’être des plus efficaces. « Eh beh, Ruben où sont tes manières de prince charmant » Le dit-Prince Charmant leva les yeux au . « Toi comme moi on sait parfaitement que c’est du paraître tout ça. » Il n’existait pas beaucoup de personnes face à qui il saurait admettre ce genre de chose à haute voix, mais avec Scarlett il trouvait l’exercice particulièrement facile. « Je n’aime pas ghoster ou bloquer les gens, je considère que c’est leur manquer de respect. Je préfère être claire avec eux, et s’ils ont un minimum d’amour propre, ils ne reviennent pas. Mais c’est vrai qu’en cas extrême, j’y ai déjà eu recours, mais j’ai toujours prévenu l’autre que j’allais le faire » Il haussa quelque peu les épaules. « Parfois en vrai juste avoir la paix, ça fait du bien. » Et Ruben savait qu’il existait des personnes qui n’étaient pas assez apte à comprendre le refus; les bloquer retirer une partie de ce problème voire le problème en entier et était d’une satisfaction sans pareille.

« T’es plutôt de bons conseils pour quelqu'un qui fréquente la même femme depuis des années » Ce commentaire là, même s’il aurait pu le deviner de la part de Scarlett parce-que cela collait parfaitement au personnage, il ne s’y attendait pas à ce moment là de leur discussion; si bien qu’il se contenta à ce moment là de boire une gorgée de son verre en grimaçant derrière ce dernier - impossible pour la brune de voir son entière réaction de la sorte. « T’as brisé le cœur de combien de pauvres adolescents quand tu étais jeune ? » A cette question là, Ben put se permettre un rire plus naturel. « Beaucoup, si tu savais. » Ceux dont il était au courant pouvaient sûrement se compter uniquement sur les doigts d’une main en réalité, mais il ne serait pas plus étonné que cela que ce chiffre soit bien plus élevé que cela. « J’ai du en décevoir plus d’un le soir du bal du lycée je pense. » Cette époque lui paraissait tellement loin, désormais. « Je sais que j’en ai brisé d’autres après, et je dois continuer d’en briser si je me fis au regard que certains internes peuvent me jeter depuis que je porte ça. » Il haussa sa main gauche à hauteur de leurs regards avant de la rabaisser. « Tu voulais pas en rendre une heureuse avant de savoir combien étaient malheureux par ma faute, toi ? » Bien sûr qu’il avait repris contenance totale et que son sourire était autant amusé qu’effronté en cet instant, alors qu’il haussait un sourcil en direction de la brune.

« Selon tes critères, mais y’en a jamais assez pour de vrai. » Scarlett a un nouveau rire devant la confiance de Ruben qui s’approche de l’insolence. « Si tu veux un jour te reconvertir, le show business n’attend que toi », elle note, tout à fait sérieuse. Il serait parfait, dans les spotlights. « Mais c’est plus amusant et plus gratifiant quand c’est toi qui fais en sorte que je brille. » Elle a un petit sourire agacé par son numéro de charme. « Parfait, je serais ton agente », elle plaisante en référence à son commentaire sur la reconversion de Ruben dans le show business. « Si tu es sage, je te ferais une réduction sur ma commission », elle souligne avec un clin d'œil.

Mais pour l’instant, étonnamment, ce n’est pas Scarlett qui conseille Ruben, mais l’inverse. Elle tape le texto à l’attention de Lucy en pinçant les lèvres et en plissant le nez, comme si elle observait quelque chose qui la dégoûtait. « Si elle comprend pas tu pourras plus rien faire pour elle, ce sera une cause perdue. » Scarlett hausse les épaules. « Tu serais surpris du nombre de personnes qui ne veulent pas comprendre, et débarque en larmes chez moi après ce genre de messages », elle commente, se tournant vers Ruben. « C’est arrivé quatre fois. C’est pour ça que maintenant, je ramène plutôt les gens à l’hôtel que chez moi, au début », elle raconte en tout transparence, elle-même amusée de la situation. Elle sait que Ruben ne sera pas surpris ou choqué de ce qu’elle lui raconte, car derrière ses beaux sourires, il est lui-même loin d’être quelqu’un de parfait.

