ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
@SHILOH ATKINS & KIERAN HALSTEAD ☆☆☆ i don't wanna talk about my problems, i don't wanna tell another lie. i don't wanna write another love song, i don't wanna even fucking try. everybody hurts sometimes. ☆ harleystuff & stefansalvatored.
(TOOWONG, DOVERCOURT CENTER). Quatrième rangée, troisième chaise, fesses en bout de siège et dos légèrement vouté. La position n’est pas confortable et il ne peut jamais apercevoir plus qu’une moitié de visage des courageux qui prennent la parole, mais à cette place, Kieran a l’impression d’être aussi invisible qu’insignifiant, au point où jamais personne ne s’est risqué à lui demander de prendre la parole. Il se complaît dans cette posture, pour mon plus grand désarroi, car si je l’ai aidé à trouver l’impulsion pour se rendre jusqu’ici, ce n’est certainement pas pour qu’il reste ainsi à l’écart. Son attitude contraste sévèrement avec la volonté qui l’a amené jusqu’ici, celle qui vise à lui donner un peu plus d’importance – et plus d’estime, surtout. Si on lui posait la question, il ne saurait même pas expliquer la raison de sa venue ; quiconque vient régulièrement à ce groupe de parole a aperçu le grand dadais du fond, l’homme qui dénote au milieu de toutes ces femmes, celui qui ne prend jamais la parole, au point où on se demande s’il s’agit de curiosité mal placée ou simplement d’une erreur. Dans son cas, c’est la première option qui avait été retenue lors de sa première tentative de chercher du soutien, des années auparavant, où une rencontre avait suffi à lui faire comprendre à quel point sa présence était malvenue. Je me souviens de la tempête intérieure qu’il avait traversée quand il avait compris qu’il ne pouvait que rêver d’un espace où il se sentirait libre, et non pas s’y rendre réellement. Libre d’évoquer toutes ces blessures qui l’ont fragilisé à la suite d’une relation qui, il commence enfin à le comprendre, n’avait finalement pas grand-chose d’amoureuse. Sa récente rupture avec Albane m’a poussé à le confronter à une réalité qu’il a trop longtemps niée ; l’autosabotage de chacune de ses relations. Oh, je sais bien que tu ne fais pas exprès, Kieran, d’autant plus alors que tu aspires, plus que jamais, à construire cette vie de famille dont tu rêves. Mais le problème, Halstead, c’est que tu ne sais pas aimer, pas plus que tu ne sais l’être, alors même qu’il n’espère que ça, à s’en rendre pathétique. Chaque bribe d’attention qu’on lui adresse est perçue comme merveilleuse, peu importe qu’elle soit maladive, douloureuse ou menaçante. Il ne m’écoute pas quand je le mets en garde. Il s’y accroche comme si sa vie en dépendait et, dans un sens, c’est exactement de ça dont il est question. Sa vie ne dépend que de l’intérêt qu’on peut lui porter, de l’affection qu’on peut lui offrir, de celle qu’il n’arrive pas à s’offrir lui-même et qu’il recherche chez les autres. Peu importe s’il en ressort humilié, épuisé et véritablement détruit : c’est mieux que rien, à ses yeux – pas aux miens. Et, surtout, c’est tout ce qu’il a toujours connu. Je ne peux pas lui en vouloir. Il a cessé d’aspirer à autre chose il y a bien longtemps, se contentant des miettes qu’on veut bien lui donner, tel un chien fidèle qui revient toujours au pied malgré les coups portés par ce même organe.
Il n’a jamais pris la parole, n’est même pas sûr d’avoir déjà donné son prénom à qui que ce soit. Sa longue silhouette recroquevillée du mieux qu’il peut, Kieran fait ce qu’il a toujours fait de mieux : il écoute, malgré mes encouragements. Il écoute les autres, il se voit dans leurs récits, il identifie leurs émotions comme étant les siennes, celles-là même qu’il n’arrive toujours pas à exprimer, même trois ans après sa rupture. Ce n’est pas pour rien qu’il a choisi le dessin comme vocation ; parce qu’il ne sait pas faire bon usage des mots, contrairement à ceux qui trouvent le courage de se succéder sur cette petite plateforme devant l’auditoire. J’aimerais qu’il y arrive. J’aimerais qu’il se tienne devant eux, qu’il déballe tout ce qu’il garde depuis bien trop longtemps. Ce n’est pas qu’il ne veut pas essayer, Kieran ; mais il a fini par considérer comme vérité absolue le fait que tout ce qui peut s’échapper d’entre ses lèvres n’a aucune valeur et que, par extension, il n’a rien d’intéressant à dire. Ses parents ont mené cette éducation sur ce principe et, plus tard, Autumn n’a fait que le confirmer. Puis Ivy, puis Eve, puis chaque personne qui a fini par croiser sa route et lui assurer qu’il pouvait avoir confiance en eux n’ont fait que s’amuser de sa naïveté à croire qu’il pouvait être autre chose qu’insignifiant.
À quelques mètres devant lui, une femme d’une quarantaine d’années, Eden, récite l’histoire de sa vie, liste tous les actes qui l’ont peu à peu dépossédée d’elle-même. Sans surprise, Kieran écoute, mais que d’une oreille. Comme à chaque fois que quelqu’un prend la parole, il s’y reconnait autant qu’il s’en veut. Il n’a jamais oublié les paroles de cette fille, Lucia, rencontrée quelques années auparavant dans ces mêmes locaux, qui n’a fait qu’accentuer sa culpabilité. C’est sa faute. Peu importe ce que j’ai pu lui dire, il n’a cessé de répéter ces quelques mots. C’est sa faute. Si cette relation avec Autumn a été aussi destructrice, c’est uniquement sa faute. C’est lui qui n’a pas su faire suffisamment d’efforts pour la rendre heureuse, c’est lui qui l’a obligée à se comporter comme elle l’a fait, ce sont ses défauts à lui qui ont assombri leur belle histoire d’amour. C’est lui, et entièrement lui qui est à l’origine d’un tel gâchis. La femme finit par être rattrapée par les sanglots, et l’animatrice reprend la parole. « Merci pour votre partage, Eden. Je pense que je peux parler au nom de tous si je vous dis que vous avez été très courageuse. » Mais elle se trompe, et la mâchoire de Kieran se crispe aussitôt ; c’est très exactement pour que l’on cesse de parler en son nom qu’il vient ici. Parce que lui aussi, il s’est fait déposséder de nombreuses choses, à commencer par son libre arbitre, et son propre esprit – oops.
« Faisons une courte pause, et on reprendra, peut-être avec quelqu’un que nous n’avons jamais entendu jusqu’ici, hm ? » Sa tête légèrement penchée sur le côté apparaît alors dans le champ de vision de Kieran, qui peut apercevoir son sourire bienveillant autant qu’il peut sentir son regard sur lui. Sur eux. Car à côté de lui, une femme plus jeune, aperçue depuis qu’il vient ici, sans doute elle-aussi une pièce rapportée du petit groupe qui semble désormais bien se connaître. Aussi silencieuse et effacée que lui, elle est devenue, par la force des choses, son alliée tacite dans une bataille qui n’en est une que pour lui. Sa présence est aussi rassurante que la place qu’il s’attribue depuis qu’il vient ici. Ce qu’il comprend, à cet instant, c’est que c’est lui ou elle. Il pourrait filer, il devrait le faire. Mais cela implique de la pousser, elle, sous le bus et ça ne lui ressemble pas. Bien qu’il ressente le besoin de se protéger, il ressent aussi un devoir de loyauté quand il murmure, alors que les autres se lèvent pour faire quelques pas dans la pièce : « je pars si tu pars. » Ce n’est pas tant une provocation sous la forme d’un défi discutable que le besoin de se rassurer et d’ainsi s’en donner le droit qui le pousse à adresser ces quelques mots à sa voisine.
