La soirée décollait enfin au At Nate’s Jazz Club comme en témoignait le brouhaha qu’entendait Leroy de son bureau tandis qu’il se dépêchait de terminer l’horaire des employés pour les semaines à venir. S’il avait une confiance presque aveugle en la majorité de leurs employés qu’ils avaient choisis avec soin, Anwar et lui, le gérant préférait tout de même être dans le feu de l’action que dans son bureau, se rendant toujours disponible pour le moindre pépin. Ce n’était pas parce qu’il ne travaillait plus au Kearns Hotels Group qu’il ne s’investissait pas autant dans son travail, mais cette fois-ci il le faisait pour lui, pas pour son père qui était un éternel insatisfait. « Leroy? On a un problème. » Il fronça les sourcils en lâchant un hm. « Il y a eu une erreur au niveau des réservations. La personne qui a pris l’appel a inscrit dans le livre que c’était pour deux personnes, mais c’est pour cinq. On est à pleine capacité, il n’y a pas d’autres tables de disponibles. » Par habitude, il verrouilla son ordinateur puis se leva en poussant un soupir étranglé en découvrant ses articulations endolories d’avoir longtemps été assis. Accompagné de son employée, il se rendit dans la salle principale en mode solution. Au bout de quelques secondes, il pointa une série de tables. « On pousse un peu ces tables par là, je vais aller en chercher une de plus à l’arrière qu’on pourra coller à celle-là. » expliqua-t-il en se caressant la mâchoire du bout des doigts. « Ça va être un peu serré, mais ça va le faire. » Leroy laissa la jeune femme déplacer les tables avec l’aide de l’autre serveur tandis qu’il s’éclipsa à l’arrière pour revenir avec une petite table sur l’épaule.
Satisfait, il monta sur la petite scène et prit place derrière le micro pour présenter leurs invités de la soirée. « Soyons honnêtes, je ne savais pas du tout dans quelle aventure je me lançais quand j’ai pris la décision d’acheter le Jazz Club il y a deux ans avec Anwar. On n’avait aucune idée si ça allait fonctionner, mais de voir l’endroit bondé aujourd’hui, ça fait vraiment chaud au cœur. Merci d’avoir choisi de passer votre vendredi soir en notre compagnie. » Il passa une main dans sa longue chevelure tout en tendant son autre bras en direction du petit groupe d’hommes debout à côté de la scène. « Aujourd’hui, pour le plaisir de vos oreilles, nous accueillons un groupe local. Une petite main d’applaudissement pour les Koala Keys.» Il applaudit tout en s’éloignant doucement du micro pour laisser toute la place aux musiciens. D’un pas rapide, il quitta en direction de la cuisine pour prendre le plat de nachos qu’il avait commandé juste avant de présenter le groupe maintenant sur scène. Sourire aux lèvres, il rejoignit le petit groupe de cinq personnes qui avait dû attendre de longues minutes avant de pouvoir s’asseoir étant donné l’erreur de réservation. « Bonsoir. Je tiens à présenter mes sincères excuses au nom de notre équipe pour l'attente. Nous nous excusons sincèrement pour cette erreur. En signe de notre désir de rectifier la situation, nous avons préparé nos fameux nachos spécialement pour vous ce soir. Nous espérons que cela vous plaira et que vous pourrez profiter pleinement de votre repas malgré ce contretemps. Votre satisfaction est notre priorité, et nous sommes reconnaissants pour votre compréhension. » Il adressa un sourire à chacune des personnes présentes à cette table, jusqu’à ce que son regard ne croise celui de Wild qu’il n’avait pas revue depuis ce soir où elle avait vidé les tiroirs de sa commode sans aucune explication. Figé, il tenta d’avoir l’air impassible malgré son cœur qui battait la chamade dans sa poitrine. « Wild? Quel plaisir de te revoir. » dit-il pour ne pas créer d’histoires devant ses camarades, malgré un léger trémolo dans sa voix. Presque quatre ans s’étaient écoulés depuis leur rupture, mais beaucoup de questions demeuraient sans réponse. Il était passé à autre chose depuis le temps, mais que son ex soit partie sans même un mot le dérangeait toujours autant. Parce que Wild n’était pas n’importe qui, pas comme toutes les autres femmes qui avaient fait un passage bref dans ses draps. Elle était la sœur de Nate, un très bon ami à lui, mais aussi celle qui avait partagé sa vie le plus longtemps. Elle avait compté et il avait sincèrement cru qu’ils pourraient faire un bon bout de chemin ensemble parce qu’elle le connaissait bien. Il s’était trompé et c’était peut-être ça qui le dérangeait en fait, d’y avoir réellement cru, d’avoir échoué encore…
Wild Fitzjames
la dernière allumette
ÂGE : 35 ans (25 juin 1989) SURNOM : La Mioche selon ses frères. Wild pour les autres. L'Emmerdeuse lorsqu'elle danse sous l'orage. STATUT : S'accoutume à la pluie. Acide à s'en brûler le coeur. MÉTIER : Podcast « Without Taboo » depuis avril 2020. Emission sexo sans complexe. 3e podcast le plus écouté en Australie. A reçu 2 Awards en Novembre 2023. LOGEMENT : 308 montague road, West end dans un magnifique loft industriel. POSTS : 326 POINTS : 310
TW IN RP : Sexualité - Alcool - Language cru - Deuil TW IRL : AucunGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Est née à Sydney • A 3 grands frères • L'ainé, Josh, est décédé en Irak lors d'une attaque sur base américaine en 2008 • A un sens de la répartie particulièrement virulent • Est décrite comme extravertie, souriante et particulièrement mordante • A en permanence une chaîne en argent à la cheville ornée d'un trèfle à 4 feuilles où il y a les initiales de la fraterie (J.N.C.W) • A fait un double cursus Journalisme - Psychologie • Adore manger par dessus tout • Attire les animaux comme le miel avec les ours • Bornée à en crever • Loyauté sans faille en amitiéDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #006699 RPs EN COURS : Willay #5#7 Il y a tes yeux qui me tuent quand tu me dis que c'est fini. Il y a le vent de nos sanglots qui souffle pour une amnistie. Mais rien n'arrêtera la lutte, rien n'assèchera cette pluie. Non rien ne finira la chute .
Aliénor #2 Tu nous entends l'Univers ? Si tu nous entends, attends-nous ! On arrive. On voudrait : tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre. On cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s'y fondre en grand.
Carter (scénario) Les jeux d'enfants sous la pluie disparaissent en un tour d'magie. Et quand l'orage éclate et qu'on s'retrouve à court d'abris. On aboie en silence dans nos voyages au bout d'la nuit. Au bout d'la nuit, j'écoute tes histoires fantastiques. Ça comble un vide en moi, toi, t'as plus de vies qu'un chat.
So don't call me baby Unless you mean it Don't tell me you need me If you don't believe it.
Février 2020.
« Mademoiselle Fitzjames, cela fait bientôt deux heures que vous attendez Monsieur Kersey. Je pense qu'il ne viendra pas ce soir. » Elle se mit à soupirer tout en fixant la place face à elle qui restait éternellement vide. Elle regarda une ultime fois l'écran de son téléphone et constata avec une certaine amertume qu'elle n'avait toujours aucune nouvelle de Lee. Relevant ses yeux clairs dans ceux du serveur, elle lui offrit un sourire triste. « Je devrais y être habituée n'est-ce pas ? » Celui-ci resta muet. Aucune réponse n'était nécessaire. D'un geste il déposa un verre de bourbon face à elle. « Cadeau de la maison. » La jolie brune laissa échapper un petit rire qui lui sembla sonner faux. « Merci Thomas. » Le serveur la fixa quelques instants et sans prononcer un seul mot, elle comprit parfaitement toute la compassion qu'il aurait aimé lui transmettre. Tournant les talons, il disparut plus loin dans la salle. Attrapant le verre, elle le fit tourner à de nombreuses reprises sur lui même, observant sa danse sombre sur la nappe immaculée. Pourquoi était-ce aussi douloureux ? Elle ne comptait plus toutes ces fois où elle l'avait attendu, ces fois où il l'avait tout bonnement oubliée. Toutes ces fois où, finalement, elle ne comptait pas assez pour lui. La chute fut douloureuse, plus suffocante que ce qu'elle s'était imaginée. Cet amer constat signait le début de leur fin. D'une traite elle porta l'alcool à ses lèvres, en appréciant la note tourbée qui la fit un instant grimacer. Elle claqua le verre sur la table, plus durement que ce qu'elle aurait voulu. Attrapant son sac et sa veste, elle quitta le restaurant dans la nuit noire.
Quatre années s'étaient écoulées depuis ce soir là. Quatre années qui avaient littéralement changé sa vie. En arrêtant d'attendre cet amour qui ne serait jamais complètement réciproque, elle avait simplement décidé de vivre pour elle. Leroy était amouraché de Kersey Jewels & Co. Jamais elle n'obtiendrait cette place tant convoitée. Alors elle s'était émancipée, l'ayant peut être trop lâchement abandonné. Pour se sentir à nouveau pleinement vivante, elle avait dû faire des choix. Se surpasser encore et toujours. Travailler dur, peut être même trop, pour toujours pouvoir rêver plus grand. Alors elle était partie, sans un mot, sans un au revoir. Elle avait simplement repris ses affaires et avait disparut de la vie de Kersey en un instant.
Aujourdhui.
