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avril 2004 - UNIVERS ALTERNATIF - maison de peter barnett. camarade de classe. L’être humain est doué pour refaire le monde. Et si. Et si ça ou ça s’était passé au lieu de ceci ou cela. Intéressante question. Et si Anthony avait eu le courage de dire à sa meilleure amie qu’il l’aimait, qu’il ne l’aimait pas que comme une meilleure amie mais comme une potentielle petite amie. Et si Anthony avait fait comprendre à Ash, camarade de classe, que oui ça ne lui plaisait pas que de le voir traîner autour de sa meilleure amie, que oui il avait des sentiments pour elle. Et si Anthony avait utilisé cette soirée d’anniversaire pour le lui dire, avouer ses sentiments. Que se serait-il passé ?

La soirée bat son plein. La maison de Peter est bondée. La musique est suffisamment forte pour vous remuer les entrailles mais pas assez pour inquiéter les voisins. Les adolescents sont un peu partout. Certains sont dans la cuisine. D’autres sont vautrés au milieu du salon. Certains dansent. D’autres discutent sur des canapés. Certains sont sur la terrasse, près de la piscine qui n’est pas encore utilisée. Tous sont de bonne humeur. Tous sauf un. Anthony. Adossé contre un mur il tient son fameux gobelet en  plastique tout en fixant son ami d’enfance parler et s’amuser avec Penelope. Elle rit à toutes ces blagues ! Impossible ! Il ne le connaît pas aussi drôle. Elle rit et elle pose même une main sur son épaule. Est-ce qu’elle s’entend aussi bien avec lui au point d’être aussi proche ? Les sourcils froncés, il porte son verre à ses lèvres. L’adolescent est jaloux. Jaloux et pour la première fois, il a conscience de ce que cela signifie. Penelope n’est pas sa meilleure amie. Penelope est plus que sa meilleure amie, elle est la seule et unique fille avec qui il a envie d’être. Elle est parfaite et il le pense depuis qu’ils ont douze ans. Un coup de coude le fait sursauter. « Tu tires une de ces tronches ? » Perspicace. « Mhm », marmonne-t-il tout en continuant d’avaler le contenu de son gobelet. Quelques bières et il serait sans doute retourner ; Anthony n’a jamais su tenir l’alcool. La musique bat son plein et sans savoir pourquoi, il décide d’abandonner son verre pour se mettre à danser. Amuser la galerie. Et pourquoi pas parvenir à attirer le regard de sa meilleure amie. Pathétique stratagème mais ça semble fonctionner puisqu’elle est attirée par les cris enthousiastes de ceux et celles qui aiment voir Tony faire le clown.

Hélas, il est prisonnier de son numéro et son cœur rate un battement quand il la voit disparaître avec le groupe de personnes avec qui elle se trouvait … avec lui, y compris. Ash. Quelques minutes plus tard, il prétend devoir remplir son verre et se dirige vers l’intérieur…. Il devrait avoir un plan, une stratégie. Ce soir, il va le lui dire. Ce soir, il va lui dire qu’il l’aime. Ce soir, il avoue ses sentiments.

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Avril 2004 – Maison de Peter Barnett J’avais mis des heures à me préparer. Littéralement. Mais ça en valait le coup. Ma sœur m’avait aidé à me coiffer et m’avait prêté une robe à pois, avec des volants que je trouvais magnifique. Je m’étais, également, plus maquillée que d’habitude. Si j’étais honnête, je dirais même que j’ai passé un temps indécent à faire ce maudit trait d’eye-liner mais ça valait le coup : j’avais des yeux de biche ! L’anniversaire de Peter Barnett était LA fête de ce mois d’avril. La fête qu’il ne fallait râter sous aucun prétexte. J’avais failli ne pas y aller parce que je m’étais pris la tête avec mon père qui ne souhaitait pas me voir sortir si tard mais Philippa avait réussi à le convaincre de me laisser y aller. OUF ! La fête commençait à 20H mais j’avais préféré m’éclipser de chez moi plus tôt pour ne pas risquer de me faire punir en enclenchant une énième dispute avec mon tyran de père.