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Dernière édition par Kieran Halstead le Sam 16 Mar 2024 - 22:57, édité 1 fois
Shiloh Atkins
la reconstruction
ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
La chaise en plastique émettait un long grincement plaintif au moindre de ses mouvements. Ses cuisses nues collaient à la matière, rendant la sensation affreusement désagréable. L'écho tenant à rappeler à tous, la présence de Shiloh dans la pièce. Elle aurait voulu disparaître, se laisser avaler par le linoléum défraîchi par les années. Il était plus intéressant de s’attarder sur les moindres défauts que le temps avait infligés au sol de la salle plutôt que de porter son attention sur ce qui se déroulait autour d’elle. Ce n’était pas sa première tentative, pas sa première fois à franchir le seuil de l’association, à trouver une place sur l’une des dernières rangées. Les tentatives se démultipliaient sans que jamais elle ne trouve le moindre courage à relever la tête, à croiser les regards qu’elle pouvait sentir s’attarder sur sa silhouette. Elle entendait les histoires de chacun, s’efforçait de ne pas chercher les similitudes, à ne pas faire de comparaison. On lui avait suggéré de se trouver un groupe, les personnes bienveillantes de son entourage lui avaient assuré que cela lui serait bénéfique dans son processus de reconstruction. Elle avait voulu y croire, que tout se pouvait d’être aussi simple, que tout pouvait se libérer en la simple présence de personne ayant traversé un enfer semblable. Mais rien ne se voulait d’être aussi magique. Elle ne trouvait rien d’apaisant dans le fait d’entendre les récits des autres, ces survivants de relations cabossées par la violence. Dans les souvenirs des participants, elle pouvait entendre en écho les reproches que lui faisait Lawrence. Les faiblesses qui lui avaient demandé d’abandonner, la façon constante qu’il avait de vouloir l’endurcir pour qu’elle affronte le monde. Dans les confessions des autres, elle n’entendait que ce qu’il lui avait reproché durant ces deux années d’enfer. Au creux des larmes de certains résonnait cette claque qu’il lui avait administrée un jour, sans prévenir, sans sentence, pour le simple plaisir d’asseoir sa domination. À chaque tremblement de voix, Shiloh se recroquevillait sur elle-même. Elle ne pouvait comprendre comment sa reconstruction pouvait passer par le fait d’endurer les violences de parfaits inconnus. Ils avaient chacun leur bagage, chacun une histoire différente, un passif plus ou moins long, mais un résultat semblable. Et pourtant, dans ce qui aurait dû être une safe place, Shiloh ne ressentait que la douleur d’un passé duquel elle cherchait désespérément à se défaire.
À chaque minute écoulée, elle se jurait qu’elle allait partir. Elle n'en était pas à sa première visite et le résultat se voulait toujours le même, il était hors de question qu’elle parle face à ces inconnus. Pourtant, les visages se voulaient familiers désormais. Notamment celui de son voisin de galère. Seul homme parmi les femmes. Sûrement le plus brisé du lot. Mais à ses côtés, Shiloh se sentait comme rassurée, peut-être parce qu’il avait régulièrement les mêmes mouvements de recul qu’elle. Probablement parce que lui aussi, semblait avoir étudié les irrégularités du sol à plusieurs reprises. Ils étaient le duo silencieux et cela lui allait bien. C’était dans ses cordes. Pour une séance encore, peut-être deux ? Megan l’avait supplié de parler, de se décharger de son fardeau, mais Shiloh savait qu’elle ne trouverait jamais les mots face à cette marée de regard empathique. « Merci pour votre partage, Eden. Je pense que je peux parler au nom de tous si je vous dis que vous avez été très courageuse. » Se reconnectant à la réalité, elle eut un soupir à peine dissimulé. Qu’est-ce qu’il y’avait de courageux dans le fait de s'être fait manipuler par un tiers ? Qu’est-ce qu’il y avait de si fort à venir en parler à des étrangers ? Shiloh ne voyait que la honte, que tout ce qu’elle n’avait pas su faire. Elle n’avait pas su lui tenir tête. Elle s'était laissé contrôler par un homme qu’elle pensait amoureux d’elle. C’était sa faute, elle l’avait laissé faire, il n’avait pas eu à se battre, il avait gagné au premier sourire charmeur. Elle l’avait laissé faire, il l’avait dépossédé de tout, de sa passion à sa famille. Elle lui avait tout donné sans concession, sans se remettre en question. Il lui avait arraché son libre arbitre et son droit d’agir et elle avait continué à lui sourire en l’aimant démesurément. Il n’y avait rien de courageux dans tout cela, est-ce qu’ils ne voyaient pas ?
« Faisons une courte pause, et on reprendra, peut-être avec quelqu’un que nous n’avons jamais entendu jusqu’ici, hm ? » La sentence venait de tomber sur elle. Sur eux, en réalité. Elle senti le corps de son voisin se tendre alors qu’elle baissait les yeux pour éviter le regard de l’organisatrice. Ce serait elle ou lui. L’un ou l’autre sans pouvoir s'échapper. Si elle partait, elle le condamnait à devoir parler, si elle restait… Disons qu’un match de silence allait débuter. Shiloh senti ses paumes devenir moites à l’idée même de devoir prendre la parole. Elle ne s’en sentait pas capable. Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir dire ? Par où commencer ? Et pour quoi faire ? L’idée lui filait la nausée. Elle allait devoir partir, elle s’excuserait plus tard ? Non, elle ne pouvait pas lui faire un coup pareil, pas alors qu’il avait été son soutien silencieux depuis tout ce temps. Perdue dans sa propre spirale infernale, elle sursauta violemment lorsque la voix de l’homme résonna à ses côtés. « Je pars, si tu pars. » Il lui offrait une échappatoire sur un plateau d’argent. Même si elle ne rêvait que de ça depuis le début de l’heure, une partie d’elle hésita. Juste une seconde. Avant de se tourner vers le groupe qui leur tournait littéralement le dos. « C’est maintenant ou jamais. » Et alors qu’elle s’excusait habituellement pour à peu près tout. Alors qu’elle n’avait jamais rien osé dans ce groupe. Elle n’hésita pas une seconde, venant enrouler ses doigts fins autour du poignet de son acolyte du jour pour le tirer vers la sortie. Ils pressèrent le pas, sans se retourner, sans demander leur reste. « Merci. » Qu’elle murmura alors qu’ils venaient de gagner l’extérieur. Personne ne viendrait les chercher, tout du moins elle l’espérait fortement. « C’est… Idiot. » Elle n'avait pas trouvé meilleur mot pour exprimer son ressenti sur toute la situation. « Mais je voulais vraiment pas parler. » Et elle sentait que lui non plus, il ne lui aurait jamais proposé de s'échapper si cela avait été le cas. « Merci de ne pas m’avoir laissé toute seule. » Elle allait le remercier pour les dix prochaines années, lui qui ne lui avait pourtant jamais adressé la parole auparavant.
and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now, if the whole world was watching i'd still dance with you. drive highways and byways to be there with you. over and over the only truth, everything comes back to you
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
Kieran va mieux. Sans l’avoir officialisé d’une quelconque façon, qu’elle soit orale ou physique, cette phrase s’est imposée comme une vérité universelle autour de lui. Il va mieux ; puisque jamais personne ne s’est préoccupé de son état depuis sa sortie de l’hôpital – à l’exception, peut-être de Spencer, pour lui faire comprendre qu’il s’agissait d’un sujet sur lequel il était préférable de ne pas s’attarder. Et si Kieran était en mesure de se raisonner (ou de m’écouter), il aurait compris que cette ignorance n’est pas particulièrement dirigée contre lui, mais contre un acte d’une violence inouïe que jamais personne n’est préparé à comprendre et à cautionner. Mais Kieran n’a pas encore ce recul-là (bien que de vous à moi, il est plutôt question de ne pas avoir ce recul-là, le déni étant un mécanisme avec lequel il est nettement plus à l’aise). Ainsi, il a compris les choses comme il n’aurait pas dû, poussé par un autosabotage qui n’a pas encore été guéri. Il ne faut pas s’attarder sur lui ; en d’autres termes, et ça ne chagrine même pas un Kieran bien trop habitué à ne jamais être plus qu’insignifiant. Il va mieux. Il respecte les contraintes de sa médication, il voit son psychiatre avec une régularité désormais exemplaire, le cancre qui n’obéit à rien d’autre que ses propres envies devenu un élève modèle qui se tord pour satisfaire la catégorie dans laquelle on l’a rangé. Celle de ceux qui se relèvent, celle de ceux qui n’ont pas d’autres choix, celle de ceux qui ne seront jamais plus que la somme de leurs erreurs. Il va mieux. Il sort, il s’adonne à des choses qui lui plaisent, il arrive à sourire ; il lui arrive même de rigoler ! Il s’oblige à sortir de sa zone de confort, à nouer des liens, superficiels peut-être, mais dont l’énergie dépensée n’est pas perdue à se laisser étouffer par ses propres pensées. Il va mieux. C’est ce que le monde lui renvoie, c’est ce qu’il finit par internaliser, sans jamais remettre en question cette idée qui lui est imposée plus que véritablement choisie.