La soirée commençait mal il fallait bien se l'avouer. La gueule déconfite de Scott en témoignait. La personne qui avait pris sa réservation au téléphone ne semblait pas avoir bloqué une table assez grande pour leur groupe. Malgré ça, la gentille petite serveuse qui faisait les yeux doux à son ami, tenta de leur trouver une solution. « Je vous demande de bien vouloir patienter quelques instants. » Elle offrit un sourire un peu trop grand à l'égard de Scott et la jolie brune ne put s'empêcher de taquiner son ami. « Je crois que tu as un ticket. » Elle lui offrit un clin d’œil amusé tandis qu'il levait les yeux au ciel. La demoiselle revint avec un autre serveur et ils commencèrent à déplacer toutes les tables. D'un regard, elle embrassa la salle et fut amusée par le décor du club. La refonte de ce dernier était nécessaire et elle devait bien avouer que la restauration était réussie. C'était fait avec beaucoup de goût. Perdue dans sa contemplation, une silhouette attira soudainement son attention. Un homme de dos, la quarantaine, cheveux longs et bouclés, une magnifique chemise couleur bourgogne tentait de traverser la salle pour s'approcher de la scène. C'était impossible. Ses yeux tentèrent de voir un unique détail à travers la foule. Passant de l'ombre à la lumière, elle observait de dos cette silhouette qui lui rappelait l'homme qui avait partagé sa vie. Quand soudain, elle aperçut un infime détail qui leva immédiatement le doute. Ses putains de chaussettes étaient parfaitement assorties à sa chemise. Comment est-il possible qu'après toutes ces années, il continuait de venir boire un verre ici ? « Wild, ça va ? On dirait que tu viens de voir un fantôme. » Elle faillit s'étouffer avec sa coupe de champagne. Un peu plus et elle aurait repeint la chemise de Scott. « C'est pire que ça. » D'un geste de la main, elle lui intima de ne pas s'inquiéter.
Même si son allure générale avait changé, elle ne pouvait que se rendre à l'évidence. Face à cents autres hommes, elle aurait pu aisément reconnaître sa démarche caractéristique. Un long frisson descendit le long de sa nuque alors qu'elle reprenait une gorgée d'alcool. « Soyons honnêtes, je ne savais pas du tout dans quelle aventure je me lançais quand j’ai pris la décision d’acheter le Jazz Club il y a deux ans avec Anwar. On n’avait aucune idée si ça allait fonctionner, mais de voir l’endroit bondé aujourd’hui, ça fait vraiment chaud au cœur. Merci d’avoir choisi de passer votre vendredi soir en notre compagnie. » Lee venait donc toujours régulièrement au At Nate's Jazz Club. Et pire encore, d'après ce qu'elle pouvait en déduire, il en était désormais le patron. Très étonnée de constater qu'il trouvait le temps d'être ici et de diriger le Kersey Jewels & Co, elle fronça les sourcils. Cet homme l'étonnerait toujours. Comme quoi, depuis le temps, il semblait avoir enfin trouvé le sens des priorités. Ce qu'elle n'avait pas prévu en revanche c'est qu'il viendrait se pointer en personne à leur table. Avant qu'elle n'ait le temps de trouver un échappatoire, il se présentait à eux avec un grand plat de nachos. « Bonsoir. Je tiens à présenter mes sincères excuses au nom de notre équipe pour l'attente. Nous nous excusons sincèrement pour cette erreur. En signe de notre désir de rectifier la situation, nous avons préparé nos fameux nachos spécialement pour vous ce soir. Nous espérons que cela vous plaira et que vous pourrez profiter pleinement de votre repas malgré ce contretemps. Votre satisfaction est notre priorité, et nous sommes reconnaissants pour votre compréhension. » Soit il était très bon acteur, soit il était complètement aveugle. Impassible, elle le fixait de haut en bas en attendant qu'il se rende compte de sa présence. Ce qui ne tarda pas. « Wild ? Quel plaisir de te revoir. » Putain que s'en était douloureux. Son regard ancré dans le sien, elle ne bougea pas d'un millimètre. Une vague d'émotions lui brûlant les veines. Jamais elle n'aurait cru que le revoir après tant d'années lui ferait toujours autant d'effet. Et alors qu'une multitude de souvenirs venaient se bousculer dans sa tête, elle se prit un grand coup de coude dans les côtes de la part de Scott. « Wild, dis quelque chose. » Lui murmura-t-il, les dents serrées. Sortant de ses pensées, elle offrit un sourire froid à l'homme qui se tenait face à elle. « Ravie de te voir Leroy. Je suis contente de voir qu'il t'arrive de sortir de Kersey Jewels & Co. » Bon OK, c'était facile. Mais en même temps, comment voulez-vous qu'elle réagisse alors qu'il restait encore en suspens de trop nombreux non-dits. Scott ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes, passant de Leroy à Wild avec une tête de poisson rouge. C'était le seul à cette table qui connaissait son passé, il n'avait simplement jamais eu l’opportunité de rencontrer le grand Leroy Kersey. « C'est ton Ler... » Ne le laissant pas finir sa phrase, elle lui mit une tape sur la cuisse pour l'empêcher d'en dire d'avantage. Lui lançant un regard noir, elle se redressa tout en s'approchant de Lee. « Ne m'en voulez pas, je vais discuter avec notre hôte, je reviens tout à l'heure. » Et avant que Scott n'ait le temps d'ajouter quoique ce soit, elle attrapa Leroy par le poignet pour s'éloigner de leur table. L'odeur enivrante de son parfum la fit doucement frissonner, jamais elle n'aurait pu l'oublier. Une fois assez éloignés du petit groupe, elle relâcha son emprise pour ancrer ses yeux d'un bleu profond dans les siens. « Te connaissant tu dois avoir du bon bourbon. Il va me falloir quelque chose de fort là, maintenant. » C'était l'heure. Celle de s'expliquer, celle de ressasser ce passé si longtemps oublié, l'heure des réponses.
Le temps nous rattrapera et nous fera changer. La folie et l'attente, ça on connaît. Le vent souffle si fort que j'en ai pleuré. Et si je t'attends, qu'est-ce qu'il se passera le jour après l'orage ? Comme si on s'attendait, les larmes se retrouvent toujours en otage.
Dernière édition par Wild Fitzjames le Sam 25 Mai 2024 - 9:31, édité 2 fois
Wild n’avait pas besoin de prononcer le moindre mot pour que son ex comprenne qu’elle lui en voulait toujours quatre ans plus tard pour la façon dont il l’avait traitée. Le long regard qu’ils échangèrent en silence suffisait à mettre en lumière tous les non-dits qui persistaient entre eux malgré tous leurs efforts pour ne rien laisser paraître. « Ravie de te voir Leroy. Je suis contente de voir qu'il t'arrive de sortir du Kearns Hotels Group. » La remarque lui arracha un sourire. Il l’avait mérité, mais ça ne rendait pas la critique plus agréable pour autant. « Je fréquentais déjà l’endroit à l’époque, mais peut-être as-tu oublié? » Sinon pourquoi aurait-elle pris le risque de tomber sur lui en venant ici ce soir? Peut-être s’était-elle dit que les chances étaient minces considérant tout le temps qu’il consacrait à son travail au détriment de sa vie personnelle. «C'est ton Ler… » Le regard toujours rivé sur son ex, Leroy arqua un sourcil en entendant très bien le ton prononcé par son client. Si Wild avait empêché Scott de terminer sa phrase, Lee avait très bien compris que c’était son prénom qui aurait suivi si elle n’était pas intervenue. Malgré l’envie de passer un commentaire pour faire comprendre qu’il avait entendu, il se contenta d’offrir un sourire poli. Les apparences, toujours, il voulait demeurer professionnel puisqu’il était au travail, après tout. « Ne m'en voulez pas, je vais discuter avec notre hôte, je reviens tout à l'heure. » Sans se faire prier, le propriétaire du Jazz Club se laissa guider jusqu’au bar non loin. La dernière fois que la jeune femme avait glissé ses doigts sur son épiderme, elle l’avait fait avec tendresse. Ils en étaient à des années lumières, aujourd’hui. Lorsqu’elle le lâcha enfin, il caressa son poignet du bout des doigts. « Te connaissant tu dois avoir du bon bourbon. Il va me falloir quelque chose de fort là, maintenant. » - « S’il te plait? » lâcha-t-il dans un soupir en lui faisant un signe de tête en direction de son bureau un peu plus loin. Pas question d’avoir cette discussion à proximité de curieux.
« Ferme la porte. » Après avoir sorti une bouteille de bourbon d’une boîte posée près de son bureau, il remplit un premier verre. Plutôt que de le donner à son ex qui tendait la main, cependant, il le vida d’une traite. Il le remplit une seconde fois, en plus d’un deuxième verre qu’il tendit vers elle un peu à contrecœur. « Ton Leroy alors? » Assis sur le coin de son bureau, il croisa ses bras contre son torse en la regardant intensément. « Ça t’aura pris quatre ans pour te décider à me parler? » Il avait négligé leur relation, il en avait conscience, mais il était d’avis qu’il aurait mérité des explications, qu’elle prenne au moins le temps de mettre un terme à leur relation en face à face et non pas en se sauvant de chez lui comme une voleuse. « Oh et un très gros hasard, car soyons honnêtes, tu n’aurais jamais eu le courage de me parler si tu n’étais pas ici ce soir. » Pendant plusieurs jours, il avait attendu de ses nouvelles pour qu’ils puissent au moins revenir sur ce qu’il s’était passé. Naïvement, il avait même espéré qu’elle lui pardonnerait et qu’elle lui donnerait une chance de plus, comme tous les soirs où elle l’avait retrouvé au Kearns Hotels Group à bout de souffle et qu’il s’était accroché à son bras comme s’il s’agissait d’une bouée de sauvetage. Au bout de quelques jours, il s’était rendu à l’évidence qu’il n’avait sans doute pas été aussi important pour elle qu’elle l’avait été pour lui. « Alors vas-y, je t’écoute. Mieux vaut tard que jamais. » Ça fait quatre ans que j’attends.