Et justement, lorsqu’elle le taquine sur le prince charmant, Ruben lève les yeux au ciel. « Toi comme moi on sait parfaitement que c’est du paraître tout ça. » Scarlett a un rire entendu. « Je ne crois pas que je pourrais te supporter si tu étais vraiment comme ça », elle relève, sincère. Elle n’aime pas les gens lisses et parfaits, trop généreux et trop faux.

Elle est surprise, néanmoins, d’à quel point Ruben a l’air de s’y connaître quand il s’agit de bloquer ou rompre avec des gens - il est avec Nina depuis ce qui semble être une éternité pour Scarlett qui n’a jamais fréquenté quelqu’un plus de quelques mois. Ils n’ont jamais trop discuté de leurs exs respectifs, mais Scarlett se doute bien qu’il est assez séducteur pour ne pas s’être ennuyé de ce côté-là. « Beaucoup, si tu savais. » Réplique Ruben quand elle lui demande combien de cœur il a brisé. « J’ai du en décevoir plus d’un le soir du bal du lycée je pense. » Elle a un petit sourire à l’idée de l’imaginer. Leurs vies aux lycées devaient être bien différentes, mais Scarlett n’aime pas beaucoup penser à cette période de sa vie. « Je sais que j’en ai brisé d’autres après, et je dois continuer d’en briser si je me fis au regard que certains internes peuvent me jeter depuis que je porte ça. » Il remontre sa bague, fière de lui. « Regarde nous, à briser des coeurs partout où on passe », elle note avec un rire. « Même si je suis sûre qu’on a déjà brisé le tien, par contre », elle le taquine, l’air de dire qu’ils n’ont pas que des points communs de ces côtés-là. Scarlett, elle, considère que son cœur n’a jamais été brisé par une relation amoureuse. Il a peut-être été abimé autrement, se dit-elle, chassant le fantôme d’un homme trop âgé qui plâne sur l’adolescente encore terrée derrière ses cotes.

« Tu voulais pas en rendre une heureuse avant de savoir combien étaient malheureux par ma faute, toi ? » Scarlett regarde à nouveau la jeune femme dans la foule, qui lui rend son regard. Une invitation. L’anglaise se tourne vers Ruben. « On se recroise plus tard, d’accord? » Elle lui propose avec un petit sourire. « Ne brise pas trop de coeurs en mon absence. » Elle lui adresse un clin d'œil. « Merci Ben », elle lui dit, sincère, et sent qu’elle a un mouvement vers Ruben qui la surprend elle-même, et réalise trop tard avec horreur qu’elle a posé sa main sur son bras et qu’elle le presse légèrement du bout des doigts, dans un geste d’affection qui ne lui ressemble pas.


@Ruben Hartfield  

clung to the nearest lips

@scarlett bridgers

lieu: manly boat harbour, bayside.
(c): junkfoodcinemas (gif), luleaby (codage).

***
« Si tu veux un jour te reconvertir, le show business n’attend que toi » Il secoua vivement et rapidement, sans une once d’hésitation, sa tête de gauche à droite. « Hors de question que je me reconvertisse, c’est dans aucun de mes plans ça. » Sa carrière était la chose à laquelle il tenait le plus, qui était le plus important dans sa vie - et il n’était pas question d’y toucher. Elle continuerait de grandir et serait de celles dont on parlerait d’ici des années et des années, qu’on prendrait en exemple et dont toute une génération supplémentaire pourrait être fière. Ben savait parfaitement cependant qu’elle savait autant que lui tout ça, et que ce n’étaient là que des inepties; alors, il reprit un air bien moins sérieux, emplein d’une certaine malice. «  Parfait, je serais ton agente. Si tu es sage, je te ferais une réduction sur ma commission » - « J’espère que j’aurais un prix d’ami surtout oui. »

