| (amelyn #96) i drank every sky that i could |
| ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 4 Fév 2024 - 19:14 | |
| i drank every sky that i could Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Il y a trois ans presque jour pour jour, j’ai raccroché le téléphone dans un état similaire à celui dans lequel je me trouve actuellement. Les larmes en moins, mais ma gorge était nouée de la même façon, j’avais peur de la même façon, peur pour nous, et je me désolais de ne pas me faire entendre et comprendre, exactement de la même façon. Ce jour-là, alors qu’il se trouvais à plus d’une heure de route, à Kilcoy, Amos avait sauté dans sa voiture pour me rejoindre et souffler le brouillard de malentendu qui avait pris toute la place entre nous. Il m’avait présenté des excuses dont j’ignorais avoir besoin, rassurée quant à la puissance et la nature des sentiments qu’il ressentait pour moi, m’avait fait l’amour sur le champ et nous avions parlé presque jusqu’au petit matin. Je sais que cela n’arrivera pas ce soir, pas parce que je remets en doute sa détermination à nous sauver du naufrage, mais parce qu’il est prisonnier de l’appartement et que mettre un pied dehors reviendrai à mettre en péril ses chances d’être libéré le plus tôt possible, voire signifierai un retour à la case prison. Nous en aurions besoin, me suis-je surprise à penser avant de traîner ma carcasse lasse et fatiguée à l’intérieur de la chambre d’hôtel, et de m’abandonner sous l’eau chaude de la douche en espérant engourdir mon corps et mon esprit pour parvenir à trouver le sommeil rapidement. Faire un saut au casino pour m’occuper l’esprit n’est pas une possibilité, pas alors que Micah dort dans le lit de la suite et que je n’ai prévu personne pour venir s’occuper d’elle. Mais malgré tout, le sommeil, lorsque j’essaie de le trouver, se montre capricieux. J’ai trop mal au cœur pour parvenir à empêcher mon esprit de s’aventurer jusqu’à l’appartement témoin que je partage avec Amos, à Spring Hill. Trop mal au cœur pour ne pas repasser notre dernière conversation à la recherche d’un quelque chose suffisant pour me rassurer et m’accrocher à la pensée qu’Amos a besoin de temps, mais qu’il finira par comprendre que j’ai besoin d’être vue et rassurée, et pas jugée au travers de sa peine et de tout ce qu’il ressent à l’idée que j’ai quitté l’appartement. Cette accusation semble être la seule chose qu’il parvienne à retenir de tout ça, et c’est à mes yeux un horrible gâchis. C’était trop tôt : j’aurais dû écouter la petite voix qui me le hurler quand j’ai accepté l’avoir au téléphone plus parce que j’en avais terriblement besoin que parce que j’estimais qu’il s’agissait d’une bonne idée. C’était trop tôt pour attendre de lui d’avoir compris qu’à trop se regarder le nombril, il oublie qu’à mon cœur aussi il arrivait d’être brisé, et s’autorise à le piétiner sous prétexte que sa colère est justifiée et qu’il traverse une épreuve bien plus insurmontable que sa fille ou que moi. C’était trop tôt, mais j’ai écouté mon foutu cœur qui me suppliait de lui offrir le son de la voix de mon âme-sœur.
M’attendais-je à ce que, presque quatre heures plus tard, il ait mis sur pied en stratagème digne d’un film d’action pour me ramener à lui ? Pas lui moins du monde. Allongée dans mon lit, les yeux grands ouverts et fixés sur le plafond, je cherchais un sommeil qui prenait un malin plaisir à se refuser à moi quand le téléphone fixe de la chambre a sonné. J’ai décroché en posant une main sur la poitrine de Micah pour m’assurer qu’elle n’avait pas eu le temps d’être réveillée, pour entendre avec surprise l’accueil m’informer que j’avais de la visite. La pauvre employée semblait désolée de me réveiller à cette heure-là, "surtout que je sais que vous avez une petite", m’a-t-elle affirmé. Micah ravit tous les cœurs, et elle l’a fait ce jour-là à la piscine ou au SPA de l’hôtel, sans l’ombre d’un doute. Après l’avoir autorisée à faire monter le visiter – ou plutôt devrais-je dire les – j’ai fulminé en imaginant découvrir Amos sur le perron. Je l’ai maudit en toutes les langues d’avoir fait fi des conditions de sa libération, et j’étais prête à le gifler, je crois, d’avoir tout gâché pour une seule nuit près de moi. Mais ce n’est pas sur lui que s’est ouverte la porte, mais sur ses "envoyés", et après une lutte qui dépassa le stade du verbal je m’étais retrouvée dans la voiture de l’un de ses amis d’enfance, à l’arrière, comme une prisonnière, en route pour le quartier de Spring Hill et une destination guerre surprenante. Je n’ai même pas eu le temps de me changer enfiler autre chose que l’ensemble de nuit en satin que je portais alors. La chaude nuit d’été me permet de ne pas frissonner, et ma confiance en moi de ne pas rougir à l’idée d’être "dehors" si peu vêtue. Bien sûr, je suis décente. Mais imaginer la fureur d’Amos en imaginant que son ami m’a chargée sur l’épaule et trimballée dans cette tenue et une vengeance acceptable. Je suis furieuse mais, paradoxalement, remplie du foutu espoir que ces machinations signent un armistice douloureusement nécessaire entre Amos et moi. « J’ai pas besoin d’aide pour rentrer dans l’immeuble. Je vais pas m’enfuir et rentrer à Bayside en courant. » Ai-je persiflé en direction du dénommé Rhett. Je n’ai même pas mon téléphone pour appeler un taxi : il est resté sur ma table de nuit, à l’Emerald. Je n’avoue pas qu’une part de moi a terriblement envie de retrouver mon époux, de le foudroyer du regard, de le gifler, de l’embrasser, de briser sur sa nuque les derniers bibelots encore debout de l’appartement de lui demander de me consommer sur le canapé du salon, sans s’encombrer d’un trajet jusqu’à la chambre à coucher, tout ça en même temps. La fureur – mais ne dit-on pas que la passion n’est jamais loin de ce sentiment – et la première à franchir la ligne d’arrivée et à s’avancer vers l’entrée de l’appartement quand, sortie de l’ascenseur, j’y trouve Amos qui m’attend déjà, la porte ouverte. Ce rustre de Rhett l’a certainement prévu de la livraison de son "colis" tandis que je poussais les portes du hall d’immeuble. Alors, en tenue légère, les cheveux légèrement ébouriffés, les joues rouges et le regard rouge de colère, je remonte le couloir et m’immobilise devant lui, si près que je dois relever le menton pour pouvoir planter mes yeux dans les siens. « Me faire jeter sur l’épaule comme un vulgaire colis, vraiment ? » Je fulmine, mais ce que je tais et qui transpire pourtant par tous les pores de ma peau, c’est une électricité palpable, une tension d’une intensité rare et difficile de dire si l’atmosphère est chargée d’excitation, de nervosité, ou de conflit imment.
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Dim 11 Fév 2024 - 17:15, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 4 Fév 2024 - 22:34 | |
| I DRANK EVERY SKY THAT I COULD
Les yeux rivés sur l’horloge mural du salon, j’ai klaxonné le sol comme un taureau derrière les portes d’une arène. En attendant le mien, de soleil, j’ai tourné en rond comme la Terre autour de son étoile. Combien de temps faudra-t-il à Rhett pour me ramener mon épouse ? Est-il parti il y a un quart d’heure ? Plus ? Un peu moins ? Je me souviens avoir regardé l’heure à l’instant même où j’ai refermé la porte derrière mon ami d’enfance. Je n’ai pas enregistré l’information. Dévoué à ma hâte de retrouver ma conjointe, toute furibonde m’arrivera-t-elle, mon cerveau s’est nettoyé de ce détail au profit d’un autre plan d’action, l’étape de deux de ce stratagème qui ressemble à un rapt. Cette solution était séduisante : je n’ai pas réfléchi plus avant à ce qu’elle m’apporterait en bienfait. Ma complice, à mes côtés pour la nuit, le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ? Que peut bien représenter la fureur de Raelyn si je peux la serrer contre moi, l’embrasser, lui chuchoter à l’oreille tout ce que je l’aime puisqu’elle semble en douter. Bête à souhait, je n’ai pas envisagé que sa colère pourrait conditionner la nuit à venir. J’ai songé à ce que reflètera son humeur dès lors que mon ami d’enfance déposera ma partenaire sur le seuil de notre porte et, ça, c’est une erreur. Une erreur de bleusaille. Ma bêtise m’attrape au collet. Ne suis-je pas de ceux qui se projettent ? De ces hommes qui ont souvent un coup d’avance ? Je m’en vante sans prétention : jusqu’ici, j’ai eu raison de mes ennemis. Rae n’en est pas un cependant. Aussi n’ai-je pas tressé la natte de mes inévitables excuses. C’est à cet instant précis que le bât à blesser et que j’ai espéré que le temps s’étire légèrement. Certes, j’ai entamé une introspection tandis que je racontais mon histoire à mon“partner in crime”. Elle n’est toutefois pas terminée et mon coeur bat tambour d’inquiétude à présent. Que peut-on avancer quand les lieux communs sont épuisés et n’ont pas fait mouche ? Quels vocables pour assainir ses joues du souvenir de ses larmes précédentes ? Je rassemble à la hâte mes esprits. J’enlève littérairement mes baskets pour enfiler les siennes et, peu à peu, s'assemblent les premières pièces de mon puzzle. J’ai transformé ma dulcinée en punching ball. J’ai prononcé des accusations que j’aurais jugées intolérables. J’ai hurlé devant ma fille et j’ai brisé ses jouets. Je me suis focalisé sur ce que son départ m’a rappelé les comportements de Sarah en oubliant qu’à l’époque, je n’étais coupable de rien. Aujourd’hui, je ne pourrais le jurer. A mesure que l’image de ma connerie prend forme dans mon esprit, je ploie sous la croix de ma culpabilité. Je chemine vers le mont Golgotha avec ma honte comme aide de camp. Je me méprise parce que je n’ai pas terminé de recenser mes injustices. Elles sont légion et je m’interroge. Lorsque j’aurai la kidnappée sous les yeux, par où suis-je supposé commencer ? Lui demander pardon ? Mais, pour lequel de mes crimes ? Ceux d’hier ou celui de cette nuit ? Peut-être est-ce le plus intelligent. La démarche pourrait être efficace si, d’aventures, j’entreprenais de m’asseoir dans mon divan aux coussins percés et d’apaiser le tourbillon d’émotions qui bouscule mes idées. Il convient de les ranger et de tirer des bonnes étagères les causes liées aux effets et de composer mon mea culpa. Je m’y colle avec la volonté des maris aimants qui ne veulent pas avoir à recoller les morceaux du vase brisé de leur mariage, mais de le ré-entouré de mousse pour qu’il ne se brise pas, jamais.
Je suis loin d’avoir terminé mon recensement lorsque mon téléphone a vibré dans ma poche. Le ravisseur et sa victime sont au bas de l’immeuble et moi, en près de trois secondes - à peine plus - je m’appuie contre le chambranle pour “rattraper le bâton de dynamite” avant qu’il n’explose. Je me suis exempté de tenir compte de son opinion. J’ai chargé un proche de la conduire auprès de moi en lui laissant pour consigne qu’elle serait contre, mais qu’il ne fallait pas en tenir compte. Est-ce que je suis prêt à recevoir derechef une gifle sifflante quand elle sera de nouveau sur ses deux pieds ? Oui. Je suis d’ailleurs au taquet, prêt à l’intercepter puisqu’elle viendra. Elle se lèvera cette main délicate ornée d’un bijou qui accentue la douleur sur ma joue. Elle, je la connais par coeur. Raelyn, elle arrive encore à me surprendre par son audace. Plantée devant moi, réhaussée sur la pointe de ses pieds nus, elle s’étire pour s’agrandir et je la trouve délicieuse, ensorcelante dans son deux pièces de soie, dans ses vêtements de nuit preuve de la sagesse d’une mère, mais qui éteint tout de même l’interrupteur de la raison dans mon cerveau. Elle est ravissante quand elle me foudroie de ses yeux verts aux pupilles dilatées par cette rage qu’elle me reproche et qui, pourtant et, d’antan, se transfigurait en passion sauvage. J’ai salué et remercié Rhett non pas avec distraction, mais de loin, de crainte qu’une minute d’inattention suffisent à ce qu’une main gauche s’écrase sur ma joue. «D’habitude, ils sont moins jolis à regarder…» l’ai-je narguée, un sourire empli de la malice du diable habillant mes lèvres, conséquence de ce que sa petitesse et chaque morceau de sa peau nue m’a échauffé.«Et moins bavard aussi.» J’ai envie d’embrasser, de mordiller son épaule, de la serrer dans mes bras et, si avant son arrivée, j’avais mille repentirs à claironner, je les reporte sur mon calendrier.
Je les prévois pour plus tard, car si je désire, je prends, parce qu’elle m’appartient et qu’elle m’en a donné l’occasion. J’aurais pu verser plus longtemps dans la sageses des pudibonds, mais la menotte est partie et, sans surprise, je l’ai rattrapée au vol. Ce simple contact, qui n’a rien de tendre, m’a électrisé et je l’ai tirée vers moi pour refermer du pied la porte d’entrée. «Pas cette fois. » lui ai-je chuchoté à l’oreille en la poussant contre cette même porte. Je ne prétendrai pas la lacher, sa main. Au contraire, je cherche à trouver l’autre pour les retenir toutes deux dans un seul de mes poings. Quant à son corps, il est entravé par le mien, celui-là même dont la respiration se saccade. Elle annonce que je perds le contrôle parce qu’elle est magnifique dans ce déshabillé dénanti de toute volupté, parce que mon imagination nous représente dans une étreinte salvatrice qui déliera nos langues sur l’oreiller. Je perds la mesure de “l’andante” du mari disposé à communiquer sous prétexte que Rae ne m’est jamais aussi ensorcelante que lorsque je redoute de nous avoir abîmé. En outre, il est ample, son short. Il l’est tellement que la déshabiller serait superflu. Ca l’est puisque ses poignets sont prisonniers de ma main quand j’en ai une de libre, une qui semble décidée à me débarrasser de mon pantalon de survêtement alors que mes lèvres fondent sur la bouche de ma femme. Je ne veux pas l’entendre répliquer, m’accuser ou réfuter. J’aspire à ce que les seuls sons sortant de sa bouche, quand elle aura le loisir de vocaliser, ne soit que l’expression la plus brute du plaisir. Je veux qu’elle se liquéfie entre mes doigts parce que j’ai envie d’elle. Je ressens, jusque dans mes tripes, l’impérieux besoin de la posséder pour me rassurer par rapport à notre avenir et, quoique j’ai l’air d’avoir été élevé en Dordogne avec les cro-magnons, je m’annonce d’un : «On s’est hurlé dessus, on s’est disputés et, j'ai pas envie de t'avoir au téléphone demain, là, maintenant, j’ai envie de te faire l’amour.» ai-je répété ses mots après les avoir inscrit en moi. Dans ma voix respire que si elle est libre de son choix, un refus ne me laissera pas indemne. «Et quant tu en auras assez de ressentir que je t’aime, alors on parlera.»Je ne le crains pas vraiment ce veto. Pour preuve, je cueille entre ses lèvres le bonbon du désir. Il est réciproque, c’est palpable et, doucement, précautionneusement - histoire de n’être dindon d’une farce que j’ai écrite en la libérant trop tôt - j’ai desserré ma prise autour de ses poignets, car s’il n’est pas question de céder les rênes, j’ai besoin de mes deux mains à l'arrière de ses cuisses pour la soulever du sol et la consommer, ici : je n’aurai pas foi de nous conduire jusqu’au salon.
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(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mar 6 Fév 2024 - 18:05 | |
| i drank every sky that i could Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Je mentirais si j’affirmais que cette machination – on a dépassé le stade de la mise en scène – ne ressemble pas à Amos. Je brûlerais toute entière si je prétendais être prête à mettre ma main au feu qu’il a reçu ce conseil d’un autre, ou pris l’idée à l’un de ses frères. Non, ce rapt porte sa signature et même son homme de main, il l’a choisi parmi ceux de ses connaissances que je ne connaissais pas pour ne pas prendre le risque que je le terrorise et le forcé à changer d’avis et à placer rester en vie tout en haut de ses priorités. J’ai peut-être scandé que j’aurais sa peau, à cet inconnu. J’ai peut-être griffé en me débattant lorsque ses doigts se sont refermés autour de mes poignets et sans la présence rassurante d’Abraham pour garder ma fille, peut-être serais-je allée plus loin, de peur qu’il s’agisse réellement d’autre chose que d’un coup bas – en est-ce réellement un puisque je brûlais de le retrouver ? – de mon époux. Il serait venu lui-même nous débusquer à l’hôtel pour expier ses fautes et me ramener à lui, il l’a dit au téléphone ou bien l’a-t-il sous-entendu ; entre ce qu’il exprime clairement et ce que je comprends parce que je le connais par cœur, tout se mélange parfois dans mon esprit.