En arrivant dans la maison de Peter, il y avait déjà un monde de fou. La musique était forte et la bière circulait déjà. J’ai cherché mon meilleur ami un moment, sans réussir à le trouver et puis j’ai fini par tomber sur Ash et des potes à lui. Ce sont des potes de Tony. Je trainais parfois avec eux, ils étaient plutôt sympa. Ash est allé me chercher rapidement une bière que j’ai à peine touché. Puis j’en ai bu une gorgée ou deux et, je sais pas, tout à coup Ash disait des trucs plutôt drôles … En tout cas, ça me faisait rire. Je me sentais légère, insouciante … Oui c’était clairement les premiers effets de l’alcool mais j’étais trop naïve, trop jeune pour m’en rendre compte. Il y avait vraiment beaucoup de monde à cette fête et je finis par me faire bousculer, renversant le contenu de ma bière sur la robe de ma sœur. Elle allait me tuer !! Je m’excusais auprès des garçons mais ceux-ci insistèrent pour m’accompagner dans la cuisine afin je limite les dégâts.

Ils perdirent rapidement patience et me laissèrent dans la cuisine pour que je répare mes bêtises pendant qu’ils allaient fumer dehors. Me retrouvant ainsi seule dans la cuisine, je mettais un peu d’eau sur la robe et me rendais compte que ça servirait à rien… Mon regard bleuté se releva lorsque j’entendis la porte de la cuisine et j’affichais un grand sourire : « Oh c’est toi ! » Je posais le torchon sur le plan de travail et m’avançait vers le brun que j’enlaçais brièvement : « Je suis contente de te voir ! Je te cherche depuis un moment ! T’es arrivé depuis longtemps ? »

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avril 2004 - UNIVERS ALTERNATIF
Il croise Ash en chemin et est surpris de ne pas voir son amie avec eux. « Pen ! Elle est où ? » « Cuisine. » Une tape sur son épaule et Ash disparaît suivi de sa petite bande alors que le regard du brun se pose sur la porte de la cuisine. Il s’y rend aussitôt. « Oh c’est toi ! » « Navré de décevoir », lâche-t-il avec ironie, un sourire en coin alors qu’elle se dirige vers lui pour l’enlacer en guise de salutation. « Je suis contente de te voir ! Je te cherche depuis un moment ! T’es arrivé depuis longtemps ? » « Ouais, je suis venu un peu plus tôt sans vraiment savoir pourquoi … tu me cherchais ? j’étais pas si difficile à trouver, tu sais. » Il s’adosse contre le plan de travail et jette un coup d’œil à la tâche qui trône sur sa robe avant de reposer son regard sur elle. « J’savais pas qu’il s’passait un truc entre vous, Ash et toi … », qu’il dit alors en se rendant compte que ce n’est pas du tout la méthode à employer pour en savoir plus. Il est sur la défensive. Il est en train d’être curieux, ce qu’il n’est pas. Du moins, il ne l’est pas d’habitude. Normalement, il est drôle, fait des blagues. Jaloux ? Possible. Disons que l’adolescence ne l’aide pas à gérer ses émotions. Aussitôt, il croise les bras et cherche une issue de secours. « Pas que ça me regarde, c’est juste que j’étais surpris … je savais pas, c’est tout. Ash est un type plutôt cool en soi », il hausse les épaules. Il s’enfonce. A vrai dire, il vient de sortir une pelle et creuse son propre trou. Oh les adolescents et leur peine de cœur. Il tente un sourire pour essayer de cacher sa gêne.

« A la base j’étais venu me cherche une bière » et il décale son dos du plan de travail pour agiter son gobelet en plastique et se diriger vers le fût qui trônait sur la table de cuisine. Ouais, malin.

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@Anthony Lewis ☆ Pénélope

Avril 2004 – Maison de Peter Barnett L’adolescence est une période bien compliquée et je n’y échappais pas. J’étais obnubilée par le fait que j’avais fait une tâche sur la robe de ma sœur. Elle allait me tuer, parce qu’elle me l’avait prêté et m’avait fait promettre d’y faire attention. Lorsque je regardais qui entrait dans la cuisine, je priais pour que ce ne soit pas Ash qui me demandait de me dépêcher parce que ça me mettait suffisamment sur les nerfs. Heureusement, c’était Tony. Je le trouvais bien bizarre. « Navré de décevoir », « N’importe quoi ! » m’esclaffais-je tout en m’avançant vers lui pour l’enlacer.