Wild Fitzjames
la dernière allumette
ÂGE : 35 ans (25 juin 1989) SURNOM : La Mioche selon ses frères. Wild pour les autres. L'Emmerdeuse lorsqu'elle danse sous l'orage. STATUT : S'accoutume à la pluie. Acide à s'en brûler le coeur. MÉTIER : Podcast « Without Taboo » depuis avril 2020. Emission sexo sans complexe. 3e podcast le plus écouté en Australie. A reçu 2 Awards en Novembre 2023. LOGEMENT : 308 montague road, West end dans un magnifique loft industriel. POSTS : 326 POINTS : 310
TW IN RP : Sexualité - Alcool - Language cru - Deuil TW IRL : AucunGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Est née à Sydney • A 3 grands frères • L'ainé, Josh, est décédé en Irak lors d'une attaque sur base américaine en 2008 • A un sens de la répartie particulièrement virulent • Est décrite comme extravertie, souriante et particulièrement mordante • A en permanence une chaîne en argent à la cheville ornée d'un trèfle à 4 feuilles où il y a les initiales de la fraterie (J.N.C.W) • A fait un double cursus Journalisme - Psychologie • Adore manger par dessus tout • Attire les animaux comme le miel avec les ours • Bornée à en crever • Loyauté sans faille en amitiéDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #006699 RPs EN COURS : Willay #5#7 Il y a tes yeux qui me tuent quand tu me dis que c'est fini. Il y a le vent de nos sanglots qui souffle pour une amnistie. Mais rien n'arrêtera la lutte, rien n'assèchera cette pluie. Non rien ne finira la chute .
Aliénor #2 Tu nous entends l'Univers ? Si tu nous entends, attends-nous ! On arrive. On voudrait : tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre. On cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s'y fondre en grand.
Carter (scénario) Les jeux d'enfants sous la pluie disparaissent en un tour d'magie. Et quand l'orage éclate et qu'on s'retrouve à court d'abris. On aboie en silence dans nos voyages au bout d'la nuit. Au bout d'la nuit, j'écoute tes histoires fantastiques. Ça comble un vide en moi, toi, t'as plus de vies qu'un chat.
So don't call me baby Unless you mean it Don't tell me you need me If you don't believe it.
Cette absence de réponse n'était clairement pas dans ses habitudes. Pendue à ses yeux, les siens ne parvenaient pas à s'en décrocher jusqu'au moment douloureux où le coude de Scott rencontra sa cage thoracique. « Je fréquentais déjà l’endroit à l’époque, mais peut-être as-tu oublié ? » Elle lâcha un hm en arquant les sourcils. Mais pour qui la prenait-il ? Du tac au tac elle répondit froidement les dents serrées. « Oublier c'est plutôt ton truc que le mien. » Allez que les hostilités commencent. Joyeux Hunger Games à tous qui êtes ici ce soir pour mater ce spectacle. L'histoire de deux âmes qui auraient pu construire un Empire mais dont il ne reste aujourd'hui que des ruines. Ce n'était pas elle qui avait choisi le lieu de la soirée, il y a encore une heure à peine, elle n'avait aucune idée d'où ils allaient atterrir. Scott lui avait simplement indiqué qu'il avait réservé dans un endroit génial et qu'ils iraient faire du repérage pour vérifier si l'endroit pouvait accueillir la soirée d'anniversaire du podcast. Point. C'était un grand garçon, elle n'en avait pas demandé plus.
« C'est ton Ler... » Mais ce n'était pas possible. Est-ce qu'au moins une fois dans sa vie, ce dernier pouvait fermer sa grande gueule d'alligator ?! Ce n'était absolument pas le moment de donner autant d'importance à Leroy. La jolie brune savait pertinemment qu'il n'allait pas passer à côté de la remarque de son ami. Elle serra les mâchoires tout en se levant d'un bon et en l'attrapant par le poignet. Déambulant à travers la foule, ils ne s'arrêtèrent qu'arrivés près du bar. Relâchant son emprise, elle ne put retenir la surprise de sentir ses doigts effleurer sa peau. Pourquoi, après autant de temps, cela lui faisait-il toujours autant d'effet ? Se maudissant de prêter attention à un si petit détail, il la ramena douloureusement à la réalité dans le soupir qu'il lui offrit. « S’il te plait ? » Elle leva les yeux au ciel sous l'exaspération. Non pas que la politesse n'était pas quelque chose d'important, bien au contraire, mais dans ces circonstances, ce n'était pas une priorité. Il ne lui avait fait remarquer que pour l'emmerder. D'un regard, elle comprit qu'ils allaient se diriger dans son bureau. Si elle l'avait soigneusement évité pendant quatre ans, ce n'était pas pour se retrouver en tête à tête dans une pièce à l'écart. Elle se mordit l'intérieur de la joue avant de le rejoindre.
« Ferme la porte. » Avec plaisir votre Majesté, qu'elle faillit lui répondre mais aucun son ne franchit le seuil de ses lèvres. Comme un gentil petit agneau, elle le suivit jusqu'à son bureau, seuls les bruits de ses escarpins résonnant dans la pièce. Alors qu'il était en train de remplir un premier verre, elle tendit la main vers lui par réflexe. Grosse erreur. Il le vida d'une traite devant elle. Comme quoi certaines choses, malgré le temps, ne changeraient jamais. Elle attrapa le second verre qu'il lui tendit avec une grande gaité de coeur tout en lui offrant un signe de tête en remerciement. « Ton Leroy alors ? » Alors qu'elle s'apprêtait à porter le liquide ambré à ses lèvres, elle se stoppa net dans son élan. « Scott devrait parfois apprendre à se taire. » Elle prit alors une gorgée d'alcool avant de plonger ses yeux dans les siens. « Tu as dû te sentir flatté, non ? » Allez pas à elle. Comme si le fait que des années après s'être quittés, un inconnu prononce son prénom de cette manière, ne lui avait pas, ne serait-ce que chatouiller son égo. N'était-ce pas un léger aveu de la place qu'il avait eu autrefois dans sa vie ? « Ça t’aura pris quatre ans pour te décider à me parler? » Elle serra la mâchoire, si fortement que ses muscles en furent douloureux. Elle arrivait aisément à percevoir la rancoeur dans sa voix. Mais s'il pensait qu'elle était la seule en tord alors ce n'était plus le doigt, mais le bras tout entier qu'il se mettait dans l'oeil. « Oh et un très gros hasard, car soyons honnêtes, tu n’aurais jamais eu le courage de me parler si tu n’étais pas ici ce soir. » Elle leva un sourcil, un sourire étirant ses traits délicats. « Alors vas-y, je t’écoute. Mieux vaut tard que jamais. » C'est qu'on était à deux doigts de voir apparaître le Leroy colérique. Y aurait-il encore quelques braises ardentes cachées sous les cendres ? « Je t'en prie Lee, pas à moi. » Elle reprit une gorgée de bourbon, avant d'enchainer, les yeux brillants d'une toute nouvelle intensité. « Je suis partie. Mais la suite, tu l'as voulu aussi. Est-ce ton égo qui a été trop blessé pour tenter de me retrouver ? » Elle se rapprocha de lui, n'étant plus qu'à un pas ou deux. « Nous savons tous les deux que ce qu'un Kersey veut, il l'obtient. Alors arrête un peu de tout remettre sur mon dos. Si tu avais réellement voulu qu'on ait cette discussion, tu m'aurais retrouvée même à l'autre bout du monde. » Sa dernière remarque lui pinça le coeur. Même si elle avait pris la décision de partir, de lui provoquer cet électrochoc qui lui aurait peut-être permis de revoir ses priorités, elle avait été déçue de cette fin. Était-ce la fierté qui les avait à ce point détruits ? Elle, blessée d'avoir été de trop nombreuses fois oubliée et délaissée et lui, d'avoir été abandonné sans explication ? Qu'il n'ait pas le culot de lui parler de courage car là c'était clairement l'hôpital qui se fichait de la charité. S'il avait eu le cran de tenir tête un jour à son paternel alors, peut-être qu'ils n'en seraient pas là aujourd'hui. « Et puis, soyons honnêtes deux minutes. Tu m'aurais dit quoi ? Les mêmes excuses que ce que j'avais pu entendre des dizaines de fois auparavant ? » Elle soupira, ses yeux bleus ancrés intensément dans les siens. « Il n'y avait que le Kersey Jewels & Co qui comptait à tes yeux. J'ai simplement pardonné de trop nombreuses fois avant de m'en rendre compte. » Cette douleur vive qui lui transperça la poitrine, trace indélébile de l'importance qu'il avait eu dans sa vie. Elle l'avait aimé, même s'il semblait en douter.
Le temps nous rattrapera et nous fera changer. La folie et l'attente, ça on connaît. Le vent souffle si fort que j'en ai pleuré. Et si je t'attends, qu'est-ce qu'il se passera le jour après l'orage ? Comme si on s'attendait, les larmes se retrouvent toujours en otage.
Dernière édition par Wild Fitzjames le Mer 15 Mai 2024 - 23:19, édité 1 fois
« Scott devrait parfois apprendre à se taire. » Leroy aurait sans doute pensé la même chose si les places avaient été interchangées, mais pour l’instant, l’homme l’amusait particulièrement. « Je l’ai trouvé plutôt divertissant. » Ce n’était sans doute pas très mature de sa part, mais il se réjouissait un peu de voir son ex mal à l’aise quand elle n’avait même pas cru bon de rompre avec lui de vive voix. Visiblement, elle s’en était donnée à cœur joie en racontant leur histoire à qui voulait bien l’entendre par contre. Le fait que sa réputation puisse avoir été entachée le dérangeait, même si Scott et lui ne se connaissaient pas du tout. Les apparences, encore et toujours. « Tu as dû te sentir flatté, non ? » Un peu quand même, mais à quoi bon l’admettre quand ils n’étaient plus rien d’autre que deux ex aigris? « Je suis surtout surpris que tu ne te sois pas gênée de me traîner dans la boue quand tu n’étais même pas capable de rompre en me regardant droit dans les yeux. » répondit-il en plissant les yeux, bien déterminé à ne pas détourner le regard le premier. Il ne s’attarda pas plus longtemps sur le sujet de l’ami de Wild, il y avait plus important à discuter quand il attendait cette discussion depuis bien trop longtemps.