Cela lui ressemble donc, autant que lui ressemble le sourire presque narquois qui se dessine sur ses lèvres alors que, furieuse, je me plante devant lui, tout près de lui et je relève le menton pour le foudroyer du regard. Si j’étais dotée de pouvoir divins, il aurait déjà été réduit en cendre et une fumée grise s’élèverait jusqu’au plafond. « D’habitude, ils sont moins jolis à regarder… » Je suis furieuse, mais je ne peux malgré tout m’empêcher de ressentir un frisson me parcourir l’échine alors qu’il est là, à quelques centimètres de moi, que je sens la chaleur de son souffle sur mon visage et qu’il m’a manqué depuis que je suis partie. « Et moins bavard aussi. » Tous les frissons du monde ne le protègeront en revanche pas de mon courroux, surtout pas s’il me tourne en dérision alors qu’il devrait me manger dans la main pour se faire pardonner le traitement de brute qu’il m’a infligé. Bien sûr, ce serait mentir que de prétendre que je n’aime pas ça, son côté trivial, ses manœuvre et attitudes dignes d’homme des cavernes. Ce serait mentir également que de nier que ce qui m’anime ne comporte aucune trace d’excitation. Ça l’est, à mes yeux, d’être tirée de son lit par l’envoyé de cet homme qui a refusé de dormir une nuit de plus loin de moi, et qui a considéré que sa noble cause valait l’emploi de moyens radicaux.
Mais la fureur est là, elle monte d’un cran face à sa provocation, et il sait certainement parfaitement à quoi il s’expose. Ma main gauche quitte mon flanc pour lui décocher une gifle capable de faire siffler ses oreilles pendant plusieurs jours. Une gifle qui laissera la trace de mes doigts sur sa joue assez longtemps pour qu’il regrette de m’avoir rendue folle de rage. Sauf qu’il la voit venir, il la voit certainement venir depuis que je suis sortie de l’ascenseur, et ses doigts se referment autour de mon poignet gracile pour arrêter mon geste. Sans me laisser le temps de m’offusquer, ou de changer de main d’attaque – je ne suis pas ambidextre, mais certainement tout de même capable de lui faire mal de la main droite – il me tire contre lui et referme la porte d’entrée derrière nous. « Pas cette fois. » Une nouvelle provocation m’est glissée à l’oreille et je m’enflamme de fureur autant que de désir. Je lève ma seconde main pour frapper, mais il l’intercepte à son tour avant qu’elle ne soit à son tour levée bien haut au-dessus de ma tête pour être faite prisonnière avec l’autre. Si je fais mine de me débattre, je suis loin d’y mettre tout mon cœur. Je m’agite tout juste sous sa poigne pour faire bonne figure et par amour propre mais il trouve la meilleure des parades : il fond sur mes lèvres et, moi, je me sens comme une camée privée de sa drogue pendant trop longtemps et qui reçoit enfin une nouvelle dose. Je l’embrasse sans plus penser à me débattre, sans même penser à respirer si bien que lorsqu’il sépare nos lèvres, j’ai le souffle coupé et ma poitrine se soulève à un rythme effréné. Lui a fait tomber son pantalon au sol, il est toujours accroché autour de ses chevilles et je lutte contre la concupiscence. « On s’est hurlé dessus, on s’est disputés et, j'ai pas envie de t'avoir au téléphone demain, là, maintenant, j’ai envie de te faire l’amour. » Je n’ai pas hurlé, moi. « Et quand tu en auras assez de ressentir que je t’aime, alors on parlera. » Je l’observe avec intensité, sans un mot – aucun qui ne sort de mes lèvres en tout cas, mes yeux eux répondent à ma place que je veux être à lui – tandis qu’il libère précautionneusement mes mains. Il se méfie, il craint une gifle et il a certainement raison : il sait tout de mon tempérament belliqueux. Sauf que je n’ai plus envie de le gifler et si j’aspire à ce qu’il ressente une certaine douleur, ce sera celle causée par mes ongles qui s’enfonceront dans sa chair lorsqu’il me fera sienne, et pas celle de ma paume violement lancée contre sa joue. Mes doigts se posent de part et d’autre de sa nuque épaisse et du bout du pouce, je caresse sa peau avec une tendresse qui contraste avec la situation. Ce geste en est la seule marque, cependant, puisque tout le reste de mon corps communique mon empressement et mon intensité. Lorsque je fonds sur ses lèvres, mes doigts glissent à l’arrière de sa nuque puis dans ces cheveux que j’empoigne avec fermeté tandis que lui glisse ses mains sous mes cuisses pour me rehausser à son niveau. Ses doigts se battent avec le t-shirt de mon short en soie, je les sens, sauf qu’il se heurtent à la barrière formée par mon sous-vêtement qu’il ne pensait peut-être pas trouver là. Mes lèvres – toujours scellées aux siennes – esquissent un sourire et après avoir mordu et fait mine d’emporter sa langue avec moi, je finis par les séparer des siennes pour reculer mon visage. « Perdu. » Un mauvaise pioche retentit dans mes pensées juste avant qu’il ne glisse ses mains dans mon dos pour se battre avec la couture de mes vêtements pour les faires glisser autour de mes cuisses et les écarter de son chemin sans perdre l’équilibre ou me reposer. Si je laisse ma tête basculer en arrière, c’est pour lui permettre d’exprimer sa frustration en embrassant, mordant ou jouant avec la peau de mon cou offert. Je ne le repousse pas : au contraire, mes doigts enroulés dans ses cheveux le pressent un peu plus contre moi.
Le premier coup de rein me fait échapper un hoquet de surprise face à l’expression de son empressement et de sa bestialité. Les suivants me font perdre pied et si je griffe son dos jusqu’à laisser des marques, c’est moins parce que je crains de glisser et que je me tiens un peu trop fermement qu’une expression brute de plaisir. Après que la jouissance n’ait fini par m’emporter, je reste contre lui, mon visage glissé dans son cou, et je calque le rythme de ma respiration sur la sienne. J’embrasse finalement son épaule, avant de relever ma nuque et d’appuyer l’arrière de ma tête contre la porte en bois laqué. « Dépose-moi. » Je sens ses jambes se plier et la pression derrière mes cuisses se relâcher, comme pour me déposer doucement au sol. « Non, pas là. » J’ai le sentiment que mes jambes sont faites de coton et qu’elles ne pourraient pas me soutenir. Il semble le comprendre et, lorsqu’il finit par me déposer sur le sofa, je le maintiens fermement contre moi pour qu’il recouvre mon corps du sien et ne me quitte pas. Me détacher de lui me semble intolérable. Je prends une profonde inspiration, avant d’embrasser son front sur lequel perle de la sueur. Les petits cheveux fins qui encadrent mon visage le sont aussi, trempés. Avec une délicatesse qui contraste avec la scène qui vient de se jouer, je glisse mes mains sous son t-shirt pour lui signifier que je veux qu’il le retire pour me laisser libre de faire courir mes doigts sur sa peau. « Tu innoves… » Je suis toujours furieuse contre toi. « Tu réveilles des pauvres braves presque à minuit pour palier le fait de ne pas pouvoir venir me traîner jusqu’ici toi-même. » Je t’aime. « Demande-moi. » Je le lui souffle à voix-basse, en effleurant sa mâchoire, ses lèvres des miennes. « Demande moi si j’ai assez ressenti que tu m’aimes. » J’ai besoin que tu me parles maintenant, tu l’as promis.
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| | | | (#)Ven 9 Fév 2024 - 18:01 | |
| I DRANK EVERY SKY THAT I COULD
Plus tôt, alors que j’avais Rhett assis dans mon divan aux coussins crevés et que je le suppliais du regard de commettre ce que toute femme indépendante condamnerait au nom du féminisme, je n’aurais pas misé un kopek sur l’éventualité d’un oui. Après qu’il soit parti, j’ai entamé la relecture de mes comportements depuis mon arrestation et mon assignation à résidence. Juste avant que Raelyn ne soit déposée à mes pieds - ou presque - j’ai deviné quelle serait sa colère puisque mes réflexions, loin d’être achevées, ne m’ont rien appris de glorieux par rapport à mon attitude. A présent qu’elle se tient à quelques centimètres de moi, que dressée sur la pointe de ses pieds, son souffle de colère caresse le haut de mon torse. Maintenant qu’elle plonge un regard de défiance dans le mien, la raison s’éteint au profit du désir. Je ne songe plus à lui présenter des excuses parce que je conçois depuis peu qu’elle les mérite. Non. Les images que je croque au fusain dans mon cerveau d’homme primaire sont plus lubriques que catholiques. Je la déshabille en la dévorant des yeux. Je lui fais l’amour avec la fougue sans l’avoir touchée autrement que de mes pupilles avides d’un contact avec sa peau. Tout prêt à intercepter ce geste qui survient - évidemment, qu’elle m’aurait giflé de sa main baguée -, je jure que j’ai tenté de me contenter de la proximité de mes doigts autour de ses poignets tandis que je la tire à l’intérieur. Je distribue déjà les ordres : je suis grisé par une bêtise, je l’aurais été en la saisissant sagement par la main. La cause est évidente : j’ai eu peur. J’ai eu peur de la perdre, pas tant parce qu’elle est partie pour protéger notre fille de mes accès de rage, mais parce qu’elle a coupé court à notre appel trop abruptement pour mon cœur souffreteux. Nous n’avons pas réussi à nous comprendre et à nous apaiser mutuellement afin d’aboutir, au terme d’une conversation, sur ce qu’elle et Micah rentrerait auprès de moi dès le lendemain matin. Je l’avais espéré pourtant. Qu’un quelconque dieu m’en soit témoin, je n’ai pas fomenté de plan dont le but consistait à faire l’amour sur des malentendus parce que c’est pratique, parce que nous maîtrisons ce langage mieux que les autres : nos corps se comprennent. Mon dessein n’était pas non plus conçu autour de ce baiser que je vole plus que je n’offre et qui transpire de notre passion. Elle équivaut toujours à ce feu qu’une tempête ne pourrait éteindre. J’ai douté. Après l’épisode compensatoire pendant mes mois en tant qu’abstinent à l’alcool, je crois m’être convaincu que si notre couple n’est pas encore calqué sur ceux qui prennent rendez-vous pour s’ébrouer dans leur chambre conjugale, Raelyn reprenait, qu’elle prélevait d’entre mes doigts un de mes privilèges, qu’elle s’était lassée, que notre “flamme” ne nous léchait plus les pieds jusqu’à nous faire bondir l’un sur l’autre sans préavis, par amour, par dévotion, parce que notre relation n’est pas le fruit d’une tocade, mais relève d’une évidence. Et, celle-là, elle se pose là, entre elle qui feint de se débattre alors que je la coince entre moi, fou de désir, et le mur adjacent à la porte d’entrée.
Il nous sert de mur de soutènement et je ne m’en cache pas. J’annonce la couleur de ce que je serais incapable d’être moins trivial. Mes inspirations hache mes avertissements. Mon cœur bat si vite et si fort qu’il menace de quitter mon torse. Elle l’entend, j’en ai la conviction. Il invite le sien à se calquer sur son rythme, à battre de concert avec le mien, celui qui chuchote à son complice de ne pas résister à l’appel du pardon s’il ramage en ma faveur. A-t-il obéi ? Son pouce caressant ma joue est-il la preuve qu’il accepte de collaborer à transformer cet instant, somme toute nécessaire, en souvenir que nous n’oublierons jamais ? La déduction me plaît. J’aime davantage que sa bouche fonde sur mes lèvres pour ennoblir l’étreinte de son consentement. Je l’ai ignoré pour qu’on me la conduise. Mes audaces s’arrêtent ici, au pied de cette silhouette que je convoite de tout mon être, celle que je connais par coeur, mais que je découvre toujours avec la même curiosité de peur qu’il m’échappe un secret, de crainte d’avoir oublié de ramasser la clé du portail qui ouvre la voie vers les délices de la chair. Un portail : il est immense, bien plus que je ne m’étais imaginé. Je me suis figuré que, sous son short de nuit, aucun bout de tissu n’entraverait mes gestes enhardis. La déconvenue se lit sur mon visage. Quant à Raelyn, elle ne bride pas sa joie : ses lèvres contre les miennes fendent ses traits. Elle me nargue et m’entraîne avec elle. Certes, je suis frustré. Je n’en reste pas moins émoustillé par l’enjeu : l’effeuiller sans la reposer maintenant que ses cuisses se sont serrées autour de ma taille et que ses menottes ceignent mon cou. Une chance que je sois créatif : a force d’une patience toute relative, j’ai surmonté la difficulté et ma fierté est telle que je fais fi de douceur et manière. J’assois mes droits sur mon épouse avec une telle impétuosité que sa surprise me ravit. Elle m’enhardit et, au plus je la sens à moi, au plus juste chante son plaisir au plus je perds pied avec la réalité. Sans ses ongles griffant mon dos, sans ma bouche se baladant tantôt dans son cou de cygne, offert en sacrifice à ma concupiscence, sans mes dents mordillant ou mes lèvres flattant sa poitrine soulevée par sa respiration, j’aurais oublié jusqu’à mon prénom tandis qu’un tsunami d’euphorie me submerge. Bien sûr, je suis en sueur. En outre, la part la plus douce de ma personnalité déplore toujours mes élans de bestilaité qui, pourtant, me laisse un peu gourd. «Laisse-moi deux secondes.» l’ai-je donc priée, me repaissant d’un premier émoi qu’elle dissimule dans mon cou réchauffé de son souffle et d’un second qui tremble entre mes main puisque je consacre le reste de mes forces à la soutenir par l’arrière de ses cuisses galbées. Mon pouce les caline et, au terme d’un minute trop courte pour que je recouvre mes esprits, j’obtempère enfin.
C'est lui rendre les rênes, à ma dulcinée, de l'allonger doucement sur le fauteuil en lui subtilisant un baiser léger. C’est sans protester que je la laisse m’attirer à elle, contre son corps toujours vêtu. Sans surprise, je le regrette et, comme elle, je répare. Elle me débarrasse de mon t-shirt, je la déleste de son sobre déshabillé. «J’ai toujours été prêt à tout pour ça…» Pas le sexe brute consommé sans sommation. Mon allusion est consacrée à ce que j’adore que mes poils se hérissent pour un peau à peau. «Et j’aurais réveillé la Terre entière pour ne pas avoir à passer une nuit de plus sans toi.» lui ai-je volontairement chuchoté. C’est l’heure où nous façonnons notre bulle, celle que rien, à part nous, ne peut faire exploser, celle où les confidences deviennent monnaie courante sans que vanité et pudeur ne nous retiennent. « Je ne te demanderai pas.» Derrière mon chuchotis se dérobe de la fermeté. «Parce que si tu dis oui, je vais devoir tirer une croix sur tout ce que j’avais prévu au cas où tu t’étais montrée difficile à convaincre.» Je me suis relevé au milieu de l’aveu pour lui décocher un sourire coquin - oui, mon ego me susurre que j'ai été à la hauteur de mes ambitions - et franc : je sais ce qu’elle attend et, si je n’ai rien promis, j’ai affirmé et, à l’abri derrière les restes de notre parenthèse charnelle, j’ai prononcé quelques mots évocateurs. «Je te dois des excuses. Un paquet. Et je les ferai…» Même si on en a pour la nuit. «Même si je pourrais résumer ça en : désolé d’avoir été un gros con. Un connard même.» Quoique ma tête reposait sur son épaule, j’ai changé de position. J’ai veillé à ce que ma conjointe contre le dossier pour la tenir entre mes bras. Elle est si petite, si menue et à la fois si éclatante de charisme et de tempérament. « Par exemple, je pourrais déjà te dire que ma réaction à la prison, pendnat la première visite, elle était injuste. Je n’aurais pas dû partir. Je n’aurais pas dû me battre parce que je me doutais que je pourrais finir à l'isolement. J’ai été égoïste et je regrette.»Pour ne rien oublier, il vaut mieux procéder avec méthode. «Je t’ai fait mal et je m’en suis fait aussi. Et, avant de continuer, j’ai besoin que tu promettes que tu sais que je n’ai pas fait tout ça pour t’écraser. Ma colère n’a jamais été dirigée contre toi. Dis-moi que tu le sais.» ai-je surenchéri, mes doigts plus disciplinés dessinant de son épaule à son coude de jolies arabesques. «Après, je te prouverai que venir te chercher était plus qu’un caprice.» Bien que les premières lignes de ce chapitre aient ramolli mon coeur durci par ma rage, c’est indéniable.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Dim 11 Fév 2024 - 16:24 | |
| i drank every sky that i could Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Pantelante, je m’accroche au cou d’un Amos qui me conjure de lui laisser le temps de revenir à lui, lui aussi, et d’être capable de se remettre en marche. Maintenant que je reprends contact avec la réalité, le bois froid et les reliefs de la porte dans mon dos me semblent inconfortables et douloureux – sans doute ceux-ci resteront imprimés sur ma peau pendants quelques dizaines de minutes – mais j’acquiesce, j’attends avec la patience d’une sainte, mon front collé contre sa peau, mon visage reposé sur l’os de sa clavicule. Lorsqu’il me dépose sur le sofa et que je sens le tissu doux épouser mon dos, je m’applique à le garder contre moi. Je ne veux pas qu’il s’échappe, je ne veux pas non plus qu’il se détourne animé par la honte d’avoir écouté ses pulsions plus que sa raison ou que sais-je encore. L’a-t-il prémédité, ce corps à corps ? Lorsqu’il a envoyé son ami d’enfance me tirer hors de mon repaire, savait-il qu’il agirait de cette façon-là, qu’il se jetterait sur mes lèvres et qu’il me consommerait à peine la porte de l’appartement passée ? Je l’ignore, mais si je devais parier, je trancherais pour un non : tout a toujours été spontané entre nous, instinctif, plutôt que calculé. Cette étreinte brûlante et un tantinet brusque, nous en avions besoin tous les deux. Je n’ai pas besoin que de ça et je ne tenterai pas d’étouffer quelque part en moi mon besoin de recevoir des excuses, un honnête et authentique mea culpa, sous prétexte que le sexe m’aurait fait perdre la raison, mais Amos est beaucoup de chose, mais pas un être retors. Je sais que ce n’était pas son objectif, mais je m’interroge tout de même sur ce qu’il a compris, ce qu’il pense avoir compris, et les points sur lesquels il est peut-être toujours trop à côté de ses pompes à force de s’être trop regardé le nombril. Alors, sentir son souffle contre ma peau puis la chaleur de la sienne contre moi lorsque nous nous défaisons mutuellement de nos t-shirts, j’en profite en fermant les yeux et en tentant de ne pas penser à la suite des événements.