Apparemment, mon meilleur ami était arrivé plus tôt à la fête mais je n’étais pas arrivée à croiser : « Ouais, je suis venu un peu plus tôt sans vraiment savoir pourquoi … tu me cherchais ? j’étais pas si difficile à trouver, tu sais. » J’hausse les sourcils, plantant mon regard bleuté dans le sien : « T’as vu le monde qu’il y a ? Bien sûr que je te cherchais, mais je te jure que je t’ai pas vu Tony. » Je ne savais même pas pourquoi je me justifiais. C’est pas comme si on avait prévu d’y aller vraiment ensemble à cette fête… En fait, si. On allait toujours aux anniversaires de nos amis ensemble mais parce qu’on était LE duo.

Je pousse un long soupir et marmonne : « Pippa va m’assassiner. ». Pendant ce temps-là, Tony en profite pour s’adosser au plan de travail. « J’savais pas qu’il s’passait un truc entre vous, Ash et toi … » C’est à mon tour de le regarder, plutôt surprise par ce qu’il raconte avant de ricaner : « C’est lui qui t’a raconté ça ? » Demandais-je sans prendre la peine de confirmer ou infirmer l’information. C’était pas la meilleure des solutions mais je ne comprenais pourquoi il avait l’air … énervé. En fait, c’était ça : il était agacé et je ne savais même pas pourquoi. « Pas que ça me regarde, c’est juste que j’étais surpris … je savais pas, c’est tout. Ash est un type plutôt cool en soi » Et moi aussi, je ne suis qu’une adolescente qui est surprise, et sur la défensive parce que son meilleur ami d’habitude si drôle, n’est pas d’humeur et semble distant. « Ouai Ash est plutôt cool … » répondis-je avant d’hausser les épaules et baisser les yeux. « Pas que ça te regarde mais je sors pas avec lui. » précisais-je tout en relevant les yeux vers et lui adressant un petit sourire.  

« A la base j’étais venu me cherche une bière » Je fronce les sourcils et croise les bras sur ma poitrine, ulcérée par son comportement. « Je peux savoir pourquoi tu me fais la gueule ? Et ne dis pas que c’est pas le cas, c’est quoi ton problème ? » Pénélope qui met bien les pieds dans le plat … ça ressemblait autant à l’adolescente qu’à la future adulte que j’allais devenir. « C’est parce que j’ai pas réussi à te trouver ? Bah désolée d’avoir eu l’esprit ailleurs en arrivant. J’ai failli ne pas y aller à cette fête : c’est ma sœur qui m’a sauvé en parlant avec mon père, sinon il m’aurait pas laissé venir. »

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avril 2004 - UNIVERS ALTERNATIF
« T’as vu le monde qu’il y a ? Bien sûr que je te cherchais, mais je te jure que je t’ai pas vu Tony. » Il hausse les épaules, ne se rendant pas compte qu’il se comporte comme un idiot et que rien de ses pensées n’est rationnel. « Pippa va m’assassiner. » « Au moins, tu auras passé ta dernière soirée à une fête … c’est déjà pas mal », dit-il avec ironie, un sourire se voulant rassurant alors qu’il sait qu’elle est réellement en train d’imaginer son aînée l’étrangler.

« C’est lui qui t’a raconté ça ? » Elle ne nie pas et il se rend compte qu’il aurait préféré qu’elle le contredise tout de suite, qu’elle s’offusque ou qu’elle laisse échapper un énorme éclat de rire. Il aurait préféré une autre réaction que celle-ci. Et, ce n’est que le début de sa torture car elle lui trouve même des chsoes positives à son pote. Il est plutôt cool. Quand il l’entend le prononcer, il déglutit et hausse les épaules, à l’image de sa meilleure amie. « Ouai Ash est plutôt cool … Pas que ça te regarde mais je sors pas avec lui. » « J’posais pas la question, tu peux faire tout ce que tu veux », il ment comme il respire mais c’est sa technique pour se sorir de cette situation dans laquelle il s’est mise tout seul, comme un grand. « Je peux savoir pourquoi tu me fais la gueule ? Et ne dis pas que c’est pas le cas, c’est quoi ton problème ? » Il ne quitte pas le contenu de son verre qui se remplit quand il entend les questions de sa meilleure amie. Forcément qu’elle voit qu’il y a quelque chose qui cloche. « C’est parce que j’ai pas réussi à te trouver ? Bah désolée d’avoir eu l’esprit ailleurs en arrivant. J’ai failli ne pas y aller à cette fête : c’est ma sœur qui m’a sauvé en parlant avec mon père, sinon il m’aurait pas laissé venir. » Il se redresse. « J’te fais pas la gueule », dit-il simplement en portant son verre à ses lèvres. « Et t’es pas non plus obligé de passer la soirée avec moi, y’a au moins quarante personnes ici … t’es libre de passer ta soirée avec quelqu’un d’autre … », il parle calmement, prétextant un sourire amusé alors qu’en réalité, son cœur bat plus fort dans sa poitrine. A la base, il voulait lui dire tout autre chose … pourquoi est-ce que c’était aussi compliqué ?