Leroy savait très bien qu’il n’avait pas été à la hauteur en tant que conjoint, que Wild méritait mieux que quelqu’un qui l’oubliait à répétition, mais ça n’avait pas rendu leur rupture moins douloureuse. Tout le long de leur relation, jamais elle ne s’était gênée de lui dire ce qu’elle avait sur le cœur. Pourquoi partir sans un mot dans ce cas? Il n’avait jamais compris et c’était ce silence qui l’avait tant blessé, même s’il s’était montré détaché en se noyant un peu plus dans son travail. « Je t'en prie Lee, pas à moi. Je suis partie. Mais la suite, tu l'as voulu aussi. Est-ce ton égo qui a été trop blessé pour tenter de me retrouver ? » Surpris par ses propos, il fronça les sourcils tandis que sa tête eut un mouvement de recul. « Je l’ai voulu, vraiment? Tu penses que je faisais exprès pour te pousser à bout afin que tu partes? J’ai essayé de te rejoindre, mais tu n’as jamais retourné mes appels. Je croyais que tu avais juste besoin d’espace, que tu reviendrais et qu’on pourrait en discuter comme deux adultes. » Pas qu’il se ferait ghoster comme un adolescent. Elle renchérit. « Nous savons tous les deux que ce qu'un Kearns veut, il l'obtient. Alors arrête un peu de tout remettre sur mon dos. Si tu avais réellement voulu qu'on ait cette discussion, tu m'aurais retrouvée même à l'autre bout du monde. » Un rire sardonique lui échappa malgré tous ses efforts pour contenir sa colère. Le visage crispé, il passa sa langue sur ses lèvres en la toisant. « Tu n’as aucune idée de ce que c’est que d’être un Kearns. » Leroy s’était fait passer en deuxième toute sa vie dans l’espoir que son père lui témoigne une certaine reconnaissance. Au final, Desmond n’avait fait que lui voler tout ce qui lui tenait à cœur. Il y avait eu le poste de PDG au Kearns Hotels Group, mais aussi sa fille Charlotte qu’il n’avait pas pu voir grandir ainsi que toutes ses relations amoureuses qui avaient été écourtées à cause de son investissement dans l’entreprise familiale. Que lui restait-il aujourd’hui maintenant que son père était mort? Un sentiment d’échec et son penthouse de trois millions qu’il ne pourrait jamais amener sur son lit de mort. « Peu importe le temps, peu importe les sacrifices, ce n’était jamais assez. » Si bien que la relation entre Leroy, Cristina, Harlan et Andres en souffrait encore aujourd’hui. « Tu penses que j’ai eu ce que je voulais? » demanda-t-il en riant avant de reprendre un air sérieux. « Ce que Desmond voulait, il l’obtenait. Pour le reste, ça n’a jamais eu d’importance. » Encore moins lui dont le sang qui coulait dans ses veines n’avait absolument rien à avoir avec celui des Kearns. Desmond n’avait jamais rien dit à ce sujet, mais Leroy était persuadé que le fait qu’il ne soit pas son fils biologique avait joué dans la balance.
Il était prêt à porter tout le poids de leur rupture sur ses épaules parce qu’il était en cause et il le savait, il aurait simplement apprécié qu’elle prenne quelques minutes pour lui dire en personne. Était-ce trop demandé? Il en avait besoin pour fermer le dossier, pour clore leur histoire qui était restée sans fin comme une série annulée avant la fin. « Et puis, soyons honnêtes deux minutes. Tu m'aurais dit quoi ? Les mêmes excuses que ce que j'avais pu entendre des dizaines de fois auparavant ? » Agacé, il serra la mâchoire en baissant les yeux vers son verre qu’il porta à ses lèvres pour en prendre une gorgée. Wild n’avait pas tort, elle aurait sans doute eu droit à la même chanson que toutes les autres fois. « Il n'y avait que le Kearns Hotels Group qui comptait à tes yeux. J'ai simplement pardonné de trop nombreuses fois avant de m'en rendre compte. » Le souffle court, il demeura silencieux en fixant le liquide ambré qu’il faisait tournoyer dans son verre. Il aurait aimé pouvoir lui dire qu’elle avait tout faux, qu’elle avait compté bien plus qu’elle ne pouvait imaginer. Il n’avait peut-être pas été très doué pour lui montrer, mais le temps passé ensemble lui avait fait énormément de bien. Elle avait été sa bouffée d’oxygène quand le Kearns Hotels Group l’étouffait. Lorsqu’il la retrouvait le soir, sa simple présence suffisait à retirer de ses épaules toute la tension qui s’était accumulée au fil de la journée. Elle avait été le calme dans sa tempête interne et il s’était senti complètement déraciné lorsqu’elle était disparue comme un coup de vent. « Probablement. » dit-il finalement en daignant relever ses yeux vers les siens. « Il n’y avait rien à sauver, tu méritais mieux. Tout ce que je voulais, c’était une discussion. » Même si la discussion lui aurait tout autant brisé le cœur et qu’il aurait détesté se montrer vulnérable. « Tu seras contente d’apprendre que j’ai tout fait ça pour rien. » Il tenta de camoufler son sourire triste en prenant une nouvelle gorgée de bourbon. « Le Kearns Hotels Group est le problème de Cristina maintenant. » Il déposa bruyamment son verre sur son bureau, puis releva les yeux une fois de plus pour guetter la réaction de son ex. « Parce que ce qu’un Kearns veut, il l’obtient, n’est-ce pas? » En tout cas pas lui.
Dernière édition par Leroy Kearns le Ven 1 Mar 2024 - 21:33, édité 1 fois
Wild Fitzjames
la dernière allumette
ÂGE : 35 ans (25 juin 1989) SURNOM : La Mioche selon ses frères. Wild pour les autres. L'Emmerdeuse lorsqu'elle danse sous l'orage. STATUT : S'accoutume à la pluie. Acide à s'en brûler le coeur. MÉTIER : Podcast « Without Taboo » depuis avril 2020. Emission sexo sans complexe. 3e podcast le plus écouté en Australie. A reçu 2 Awards en Novembre 2023. LOGEMENT : 308 montague road, West end dans un magnifique loft industriel. POSTS : 326 POINTS : 310
TW IN RP : Sexualité - Alcool - Language cru - Deuil TW IRL : AucunGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Est née à Sydney • A 3 grands frères • L'ainé, Josh, est décédé en Irak lors d'une attaque sur base américaine en 2008 • A un sens de la répartie particulièrement virulent • Est décrite comme extravertie, souriante et particulièrement mordante • A en permanence une chaîne en argent à la cheville ornée d'un trèfle à 4 feuilles où il y a les initiales de la fraterie (J.N.C.W) • A fait un double cursus Journalisme - Psychologie • Adore manger par dessus tout • Attire les animaux comme le miel avec les ours • Bornée à en crever • Loyauté sans faille en amitiéDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #006699 RPs EN COURS : Willay #5#7 Il y a tes yeux qui me tuent quand tu me dis que c'est fini. Il y a le vent de nos sanglots qui souffle pour une amnistie. Mais rien n'arrêtera la lutte, rien n'assèchera cette pluie. Non rien ne finira la chute .
Aliénor #2 Tu nous entends l'Univers ? Si tu nous entends, attends-nous ! On arrive. On voudrait : tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre. On cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s'y fondre en grand.
Carter (scénario) Les jeux d'enfants sous la pluie disparaissent en un tour d'magie. Et quand l'orage éclate et qu'on s'retrouve à court d'abris. On aboie en silence dans nos voyages au bout d'la nuit. Au bout d'la nuit, j'écoute tes histoires fantastiques. Ça comble un vide en moi, toi, t'as plus de vies qu'un chat.
So don't call me baby Unless you mean it Don't tell me you need me If you don't believe it.
« Je l’ai trouvé plutôt divertissant. » Elle leva les yeux au ciel, le laissant savourer cet instant de réjouissance. Elle se ferait un malin plaisir de remonter les bretelles de Scott lorsqu'ils auraient l'occasion d'en reparler. « Je suis surtout surpris que tu ne te sois pas gênée de me traîner dans la boue quand tu n’étais même pas capable de rompre en me regardant droit dans les yeux. » Bordel. Mais c'est qu'en plus il était sérieux ?! Elle écarta le verre de ses lèvres, ne cillant pas sous la pression qu'il exerçait sur elle, les yeux plissés. Elle eut alors un rictus amer et fut, une nouvelle fois, déçue de son comportement. « Pardon ? C'est donc cette belle image que tu as de moi... Pas une seule seconde tu aurais pu te dire que je lui avais parlé de toi comme l'homme brillant, intelligent, ambitieux et vif d'esprit qui avait partagé ma vie ?! » Qui avait changé ma vie. Mais ça, elle ne lui aurait jamais avoué. Encore moins après ce qu'il venait de dire. Et pourtant c'était ce que Scott aurait pu confirmer. La création de son podcast faisait, certes, suite à leur rupture mais elle s'était inspirée de lui pour aller de l'avant et pour créer son propre empire. Without Taboo, le nom n'avait pas été choisi au hasard, tout comme sa date de lancement. Le premier épisode fut lancé le mois où ils auraient dû célébrer leur un an de relation... Si la seule image qu'il pouvait avoir d'elle c'était ça, ce dénigrement pur et dur, alors il n'avait rien compris. « Mais t'as raison, j'aurais mieux fait de lui dire que tu pouvais te comporter comme un con. » Être séparés ne voulait pas forcément dire qu'on devait se détester. Alors même s'il avait du mal à avaler la pilule, il n'était pas obligé d'être condescendant. A se demander si elle avait un jour véritablement comptée à ses yeux.