« J’ai toujours été prêt à tout pour ça… » Un mince sourire amusé étire mes lèvres. Sans doute serait-il plus franc si le souvenir de ces derniers jours et de notre appel de ce soir n’étaient pas déjà en train de me revenir. Il y a trois ans, il a sauté dans sa voiture immédiatement lorsqu’il a cru entendre qu’il était en train de me perdre, lors d’un appel finalement similaire à celui-là. Il a conduit bien plus vite que les limites ne l’autorisent pour arriver à ma porte – cette fois aussi je n’étais pas chez moi, pas chez nous – et dissiper tout malentendu. Cette fois, quatre heures se sont écoulées. Je m’interroge sur ses motivations, je m’interroge sur la réflexion qui l’a conduit à cette extrémité qui nous ressemble et j’ai envie de croire qu’il ne m’a pas faite venir que pour un corps licencieux mais qu’il a d’autres choses à m’offrir, en tête de file, l’aveu qu’il s’est enfin mis dans mes chaussures, pour de vrai, qu’il est effaré par sa conduite de ces derniers moi et qu’il me comprend sans restriction. « Et j’aurais réveillé la Terre entière pour ne pas avoir à passer une nuit de plus sans toi. » - « Tu n’avais pas besoin de réveiller la terre entière. » Il aurait suffi des bonnes réactions, des bons messages, des bons mots. Il n’avait pas besoin d’affronter les douze travaux d’Hercule ou de traverser le Styx pour aller me chercher en enfer pour m’y arracher. Je n’avais besoin que d’être rassurée, et je serais revenue de moi-même. Mon visage se ferme : il ne se transfigure pas de dureté ou de fermeté, mais de peine et d’appréhension. Il m’aime. Sa réaction au téléphone tout à l’heure n’avait guère laissé de place au doute. Il brûle toujours pour moi, notre étreinte a prouvé que la passion nous dévorait toujours entièrement. Est-ce qu’il me comprend ? « Je ne te demanderai pas » Bien. Je ne veux pas que ce soit aussi facile. « Parce que si tu dis oui, je vais devoir tirer une croix sur tout ce que j’avais prévu au cas où tu t’étais montrée difficile à convaincre. » - « Convaincs-moi. » J’ai envie de l’entendre, tout ce qu’il avait prévu.
« Je te dois des excuses. Un paquet. Et je les ferai… » Mes grands yeux dévorent les siens. Je l’écoute avec une attention sans borne et malgré la chaleur de l’été Australien, mon corps frissonne contre le sien. « Même si je pourrais résumer ça en : désolé d’avoir été un gros con. Un connard même. » Un sourire en coin étire mes lèvres tandis que je porte ma main à son visage pour ramasser une mèche de ses cheveux et de la tirer en arrière pour tenter de l’accrocher derrière ses oreilles. Mes gestes sont empreints de douceur. Ils ne disent pas tu n'as pas été un connard, ils disent je t’aime même si tu l’as été et mon cœur se briserait s’il émettait encore un doute à ce sujet-là. « Par exemple, je pourrais déjà te dire que ma réaction à la prison, pendant la première visite, elle était injuste. Je n’aurais pas dû partir. Je n’aurais pas dû me battre parce que je me doutais que je pourrais finir à l'isolement. J’ai été égoïste et je regrette. » Autrefois, c’est moi qu’il accusait de l’être. Il a néanmoins compris un peu plus chaque jour qu’il me blessait. Il sait comprendre Amos, quand il s’en donne la chance en écoutant et en réfléchissant au-delà du bout de son nez. « Je t’ai fait mal et je m’en suis fait aussi. Et, avant de continuer, j’ai besoin que tu promettes que tu sais que je n’ai pas fait tout ça pour t’écraser. Ma colère n’a jamais été dirigée contre toi. Dis-moi que tu le sais. Après, je te prouverai que venir te chercher était plus qu’un caprice. » - « Je sais que tu n’as pas fait tout ça pour m’écraser. » Il me sautait à la gorge bien plus prestement quand j’avais passé la journée près de lui, mais je n’ai jamais considéré que c’était sa façon de m’emprisonner et de me réduire à autre chose que la femme d’affaires que je suis. Je n’ai jamais pensé qu’il s’agissait de possessivité ou de jalousie, si ce n’est celle que je puisse sortir tandis que lui était enfermé. « Et je sais aussi que même toi, tu ne savais pas tout le temps d’où ta colère venait. » J’introduis une nuance, légère parce qu’avant mon départ, il est difficile de nier que c’est moi qu’elle visait. « Elle était dirigée contre moi, Amos. » N’était-ce pas moi qui la recevait inlassablement en pleine figure ? N’en étais-je pas la victime ? « Mais je sais que j’en étais pas la cause. Que j’en étais pas à l’origine. » Que c’était l’enfermement, la justice, Lou Aberline, peut-être lui-même aussi, lui-même certainement. « Je joue pas avec les mots. » Je ne veux pas sembler mesquine non plus. « Mais ce que j'ai ressenti, je l'ai pas inventé. Et c'est important. » Important qu'il reconnaisse que quelle que soit la source de son ire, j'en ai été une victime collatérale.
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| | | | (#)Sam 24 Fév 2024 - 18:02 | |
| I DRANK EVERY SKY THAT I COULD
Si mon coeur bat trois battements supplémentaires par secondes, ce sont les raisons qui me poussent à réclamer une pause avant de libérer la prisonnière de ma passion. J’ai à retrouver mon souffle. J’ai à savourer cette quiétude nouvellement retrouvée tandis que je réalise ô combien elle m’avait manquée. Et, bien entendu, j’ai à tirer mes pieds de mon survêtement sans trébucher, sans chuter et ainsi nous blesser, ma complice à moi, quoique la scène aurait le mérite d’être amusante. Je crois que, d’une certaine façon, elle l’est : je me trémousse pour desserrer l’élastique de ma cheville libre. Je remue avec plus d’énergie pour contourner le bracelet à ma cheville sans être tenté de persifler des insultes à destination du gadget que j’ai désigné coupable de toutes mes erreurs. La vérité, c’est que rien ne peut ternir le sourire béat collé à mes lèvres. Quant à mon humeur, elle apparaît imperturbable maintenant que je savoure, à la table d’un étoilé, le vin de la jouissance. C’est une vendange tardive : il est sucré et le dégusterai jusqu’à la lie. Aussi, débarrassé de mon training, non sans avoir failli provoquer une catastrophe - une à deux fois, j’ai manqué d’équilibre -, je me désole par anticipation du divorce de nos peaux quand ma dulcinée reposera sur le sofa. Je m’en suis attristé en toute discrétion et, plus justement, pas très longtemps : elle me garde à ses côtés, mon épouse. Elle veille à créer entre nous le moins d’espace possible, ces espaces où l’air frais s’infiltre et nous arrache des frissons pour de moins belles raisons que les délices de nos plus brûlantes étreintes. Je me souviens qu’allongé à ses côtés, j’ai regretté que nos étreintes ne soient pas tout aussi brasillante et, par conséquent, réconfortante de chaleur pour nos coeurs si souvent meurtris, non pas depuis mon incarcération, mais à l’heure heureuse et triste à la fois de mon sevrage. Je ne déplore pas d’être un homme sobre, un homme “de bien” selon les bien-pensants qui jugent que le fumeur ou l’alcool dégage une espèce d’aura crasse qui ternit la lumière des êtres pourtant brillants. En étais-je ? En suis-je encore ? Ai-je un jour compté parmi ces hommes intéressants malgré ce parcours peu enviable qui brise les ailes ? Qui arrachent des plumes ? Qui n’a pour embellie qu’un enfant pour lequel on tremble ? Qui, au terme d’une semi-rédemption, ne garde de ses traumatismes qu’une panoplie d’angoisses ?
Elles, elles ont la forme d’un étau aux mâchoires puissantes qui serrent ou desserrent le cœur et l’estomac selon le bon vouloir d’un bourreau dont le visage nous est cruellement familier : il nous ressemble trait pour trait. Sa sueur pue les relents gras de nos échecs et c’est eux qui, peu à peu, grignotent ce bien-être gagné d’une étreinte bien méritée après ces montagnes que mon épouse et moi - et, cette dernière a raison, notre bébé aussi - avons été forcé de gravir à l’instant où je me suis transfiguré en sale con égocentrique. Non. En vieux con. Vieux parce que mes défauts sont des esses de bouchers. Elles se sont ancrées en moi, se sont enfoncés dans ma chair au point que l’idée de prononcer des excuses équivaut à une épreuve, une épreuve repoussée par la chance de les repousser parce que nous déposons, l’un après l’autre, quelques pions sur l’échiquier qu’aura été et qui aurait dû rester notre relation. Mais, jouons-nous encore assez souvent ? Sur l’heure, si je répondais à sa question, si j’acceptais de la convaincre par le verbe quand les gestes sont plus évocateurs, est-ce que je ne passerais pas à côté d’une occasion de nous amuser ? Devrais-je en conclure que nous sommes devenus un couple banal ? Ennuyeux ? Routinier ? La routine rassure bien des couples. Moi, elle m’effraie. Aussi, après m’être accordé quelques tiquetés d’horloge pour peser ce qui relèverait de la chance ou du contraire, j’ai peint mes intentions d’un «Non.» moins ferme que goguenard. « J’ai besoin de mon quota de mots.» A une époque, elle parlait de compteur qu’il lui fallait remonter régulièrement pour que nous menions à bien une discussion aux allures de dispute. Aujourd’hui, cette ère est révolue. Il me plaît toutefois de feindre pour rétablir les règles d’un jeu collaboratif duquel nous sortirons tous deux vainqueurs puisqu’il fait bon à l’intérieur de notre bulle, la températur grimpe vite quand nos corps ont rassemblé assez d’énergie, non pour l’entretenir, mais pour la faire exploser d’un trop-plein de convoitise à consommer, cette fois, avec les honneurs exigées par l’amour, l’amour qui exigent que l’on s’amignardent pour retenir la nuit jusqu’à l’épuisement de nos corps et non par la faute du temps qui passe. «Et j’ai à dire.» A commencer par cette certitude : jamais je n’ai essayé d’écraser mon épouse. «Je veux pas que tu le saches, je veux que tu en sois sûre. Je voudrais que tu sois prête à parier ce que tu as de plus cher sans avoir peur parce que tu sais que jamais je n’ai voulu prendre le contrôle sur toi, même quand j’ai dit le contraire.» L’allusion ne concerne pas uniquement que Callum. J’ai honte de l’admettre : notre amitié était sincère. En outre, je l’ai utilisé à la faveur de mon anxiété et c’est honteux au regard de ce que je le respecte en tant que frère d’armes et de ce que j’aime mon épouse dans toute son indépendance. «Tu pourrais le faire ?» Aurais-tu peur de plonger tout entière dans un brasier parce que tu nourrirais la certitude que tu ne brûleras pas, mon regard plongé dans le sien a-t-il traduit par son intensité ? «Moi je pourrais.» Elle a les reins pour prendre soin de toute sa famille, Rae. «Mais, j’ai besoin de savoir que l’inverse existe parce que j’ai oublié et c’est de là qu’est venue ma colère.» En était-elle réellement la cible ? Pas tout à fait. Somme toute, je n’ai pas à être le juge et la partie des conséquences de mes émotions. «La jalousie, Rae. J’ai été jaloux que tu puisses bouger, sortir, travailler, avancer, me soutenir quand je suis inutile et que je ne te sers à rien.» Quand j’ai décidé de l’avoir été dans la majorité du temps. L’exception ? Envoyer Abe visiter quelques bâtiments pour moi, mesure destinée à me racheter une conduite aux yeux de Raelyn et non d’avancer par ambition. Je n’en manque pas comme d’antan. Je le répète, j’ai envié mon épouse et la cause est évidente : j’ai été bridé dans ce qu’il m’aura été possible de gérer mes émotions avec et en elle, grâce à elle, parce qu’elle me l’a reproché pendant mon sevrage. «A part te tenir compagnie la nuit parce que tu n’aimes pas la solitude.» La description est réductrice : j’en suis conscient et je m’empresse de la corriger : il est une nette différence entre les horreurs chantées par mon ire et la réalité de mon couple. «J’ai été heurté, à un moment donné, par des faits que j’ai choisis de garder pour moi jusqu’à ce que ça gangrène. Mais, rien de tout ça ne justifie ce que j’ai fait. Ce n’est pas le “mais” à tout ce que je vais te dire maintenant. Pas de mais. Juste moi qui ai peur de ne plus faire partie de l’équipe à cause de choses dont tu n’es pas responsable, qui sont là, en moi, mais que je n’aurais jamais dû faire peser sur tes épaules. Alors, je m’excuse vraiment, Rae.» J’ai inspiré goulument pour oublier toute la vulnérabilité à dire “pardon” dans son plus simple appareil.