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@Anthony Lewis ☆ Pénélope

Avril 2004 – Maison de Peter Barnett Est-ce que je l’avais déjà dit que quand on est ados, on est un peu con et on a de sérieux progrès à faire en terme de communication ? Tony se comportait comme un idiot avec moi mais je ne lui donnais vraiment aucune raison de mieux faire. Pire encore, je faisais comme si de rien n’était alors que j’avais envie de passer la soirée avec lui, surtout avec lui. Ash et sa bande étaient sympas mais, cet anniversaire c’était l’excuse parfaite pour passer une soirée de plus avec mon meilleur ami même s’il y avait beaucoup de monde autour de nous. Je me rendais compte que, depuis quelques temps, je ne le regardais plus de la même manière. Ça coïncidait pile au moment où il était sorti le temps d’une après-midi avec ma binôme du cours de chimie… sous mon nez quoi ! J’avais ressenti … J’avais du mal à réaliser que c’était de la jalousie que j’avais ressenti mais ce que je savais c’est que ça ne m’avait pas plu et que j’avais réalisé que j’aurais tué pour être à la place d’Emily. Pourtant, ce n’était pas la première fois que le Lewis sortait avec une fille en ma présence mais voilà, ça ne me plaisait pas.

Voilà pourquoi, je ne le contredis pas quand il évoque la possibilité que je sorte avec Ash. Après tout, il fait ce qu’il veut avec Emily pourquoi je ferais pas la même chose moi aussi ? Après je ne suis pas infaillible et mon plan Pénélope irresistible et prise prend l’eau quand je lui confirme qu’il ne se passe rien avec son ami. « J’posais pas la question, tu peux faire tout ce que tu veux », « Mmm », j’hausse les épaules, pas convaincue le moins du monde et fait mine de regarder la tâche sur ma robe. Puis je finis par lui demander quel était son problème où s’il me faisait simplement la gueule. J’en étais presque à regretter d’avoir fait des pieds et des mains pour aller à cette fête alors qu’il s’en fichait que j’y sois. « J’te fais pas la gueule », « On dirait pourtant … » répondis-je avant de me mordre la lèvre inférieure sans pour autant oser le regarder dans les yeux. « Et t’es pas non plus obligé de passer la soirée avec moi, y’a au moins quarante personnes ici … t’es libre de passer ta soirée avec quelqu’un d’autre … » Là par contre, je plante mon regard dans le sien en le toisant puis je croise les bras contre ma poitrine : « Non je voulais passer la soirée avec toi  … Tu … » Et soudain je compris – je croyais comprendre – qu’il n’était pas venu pour moi dans cette cuisine ou même à cette soirée, « T’as un rencard et t’essaies de m’éloigner ? T’sais que tu peux me le dire directement, …. » Comme si ça ne me touchait pas … Oui bien suuur ! Et en même temps, je redoutais tellement sa réponse, je la redoutais, je ne voulais pas l’entendre …