Ils avaient tous les deux eu des tords dans cette relation, la jeune femme n'était pas dupe. Il n'y a jamais qu'un seul fautif lors d'une rupture et elle était prête à avouer que cela aurait pu se terminer autrement. Était-ce un véritable manque de courage qui l'avait poussée à disparaître dans la nature, ou le fait qu'elle savait pertinemment qu'elle aurait sûrement fait machine arrière si elle s'était retrouvée face à lui ? Tant de fois son nom s'était affiché sur l'écran de son téléphone. Et pourtant, jamais elle n'osa décrocher. Des larmes elle en avait versé, qu'il n'ait aucun doute la dessus. Sûrement plus que lui d'ailleurs. A l'époque, elle avait fait promettre à Nate de ne rien dire à son ami. Ses yeux scrutant chacun de ses mouvements, elle fronça les sourcils à sa réaction. « Je l’ai voulu, vraiment ? Tu penses que je faisais exprès pour te pousser à bout afin que tu partes ? J’ai essayé de te rejoindre, mais tu n’as jamais retourné mes appels. Je croyais que tu avais juste besoin d’espace, que tu reviendrais et qu’on pourrait en discuter comme deux adultes. » Elle soupira tout en laissant glisser son regard vers le sol. « Je ne te demandais pas la lune. Simplement d'être prévenue... Tes absences interminables passaient encore mais ton manque de respect beaucoup moins. » Ses mots étaient durs mais terriblement nécessaires.
Son rire amer s'éleva dans la pièce et c'est sans surprise qu'elle l'observa se crisper. Le simple fait d'avoir prononcer le nom de Kersey aurait pu provoquer une guerre. « Tu n’as aucune idée de ce que c’est que d’être Kersey. » Certes mais je sais ce que ça fait que de vivre avec un Kersey. Mais à quoi bon jeter de l'huile sur le feu, en touchant cette corde sensible, elle savait pertinemment que la colère allait gagner le cœur de cet homme qu'elle avait tant aimé. Il n'était pas si différent du père qu'il détestait aujourd'hui. Wild avait tout fait pour tenter de gravir les marches de son amour mais jamais, jamais elle n'aurait pu détrôner le Kersey Jewels & Co. Se rendait-il seulement compte qu'il l'avait également fait passer au second plan, comme il l'avait toujours reproché à son père ? Ne dit-on pas qu'on reproduit toujours les mêmes schémas. « Peu importe le temps, peu importe les sacrifices, ce n’était jamais assez. Tu penses que j’ai eu ce que je voulais ? » Le voir ainsi lui fit de la peine et ce, même des années après leur rupture. Elle se souvenait de toutes ces fois où il s'était accroché à elle telle une bouée en pleine mer. « Ce que Desmond voulait, il l’obtenait. Pour le reste, ça n’a jamais eu d’importance. » Elle baissa les yeux, les lèvres pincées. Desmond n'avait jamais mérité un tel fils. En silence, elle observa cette détresse inavouée d'un fils n'ayant jamais réussi à avoir l'approbation de son père.
Elle enchaîna alors sur ce qui se serait produit ce soir là si elle l'avait sagement attendu. Il lui aurait servi sur un plateau des excuses qu'elle avait déjà trop de fois entendues. Son manque de réponse en disant long. Parfois certains silences étaient plus parlants que de longues tirades. La jolie brune l'observa dans les moindres détails, tentant de déceler des bribes d'informations. C'est le moment mon grand, celui d'avouer que tu m'as aimé, ne serait-ce qu'un peu. Mais rien. Ne restait que ce silence amer et cet alcool à la note tourbée au fond de leur verre. La blessure apparue dans son cœur précédemment se fendit un peu plus. Putain. Elle lui avait offert une chance de lui avouer tout ce qu'il n'avait jamais réussi lui dire et voilà qu'il passait à côté. « Probablement. Il n’y avait rien à sauver, tu méritais mieux. Tout ce que je voulais, c’était une discussion. » Outch. Ses paroles lui firent plus de mal que ce qu'elle s'était imaginée. « C'est là que tu te trompes. Il y avait encore tant de choses à sauver. » Ses yeux se perdirent dans les siens, soudainement submergés par l'émotion. « Ton père t'a tellement bourré le crâne que tu ne te rends même pas compte de ce que tu vaut. » Elle marqua une pause, tout en reprenant un gorgée de bourbon. « Tu étais déjà pris en otage par Desmond. Ce n'était pas mon rôle d'être ton second bourreau. » Elle soupira tout en détournant le regard. « Il aurait fallut faire un choix, Lee. Un choix que tu n'aurais jamais été capable de faire. Alors je l'ai fait pour toi... » A contre cœur. Elle était partie pour lui éviter d'avoir à choisir entre cette entreprise et leur relation.
« Tu seras contente d’apprendre que j’ai fait tout ça pour rien. » Du tac au tac, sa voix fusa dans la pièce de manière instinctive. « Tu te trompes, ce n'en est que plus douloureux... » Son sourire triste ne passa pas inaperçu et elle fronça un court instant les sourcils. La suite lui fit alors l'effet d'une bombe. « Le Kersey Jewels & Co est le problème de Victoria maintenant. Parce que ce qu’un Kersey veut, il l’obtient, n’est-ce pas ? » Elle ouvrit la bouche, les yeux ronds comme des soucoupes mais aucun mot ne parvint à franchir le seuil de ses lèvres. A son tour, elle vida son verre cul sec avant de se passer une main dans les cheveux. Restant quelques instants dans cette position, abasourdie par cette annonce pour le moins inattendue. Tout aurait pu se dérouler autrement si cette entreprise et si ce père insatisfait n'avaient pas entravé leur route. Tout aurait pu être tellement différent s'il avait fait ce choix cornélien. Mais il s'agissait du grand Leroy Kersey, qui aurait sacrifié ses chemises, son couple, sa vie entière pour pouvoir briller au moins une fois dans les yeux de son père. Ce même personnage qui lui avait finalement coupé l'herbe sous le pied même une fois mort. « Desmond était un sale con, c'est pas nouveau. Sacrifier ta vie pour lui n'aura même pas été assez suffisant. » Et la nôtre au passage. Mais elle se garda bien d'ajouter cette dernière remarque. Sentant sa détresse, elle aurait aimé le prendre dans ses bras, comme elle l'avait fait de si nombreuses fois auparavant. Mais elle n'en fit rien, sachant pertinemment qu'il l'aurait sûrement repoussée. Cependant il s'agissait de Wild Fitzjames, cette putain d'étincelle de vie, cette dernière allumette. Celle qui était entière et passionnée, qui écoutait toujours son cœur avant de prêter attention à la raison. Alors, dans cet élan de courage qu'il lui avait reproché plus tôt, la jolie brune se rapprocha de lui - trop près peut être - et ancra intensément son regard dans le sien. Avec son majeur et son index elle vint tapoter son torse, à l'endroit exact où se trouvait son cœur sous sa chemise bourgogne. « Sache que je suis tombée amoureuse de Lee, pas de Leroy Kersey. Je t'aimais pour qui tu étais réellement et non pour ce que tu avais ou pour ce nom et ce qu'il représentait. N'oublie jamais ça. » Les yeux brillants d'émotions elle ne laissa cependant pas couler ses larmes. Il ne les méritait pas. Sous cet aveu qu'elle lui concédait, elle tenait également à lui faire comprendre qu'il restait cet homme qu'elle avait aimé. Kersey n'était qu'un nom, ce n'était pas cette foutue société qui le définissait. Qu’il l'ait aujourd'hui perdue n'était qu'une délivrance pour qu'il puisse enfin commencer à vivre pour lui. « Ils ne te méritent pas. » Dans un murmure, sa voix dérailla sous le coup de l'émotion. « Desmond t'a enfin rendu ta liberté, Lee. » Un an trop tard pour les sauver eux, mais c'était toujours ça... Lourd constat qui enfonça un peu plus les éclats de verre qui lacéraient son cœur.
Le temps nous rattrapera et nous fera changer. La folie et l'attente, ça on connaît. Le vent souffle si fort que j'en ai pleuré. Et si je t'attends, qu'est-ce qu'il se passera le jour après l'orage ? Comme si on s'attendait, les larmes se retrouvent toujours en otage.
Dernière édition par Wild Fitzjames le Sam 25 Mai 2024 - 10:06, édité 2 fois
« Pardon ? C'est donc cette belle image que tu as de moi... Pas une seule seconde tu aurais pu te dire que je lui avais parlé de toi comme l'homme brillant, intelligent, ambitieux et vif d'esprit qui avait partagé ma vie ?! » La bouche entrouverte et les yeux ronds telle une biche aveuglée par des phares, Leroy s’enferma dans un mutisme. Influencé par les critiques constantes dont il avait été l’objet de la part de son père depuis qu’il était enfant, jamais il n’avait cru possible que son ex ait pu parler de lui en bien, surtout pas après la façon dont ils s’étaient laissés. Au travail, chacune de ses décisions était calculée et basée sur une analyse rigoureuse. À cet instant, cependant, il s’était laissé emporter par ses émotions plutôt que la raison. Il avait assumé à tort que les intentions de la brune étaient mauvaises alors qu’il aurait plutôt dû se raccrocher à l’image de la femme qu’il avait connue et aux raisons pour lesquelles il l’avait tant aimée. « Non. Je… » Tu quoi? Il referma aussitôt la bouche en grattant sa nuque du bout des doigts tout en baissant les yeux avec honte. « Mais t'as raison, j'aurais mieux fait de lui dire que tu pouvais te comporter comme un con. » Les lèvres pincées, il hocha lentement la tête en relevant ses yeux vers les siens. « C’était mérité. » dit-il en agitant son index devant lui. Son père l’avait tellement accoutumé à se faire rabaisser que les compliments que Wild lui adressait le rendaient bien plus mal à l’aise que l’insulte qu’elle venait de proférer. « Je croyais... que tu m’en voulais tellement après ton départ que… tu t’étais vidée le cœur. » Et Leroy n’était pas né de la dernière pluie, il était conscient que sous le coup de la frustration, une personne blessée pouvait être cruelle dans ses propos.