Je me rappelle m’être demandé si enfiler mon t-shirt n’aurait pas été à propos au moins pour ma fierté, mais qu’est-elle devenue aujourd’hui ? Qu’est-elle quand je puise mon courage au contact de la peau nue de mon épouse et non d’une arme cachée à l’arrière d’une certaine ? D’un couteau planqué dans une botte ? De la force naturelle d’un poing entraîné par une formation voué à apprendre à défendre ou à attaquer selon le cas ? Qu’est-ce que cette nudité quand, le dos appuyé contre le dossier d’un sofa et quand Raelyn, ceinturée entre mes bras, me dévisage de son regard expectatif et rempli de l’espoir que, cette fois, je trouverai les bons mots non pour l’endormir (je ne suis bonimenteur, elle sait que chacun sera donc sincère), mais qui lui prouveront que j’ai compris, que je les ai comprises, elle et ses émotions ? « Je n’avais pas le droit de te faire payer de me sentir inutile sans rien faire pour que ça change ou en faisant semblant. Je n’avais pas le droit de me regarder moi parce que c’était moins douloureux que de te voir toi et ce que j’étais en train de faire de nous. Je n’avais pas le droit de te chercher des noises au sujet de la lettre que j’ai écrite, à propos de Ruth parce qu’elle a été là quand moi j’ai décidé de partir sans te demander ton avis…» Et, même si je n’entrevois ces faits comme une fatalité, ma partenaire n’avait pas à le payer sous prétexte qu’elle a défendu sa légitimité à s’exprimer, à décider avec moi. «J’aurais pas dû vouloir la virer sans penser à Micah parce que je la voulais pour moi toute seule, te tirer la gueule parce que tu partais bosser parce que tu n’avais pas le choix parce que j’avais décidé que je te voulais avec moi. J’ai été petit, bas, mauvais. J’en voulais à la Terre entière, mais il n’y avait que toi pour m’écouter et j’ai oublié de faire de toi mon alliée parce que c’est ce que tu as toujours été. Je m’en veux de ne pas avoir réussi à te le prouver, à te le montrer, à ne pas te faire douter qu’au fond je le savais, que je l’ai toujours su que tu étais avec moi. Je suis désolé parce que j’ai essayé de faire de mes obsessions, tes besoins, et ce n’était pas juste.» Ce qui ne signifie pas que je n’envisage pas forcément d’avoir un autre enfant, mais je ne suis plus réellement certain de la pertinence de l’envie. «Et, surtout, je suis désolée de t’avoir fait la guerre à toi au lieu de la faire avec toi parce qu’il y avait des solutions que je n’ai pas voulu entendre, parce que ça m’arrangerait bien et pour des mauvaises raisons. Je suis désolé d’avoir trouvé de l’intérêt à chacune de nos disputes parce que d’une certaine manière, elle me rassurait. Je n’ai pas de problèmes avec nos conflits. » Pour être honnête, je n’en ai pas tant que je n’ai pas la sensation de la perdre. «Parfois, j’en ai besoin, mais quand la limite entre ce qui est sain et malsain est mince. Là, rien n’était sain. J’ai passé mon temps à te faire du mal, et pas seulement là, parce que j’ai tout cassé, même si ce n’est pas normal vis-à-vis de la petite, de toi et que je m’en veux beaucoup. J’ai passé mon temps à et faire du mal parce que j’ai saisi chaque occasion de voir en moi une victime en oubliant que toi aussi, tu en étais une, la mienne et celle de la situation. Alors, si un morceau de toi pense que je t’en veux pour la prison, pour Lou parce que c’est l’impression que j’aurais pu te donner, je te promets que c’est faux. J’ai juste pensé qu’à ma gueule et c’est ce que j’ai essayé de dire tout à l’heure : j’ai pas signé pour ça. c’est pas ce que je voulais pour toi quand on s’est marié. J’ai toujours voulu faire de toi ma priorité et je n’aurais jamais dû l’oublier. Je n’aurais pas dû t’oublier. » Un instant, j’ai baissé les yeux, non pour fuir l’intensité des siens, mais pour réfléchir à ma conclusion : convient-il d’ajouter un “je suis désolé” ? Non ! Je pense que, si je me fie à cette éloquence innée qui n’existe que dans les heures critiques de notre histoire, la formule idoine est et sera : «Et j’espère que tu pourras me pardonner.» Elle ne me le doit pas, ma femme. A sa place, je crois que c’est le moment précis que je choisirais pour rétablir cette équité à laquelle je tiens, mais que le mariage et l’arrivée de Micah ont réduit à peau de chagrin.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 26 Fév 2024 - 18:57 | |
| i drank every sky that i could Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Non. J’ai besoin de mon quota de mots. » Mes lèvres étirent un mince sourire, amusé mais prudent, tandis que mes doigts se perdent sur sa joue et sa nuque pour caresser sa peau du bout des doigts. Il invoque notre amour réciproque du jeu en en nous replongeant dans nos souvenirs mais, de mon côté, je suis trop fébrile pour jouer. Il y a des choses que j’ai besoin d’entendre avec cela, des promesses ou en tout cas un mea culpa sincère qu’il me doit et, surtout, j’ai besoin d’être rassurée pour dissiper cette fébrilité que notre corps à corps – d’une intensité rare – n’a pas suffit à gommer entièrement. Si ma poitrine se soulève et s’abaisse à un rythme à présent plus maîtrisé et contenu, mon souffle plus apaisé n’est pas à prendre comme synonyme de quiétude retrouvée. Mes grands yeux, quant à eux, le dévorent en signe de consentement à ce qu’il poursuive.
« Je veux pas que tu le saches, je veux que tu en sois sûre. Je voudrais que tu sois prête à parier ce que tu as de plus cher sans avoir peur parce que tu sais que jamais je n’ai voulu prendre le contrôle sur toi, même quand j’ai dit le contraire. » Il veut que je lui dise et jure sur tout ce que j’ai de plus précieux que je le sais, et je peux le faire, mais je ne peux pas promettre que je ne l’ai jamais cru. Au parloir, lorsqu’il était encore en prison, je l’ai cru. Après sa libération, lorsqu’il m’a aboyé ce qui ressemblait à un reproche teinté d’une méprisante ironie, je l’ai cru. Il y a quelques jours à peine, lorsqu’il vociférait avec une simple facture comme objet de son ire, je l’ai cru également. Ce soir, je sais qu’il est sincère et je ne remets pas sa parole en doute. Mais mentir pour adoucir mon verdict ne nous rendrait aucun service. « Tu pourrais le faire ? Moi je pourrais. Mais, j’ai besoin de savoir que l’inverse existe parce que j’ai oublié et c’est de là qu’est venue ma colère. » Sans mordre ou pince ma lèvre, sans remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille ou autre manie trahissant ma nervosité – je ne suis pas une jeune première – je l’observe sans ciller, avant de l’interroger. « De là ? De quoi exactement ? » Si je suis son raisonnement, alors elle serait née du fait qu’il ait pensé que je tentais de l’écraser. Mais pourquoi ? Dans quel univers ai-je pu lui laisser penser que c’était mon intention puisque je n’ai eu à cœur que d’être à ses côtés ? « Je ne peux pas t’affirmer que ça ne m’a jamais traversé l’esprit. » Que j’ai toujours su qu’il n’aspirait pas à prendre le contrôle sur moi. Comment pourrait-il m’en vouloir alors qu’il vient lui-même d’affirmé qu’il avait dit le contraire ? Quand il m’a donné des ordres ? Qu’il a tenté d’imposer le retour de Callum contre ma volonté et ce même après que je m’y sois formellement et brusquement opposée ? Je l’ai cru, et parce que je l’ai cru, certaines choses doivent évoluer, mais je n’y viens pas tout de suite parce qu’il y a plus urgent. « Mais je te crois. » Et s’il y a une chose qu’il sait à propose de moi… « Et je ne t’ai jamais dit les choses parce que je pensais que tu voulais les entendre. » Je n’ai pas besoin de lui demander s’il le sait. Il le sait. Je le crois. Je ne comprends pas tout, en revanche, mais le temps des explications semble montrer le bout de son nez et je l'accueille dans un silence religieux parce que je pressens que ce qu'il s'apprête à dire, j'en ai besoin.
« La jalousie, Rae. J’ai été jaloux que tu puisses bouger, sortir, travailler, avancer, me soutenir quand je suis inutile et que je ne te sers à rien. A part te tenir compagnie la nuit parce que tu n’aimes pas la solitude. » - « Tu n’as jamais été uniquement une façon de tromper la solitude pour moi. » D’une certaine façon, je suis heurtée qu’il ait pu se convaincre que nous étions réduits à ça simplement parce qu’il était enfermé. Je détourne les yeux une seconde, j’encaisse, avant de replonger mes billes vertes dans les siennes. « J’ai été heurté, à un moment donné, par des faits que j’ai choisis de garder pour moi jusqu’à ce que ça gangrène. Mais, rien de tout ça ne justifie ce que j’ai fait. Ce n’est pas le “mais” à tout ce que je vais te dire maintenant. Pas de mais. Juste moi qui ai peur de ne plus faire partie de l’équipe à cause de choses dont tu n’es pas responsable, qui sont là, en moi, mais que je n’aurais jamais dû faire peser sur tes épaules. Alors, je m’excuse vraiment, Rae. » Les faits en question, je n’en devine ni la nature ni la période d’apparition et, si je me tais parce que ce qui est important pour l’instant c’est de le laisser s’exprimer plus que de tout comprendre, nul doute que je saurais revenir dessus s’il ne le fait pas de lui-même. Je suis une perspicace doublée du genre de personne qui n’oublie pas grand-chose ; un cocktail détonnant, un cocktail qui me rend aussi tenace qu’un molosse qui ronge son os. Pour l’instant, je l’écoute avec mes yeux grands ouverts et plongés dans les siens malgré le faible éclairage que nous ne devons qu’à la lueur de la lune. Je ne le quitte pas des yeux parce qu’il est rare qu’il prononce des excuses sincères, mon compagnon, que je connais tout ce qu’elles lui coutent et par conséquent, je pèse leur préciosité.
« Je n’avais pas le droit de te faire payer de me sentir inutile sans rien faire pour que ça change ou en faisant semblant. Je n’avais pas le droit de me regarder moi parce que c’était moins douloureux que de te voir toi et ce que j’étais en train de faire de nous. Je n’avais pas le droit de te chercher des noises au sujet de la lettre que j’ai écrite, à propos de Ruth parce qu’elle a été là quand moi j’ai décidé de partir sans te demander ton avis… » Je ne détourne pas les yeux même si j’en suis tentée ; il y trouverait l’aveu que j’ai partagé sa pensé, qu’en colère, j’ai estimé qu’il était hypocrite de s’en prendre à moi qui n’avait eu aucun choix. Le partager avec lui n’apporterait rien de bon, je crois, pas alors qu’il admet sans que je n’ai besoin de lui arracher les vers du nez que c’était injuste de sa part. « J’aurais pas dû vouloir la virer sans penser à Micah parce que je la voulais pour moi toute seule, te tirer la gueule parce que tu partais bosser parce que tu n’avais pas le choix parce que j’avais décidé que je te voulais avec moi. J’ai été petit, bas, mauvais. J’en voulais à la Terre entière, mais il n’y avait que toi pour m’écouter et j’ai oublié de faire de toi mon alliée parce que c’est ce que tu as toujours été. Je m’en veux de ne pas avoir réussi à te le prouver, à te le montrer, à ne pas te faire douter qu’au fond je le savais, que je l’ai toujours su que tu étais avec moi. Je suis désolé parce que j’ai essayé de faire de mes obsessions, tes besoins, et ce n’était pas juste. » Je l’écoute sans en perdre une miette, me contentant de battre des paupières un peu plus lentement, comme affligée, à chaque fois qu’il évoque un fait ou souvenir qui m’a blessée et meurtrie. Je cille plus lentement encore lorsqu’il admet avoir été mon ennemi, ou en tout cas pas mon allié. Non, ça aussi ce n’était pas juste, parce que nous sommes une équipe. Est-ce que j’ai eu mal ? Terriblement. Est-ce que l’affront me semble impardonnable ? Bien sûr que non, il n’était pas question de cela lorsque j’ai refusé de rentrer, ou lorsque j’ai raccroché tout à l’heure, mais simplement du triste constat qu’il ne comprenait pas à quel point j’avais souffert de son attitude, de ce qu’il faisait de nous, du fait qu’il estime que la façon dont je me sentais n’avait pas d’importance. « Et, surtout, je suis désolée de t’avoir fait la guerre à toi au lieu de la faire avec toi parce qu’il y avait des solutions que je n’ai pas voulu entendre, parce que ça m’arrangerait bien et pour des mauvaises raisons. Je suis désolé d’avoir trouvé de l’intérêt à chacune de nos disputes parce que d’une certaine manière, elle me rassurait. Je n’ai pas de problèmes avec nos conflits. Parfois, j’en ai besoin, mais quand la limite entre ce qui est sain et malsain est mince. Là, rien n’était sain. J’ai passé mon temps à te faire du mal, et pas seulement là, parce que j’ai tout cassé, même si ce n’est pas normal vis-à-vis de la petite, de toi et que je m’en veux beaucoup. J’ai passé mon temps à et faire du mal parce que j’ai saisi chaque occasion de voir en moi une victime en oubliant que toi aussi, tu en étais une, la mienne et celle de la situation. Alors, si un morceau de toi pense que je t’en veux pour la prison, pour Lou parce que c’est l’impression que j’aurais pu te donner, je te promets que c’est faux. J’ai juste pensé qu’à ma gueule et c’est ce que j’ai essayé de dire tout à l’heure : j’ai pas signé pour ça. c’est pas ce que je voulais pour toi quand on s’est marié. J’ai toujours voulu faire de toi ma priorité et je n’aurais jamais dû l’oublier. Je n’aurais pas dû t’oublier. » Mes doigts toujours accrochés dans ses cheveux les caressent doucement, comme massant en cercle son cuir chevelu, et je l’attire contre moi pour déposer mes lèvres contre son front ; peut-être un peu pour dissimuler l’unique larme qui roule sur ma joue. Mes larmes de signifient pas que tout est fini, que je pleure ce que nous avons été parce que ce qu’il a fait est impardonnable. Je n’ai jamais tiré de trait sur nous, je ne le ferai jamais. J’ai eu mal et, par conséquent, j’ai eu peur. Peur de nous voir aller droit dans le mur parce que, si j’ai bien une certitude, c’est que je ne sauterai pas du train en marche pour éviter la collision. Peur de perdre trop d’ailes dans l’accident et, parce que je suis incapable de cesser de l’aimer, de trop souffrir. Mais j’ai l’impression qu’il me revient, qu’il reprend sa place – la sienne et celle de personne d’autre – à mes côtés, qu’il redevient mon partenaire au-delà de redevenir mon amant, celui que j’ai choisi. « Ne m’oublie plus, s’il te plait. » Je le lui souffle, mes lèvres toujours collées contre la peau de son front. J’ai parlé si bas que j’ignore même s’il m’a entendue. « Et j’espère que tu pourras me pardonner. » Je bats des paupières une nouvelle fois, doucement, avant de rompre le silence pour de pas le torturer. « Je m’en moque que tu en veuilles à la terre entière. Mais plus jamais à moi. » Ce n’est pas tant que je ne le permettrais pas que mon cœur ne le supporterait pas. « Je suis avec toi autant que je suis à toi. » Mes doigts s’enroulent un peu plus fermement autour de ses mèches de cheveux que je fais semblant de tirer un peu plus fort. « Avec toi. Quelles que soient les circonstances. » Il sait que je ne crois pas en ces conneries religieuses. En revanche, je n’ai fait aucune promesse que je ne compte pas tenir au moment de lui adresser mes vœux. Je ne lui sors pas des conneries du genre dans la santé comme dans la maladie, mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas ce que je pense. « Même quand tu te conduis comme un vieux con. » J’esquisse un sourire voué à alléger une atmosphère qui en a besoin, pas parce que nous sommes à couteaux tiré, mais parce qu’elle est électrisée par toutes nos émotions. « Je dois bouger, sortir, travailler, je me le dois à moi, » Parce que je deviendrai folle et que nous n’avons pas le luxe de l’être tous les deux. « je le dois à Micah, » Parce que notre bébé ne peut rester enfermée et nous le savons tous les deux. « et je te le dois à toi, honnêtement. Quand tu sortiras, rien ne se sera effondré, j’aurais été incapable de te regarder dans les yeux si ça avait été le cas. » Si j’avais laissé couler son affaire par égoïsme, parce que moi aussi je crevais d’envie de rester à ses côtés. « Y’a pas une part de moi qui n’aurais pas préféré que tu sois là avec moi, à mes côtés parce qu’on a toujours été ça, l’un pour l’autre. » La seconde moitié d’une équipe où chacun a ses propres responsabilités, mais l’autre en guise de filet de protection. « Je t’aime. » Je tire légèrement sur ses cheveux pour pencher sa tête en arrière et pouvoir déposer un baiser dans son cou. « Je te pardonne. » Cette fois, ce sont mes dents qui courent contre sa nuque parce que la passion vibre sous ma peau, après notre corps à corps passionné et ses authentiques excuses. Je fais mine de le mordre, juste sur la tranche de son cou avant d’ajouter. « Ne me fait plus jamais mal comme ça. » La conclusion a des allures d’avertissement, mais la démarche a quelque chose du jeu ; bien rapidement mes lèvres remplacent à nouveau mes dents, et je l’embrasse sous son oreille en relâchant la pression exercée par mes doigts sur ses cheveux.