Il va mieux. Alors pourquoi tu t’infliges ce genre de choses, Kieran ? Rester assis à écouter les drames de la vie des autres ; pour mieux te rappeler du tien et de toutes les choses qui ont changé dans ta vie depuis qu’elle est entrée dans celle-ci. Ce n’est pas parce qu’il ne prend pas la parole à ces réunions depuis qu’il y assiste que les propos des autres ne résonnent pas en lui – au contraire. Dans un sens, ils arrivent à témoigner de l’inexplicable, jusqu’à le justifier, parfois, comme lui le faisait il n’y a pas si longtemps. Le problème ce n’est pas tant qu’ils semblent raconter ta propre histoire, Kieran, mais que tu n'arrives plus à comprendre comment on peut en arriver là, n’est-ce pas ? Ne vous trompez pas, ce n’est pas de l’intolérance de sa part ; il n’ira jamais, jamais, mettre la faute sur quiconque comme il a pu le faire le concernant pendant longtemps. C’est justement parce qu’il commence à croire qu’il n’est pas totalement responsable de tout ce qui lui est arrivé au cours de ces cinq ans de relation que de telles réunions lui font mal. Parce qu’ils étaient comme eux. Brisé, différent, perdu, indulgent, malléable, acculé. Il a pris un semblant de recul sur tout ça, et même si les vieilles habitudes ne sont jamais loin, visant à l’assaillir d’un sentiment de culpabilité dont il n’arrive à se débarrasser qu’à de rares occasions, il y a ce pressentiment, lui, qui semble s’installer. Celui qu’il n’a pas encore totalement adopté, mais qui est là, insidieux, qui se fait sa place, qui lui donne une autre perspective ; une de celle où il accepte de plus en plus ce qui lui est arrivé, et où cet endroit est autant un refuge qu’un enfer. Il n’est pas seul ; mais cet effet miroir est déstabilisant, autrement plus violent que lorsqu’il doit faire lui-même le point sur sa propre situation. C’est d’autant plus confrontant, d’autant plus terrible, quand ce sont les autres qui le font pour vous, et qu’il n’y a plus aucune échappatoire que d’admettre que ce récit pourrait être le vôtre.
Et justement, c’est parce qu’il ne veut pas partager son récit personnel qu’il réfléchit à un moyen d’y échapper ; ce sera lui ou elle. Elle, cette fille qu’il côtoie depuis quelques séances, avec laquelle il partage la même fragilité, la même timidité et envers laquelle il ressent une certaine loyauté. Tu ne lui dois rien, Kieran. Trouvez-moi égoïste si vous le souhaitez, mais c’est la vérité ; mon but est de le protéger lui et non les autres, peu importe si je perçois, moi aussi, la souffrance qui émane d’elle. Je ne suis pas insensible, mais c’est le bien-être de Kieran qui m’importe avant celui des autres ; si pour se sauver il doit la pousser sous le bus, alors j’aimerais autant qu’il le fasse. Mais je sais aussi que Kieran tend à ne pas m’écouter et à continuer de n’en faire qu’à sa tête, ce qui n’est en réalité pas un problème puisque je le pousse à prendre ses propres initiatives – mais elles sont souvent hasardeuses, et à son désavantage. Toutefois, il me surprend alors qu’en lieu et place du sacrifice que je lui prêtais, qui consistait à prendre la parole à sa place, quitte à causer son propre malaise, il opte pour une solution qui saura les aider tous les deux – même si cela n’arrange rien, à mes yeux, alors que je le pousse à s’exprimer sur toute cette histoire qu’il continue de garder précieusement pour lui. C’est mieux que rien, j’imagine, qu’il soit en mesure de trouver un terrain d’entente de la sorte entre ce qu’il veut et ce dont il se sent capable. On progresse, finalement.
Les quelques secondes durant lesquelles elle reste silencieuse après son invitation l’angoisse plus que de raison, lui faisait croire qu’il a dépassé les limites – il sait qu’il n’est pas à sa place ici, et que la plupart de ses femmes craignent ses comparses, assez pour que la frontière entre lui et les autres soit floue. On lui avait bien fait remarquer, à ses premières tentatives de venir ici, qu’il était de l’autre côté, du mauvais côté sous prétexte qu’il dénotait ; il peut le comprendre, il entend encore la voix de son propre père qui l’incite à ne pas se montrer faible, et qu’un vrai mec cache ses émotions ; elle se rappelle régulièrement à lui depuis qu’il a osé pousser la porte de ce centre. « C’est maintenant ou jamais. » Un soupir de soulagement s’échappe d’entre ses lèvres sans qu’il n’essaie de le retenir ou de le rendre plus discret. Son regard guette les autres autour d’eux, occupés à se réconforter les uns les autres pour leur permettre de s’échapper discrètement. Et alors qu’il s’apprête à donner le départ, il a la surprise de sentir les doigts de la jeune femme s’enrouler autour de son poignet, et un frisson parcourt son épiderme ; tu n’es toujours pas à l’aise avec ça, Kieran, n’est-ce pas ? Mais l’urgence dépasse la raison et il suit le mouvement, se dépêchant et se tassant pour tenter de passer inaperçu. « Merci. » Se contentant d’un sourire pincé en guise de réponse, il en profite pour libérer son poignet alors qu’elle ajoute : « C’est… Idiot » qui ne manque pas de le questionner. De lui avoir proposé de fuir ou de l’avoir fait ? Il s’en inquiète déjà, mais elle clarifie ses propos : « Mais je voulais vraiment pas parler. » Restant silencieux, n’osant pas pour autant se dévoiler même si elle le fait de son côté, elle ajoute : « Merci de ne pas m’avoir laissé toute seule. » Il rétorque par un sourire dans un premier temps, désormais moins convaincu de son plan. Et maintenant, hein ? Ils se serrent la main et repartent chacun de leur côté, en espérant trouver une nouvelle alternative pour fuir la prochaine fois ? Est-ce qu’ils viendront seulement lors d’une prochaine réunion ? « Est-ce que... enfin, tu préfères que je te laisse seule, maintenant ? » Alors il demande, comme il a l’habitude de le faire à chaque fois qu’il ne sait pas s’y prendre, à chaque fois qu’il ne se sent pas légitime – à peu près tout le temps, en réalité. Il a besoin d’obtenir l’autorisation des gens pour tout ce qu’il fait, tout ce qu’il dit, toujours dans la crainte de les blesser ou de les contrarier. Il n’arrive que rarement à se sentir libre du moindre choix, et aujourd’hui c’est la nécessité de s’adapter aux besoins de la jeune femme qui prime. « Mais je comprends. » Il ajoute, alors que s’il s’écoutait, il n’aurait pas envie de la laisser, à vrai dire. Mais le choix ne lui appartient pas – ça ne lui appartient jamais. « Quand tu dis que tu voulais pas parler. Je le veux pas non plus. » Un sourire nerveux gêné naît sur ses lèvres, alors que ça lui paraît évident, sans quoi ils n’en seraient pas là. « Je sais pas comment ils font. » Il ajoute avec un haussement d’épaules désabusé en jetant un coup d’œil vers la porte qu'ils viennent de franchir. Il ne sait pas. Il les envie, surtout. « Je m’appelle Kieran. » C’est une façon comme une autre de se présenter, et de lui offrir la possibilité d’en faire de même sans pour autant l’exiger en lui retournant frontalement la question. Pourtant, il connait son prénom, entendu ci et là au travers des quelques séances qu’ils ont partagées. Shiloh, si sa mémoire est bonne. Il sait aussi qu’ils ont été dépossédés de bien des choses pour être ici, d’une partie d’eux-mêmes à leur pouvoir de décision, qui, pour le commun des mortels, semble bien banal. Dire son prénom, se l’approprier de la sorte quand il a été dénaturé tour à tour à travers les insultes, les réprimandes, les supplications, c’est une certaine puissance qu’eux seuls peuvent comprendre.
ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
Assise sur sa chaise, Shiloh se voulait comme figée sur place. Elle avait conscience de ce qui l’entourait. Les autres personnes, ceux qui ont eu le courage de parler, l’animatrice qui ne cessait de regarder dans sa direction. La pression qu’elle sentait sur ses épaules. Celle qui lui maintenait la tête sous l’eau, celle qui l'empêchait de respirer correctement. Et puis, celle de son voisin. Celui qui était plus silencieux qu’elle encore. Celui qui donnait l’impression de vouloir être avalé par sa propre chaise. Son semblable, sans qu’ils n’aient échangé le moindre mot. Elle ne savait rien de lui, mais elle pouvait sentir sa présence et cette dernière se voulait presque rassurante, même s’il était un homme parmi tant de femmes. Même s’il se voulait d'être l’intrus, tel un loup qui se serait introduit dans la bergerie. Il n’était pas là pour se moquer, encore moins pour exercer le moindre désir de vengeance. Il était facile de lire entre les lignes, d’interpréter les silences. Il se voulait aussi traumatiser que les autres personnes dans cette pièce, il avait juste la malchance de faire partie du sexe opposé. Shiloh ne se souciait pas de cela, tout ce qu’elle pouvait ressentir, c’est qu’il n’avait aucunement envie de parler. Tout comme elle. Ce devrait être accepté par tous. Est-ce que ce genre de groupe ne prônait pas l’écoute des autres, sans forcer qui que ce soit à franchir une étape qu’il ne se sentait pas prêt à affronter ? Pourtant, la pression semblait venir de l’avant, de cette organisatrice qui les avait vus tant de fois s’installer au fond de la salle sans jamais se lever, sans jamais prononcer le moindre mot. C’est comme s’ils avaient fini par atteindre la limite qu’elle s'était elle-même fixée, mais sans jamais les consulter en amont. Shiloh se sentait prise de panique, la gorge qui se ferme, l’estomac qui se noue. Elle devrait parler, non ? C’est ce qu’elle cherchait en venant ici, de partager son histoire, de se faire entendre. Elle devrait, mais elle s’en sent complètement incapable. Et comme par miracle, parce qu’il avait compris lui aussi, son voisin lui offrit une porte de sortie. La possibilité pour tous les deux de ne pas s’abandonner, de s’entraider dans la difficulté qui paraissait se dresser devant eux. C’était lâche, ce n’était pas le but de ce genre de groupe, mais c’est ce qui faisait sens en cet instant. Fuir, sans se retourner et surtout sans avoir à ouvrir la bouche.
Dans ses remerciements, elle s’excuse presque de l’avoir obligé à partir. Comme toujours, Shiloh s’excuse presque de vivre. Il avait peut-être envie de rester, mais il ne voulait pas parler, sinon il n’aurait jamais proposé la fuite. Le paradoxe se tenait dans une maigre situation, rester pour écouter, mais ne pas rester en ayant l’impression que l’on sera forcé de passer sur le bûcher. Sur le parking désert, au moins, personne ne viendra les importuner. « Est-ce que... enfin, tu préfères que je te laisse seule, maintenant ? » Elle secoua la tête. Il l’avait sorti de la galère, elle n’allait pas le chasser tel un mal propre. « Non, non, c’est juste… » C’est quoi au juste ? « J’ai l’impression de ne pas accomplir le but que je m'étais fixé en partant, et en même temps… » Elle ne se sentait réellement pas prête pour partager son histoire. Pas ce soir. Elle aurait encore eu besoin de temps. Pourquoi ? Elle n’était pas certaine de pouvoir répondre à cette question, elle qui avait raconté son histoire à la police, puis dans une cour de justice. Tout devrait être facile après ça, pas vrai ? Et pourtant, cette dernière étape lui paraissait être la plus dure. « Mais je comprends. » Elle se sentait rassurée, à la simple idée que quelqu’un puisse penser comme elle en cet instant. « Quand tu dis que tu voulais pas parler. Je le veux pas non plus. » Elle hocha de la tête, compatissante. C’était un peu idiot, mais ils avaient le mérite de se comprendre. On leur avait tous pris dans cette relation qu’ils pensaient unique et belle. Tout. Jusqu’au droit de choisir. Et aujourd’hui, ils cherchaient à se réapproprier les droits les plus basiques, comme celui de ne pas laisser une femme leur imposer le moindre choix. « Elle n’aurait pas dû dire ça en nous regardant comme ça. » Shiloh avait été forcée à bien des choses, courbant l’échine pour ne pas recevoir les foudres de son ex et si elle pouvait être sûre d’une chose aujourd’hui, c’est que plus jamais personne ne lui dirait quoi faire de cette façon. « Je sais pas comment ils font. » Elle n’en avait pas la moindre idée non plus. « On est tous différents dans notre manière de gérer, je pense. » Ce n’était pas un reproche, mais le constat qu’elle avait pu faire au fur et à mesure des réunions.
« Je m’appelle Kieran. » Elle lui adressa un sourire timide avant de relever un peu le menton. « Et moi, c’est Shiloh. » Et un léger rire qui eut le don de la surprendre elle-même. « Je vais pouvoir arrêter de te nommer, le voisin de groupe dans ma tête. » Elle n’avait jamais osé l’aborder, elle n’avait jamais voulu déranger son silence, mais il était plus agréable de pouvoir coller un nom à un visage. Comme si cela se devait d’être la première étape pour eux, choisir leur moment pour échanger, se donner le droit de le faire lentement, sans pression, sans regard harassant. Son regard se perdit sur la rue, avant de revenir au visage si doux de Kieran. « Est-ce que tu veux un café ? » D’un signe de main, elle lui indiqua la devanture du café de l’autre côté de la rue. « J’ai pas l’intention de te demander mille et une chose, mais… Je sais pas, juste pour te remercier de m’avoir donné le courage de partir ? » L'ironie, quand elle avait déjà eu le courage de fuir auparavant. Mais il lui avait donné un échappatoire alors qu’elle se sentait comme prise au piège. « Il sera forcément meilleur que celui des réunions. » Qu’elle ajouta dans un semblant de plaisanterie qui se voulait si maladroit au final.
and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now, if the whole world was watching i'd still dance with you. drive highways and byways to be there with you. over and over the only truth, everything comes back to you
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
Au roi du silence, il n’y a assurément pas meilleur concurrent que Kieran ; il s’est entraîné depuis sa plus tendre enfance et optimistes sont ceux qui pensent parvenir à l’empêcher de vouloir régner dans le domaine. Je m’y essaie chaque jour depuis bientôt trois ans – et autant vous dire que la tâche est nettement plus ardue que je n’aurais pu le croire. Il ne dit jamais rien, Kieran ; il se cache derrière des banalités superficielles pour désintéresser l’autre, pour s’assurer que jamais personne n’ira fouiller – un type si ennuyeux n’a certainement rien à dire qui puisse être digne d’intérêt. Pourtant, il en a des choses à extérioriser, Kieran et à défaut de parvenir à les formuler avec des mots, il s’est lancé dans une carrière qui lui permettait de s’exprimer d’une autre manière, silencieusement mais tout aussi sincèrement. Ah, la sincérité. Je n’ai pas l’impression que tu le sois, Halstead, assis sur cette chaise, à te cacher derrière ton mutisme plutôt que d’en faire preuve, à ton tour. Les autres participants se lèvent, osent aller jusqu’à cette estrade où tous les regards seront braqués sur eux, s’épanchent sur des épreuves difficiles à surmonter, mais qui leur semblent moins contraignantes à traverser en ne se sentant pas aussi seuls qu’ils ne l’ont été durant des mois, des années, des décennies pour certains. Ils trouvent une forme de réconfort en témoignant des horreurs vécues – à défaut de pouvoir les oublier. Comme s’il y avait une nécessité de les expulser, plutôt que de continuer à les laisser les étouffer, les grignoter de l’intérieur, comme si les cracher à la figure d’autres personnes était un moyen de les dénigrer, de les rendre moins importantes – ça devient un sujet de conversation aussi récurrent que la météo, ça dénature la gravité de la chose, ça enlève du poids à de telles actions. Il ne peut pas nier qu’au-delà des pleurs et des tremblements, il y a un certain soulagement qui se lit sur le visage des courageux ; mais lui n’en fait pas partie et il doute qu’il en fera partie un jour. Il n’a jamais été courageux, c’est un fait, c’est ce qu’il prétend – j’aime croire à l’inverse, mais Kieran ne me donne pas l’opportunité de le convaincre. Pourtant, courageux, il l’a déjà été pour s’extirper de cette relation qu’il a longtemps cru seulement passionnelle, avant d’admettre qu’elle était foncièrement destructrice. Il l’a été pour venir jusqu’ici, s’afficher alors qu’il est du mauvais sexe. Il l’a été aussi quand il a fini par renoncer à Autumn en réalisant que l’histoire ne devait pas être réécrite, peu importe s’il n’avait pas encore tout à fait conscience des raisons pour lesquelles c’était si impensable de céder à nouveau aux pulsions qui l’habitent quand il est près d’elle. T’as été courageux, Kieran, et tu le seras sans doute encore, plus tard, quand tu seras prêt, quand tu pourras toi aussi expulser toutes ces vérités qui ne sont pas encore tout à fait concrètes dans ton esprit. Alors oui, peut-être qu’il fuit avec cette fille, qu’il se refuse d’affronter sa réalité aujourd’hui, mais viendra un jour où il n’y arrivera plus. Il a déjà goûté au point de non-retour une fois ; je ne suis pas certain qu’il ait envie de réitérer l’expérience, malgré toutes les pensées qui l’amènent à y croire.