La communication n’avait jamais été le fort du quarantenaire, surtout pas lorsque des sentiments et des émotions entraient en ligne de compte. Il s’agissait d’une facette de sa personnalité sur laquelle il devait travailler s’il espérait un jour entretenir une relation amoureuse fructueuse. Pour le moment, il se contentait très bien de sa solitude, ou était-ce seulement une excuse qu’il se donnait pour justifier qu’il n’avait fréquenté personne en quatre ans à l’exception d’histoires sans lendemain? Il n’était pas désespéré de rencontrer quelqu’un, mais dire qu’il n’était pas épuisé de recommencer à zéro tout le temps n’était qu’un euphémisme. Peut-être était-ce l’occasion de faire du ménage dans ses relations passées pour repartir à zéro, mais il était difficile de ne pas tomber dans les reproches avec le ressentiment que le silence de Wild avait entretenu toutes ces années. « Je ne te demandais pas la lune. Simplement d'être prévenue... Tes absences interminables passaient encore mais ton manque de respect beaucoup moins. » Il serra les mâchoires en soupirant bruyamment, trop aveuglé par sa propre douleur pour réellement entendre ce qu’elle lui disait. « Alors tu t’es dit que tu me rendrais la monnaie de ma pièce en me servant le même traitement? En faisant exactement ce que tu me reprochais en partant sans même m’adresser un mot? » Il n’avait même pas eu droit à un mot sur un post-it, rien, nada. « J’étais l’ami de ton frère… » Avec qui il avait pris ses distances un temps après sa rupture parce que sa simple présence lui rappelait sans cesse l’humiliation qu’il éprouvait chaque fois que la jeune femme traversait ses pensées. Il avait eu besoin de faire une coupure avec les Fitzjames, Nate inclus.
« C'est là que tu te trompes. Il y avait encore tant de choses à sauver. » S’il avait cru qu’elle pouvait être la bonne et qu’il avait espéré se tromper en imaginant une fin semblable à toutes ses relations précédentes alors que leur relation n’était qu’à ses débuts, leur sort s’était scellé parce qu’il avait baissé les bras trop vite. Du moins c’était ce que la réponse de Wild laissait sous-entendre et il s’en voulait encore plus d’avoir tout gâché. S’il avait su qu’il avait la moindre chance de la reconquérir, il ne serait pas resté là à rien faire. Avec des si, on refait le monde. Il regrettait. « Ton père t'a tellement bourré le crâne que tu ne te rends même pas compte de ce que tu vaut. » Comment croire en sa valeur quand même ses parents biologiques avaient refusé sa demande de contact? Desmond et Isabella l’avaient choisi, mais pourtant, il s’était senti de trop dès la naissance des jumeaux. Comme si les sept années qu’il avait passées en tant que fils unique s’étaient envolées. Vulnérable, il baissa son regard chargé d’une émotion qu’elle lui connaissait peu tandis qu’une érubescence vint colorer son visage. « Tu étais déjà pris en otage par Desmond. Ce n'était pas mon rôle d'être ton second bourreau. » Il déglutit difficilement, le regard rivé sur son verre. « Tu ne l’as jamais été… » Réalisait-elle seulement tout le bien qu’elle lui avait procuré? « Il aurait fallut faire un choix, Lee. Un choix que tu n'aurais jamais été capable de faire. Alors je l'ai fait pour toi... » - « Parce que ce n’était pas ce que je voulais. » répondit-il du tac au tac. Mais Wild avait raison, jamais il n’aurait été en mesure de prendre cette décision. Ou en tout cas, pas la bonne parce que son petit garçon intérieur aurait choisi le Kearns Hotels Group avant elle dans sa quête ultime que son père lui témoigne enfin la reconnaissance qu’il espérait depuis si longtemps.
Puis Desmond était mort en emportant avec lui toutes les chances d’exprimer sa fierté à ses enfants, ne laissant qu’à Leroy un goût amer en bouche d’avoir sacrifié sa vie entière pour lui. « Tu te trompes, ce n'en est que plus douloureux... » Une fois de plus, il assumait à tort que Wild se réjouirait de la souffrance qu’il pouvait ressentir d’avoir perdu le Kearns Hotels Group quand leur relation était partie à la dérive en raison de son investissement dans cette compagnie justement. Ce n’est pas de la joie qu’il aperçut sur les traits de la jeune femme, mais plutôt de la stupeur. Comme ses proches ainsi que les actionnaires minoritaires de l’entreprise avant elle, elle s’était attendue à ce que le poste de PDG revienne à l’aîné des Kearns. Surprise, Desmond Kearns avait un autre plan qu’il n’avait partagé avec personne, pas même la principale concernée. « Desmond était un sale con, c'est pas nouveau. Sacrifier ta vie pour lui n'aura même pas été assez suffisant. » Un rire mélancolique lui échappa. « Et pour ça, je vais célébrer sa mort chaque putain d’année sur sa tombe. » Il s’y vidait le cœur en lui exprimant tout ce qu’il aurait aimé avoir le courage de lui dire de son vivant. Trop peu trop tard, mais ça lui faisait du bien. Un peu. « Cheers. » Il leva son verre vide à l’attention de son père en fixant le plafond. Lorsqu’il rebaissa la tête et que ses yeux croisèrent le regard intense de son ex, la proximité soudaine entre eux le déstabilisa. Ce n’était pas nouveau, et Wild le savait très bien, Lee n’avait jamais été un grand fan des contacts physiques lorsqu’il n’y avait pas de romance impliquée. Sous ses doigts, il se crispa en retenant son souffle, sans couper le contact visuel. « Sache que je suis tombée amoureuse de Lee, pas de Leroy Kearns. Je t'aimais pour qui tu étais réellement et non pour ce que tu avais ou pour ce nom et ce qu'il représentait. N'oublie jamais ça. » Sans prononcer le moindre mot, il hocha doucement la tête, les battements de son cœur lui martelant les tympans. Plus le temps passait et plus il sentait que les barricades qu’il avait érigées autour de son cœur durant toutes ces années étaient sur le point de s’effondrer. Il essayait de rester fort par habitude, mais les paroles de Wild l’atteignaient bien plus qu’il ne l’aurait voulu. Peut-être était-il temps qu’il se regarde dans une glace avec les yeux des autres. Pourtant, il était persuadé qu’il ne méritait pas la gentillesse dont la brune faisait preuve à son égard après la façon dont il l’avait traitée. « Ils ne te méritent pas. Desmond t'a enfin rendu ta liberté, Lee. » C’était une façon de voir les choses, mais il n’arrivait pas à s’en réjouir et ce même s’il était bien plus heureux depuis qu’il était devenu propriétaire du Jazz Club. Ici, il n’avait personne à satisfaire à part lui-même puisqu’il était son propre patron. Enfin il y avait aussi Anwar, mais ça n’avait rien à voir avec son père et un sac de bonbons grenouilles suffisait à acheter la paix de son associé - ou presque. « Je ne sais pas si j’arriverai à me sentir complètement libre un jour après tout ce qu’il a fait… » Parce que si son père était mort aujourd’hui, les conséquences de ses décisions se faisaient encore sentir, tout comme l’emprise qu’il avait sur son fils aîné. Plein de regrets, Lee posa sa main moite sur celle de Wild encore présente sur sa poitrine. « J’ai tout gâché. Je t’ai négligée et regarde toi à essayer de me remonter le moral. » Il sourit tristement en serrant ses doigts dans les siens, seulement pour les retirer de sur son épiderme et leur rendre leur liberté. « Je le ne mérite pas. Pas après la façon dont je t’ai traitée. » lâcha-t-il dans un murmure avec un léger trémolo dans la voix. Encore une fois, elle trouvait les mots pour lui faire du bien. Et pour ça, il l’adorait autant qu’il la détestait, parce que ça ne faisait que lui rappeler tout ce qu’il avait perdu par sa faute, ce qu’ils auraient pu être s’il n’avait pas été avide de la reconnaissance de son père. « On devrait peut-être y retourner. » dit-il en désignant la porte de son bureau d’un mouvement de tête. « Ton pote va finir par s’inquiéter de toute façon. » À peine ces mots prononcés qu’il s’en voulait. Il avait là une autre occasion de s’ouvrir, mais il préférait fuir pour ne plus ressentir cette sensation d’étouffement. Dans l’espoir que l’alcool apaiserait un peu sa douleur, il se retourna vers la bouteille de bourbon pour se resservir. Mais dans sa hâte, son verre glissa de ses mains et éclata en mille morceaux au sol, un triste reflet de sa vie.
Wild Fitzjames
la dernière allumette
ÂGE : 35 ans (25 juin 1989) SURNOM : La Mioche selon ses frères. Wild pour les autres. L'Emmerdeuse lorsqu'elle danse sous l'orage. STATUT : S'accoutume à la pluie. Acide à s'en brûler le coeur. MÉTIER : Podcast « Without Taboo » depuis avril 2020. Emission sexo sans complexe. 3e podcast le plus écouté en Australie. A reçu 2 Awards en Novembre 2023. LOGEMENT : 308 montague road, West end dans un magnifique loft industriel. POSTS : 326 POINTS : 310
TW IN RP : Sexualité - Alcool - Language cru - Deuil TW IRL : AucunGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Est née à Sydney • A 3 grands frères • L'ainé, Josh, est décédé en Irak lors d'une attaque sur base américaine en 2008 • A un sens de la répartie particulièrement virulent • Est décrite comme extravertie, souriante et particulièrement mordante • A en permanence une chaîne en argent à la cheville ornée d'un trèfle à 4 feuilles où il y a les initiales de la fraterie (J.N.C.W) • A fait un double cursus Journalisme - Psychologie • Adore manger par dessus tout • Attire les animaux comme le miel avec les ours • Bornée à en crever • Loyauté sans faille en amitiéDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #006699 RPs EN COURS : Willay #5#7 Il y a tes yeux qui me tuent quand tu me dis que c'est fini. Il y a le vent de nos sanglots qui souffle pour une amnistie. Mais rien n'arrêtera la lutte, rien n'assèchera cette pluie. Non rien ne finira la chute .
Aliénor #2 Tu nous entends l'Univers ? Si tu nous entends, attends-nous ! On arrive. On voudrait : tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre. On cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s'y fondre en grand.
Carter (scénario) Les jeux d'enfants sous la pluie disparaissent en un tour d'magie. Et quand l'orage éclate et qu'on s'retrouve à court d'abris. On aboie en silence dans nos voyages au bout d'la nuit. Au bout d'la nuit, j'écoute tes histoires fantastiques. Ça comble un vide en moi, toi, t'as plus de vies qu'un chat.