« J’ai besoin qu’on parle de ce que tu as dit ce jour-là au parloir. » Et il comprendra à mon visage revenu sérieux en un battement de cil. « Tu as dit qu’il n’avait jamais été question que je fasse confiance à Callum, qu’il travaillait pour toi et qu’on se foutait de mon avis. » Puis il m’a ordonné de lui rendre sa place, mais je ne ressens pas le besoin de retourner le couteau dans la plaie. « Je peux pas accepter ce fonctionnement-là. Et tu ne m’aimerais pas si j’étais le genre de femme à entendre ça et à accepter sans broncher. » Autrement dit, ça ne serait pas moi. « Je sais que tu as peur pour moi. » Je l’ajoute dans un souffle. Je le sais parce que si je n’ai pas répondu à sa lettre – à quoi bon, je me suis précipité au parloir dès que j’ai pu le faire – mais je l’ai lue à de nombreuses reprises parce qu’elle était la seule trace de lui susceptible de me tenir compagnie lorsque je crevais du manque de lui. Quand les draps, quand ses vêtements ont cessé de me rapporter son odeur, quand regarder des photos ou relire nos anciens échanges de message n’a plus suffit, j’avais ses mots. La consolation était faible par rapport au fait de pouvoir l’embrasser, le tenir dans mes bras ou sentir nos corps fusionner, mais c’est tout ce que j’avais. « Je vais faire appel à une entreprise privée. A des gens discrets. » Autrement dit, fiables et connus pour savoir fermer leur gueule, pour savoir composer avec les limites entre le blanc et le noir « Nous choisirons ensemble le ou les gardes du corps de Micah. » Nous ne pouvions pas en partager un éternellement : notre bébé grandit et passera de plus en plus de temps séparée de moi. « Mais je choisirai les miens. J’écouterai ton avis, j’écouterai tes conseils parce que j’ai confiance en toi. » Mais je les choisirai moi. . « Je choisirai les miens si tu choisis les tiens. Parce que c’est raisonnable. Parce que tu n’es pas moins vulnérable que moi parce que tu mesure un mètre quatre-vingt-cinq et pèse une bonne poignée de kilos de plus que moi. » Mes yeux le sondent. Ils lui demandent si cela lui convient : à moi, le marché me semble équitable et j’en ai besoin de cette équité. Ma main gauche quitte ses cheveux et, d’un air un peu distrait, je caresse à présent sa mâchoire du bout des doigts. « Je crois qu’Abe a le droit de retrouver un peu de son temps libre, non ? » J’esquisse un sourire, un qui lui dit que je ne suis pas dupe, que j’ai vu clair dans le jeu de son frère qui, d’un coup, s’est mis à vouloir passer bien plus de temps avec sa nièce et moi, par la même occasion.
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| | | | (#)Mer 28 Fév 2024 - 10:14 | |
| I DRANK EVERY SKY THAT I COULD
D’aucuns n’aiment présenter des excuses. L’exercice exige beaucoup d’humilité, mais aussi de courage. Dire “pardon” ne signifie en rien qu’il sera accordé. N’est-il pas davantage l’affaire de Dieu que celui des Hommes ? Raelyn n’en est-il pas Un ? Ce statut lui accorde le droit d’être faillible, comme tous, mais néanmoins rancunière, et ce qu’importe la noblesse et l’ampleur des sentiments qu’elle nourrit pour moi. J’en suis conscient et je puise dans quelque trait d’esprit le cœur utile à me jeter à l’eau sans vérifier la température. Si elle est trop chaude, je me brûlerai avec collé à la peau le mérite “d’avoir essayé”. Si elle est trop froide, je gèlerai sur place sous le joug du dépit, de la fatalité : j’ai exagéré. J’ai poussé le bouchon si loin que l’ôter de la bouteille est impossible et Dieu que ça fera mal. Prétendre que j’en crèverais n’est pas un euphémisme. Respirer sera un automatisme pour honorer Micah d’un père, car j’avancerai dans la vie tel le robot mal programmé que j’étais avant de rencontrer Raelyn. Raelyn. Elle me garde dans ses bras, elle joue avec mes cheveux, massant mon crâne pour me rassurer ou me garantir toute son attention. Moi, au plus je parle, au plus je la dévisage sans baisser les yeux. J’accepte de me noyer dans les émotions du jade de son regard arrondi par la concentration. Certes, j’ai crains la noyade, mais il y a de la douceur dans ce qu’elle me détaille en quête de sincérité ou pour ne rien rater de mes aveux. Les mots ne sont pas voués à l’émouvoir, mon épouse. Somme toute, elle ne désavoue jamais mes efforts d’éloquence dès lors que la situation m’escagasse tant que je croule sous le poids de ma culpabilité et de la nécessité de m’en laver pour nous réparer, ma conjointe et moi. Me justifier relève du besoin si bien que je ne tergiverse pas, je cible les essentiels pour atteindre ma cible avec de bonnes intentions. Bien sûr, je n’ai pas le loisir d’expier mes fautes en deux phrases : je les ai amassées tel le petit Poucet ses cailloux et à l’instar du personnage, je les ai semés à mesure que les jours s’écoulaient pour des raisons attentatoires à la dévotion de mon épouse. J’en suis conscient et, pourtant, alors que ses lèvres se pressent contre mon front, que je devine son émotion parce qu’elle a dégluti plus fort, trop fort pour en être dépossédée, je ferme les paupières. Je les clos en me demandant, injustement, si elle serait prête à se sacrifier pour moi. N’est-ce pas idiot, je ne l’attends pas d’elle. Je crois que je suis simplement déçu qu’elle émette des réserves, non sur ma sincérité, mais sur l’authenticité des causes à cette débâcle. J’en soupire, attristé. Je ressers mes bras ceint autour de sa taille pour me soigner de ma déception au contact de sa peau contre la mienne. «Je n’ai rien fait pour que tu ne le penses pas. Mais croire que ce n’est pas ce que j’ai voulu, ce n’est pas suffisant pour moi.» me suis-je dolenté dans un murmure, un souffle qui a caressé la peau de son visage parce que si elle m’a interrompu de temps à autre, ce n’est par indifférence si plus tôt je n’ai pas réagi. J’étais accroché au fil d’Ariane qui me conduisait vers son coeur, celui qu’il n’était pas à attendrir, mais à consoler et qui m’interdirait, normalement, d’imposer quoi que ce fut comme preuve d’indulgence. Mais quel péril subirions-nous si, dans ces instants bénis par la passion et magnifié par la tendresse, terres de toutes les confidences, je trichais sur mes ressentis ? «Tu ne voulais pas d’un homme malléable, je ne voulais pas d’une femme dépendante de moi. Mais, j’ai vraiment besoin que tu sois certaine que si je t’ai donné l’impression du contraire, c’était une erreur. Une erreur liée à la situation et pas à ce que je veux ou que j’aurais voulu et sur lequel je me serais trompé. C’est important pour moi.» C’est fondamental puisqu’à l’inverse, les fondations de notre couple, cependant faites de ciment et de briques, et non de bric et de broc, se dédierait d’être solide : il ne serait plus qu’un château de cartes et ça me terrorise, réellement, tellement que les battements de mon coeur, en proie à la panique, accélère dangereusement.
Le sien l’entend-il, son faro ? Cette complainte sur ce sort dont je suis l’unique responsable ? J’ai été con, il convient d’assumer. « Et, ma colère, elle vient de ce que tu m’en voulais de m’être retrouvé en prison…ou de ce que je me le suis imaginé et que je m’en suis convaincu…. N’était-ce pas plus facile de le penser que d’admettre que mon tort résultat dans la privation du choix plus que dans le choix lui-même ? «De ce que j’avais besoin de retrouver ma place auprès de vous.» D’être bercé de l’illusion que j’avais été attendu et donc que j’en serais accueilli comme un Prince plus de quelques jours. «D’être utile près de vous parce qu’en partant, j’ai raté quelque chose. » Mes affaires comptaient moins que cette place à reprendre à leurs côtés, une place que j’ai cru devoir gagner de nouveau. « Et d’être utile ailleurs parce que te voir tout porter sur tes épaules et l’avoir elle dans mes pieds…» L’allusion revient à Ruht que je ne cite pas : à quoi bon ? La licencier aurait alourdi mon palmarès au concours de la connerie. «Elle vient de ce que je me suis senti privé de la façon la plus efficace que j’avais de gérer ce qui est compliqué…» En l'occurrence, mes émotions, mais je n’entrerai pas dans les détails, pas maintenant. N’avons-nous pas tranché dans le vif de trop de sujets délicats pour une soirée ? Je suis forcé d’en balayer de hochement de tête ou de simple «je sais» : je suis lucide sur ce que je n’ai pas que l’empêcheur de tourner en rond de son quotidien. Quelle insulte serait-ce de consentir à ce que ça soit vrai voire envisageable ? Ces quatre années durant lesquelles nous avons érigé la forteresse de ce couple sont précieuses, presque canonique de simplicité : nous aimer, protéger l’intensité, accepter notre envie de fusionner et prendre soin l’un de l’autre, toujours et encore. Dès lors, puisque je l’ai entendue et quoiqu’il me soit impossible, sans mentir, de jurer que de mon humanité découlera parfois de la douleur, je renchéris néanmoins d’un : « Jamais plus.» Jamais plus je ne tremperai dans cette forme de misérabilisme où la seule préoccupation qui vaille est soi-même. Je m’y refuserai pour l’avenir : ça n’aurait pas dû exister. Un “jamais plus” que j’ai ponctué d’un «Ne me lâche pas.» Pas maintenant. Le réconfort tiré de son corps nu encore et toujours pressé plus fort contre le mien est une couverture pour mon âme, un plaid aux coutures cousues d’or. «Et ne me juge pas, s’il te plaît. Pas trop sévèrement.» ai-je imploré dans ces chuchotements derrières lesquels se dérobent peur et aveu de faiblesse. Ô, je n’en crains pas véritablement les conséquences. Je m’agrippe à ma dignité parce que survient l’heure pour ma compagne de digérer.
Elle assimile et je l’y aide en la gratifiant d’un silence que j’espère louable. Je le lui offre, paupières closes, mon nez glissant contre son menton. Je cherche aussi le velours de sa peau pour la flatter de baisers délicats, pour la louanger de ce qui m’étouffe : ce mélange de l’incandescence de notre amour, cette certitude qu’elle est ma raison de vivre, de ce désir le plus cher qu’en effet nous ne nous blessions plus, la terreur d’être dissocié d’une façon ou d’une autre à cause d’un pied de nez du destin. Y songer me paralyse et, malgré tout, j’ouvre et dépose mes yeux sur ses lèvres qui s’animent avant de me décaler légèrement pour cadenasser ses pupilles aux miennes. Elles tremblent, un rien. Elles rencontrent des difficultés à se fixer puisque je l’écoute avec l’adoration d’un prêtre, mais que je ne sais comment interpréter l'entièreté du développement de ma dulcinée. «Et c’est ce que je veux : que nous soyons l’un à l’autre et l’un avec l’autre. C’est ce qu’on voulait, c’est ce que je veux toujours.» Mon regard hurle : “pas toi ?” tandis que je la dévisage. «Et je sais que je ne pouvais pas te garder avec moi tout le temps, que tu as fait tout ça pour nous, pour Micah, mais aussi pour moi, pour ce que j’ai essayé de construire…» Motivé par cette obsession d’être à la hauteur de ses espérances, qu’elle ne désaime pas, ma complice. «Mais moi, qu’est-ce qu’il me restera quand je te regarderai droit dans les yeux quand tout sera fini ? Qu’est-ce que tu verras, Rae ? » me suis-je enquis, incapable d’élever le ton au-delà du “bruissement” semblable à celui du vent d’automne dans les branches d’arbres aux feuilles mortes. Le volume n’augmente pas alors que je reçois de sa bouche une déclaration et cette promesse que je suis bel et bien pardonné. «C’est pas ce que j’ai voulu parce que moi aussi, je t’aime, plus que ce que ces derniers mois ont pu montrer. » ai-je renchéri, m’ajustant sur le divan pour me saisir de ses joues que je caresse de mes pouces. «Mais, je te jure que tu as toujours été ma priorité. Toujours. Ca ne changera jamais ça, même quand je suis un vieux con. » Dieu que j’aurais aimé accentuer le propos d’humour, d’offrir un clin d’oeil pour appuyer la vérité. A mon sens, il aurait été mal venu et je me suis abstenu. Je l’ai réprimé à la faveur d’un baiser sur ses lèvres parce qu’elles me narguent, que je les ai désirées autant que d’être absous de mes pêchés d’égoïste et aussi d’orgueil. Nous ne l’évoquons pas, cet aspect de mon attitude. Rae, elle choisit seulement de se focaliser sur un autre et, cette fois, c’est moi qui ai manqué d’avaler ma salive de travers. «Ce que j’ai dit, là, ça n’a rien à voir avec le genre de femmes que tu es et que je veux que tu sois. Je ne parle même pas de ta capacité d’assurer seule ta sécurité.» ai-je tenté de me défendre, veillant à ne pas utiliser l’argument de ma colère pour me justifier. Là encore, je ne servirais pas mes intérêts, pas plus que je ne ferai honneur à mon réel moteur. «L’épisode de la boîte de nuit, ton overdose, surtout ton overdose, faut le vivre, Rae. Ce que j’ai ressenti, ce jour-là, il faut le vivre pour le comprendre et tu l’as vécu. Croire que vouloir t’imposer Callum était une façon de te couper les ailes, c’est minimiser à quel point j’ai eu peur, et pas seulement pour toi, mais pour moi aussi, peur de te perdre.» J’ai remué mon embarras sur mon canapé. Mon sentiment d’injustice s’est peint sur mon trait : la dissimulation est aussi vaine que la perte de mon envie de me battre. Je suis tout bonnement éreinté parce que j’ai été privé du droit d’avoir des émotions, des angoisses qui débouchent sur des obsessions. Alors, j’ai haussé les épaules et j’ai abdiqué sans combattre. : «Si tu as besoin de ça pour répondre à un besoin d’équité parce que je n’en aurais pas fait assez, j’aurai moi aussi des gardes du corps.» J’ai forcé un sourire, non pas que le compromis ne le soit pas, équitable, mais parce qu’il ne tient pas compte de mes émotions et n’est-ce pas ironique finalement ? Il m’est reproché de ne pas considérer les siens, reproché au point qu’elle me fuit, bien que je ne m’exempte en aucun cas que mon excès l’y ait poussé. Si c’est mon lot et compte tenu que je ne suis pas en position de négocier, je capitule d’un : « Si tu considères que tu es une surfemme du haut de ton mètre cinquante et que tu n’as pas besoin d’être protégée hormis par des gens avec lesquels tu travailles et qui sont animés par l’appel de l’argent plus que par la loyauté, alors inutile de t’encombrer de qui que ce soit d’autres pour assurer ta sécurité parce que je n’ai pas besoin d’un pis-aller pour satisfaire des peurs tout à fait justifiables. » Et qu’elle aurait tendance à oublier… Est-ce un excédent de confiance ? « On fera comme tu voudras si c’est ce qui te donne l’impression de rééquilibrer la balance de l’équité. » A ce stade, le débat est clos : je n’ai pas l’impression d’avoir mon mot à dire, si bien que je me contenterai de repousser la frustration et d’apprécier son retour à mes côtés jusqu’à ce que Micah rentre, cette enfant à laquelle je dévouerai tout ce que je suis parce que c’est plus sain, finalement. En tout cas, ça devrait l’être ou ça doit le devenir.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mar 5 Mar 2024 - 16:10 | |
| i drank every sky that i could Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Je n’ai rien fait pour que tu ne le penses pas. Mais croire que ce n’est pas ce que j’ai voulu, ce n’est pas suffisant pour moi. » Mes sourcils ne se froncent pas, mais mes yeux s’écarquillent légèrement et si je recule mon visage de quelques centimètres, c’est pour pouvoir l’observer dans son ensemble. N’a-t-il pas l’impression d’être un peu… exigeant ? Que me demande-t-il, d’effacer ce que j’ai ressenti à l’époque, lorsqu’il a tenté de me forcer à offrir son ancien job à Callum, ou qu’il m’a donné l’impression de tenter d’asseoir son ascendant sur moi ? Si je pouvais le faire, je n’aurais pas attendu qu’il me le demande. Je me serais débarrassée de ce désagréable sentiment et je ne l’aurais pas fait dans l’espoir de pouvoir lui pardonner plus facilement ou même de ne pas lui en vouloir, je l’aurais fait pour moi. « Tu ne voulais pas d’un homme malléable, je ne voulais pas d’une femme dépendante de moi. Mais, j’ai vraiment besoin que tu sois certaine que si je t’ai donné l’impression du contraire, c’était une erreur. Une erreur liée à la situation et pas à ce que je veux ou que j’aurais voulu et sur lequel je me serais trompé. C’est important pour moi. » Si je bats quelques secondes des paupières, c’est parce que je suis rassurée par sa réponse. Il s’agit de rhétorique, il s’agit de deux être qui ne se sont pas compris – n’était-ce pas ce que je lui disais, que je le crois et le sait authentique ? Que j’ai chassé cette idée de mon esprit dès qu’il m’a regardé dans les yeux et m’a affirmé qu’il ne voulait pas me donner ce sentiment-là et qu’il ne cherchait pas à m’écraser. Alors, je ne cille pas lorsqu’il est question de le rassurer. « J’ai confiance en toi Amos. Je te crois. » Je crois en ce qu’il me respecte trop pour me mentir parce qu’il a honte de lui. Il se regardait le nombril et de ce fait, il n’était pas question de moi ou de ce qu’il ressentait pour moi, mais de lui, et je le lui pardonne s’il me jure de mettre tout ça derrière nous. J’attrape son visage entre mes deux mains, la pulpe de mes doigts contre la peau de ses joues, et j’attrape son regard du mien, brûlant et profond. « Je te crois. C’était une erreur, pas ce que tu cherchais à faire. » M’écraser. Cette certitude retrouvée, ce serait mentir que de prétendre que je ne respire pas un peu mieux. Je détestais ce que cette pensée disait sur moi et sur le couple que nous étions en train de devenir, mais il n’en est rien. Ai-je pour autant l’intention de fléchir concernant les sujets ayant trait à ma sécurité ? Non, je considère qu’une fois qu’un sujet en précis a dégénéré, c’est susceptible d’arriver à nouveau et j’ai besoin que cela ne soit plus le cas, je le désire dans mon besoin de rétablir une saine équité entre nous.