Le contact de sa main autour de son poignet le fait frissonner d’inconfort, mais c’est le prix à payer pour s’abstenir d’en subir un plus désagréable encore en ayant à se dévoiler devant cette assemblée. Il sait qu’ils devraient sans doute se séparer maintenant, que leur mission commune est arrivée à son terme et que plus rien ne les oblige à accepter la présence de l’autre. Mais il y a un autre aspect sur lequel ils se rejoignent même si aucun d’entre eux n’ira jusqu’à l’expliciter directement ; leur vulnérabilité, celle-là même qui les amène à venir ici régulièrement, celle-là aussi qui les retient de s’exprimer librement. Paradoxalement, c’est dans la quiétude de leur duo qu’il se sent plus apaisé, Kieran, comme si discuter avec une seule personne était la première étape d’un long chemin de guérison avant d’en parler à d’autres et, surtout, à lui-même. « Non, non, c’est juste… J’ai l’impression de ne pas accomplir le but que je m'étais fixé en partant, et en même temps… » - « Tu te sens mieux de ne pas l’avoir fait, même si ça ne devrait pas être le cas ? » Il s’ose à compléter, et son interprétation est sans doute erronée alors qu’elle est biaisée par son propre ressenti. Ils sont censés venir ici pour se libérer d’un poids qu’ils partagent tous ; pour cesser de subir les conséquences de celui-ci. Mais celui-ci semble finalement presque plus agréable que le poids de la liberté. Plus sécurisant, surtout. « C’est à toi de décider quand tu seras prête à accomplir ce but, on est ici pour ça, non ? Pour s’autoriser à faire les choses comme on le veut, et certainement pas parce que quelqu’un nous pousse à la décision à notre place. » Il rétorque, un agacement légèrement perceptible alors qu’il en veut à cette animatrice, pas franchement professionnelle ni experte du sujet, qui l’amène à se comporter exactement comme elle ne le devrait pas. « Elle n’aurait pas dû dire ça en nous regardant comme ça. » - « Non, effectivement. » Il acquiesce, alors que… ne serait-ce pas une pointe d’opposition, Kieran, que je perçois en toi ? L’envie d’aller plus loin que de simplement accepter le comportement de cette femme, aussi indécent soit-il, pour la confronter à son erreur ? Pour qu’elle s’améliore, certes, mais aussi parce que tu n’as pas envie de passer, une énième fois, une attitude qui est discutable et dont tu en fais les frais ? « On est tous différents dans notre manière de gérer, je pense. » Une fois encore, Kieran hoche la tête, même s’il se veut moins convaincu. Un manque de conviction finalement lié à une forme de jalousie, à son incapacité de gérer comme ils le font. Sans doute qu’ils n’ont pas tous tenté de se faire du mal pour s’en sortir, contrairement à lui, parce qu’ils ont su communiquer, en parler, et trouver du soutien, toutes ces choses qu’il s’est trop longtemps interdites – et qu’il s’interdit encore, sois honnête avec toi-même, Halstead.
« Et moi, c’est Shiloh. » Il le savait déjà, mais la confirmation a quelque chose de rassurant, comme une marque de confiance bienvenue après s’être senti aussi en retrait dans ce groupe parce qu’il sait qu’il rappelle les bourreaux plus que les victimes. « Je vais pouvoir arrêter de te nommer, le voisin de groupe dans ma tête. » Un léger rire s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’il relève la tête pour croiser le regard de Shiloh, ajoutant : « le voisin de groupe, c’est pas si mal et sans doute mieux que les noms dont d’autres m’affublent. » On ne lui en voudra pas d’imaginer le pire – n’est-elle pas à même de comprendre qu’il a eu tellement l’habitude d’être nommé par les pires injures qu’il s’attend à ce que cela continue, même auprès d’inconnus ? Qu’il surinterprète chaque regard qu’on lui lance, qu’il s’est convaincu que la moitié des personnes ici présentes le voient comme un prédateur alors même qu’il ne leur a jamais adressé la parole ? Qu’il continue de croire qu’il n’a pas son mot à dire concernant sa propre histoire, parce qu’il en a été dépossédé, petit à petit, alors qu’à chaque fois qu’il s’est essayé à la raconter, d’autres ont modifié son ressenti au travers de leurs interprétations ? « Est-ce que tu veux un café ? » Il reste confus un instant alors qu’il ne sait pas s’il s’agit d’une bonne idée ; ils ont quitté ce groupe pour se libérer, de quoi parleront-ils s’ils doivent passer sous silence le seul sujet qui les lie ? « J’ai pas l’intention de te demander mille et une chose, mais… Je sais pas, juste pour te remercier de m’avoir donné le courage de partir ? » Il secoue la tête par la négative, ajoutant : « c’est moi qui devrais te remercier, j’étais trop lâche pour partir tout seul. » Il ne voulait pas prendre le risque de se faire remarquer, tout comme il ne voulait pas non plus la laisser en proie à l’interrogatoire préparé par l’animatrice. « Il sera forcément meilleur que celui des réunions. » - « D’accord, l’argument est imbattable. » Il rétorque, en signe d’acceptation, avant de préciser : « ça te va si on va un peu plus loin que cette rue ? C’est encore un coup à ce qu’elle nous retrouve après la réunion. » Il dit, soupirant légèrement ; s’ils peuvent s’éloigner de ce centre et de Médusa, il en serait ravi. Se mettant en route, il reste à distance, bien conscient qu’il est difficile, dans leur situation, de faire confiance à un inconnu, même si son visage est devenu familier. « Ça fait combien de temps que tu viens à ces réunions ? » Kieran finit par l’interroger après quelques mètres, sans oser tourner la tête en sa direction de peur d’y lire un inconfort lié à sa question, qu’il corrige aussitôt : « Désolé, c’est sans doute trop indiscret. » Ça l’est, mais au fond de lui, il a besoin de savoir : après combien de temps on se sent enfin à l’aise à raconter une histoire que l’on voudrait, que l'on devrait, oublier ?
ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
« Tu te sens mieux de ne pas l’avoir fait, même si ça ne devrait pas être le cas ? » Dans d’autres circonstances, elle n’apprécierait guère qu’un inconnu cherche autant à viser juste. Dans ce contexte, elle ne peut que hausser des épaules dans un léger signe d’approbation. Elle souhaite parler, à un moment donné, lorsqu’elle l’aura décidé, mais elle ne veut pas qu’on cherche à lui forcer la main. Avec un peu de courage, Shiloh retournerait à l’intérieur pour souligner les manquements de cette femme qui, ce soir, a tout fait pour pointer le curseur vers eux. Comme s’il n’était pas évident que quelqu’un avait décidé pour eux à un moment donné de leur vie, comme s’ils avaient besoin que l’on recommence pour soi-disant leur montrer le droit chemin. De son silence, naît une certaine colère envers cette animatrice. « C’est à toi de décider quand tu seras prête à accomplir ce but, on est ici pour ça, non ? Pour s’autoriser à faire les choses comme on le veut, et certainement pas parce que quelqu’un nous pousse à la décision à notre place. » Il semblerait qu’elle soit partagée et cela la rassure. « Et ce n’est pas comme si quelqu’un là-dedans avait le courage de lui dire que ses méthodes sont à chier. » Elle n’a pas pour habitude de jurer ainsi, il pourra sûrement le lire sur son visage, mais c’est ce que lui inspire cette situation. Venir à ses réunions est déjà un effort en soi, parfois incommensurable. Alors se faire rappeler que l’on peut être commandé par la volonté d’un autre n’aide en rien à vouloir se libérer. « Non, effectivement. » Elle lui adresse un maigre sourire, consciente que pour lui aussi, rien de tout cela n’est normal. Ni facile. Probablement encore plus parce qu’il est un homme perdu dans un groupe exclusivement féminin qui ne cesse de clamer sa haine envers son genre.