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avril 2004 - UNIVERS ALTERNATIF
« On dirait pourtant … » Oups. « Non je voulais passer la soirée avec toi … Tu … » Elle le toise et il se sent devenir minuscule. Pen avait toujours eu la capacité de lire en lui, de deviner ses pensées … vraiment ? mais elle n’avait pourtant jamais compris qu’il l’aimait plus que comme une amie. Elle n’avait jamais compris ses compliments comme ceux d’un gamin qui est amoureux. Il lui avait dit qu’elle était parfaite, qu’elle était belle, mais à chaque fois cela se terminait par des éclats de rire … Elle ne le voyait pas comme un potentiel petit-ami, c’était ce que l’adolescent s’était dit. « T’as un rencard et t’essaies de m’éloigner ? T’sais que tu peux me le dire directement, …. » Il manque de s’étouffer avec sa gorgée de bière. Il s'essuie les lèvres du revers de la main. « Où est-ce que tu as été cherché ça ? un rencard ? sérieusement ? », il laisse échapper un éclat de rire. « J’essaie pas de t’éloigner. Je te fais pas la gueule. Tout va bien. » Un résumé peu convaincant mais il essaie de l’être, convaincant. Alors, il affronte son regard et lui affiche même un sourire. La porte de la cuisine s’ouvre et plusieurs personnes entrent pour venir se servir dans les armoires, le frigo et surtout remplir leurs gobelets, ignorant royalement la potentielle discussion qui vient d’avoir lieu. Et au lieu de rester auprès de son amie, il prend la fuite. Malin. Il fait mine d’avoir entendu son nom, il fait mine de devoir aller dans le salon. Il doit lui dire. Il doit lui faire comprendre qu’il l’aime. Pourquoi est ce que c’est si compliqué ? Il a déjà été dans cette situation, il a déjà flirté, il a déjà embrassé, il a déjà eu une petite amie alors pourquoi est-ce que c’est si compliqué avec Pen ?

Une fois dans le salon, il s’accroche à un groupe de potes et se met à s’incruster dans la conversation … faire comme si tout allait bien. Faire comme s’il ne pensait pas à la manière dont il devait entamer la conversation. Les heures passent et la soirée continue son chemin, sans encombre jusqu’à ce qu’ils retrouvent aux côtés de Penelope. Bingo ! Elle est assise dans la balancelle près de la piscine extérieure. Il se laisse tomber à côté d’elle. « Faut que je te dise un truc, Pen », il tourne la tête vers elle. La phrase sortait tout droit de nulle part. Il avait pris son courage pour venir se poser à côté d’elle et il ne voulait absolument pas se couper dans sa lancée. S’il faisait un geste en arrière, il n’oserait jamais. « J’te fais pas la gueule. J’voulais pas t’esquiver toute la soirée. C’est juste que je crois pas qu’on puisse rester amis.» Hein ? Quoi ?

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Avril 2004 – Maison de Peter Barnett « Où est-ce que tu as été cherché ça ? un rencard ? sérieusement ? » Je roule des yeux. Comme si c’était si étonnant que ça qu’il puisse avoir un rencard. Son éclat de rire n’aide pas à calmer les battements de mon cœur qui se sont, soudain, affolés. « Bah ouai un rencard quoi … Comme celui que t’as eu avec Emily la semaine dernière. », et merde ! Pourquoi j’avais vendu la mèche bon sang ! « J’essaie pas de t’éloigner. Je te fais pas la gueule. Tout va bien. » Du coup, moi aussi, j’essayais de me convaincre que tout allait bien. J’acquiesçe et d’autres invités font irruption dans la cuisine, brisant notre moment d’intimité. Tony m’adresse tout de même un petit sourire timide auquel je réponds avec le peu d’assurance dont je suis capable. Je pensais que la soirée allait se passer mieux après cette pseudo discussion mais ça ne fait qu’empirer en fait. Il me fuit. Il ne m’a pas adressé un mot de la soirée ! Comme si une mouche l’avait piqué, il s’est enfui de la cuisine pour aller parler avec je ne sais qui et me laisser en plan …Comme une pauvre fille !

Et c’était exactement comment je me sentais : une pauvre fille. Toute la soirée, je l’avais passé avec des copines, à danser – mal et sans aucun rythme – mais surtout à regarder mon meilleur ami s’amuser avec ses potes sans moi. Et je n’arrivais pas à comprendre ce qui lui était passé par la tête … Non vraiment, j’essayais de le comprendre. Comprendre ce que j’avais pu dire ou faire pour qu’il me fuit à ce point mais rien ne me venait.