« Et, ma colère, elle vient de ce que tu m’en voulais de m’être retrouvé en prison…ou de ce que je me le suis imaginé et que je m’en suis convaincu… » Je ferme les yeux doucement et, son visage toujours enfermé entre mes doigts, je secoue la tête. « Je ne t’en ai pas voulu d’être en prison. » Je lui en ai voulu de ne pas m’avoir laissé le choix. Je lui en ai voulu parce que, armé de l’intention de me protéger, il a oublié de faire de moi sa coéquipière alors qu’il s’agit là de la pierre angulaire de notre couple. En me protégeant, il m’a relégué à je ne sais trop quel rang, mais plus celui d’égale et c’est ça qui m’a rendue furieuse, bien plus encore que la scène humiliante qui en a découlé. Si je lui en ai voulu d’être loin de moi, c’était passager, intrinsèquement lié à ma colère, à mon manque de lui, parfaitement irrationnel et cela a disparu à l’instant où il m’est revenu. Je ne lui ai jamais tenu rigueur d’avoir été enfermé. « De ce que j’avais besoin de retrouver ma place auprès de vous. D’être utile près de vous parce qu’en partant, j’ai raté quelque chose. Et d’être utile ailleurs parce que te voir tout porter sur tes épaules et l’avoir elle dans mes pieds… » Je l’observe en silence et en restant impassible : il a besoin de "vider son sac", j’ai besoin de comprendre et nous avons tous les deux besoin de mieux nous écouter. Alors, c’est ce que je fais. Je l’écoute et mon ventre se noue de peine. « Tu n’as rien raté qui ne se rattrape pas. » Micah n’a pas prononcé ses premiers mots ou fait ses premiers pas. Moi, je n’ai pas appris à cesser de l’aimer ; c’est tout bonnement impossible. Mes doigts glissent sur ses tempes et caressent son visage, et je précise avec douceur. « Tu as toujours eu ta place. Personne ne peut la prendre. Tu n’as pas besoin de te battre pour la retrouver. » Micah et moi n’avais jamais cessé d’avoir besoin de lui. Nous n’avons pas appris à le remplacer ou à faire sans. Nous avons attendu qu’il revienne et plus encore : j’ai retourné ciel et terre et activé tous les contacts de mon répertoire à la recherche de quelqu’un capable de m’apporter la moindre aide pour le faire sortir de derrière les barreaux. J’ai sommé ceux qui me devait un service depuis une éternité ou quelques jours à peine d’à leur tour faire le tour de leurs contacts pour en trouver un qui puisse apporter son aide, n’importe laquelle. Je n’ai peut-être pas fait de miracle, je me suis peut-être confrontée au fait que même moi je n’avais pas le bras assez long pour faire sortir de prison un homme que la justice avait dans son viseur pour un meurtre, mais j’ai dédié chaque fibre de mon être à cet objectif. Je l’ai fait parce que l’idée de vivre sans lui m’était insoutenable : jamais il ne sera remplacé. « Elle vient de ce que je me suis senti privé de la façon la plus efficace que j’avais de gérer ce qui est compliqué… » Cette allusion-là, je ne la comprends pas entièrement. J’ai compris hier soir que notre sexualité – ou quelque chose la concernant – était source de frustration pour Amos et je ne comprends pas tout à fait. J’entends qu’il lui semble avoir besoin de me demander l’autorisation pour me toucher, mais je ne parviens pas à comprendre pourquoi, depuis quand et surtout, pourquoi cette impression ne s’est-elle pas déjà dissipée ? Ces dernières semaines, notre complicité s’est étiolée mais si je lis entre les lignes, cette frustration qu’il ressent remonte à bien avant cela. Notre vie sexuelle n’était-elle pas épanouie ? Ne la satisfaisait—il plus ? Il parle de se sentir "privé", et je ne comprends pas. Est-ce seulement à ça qu’il fait allusion ? Ne suis-je pas en train d’anticiper le pire parce que je le crains ? Peut-être parle-t-il simplement de l’alcool et de son besoin de s’en tenir à l’écart ? Boire aussi l’aidait à gérer ses émotions. « Pourquoi ? » Mon ton est dénué du moindre jugement, mais j’ai besoin de comprendre, nous avons besoin que je comprenne et corrige. « Tu parles d’alcool - » Ce que je comprendrais sans mal. « - ou de sexe ? » Dans un cas comme dans l’autre, n’est-ce pas un point qu’il nous faut adresser ou un abcès que nous devons crever ? Si l’une de ces alternative – qu’il souffre des affres de son sevrage – est naturelle et s’atténuera avec le temps, nous devons soigner l’autre si toutefois c’est de ça qu’il était question. Je manque de qualificatifs pour définir notre vie sexuelle à travers les années. Passionnée, débridée, sauvage, tendre, je pourrais continuer des heures, mais compliée et bridée n’en faisaient à mon sens pas partie jusque là et son à bannir d’urgence.
Il m’a oubliée, et je ne rougis pas de lui demander – de le supplier presque – de ne plus jamais le faire. Sa confession me fait mal, mais l’aveu demande du courage alors qu’il le laisse échapper n’est-il pas bon signe pour la suite ? N’est-ce pas tout ce que j’attendais quand, au téléphone, je cherchais de quoi me rassurer dans ses mots ? « Jamais plus. Ne me lâche pas. » Mes bras se resserrent autour de sa nuque pour le rassurer sur mes intentions : je n’ai pas l’intention de le lâcher, pas plus que je n’ai l’intention d’un jour le laisser en arrière ou le remplacer. Lorsque je suis partie avec Micah, a-t-il pensé que c’était définitif ? Que je venais d’acter notre fin ? Mesquine, je l’aurais voulu et je m’en serais délectée. Sauf qu’il n’était pas question d’une basse vengeance, uniquement de protéger notre fille, et de nous protéger nous des affres de sa future culpabilité. Si Micah avait eu le loisir de tout constater de ce qu’il s’était passé à l’intérieur de l’appartement, il s’en serait voulu et ce sentiment l’aurait englouti. « Et ne me juge pas, s’il te plaît. Pas trop sévèrement. » - « Je te lâche pas. Je pars pas. » Ou plutôt, je ne pars plus, ou "je vais revenir". « Et je ne te juge pas. Je t’ai pas jugé. » J’ai eu mal, j’ai eu peur, j’ai été en colère, mais ce que je pense de lui n’a pas été écorché par notre récente dérive. L’homme qui hurlait comme un fou dans la cuisine en tenant une facture d’hôpital, ce n’était pas lui, c’était un autre. « Et c’est ce que je veux : que nous soyons l’un à l’autre et l’un avec l’autre. C’est ce qu’on voulait, c’est ce que je veux toujours. » Je hoche la tête, mon front à présent posé contre le sien, et le baiser que je dépose sur l’arrête de son nez lui dit moi aussi. « Et je sais que je ne pouvais pas te garder avec moi tout le temps, que tu as fait tout ça pour nous, pour Micah, mais aussi pour moi, pour ce que j’ai essayé de construire… Mais moi, qu’est-ce qu’il me restera quand je te regarderai droit dans les yeux quand tout sera fini ? Qu’est-ce que tu verras, Rae ? » Je secoue la tête comme pour lui dire qu’il fait fausse route, que ses craintes – si je les comprends et les entends – ne deviendront jamais des réalités. « Ne fais pas ça. Ne crois pas que tu es moins bien, moins solide ou moins quoi que ce soit à mes yeux parce que tu es enfermé ici et que tu ne peux pas faire tout ce que tu voudrais faire pour nous. » Mes mains se desserrent de sa nuque et ses épaules, mais uniquement pour se reposer de part et d’autre de son visage que j’attrape en coupe. De mes pouces, je caresse l’angle de sa mâchoire aux contours bien dessinés. « Tu nous as protégées. » J’ai trop ressassé mon amertume à l’idée d’avoir été privée de tout choix et je ne l’ai jamais remercié, moi aussi j’ai commis des erreurs. « Je ne t’ai pas remercié pour ça. » Parce que, comme lui, je me laisse parfois dévorer par ma fierté. « Tu n’as pas à craindre ce que tu verras quand tu me regarderas droit dans les yeux. » Il n’y verra rien de différent. Il y verra que je l’aime, que je le respecte, que je le désire et que je ne veux que de lui à mes côtés. A son tour d’attraper mon visage en coupe, à son tour de se redresser et de caresser mes joues du bout des doigts. Il n’a pas voulu me faire du mal et l’affirme : mais de ça, je n’ai pas douté. « C’est pas ce que j’ai voulu parce que moi aussi, je t’aime, plus que ce que ces derniers mois ont pu montrer. » Je frissonne de soulagement autant que de plaisir de l’entendre prononcer ces mots. Si je déglutis avec émotion, c’est parce qu’il trouve enfin les bons mots, qu’il dit enfin ce que j’avais besoin d’entendre au téléphone. « Mais, je te jure que tu as toujours été ma priorité. Toujours. Ça ne changera jamais ça, même quand je suis un vieux con. » Mes lèvres esquissent un sourire maigre, timide, mais bel et bien présent et il flotte toujours sur mes lèvres lorsqu’il y dépose un baiser. Alors que nos souffles se mêlent, je ne reste pas inanimée comme un pantin entre ses mains. Je me redresse pour appuyer mes lèvres un peu plus contre les siennes, pour que ma langue entame avec la sienne un ballet pendant que le temps se suspend. Je l’embrasse avec autant d’ardeur que je l’aime, autant qu’il m’a manqué et autant que je suis soulagé que nous nous retrouvions. Lorsque je me résigne à laisser nos lèvres se séparer pour reprendre mon souffle, je garde mon front moite appuyé contre le sien. « Je t’aime, et ça changera jamais. » Je fais écho à ses mots, je confirme à mon tour.
« Ce que j’ai dit, là, ça n’a rien à voir avec le genre de femme que tu es et que je veux que tu sois. Je ne parle même pas de ta capacité d’assurer seule ta sécurité. » Pourtant, c’est à mes yeux une preuve qu’il n’a pas foi en tout ça. Je me demande comment je ne suis pas censée croire que malgré ses mots, il a confiance en ma capacité à prendre moi aussi soin de moi-même et de notre famille. « L’épisode de la boîte de nuit, ton overdose, surtout ton overdose, faut le vivre, Rae. Ce que j’ai ressenti, ce jour-là, il faut le vivre pour le comprendre et tu l’as vécu. Croire que vouloir t’imposer Callum était une façon de te couper les ailes, c’est minimiser à quel point j’ai eu peur, et pas seulement pour toi, mais pour moi aussi, peur de te perdre. » Ma gorge se serre lorsqu’il évoque ce passage de notre histoire. Sauf que la vérité, c’est que même un garde du corps n’aurait pas pu éviter cet épisode : je me suis fait du mal seule comme une grande et entre les quatre murs de mon appartement. Personne ne s’en est pris à moi. « Personne pouvait empêcher ça. Personne d’autre que moi. » J’étais le danger, pas le monde extérieur. Mais de toute façon, je sais qu’il a raison et que mon statut au sein du Club ayant changé, je dois prendre des précautions. Mais j’ai besoin d’avoir la main là-dessus, j’ai besoin qu’il me donne le sentiment qu’il a confiance en mon jugement et qu’il ne me juge pas incapable de savoir m’entourer simplement parce que pendant des années, j’ai donné ma confiance aux Strange. « Si tu as besoin de ça pour répondre à un besoin d’équité parce que je n’en aurais pas fait assez, j’aurai moi aussi des gardes du corps. » J’en ai besoin. Et je le confirme d’un regard profond tandis que je ne réponds rien parce qu’il n’a pas fini. « Si tu considères que tu es une surfemme du haut de ton mètre cinquante et que tu n’as pas besoin d’être protégée hormis par des gens avec lesquels tu travailles et qui sont animés par l’appel de l’argent plus que par la loyauté, alors inutile de t’encombrer de qui que ce soit d’autres pour assurer ta sécurité parce que je n’ai pas besoin d’un pis-aller pour satisfaire des peurs tout à fait justifiables. » Je secoue la tête parce que ce n’est pas ce que je dis. Je ne fais pas de compromis en acceptant de faire assurer ma sécurité par une organisation neutre et autre que le Club, sans penser que c’est nécessaire. Je n’accepte pas pour endormir sa méfiance ou le rassurer. Je le fais parce que je sais qu’il a raison, que c’est la bonne chose à faire, mais que j’ai besoin de le faire à ma manière et en gardant un sentiment de contrôle. J’ai besoin de me laver de l’effet que ces mots ont eu sur moi, surtout. « On fera comme tu voudras si c’est ce qui te donne l’impression de rééquilibrer la balance de l’équité. » - « Je ne considères pas que je suis une surfemme. Je ne considère pas que je ne suis pas en danger à cause de qui je suis. Je sais que c’est le cas. Et si j’ai envie de croire en la loyauté de ceux qui sont restés - » Ceux qui n’ont pas fui lorsque le pouvoir a changé de main au sein du Club, ceux que je n’ai pas eu à traquer pour leur faire passer l’envie de continuer à croire que Mitchell pouvait quoi que ce soit pour eux. « - je sais que tu as raison et que je ne peux pas me fier à qui que ce soit à l’intérieur du Club pour ça. Je ne voulais pas de gardes du corps motivés par l’argent uniquement… » Parce que je pars du principe qu’on peut toujours leur offrir plus pour me planter un couteau dans le dos, et c’est pour cette raison que dans un premier temps, je me suis fiée à des hommes de l’intérieur puis que Callum est apparu comme une solution idéale. Mais Callum était le soldat d’Amos, j’ai besoin d’avoir les miens. « Mais tu avais raison. Mais il y a des gens vers qui on peut se tourner pour ça. Des types de l’extérieur qui ont bâti leurs affaires sur leur fiabilité, qui sont connus pour embaucher des gens qui ne peuvent pas être achetés. » Et le sujet se doit d’être adressé par des professionnels ; je pensais au moins que cela le rassurerait. « Ce n’est pas pis-aller. C’est tout ce que j’essaie de te dire. Mais oui, j’en ai besoin, au nom de l’équité. » Au nom de la femme indépendante que je suis. « Je sais que tu as peur de me perdre. J’ai eu peur de te perdre à plus d’une reprise aussi. » Ne l’ai-je pas trouvé inanimé sur le pont de son bateau au tout début de notre relation ? Ne l’ai-je pas transporté jusqu’à sa cabine au prix d’un effort surhumain ? Ne l’ai-je pas trouvé en pleine crise de délire suite à son sevrage ? Tremblant et muet après le meurtre du mac du Club ? Je n’ignore pas ce qu’il a ressenti, et je compte sur le fait qu’il s’en rappelle. « On se perdra pas. » Je l’ai senti s’éloigner, et je le ramène à moi en enroulant mes bras autour de sa nuque, en posant mes lèvres sur son front, la commissure de ses lèvres et quelques centimètres en dessous de son oreille. « Tu nous perdra pas. » Je ne suis ni Sarah, ni Sofia. Micah n’est pas plus son aînée non plus.