Elle l’avait déjà deviné dans sa manière de se tenir. C’est pour cela qu’elle l’avait choisi comme voisin de groupe. Non pas pour chercher à se prouver quoi que ce soit, mais pour lui rappeler que tout le monde n’avait pas peur de lui, qu’elle pouvait comprendre, que lui aussi a le droit d’être une victime, qu’importe son genre ou ses origines. Il a vécu la même chose que toutes ces femmes et il devrait avoir le droit de trouver un endroit safe pour parler de ses propres traumatismes. Ou pour ne rien dire. C’est bien aussi. « Le voisin de groupe, c’est pas si mal et sans doute mieux que les noms dont d’autres m’affublent. » Une nouvelle fois, elle lui adresse un sourire tendre. « J’aimerais te dire que je ne me suis jamais soucié de l’opinion des autres, mais… » Ce fut le cas, avant. Avant que Lawrence n’entre dans sa vie, avant qu’il ne se décide à tout chambouler, en abîmant tout sur son passage. Avant, Shiloh se fichait éperdument du regard des autres, désormais elle voudrait pouvoir entrer dans un moule qui ferait d’elle une jeune femme complètement transparente aux yeux de la société.
« C’est moi qui devrais te remercier, j’étais trop lâche pour partir tout seul. » Une fois encore, elle hausse des épaules. C’est devenu une sale manie, un signe d’approbation silencieux, qu’elle avait trop souvent l’habitude d’employer pour ne déclencher aucune colère. Elle ne serait jamais partie s’il ne lui avait pas glisser un mot, et à l’heure actuelle, elle serait sûrement en train de pleurer toutes les larmes de son corps dans une cabine de toilettes. « L’un de nous aurait fini sur cette scène et je préfère pas imaginer l’impact que cela aurait eu. » Elle se serait enfuie en courant avant même d’ouvrir la bouche, elle le sait, parce qu’elle n’est pas prête. Et cela aurait déclenché une crise d’angoisse ou de panique, elle ne sait pas différencier l’une de l’autre, elle ne sait même pas ce qui lui arrive dans ce genre de cas. Elle aurait fini par appeler Megan, honteuse de devoir encore une fois compter sur sa meilleure amie pour avancer dans la vie. Non, vraiment, elle préfère l’option qu’il a choisi de lui proposer. « D’accord, l’argument est imbattable. » - « Est-ce que j’ajoute l’argument des biscuits secs pour vraiment gagner ou ? » Elle plaisante un peu, heureuse d’avoir pu entendre son rire aussi léger soit-il. « Ça te va si on va un peu plus loin que cette rue ? C’est encore un coup à ce qu’elle nous retrouve après la réunion. » Un nouveau haussement d’épaule qu’elle rattrape bien rapidement, consciente de pouvoir parler devant lui. « Je connais un endroit pas loin du tout. » Seulement quelques rues sur la gauche, assez pour les éloignés de cet endroit et de la possibilité de croiser qui que ce soit. Assez pour leur accorder un petit bout de chemin si jamais l’un ou l’autre décide que c’est trop et qu’ils devraient s’en tenir à n’être que deux inconnus qui fréquentent le même groupe.
Leur marche est silencieuse sans que cela soit désagréable. À mesure qu’ils s’éloignent du centre, Shiloh sent ses épaules se décontracter et la tension dans son dos qui commence à s’évaporer. Elle se crispe toujours sur ces chaises en plastique, refusant de regarder constamment au sol, mais avec l’appréhension de se faire remarquer. Un paradoxe sans fin. « Ça fait combien de temps que tu viens à ces réunions ? » Elle relève les yeux pour croiser le regard de Kieran. « Désolé, c’est sans doute trop indiscret. » Elle secoue la tête, pas vraiment surprise par sa question, après tout. « Cela fait quelques mois maintenant. » Aux alentours de deux, mais elle ne saurait lui donner une date exacte. Au départ, elle ne venait pas à chaque fois. Il lui a même fallu du temps pour revenir après la première fois, parce qu’elle n’était pas prête et que pleurer en écoutant les histoires des autres n’allait en rien aider celui qui avait déjà trouvé le courage de parler. « C’est ma meilleure amie qui a trouvé ce groupe et qui m’en a parlé. » Megan qui a tout entrepris pour que jamais elle ne se laisse sombrer. « Je sais pas où j’en serais sans elle. » Qu’elle affirme sans honte. Ce n’est que la stricte vérité, elle peut bien l’admettre à un étranger. Est-ce qu’il a un soutien infaillible de son côté ? Elle l’espère sincèrement pour lui, mais n'osera jamais lui demander. Elle se contente de lui sourire tendrement, cherchant à infuser un peu de douceur dans ce moment qui se veut tout de même drôlement inédit. Elle sent ses joues rougir de sa propre confession, n’est pas certaine que relancer soit la meilleure des idées. « Si tu ne veux pas en parler, je comprends, tu sais. » Qu’elle ajoute dans un léger murmure avant de vouloir lui offrir toutes les options possibles et de chercher à combler la conversation par tous les moyens. « J’ai une autre question bien plus urgente : est-ce que t’as déjà testé le matcha ? » Elle cherche simplement à donner une dimension bien plus normale à leur conversation, comme si, finalement, ils n’étaient que deux amis qui se dirigeaient vers un café. « Et si oui, c’est aussi bon que ce que les gens disent ou quand même… ça goûte l’herbe ? » À défaut de passer pour une maline, elle espère au moins lui arracher un maigre sourire.
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Kieran Halstead
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spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
Détourner le regard, regarder le sol, écouter sans jamais rien répondre sont autant de domaines dans lesquels Kieran excelle ; et si cette femme a cru naïvement qu’un regard insistant saurait le faire flancher, elle s’est surtout rendue responsable d’un défi qu’il a désormais à cœur de réussir. Elle ne connait pas Kieran comme je le connais ; et s’il cherche effectivement à perfectionner l’art de se fondre dans l’indifférence, il peut aussi se montrer particulièrement obstiné à de rares occasions (j’en ai souvent fait les frais), défiant silencieusement la femme qui cherchait à l’atteindre, trouvant une forme de confort et de contrôle dans la manière dont ses lèvres restent scellées malgré la pression d’un regard, malgré l’assurance d’un soulagement imminent. Il n’est pas dupe, il sait que la légèreté peut suivre l’extériorisation de ses souffrances, mais ce constat, dans un sens, ne fait qu’accentuer son hésitation : parler de blessures qu’il traîne depuis si longtemps avec une promesse d’apaisement à la clé, lui laisse le goût amer d’une déception crainte dans l’hypothèse où ça ne serait pas le cas. Qu’adviendrait-il s’il se libère enfin, s’il amplifie ainsi son sentiment de vulnérabilité ? Affronter le regard des autres l’a toujours terrorisé, et le silence est devenu sa seule sécurité, celle qu’il n’est pas encore prêt à percer. Alors il ne peut que comprendre, Kieran, quand Shiloh évoque ce but qu’elle s’est fixé et qu’elle n’a pas encore réussi à atteindre ; ils sont dans un groupe de paroles, après tout, et ce silence n’est probablement pas une condition requise de la part des participants. « Et ce n’est pas comme si quelqu’un là-dedans avait le courage de lui dire que ses méthodes sont à chier. » Les mots francs de Shiloh causent sa surprise (et la mienne aussi), et l’effet est instantané. Ses yeux s’agrandissent, ses sourcils se lèvent imperceptiblement, créant une ombre d’incrédulité sur son front. Ni lui, ni moi, ne connaissons finalement cette jeune femme, et l’image dépeinte d’elle au cours des réunions est sûrement accentuée par la fragilité des autres participants, qui induit alors ce trait chez chacun d’entre eux ; mais il ne s’attendait pas à une telle franchise et après un instant de confusion, c’est un rire spontané qui vient rompre son silence. « J’aimerais bien être la voix du changement, mais je vais me contenter d’approuver silencieusement quand je lirai ça dans les regards que tu lui lances. » Il souligne, de manière amusée, un peu plus détendu que quelques secondes auparavant. T’es au moins réaliste sur un point, Kieran ; t’es déjà pas la voix du changement pour toi-même, alors comment l’être pour d’autres ?