« Tu serais surpris du nombre de personnes qui ne veulent pas comprendre, et débarque en larmes chez moi après ce genre de messages. C’est arrivé quatre fois. C’est pour ça que maintenant, je ramène plutôt les gens à l’hôtel que chez moi, au début » Il eut un petit rire; il ne pouvait pas critiquer ce type de choix, c’était effectivement un choix judicieux. « Ingénieux. » Il ne pourrait pas critiquer tant c’était aussi une pratique qu’il avait à son répertoire, côtoyant les hôtels de son côté aussi de temps à autres lorsqu’il n’était pas en compagnie de celle qui était liée à la bague ornant son annuaire.

« Je ne crois pas que je pourrais te supporter si tu étais vraiment comme ça » - « Tu m’adorerais dans tous les cas je suis sur. » Il lui adressa un petit clin d’oeil et un sourire amusé. Il était le genre de personne que tout le monde appréciait dans tous les cas, parce-que justement il savait adapter son comportement à toutes les circonstances. Alors certes oui, il n’était pas véritablement comme ça dans la vie de tous les jours et il en jouait de manière générale bien plus souvent qu’il se montrait sous son véritable jour; mais c’était une façon de faire qu’il avait tant l’habitude d’endosser qu’il n’était pas sur de savoir parfaitement être simplement lui et non le personnage qu’il avait construit au fil des années. Mais il était sur d’une chose: Scarlett l’adorerait dans tous les cas, parce-qu’elle avait su voir qui il était malgré tout les écrans de fumée qu’il mettait en place dès le premier jour. D’autres avant elle n’avait pas su voir, et bien sur que c’était là des personnes à qui Ben avait finalement brisé le coeur à un moment donné. « Regarde nous, à briser des coeurs partout où on passe » Il joignit son rire au sien. « Même si je suis sûre qu’on a déjà brisé le tien, par contre » Il leva les yeux au ciel, émit un petit grognement. « On passait un bon moment, t’es pas obligée de parler des choses qui fâchent. » Bien sur que son coeur avait été brisé, malheureusement; il aurait préféré que ce ne soit pas le cas, mais il n mentirait pas sur ce point. Dans un autre contexte, Ruben pourrait le raconter tout ce qu’elle voudrait entendre; mais dans une soirée où il n’y aurait pas d’oreilles qui trainaient et il pourrait s’épancher sur ses malheurs de coeur pour le plus grand bonheur de la jeune femme qui, il en était sur, passerait un moment merveilleux à se moquer gentiment de lui.

Pour détourner son attention, il remit la petite blonde au milieu de leur conversation, celle que Scarlett était supposée aller voir avant qu’ils ne divergent sur d’autres points. Si elle voulait passer un bout du reste de la soirée avec elle, elle allait devoir lui témoigner son attention rapidement. « On se recroise plus tard, d’accord? » Elle lui accorda un petit sourire, il en fit de même. « Ne brise pas trop de coeurs en mon absence. » - « Jamais de trop, promis. » - « Merci Ben » Dans un geste qui n’était pas dans ses habitudes mais qui étaient des plus appréciables, Scarlett posa sa main sur l’avant bras du docteur dans un geste de remerciement. Il étira un sourire sincère avant de se pencher en avant pour déposer une bise sur sa joue - elle détesterait mais il s’en fichait. « Préviens moi si je repars sans toi, d’accord ? » Il lui fit un petit clin d’oeil à son tour, avant de tourner son visage vers le reste de la foule. Il lui restait un monde entier à découvrir et conquérir ce soir; et il savait que c’était là gage d’une grande confiance pour que Scarlett le laisse vouer seul sans être à ses côtés dans une soirée qui la concernait elle, alors il renfila le masque avec lequel il était arrivé avant de se glisser dans la foule.