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| | | | (#)Dim 10 Mar 2024 - 19:32 | |
| I DRANK EVERY SKY THAT I COULD
Tout est question de perspective ou du sens que l’on accorde aux mots. Elle dit : "je te crois" et, pour beaucoup, ce serait suffisant. Pas pour moi. On peut croire en Dieu et, un jour, douter de son existence. On peut s’en détourner des suites d’une déception, d’une incompréhension, de ce que la vie nous a semblé injuste. Croire, ce n’est pas synonyme de savoir. Ça ne sous-entend pas "la certitude", celle dont j’ai besoin pour désencombrer ma tête de toutes les preuves de ma connerie. Elles se sont révélées au départ de Rhett et, quoique Rae n’ait pas repoussé l’assaut de ma nécessité à fusionner nos corps pour me ressourcer d’un courage amenuit par les images en couleurs de mes erreurs, pour me souvenir que nous sommes l’un à l’autre, que je suis l’air qu’elle respire et qu’elle représente chaque battement de mon cœur. Lui, il s’ébroue dans mon torse tandis que je la dévisage, mon épouse. Le bleu de mes yeux est hypnotisé par les mouvements réflexes de ses paupières, il est interloqué par la profondeur de ses pupilles que je m’efforce de lire. Habituellement, j’y parviens. Sur l’heure, je ne suis sûr de rien. J’oscille entre ce qu’elles m’avouent être conquises par mon authenticité et ce que me dicte la supposition pessimiste : je suis soupçonné capable de m’accrocher aux branches à la défaveur de la sincérité. Alors, j’attends. Le souffle raccourci par mes inquiétudes, par les bam cadencés comme un rock qui palpite dans ma poitrine, je deviens l’innocent moins présumé qu’il n’est réellement coupable. Une sentence tombera, c’est imparable. Mais, laquelle ? Me frappera-t-elle de plein fouet ? Me déséquilibrera-t-elle ? Les mots m’étêteront-ils avec le tranchant d’une lame de guillotine ? Au plus je détaille, au plus je l’imagine indulgente, ma complice. Je pense deviner, si pas l’ombre d’un sourire, au moins celui du soulagement. Il n’est pas uniquement mien, il est partagé et c’est moi qui lui adresse un sourire touché par le reflet évident de son amour. Il est apparu à l’instant précis où ses mains ont entouré mes joues, où elle s’est répétée, où elle a balayé mon anxiété. Nous ne sommes pas tirés d’affaires : il demeure entre nous quelques non-dit. Pas grand-chose. Les balbutiements de futures querelles sans gravité, si ce n’est peut-être un rappel à l’ordre durant mon sevrage qui a planté en mon sein une graine de mauvaises herbes qui, de mois en mois, a germé jusqu’à fleurir, enlaidissant le paysage de notre relation. Ma colère n’a pas aidé. Les causes en sont multiples : j’en ajoute à chaque phrase, à chaque explication vouée à réclamer son pardon. Le souhaiterais-je que je serais incapable de déterminer laquelle était plus chargée en venin. Dès lors, je les exprime, toutes. Je ne les survole pas, je les pointe du doigt. Je les nomme quand c’est possible, m’en repens sans faux-semblants : mon mea culpa allège mes épaules, mais chaque intervention de Raelyn m’en libère. Nul doute que je serais traité de menteur si j’osais confier à quiconque qu’elle douée d’empathie. De menteur ou de fou. Qu’importe, pour moi, c’est égal. Je la serre dans mes bras, contre moi, je peux recueillir un baiser à ses lèvres et en recevoir un en retour. Ma joie a le droit de ronronner de ne pas seulement être excusé, mais bien d’être aimé puisque, j’insiste, c’est ce dont il s’agit pour elle comme pour moi, moi qui suis aussi et malgré moi transi par la peur d’un bis repetita joué par le sort.
Ai-je tenté de faire porter ce poids à ma famille ? Probablement. Malgré moi, sans doute. Mes tentatives de dégager Ruth ou de garder mon épouse à mes côtés aura exemplifié cette bévue destinée à se reproduire. Mon passé est inscrit en moi. Il est l’objet de mes angoisses. Souvent, je m’emploie à me raisonner, à me souvenir que mes angoisses, et par conséquent, mes comportements ou mes convictions manquent de rationnel. Ce n’est pas toujours efficace… et je le regrette et j’en pousse un profond soupir. « Je sais. J’ai vu que Micah ne m’a pas oublié, que tu ne m’en as pas voulu longtemps pour ce que j’ai fait, même si je t’ai blessée.» Combien de fois ne m’a-t-elle pas rappelé que si mon histoire m’a façonné, je peux en reléguer une partie au rang du mauvais souvenir ? Trop. Beaucoup trop. Sa patience est mémorable. « Mais, quand j’ai vu la facture, j’étais pas au courant, tu m’as pas dit pour ton entorse et ça a pris une telle ampleur en moi. » Excessive, c’est indéniable. « En réalité, je n’ai pas pensé ce que j’ai dit. » Que je portais des cornes plus hautes et plus larges que celles d’un taureau. « Mais, j’ai pensé que j’avais perdu le droit de savoir ce qui t’arrivait parce que j’ai été enfermé trop longtemps, pas longtemps, mais déjà trop. » Je me suis figuré comme un inutile, un expatrié à sa vie et mes tergiversations m’ont conduit vers la réalité qu’au casino, j’aurais à la retrouver, ma place. J’aurai à rappeler que ma femme ne m’a pas rincé pour que je l’ouvre, cet établissement. L’argent de mes économies n’était pas tout à fait propre : mes manigances criminelles ne me chatouillent pas cependant. Mon sens de la morale et de la justice m’est très personnel. « A l’Octopus, je devrai peut-être me battre ou les battre, mais ce n’est pas grave, ça. » Par contre, mon ego et ma fierté souffriraient de n’être plus que "le mari de ", non pas à cause du jugement des autres. Non. Quoi que j’ai réalisé aura toujours été gratuit. Je ne suis pas homme en quête de lumière. Je peux supporter les chuchotis sur mon passage : en plus de les ignorer, je les contrarierai en démontrant à tous qui décide sur le Club et sur le casino. J’entretiendrai l’illusion du cloisonnement qui, dans l’absolu, n’existe qu’en public : n’est-elle pas ma conseillère, Rae ? Ne suis-je pas le seul en qui elle a confiance pour l’aider à trancher les questions cruciales du Club ? Ces vérités sont à maintenir dans le cadre de notre intimité et c’est bien celle-là qui m’inquiète, c’est ce que ma conjointe serait susceptible de découvrir sur moi. Me pensera-t-elle bon à rien ? Serais-je toujours digne de respect si, en croisant un miroir, je ne nourris plus d’estime pour mon reflet ? Plus d’affection pour moi ? Je crache sur le mythe du taulard que l’on craint sans se soucier qu’il soit innocent ou pas. Je ne me fie qu’au sentiment que j’inspire à mes deux essentiels, sauf qu’un grain de sable a grippé la mécanique durant mon sevrage et mon apprentissage d’une vie sans alcool. Ai-je toutefois envie d’en parler là, ici, dans ce divan où nous reposons, nus, toujours en sueur et à peine remis de notre émoi ? Aurais-je la force de rendre compte par les mots ce que j’ai tiré en conclusion de son avertissement ? En était-ce un ? Était-ce plutôt une manière délicate de m’éveiller à ce que j’empruntais le mauvais chemin ? Le cas échéant, je ne le lui reprocherais pas : j’ai appris à évoluer dans un monde sans William Lawson ou ses cousins d’Europe.
Bien sûr, je ne suis pas dupe. Il faudra confesser que j’ai perdu le contrôle de mes émotions, des émotions que j’ai rangées dans une marmite pour ne pas avoir à les affronter puisque je n’étais pas en mesure de les gérer, une casserole qui a fini par exploser. Plus tard. Demain. Je n’en sais rien. Je ne sais que ma tête qui fait « non », qui dodeline entre ses doigts, qui lui adjure de m’allouer un peu de temps encore. J’ai à me délecter de ses aveux, à savourer ces remerciements que je n’ai pourtant pas espérés. « Je ne l’ai pas fait pour ça » Pour que que l’on m’admire, que l’on m’offre de la gratitude ou que l’on me porte aux nues. « Je l’ai fait parce que j’ai jugé que c’était mon rôle. » ai-je admis en considérant qu’il ne convient pas de discuter de ce qu’il est réellement ou non. Nous avons tous nos codes. Nous sommes tous définis par les missions imposées tour à tour par nos exigences et par la société. Elle ne me changera pas, Rae. J’aurai toujours à cœur, pour Micah, qu’elle soit entourée de sa maman, dussé-je me sacrifier au passage. Je n’en voudrais à personne d’être scalpé. Je serais au contraire heureux d’avoir accompli l’objectif qui est mien : le bonheur de mes proches. Suis-je pour autant exempt d’être qualifié de vieux con ? Assurément, non. Je le déplore, mais je récolte un sourire qui suggère l’accalmie, qui réveille l’appel d’un baiser d’abord tendre, puis plus appuyé jusqu’à ce que nos bouches se muent en gourmandises, nous transforment en deux êtres amoureux et surtout avides d’être plus proches, d’être collés, serrés, nos lèvres soudées, nos langues dansantes, nos mains sages, délicates, mais déterminées à la fois. Volontaires, elles caressent, elles choient, mais avec tendresse. Nous ne sommes pas échauffés par la soif du sexe, mais affamé de calme, de quiétude, de notre normalité malsaine qui effraieraient les croquants et au centre de laquelle s’étire de coutume notre passion. Nous semblons partager le désir de colmater les brèches et nous y dédions tant d’énergie que ma respiration est bruyante alors que nos fronts se rejoignent. Je lui en chanterais bien encore des « je t’aime ». J’apprendrais à le déclamer dans toutes les langues si j’y trouvais de l’intérêt. Il n’en est aucun : nous nous baignons dans l’océan de cette certitude dès lors que, les paupières closes, je lui chuchote un « Tu es toujours la meilleure chose qui me soit arrivé. » qui ne rivalise pas d’originalité, mais qui pue la vérité à des kilomètres à la ronde. Son interrogation, je ne la lève pas, “pas avant demain” ai-je songé, conscient de ne pas avoir les reins pour traiter et de sa sécurité et de mes frustrations sur une même soirée. Aussi, je m’autorise le temps de digérer que, dorénavant, les choses vont changer et bon sang que ça m’effraie.
Evidemment, je me suis fait une raison sur un éventuel retour de Callum aux côtés de ma femme et de ma fille. L’hypothèse est inexistante et pas seulement parce que je m’y suis pris comme un manche à balai en lui crachant au visage, le jour dit, toute ma véhémence. Me suis-je néanmoins imaginé qu’elle se démonterait et reviendrait en arrière ? Non ! Est-ce que sur l’instant je l’envisage possible parce que je fais référence à son overdose ? Pas davantage. L’événement est surtout mon point d’accroche, ma façon d’exprimer les raisons expliquant mes abus. «C’est vrai, mais ça ne change rien à ce que j’ai ressenti…» Ma peur existe encore, elle est dense, elle bonde mon coeur comme un métro japonais à l’heure de pointe et, quoique j’ai été maladroit, j’aspire au minima à ce que Rae réalise que l’enfermer ou décider comptait moins pour moi que la protéger, non qu’elle soit incapable de s’en charger, mais parce que je ne suis pas guéri de la frayeur qu’elle m’a causée. Serais-je totalement honnête que je le confesserais à la manière d’une grenouille de bénitier en contrition pendant l’eucharistie. Je le réprime : je ne me roulerai pas seul dans la farine de la piperie : elle ne changera pas d’avis quant à l’avenir de sa sécurité. Alors, je capitule de bonne grâce, moins motivé par la repentance que par l’envie de rétablir l’équilibre dans la balance de notre couple. Récolté ce :”tu as raison” m’apaise un peu : elle n’offrira pas à l’un des hommes du Club le droit de vie ou de mort sur elle. Elle ne le lèguera pas l’opportunité de la trahir, et ce, qu’importe que l’élu soit entré dans ses rangs avant ou après l’éviction de Mitchell. La soif de pouvoir et d’argent enivre les plus cupides et le casino en est gorgé, du matin au soir, au sein de l’équipe ou parmi les clients. Moi-même, par bien de façons, j’ai succombé à ce défaut à force de côtoyer la noirceur de ce monde aux couleurs reluisantes et attirantes. «Il y en a oui. Je ne sais pas si tout est toujours très légal, mais je pense qu’ils sont incorruptibles. C’est à ce genre de personne que tu souhaites t’adresser ? » Et, si j’ai bien compris, pour nous deux, voire nous trois. « Et on choisit ensemble, pour nous tous…» ai-je répété, pensif, le regard dans le vague. Je ne vois plus vraiment ma femme, je devine seulement ses contours. Sa silhouette est floue comme sur la photo d’un animal vif en mouvement. Or, elle ne bouge pas, ma dulcinée. Elle ne me quitte pas des yeux durant les quelques secondes qui s’écoulent, qui pour elle, peut-être, s’éternise : «Je suis d’accord.»ai-je finalement jeté à la volée après une longue discussion avec moi-même. «Présenté comme ça, je trouve même que c’est une bonne idée, une idée fiable…» Ma jalousie maladive s’offusque déjà : elle essaie de dresser une liste de critères à refuser d’emblée : les hommes trop jeunes, trop beaux, trop forts et physiquement qui pourrait l’attirer. Ma raison s’échine à la raisonner, je ne voudrais pas être contre-productif. Pas de lauriers à remporter si je crache sur sa pertinence et sur son empathie. «Mais, tu peux pas me promettre qu’il t’arrivera jamais rien et, sans toi, je ne respire plus.» Aujourd’hui, j’enclencherais le mode survie pour Micah. Hier, j’aurais choisi une douce façon de mourir. Dans l’eau, sans doute. En pleine plongée, là où le silence apaise, où le silence est une invitation à la mort. «Alors, je voudrais que tu continues à être prudente, comme maintenant, que tu restes consciente que tu n'es pas superwoman, même s’il y a des types qui te collent aux basques… et même si, maintenant, tu sais utiliser une arme. Pour ma part, je ne pense pas avoir besoin de qui que ce soit, mais je ne suis pas non plus un surhomme, alors, oui, c'est ok. Et je peux aussi te dire que je serai prudent. Pour Ruth et la petite, je me fiche de ce qu'il coûtera, mais on durcira nos critères, oui ? » Et, pour cause, cette option m'aidera à mieux dormir la nuit. Si elle s’habillait de quelque cauchemar, je m’efforcerai à me rappeler de la douceur de ses baisers sur mon front, au coin de mes lèvres et sous mon oreille. Je me souviendrai que j’ai répondu par deux pour ses paupières, un pour le bout de son nez et un dernier pour flatter son menton offert avant que mon visage ne se perde dans son cou.
«Normalement, c’est le moment où on va prendre un bain, bien chaud, tous les deux, pour se détendre… la baignoire est plus petite qu’au loft, mais… si j’en fais couler un, tu me rejoins ? » Ma bouche remonte l’itinéraire de son menton à ses lèvres qui dépose des friandises aussi légères et sucrées que des meringues françaises. « Puis, peut-être que tu oublieras de nouveau combien je t’aime et qu’il faudra que je te le rappelle.» N’est-ce pas, avant de nous endormir, un de ces moments que j’aurais pu juger propice pour partager avec elle le soulagement de cette réconciliation, de cette armistice signée à deux mains avec une plume d’encre indélébile ? Permettre à nos corps de se retrouver, plus tendrement qu’à son arrivée, pour mieux s’endormir et ensuite jouir du plaisir de nous réveiller côte à côte ? Je le crois, oui. D’antan, jamais je ne me serais posé la question et qu’elle me traverse l’esprit éteint quelques secondes la lueur de malice qui pétillait dans le fond de mes yeux. Ce soir, l’émotion m’a submergé et moi… moi, j’aurais eu besoin de partager l’accalmie avec elle, de la fêter sans avoir à demander l’autorisation ou, si je n’extrapole pas, à me demander si elle s’interroge sur ce que je suis en train de compenser ou non. «Tu sais, boire ne me manque pas… pas tant que ça en tout cas. Pas comme je l’imaginais. Mais, quand j’y pense, c’est toujours lié à une émotion.» ai-je avoué prêt à lui démontrer ma théorie à défaut d’entrer dans de grandes tergiversations.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34340 POINTS : 3350 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Jeu 14 Mar 2024 - 15:22 | |
| i drank every sky that i could Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
A mon tour, je lui souffle tout contre ses lèvres que je l’aime et de soulagement – le sien est perceptible – il scelle à nouveau nos lèvres et nous échangeons un baiser qui semble à la fois suspendre le temps et durer une éternité. Comme lui, je vis mal tout éloignement, même temporaire, aussi bref soit-il. La nuit dernière, j’ai tourné des heures avant de trouver le sommeil, tout en tentant de ne pas réveiller ma petite fille endormie dans mes bras et, cette nuit encore, j’étais partie pour un tête à tête bien trop long avec mes insomnies, avant qu’Amos ne missionne un quasi inconnu pour venir me chercher. Hier, j’ai vécu pour Micah. Si Amos avait été avec moi, cette journée quasi hors du temps et coupée de toute problématique liée au casino ou au gang m’aurait fait du bien mais, sans lui, je me suis accrochée aux sourire et aux rire de ma princesse pour trouver la force nécessaire à fonctionner. Alors, dire qu’il m’a "manqué" me semble ridicule : le mot est trop faible pour décrire ce que l’on ressent lorsque l’on est privé d’une moitié de soi.