Elle aurait pu continuer à l’appeler le voisin de groupe, sans doute parce qu’il s’agit-là d’une façon plus correcte de le désigner que d’autres mots qu’il prête aux autres participantes. T’as pas l’impression d’être un peu persécuté, Kieran ? Bien sûr que son expérience passée l’amène à craindre les jugements et les pensées des autres à son égard ; mais il est ici pour la même raison qu’elles : pour se libérer de certaines souffrances, pour se persuader que tout le monde ne personnifie pas le mal absolu. Mais ce tout le monde est bien souvent des hommes, de ceux ayant abusé de leur amour, mais, surtout, de leur confiance comme il a l’impression de le faire aujourd’hui en étant parmi elles. Tu n’as pas à te sentir coupable, Kieran, et même si ma voix résonne en continu à chaque fois qu’il s’ose à venir jusqu’ici, il me réduit bien vite au silence pour n’écouter que la sienne ; celle qui lui rappelle que peu importe les éléments de son histoire, peu importe l’intensité des actes, peu importe les conséquences subies, il n’a jamais vécu ce qu’elles ont traversé et il ne pourra jamais prétendre le contraire. « J’aimerais te dire que je ne me suis jamais soucié de l’opinion des autres, mais… » - « … mais cette voix parle toujours plus fort que les autres. » Le coin de ses lèvres se relevant très légèrement en une expression qui confirme qu’il sait ce qu’elle ressent, Kieran baisse un instant les yeux, témoignage d’une forme d’empathie qu’eux seuls peuvent comprendre et connaître. Chaque jugement, chaque murmure, chaque regard sur sa personne sont les chiffres d’une équation complexe supposée résoudre son existence. Il sait qu’il ne doit pas associer sa valeur à celle que lui prêtent les autres, mais il ne peut se défaire de ce piège d’approbation.
Il ne l’avait pas réalisé avant que je le souligne ; mais même dans sa fuite, il a eu besoin de l’approbation de Shiloh. Une incartade à tout ce que j’essaie de lui apprendre dont je ne me formalise même pas, sans doute parce que cette approbation-là lui fait du bien, je le perçois dans l’apaisement qui est le sien au contact de cette jeune femme. « L’un de nous aurait fini sur cette scène et je préfère pas imaginer l’impact que cela aurait eu. » - « Peut-être que ça aurait été la bonne manière de lui dire que ses méthodes sont à chier ? » Kieran reprend ses paroles sans une once d’hésitation et même moi je souligne le geste alors qu’il vise à atténuer un peu de cette pression qu’ils ressentent probablement encore, même en ayant échappé à ce moment tant craint. Lui aussi ne préfère pas imaginer l’impact que cela aurait eu, ou comment la scène se serait passée. Il s’imagine que cela aurait pu être le coup de pied aux fesses tant désiré, celui qui l’aurait aidé à briser les chaînes qui lient ses lèvres entre elles, mais je ne suis pas d’accord. Je le connais assez pour savoir qu’il se serait figé, aurait attendu de longues minutes à espérer que quelqu’un mette fin à son supplice d’une façon ou d’une autre. Son élan de courage n’aurait pas résidé dans le fait de prendre la parole, mais de tout simplement quitter cette pièce sans se retourner, laissant la meneuse gérer le malaise causé par sa mauvaise décision. « Est-ce que j’ajoute l’argument des biscuits secs pour vraiment gagner ou ? » - « On m’a perdu, c’est officiel. » Sa main posée sur son torse de manière instinctive et son regard malicieux durant un instant démontrent d’une théâtralité qui vise aussi à l’apaiser. « Je connais un endroit pas loin du tout. » Hochant la tête pour lui donner le feu vert de l’y emmener, Kieran jette toutefois un dernier coup d’œil derrière eux, comme si Médusa s’était effectivement empressée de les retrouver pour leur faire regretter leur fuite.
Et alors qu’ils se dirigent vers l’endroit promis par Shiloh, c’est peut-être lui qui serait susceptible de faire regretter sa fuite à la jeune femme, alors que son sentiment de malaise pas totalement évaporé, il ressent le besoin de se rassurer à travers une curiosité qu’il regrette rapidement. « Cela fait quelques mois maintenant. » Quelques mois. La durée tombe comme une fatalité, mais j’interdis Kieran de percevoir les choses ainsi ; je te rappelle que tu t’es déjà pointé ici il y a des années, et que tu l’as suffisamment regretté pour ne pas réitérer l’expérience avant aujourd’hui. Alors non, ce n’est pas une fatalité que de prendre le temps d’aller mieux, il faut seulement que le timing soit le bon – et cette fois, il l’est, Kieran, je te le promets. « C’est ma meilleure amie qui a trouvé ce groupe et qui m’en a parlé. Je sais pas où j’en serais sans elle. » Il y a presque un fond d’enthousiasme à travers ses paroles, mais chaque mot est un rappel douloureux de sa propre solitude. Alors qu’elle parle avec tant de gratitude et qu’il est heureux pour elle, l’absence d’un tel soutien de son côté lui pèse. D’autant plus en constatant à quel point son téléphone est rempli de contacts, mais personne vers qui il se tournerait naturellement, sans que son habituelle réserve ne soit cette fois-ci une vraie excuse. Les gens autour de lui semblent tous avoir des alliés pour les guider et les encourager, tandis que lui se contente d’avancer dans ce désert émotionnel à la recherche d’un point d’ancrage qui est pourtant hors de portée. « Ça fait toute la différence, d’avoir quelqu’un, dans ces moments-là. » Il rétorque, avec une bienveillance sincère sur le visage, ajoutant, toujours dans une tentative d’apaisement qui finalement le vise plus lui qu’elle : « Et je suis ravi de constater qu’il y a pas un système comme on l’entend chez les alcooliques anonymes, avec des parrains ou des filleuls, parce que bon sang, là je sais où on en serait, à vider les rayons mouchoirs des supermarchés. » Il ajoute, pour conclure cette conversation, alors qu’elle ajoute : « Si tu ne veux pas en parler, je comprends, tu sais. » - « Je… Je crois que je sais pas encore où je me situe, par rapport à tout ça. » Kieran admet, avec un soupir partagé entre l’amusement et la désolation. Peut-être qu’on avance, finalement, Kieran. Peut-être que tu te rends compte que parler pourrait te faire du bien ; et que le problème ne réside pas dans l’acte en lui-même, mais dans le contexte qui l’entoure, avec les bonnes personnes. Mais Shiloh n’est pas cette personne ; elle n’a pas demandé à s’échapper pour reprendre le rôle de la médiatrice. « J’ai une autre question bien plus urgente : est-ce que t’as déjà testé le matcha ? Et si oui, c’est aussi bon que ce que les gens disent ou quand même… ça goûte l’herbe ? » Un sourire chaleureux traduit de son amusement quant à cette reprise de la conversation et Kieran s’ose à être, lui-aussi, plus léger : « Ah, je sais où je me situe, par rapport à ça, par contre. » Il débute, laissant planer un instant de suspense avant de reprendre : « Le matcha, c’est rien de plus qu’une herbe qui a décidé de se la jouer prétentieuse en s’infiltrant partout : latte, smoothie, biscuits, et que sais-je encore, je serais pas étonné qu’ils trouvent bientôt une variante pour nous l’imposer dans les plats du jour. » Il dit, en haussant les épaules, avant de se montrer plus sérieux : « Enfin bon, moi je vis que pour les flat white avec triple dose de sirop à la noisette, alors en matière de goûts, je suis pas sûr d’être une référence. » Et c’est un peu triste, comme constat ; pas qu’il ait des goûts discutables, mais qu’il s’emballe et soit aussi prompt à parler sur un sujet aussi futile que le café, témoignant de toute la banalité qu’il essaie d’injecter dans chacune de ses conversations. « J’ai moi aussi une question urgente totalement induite par mon estomac. J’ai besoin de savoir de quels biscuits secs tu me parlais tout à l’heure, pour savoir à quel point je peux te faire confiance, parce qu’il y a un monde entre des tim tam ou des biscuits anzac, tu vois. » Il demande, ses mains profondément enfoncées dans ses poches, sa silhouette s’affaissant légèrement, car la facilité avec laquelle il prend la parole sur des sujets sans importance contraste avec son mutisme habituel sur ceux qui devraient être exprimés, et cette dissonance provoque sa honte.
ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5484 POINTS : 980
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
« J’aimerais bien être la voix du changement, mais je vais me contenter d’approuver silencieusement quand je lirai ça dans les regards que tu lui lances. » Elle sourit, amusée de le voir approuver sans trop oser le dire. C’est un pas vers quelque chose. Elle n’affirmera aucune confiance, ce n’est pas le point, mais elle réalise n’être pas la seule à avoir du mal à trouver un quelconque intérêt aux méthodes parfois employées par l’animatrice des réunions. Ce n’est qu’un léger point commun, mais c’est un signe malgré tout, quelque chose qui l’amène à apprécier Kieran, qu’importe si sa timidité se veut aussi, voire plus, maladive que la sienne. Elle lui sourit à nouveau, de manière plus franche encore, quand il termine sa phrase pour elle. Une empathie qu’eux seul peuvent comprendre. Ce n’est pas de la politesse, mais bien l’expérience qui parle. Cette voix qui les transcende, qu’importe les efforts. Ce démon sur leur épaule qui adopte la silhouette d’un fantôme du passé toujours aussi déterminé à les ruiner de l’intérieur. Elle l’entend encore, à l’instant, cette voix grave qui lui rappelle qu’elle ne devrait s’adresser à un autre homme. Elle en frissonne, même si elle ce débat depuis si longtemps que désormais, elle sait, qu’il ne gagnera plus. Il empoissonne son existence, régit encore parfois son quotidien, mais il n’aura plus le dessus. Elle s’efforce de se le répéter comme un mantra un peu fou, alors qu’à ses côtés Kieran semble se battre de la même manière contre ses propres démons. « Peut-être que ça aurait été la bonne manière de lui dire que ses méthodes sont à chier ? » Elle est surprise de son retour, et à nouveau un sourire se fraye un chemin sur ses traits. Elle ose en rire même. Pas pour se moquer, jamais, mais plutôt pour approuver l’élan qui venait de le posséder. « Peut-être… » En aurait-il eu le courage ? Elle le sait, sans avoir besoin de réfléchir, qu’elle se serait figée sur cette scène et que les larmes seraient venues troubler sa vision avant même qu’elle ne puisse ouvrir la bouche. « Une prochaine fois, peut-être… » Toujours employé le conditionnel, malgré elle. Peut-être qu’elle osera. Peut-être qu’elle ne reviendra jamais à cette réunion. Le juré débat encore sur la décision.
En attendant, elle s’éloigne de ce lieu qui est venu jouer avec sa fragilité. Ce n’est pas ainsi qu’elle avait envisagé sa journée, elle sait qu’après cela elle ira se réfugier chez elle sans avoir l’intention de ressortir. Il s’agit d’un pas en arrière, un qu’elle n’avait pas envisagé, mais qu’elle accueille sans chercher à se débattre. Dans ce qu’elle considère un échec, elle ne voit que la lumière qu’amène Kieran sur son passage. De la manière la plus discrète possible, mais qui distille quelques sourires dans une journée à la teinte un peu trop morose. Sa bienveillance la pousse à se confier, c’est trivial de révéler le soutien qu’elle reçoit de la part de Megan, mais c’est une part de sa guérison qu’elle ne peut omettre. « Ça fait toute la différence, d’avoir quelqu’un, dans ces moments-là. » Elle n’ose pas lui demander si quelqu’un lui amène ce genre de soutien, elle décèle dans le fond de sa voix une amertume qui tendrait à lui faire penser que non. Elle ne veut pas se vanter, encore moins étaler sa chance sous ses yeux. Elle ne pensait pas à mal, Shiloh et déjà elle baisse les yeux alors qu’il semble avoir des choses à dire. « Et je suis ravi de constater qu’il y a pas un système comme on l’entend chez les alcooliques anonymes, avec des parrains ou des filleuls, parce que bon sang, là je sais où on en serait, à vider les rayons mouchoirs des supermarchés. » Elle hoche la tête, étant assez d’accord avec son observation. Ils n’ont pas besoin d’être surveillés, avoir le courage de venir à ce genre de réunion souligne déjà le fait qu’ils ne retourneront pas auprès de leurs bourreaux, pas vrai ? Une part d’elle sait parfaitement que tout n’est pas aussi manichéen, que tout se nuance parfois, qu’il n’est jamais aussi aisé de se défaire d’une emprise. Quand Lawrence avait fait du mal à Megan, elle serait retournée auprès de lui sans hésiter, dans un sacrifice ultime. Elle sait que parfois, il est plus aisé de choisir la facilité pour apaiser des tensions, pour permettre à l’autre de conserver son sentiment de toute puissance. Parce que la peur a régi leur vie et qu’elle leur colle encore à la peau. « Je… Je crois que je sais pas encore où je me situe, par rapport à tout ça. » À nouveau, elle tourne son visage vers celui de Kieran, lui adressant un sourire rassurant. « Je comprends. » Et tout ce qu’elle espère, c’est qu’il saura déceler toute la sincérité qui imprègne ses mots.
Elle ne le forcera pas à se confier et, dans le fond, il est presque plus simple de se diriger vers une conversation anodine. C’est quelque chose qu’ils sauront gérer, chacun à leur rythme. Il n’est pas question de parler de traumatisme ou de relation passée, mais de s’amuser sur le champ des possibles qui s’offre à eux. Pour certains, ce n’est qu’un café, pour eux, c’est la promesse d’une pause, à l’abri des regards, un endroit où personne ne viendra les chercher pour leur reprocher de s’être échappé. « Ah, je sais où je me situe, par rapport à ça, par contre. » Elle rit légèrement, prêtant toute son attention à l’analyse qu’il semble vouloir lui délivrer. « Le matcha, c’est rien de plus qu’une herbe qui a décidé de se la jouer prétentieuse en s’infiltrant partout : latte, smoothie, biscuits, et que sais-je encore, je serais pas étonné qu’ils trouvent bientôt une variante pour nous l’imposer dans les plats du jour. » Elle grimace sans pour autant n’avoir jamais goûté à cette mixture que tout le monde semble porter aux nues depuis quelque temps. « La couleur est jolie, mais sinon… » C’est forcément l’artiste en elle qui s’exprime, à chercher des avantages là où ils s’avèrent en réalité peu nombreux. Elle ne sait pas si elle osera une folie finalement après la description de Kieran. « Je vais classer ça dans les boissons seulement Instagrammables. » Comme ce mélange bleu azur qu’elle avait vu à la carte d’un restaurant et qu’elle avait amèrement regretté d’avoir commandé tant le goût s’était avéré parfaitement affreux. « Enfin bon, moi, je vis que pour les flat white avec triple dose de sirop à la noisette, alors en matière de goûts, je suis pas sûr d’être une référence. » Une fois encore, elle rit un peu face à la franchise de son compagnon d’infortune. « Je suis partisane des caramels macchiato, alors promis, je ne vais émettre aucun jugement. » Elle n’a jamais trop apprécié le goût vierge du café, trop amer, trop fort à son goût. Elle a toujours eu besoin de noyer le tout dans du lait et des sirops parfaitement sucrés. « Avec bien entendu une double dose de caramel, sinon c’est pas fun. » À force de le répéter à qui veut l’entendre, sa commande n’est plus un secret pour personne et pourtant il n’y a bien que Lewis qui maîtrise parfaitement la dose de caramel qui lui fera toujours plaisir.
« J’ai moi aussi une question urgente totalement induite par mon estomac. J’ai besoin de savoir de quels biscuits secs tu me parlais tout à l’heure, pour savoir à quel point je peux te faire confiance, parce qu’il y a un monde entre des tim tam ou des biscuits anzac, tu vois. » Qui aurait cru qu’une simple conversation sur leur prochaine destination amène tout un débat culinaire. « T’aime pas les tim tam ? » Qu’elle demande avec un sérieux qui ferait presque peur. Shiloh adore ces gâteaux, certes très industriels, mais incroyablement bons si vous lui demandez son avis. « Fais attention à ce que tu réponds. » Elle n’est pas menaçante, cela ne fonctionne pas avec sa personnalité, même une mouche n’aurait pas peur d’elle. « Et c’est peut-être le moment où je t’annonce que je n’ai pas la moindre idée de ce que peuvent être des biscuits azans ? » Est-ce qu’il s’agit d’une sorte de biscuit sec, mais un peu plus sophistiqué. « Je voulais juste qu’on évite les étouffes chrétiens qu’on nous sert à la réunion. » Les gâteaux que toutes les grand-mères ont chez elles, dans une boîte en ferraille qui servira plus tard pour ranger tout un tas de choses sans intérêt. « Et sinon, le café où je t’emmène… » Elle marmonne presque, comme si elle allait lui délivrer le plus grand des secrets. « Est tenue par une anglaise et elle fait des scones avec de la confiture faite maison. » Elle en salive juste en le disant ainsi. « Et tout un tas d’autres sucrés qui valent vraiment le coup. » Et alors qu’elle relève les yeux pour faire attention à la circulation et traverser la route, elle pointe une enseigne du doigt. « C’est juste là. » Un endroit qu’elle fréquente régulièrement quand elle a envie d’un peu se faire plaisir tout en griffonnant sur les pages de son carnet. « Tu vas voir, la déco est chouette aussi. » C’est un endroit véritablement cosy et elle espère que Kieran appréciera l’endroit alors qu’ils se retrouvent devant la porte. « J’aime bien venir dessiner ici. » Qu’elle avoue alors qu’ils entrent dans la petite boutique qui est miraculeusement calme comme s’ils étaient attendus.
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