So don't call me baby Unless you mean it Don't tell me you need me If you don't believe it.
Elle fut soudainement blessée par ses propos, par cette manière qu'il avait de dénigrer l'amour qu'elle lui avait porté autrefois. Comment pouvait-il ne serait-ce qu'un instant, penser qu'elle avait simplement bavé sur lui à qui voulait bien l'entendre ? Ce goût amer sur sa langue perdura même lorsqu'elle vit son regard de biche effarouchée. Et oui gros malin, tu te sens bien con maintenant, hein ? Voilà ce qu'elle aurait aimé rétorquer mais aucun son ne franchit le seuil de ses lèvres. « Non. Je...» Il n'y avait rien à ajouter, ses propos étaient impardonnables. Le regard qu'elle posa sur lui en disait long et pourtant, son bagou légendaire revint rapidement au galop. « C’était mérité. » Merci, au grand Seigneur de lui concéder un point. S'il pensait un seul instant que cela suffirait à apaiser sa déception, il se trompait lourdement. « Je croyais... que tu m’en voulais tellement après ton départ que… tu t’étais vidée le cœur. » La jolie brune émit un petit rire réflexe avant d'ajouter du tac au tac. « Tu croyais mal. Cracher sur toi n'aurait pas soulagé ma peine. Mon ex appart en revanche aurait des choses à dire... » Tout en plissant les yeux, elle fit tourner le liquide ambré dans le fond de son verre, se souvenant qu'après sa décision, elle était rentrée chez elle avec ses affaires sous le bras. D'un geste, elle avait ouvert une bouteille de vin, s'en était servi un de la taille d'un bocal à poisson rouge et qu'elle avait brisé ce qui passait à sa portée tout en laissant ses larmes faire le deuil de leur relation. Quatre ans déjà et pourtant, elle s'en souvenait comme ci c'était hier. C'était un comble tout de même. C'était elle qui l'avait quitté et pourtant, elle en avait douloureusement souffert.
Observant ses réactions, elle comprit de suite que sa réponse n'aurait pas la portée tant espérée. « Alors tu t’es dit que tu me rendrais la monnaie de ma pièce en me servant le même traitement ? En faisant exactement ce que tu me reprochais en partant sans même m’adresser un mot ? » A son tour, elle émit un soupir tout en relevant les yeux vers lui. Putain Leroy, tu ne changeras donc jamais ? « Arrête un peu de faire l'autruche. On avait déjà eu cette discussion plusieurs fois. » Qu'il ne joue pas au surpris. Si elle avait pris cette décision drastique au premier oubli elle aurait compris sa réaction. Mais combien de fois était-elle rentrée seule après des heures d'attente ? Combien de fois avait-elle souffert en silence puis pardonné avec abnégation ? « Tu croyais quoi, que j'allais sagement courber l'échine et attendre patiemment ton énième retour la bouche en coeur ? » A son tour aveuglée par la douleur, elle se pinça les lèvres avant d'ancrer ses yeux dans les siens. « Alors dis-moi, Lee, ça t'a fait quoi de ne pas avoir de nouvelles ? » Elle n'espérait même plus de réponse de sa part. La communication n'avait jamais été son fort, tout du moins, lors de leurs disputes. « J’étais l’ami de ton frère… » Elle leva un sourcil, interloquée par l'audace qu'il venait d'avoir. Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? « Et ? » Elle marqua une pause avant de reprendre une gorgée d'alcool. « T'en fais pas pour Nate va, il s'en est remis. » Lui... A sa connaissance, même si cela avait pris du temps, ils avaient renoué le contact. Wild n'était pas dupe, même s'ils évitaient encore aujourd'hui la discussion, elle avait le droit de temps à autre à des remarques de la part de son frère. Carter haïssait Leroy mais pour Nate c'était une tout autre histoire. Il avait tenté de la raisonner, de lui dire qu'elle faisait la plus grosse erreur de sa vie. Mais sa fierté avait annihilé tout espoir de retour en arrière. A chacun son égo, à chacun ses blessures. Serait-ce mentir que d'avouer l'inavouable ? Combien de fois avait-elle espéré qu'il vienne toquer à sa porte, qu'il lui dise enfin tout ce qu'il avait sur le coeur ? Mais ce moment n'était jamais arrivé.
« C'est là que tu te trompes. Il y avait encore tant de choses à sauver. » Leroy n'avait jamais été particulièrement doué pour la communication mais s'il y avait bien une fois où il devait essayer de lire entre les lignes, c'était maintenant. Pour cette phrase innocente qu'elle venait de lâcher et qui, pourtant, était tellement pleine de sens. Lui avouait-elle à demi-mot que tout aurait pu être différent s'il s'était battu pour eux, s'il avait été aussi dur et combatif qu'il pouvait l'être lors de ces négociations pour le Kersey Jewels & Co ? S'il avait été le lion qu'il était dans son job, alors peut-être qu'ils auraient fêté cette année leurs cinq ans de relation. Mais avec des si, on refait le monde. Et pour l'une des premières fois de son existence, elle crut voir un soupçon de vulnérabilité dans ses yeux. Avait-elle réussi à fissurer un tant soit peu cette barrière qu'il avait mis toute une vie à ériger ? Il n'était peut-être pas le cas désespéré qu'elle pensait. « Tu étais déjà pris en otage par Desmond. Ce n'était pas mon rôle d'être ton second bourreau. » « Tu ne l’as jamais été… » Mon Dieu que c'était difficile à entendre. Elle releva ses yeux clairs sur lui, étant prête à boire chacune de ses paroles. Mais rien. Une fois encore il ne lui donnait que des miettes. Bordel Leroy, quand on te tend des perches de la taille de l'Himalaya, il faudrait peut-être apprendre à sauter dessus. « Parce que ce n’était pas ce que je voulais. » Sa voix fusa, du tac au tac. Soutenant son regard, elle laissa planer ce silence qui était flagrant de vérité. Ce n'était certes pas ce qu'il souhaitait mais tous les deux savaient pertinemment quelle aurait été la réponse à cet ultimatum si elle avait eu le courage de lui poser en face à face. Alors, lâchement peut-être, elle avait pris la fuite. Pour éviter son regard, pour éviter ce sourire qui l'avait fait fondre à de trop nombreuses reprises, pour éviter cette voix, qui encore aujourd'hui la faisait frissonner. Elle était partie, sans un mot, sans un regard pour s'éviter une souffrance supplémentaire. Celle de constater de manière concrète qu'elle n'aurait jamais fait le poids dans cette bataille.
Comment aurait-elle pu se réjouir d'une annonce qui avait dû le bouleverser ? Le connaissant, sa colère avait dû refaire surface, brûlant tout sur son passage. Cette annonce douloureuse de la perte de son Empire avait sûrement provoqué un raz-de-marée. Un pincement lui serra soudainement la poitrine. Ils n'étaient plus rien aujourd'hui l'un pour l'autre alors pourquoi s'en voulait-elle ? Pourquoi quatre ans après, une petite flamme crépitait encore au fond de son coeur, lui intimant qu'elle aurait dû être à ses côtés pour le soutenir dans cette épreuve. Elle balaya cette idée en insultant ce père qui l'avait tant de fois dénigré. Si cet homme était encore en vie aujourd'hui, elle aurait eu un grand nombre de choses à lui dire. « Et pour ça, je vais célébrer sa mort chaque putain d’année sur sa tombe. » Cette fois-ci, elle ne put retenir un rire amusé. Elle retrouvait là le Leroy qu'elle avait toujours connu. L'imaginant déjà en train d'insulter cet éternel insatisfait comme il se doit. Comme quoi, il fallait être enterré pour qu'il arrive enfin à exprimer ses sentiments. Si ce n'était pas bien triste ça. Et alors qu'il levait son verre envers cet homme qui n'avait jamais rien mérité d'autre que du mépris, elle s'avança vers lui. Wild sentit aisément sa crispation sous ses doigts mais elle en fit abstraction, plongeant ses yeux dans les siens. « Sache que je suis tombée amoureuse de Lee, pas de Leroy Kersey. Je t'aimais pour qui tu étais et non pour ce que tu avais ou pour ce nom et ce qu'il représentait. N'oublie jamais ça. » Se rendait-il seulement compte de la dose de courage qu'elle venait de puiser au fond de ses tripes ? Aveuglée par la montée de larmes qui la submergea, elle se retint tout de même de les laisser couler. Elle l'avait déjà bien trop fait par le passé pour lui offrir à nouveau cet honneur. « Je ne sais pas si j’arriverai à me sentir complètement libre un jour après tout ce qu’il a fait… » Ses paroles ravivèrent plus qu'elle ne l'avait pensé, ces braises qui dormaient sous la cendre depuis bien trop longtemps. Ce feu qui avait autrefois dévoré son âme pendant les dix mois passée à ses côtés. Cette putain de sensation de se sentir vivante. Douce caresse du bonheur contre son coeur, souvenir éphémère de ces instants sans fioritures. Lui parlait de son père, mais cette phrase, elle aurait tout aussi bien pu lui sortir. Arriverait-elle un jour à se libérer de cette emprise qu'il exerçait encore sur elle ? Se voiler la face était quelque chose de facile. Il était bien plus agréable de se dire que toutes ses autres relations n'avaient pas abouti pour X ou X raisons. La vérité était tout autre. Il serra soudainement ses doigts contre les siens. Une morsure tout aussi douloureuse qu'agréable. Comme des flammes léchant l'essence. Son sang se mit à battre furieusement à ses tempes, tandis que son coeur s'emballait – malgré elle – dans sa poitrine. « J’ai tout gâché. Je t’ai négligée et regarde toi à essayer de me remonter le moral. » Dis-moi que tu m'aimes, rien qu'une fois. Au présent. Au passé. J'en ai rien à foutre. J'ai juste besoin de l'entendre. Mais rien. Une nouvelle fois, elle ressentit la morsure brûlante de la déception. « Je le ne mérite pas. Pas après la façon dont je t’ai traitée. » Elle ferma les yeux, le souffle court. C'était trop, trop qu'elle puisse supporter. Trop d'émotions qui refaisaient surface sans qu'elle n'ait rien demandé. Elle suffoquait de l'intérieur, se noyant dans cette mer de sentiments, dans cette tempête interne qui venait ébranler ses certitudes. « On devrait peut-être y retourner. » Elle rouvrit difficilement les yeux et fixa la porte de son bureau. « Ton pote va finir par s’inquiéter de toute façon. » Elle émit un rire bref, le souffle court. Fronçant les sourcils, elle tenta de dominer cette nouvelle montée de larmes tout en esquissant un sourire triste. « Grandis un peu Lee. La fuite ne règlera pas éternellement tous tes problèmes. » Sa voix fut plus amère que ce qu'elle s'était imaginée. Mais qu'aurait-elle pu répondre à cette nouvelle tentative d'évitement ? Handicapé des sentiments, il l'avait toujours été, mais elle avait espéré que cela changerait. Nouvelle erreur. Ses yeux observèrent chacun de ses gestes avec minutie, constatant qu'il se tournait une nouvelle fois vers l'alcool pour expier ses fautes. Le verre glissa sur le sol dans un fracas retentissant. Relevant la tête, elle ancra ses yeux d'un bleu profond dans les siens, sans ciller une seule seconde. « Ce verre c'est un peu nous finalement. Si tu ne l'avais pas laissé filer, il ne se serait pas brisé. » Avec une maîtrise toute calculée, elle posa le sien fermement sur son bureau, prenant soin de ne pas l'approcher du bord. Évitant soigneusement les bris de verre, elle se faufila à travers la pièce, seul le son de ses escarpins remplissant l'espace. D'un geste, elle posa sa main sur la poignée. Se retournant, elle ancra une dernière fois son regard sur cet homme qu'elle avait aimé et sans rien ajouter, elle disparut dans la salle où le bruit ambiant la ramena soudainement à la réalité...