Je lui en ai voulu mais, si aujourd’hui je lui veux parfois encore, les raisons ont changé. Désormais, je souffre de son attitude, de ses éclats de colère à mon égard, de ses absences et de tout ce qui a ébréché jour après jour notre complicité. Elle n’est pas définitivement abimée pour autant. Nous nous aimons parfois mal, mais nous nous aimons surtout trop fort pour avoir un jour ne serait-ce qu’entrevu un point de non-retour. J’ignore même s’il existe. La peur de le perdre, quant à elle irrationnelle, existe pour autant bel et bien chez lui autant que pour moi. « Je sais. J’ai vu que Micah ne m’a pas oublié, que tu ne m’en as pas voulu longtemps pour ce que j’ai fait, même si je t’ai blessée. Mais, quand j’ai vu la facture, j’étais pas au courant, tu m’as pas dit pour ton entorse et ça a pris une telle ampleur en moi. » Je secoue la tête, désolée par le fait qu’une si petite chose ait pu donner un tel résultat. Ma visite à la clinique, je ne la lui ai pas sciemment dissimulée, je l’ai simplement tue au profit de choses qui avaient plus d’importance à une périodes où nos échanges étaient limités. Il était loin de moi et, lors des visites au parloir auxquelles nous avions droit, j’étais tout à ma fébrilité et joie de pouvoir mettre mes mains dans les siennes, même pendant une trentaine de minutes. Je n’avais cure de lui raconter mes mésaventures et vu la nature de ces dernières, je savais qu’elles n’apporteraient pour lui qu’une bouffée de culpabilité ; autrement dit, rien de bon. « En réalité, je n’ai pas pensé ce que j’ai dit. » J’espère bien. Toute à mon amertume, c’est ce que je lui aurais répondu. A présent qu’il a fait son mea culpa et maintenant que ma peau se réchauffe au contact de la sienne, je ne nous souhaite que tendresse et guérison. Comme l’atteste mon visage que je niche au creux de son cou, j’en ai besoin, nous en avons tous les deux besoin. « Mais, j’ai pensé que j’avais perdu le droit de savoir ce qui t’arrivait parce que j’ai été enfermé trop longtemps, pas longtemps, mais déjà trop. » - « C’était une bêtise ce rendez-vous. Tu le sais maintenant ? » A-t-il compris qu’il n’avait perdu aucun droit ? Que sa place, même temporairement laissée vacante, ne sera jamais pourvue par un autre ou tout simplement supprimée ? Au-delà de présenter des excuses, il m’a fait un mea culpa qui transpire l’authenticité. A ce titre, tout ce qui m’intéresse à présent, c’est donc de m’en assurer. « Quel genre de partenaire je serais si je t’en privais pour ce genre de raison ? » Pas celle qu’il connait et a choisie.
« A l’Octopus, je devrai peut-être me battre ou les battre, mais ce n’est pas grave, ça. » - « Tu n’auras pas à te battre pour récupérer ta place. » Il en est le propriétaire majoritaire et l’unique gérant. Tout ce que j’ai fait, c’est enfiler sa paire de botte pour assurer ses responsabilités pendant que cela lui était impossible, et j’ai fait en sorte que ce soit clair pour tout le monde. Chacun sait que je n’ai pas repris le gouvernail du bateau définitivement, que j’ai simplement assuré la place de capitaine par intérim. D’ici quelques semaines – j’espère que le délai jusqu’à sa libération ne se comptera pas en mois – il reprendra tout ce qui lui appartient de droit et les choses rentreront dans l’ordre. Je comprends ce qu’Amos ressent, je le comprends réellement mais pour autant, mes mots ne sont pas un moyen d’endormir ses craintes pour les remettre à plus tard ; je suis réellement convaincue qu’elles sont parasitaires et qu’il ne verra pas le jour où elles deviendront des réalités.
Une réalité me frappe, une que, aveuglée par la colère que son comportement a induite chez moi, je n’avais jusque-là pas même entraperçue. Toute à ma frustration d’avoir été enfermée, mon ire à la pensée de comment j’avais été traitée, j’ai balayé de la main les raisons pour lesquelles Amos a fait ce qu’il a fait. Certes, je continuerai à lui tenir tête, soutenant mordicus que j’avais le droit au chapitre. Je l’avais d’autant plus qu’il était crucial pour notre couple et notre famille. Mais je peux le faire en admettant qu’il a fait ce qu’il a fait pour nous protéger Micah et moi, que si son geste m’a semblé mesquin ses raisons n’en étaient pas moins nobles et que sa décision était à l’image de l’homme qu’il est : un protecteur. Si je versais dans l’exagération, j’ajouterais même un martyr, dans le sens le plus tragique du terme. Pour préserver les siens, Amos est prêt à toute extrémité même si elle implique de se sacrifier lui au passage. Il est prêt à mettre ses besoins, ses aspirations, ses sentiments et ses peurs sous cage pour s’assurer que sa fille soit le plus épanouie possible et pour que je n’ai jamais à connaître la douleur qui a été la sienne lorsqu’il a été privé de son ainée. Forte de cette réalisation, je le remercie avec authenticité, pas parce que je crois que c’est ce qu’il a besoin d’entendre. « Je ne l’ai pas fait pour ça. Je l’ai fait parce que j’ai jugé que c’était mon rôle. » - « Je sais. » Tout comme j’ai compris que ne pas me laisser le choix avait été une conséquence de son instinct de protection, pas son objectif. Je ne serais pas là, abandonnée contre son corps nu si ce n’était pas le cas. Au terme d’un baiser, il me concède une vérité que j’avais besoin d’entendre au téléphone, que j’avais besoin d’entendre hier mais qui, à présent, a bien plus les couleurs d’une délicieuse gourmandise que d’une nécessité. « Tu es toujours la meilleure chose qui me soit arrivé. » - « Je sais. » En gardant mes paupières closes et mes mains sur ses joues, je l’attire contre moi pour déposer un baiser sur sa tempe. « Et tu es la mienne. Toujours. » Certains parents ressentiraient une pointe de culpabilité en affirmant ce genre de chose, au regard de l’existence de leur progéniture. Moi pas. Tout mon cœur bat pour ma petite fille, mais c’est Amos qui a le statut de miracle à mes yeux. C’est lui qui, en débarquant dans ma vie alors que je ne l’attendais pas plus que je ne le recherchais, à transformé mon existence et m’a arrachée à ma solitude, et bien plus. Ce que je ressens pour lui me semble indescriptible. Si l’on me demandait de décrire ce que je ressens moi lui, de décrire notre relation, je crois que j’aurais du mal à le faire sans avoir le sentiment de ne pas nous rendre justice ; je ne suis pas une femme de mots, lorsqu’il est question de sentiments.
La parenthèse de douceur s’étire, je profite du contact de son corps chaud contre le mien pour lui voler un ou deux – ou plus – baiser supplémentaire, pour caresser sa nuque, pour enrouler mes doigts autour des mèches trop longues à la naissance de son cou et, finalement, je me redresse parce qu’il y a un dernier "abcès" que nous devons crever. Le mot est fort. Je ne crains pas les conséquences de ma décision sur mon couple. Je la sais raisonnée et raisonnable. Celui qui ne l’est pas toujours lorsqu’il est question de sécurité, c’est mon époux mais, forte de la douce langueur dans laquelle nous complaisons, forte de la certitude que notre complicité a été réparée, je lui fais confiance pour comprendre ce que j’ai ressenti et pour voir le bien fondé de ce que je propose. S’il annonçait tout de go qu’il est contre, je lui rappellerais alors qu’il est le premier à avoir argué que les gens chargés de notre sécurité devaient être extérieurs, objectifs et Callum n’était plus ni l’un ni l’autre. S’il se rebellait contre l’idée que je puisse choisir moi-même mes propres gardes du corps, je soutiendrais son regard et lui rappellerait que sa jalousie ne peut pas entrer en ligne de compte, pas après ce dont il m’a accusée à cause d’un fichu bout de papier, pas alors que, dans ses excuses, il m’a avoué qu’il n’a jamais cru à l’éventualité que je sois tentée d’aller voir ailleurs. Il évoque mon overdose, et je lui rappelle avec douceur que rien n’aurait pu l’empêcher. Je comprends ses craintes, mais elles sont irrationnelles. Je ne suis plus l’esclave de mes addictions. Je ne le redeviendrai pas. Il n’a plus à craindre que je me fasse du mal et, du reste, même les meilleurs agents de sécurité n’auraient pas pu me protéger de moi-même. « C’est vrai, mais ça ne change rien à ce que j’ai ressenti… » - « Ce n’est pas ce que je dis. » A présent redressée pour être assise face à lui, je tends un bras dans sa direction et lui effleure la joue. « Mais tu n’as plus à avoir peur que je me fasse du mal. » Et du reste, je suis prudente et raisonnable la plupart du temps. Je n’ai rien d’une tête brûlée qui fonce dans le tas comme si j’avais la puissance physique d’un colosse. Je ne me suis pas toujours astreinte au degré de sécurité auquel il aspire, mais je n’ai toujours pris que des risques maîtrisés. « Il y en a oui. Je ne sais pas si tout est toujours très légal, mais je pense qu’ils sont incorruptibles. C’est à ce genre de personne que tu souhaites t’adresser ? » Je hoche la tête doucement, sans rien répondre de plus. Je lis dans ses yeux qu’il l’envisage, qu’il se radoucit et qu’il voit le bien fondé de ma proposition. Concernant ma propre sécurité, elle n’est pas négociable. Concernant le fait qu’il soit lui aussi entouré, j’en ai besoin pour rééquilibrer la balance et ça aussi il semble le comprendre, même s’il ne peut s’empêcher de bougonner à ce sujet. « Et on choisit ensemble, pour nous tous… » - « Si tu es raisonnable - » Autrement dit qu’il ne refuse pas des candidats en usant de prétextes fallacieux simplement parce qu’il les trouve trop jeune, trop agréables à regarder et qu’ils réveillent sa jalousie : nous ne trouverons pas de garde du corps compétents mais obèse ou plus vieux que son père. « - on choisit ensemble. » Je ne précise pas que, de la même façon qu’il aura le dernier mot concernant ses ombres, j’exige l’avoir concernant les miennes. Je le ferai si toutefois il se montre borné ou têtu le moment venu : j’ai besoin de renouer avec un sentiment de contrôle sur ce point-là, faute de m’en être sentie totalement privée à son arrestation et à cause de la loyauté indéfectible de Callum à l’égard de mon âme sœur. « Je suis d’accord. Présenté comme ça, je trouve même que c’est une bonne idée, une idée fiable… Mais, tu peux pas me promettre qu’il t’arrivera jamais rien et, sans toi, je ne respire plus. » - « Mes idées sont généralement fiables. » J’esquisse un léger sourire suffisant de composition. Je ravive la flamme du jeu entre nous au travers de ce simulacre de prétention. Toutefois, je n’évite pas sa dernière phrase pour autant. « Toute comme tu ne peux pas me promettre la réciproque. » Nous jouons à un jeu dangereux tous les jours, la différence était simplement que je suis empêtrée jusqu’au cou quand il ne l’est que jusqu’à la taille ou le torse. Comme lui, je ne respirerais plus si j’étais privée de ma moitié. Ai-je seulement besoin de le réaffirmer ? J’estime que non : il le sait parfaitement. « Alors, je voudrais que tu continues à être prudente, comme maintenant, que tu restes consciente que tu n'es pas superwoman, même s’il y a des types qui te collent aux basques… Et même si, maintenant, tu sais utiliser une arme. Pour ma part, je ne pense pas avoir besoin de qui que ce soit, mais je ne suis pas non plus un surhomme, alors, oui, c'est ok. Et je peux aussi te dire que je serai prudent. Pour Ruth et la petite, je me fiche de ce qu'il coûtera, mais on durcira nos critères, oui ? » - « Je ne suis pas Aberline. » Elle, elle possédait un pouvoir bien trop important pour la petitesse de sa carapace, de son caractère et de son âme. Moi, je n’ai jamais laissé celui que j’ai acquis me monter à la tête et me confier un sentiment d’invincibilité. J’ai demandé à Amos de m’enseigner le tir pour pouvoir me défendre et, si le fait de tenir un glock entre mes doigts me fait frissonner de plaisir, je ne m’estime pas toute puissante pour autant. « Je sais être raisonnable. Je ne suis ni téméraire à l’excès, ni imprudente. » Je ne provoque que lorsque je suis certaine d’avoir l’ascendant d’une façon ou d’une autre, et je suis consciente que dans une situation où tout se résume à la force physique, je ne l’obtiendrai jamais. « Je ne le deviendrai pas. Ni aujourd’hui, ni demain. » J’attrape son menton du bout des doigts et j’ancre mon regard au sien pour qu’il y lise ma détermination autant que mon authenticité. « Je te le promets. » Il a épousé une calculatrice, pas une femme qui fonce tête baissée. « On durcira les critères pour Micah. » Je le confirme sans avoir à faire de compromis : nos visions en ce qui concernent notre fille sont alignés. Il nous faudra bien plus apprendre à veiller à ne pas la priver de son sentiment de liberté que nous auront besoin d’accorder nos violons en ce qui concerne le fait de cadenasser son entourage et de nous assurer qu’elle est en parfaite sécurité en tout temps. Pour l’instant, elle n’a pas l’âge de se rebiffer, sans doute nous en fera-t-elle voir de toutes les couleurs lorsque ce sera le cas.
Ses lèvres chatouillent, caressent et embrassent mon visage, et la douceur s’installe à nouveau. Avec elle vient le soulagement : je sais que nous n’avons pas traités tous les sujets – il a évité certaines de mes questions et je n’ai pas insisté pour l’instant, estimant qu’il m’en reparlerait à un moment qu’il estimera plus opportun – mais nous allons mieux, nous allons mieux et je retrouve des couleurs autant que mon équilibre. « Normalement, c’est le moment où on va prendre un bain, bien chaud, tous les deux, pour se détendre… la baignoire est plus petite qu’au loft, mais… si j’en fais couler un, tu me rejoins ? » Mes lèvres esquissent un sourire licencieux. Je ne suis jamais lassée de ses bras, de ses caresses et de sa peau contre la mienne et je n’en fais pas une cachoterie. Il le sait, à en croire sa façon d’éveiller ma convoitise en déposant des baisers tout autour de mes lèvres, comme pour me provoquer. « Puis, peut-être que tu oublieras de nouveau combien je t’aime et qu’il faudra que je te le rappelle. » - « Je m’en souviens déjà à peine. Peut-être qu’à cause de ça, je vais essayer de m’enfuir et qu’il faudra que tu me retiennes. » J’ai envie de l’impétuosité dont il a fait preuve lorsqu’il m’a attrapée pour me tirer à l’intérieur de l’appartement et me soulever de terre sans attendre mon assentiment. « Peut-être qu’à cause de ça, il faudra que tu me portes jusqu’à la salle de bain et que tu m’immerges dans l’eau chaude sans me laisser le choix. » Nos jeux sembleraient peut-être malsains d’un œil extérieur, mais ils sont notre normalité, notre équilibre et leur retour me fait vibrer de plaisir et de soulagement. Pourtant, je ne m’enfuis pas pour l’instant. J’enroule un bras autour de ses épaules, et j’utilise ma prise pour me tirer sur ses genoux et m’enrouler autour de lui. « Tu sais, boire ne me manque pas… pas tant que ça en tout cas. Pas comme je l’imaginais. Mais, quand j’y pense, c’est toujours lié à une émotion. » Je ne m’attends pas à cette déclaration. Mon sérieux temporairement retrouvé, je le dévisage avant de hocher la tête. Je crois comprendre que, tout à l’heure, il ne parlait pas d’alcool, mais de ma seconde hypothèse. Plus tard, nous parlerons. Sur l’heure, j’aspire à lui démontrer que le sexe n’est pas plus tabou ou que sais-je qu’il ne l’a jamais été. J’aspire à ce qu’il me montre combien il m’aime à nouveau pour qu’à son tour, il se rappelle que nos réconciliations sont bien plus intéressantes que nos disputes.
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| | | | | | | | (amelyn #96) i drank every sky that i could |
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