J’avais fini par me laisser aller à boire quelques bières et j’étais un peu pompette je dois l’avouer. Et j’avais chaud. Très chaud alors j’en avais profité pour aller dehors me rafraîchir et poser mes fesses sur la balancelle près de la piscine extérieure. J’aperçois Tony de loin. Il discute avec une fille et elle semble bien s’amuser de ce qu’il lui raconte. Pfff les mecs sont cons. Et c’est sur cette réflexion que je vis, quelques secondes après, Tony se faufiler à côté de moi : « Faut que je te dise un truc, Pen », Je clignais des yeux, surprise, « t’es un ninja ou quoi ? Y’a 3 secondes, tu parlais avec cette fille et maintenant t’es là ? Te gêne pas pour moi, fais ta vie ! » Et vas-y que je rame, vas-y que je le repousse … Tout ce que je ne souhaite pas. « J’te fais pas la gueule. J’voulais pas t’esquiver toute la soirée. C’est juste que je crois pas qu’on puisse rester amis.» Je le regarde, croyant à une blague et je pouffe de rire avant … de m’arrêter net et de reprendre un air sérieux. « Qu’est-ce que tu racontes ? Pour … pourquoi on pourrait pas rester amis ? » je demande sans le lâcher des yeux, cherchant à capter son regard, complètement affolée par ce qu’il me disait, sans vraiment en comprends tous les tenants et les aboutissants. « T’es en train de me lourder mais … mais version amitié en fait ? Putain, pourquoi je suis venue à cette fête moi déjà ? »

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avril 2004 - UNIVERS ALTERNATIF
« t’es un ninja ou quoi ? Y’a 3 secondes, tu parlais avec cette fille et maintenant t’es là ? Te gêne pas pour moi, fais ta vie ! » Il est beaucoup trop concentré sur sa pathétique stratégie pour répliquer. « J’te fais pas la gueule. J’voulais pas t’esquiver toute la soirée. C’est juste que je crois pas qu’on puisse rester amis. » Elle rit mais il ne rit ps. Il a un air sérieux, très sérieux et détourne la tête pour fixer les autres s’amuser alors qu’il vient de dire à sa meilleure amie qu’elle ne peut plus l’être. Dans quel univers était-ce une bonne stratégie ? dans quel univers pensait-il que ce serait la meilleure manière de lui faire comprendre qu’il l’aimait autrement ? Un abruti. « Qu’est-ce que tu racontes ? Pour … pourquoi on pourrait pas rester amis ? » Et parce qu’il est un abruti jusqu’au bout, il continue et hausse les épaules tout en fuyant son regard. C’est le moment de dire, de sortir le grand jeu. Pourtant, il demeure encore muet et ses mains se font de plus en plus moites, si moites qu’il se les frotte sur son jean tout en se pinçant les lèvres. « T’es en train de me lourder mais … mais version amitié en fait ? Putain, pourquoi je suis venue à cette fête moi déjà ? » Il hausse de nouveau les épaules, avec le plus grand manque de répondant de la galaxie. Dans sa tête, c’était simple. Il lui disait ça. Elle était surpris et il se penchait vers elle pour l’embrasser et lui dire qu’il ne voulait pas d’elle comme meilleure amie mais qu’elle devait être sa petite amie. Dans sa tête, elle aurait ri et aurait enroulé ses bras autour de son cou tout en réitérant ce baiser. Mais là, dans la réalité, il ne savait pas vraiment comment s’en sortir et ne pouvait pas du tout s’imaginer l’embrasser. « Je sais pas pourquoi t’es venue … », mais qu’il est con ! Il prend une profonde inspiration et finit par se tourner vers elle. « J’aime pas quand tu squattes un peu trop avec Ash. Ca me saoule … et pas qu’avec lui, en fait … j’en ai marre d’être ton pote … », il fronce les sourcils, « j’ai plus envie d’être ta meilleure copine. » Son regard se pose sur elle mais se détache un instant pour finalement lui dire … cracher le morceau.

«Tu me plais, Pen. »