Le temps nous rattrapera et nous fera changer. La folie et l'attente, ça on connaît. Le vent souffle si fort que j'en ai pleuré. Et si je t'attends, qu'est-ce qu'il se passera le jour après l'orage ? Comme si on s'attendait, les larmes se retrouvent toujours en otage.
Dernière édition par Wild Fitzjames le Mer 15 Mai 2024 - 23:27, édité 1 fois
Je t’aime, trois mots pourtant si simples, mais qu’il n’avait jamais réussi à prononcer malgré tout l’amour qu’il lui portait. Il l’avait prise pour acquis comme un imbécile en espérant que l’affection qu’il lui montrait suffisait à lui témoigner ce qu’il ressentait. Par ses absences répétées et ses promesses non tenues, leur amour s’était consumé sans même qu’il ne s’en rende compte. Tout ce qu’il restait chez lui à son retour n’était que le chagrin et la solitude dans lesquels il s’était muré à l’abri des regards. Puis il y avait eu l’espoir à chaque sonnerie de son téléphone, suivi de la déception en constatant que le nom à l’écran n’était jamais le sien. Dans un élan de frustration, il s’était montré impitoyable dans ses négociations au travail, sans pour autant faire de commentaires malveillants à l’égard de la jeune femme. Elle ne le méritait pas, malgré toute la souffrance que son départ avait occasionnée. Avec résignation, il avait fini par accepter qu’il l’avait perdue pour de bon et que le souvenir de son odeur finirait par s’égrener avec le temps. Son rire contagieux, il ne l’entendrait plus à l’exception des quelques vidéos enregistrées sur son téléphone. Le constat avait été douloureux, mais nécessaire pour progresser dans son deuil. « Tu croyais mal. Cracher sur toi n'aurait pas soulagé ma peine. Mon ex appart en revanche aurait des choses à dire... » Son cœur se serra à cette confidence. Il n’était pas dupe, il se doutait très bien qu’elle avait mal vécu leur rupture, mais il avait peut-être un peu sous-estimé à quel point. Il se sentait coupable, mais aussi responsable de cette souffrance qui aurait pu être évitée s’il n’avait pas demandé ses coordonnées à son frère après avoir passé une première soirée ensemble. S’il avait au moins attendu d’être prêt à s’engager pleinement avant de lui faire des avances plutôt que de se lancer dans cette relation perdue d’avance, peut-être qu’ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Il avait fallu qu’il la perde pour comprendre sa valeur.
Malgré le temps qui avait passé depuis leur rupture, avoir cette discussion aujourd’hui le ramenait quatre ans en arrière. La douleur était si vive qu’il réalisait seulement maintenant que sa plaie n’avait jamais réellement guéri. Un pansement temporaire avait été mis sur sa plaie, dans l’attente d’être retiré quand le moment serait propice. Wild l’avait arraché en entrant dans son bureau. Pendant des semaines il s’était imaginé tout ce qu’il aimerait lui dire s’ils venaient à se revoir, mais la surprise de sa visite ce soir mêlée à la rancœur l’avait tout fait oublier. « Arrête un peu de faire l'autruche. On avait déjà eu cette discussion plusieurs fois. » Leroy ne voulait rien entendre. Il s’entêtait à croire que Wild avait voulu se venger en lui servant le même traitement et que c’était injuste alors que c’était tout ce qu’il méritait pour enfin comprendre comment elle avait pu se sentir. « Je peux comprendre que tu en aies eu marre, mais pas que tu partes comme tu l’as fait. » Jamais. Elle l’avait laissé nager dans l’incertitude et dans l’espoir qu’elle n’était partie que temporairement le temps de s’aérer l’esprit. Il s’était fait tout un tas de scénarios dans sa tête, dont l’un d’eux s’était malheureusement révélé véridique. « Tu croyais quoi, que j'allais sagement courber l'échine et attendre patiemment ton énième retour la bouche en coeur ? » Il grogna en passant ses deux mains dans son visage, puis dans ses cheveux. « Non! » s’exclama-t-il en haussant le ton. « Juste que tu dises que tu t’en allais! Que tu ne me laisses pas là à me poser des questions, à esp… » La gorge nouée, il s’arrêta net. Il s’humecta les lèvres en pinçant l’arête de son nez d’une main tremblante, incapable de continuer sans risquer que la vague d’émotions qui le submergeait prenne toute la place. À quoi bon poursuivre quand ils n’arrivaient pas à se mettre à la place de l’autre? « Alors dis-moi, Lee, ça t'a fait quoi de ne pas avoir de nouvelles ? » Il laissa retomber son bras le long de son corps. « D’après-toi? » Mal, terriblement mal. Il ne se sentait pas capable de le verbaliser et de lui accorder cette victoire. « Et ? T'en fais pas pour Nate va, il s'en est remis. » Doucement, il secoua négativement la tête en poussant un léger sourire. « Laisse tomber… » Ça ne valait même pas la peine qu’il réponde, il ne ferait que s’enfoncer un peu plus de toute façon.
Malgré toutes les perches que Wild lui tendait, toutes les ouvertures qu’elle lui présentait afin qu’il s’ouvre enfin à elle, Leroy fit preuve de lâcheté. Quatre ans plus tard, il n’avait toujours pas changé. Il choisissait encore l’évitement parce qu’il ne se sentait pas prêt à sortir de sa foutue zone de confort alors qu’il avait tout à gagner à le faire. Il la blessait un peu plus par son silence malgré l’envie irrépressible de vider son sac. Les mots lui brûlaient la langue pourtant, mais aucun d’eux ne franchissait le seuil de ses lèvres. Sa langue était liée par la peur d’être blessé et bien d’autres maux qu’il taisait. L’étau se resserrait dangereusement autour de sa gorge. Il avait besoin d’air et la porte de son bureau lui apparaissait salvatrice. Il ouvrit alors la bouche, non pas pour se libérer du fardeau de tous les non-dits qui persistaient entre eux, mais pour pousser Wild à retourner auprès de Scott pour qu’il puisse enfin prendre une bouffée d’air. Il n’osait plus la regarder, tel un enfant qui venait de se faire prendre la main dans le sac. « Grandis un peu Lee. La fuite ne règlera pas éternellement tous tes problèmes. » Elle ne réglait rien d’ailleurs, ne faisait que repousser à un peu plus tard ce qu’il aurait pu accomplir aujourd’hui en l’obligeant à traîner ce fardeau tant et aussi longtemps qu’il ne prendrait pas le taureau par les cornes. « Wild, s’il te plait… » J’ai besoin d’air. J’ai besoin d’aide. J’ai besoin de temps. Comme si quatre ans n’avaient pas suffi. Il fallait que les graines qu’elle avait semées aient le temps de germer dans son esprit. Qu’il arrive à mettre des mots sur ce qu’il ressentait au creux de ses tripes pour pouvoir le verbaliser. Qu’il se prépare mentalement à le faire sans se faire prendre par surprise. Sans avoir l’impression d’être mis au pied du mur sans possibilité de s’échapper. Son verre lui glissa entre les doigts et se fracassa par terre, mais il ne bougea pas d’un centimètre, les deux pieds bien ancrés dans le sol. Il ne pouvait rien faire que de soutenir le regard de Wild jusqu’à ce qu’elle quitte enfin son bureau. Seulement là, il pourrait enfin faire le ménage de son bureau et de son esprit. « Ce verre c'est un peu nous finalement. Si tu ne l'avais pas laissé filer, il ne se serait pas brisé. » Elle lui avait glissé entre les doigts comme son verre, malgré toutes ses tentatives pour la rattraper. Il avait échoué. « En effet… » murmura-t-il d’une voix presque inaudible. Mélancolique, il resta là à observer son verre tandis que les bruits de pas de son ex s’éloignaient en direction de la porte. Lorsqu’il sentit le poids de son regard sur lui, il daigna enfin relever la tête pour la contempler une dernière fois. Il avait là une dernière chance de la retenir, mais à quoi bon quand elle avait son choix quatre ans plus tôt? Les lèvres pincées, il ferma les yeux et la laissa partir sans dire un mot. Il s’avouait vaincu.