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@Anthony Lewis ☆ Pénélope

Avril 2004 – Maison de Peter Barnett Je me rendais compte que j’étais en train de vivre le moment le plus gênant de toute mon existence. A quel moment ça avait merdé ? A quel moment j’étais arrivée à cette fête avec la ferme intention de m’amuser pour qu’au final je sois en train de perdre mon meilleur ami ? ça faisait pas partie du plan ça ! Le plan c’était que je me morfonde un peu parce qu’il draguait des filles sans que je ne me dise que ce n’était pas normal de ressentir ça en tant que meilleure amie. Le plan c’était pas de me faire larguer amicalement parlant… PAS DU TOUT !! Je sens mon cœur battre un peu plus fort dans ma poitrine et fronce les sourcils quand il se contente d’hausser les épaules. Ça c’est clairement pas une réponse, moi j’ai besoin qu’il me dise clairement les choses parce que je sens que je vais péter un câble… Il n’ose même pas croiser mon regard, se frotte les mains contre son jean et moi, je suis d’autant plus perdu : « T’as une nouvelle meuf qui t’a demandé de plus me parler ? C’est un pari avec tes potes ? » demandais-je en essayant de comprendre ce qu’il se passait dans sa tête. Et je dois dire que ça me fait vriller de le voir comme ça, dans le plus grand des calmes, à hausser les épaules pendant que je m’agite nerveusement. Il faut que je me lève. Il faut VRAIMENT que je me lève. « Je sais pas pourquoi t’es venue … » Cette conversation n’avait aucun sens et pendant ce temps, je me contente de faire les cent pas devant lui, attendant qu’il soit plus clair. Au moment où je m’avance devant lui, il reprend enfin la parole : « J’aime pas quand tu squattes un peu trop avec Ash. Ca me saoule … et pas qu’avec lui, en fait … j’en ai marre d’être ton pote … », tout comme lui, je fronce les sourcils mais je reste sans voix, j’ai du mal à croire ce que j’entends. « j’ai plus envie d’être ta meilleure copine. » Mon sourcil droit se lève et je peux dire avec certitude que mon cœur manque un battement. Il laisse passer d’interminable secondes avant d’ajouter :  «Tu me plais, Pen. » Je déglutis avec difficultés et baisse les yeux un quart de seconde pour venir m’asseoir à côté de lui sur la balancelle. Je me mordille la lèvre inférieure et je sens que mes joues prennent littéralement feu. C’est pas la première fois qu’un mec me drague mais ce n’était pas lui. Jamais. Lui le faisait jamais et je me rendais compte que ça me retournait l’estomac de la plus délicieuse des manière. « Tony, » ma voix n’était plus qu’un murmure, et je m’étais tournée vers lui de manière à ce que nos visages ne se trouvent qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. « Tu me plais aussi… » Et je ne pouvais plus revenir en arrière. C’était dit maintenant et je le pensais… vraiment. Tout me plaisait chez lui : sa gentillesse, son rire, ses yeux, sa bouche, ses cheveux bouclés et je ne tardais pas à réduire à néant la distance entre nous pour poser doucement mes lèvres sur les siennes, complètement enivrée par son parfum, enivrée par la douceur de ses lèvres, enivrée parce que ce petit bisous ne me suffisait pas …

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avril 2004 - UNIVERS ALTERNATIF - maison de peter barnett. camarade de classe. [i]Elle s’installe de nouveau à côté de lui.
Elle va lui dire qu’elle n’est que son amie. Elle ne peut pas être plus. Elle va lui dire qu’il a mal compris, qu’il a sans doute mal interprété un geste, une parole. Elle va l’envoyer sur les roses avec un sourire désolé et poli. Son cœur se serre et il n’ose même pas relever la tête vers elle. Son regard est fixé sur ses chaussures devenues une œuvre d’art vu comment il les observe. Il a peur de voir son air désolé. Bordel. Il va pas la perdre à tout jamais. Il aurait dû se taire. Il n’aurait pas du lui dire quoique ce soit. Elle aurait été sa meilleure amie toute sa vie. « Tony. » Sans bouger, il marmonne un « Mm. » Il finit par la regarder et à sa surprise, elle est plus près que jamais. Son regard se perd dans le sien. Il le découvre presque. Son cœur se serre un peu plus. « Tu me plais aussi… » La réciproque ? Il n’avait pas pensé à ce scenario. Il est soulagé. Soulagé et ne le cache pas. Ses épaules s’affaissent et quand elle rompt la distance pour venir déposer un baiser sur ses lèvres, il a le sentiment de devenir soudainement léger. Le prude baiser est sans doute la réponse à toutes ces questions. Il ouvre de nouveau les yeux et son regard se pose sur les lèvres de son amie avant de retrouver son regard. Il a envie de rire car c’est fou. Fou d’embrasser sa meilleure amie.

« Oh », lâche-t-il alors dans un éclat de rire. « J’m’attendais pas à ça … », il ajoute toujours avec ce rire nerveux au fond de la voix. Et comme pour s’en convaincre, s’en assurer, il réitère ce baiser. Un baiser d’adolescent. Dans une soirée d’adolescents. Il était loin de s’imaginer que ce baiser allait changer radicalement le courant de sa vie. Et ceux et celles qui les surprennent se donnent des coups de coude. Penelope et Anthony, un couple.